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Claircombe  :: Titre :: Quartier Amaranthis :: [Event] Le prix du savoir :: Page 1 sur 4 1, 2, 3, 4  Suivant
[Event] Le prix du savoir
Maître du Jeu
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Lun 15 Fév - 22:09
[Event] Le prix du savoir G10
Le prix du savoir
Adrian Mayr, Baldhramn, Ernst, Markus Falsom,
Uraïa & Raina Visenrov

12h31 | Quartier Amaranthis | An 83, Premier mois du printemps, Jour 3


En cette belle journée de printemps, les passants fourmillent dans les rues du quartier Amaranthis. Cette partie de la ville est toujours la plus animée grâce à son célèbre bazar, particulièrement les troisièmes et sixièmes jours de la semaine, jours où les maraîchers s’ajoutent aux commerces habituels. Des dizaines d’échoppes rétrécissent la largeur des rues, les encombrant de leurs camelotes et de leurs merveilles. Les vendeurs, les acheteurs, les mendiants et les petits larrons grouillent ainsi jusqu’à ce que les marchandises soient écoulées. Les gardes de Claircombe sont habitués à ces jours de grande affluence et renforcent leur tour de garde dans le quartier sud-ouest à cet égard, au moins jusqu’à ce que les étals éphémères commencent à être démontés, en général un peu après midi.

Les vives protestations des négociations de dernière minute, les harangues des marchands qui cherchent à se débarrasser de leur stock avant de remballer, les supplications des mendiants, le tout forment un brouhaha qui force tout le monde à hausser la voix pour se faire comprendre. Difficile de garder l’œil ouvert sur ce qui pourrait ressembler à un trouble à l’ordre public. Et pourtant, noyé dans la clameur de la ville, le glas au maudit retentit soudain.

Postés en hauteur sur les remparts, les guetteurs sont normalement les premiers à donner l'alerte en sonnant les cloches, le signal est ensuite repris sur toutes les murailles de la ville et les herses sont baissées. Les gens se déplacent alors calmement, sans panique, ni surprise, car il n'est pas rare qu’on sonne la cloche à cause de la mauvaise chute d’un badaud du haut d’un bâtiment, d’un accident à cheval ou même de la mort naturelle d’une personne esseulée. Mais ce genre d’incident est anodin et rapidement maîtrisé par les forces de l’ordre, les Claircombois ont appris à vivre avec.

Cette fois, pourtant, c'est différent.

Sur les remparts, les gardes s’affolent, courent et hurlent aux passants de se mettre à l'abri, et les cloches retentissent sans jamais tarir. Alors que chacun jette des regards apeurés autour de lui pour comprendre d'où vient le danger, des cris stridents percent la foule aveugle et certains se mettent à fuir sans savoir exactement ce qu'ils fuient. Au centre de la place, on voit les premières cohues, les élans d'une foule paniquée : des maudits dégueulent par dizaines des portes de la  Grande Bibliothèque, grimpants les uns sur les autres, animés par le besoin viscéral de faucher le plus d’âmes possible. Aux points de contrôle du secteur, les herses tombent, empalant ceux qui espéraient pouvoir échapper à la mise en quarantaine. De l’autre côté, les gardes tentent de donner les consignes mais ne peuvent pas faire grand-chose face aux corps que la foule pousse et broie contre les herses.

Alors qu'il est facile de repousser un seul maudit pour se mettre à l'abri, cette fois ils sont des dizaines et des dizaines à s'attaquer à la foule, mordant, griffant, strangulant leurs victimes jusqu'à ne laisser d'elles qu'un corps brisé qui bientôt se relèvera, comme tous les autres. Que vous soyez là par devoir envers la garde, pour faire du troc avec les marchands du coin, que vous soyez simplement sorti de chez vous pour vous dégourdir un peu les jambes ou que vous ayez été obligé de faire un détour inhabituel sur votre trajet : vous êtes maintenant pris au piège. Les herses baissées, il n'y plus d’échappatoire, votre seule chance est de survivre jusqu'à l'arrivée des renforts, jusqu'à ce que le secteur soit entièrement purgé.

Le mot du MJ:
Baldhramn
Baldhramn
https://claircomberpg.forumactif.com/t23-baldhramn-vaar-oree-bal
Date d'inscription : 17/10/2020
Messages : 118
Âge du personnage : 30 ans
Métier : Tueur de Prédateur / Tanneur / Équarrisseur
Lun 15 Fév - 23:32
L'aube était rouge. Beaucoup de sang avait coulé cette nuit...
Beaucoup de sang avait effectivement coulé cette nuit. Mais pas le sien. L'hémoglobine de ce trouduc de ... Comment s'appelait-il, déjà ?
Quelle importance... ?

Ils avaient bu comme des trous. Celui encore debout au bout empocherait la mise. Le nomade s'était envoyé l'alcool par rasades au fond du gosier sans rechigner, appréciant le feu chaleureux dans sa gorge, son estomac, sa tête. Lutter contre le froid mordant de l'hiver, garder son sang froid contre sa situation, et rester de glace face aux remarques acerbes d'Elle.
Le rhum combattait tout cela avec une efficacité que le chasseur accueillait avec bonne humeur.

Mais là...

Ce matin, il s'était éveillé, écroulé dans la maudite Claircombe, vautré contre ce tas de planches, cette botte de foin, et ces poules qui picoraient ses cheveux. La mégère de la bâtisse avait balancé ses eaux usées, sa merde et sa pisse à côté, et les effluves âcres l'avaient éveillé de fort mauvaise humeur.
La tête lourde, sentant sa veine pulser avec force contre sa tempe en un boum boum entêtant, Baldhramn l'exilé marchait maintenant d'un pas incertain de par les rues de cette foutue ville, n'ayant pas l'ombre d'une foutue idée de comment sortir de là. En fait, il pouvait bien se trouver au cœur de ce tas de déchets, comme à sa périphérie qu'il n'en aurait rien su.
Tout ce qu'il savait, c'était qu'il avait fort mal à l'épaule droite. Et qu'il avait de sacrées courbatures dans le haut du corps. Et qu'il avait les phalanges tuméfiées. ET qu'il avait une lèvre éclatée. ET qu'il avait une sérieuse envie de se soulager. ET qu'il avait mal à la tête. ET que tout l’agressait. Les bruits étaient comme amplifiés. Insupportables.

Quelque part, on criait des choses confuses.
Rien de bien étonnant. Ces connards du marché devaient bien faire les intéressants avec leurs bricoles inutiles. N'y prêtant aucune intérêt sinon du mépris, Baldhramn déballa sa masculinité évidente en face d'un muret, préférant soulager sa vessie prête à éclater.

- " Ça n'est pas normal, gros crétin ! Réagit ! "
Il ignora le murmure glacé qui résonnait à son oreille droite. Comme à son habitude, Elle s'inquiétait de tout. S'énervait pour un rien.
Les femmes...

On passa dans son dos en courant.
Rien de bien étonnant. Ces tocards de coursiers devaient bien livrer des messages, des présents. Leur boulot était de courir après les autres pour les ennuyer de leurs fardeaux imposés. N'y prêtant aucun intérêt, sinon une indifférence affichée, Patte d'Ours égoutta patiemment les détritus liquides avinés de son organismes.
Un son horrible lui vrilla alors les tympans.

Un son lourd, vibrant, grave. Un son qu'on entendait d'habitude que lorsque la garde était sur une affaire importante. Un son synonyme de danger. Un son pressant, qui mettait les sens en alerte.
Un son chantant la mort. Un son appelant les cadavres à se joindre à la danse des Âmes, et les vivants à les rejoindre.

Chaque dong retentissant du clocher martelait le crane du nomade comme un cruel coup de gourdin à sa face.
Remballant son intéressant attirail des plaisirs inouïes , Baldhramn plissa les yeux et avisa la rue en face de lui.

Comme la mer se brise sur les roches et les berges, un flot d'êtres brisaient les corps et les os, déchirant les chairs d'autres êtres qui peu avant vivaient leur meilleure journée de courses.
Ces gens qui se gargarisaient d'aller au marché il y a peu, se faisaient marcher dessus dans une cohue invraisemblable !
On se poussait, on se piétinait, on hurlait à la mort, ou à l'aide. Un bordel abominable hors de la compréhension humaine. Une cacophonie à devenir fou !

Baldhramn se passa une main sur les yeux.
Shoggoth, quelle était donc cette épreuve que Tu imposais aux hommes en ce jour ?
Par le Fils de la Vieille Nourrice !

Bladhramn chercha à tâtons son arc géant dans son dos. Il était bel et bien présent... Mais son carquois était vidé de tout traits.
Ben merde alors. Encore une folie inexplicable qui ne s'expliquait que par une nuit alcoolisée !

Fort heureusement, le poids rassurant de sa lourde hache de guerre était bien présent à sa ceinture. Tirant son arme et la saisissant à deux mains, le lourd balourd nomade se rua sur la place, saisissant l'ampleur du désastre. Ruelles serrées, bâtisses biscornues et exiguës. Des enfants, des vieux, des crétins sans armes, des péteux sans forces, des incapables sans défenses sinon leur or, des immondes crétins sans talents...

Tout allait trop vite. Il fallait retourner la situation à leur avantage.
Décuvant aussi vite que ces monstres refluaient, il se rappela les fondamentaux : Se servir du terrain. En tirer partie. L'utiliser à son avantage.
Comparant la taille des rues et leur profondeur, le chasseur cherchait de quoi les obstruer. Et qu'on puisse y trouver des portes. Et qu'elles se terminent en cul de sac.

- " TOUT LE MONDE À L'ABRIS ! DES FORCES VIVES POUR ÉRIGER UN REMPART ! ET COMBATTRE ! VAAR ORÉÉÉÉÉE !!!  "
Rugit-il, gueulant à pleins poumons, les yeux exorbités, injectés de sang.

Il était de très mauvais poil. Le bruit le mettait hors de lui. L'adrénaline affluait à gros bouillons dans ses veines.
Hache à deux mains levée, le massif chasseur prit le parti de protéger la ruelle derrière lui, combattant dos au mur du bâtiment, pour ne pas se faire surprendre par son angle mort.
Il faudrait pousser des objets pour fermer la rue. Enfoncer les portes pour se réfugier dans les maisons.
Le surnombre n'était pas un problème si on le forçait à prendre une configuration gérable. Comme canaliser un flot ininterrompue en le forçant à se masser dans un espace restreint.
Dans un autre temps, il faudrait se demander comment en était-on arrivé là...

Synthèse:


Dernière édition par Baldhramn le Ven 9 Avr - 13:13, édité 1 fois
Adrian Mayr
Adrian Mayr
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Messages : 572
Âge du personnage : 31 Ans
Métier : Apothicaire
Mar 16 Fév - 1:45
Bien qu'omniprésent dans les rues du quartier Amaranthis, le brouhaha ambiant peinait à passer au travers des murs épais de la résidence à deux étages dans laquelle Adrian avait été convié ainsi qu'un petit groupe d'officiant médicaux pour participer à un cercle de discussion et d'échanges de connaissances sur le thème médical.  L'hôte qui répondait au nom d'Hans Von Ziegler, était le parfait représentant des clichés d'un riche médecin Amaranthis. Bedonnant et habillé de vêtements aux chiches couleurs digne des plus extravagants représentant de son peuple, il n'hésitait pas à toujours se mettre en avant pour faire étalage de ses connaissances. Adrian n'affectionnait pas particulièrement ces réunions d'élitistes imbu de leur personnes, mais il fallait admettre qu'il y avait toujours quelque chose de nouveau à apprendre lors du partage d'études de cas de chacun. S'il aurai préféré éviter avoir à narrer ses propres interventions médicales, l'apothicaire devait admettre qu'il avait de plus en plus fort à faire dans le domaine, accordant moins de temps qu'il ne le devrait à l'herboristerie, domaine qu'il avait choisit d'exercer en premier. Formé pour être médecin dans sa plus tendre enfance, il avait préféré s'en écarter et laisser cette part du travail à celle qui partageait autrefois sa vie. Aujourd'hui qu'elle n'était plus, Adrian opérait sur les deux fronts, et le bouche à oreille semblait de plus en plus orienter ses patients vers ses capacités de médecins.

Alors que les sept érudits échangeaient leurs savoir, confortablement installés dans des fauteuils disposé autour d'une table basse, le son étouffé mais reconnaissable d'une cloche retentit dans les rues de la ville.  Le groupe marqua une pause dans leur conversation et tout leurs regards convergèrent vers la fenêtre qui donnait sur l'extérieur. Bien entendu, cette cloche était sensée annoncer la présence d'un maudit, mais elle incitait également au calme et à la discipline le temps que la situation soit gérée. Pourtant aujourd'hui, tout semblait différent. Curieux de nature, Adrian et un confrère surement d'un âge équivalent au sien se levèrent pour s'approcher de la fenêtre. A mesure qu'ils approchaient, le son de l'extérieur semblait se préciser, comme si les cris des marchands et autre colporteurs s'était mués en accès de panique généralisée. Un frisson parcouru l'échine de l'apothicaire alors que son regard commença à interpréter les évènements.

Au travers de la fenêtre, il put d'abord voir quelques personnes courir, comme pressé par quelque chose qu'il ne pouvait voir. La rue dans laquelle se situait la maison était large mais tout en longueur, si bien qu'il ne voyait guère plus que la maison voisine. Le fait que les gens courent ainsi ne laissait que peu de doute sur le potentiel danger qui naissait dans les rues de la ville. Malgré cela, Adrian et son confrère ne purent s'empêcher d'ouvrir la porte afin de constater ce qui pouvait bien se passer. Une fois sur le pas de la porte, la situation était sans appel. Les maudits se déversaient dans les rues de Claircombe. Le flot de personne courant dans sa direction semblait s'intensifier de seconde en seconde, poursuivi par ces non morts affamés dont le nombre grandissait à chaque tragique morsure. Son cerveau ne fit qu'un tour, il fallait agir vite. Interpellant un groupe d'une dizaine de personne composé d'adultes et d'enfants, il les incita d'un signe de main vif.


"Par ici dépêchez-vous !"

Nul besoin de tergiverser d'avantage pour que le groupe converge comme un seul homme vers la porte pour s'engouffrer à l'intérieur. Adrian eut à peine le temps de se décaler pour éviter d'être renversé par la ruée de gens paniqués. Balayant la rue du regard, cherchant éventuellement à capter l'attention d'autre personnes,  Adrian déchanta rapidement à la vue d'une pauvre jeune femme qui se retrouva plaqué contre le mur par un maudit qui lui enfonça sa mâchoire directement dans la gorge. Son regard croisa celui de la malheureuse dont la dernière étincelle de vie désertait les yeux, ponctué par un immonde gargouillis étouffé par un afflux de sang  dans sa gorge. L'apothicaire savait ce qu'il allait advenir de cette personne, elle allait se relever, animée par la même faim que son meurtrier. Sans perdre plus de temps, Adrian fit volte face et claqua la porte prestement. A l'intérieur, la cohue était de mise, entre les pleurs d'enfants en panique et  les discussions agités des adultes, difficile de s'y retrouver. L'apothicaire éleva la voix au dessus du bruit ambiant, chose qu'il détestait faire d'ordinaire.

"Il faut barricader la porte! Vite, sinon nous mourrons !"

L'argument net et concis d'une mort imminente avait suffit à faire réagir l'homme le plus proche de lui qui non sans trembler aida l'apothicaire à déplacer un lourd fauteuil devant la porte. Pendant une fraction de seconde, Adrian semblait flotter dans son propre esprit, tout lui semblait ralenti, les gens autour de lui étaient si lent à la détente qu'il trouva affligeant de devoir leur dire quoi faire. Le son extérieur se faisait plus anarchique encore, savant mélange de cri de peurs et d'agonie. Bien qu'il ne soit pas stratège, Adrian misa sur un détail qu'il avait remarqué au milieu des horreurs : les gens étaient poursuivis par les maudits et ils couraient en ligne droite, suivant les rues. Surement pris au dépourvu, quasiment personne n'avait pris comme reflexe d'enfoncer une porte pour s'y réfugier. Cette stratégie cependant n'allait pas durer éternellement, et la porte serait surement malmenée à un moment ou un autre. Étrangement, le silence était de mise à l'intérieur du grand salon, tout le monde avait les yeux rivés sur Adrian et attendaient la suite, comme s'il avait été plus apte qu'eux à les sortir de ce péril. Conscient que les gens attendaient qu'il parle, il ne se fit pas prier pour reprendre la parole.

"Nous allons devoir monter à l'étage et obstruer l'escalier pour gagner un maximum de temps!
Il marqua une petite pause, poussa un petit soupir tout en balayant son auditoire de fortune du regard. Il reprit en anticipant une question qui allait forcement venir de la part des nouveaux arrivants.
-J'ai bien conscience d'avoir privé l'accès à bon nombre de personne en bloquant la porte, mais aux vues de la situation, laisser ouvert à cet instant nous aurai tous condamné à une mort certaine. Si nous voulons aider d'autres personnes, nous devons d'abord survivre."

L'image de la pauvre jeune femme exécutée sous ses yeux qui lui revint en tête lui noua l'estomac. Il secoua la tête comme pour reprendre le fil de ses pensées et se mit en mouvement vers l'escalier, suivi par le groupe d'érudits et par les survivants. Visiblement, son argumentaire avait fait mouche car personne n'osa porter même un regard vers l'entrée. Il n'avait aucun doute quant au fait que le groupe de médecin Amaranthis mettraient leur propre survie au premier plan, mais il n'aurai pas pu le jurer pour les autres. Avoir précisé agir pour aider d'autre personne avait surement été une précision nécessaire. Accompagné de quelques personnes parvenant à garder un semblant de sang froid, Adrian fit tomber dans l'escalier un grand nombre d'objet massif, chaises, table de nuit et autre mobilier léger afin d'obstruer le passage. Une fois protégé par un semblant de sécurité, l'apothicaire fit les cent pas, réfléchissant aux maigres options qui s'offraient à eux.

Des chuchotements montèrent autour de l'apothicaire, personne n'eut oser contester ses dires, mais tout le monde parlait entre eux des évènements. Au moins, tout le monde semblait prompt à suivre ses directives improvisées, reste à voir s'ils allaient aussi l'aider à trouver une échappatoire.


"Et si ça ne se passe pas comme vous le dites et que d'un coup les maudits se décidaient à entrer en masse ? Demanda une femme qui tenait précieusement un ouvrage dans sa main, comme si elle détenait l'arme de leur survie à tous.
- Alors nous serions dans notre tombeau..." Répondit Adrian sans détour, réduisant au silence le petit groupe l'espace d'un instants.

Un tremblement succinct vint perturber sa main droite, ce fichue trouble qui n'en finissait pas choisissait son moment pour faire des siennes. Sans hésiter, il fouilla dans une poche de son vêtement pour y extraire une petite fiole au liquide sombre qu'il déboucha d'une main, et dont il vida le contenu d'une traite. Bien entendu, l'apothicaire n'était sur de rien et misait sur des déductions d'urgence sous l'adrénaline que son cerveau lui avait offert. Mais après tout, peut-être avait-il propulsé ces gens et sa propre personne vers une mort lente et douloureuse. D'horribles images lui traversèrent la tête, qu'il chassa rapidement pour reprendre le contrôle de ses pensées. Lorsqu'il entendit un premier fracas contre la porte, Adrian ne put s'empêcher de penser qu'il avait surement fermé l'accès à la survie à bon nombre de citoyens, mais aussi que l'ouverture de cette porte aurai réduit à néant les chances de survie de tout ceux qui s'y trouvaient à ce moment, y compris ceux qui aurai voulu y trouver refuge. Avec un peu de chance, d'autre personnes mobilisaient leur force pour lutter contre l'invasion mortelle des maudits. Le plus important maintenant était de rester dans l'ombre, mais surtout de chercher une échappatoire, et une seule idée lui vint à cet instant.

"Il nous faut aller sur les toits...De la nous pourrons peut-être s'en sortir et aider d'autres personnes..."


Synthèse:
Raina Visenrov
Raina Visenrov
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Métier : Garde de Claircombe
Mer 17 Fév - 12:07
En règle générale, les jours de grands marchés n'étaient pas de ceux où l'on s'ennuie, tout particulièrement lorsqu'on faisait partie de la garde de Claircombe. Agglutinez une grande part de la populace dans une seule et même rue, en présence de marchands et stands de toutes sortes, proposant une variété hallucinante de marchandises, et bien vite vous verrez poindre des problèmes et litiges à foison, donnant aux représentants de l'autorité plus de travail qu'il n'en faut pour justifier sa rente.
Embrouilles entre commerçants et clientèle, prise de bec entre civils dors et déjà imbibés, petits voleurs à la sauvette... Tout un panel d'interventions diverses et variées qui ne laissaient que bien peu de répit aux miliciens de garde dans le quartier Amaranthis en ces matins de foire. Endormis, décuisant de la veille, grognons dès le réveil, ou frileux malgré le beau temps de ce matin de printemps, certains grinçaient les dents d'être autant sollicités et forcés à la vigilance de si bonne heure.
Mais ce n'était pas le cas de Raina, qui par-dessus tout aimait l'action, prenait son travail très à cœur, et rêvait secrètement de gloire et de reconnaissance au sein de l'armée de Claircombe.

Et ce matin-là lui paraissait des plus ordinaires. Un brouhaha assourdissant résonnait dans les rue du quartier sud-ouest de la ville. L'animation était telle qu'on peinait à suivre tout ce qui pouvait s'y dérouler. Et bien évidemment, les sollicitations au près de la milice étaient de mise et en masse, comme à chaque fois.
Rien d'exceptionnel, toutefois. Elle n'avait prit son tour de garde que sur la fin de matinée, histoire d'assurer le bon déroulement des choses une heure ou deux avant que les marchands ne remballent le contenu de leurs stands. Malgré cela, elle s'était déjà chargée de séparer deux ivrognes qui avaient manqués d'en venir aux mains, et s'était lancée dans une brève course poursuite des moins agréables pour rattraper un chenapan dont les mains baladeuses avaient chapardés au passage quelques bourses aux ceintures.

Le gamin était jeune... Peut être sept ou huit ans, tout au plus. Il affichait une mine boudeuse alors qu'elle enserrait son bras de sa main, suspendu pour qu'il ait bien en tête qu'il ne s'agissait pas que d'une simple réprimande.
En vérité, avouons le, Raina haïssait l'idée d'emmener à la caserne un enfant si jeune. Elle lui donnerait une bonne leçon, mais le laisserait repartir, tout en le menaçant de lui mettre elle-même les fers si elle venait à revoir sa trogne dans quelconque affaire que ce soit.
Vous pensez que parce que l'Utgardienne était une femme, elle se montrait trop attendrie et maternelle concernant les enfants ? Détrompez vous... Sa bienveillance à son égard n'était dû qu'au simple fait qu'elle gardait en tête être la grande sœur de deux garnements de ce genre. Bien qu'ils ne furent pas voleurs, sur un malentendu, des bêtises arrivent... Et ce fripon là était tellement maigre et sale qu'on se doutait aisément qu'il ne volait pas à la tire par simple plaisance.

Elle s'appliquait à donner au garçon la peur de sa vie lorsque retentit le glas horrifique. S'interrompant dans son discours, elle leva les yeux sur le rempart sans grand affolement que ce soit. Ce n'était pas si rare d'entendre ce bruit, et la foule, bien conditionnée, obéissait le plus souvent dans un calme exemplaire. Les dangers, bien que réels, demeuraient relativement minimes, et on avait vite lieu de régler la source de l'alerte.
Cependant, cette fois, quelque chose était différent...

La jeune femme sentit le frisson du mauvais pressentiment parcourir son échine alors qu'elle constatait, avec un soupçon d'incompréhension, que les gardes du haut de leur perchoir, perdaient tout sang-froid. Ca ce n'était ni normal, ni de bonne augure... Et elle n'était pas la seule à l'avoir compris.
Là où d'ordinaire les civils se seraient gentillement mis en route d'un endroit sécurisé, un vent de panique gagna rapidement la foule. La brune serra un peu plus le bras de l'enfant, qui en vérité ne semblait plus si pressé que cela de décamper. Fronçant les sourcils, la garde repoussa un ou deux passants affolés, avant d'ordonner à qui voulait bien l'entendre (et la réponse était de toute évidence personne) de bien vouloir garder son calme.
Qu'est-ce qui pouvait bien provoquer une pareille réaction d'affolement et un tel empressement à fuir les lieux ?

Au travers la foule, elle comprit la source de cette cohue surhumaine...
Des portes de la Grande Bibliothèque se déversaient alors l'horreur la plus ultime qu'il lui avait été donné de voir jusque là. Car ce n'était pas un ou deux maudits qui s’échappaient du lieu, mais bien tout une armée de mort aussi affamés que meurtriers qui se jetaient dors et déjà sur les malheureux pour en faire de la charpie. Un frisson glacé parcourut son corps, et l'espace de quelques fractions de secondes, elle se raidit d'horreur en observant le spectacle sanglant de leurs attaques.
C'est le gamin qui la tira de sa stupeur, en lui tirant la manche, paniqué. Elle baissa les yeux sur lui, comme plongée en plein cauchemar. Elle voulut instinctivement lui dire de la suivre, mais si tôt, la vague humaine terrorisée la priva de toute liberté de mouvement. La milicienne, jeune, petite, en quelques secondes se trouva emporter dans l'élan des personnes fuyant le carnage, le petit voleur toujours au bras. Contrainte à suivre malgré ses objections, ils furent tout deux emportés dans un premier temps en direction des sorties du quartier. Mais avec autant d'horreur que face aux méfaits des monstres, Raina comprit bien vite qu'ils se trouvaient tous parqués dans l'enceinte du quartier, et que si la foule continuait d'avancer, ce n'était que parce que les plus à l'avant se trouvaient, un à un, empalés sur les herses relevés aux bordures des lieux.
Ils étaient tous piégés... Et dans la fausse aux lions, les maudits n'avaient plus qu'à se régaler de leurs personnes. S'ils continuaient à tous chercher à fuir, se piétinant les un les autres, toutes les âmes dans ces rues étaient condamnées, ni plus ni moins.

Et c'était son devoir de limitée l'étendu de ce carnage.

Luttant près d'une minute (et Njörd sait qu'en pareille situation une minute était synonyme d'une éternité!), l'Utgardienne jouant des coudes et des pieds peina à finalement défaire son bouclier de son dos. Ceci fait, elle repoussa les assauts des civils qui se pressaient pour mourir sur les herses. La lutte était acharnée, la force d'une pareille foule était surhumaine. Mais tant bien que mal, elle parvint à se dégager un chemin jusqu'au pas d'une porte d'habitation, le gamin apeuré la suivant en larmes.
La milicienne, instinctivement, posa sa main sur la poignée pour ouvrir la porte. Et... Miracle, elle n'était pas verrouillée. Ou plutôt, pas encore, car le propriétaire des lieux, en vérité, cherchait tant bien que mal, prit de tremblements fou de terreur, à enfoncer la clef dans la serrure pour condamner l'accès à quiconque. L'homme, si tôt, chercha à repousser la porte. Raina du jouer de l'épaule pour l'en empêcher, et glissa finalement sa botte dans le petit interstice qu'elle parvint à créer.
Dès lors, l'habitant contrarié cessa de chercher à refermer sa porte. Etait il résigné, ou était ce le regard noir de la garde qui l'avait dissuadé d'oeuvrer contre ses désirs. Elle poussa violemment la porte et jeta le garçon aux bras de l'homme. Puis se tournant vers la foule, elle émit un sifflement, captant l'attention des plus proches fuyards qui ne mirent pas longtemps à comprendre qu'une chance de survie leur était offerte. Ils s'engouffrèrent sans cérémonies à l'intérieur.
Elle commanda au propriétaire :


- Enfermez vous, barricadez vous, soignez les blessés et tâchez de faire le moins de bruit que possible, si vous voulez tous survivre.

Elle n'attendit pas de réponse et après un dernier regard au petit voleur en état de choc, tira la porte pour la refermer. Elle la maintient ainsi le temps d'entendre le cliquetis de la clef dans la serrure, repoussant les fuyards qui s'évertuaient à forcer le passage. Puis elle se tourna, et dégaina sa hache, jetant un dernier regard dissuasif aux plus paniqués de tenter encore de s'approcher de cette porte.

La suite fut moins facile encore... Car Raina, en bonne milicienne, n'ambitionnait pas de se cacher en priant le ciel de l'épargner. Son devoir était de protéger les civils... Son devoir était de combattre... Et il fallait pour cela remonter la foule à contre courant.
Son bouclier était en vérité son meilleur allié pour cela. Mais malgré cela, la tâche restait d'un compliqué absolu.

Elle finit par déboucher sur une ruelle, plus ou moins au moment où une voix tonitruante retentissait à son entrée. Elle tourna un regard déterminé vers son émetteur, découvrant un gaillard à la stature de géant (d'autant plus visible au vue de son propre gabarit à elle), et qu'elle devina être un Nomade. Elle jugea en silence quelques secondes aussi bien le bonhomme que le plan qu'il présentait, cherchant à deviner ses intentions et les chances de survies qu'offraient ces décisions.
Et en vérité... Elles ne lui semblaient pas du tout mauvaises. Enfin, autant qu'il était possible d'estimer ça « pas mauvais ». Aussi, elle lui adressa un petit signe de tête pour lui signifier qu'elle appuyait sa décision, et se mit en position dans la ruelle avec lui.
Certes, il n'était pas un garde. Mais de garde, elle n'en voyait pas dans l'immédiat, pas plus que de ses supérieurs.

Dans un premier temps, il fallait mettre un maximum de monde à l'abri... Mais il n'était pas réaliste d'espérer pouvoir sauver tout le monde. A vrai dire, beaucoup avaient déjà péris, dans ce court laps de temps... Et il faudrait ensuite prié pour qu'aucun blessé n'agoniserait à l'intérieur des battisses... Sans quoi, leurs résidents y seraient sans aucun doute tous condamnés.

Pour l'heure, pas le temps de se demander le pourquoi du comment tout ce scénario d'horreur était entrain de se dérouler... La priorité était à la survie, et au sauvetage de masse... Même ses souvenirs lui étaient inaccessibles dans l'immédiat. Ce qui n'était pas plus mal...
Il fallait tenir jusqu'à l'arrivé de renforts...

Raina, si tôt, chercha à ouvrir la porte la plus proche pour offrir un nouvel abris aux civils qui commençaient à se ruer dans la ruelle. Elle était bien décider à mettre le plus grand nombre dans une relative sécurité, et si la porte résistait, un bon coup de pied aurait sans doute raison de sa résistance...



Récap':
Markus Falsom
Markus Falsom
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Jeu 18 Fév - 0:45
Markus aimait les jours de marché, il pouvait y passer la journée juste à flâner dans les étals à la recherche d’une bricole pour un de ses pièges ou tout simplement un mets qu’il n’avait pas mangé depuis longtemps. Les Amarhantis n’avaient pas leur pareil pour attirer le regard des badauds et le chasseur se laissait volontiers charmer par les odeurs et l’éclat d’un bijou en toc qu’on lui mettait sous le nez.

Il était connu chez ses amis que Markus avait un problème avec l’argent, se laissant souvent aller à des dépenses que peu qualifierait de raisonnable mais que lui trouvait indispensable. C’est en se penchant pour admirer une petite chaîne en acier qu’un marchand lui tendait comme un présent qu’il sentit une poigne ferme sur son épaule pour le redresser et le faire avancer.

– On n’a pas le temps Markus, Raquel nous attend.

Le chasseur se débâtit pour la forme en s’ébrouant pour faire disparaître cette main qui le tenait comme un petit garçon agité. Uraïa n’avait pas son pareil pour être la rabat joie de leur groupe de chasse, surtout quand il fallait se balader dans un quartier bondé. Il l’avait vu ce matin, elle était venu frapper à sa porte avec sa mine des mauvais jours car Raquel leur avait donné rendez-vous chez elle pour une histoire de contrat or le quartier Amaranthis était surpeuplé pendant les jours de marché.

C’était une fille de la forêt, une véritable chasseresse qui découperait un cerf avec les dents si elle n’avait pas le choix tandis que Markus arrivait à concilier nature et vie citadine. C’est sans doute pour ça qu’elle était aussi rouspéteuse avec lui, elle n’arrivait pas à avaler qu’il soit aussi bon chasseur tout en étant à l’aise dans la ville. Du moins c’était une de ses nombreuses conclusions sur la question.

– C’est faux. On va être complètement en avance, tu veux juste en finir au plus vite.

– C’était une dragonne, tu veux l’accrocher où ? A ta dague ?

– Pourquoi pas.

Il ne releva pas son rire moqueur, Uraïa n’avait aucun goût de toute façon sauf pour trouver les pires tavernes Utgardiennes. C’est au milieu d’une nouvelle joute verbale que le son d’une cloche se fit entendre et pas n’importe lequel, celui des gardes de la ville. Ils n’y prêtèrent pas attention d’abord, habitué depuis longtemps à ce que la ville l’utilise au moindre incident mais peu à peu l’atmosphère de la rue marchande où il se trouvait changea.

Ce fût d’abord des murmures à cause des cloches qui ne s’arrêtaient pas puis certains passants commentèrent à accélérer le pas pour rentrer chez eux. Markus regarda Uraïa sans vraiment comprendre ce qu’il se passait et elle semblait tout aussi perdue que lui, il alla parler pour lui dire de continuer quand un cri déchira l’air.
Il eut à peine le temps de se retourner vers l’origine du hurlement qu’un autre suivit pour finalement devenir un concert macabre. En quelques secondes, la foule compacte était devenue masse confuse qui se bousculait, se percutait ou se marchait dessus pour échapper à quelque qu’un ou quelque chose.

Sans savoir où donner de la tête, Markus se démena pour ne pas se faire happer par la folie collective tout en cherchant Uraïa du regard. Les cloches, les hurlements et maintenant des grognements à peine humain l’empêchait de se concentrer et d’entendre quoi que ce soit sans compter que son instinct de survie lui disait de faire comme les autres : courir.
La foule finit par l’emporter, à trop résister elle l’aurait piétiner comme beaucoup de malchanceux dont le sang couvrait maintenant le pavé, les Claircombois n’avaient plus rien de civilisé, ils renversaient les étals et s’engouffraient dans les échoppes. Markus courrait comme un dératé tout en cherchant sa compagne de chasse avec des yeux fous, apercevant des scènes surréalistes tant pas leur violence que leur brutalité.

Il vit un gamin à l’extérieur, sans doute la quinzaine, le bras bloqué à dans l’ouverture d’une porte que des affolés tentaient de fermer, le malheureux avait sans doute voulu passer pour se réfugier. Son cri s’ajouta au reste quand son bras céda sous la pression puis le chasseur manqua de s’étaler de tout son long quand plusieurs personnes chutèrent devant lui.
C’est là qu’il comprit ce qu’il se passait : Des maudits. Des dizaines de maudits se jetaient sur la foule et plusieurs se trouvaient juste devant lui. L’un d’entre eux écrasa le crâne d’un homme sur le pavé juste devant lui tendit qu’un autre fauchait les habitants comme du blé avec une épée tout en se rapprochant dangereusement de lui.

Sans même réfléchir, il partit dans l’autre sens, percutant toujours plus de personnes, il en renversa certaine. Il s’en fichait, Markus n’était plus lui même, la peur lui tordait les boyaux et lui donnait l’énergie nécessaire pour s’éloigner du danger.
C’est quand quelqu’un le retint après l’avoir percuté que le trappeur posa des yeux fous sur Uraïa, prêt à frapper avec sa dague pour pouvoir continuer à courir. La chasseresse semblait elle aussi aux abois mais le visage familier redonna à Markus un peu d’esprit. Sans même réfléchir, il la tira vers un magasin qui n’était pas encore barricadé, la porte encore ouverte où des survivants continuaient de s’engouffrer pour échapper au massacre.

Malgré la tumulte, les deux parvinrent à trouver refuge dans le magasin avant les occupants décident d’en barricader l’entrée. Par chance, l’échoppe appartenait à chaudronnier et on déposa de lourds pots et blocs de fonte devant la porte pour en interdire l’accès malgré les coups répétés à la porte et les supplications.
Le chasseur tentait de reprendre son souffle en fixant la porte, son cœur menaçant de sortir de sa poitrine tant il battait fort.

Il avait eu de la chance. Beaucoup de chance.
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Jeu 18 Fév - 2:36
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12h31 | Quartier Amaranthis | An 83, Premier mois du printemps, Jour 3







Elle détestait la foule. Elle exécrait les rassemblements, partageait à peine un bout de comptoir dans une taverne pour une bière tiède. Elle haïssait plus que tout qu’on la bouscule ou qu’on la touche sans son agrément, même par mégarde. Pour Uraïa, les jours de marché ressemblaient à des jours de pluie. Elle évitait tout simplement de sortir. On ne pouvait guère dire mieux. Qu’y avait-il d’attractif à avancer serré dans une allée bondée, au contact de tous ces corps suants, de ces cris, de ces mains qui se tendaient pour vous alpaguer, ou tentaient de vous chaparder quelque chose, à sentir ces haleines aillées, à se faire bousculer pour finalement se faire recracher quelques centaines de mètres plus loin en réalisant qu’on avait perdu deux heures de son temps et plus encore ? Elle maudissait Raquel et tous les Amaranthis et leur foutu sens du commerce. N’auraient-ils pas pu prendre rendez-vous dans une auberge des faubourgs comme c’était l’habitude entre eux ? Même le quartier ascanien où créchait Markus lui semblait préférable à cet enfer. Au moins ces peigne-culs de bigots exerçaient le calme et l’ordre avec un talent incomparable. Bien sûr, elle n’irait jamais proclamer ça à haute voix.

Il fallait qu’elle se calme ou elle allait commettre un meurtre au milieu de la foule. Markus venait de s’arrêter pour la centième fois à l’étal d’un marchand, comme une pie attirée par un objet brillant. Elle dut l’en arracher. C’était bien la peine d’aller parler contrat et chiffres avec Raquel s’il dépensait ce qu’il avait en allant. Evidemment, ils se disputèrent en poursuivant leur laborieuse avancée vers le logement de leur tireuse d’élite et comptable. Uraïa comptait les intersections et les rues pour ne pas louper l’endroit où il faudrait tourner. Il ne manquerait plus qu’ils se perdent au milieu de la foule. C’est à ce moment-là que le glas retentit. Quelque chose se glaça dans ses entrailles, un frisson qui parcourut son échine, se hérissa sur sa peau, un frisson de mauvais augure. Elle qui pensait que ça ne pouvait pas aller plus mal. Elle détestait la foule. Et avant même qu’elle ait pu comprendre ce qui se passait, cette foule se transforma en marée un jour de tempête. Elle se retrouva entraînée par la nuée animale, happée, à demi noyée, étouffée sous la pression inexorable de centaines de corps tous occupés à fuir quelque chose.

Elle se mit à courir comme le reste, aveuglée, étourdie, et avant qu’elle s’en rende compte, elle chercha les deux seules choses qui lui importaient dans cette tourmente : Markus et son couteau de chasse. Et pas forcément dans cet ordre. Inutile d’essayer de tirer à l’arc dans une telle cohue. Elle cria le nom de son comparse pour ne pas le perdre, jouant des coudes et du couteau sans se soucier ni de ce qu’elle frappait ni de ce qui la poursuivait. Une seule certitude : elle devait les sortir de là avant qu’ils se retrouvent broyés contre le prochain obstacle infranchissable qu’ils rencontreraient. Elle se sentit soudain agrippée, aspirée en arrière, alors que quelqu’un s’accrochait à la hanse de son carquois, et que la tête ébouriffée de Markus disparaissait au loin. La traqueuse se retourna en grognant, et frappa de toutes ses forces avant de réaliser que le regard qui la fixait était étrangement vide. Bordel. Les non-morts. C’était donc ça. Le corps s’effondra bientôt piétiné par la foule de vivants et de morts tous confondus dans cette marée et l’Utgardienne reprit aussitôt sa course folle pour ne pas se faire piétiner ou dévorer à son tour. Elle se plaqua contre un mur un instant puis sauta par-dessus un étal pour retrouver la tête cuivrée qu’elle cherchait. Elle bondit lorsqu’elle l'aperçut un peu plus loin et parvint à le devancer de peu.

Lorsqu’elle l’attrapa, elle croisa son regard éperdu par la panique et ne remarqua même pas la dague qui avait failli la transpercer au passage. Elle l’avait retrouvé. Elle ne le lâcherait plus. Ils s’enfoncèrent dans une boutique et mécaniquement elle aida à entraver le passage de la porte, réalisant un de ses pires cauchemars : se trouver enfermée dans un espace réduit avec bien trop de gens pour s’y tenir. Elle se tourna de tous côtés et chercha une échelle qui menait au premier étage de la boutique, là où le marchand devait vivre le reste du temps, quand il ne travaillait pas à son comptoir. Elle se hissa en hauteur et prit une seconde pour respirer. Réfléchir, elle devait réfléchir. Puis elle tâta son dos et réalisa que son arc et son carquois étaient toujours là. Elle n’aurait jamais assez de flèches pour abattre ce qu’il fallait de cadavres ambulants mais elle aurait peut-être de quoi leur dégager un passage. Il était hors de question qu’ils attendent ici sagement que l’attaque se passe.

Déjà parce que la garde ne tarderait pas à tout boucler si ce n’était déjà fait. Et ils n’enverraient sûrement pas de renforts une fois que tout le quartier serait verrouillé. Ils attendraient que les morts se rassemblent avant de les exterminer une bonne fois. Ensuite parce que si ce n’était pas les non morts qui les attrapaient, les vivants qui se pressaient contre les habitations et rendus fous par l’imminence de leur mort allaient fatalement faire céder leur maigre abri. Elle avait envie de hurler. Ils étaient faits comme des rats. Mais elle croisa alors le regard de Markus qui l’avait suivie. Cette fameuse lueur combative. Il espérait encore.
— Franchement…
Il tentait de calmer sa respiration avec difficulté.
— Si avec ça, t'es pas convaincue que mon quartier est le meilleur...

Elle l’aurait volontiers étranglé tout autre jour que celui-là. Mais dans l’instant, elle eut tout bonnement envie de l’embrasser. Ce dont elle s’abstint, même si c’était la fin du monde. Elle se secoua et se saisit de son arc. Elle se redressa et explora les lieux jusqu’à trouver une lucarne qu’elle ouvrit avant de se glisser avec précaution à l’extérieur, agrippant le toit de chaume à deux mains. Elle se hissa sur la paroi rugueuse laborieusement mais parvint finalement à l’air libre. Elle en profita pour prendre une grande inspiration. L’air était chargé de mort. En contrebas, le spectacle était encore plus horrible qu’il ne lui avait semblé de prime abord. La marée humaine dégueulait de chaque rue, chaque ruelle, chaque interstice et les corps s’amoncelaient contre les murs, sous les pieds, formant des collines ensanglantées contre lesquels d’autres vivants venaient buter ou s’amonceler avant d’être frappés par la mort. Le quartier se transformait en vaste charnier et les clameurs de terreur et de souffrance saturaient l’atmosphère.

L’archère poussa un bref cri de désarroi. C’était tout bonnement impossible. Jamais ils ne pourraient s’extirper d’un tel chaos. Elle parcourut le toit à quatre pattes pour constater partout le même spectacle de désolation. Presque partout. Soudain, elle distingua dans la ruelle de l’arrière boutique quelque chose qui semblait varier du chaos ambiant. Une grande silhouette patibulaire semblait se tenir face à une des issues, lame au clair, tentant de réguler la marée innombrable à lui seul, dos à un mur, hurlant comme un demeuré pour attirer l’attention et utilisant les cadavres comme un rempart sinistrement dérisoire. C’était l’acte d’un fou furieux, d’un mégalomane dangereux, et son esprit fit la connexion de lui-même. Baldhramn. Il fut bientôt rejoint par une petite silhouette ridicule dans un uniforme de garde, dressée derrière un bouclier trop grand, tout aussi folle mais prête elle aussi à en découdre. C’était décidément une journée de merde. Grognant contre le sort, le destin, les dieux et tout ce qui était susceptible de lui porter la poisse sur cette terre, l’Utgardienne tira une flèche et l’encocha finalement. Elle savait où viser.

Elle espérait vraiment que Raquel n’était pas morte, sinon elle la tuerait elle-même pour les avoir entraînés malgré elle dans cet enfer.
 


Spoiler:
Ernst
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Sam 20 Fév - 0:55



Le glas au maudit ne suffit pas à franchir le mur d’indifférence et de dédain profond qu’Ernst adressait à tout ce qui se rapportait à ce quartier. Il était de passage, ni en armure ni armé, n’avait aucune responsabilité et ne se sentait le devoir de rien. Au premier tremblement annonçant un mouvement de foule, il fut pris de pitié de tous ces sots aux tenues bariolées, agités vainement devant le premier incident. Avec le calme que procurait la dignité ascanienne, il se rangea au coin d’une bifurcation, derrière une échoppe marchande de bois et de toile qui se démontait ; un cortège de grimaces apeurées défila devant lui, du mendiant chétif au marchand dodu. Que ces gens étaient stupides, comme ils manquaient de lucidité ! Fallait-il hurler si fort pour un simple maudit ? Fallait-il amplifier ce cri tous à la fois ? Cette foule était plus dangereuse que ce qu’elle fuyait assurément, et l’on pourrait craindre de s’y faire piétiner.
Que se passe-t-il ? Qu’est-ce ? demandaient à Ernst de jeunes apaches indigène dans un jargon qu’on vous épargne.
Presque rien. Laissez-les courir, vous êtes plus en sécurité ici, dit Ernst.
Ces deux jeunes gens devinrent spectateurs à son côté et ce flot se tarit devant eux, la foule venait s’échouer au bout de la rue, entravé par un obstacle quelconque. Ce quartier était géré par des incapables et des benêts. Ernst savait qu’il n’aurait pas du y mettre les pieds et se révolta des raisons qui l’avaient mené là. Il fut sortit de ses pensées par un bruit de maudit typique.
Oh, il est plus près que je ne le pensais, reculons un peu le temps qu’il soit maîtrisé. Restons ensemble jeune gens, n’ayez crainte car au pire, six bras viendront à bout de quelques dents.
Mais les bruits se chevauchèrent, à mesure qu’ils se rapprochaient, on comprenait mieux qu’ils venaient de différentes directions.
Et s’il y en a plus d’un ?, demanda un jeune apache.
Alors Mieux vaut ne pas rester là.
Ernst jeta un oeil autour de lui, il ne voyait que des maisons aux fenêtres trop grandes pour espérer s’y calfeutrer. Il tenta un regard dans l’artère principal et les vit : des maudits.
Alors, son sens de l’anticipation et son génie stratégique s’embrayèrent. Il fallait sauver de toute urgence la chose la plus précieuse dans ce quartier : la vie d’un ascanien. D’un geste, il commanda aux apaches de prélever du bois sur abris abandonnées des marchands, il les posèrent de biais sur un mur qu’Ernst leur indiquait. Les maudits allaient être sur eux.
Maintenant, il faut se hisser !
Et prenant son élan, il montra aux jeunes gens ce qu’il fallait faire : s’élever autant que possible sur ces poteaux pentus à l’équilibre précaire puis s’agripper aux aspérités du mur. Hélas, la vivacité d’esprit et le sang froid manquaient évidemment à de jeunes amaranthis et la marée de maudit les libéra bien vite de tout questionnement.
Ernst quant à lui, élevé autant qu’il put sans se mettre en péril, était comme une aragne figé sur une toile, les pieds échappant tout juste aux bras en contrebas. La menace qui pesait sur son équilibre le dissuadait de rejoindre une fenêtre ou un toit. Ainsi collé à sa paroi, il ne lui restait qu’à rester docile jusqu’à ce que la situation se résolve d’elle-même.
La où beaucoup auraient tremblé, Ernst plutôt philosophait sur sa guigne : d'abord son ouvrier malade et maintenant ça ! La maison qui lui offrait ses pierres disjointes comme appui offrait aussi une très bonne vue. Sur sa gauche, il voyait la provenance des maudits à présent déversés également sous ses pieds ; à sa droite la rue et la foule, où quelques opiniâtres empilaient quelques obstacles. Il lui sembla reconnaître quelqu’un, il amorça un signe la main et un sourire mais sa situation périlleuse le rappela immédiatement à l’ordre et il ne bougea plus.
Isolé au dessus d’une foule de maudit, il avait tout loisir de voir leur multiplication et les moult tragédies corolaires. Leur nombre était très impressionnant et bien plus élevé que ce que les murs de Claircombe aient connus de mémoire de préfet. Qu’importe, il ne lui restait plus qu’à attendre et observer, il se félicita de la lucidité de s’être vidé la vessie avant de partir et jaugea le nombre de victime présente et à venir. Providence soit remerciée que cela se produise chez les Amaranthis.

Synthèse:
Maître du Jeu
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Mar 23 Fév - 16:38
[Event] Le prix du savoir G10
Le prix du savoir
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Uraïa & Raina Visenrov

13h02 | Quartier Amaranthis | An 83, Premier mois du printemps, Jour 3

[Event] Le prix du savoir W69b





Une agitation fébrile règnait dans le manoir d'Hans Von Ziegler, où de nombreux réfugiés s'entassaient dans un petit salon à l'étage ; vieillards, femmes, enfants. Ces derniers étaient visiblement anxieux et certains pleuraient à chaudes larmes, ce qui sembla agacer certains notables Amaranthis, dont Hans lui-même. Adrian remarqua rapidement que quelque chose clochait dans la réaction de ses pairs, même s'il était incapable d'identifier exactement son trouble. Alors que son hôte s'approcha de lui, sa lourde main lui tapa l'épaule d'un geste presque paternaliste.
- Vous avez bien fait mon garçon de bloquer cette porte. Mais certains de ceux que vous avez fait entrer sont mal en point. Le reproche à demi voilé n'échappait pas à Adrian.
À côté de lui, une Amaranthis d'un âge mûr se racla la gorge. Cette dernière ne pratiquait plus la médecine depuis plusieurs années mais elle ne manquait jamais de participer aux échanges organisés ici. Elle était d'ailleurs plutôt douée dans son domaine.
- Une chance qu'ils soient tombés sur les meilleurs médecins que ce quartier a à offrir, alors. N'avez-vous donc aucune pièce dédiée aux soins dans votre manoir ? Autrement votre chambre à coucher fera sans doute l'affaire.
- Oui, très bien, faites, faites. Hans ne cherchait même plus à masquer son agacement. Près de la fenêtre, son fils, Lorenzo, restait pétrifié devant le spectacle qui se jouait dehors. Âgé de cinq ans de moins que l'apothicaire, il cherchait lui aussi à se faire un nom dans le domaine médical, sans grand succès jusqu'ici. Lui et Adrian n'avait jamais été très proches.
- Père, ils sont tous sortis des... de la Bibliothèque. Son visage était exsangue et sa voix teintée de terreur. Dans l'assemblée, certains Amaranthis échangèrent des regards angoissés. Croyez-vous qu'il faille prévenir les gardes de ce que...
- Lorenzo, fermez-là, vous êtes totalement hystérique et vous n'aidez personne ! La voix de son père tonna dans la petite pièce et même les enfants arrêtèrent de pleurer. Allez donc plutôt aider notre ami Adrian ici présent à trouver un accès aux toits. Avec un peu de chance, nous arriverons tous à sortir d'ici saints et saufs.
Lorenzo attrapa Adrian par la manche et le guida prestement à sa suite, de l'autre côté de la maison. La fenêtre de sa chambre donnait sur une petite terrasse, du côté de la cour intérieure. Avec un peu d'agilité, il était possible de se hisser jusqu'au toit, mais Adrian avait conscience que tous ne pourraient pas le suivre s'il décidait de s'enfuir par cette voie.
- Je peux vous faire la courte échelle. Peut-être que vous pourriez rejoindre la garde. Je les ai vu essayer de bloquer les maudits avec une barricade. Peut-être que vous pourriez les prévenir que... Ils doivent sceller la Bibliothèque. Ils le doivent absolument. Je vous en prie, dites-leur.

Un choix s'offrait à lui.
Rester avec les médecins Amaranthis pour en savoir plus:
Rejoindre la garde le plus vite possible pour les prévenir:

[Event] Le prix du savoir W69b


La situation semblait délicate pour le préfet. En équilibre précaire sur le mur où il avait trouvé refuge, Ernst avait une très belle vue sur l'ensemble de la rue ; le flot des corps qui courent pour échapper à une mort certaine s'était plus ou moins tari, remplacé par le flot des corps qui courent pour tuer ceux qui les fuyaient. Pour l'instant, aucun maudit ne semblait avoir d'intérêt pour lui, mais il était optimiste de croire que cela ne changerait pas dans un futur plus ou moins proche, lorsqu'il n'y aurait plus rien de vivant autour de lui pour faire diversion.

En face de sa position, il aperçut une ruelle dans laquelle plusieurs personnes semblaient ériger une barricade contre les maudits. L'entreprise était risquée mais sauter de son perchoir pour les rejoindre était peut-être sa seule chance de survie ; tenter de les héler depuis sa position n'attirerait pas que leur attention. Ou alors, il pouvait s'en remettre à l'aide providentielle... de Providence.


- Au secours, aidez-moi ! Je vous en prie !

À ses pieds, une jeune femme rousse lui tendait la main pour qu'il l'aide à se hisser elle aussi. En l'aidant, Ernst avait conscience qu'il mettrait en péril sa propre vie. Elle ajouta ce qui pourrait faire tout de même pencher la balance en sa saveur :

- Que Providence nous vienne en aide !

Lui venir en aide:
Ne pas se mettre en danger:

[Event] Le prix du savoir W69b


De la chance ? Markus avait-il vraiment de la chance ?

Alors que le tumulte de son cœur s'apaisait enfin, des coups à la seule vitre de l'échoppe furent donnés. Deux enfants âgés d'à peine huit et dix ans -un frère et une sœur d'après leur ressemblance- tapaient contre le verre pour attirer leur attention. Criant à plein poumon, ils suppliaient qu'on leur ouvre. Leurs parents ne semblaient pas avec eux, ils étaient seuls.


- Qu'est-ce que vous attendez, ouvrez-leur ! s'exclama une femme venue se réfugier dans la chaudronnerie.
- Hors de question qu'on ouvre les portes. Si on ouvre, on meurt, répondit le marchand.
- Vous n'allez pas les laisser dehors ! Ce sont des enfants !
- Mon mari est dehors, il m'a dit qu'il me rejoindrait ici avant qu'on soit séparés. On ne peut pas se barricader, il faut leur ouvrir !
- Ça suffit, si vous ne voulez pas ouvrir cette porte, c'est moi qui le ferai !
- Personne n'ouvre ! Personne ne sort ! Personne n'entre ! Est-ce que c'est bien clair ?

Le ton commençait à monter entre les réfugiés et le propriétaire de l'échoppe. Markus sentait que s'il n'intervenait pas dans un sens où dans l'autre, les choses risquaient de s'envenimer et compromettre leur survie à tous.

Ouvrir aux enfants:
Soutenir le marchand et raisonner les jeunes femmes:

Perchée sur le toit du chaudronnier, Uraïa avait de son côté une vue de choix sur la rue où gardes et civils affrontaient les maudits. A l'abri du danger, l'archère fit appel à toute la concentration qu'elle possédait pour ses tirs : une flèche perdue dans un innocent, et elle le condamnait à une mort certaine. Le premier tir fit mouche, mais elle n'allait certainement pas s'en contenter, les gestes mesurés, elle répéta ses mouvement. Deux. Trois. Quatre. Cin... Le raffut en bas la troubla suffisamment pour décaler la flèche qui érafla une garde en bouclier.

[Event] Le prix du savoir W69b


Le commandant Rupert Salsgrom avait l'étoffe des héros, tous disait qu'il était taillé du même bois que le Capitaine Krox ; c'était d'ailleurs cette qualité qui l'avait propulsé à ce poste très convoité. Hélas, depuis qu'il était commandant, il n'avait plus guère le temps de s'illustrer, noyé qu'il était sous la paperasse qui s'entassait chaque jour sur son bureau. Aujourd'hui était une exception, il avait relégué ses vieux rapports et remis l'uniforme, patrouillant les rues de Claircombe avec la démarche d'un homme qui connaissait la ville dans ses moindres recoins.

Il n'était pas exactement dans le secteur de la bibliothèque lorsque les cloches retentirent, mais il n'en était pas loin. Les herses allaient bientôt cloisonner l'endroit, et il serait lui et les autres en sécurité. Salsgrom avait donc accéléré le pas, non pas pour fuir, mais pour être dans la zone de danger avant que les herses ne tombent. Il était ce genre d'homme, un héros.

Taillant sa route au milieu des corps qui se pressaient les uns contre les autres dans l'espoir de trouver une issue à ce cauchemar, le commandant héla ses hommes pour les rassembler. Très vite, les ordres furent donner. Protéger la population, d'une part, mais surtout leur offrir un endroit protégé des maudits dans lequel ils pourraient organiser la riposte. Cette situation était inédite et qui sait combien de temps s'écoulerait avant que les renforts ne viennent purger le quartier. Ils devaient leur faciliter la tâche et sauver tout ceux qui pouvaient l'être.


- Ne leur tournez pas le dos ! Protégez vos arrières et celles des autres ! Percez-leur le crâne avec tout ce que vous pourrez trouver ! Claircombe ne tombera pas !

Les gardes ne tardèrent pas à rejoindre le commandant et tous rejoignirent la ruelle dans laquelle se trouvait Baldhramn et Raina. Quelques motivés les avaient suivi, armés de tout ce qui leur était tombé sous la main et commençaient à démanteler les étales des marchands laissés à l'abandon pour se construire une barricade de fortune et cloisonner la rue.


- Bon travail, Visenrov !

La main du commandant vint s'abattre un peu lourdement sur l'épaule de la jeune femme. Dans la périphérie de sa vision, elle aperçut soudainement le préfet Ernst dans une bien fâcheuse posture. Il ne tenait qu'à elle de le signaler aux autres pour qu'il puisse être tirer de là. Mais en avait-elle seulement envie ? À côté d'elle, le commandant commençait à donner des directives pour aider les malheureux qui n'avaient pas pu rejoindre un endroit sûr. Était-il raisonnable de perdre du temps et potentiellement des hommes pour sauver une seule personne quand tant d'autres avaient besoin d'elle ? Mais très vite, une flèche perdue vint mettre fin à ses questionnements. Cette dernière avait effleuré son bras, une blessure superficielle heureusement. Depuis quand les maudits tiraient à l'arc ?


Plus loin, la foule d'enragés se mouvait comme un seul esprit sur les humains qu'elle trouvait, déterminée à leur arracher leur dernier souffle. Et là, émergeant de cette attroupement, une créature dont la stature dépassait largement les deux mètres. Jamais de mémoire d'homme on avait évoqué une telle horreur, personne n'aurait pu imaginer cela, à part dans les cauchemars d'êtres délirants. Ca avait un corps diaphane, déformé par des muscles calcifiés qui donnait à la peau un aspect rocheux. Des veines violacées remplies de sang pourri saillaient le long de ses bras et de ses cuisses. A l'endroit où il y aurait dû avoir un cou, les excroissances écœurantes de têtes dont les visages exprimaient tous la souffrance d'une âme abandonné à sa propre putréfaction. Les dizaines de paires d'yeux roulaient dans leur orbites,  la chose n'avait pas d'angle-mort.

Devant la bête, le sang de Baldhramn ne fit qu'un tour : enfin un adversaire à sa mesure. Toutes les voix dans sa tête se joignirent les unes aux autres pour n'en former qu'une seule : « Tue-le. Tue le et les Dieux te récompenseront ! »


Viser la tête, très bien. Mais viser laquelle ?



Foncer sans réfléchir:
Lutter contre la Voix:

[Event] Le prix du savoir W69b

Le mot du MJ:


Dernière édition par Maître du Jeu le Mar 13 Avr - 12:40, édité 1 fois
Baldhramn
Baldhramn
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Mar 23 Fév - 23:02
Être faible était le plus grand des défauts. Et le savoir se payait cher.
Le tribu aux Dieux pour nullité absolue était la vie. C'est en voyant le bellâtre au châle gris se faire retourner la nuque d'un coup de patte griffu, que le chasseur songea qu'au final, ça n'était pas si nul d'être lui. Autour de lui une invraisemblable mêlée défiait l'imagination humaine. Un cheval fou de terreur galopait, trainant un corps informe prit dans l'un des étriers. Sa délicate robe brune éclaboussée de rouge. Là-bas cet homme assenait un coup de bâton à une bête alors même qu'une autre se jetait sur ses épaules. Cette garde épinglait au sol de sa lance un ennemi ruant, les tripes pourries se répandant sur les blessés, couchés dessous et râlant à la mort. Ce gamin était tiré par ce qui devait être sa mère, alors qu'il lui manquait les jambes, pourtant si essentielles à la survie.
Mille autres drames échappaient à Baldhramn. Des centaines de vies disparaissaient entre les crocs affamés de monstrueux humanoïdes aux faciès de mort. Le charnier qu'il percevait était le chaos le plus effroyable et le plus aberrant qu'il lui ai été donné de voir.

Et malgré la situation catastrophique dans laquelle tu te trouvais, tu étais bien plus calme que tu aurais dû l'être. Du moins ta fureur était contenue sous une lourde chape de calme. Les plus grands colères sont toujours muettes.
Ton cerveau bloquait les informations. Tu n'étudiais plus l'ensemble, seulement tes priorités. Et qu'est-ce qui se trouvait être le plus important à traiter dans l'immédiat ? Oui.
Ce maudit se ruant vers toi la gueule ensanglantée. Il se jeta en avant et tu t'écartas vivement en pivotant sur toi-même, le laissant te frôler et percuter le mur de la bâtisse que tu conservais dans ton dos. Un puissant revers de ta hache lui encastra la bouillie de sa gueule au mur dans une gerbe infâme.
Dans la confusion la plus totale une vague inespérée de renforts caparaçonnés vint se jeter dans la bataille. Les éclats des armures, des armes illuminés par le soleil printanier, jetaient une autre lumière sur la scène où se jouait la tragédie.

Dans cette situation où tu devais faire face à de multiples assaillants, tu pouvais compter sur mes cris à ton oreille pour t'avertir lorsqu'un assaut te menaçait. Il te fallut repousser un combattant, puis un deuxième, projeter en arrière le suivant d'un coup d'épaule furieux. La demi garde d'à côté se défendait pas trop mal non plus. Sans s'occuper d'elle outre mesure, tu avais cependant néanmoins constaté que vous aviez inconsciemment fait concorder vos efforts, à respecter un tempo précis pour accroitre votre efficacité.
Elle, elle défendait la population, leur gagnant un temps précieux alors que le rempart improvisé se formait.
Toi, tu ne défendais que ta propre vie. Et lorsque les gardes se préparèrent à achever de fermer la fortification, tu entras à l’abri avant elle, n'hésitant pas cependant à la tirer par le collet ensuite pour la tirer en sécurité à son tour.


Sitôt dans un espace à peu près contrôlé, le chasseur chercha à se jucher sur un tonneau pour observer par dessus le mur de fortune qui barrait l'allée. Le contrôle qui était exercé ici était tout relatif et il faudrait trouver meilleure solution que celle-ci. Quand les pauvres âmes démunies seraient misent à l'abri il faudrait remonter la piste, chercher d'où déboulaient tous ses maudits afin de mettre en lumière l'origine du massacre. Que rien de tout ceci ne se répète. Observer la direction étendue des victimes, comparer donnerait une idée générale. A moins que d'autres aient déjà pu apercevoir d'où provenait l'attaque dans cette stupide ville de shogs.
Si on avait dit au nomade que les cieux s'étaient ouverts pour faire déferler sur les hommes leur courroux, il n'en aurait pas été si surpris que cela. Peut-être même qu'il aurait changé de camp pour abattre les gens d'ici ? Qui sait ?

Il n'avait absolument pas conscience qu'on encensait la guerrière qui lui avait prêté main forte. Il aurait été heureux qu'on reconnaisse ses faits d'arme ici. Il l'aurait montré en haussant les épaules et tournant le dos à ceux qui l'auraient remercié. Mais pour l'heure, par-dessus la barricade il scrutait les hordes qui occupaient toujours la place. Ils taillaient en pièce les infortunés qui n'étaient pas parvenus à s'extraire. Les cris et les pleurs des blessés montaient vers les cieux dans des plaintes déchirantes. L'air empestait la bile, les excréments, la pisse, le sang, la pourriture.

Le nomade n'oublierait jamais cette image.
Il aurait voulu se laisser aller à se morfondre quelques instants. Faire le vide dans son crane, percer les intentions des Dieux en ce jour funeste. Il aurait voulu faire taire Elle qui lui sussurait en rigolant qu'il allait mourir aujourd'hui. Lentement. Sans interruption. Calmement. Avec un petit rire satisfait.

Mais il savait que s'il se laissait abattre, même quelques secondes, ils seraient tous foutus. Il n'avait absolument aucune confiance dans les autorités locales pour prendre des décisions pertinentes. Il avait eu bien trop d'altercations avec les guerriers d'ici pour savoir que c'était des empaffés bien plus intéressés par la taille de leurs armes pour combler leur manque d'attributs sexuels. Ils se planquaient dans leurs armures car ils savaient qu'un coup au but les enverrait mordre la poussière. Leurs connaissances martiales s'arrêtaient à la bière qui suit l'entrainement.
Hors de question de mettre sa vie entre leurs mains tremblantes.

-"Mêmes pas la demi portion, là ? Hi hi hi !"
-"Ta gueule."

En détaillant le spectacle qui s'étendant sous lui, le chasseur tâchait de trouver la meilleure solution pour mettre fin au carnage. Et sortir vivant de ce cauchemar.

Lorsqu'il le vit.

Il dominait la masse grouillante de toutes ses têtes. Son apparence musculeuse, ses pas lourds montraient une force de la nature comme il n'en existe pas deux dans l'Avalone. Son sang nomade pulsa plus fort dans ses veines. Le monstre avançait parmi ses confrères, les poussant sans même s'apercevoir de leur présence. Il était énorme. Il cherchait un adversaire à sa taille.
Et Baldhramn ne voyait que lui pour relever le défi.
Comment le mettre à bas? Ce colosse ferait voler en éclats leur mur d'une simple charge, ouvrant la voie aux autres. Sa démente puissance pouvait assurément détruire n'importe quel corps sur son passage. Organique ou non.

« Tue-le. Tue le et les Dieux te récompenseront ! »

Tu étais habitué à m'entendre te choyer de mes promesses de mort au quotidien. Tu étais habitué à être persécuté par la vue de ton père, dévoré à moitié, te poursuivre de ses reproches. Tu étais habitué à passer dans le monde des Âmes Égarées et d'y craindre pour ta vie, ta folie. Une voix supplémentaire en plus de celle du gamin n'avait donc rien pour éveiller ta suspicion. Et puis la situation ne se prêtait pas à l'introspection. Attentif à la voix de Shoggoth tu t'exécutas. Tu te remis au travail. Il était temps de remettre les mains dans le purin.

Tu descendis du mur, pour te mettre en quête d'une corde. Longue. Et solide. C'était essentiel.
Fort heureusement pour le plan qui se dessinait dans ta tête, tu mis bientôt la main dessus. De bonne facture, d'une vingtaine de mètres. Il aurait fallu plus que cela, mais c'était déjà ça de prit. Maintenant il te fallait un archer. Ainsi qu'une flèche énorme. Presque une lance à ce stade.
Alors une voix que tu apparentais à une emmerdeuse, une casse noix championne en titre de braillements furibonds, se fit entendre, te tirant de tes pensées.
Merde alors, mais qu'est-ce qu'elle foutait au milieu de tout ceci, celle là encore ?!
Stupéfait que le monde soit si petit, ton esprit accéléra encore. Les pièces du puzzle s'imbriquaient les unes dans les autres. Pas parfaitement du tout, mais ça commençait à prendre forme.
Personnellement, je trouvais ça débile, stupide. Tu allais encore te mettre en péril. Tu allais crever ici. Et cela pourquoi ? Pour un trophée? Un honneur bouffi ? Quel crétin tu faisais...


Baldhramn jeta un bout du lien qu'il tenait entre les mains à l'archère. Elle l'avait défoncé en combat singulier il y a quelques jours. Difficile de songer qu'elle devrait réaliser maintenant un tir qui allait peut-être sauver sa vie dans les prochaines minutes. Plus difficile encore, Patte d'Ours fit une chose qu'il ne se serait JAMAIS imaginé faire. Il laissa ensuite son arc. SON ARC ! à Uraïa. Son jouet modèle réduit ne serait pas assez puissant. Ne tirerait jamais une trait assez massif pour que son plan fonctionne.
Aussitôt libéré de la présence de son arc chéri, un poids immense tomba sur le cœur de Baldhramn.
Elle devrait attacher la corde à une flèche géante. Elle devrait tirer sur le Maudit Giganta.

-"Tu allumes le Giganta quand ça sera le bon moment !"

Le visage fermé, le nomade se demanda ensuite qui ici serait susceptible de se montrer un minimum capable. Assez naturellement, son choix se tourna vers la lilliputienne qui l'avait épaulé au front. Il la chercha du regard et la trouva, organisant l'évacuation des civils. Il marcha droit sur elle. Et lui désigna du pouce un tonneau rempli d'eau aux pieds de la barricade.

-"Dehors il y a un Giganta qui va fracasser la barricade. Je dois l'en empêcher. Je vais attacher cette corde à ça. L'autre bout est au cul d'une lance. Elle va aller se planter dans le Maudit. Je vais dehors me le faire. Mais j'ai besoin pour cela qu'il ne puisse pas me charger. Je vais avoir besoin de tes copains sous leur coquille, pour tirer sur la corde. Pour le ralentir. Tu comprends ?"

Il n'attendit pas de réponse. Le temps jouait contre eux. Les palabres longues et ennuyeuses (surtout avec les femmes) ne ferait que les mettre en péril. Il alla faire un tour de corde autour du tonneau d'eau qu'il avait montré plus tôt. Il fit un nœud au bout du lien, et le cala entre deux planches avant de faire un second nœud pour sécuriser la prise de la corde autour du baril.

Une fois les préparatifs de son plan achevés, il ne restait que la partie la plus simple à effectuer.
Sortir.
C'était un chasseur, un homme d'action. Il n'avait qu'à suivre tous les enseignements qu'il avait reçut. Tout allait se passer à merveille.
Il inspira profondément. Et monta sur la barricade. La place au dehors était plongée dans le chaos. Mais bientôt le calme allait de nouveau régner. Le règne des Maudits.
Baldhramn l'interdisait.

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Adrian Mayr
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Mer 24 Fév - 16:03
"La bibliothèque..."

Depuis l'instant ou ces mots avaient été prononcés, Adrian n'avait cessé de constater d'étranges comportement auprès de certain de ses pairs. Au delà de la tension d'ensemble causée par le chaos de dehors, il y avait également ce malaise ambiant chez les plus expérimentés de tous. La façon dont Hans avait congédié son fils pour l'empêcher de poser des questions n'avait fait que renforcer cette désagréable impression. Adrian redoutait au fond de lui que certaines éminences de son peuple se jouent à nouveau de cachotteries aux ressorts dramatique. L'air songeur, il resta un instant absent avant de se reprendre. L'idée de prévenir la garde était bonne, mais il devait savoir pourquoi les maudits qui se déversaient dans les quartiers de son peuple sortaient d'une grande institution Amaranthis. Agir à l'aveugle n'était pas dans ses gênes, et la rétention d'informations n'apportait jamais rien de bon. Il devait aborder le sujet avec le jeune homme au regard terrorisé et inquiet qui se tenait devant lui. Il devait d'abord tenter sa chance avec celui qui semblait le plus paniqué, si celui-ci n'avait pas connaissance du problème, il faudrait confronter les érudits.

"Lorenzo...Votre père vous à interrompu alors que vous tentiez de dire quelque chose. Prévenir la garde est une mesure avisée, sceller la source du problème également...Mais si vous voulez que nous survivions tous à ça, je ne peux agir sans connaitre le fond du problème. Dites-moi ce que vous savez.
Lorenzo regarda l'apothicaire d'un air absent.
- Je ne sais pas grand chose, seulement qu'il n'y a pas que des livres dans cette Bibliothèque. Mon père...Il avala sa salive. Mon père lui pourrait vous en dire plus."

Par chance pour Adrian, le jeune homme s'était montré coopératif. En lui indiquant que son père avait des informations, il lui révélait très clairement que quelque chose clochait, quelque chose qui nécessitait un éclaircissement. Peut-être qu'Adrian prenait un gros risque en se résiliant à ne pas escalader ce toit pour quérir de l'aide tout de suite, mais il n'avait aucune envie de se retrouver prit de cours par les évènement. Remerciant Lorenzo d'un hochement de tête, il laissa le pauvre jeune médecin hébété sur son balcon avant de revenir à l'intérieur. Lorsqu'il traversa les pièces pour se retourner auprès du propriétaire de la demeure, les regards de plusieurs de ses pairs se posaient sur d'un air suspicieux, tandis que ceux qu'il avait fait entrer dans la demeure le regardait comme s'il allait leur trouver une solution miracle pour leur survie. Dos à lui et occupé à discuter avec un autre érudit un peu plus âgé qu'Adrian, il fit volte-face quand l'apothicaire lui posa une main sur l'épaule. Adrian ne lui laissa pas le temps de parler et l'interpella à voix basse.

"Maitre Von Ziegler, pourrai-t-on parler en privé, je dois m'entretenir avec vous avant de quérir de l'aide. C'est important, vous avez des informations dont vous devez me faire part...Il baissa le volume de sa voix un peu plus. Je ne voudrais pas vous mettre en doute ni en tort devant autant de gens d'autre peuple
Surpris, Hans regarda tous les gens présents autour de lui avant de reporter son attention sur Adrian.
- Je croyais que vous deviez nous trouver un moyen de sortir d'ici, mon garçon ? Mais soit, je vous suis."

Bien qu'il n'en trahit rien sur le moment, cet homme avait le don d'agacer Adrian, principalement à cause de son ton paternaliste qui n'était guère au gout de l'apothicaire. Alors que les deux Amaranthis s'apprêtaient à s'isoler, le cri d'une femme se fit entendre à la fenêtre la plus proche, elle prononça des mots a peine compréhensible, si ce n'est deux mots :"Horreur" et "monstre". La plupart des gens dans la pièce jetèrent successivement un œil à l'extérieur, tous plus horrifié et pâle les uns que les autres suite à l'expérience. Adrian le vit à son tour au loin. Difforme, monstrueux, terrifiant, un véritable monstre maudit ressemblant à un amas de tête sur deux jambes avançait dans les rues de la cité. Son estomac se noua à nouveau. Il détourna le regard vers celui pour qui il avait de plus en plus de questions...D'un geste de tête ponctué d'un regard assassin, Adrian incita le maitre des lieux à presser le pas pour venir discuter en privé.

Lorsque les deux Amaranthis quittèrent la pièce, ce fut à nouveau sur le regard suspicieux voir accusateur de certains des érudits présent dans la pièce. Hans désigna une salle un peu plus loin qui semblait être un bureau. Ils pénétrèrent dans la pièce et Adrian referma la porte, en ayant veillé soigneusement à ce que personne ne laisse trainer ses oreilles dans le couloir. L'apothicaire commença à faire les cent pas.


"Eh bien mon garç...
- Maitre Von Ziegler, nous n'avons pas le temps de tergiverser éternellement, si bien que je vais y aller sans détour. Je sais que vous avez plus d'informations qui quiconque sur ce dramatique incident en cours, n'essayez pas de me mentir. Si vous voulez survivre, il va falloir commencer à me faire part de vos connaissances, il est hors de question que je ne quitte cet endroit sans savoir plus. Pour le bien de la population, et le votre également, vous devez parler...Qu'est ce qui se cache sous cette sombre affaire? Pourquoi des maudits sortent de la bibliothèque de notre peuple?
Il marqua une très brève pause mais reprit avant d'obtenir une réponse.
- N'oubliez pas que je connais les faits, je serai plus à même de vous éloigner de toute culpabilité s'il fallait pointer quelqu'un du doigt un jour..."

Bien que frustré de devoir y aller avec des pincettes, Adrian devait redoubler de calme et de sang froid pour espérer obtenir des informations de la part de son interlocuteur. Il n'avait pas le choix, un lourd secret se tramait là et rien ne pourrait détourner Adrian de sa quête de vérité. L'image de la créature monstrueuse déambulant dans le quartier Amaranthis au même moment fit frissonner Adrian, oui...il devait savoir.

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Raina Visenrov
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Jeu 25 Fév - 19:11
Tout n'était que cri, chaos et bain de sang dans le quartier Amaranthis. Les villageois, paniqués, couraient en tout sens sans plus aucune logique apparente pour échapper aux griffes des monstres qui les poursuivaient dans le but de les déchiqueter, tous autant qu'ils étaient, de leurs mains comme de leurs crocs. Tous cherchaient un refuge inespéré, une voie d'issu, un espoir de survie. Mais tous ne survivraient pas plus qu'une poignée de secondes dans cette arène sanglante... Seuls les plus dégourdis, les plus malins... Les plus chanceux...
Son rôle, à elle, était de sauver un maximum de vies, et mettre fin à l'existence destructrice du plus grand nombre possible de maudis, qui semblaient comme se multiplier. Impossible de dire toutefois s'il s'agissait là de nouveaux arrivants, affluant de leur antre d'origine, ou des malheureuses victimes qui venaient à se relever.

Raina donc, créait des ouvertures, forçait les portes à coups d'épaules et de hache. Les civils s'y engouffraient, comme un seul homme, espérant y trouver l'abri tant espéré qu'ils n'avaient jusqu'ici pas pu atteindre. A l'Utgardienne, à présent, de faire en sorte qu'ils restent des endroits sur... Et non des immenses tombeaux.
Pour ça, encore fallait il repousser les assauts des non-vivants qui se jetaient en leur direction, les babines dégoulinant de sang.

Elle trouva un allié en le géant qui avait donné les premières directives aux plus vaillants présents dans la ruelle. A son allure, on devinait aisément qu'il s'agissait d'un Sauvage. A sa manière de se battre aussi. Loin du militaire, il donnait des coups bruts qui ne manquaient pas de calmer et d'achever ses adversaires. Quant à elle, à ses côtés, ses attaques bien que moins lourdes étaient précises, faites avec hargne.
Elle avait la volonté de survivre et d'accomplir son dévoir.
C'était mécanique, machinal, instinctif. Elle avait dédié sa vie au combat, c'était sans y réfléchir qu'elle agissait.
Il n'était pas temps à la réflexion. Elle faisait seulement ce qu'elle devait faire, pour le bien de chacun.

Néanmoins, elle doutait qu'ils pourraient ainsi tenir très longtemps... Un crâne après l'autre, un mouvement puis un autre... Une victime hurlante, un vengé... C'était comme s'ils n'en verraient jamais le bout. La lutte semblait longue... Pourtant, elle savait pertinemment qu'elle commençait à peine, et que seulement quelques minutes les séparaient du commencement.
Il fallait des renforts, et vite...

Ils n'eurent heureusement pas à attendre très longtemps. Une voix volontaire, forte et autoritaire, brisa l'horreur des coups et des cris, gonflant la milicienne d'une bouffée d'espoir nouveau. Elle finit de repousser deux civils sauvés de justesse d'un assaut de maudits, puis tourna son regard sur la silhouette imposant le respect du commandant Rupert Salsgrom qui venait en leur direction.
Njörd soit loué...

Au sein de la garde de Claircombe, Raina était connu comme une petite tête brûlée qui ne se laissait pas marcher sur les pieds. Loin d'avoir encore fait ses preuves, la jeune et si petite milicienne, tournée au ridicule, ne se laissait pas démonter par ses compères, pas plus que ses supérieurs. Cela lui avait valu bon nombre de remise en place, et pas mal des autres représentants de l'autorité ne la portaient pas vraiment dans leur cœur. Mais il était une chose en vérité très simple pour comprendre le fonctionnement de l'insolente Utgardienne : Elle n'avait de respect que pour ceux qui en étaient méritant.
Et ils n'étaient pas si nombreux que ça, croyez le.
Le commandant Rupert Salsgrom, lui, faisait partie de ceux qui avaient gagné l'admiration de Raina. C'était le genre d'homme à qui elle obéirait sans broncher, le genre d'homme que l'on suivait dans la bataille sans l'ombre d'une hésitation. C'était un héro, un militaire de valeur, et un extraordinaire combattant.
C'était pourquoi la jeune femme, presque instinctivement, se sentit soulagée à son arrivé. Salsgrom était le genre de guerrier et de compagnon d'armes qui en valait milles. Et il était, de surcroît, un excellent commandant.

Il aboyait ses ordres, avançant dans les rangs tremblants donnant des directives aux hommes qui l'avaient suivit jusqu'à cette forteresse qu'ils s'efforçaient tous à construire. Si tôt, les gardes en renfort se mirent au travail, bâtissant une palissade de fortune qui aurait mérite de repousser l'arriver du plus grand nombre des maudits. Raina, sans attendre, vint leur prêter main forte, sans rengainer sa hache qui punissait n'importe lesquels des non-vivants qui osaient s'approcher de trop près.
La fortification ne mit pas très longtemps à prendre forme et, d'un seul coup, sans crier gare, elle sentit une main forte la traîner vers l'arrière pour la ramener en sécurité, en dehors de l'arène. Un regard assassin en arrière, elle remarqua que ce n'était qu'autre que le Sauvage d'un peu plus tôt, qui la forçait à se mettre en sûreté. Si elle se libéra sèchement de son étreinte, ses yeux se radoucirent quelque peu, signe de reconnaissance de la part de la jeune femme (même si ce n'était peut être pas si évident vu de l'extérieur).

Une main puissant vint s'abattre sur son épaule, et instinctivement sa garde sur le manche de sa hache se resserra. Eh quelle surprise alors de découvrir qu'il ne s'agissait de personne d'autre que de Salsgrom.
La jeune femme répondit à ses félicitations que d'un signe de tête humble. Bien sûr qu'elle appréciait de les entendre... D'autant que ce n'était pas si souvent que des choses positives ressortaient à son propos. Et elle était d'autant plus fière de les entendre de la bouche d'un homme pour qui elle éprouvait un profond respect...
Mais l'heure n'était pas aux fanfaronnades.
Et elle n'avait pas plus la sensation du travail accompli que celle de la fierté.

Le commandant ne s'attarda pas à ses côtés, et poursuivit d'ordonner à qui voulait bien l'entendre les directives quant à la défense de la portion de rue. L'Utgardienne, quelque peu hébétée, freinée dans son élan, balaya le quartier Amaranthis désormais méconnaissable. Les cadavres jonchaient déjà la rue. Des maudits continuaient de gronder et se ruer sur la moindre âme passant à porter de leur main. Un chaos de cris, de larmes et de supplications retentissaient encore de toutes parts. Tout allait si vite que s'en était dure à suivre et analyser.
Les survivants, piégés dans l'arène, n'était plus que du bétail affolé tentant d'échapper aux prédateurs. Ils se poussaient, les uns les autres, s'inventaient des armes de fortune qui ne faisaient pas long feu contre leurs opposants. Ils allaient jusqu'à déborder d'imagination pour se créer un semblant d'abri et de sécurité.
Comme cet homme, perché sur une sorte de canne de bois plantée à même la façade d'un édifice, à un rien de la merci de quelques goules affamées.

Son regard se stoppa net sur lui. Ce n'était pas que son visage lui était inconnu... C'était qu'elle le connaissait, tout simplement. Et très bien même... Car cet homme qui contemplait le sol d'un air perdu, n'était nul autre que ce cher préfet Ascanien : Ernst Grison-Ebermann... Pour qui elle nourrissait, aussi bien en privé que publiquement, un « amour » des plus évident.
Disons amour, puisque ce cher monsieur avait réussi à convaincre tout son beau monde que c'était selon il était question. Mais en vérité l'Utgardienne ne ressentait pour lui qu'un profond dégoût, doubler d'une haine féroce. Il devient bien être la personne au monde qu'elle détestait le plus.
On eut pu penser qu'elle jubilerait de le voir en si fâcheuse position. On eut pu penser, elle la première, qu'elle se ravirait de le voir à un rien de se faire déchiqueter et dévorer dans des épouvantables souffrances. Que justice serait faite, et qu'elle eut été venger de tout le mal qu'il lui avait causer.
D'ailleurs, ce serait vous mentir que de vous dire que l'idée ne lui avait pas traversé l'esprit. Détourner les yeux, faire comme si de rien n'était, et le laisser mourir ainsi. Et alors, tout ses problèmes seraient résolus.
Nul ne saura jamais ce qu'il en aurait été.


- Ahoua !

Surprise, la garde sursauta et tourna la tête sur sa propre épaule gauche. Une flèche, pile dans les interstices de son armure, venait de creuser un sillon dans son passage au travers son vêtement, et lui avait laisser une éraflure. Non, en vérité, ça n'avait pas fait le moindre mal. Mais voilà, l'Utgardienne ne s'était pas préparée à cela. Avisant la flèche, elle en détermina la provenance relative, et chercha de ce fait, en hauteur, le destinataire. Elle découvrit sur le toit une femme, arc en main, qui visait, ci et là, les morts qui avisaient en leur direction. C'était dont ça... Il lui avait bien semblé que quelques maudits s'étaient effondrés sans qu'ils ne les touchent.
Du regard réprobateur, elle passa à un merci silencieux.

Une bousculade... Les gens affluaient encore, se précipitant en se bousculant. Il fallait se bouger...


- Du calme ! Gagnez les étages supérieurs et faites de la place aux nouveaux arrivants ! Occupez vous des plus faibles, des plus jeunes et des blessés ! Arrêtez de vous pousser, vous n'allez faire qu'aggraver les choses ! Il y aura de la place pour tout le monde...

… enfin, rien n'était moins sur, pensait elle.
Une porte non loin cherchait encore à se fermer. Repoussant les gens qui cherchaient à se barricader, elle invita un groupement de personne à s'engouffrer.


- Laissez les rentrer, bon sang ! Soyez un peu humain et solidaire !

… Mais elle savait qu'ils l'étaient tous autant qu'il était possible de l'être en pareil situation : il est humain de chercher à tout prix à survivre.

Du coin de l'oeil, elle remarqua un gaillard s'approchant de sa position. C'était encore le Nomade, celui qui avait combattu à ses côtés un peu plus tôt.
Il parlait de « Giganta », de tonneau, et d'une multitude d'autres choses dont elle ne comprit rien dans un premier temps. Suivant le doigt qu'il tendait, elle vit alors quelques choses qui la hanterait sans doute pour le restant de son existence (qui s'annonçait très brève, pour l'heure). Une chose si immonde, si inhumaine, si monstrueuse, qu'elle en était tout bonnement inimaginable à quiconque ne l'avait encore jamais vu.
Le « Giganta » parcourait la rue, comme un dieu de la mort prêt à tous les emporter. Une brève seconde, la jeune femme en resta figée d'horreur et de désespoir. Mais presque immédiatement, le plan de l'inconnu sembla se dessiner dans son esprit.
Il n'avait pas attendu sa réponse pour repartir. Néanmoins elle cria à sa suite :


- C'est de la folie ! Vous mourrez à coup sur si vous franchissez cette...

… barricade... Qu'il dors et déjà escalader.
Quand les vivants cherchent à mourir...

L'atmosphère avait radicalement changer parmi les troupes. Les plus hardis désormais, étaient bien moins sur de vouloir faire front. Les plus positifs voyaient leurs espoirs réduit à néant. Les plus volontaires marquaient un temps d'arrêt face à l’ignominie entrant dans l'arène.
Et le courage naissait, sans l'ombre d'un doute, là où l'aurait le moins soupçonné.

Le sang de Raina ne fit qu'un tour. Tout semblait s'accélérer dans sa tête et en elle. Elle courut sur un groupement d'hommes en armure qui restaient stupéfait d'horreur à la vision de la créature. Elle leur tira le bras et d'un ton qui se voulait le plus autoritaire qu'il soit leur ordonna sans attendre :


- Postez vous à cette corde et retenez là autant que vous pouvez !

Ils la regardaient, hébétés, sans bouger ni comprendre, leur yeux allant de la corde encore molle à la Bête, puis revenant sur la petite milicienne qui leur jetait son regard le plus noir.

- Faites ce que je vous dis et ne discutez pas ! Immédiatement ! Allez, bougez vous !

Elle croisa le regard du commandant qui se trouvait non loin. Instinctivement, la jeune femme craint qu'il ne se lance, lui aussi, à corps perdu dans la mêlée avec la Chose. Elle se précipita à ses devants.

- Commandant Salsgrom, il faut que vous ordonniez à ses hommes de tenir cette corde. Le Nomade avec qui j'ai tenu cette ruelle avant votre arrivée à un plan pour éloigner le... Cette... Enfin, cette Abomination !

L'Utgardienne prit une grande respiration, se tenant militairement devant le commandant. Elle planta ses yeux dans ceux de son supérieur. Le ton qu'elle employait se voulait le plus grave possible.

- Notre survie, et surtout celle de tout ces gens, en dépend. Ils n'obéiront qu'à vous. Ils ont confiance en vous et ne resteront que si vous demeurez à leur côtés.

Un moment sembla rester suspendu, et la réponse tardant à venir, elle se précipita sans plus attendre sur la corde, lâchant son bouclier à ses pieds pour la saisir de la main droite. De la gauche, elle gardait pour l'heure sa hache en main.
Elle balaya une nouvelle fois la rue du regard... Ernst était toujours pendu. Fichtre, elle l'avait oublié celui-là... (et ce n'était pas plus mal) Et visiblement, au moins une autre civile à la merci des créatures hurlait à plein poumons qu'on lui vienne en aide.

Tournant ses yeux vers l'archère haut perché, elle attira son attention d'un sifflement.


- Hey ! Essaie d'abattre quelques un des maudits là-bas, de sorte à créer une ouverture aux civils de l'autre côté, qu'ils puissent essayer de nous rejoindre, en attendant que ton inconscient de pote ne mette son plan à exécution.


Résumé:
Markus Falsom
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Sam 27 Fév - 23:39
Markus avait regardé Uraïa filé par une petite lucarne en soupirant, ils étaient dans une merde noire, eux et la dizaine de personnes qui avaient trouvé refuge chez le chaudronnier. On entendait des coups contre les murs et les cris tantôt déchirants tantôt inhumain qui ne cessaient de raisonner dans la tête. Le chasseur ne pouvait rester en place et se mit en quête de trouver du matériel ou tout ce qui pouvait servir pour se sortir d’un quartier habité par des maudits en ruts. Ironiquement, Markus trouva plusieurs bouteilles d’alcools cachés dans un faux-fond du comptoir, nul doute que le tenancier avec quelques soucis de boissons. Il en récupéra une pour en vider plusieurs longues gorgées et faire passer les souvenirs de la boucherie de ce midi avant qu’il ne soit dérangé par des éclats de voix.

Visiblement, deux femmes apostrophaient un homme tout aussi énervé et avant que cela ne s’envenime trop, Markus intervint pour essayer de calmer tout le monde. Le dilemme était terrible : Deux enfants hurlaient devant la seule fenêtre de l’échoppe pour qu’on les laisse rentrer, ce que voulait faire les deux femmes tandis que l’homme, un marchand amaranthis refusait par prudence. Les deux avaient leurs arguments mais le reste des réfugiés préféraient détourner les yeux plutôt que de devoir prendre parti à l’horrible décision. Le chasseur se refusa à détourner le regard des deux enfants en larmes, leurs yeux respirant une terreur primaire qu’il ne pouvait pas ignorer en tant qu’être humain.

– Cette journée est déjà assez merdique pour qu’on laisse des gamins se faire déchiqueter alors qu’on peut les sauver. Ramassez tout ce que vous pouvez, préparez vous à bloquer l’entrée de la fenêtre après que les enfants soient rentrés.

Le marchand manqua de s’étrangler en entendant Markus .

– Vous n’y pensez pas ?! Vous allez tous nous tuer !

Les deux femmes ainsi que deux autres réfugiés semblaient néanmoins être prêt à aider Markus dans sa tâche, récupérant de longues tiges en fonte et autres ustensiles pour bloquer la fenêtre une fois ouverte ou frapper ce qui essayerait de rentrer à la suite des enfants. Les enfants continuaient d’hurler, pleurant à chaudes larmes, brisant même à carreau avec leurs petits poings pour tendre une main rougie vers le chasseur. Ce dernier sa rapprocha en agrippant la petite main pour rassurer la petite fille.

– Ça va allez, tout va bien se passer. Je vais ou…

Un cri venant de derrière lui le coupa et avant même de pouvoir tourner la tête, il sentit une main agripper son ceinturon pour le tirer en arrière, surpris, Markus s’effondra sur le sol avec son agresseur. La première chose qu’il vit dans le tumulte, fût une des femmes par terre avec une dague dans la gorge, se convulsant dans son propre sang en essayant de contenir vainement le flot de sang qui s’échappait de sa blessure mortelle. Sans même chercher à comprendre, le chasseur s’extirpa de la poigne qui l’avait empêché d’ouvrir la fenêtre et se redressa pour découvrir sans surprise le marchand au sol. Il se jeta sur lui avec l’aide d’un autre réfugié pour le maîtriser, n’hésitant pas à lui coller plusieurs fois son poing au milieu du visage avant qu’un bruit écœurant ne lui signale qu’il avait brisé le nez de l’amaranthis.

L’autre femme était au chevet de la mourante qui allait retourner à la Providence d’ici peu au vu de sa blessure mais pire que ça, elle allait se relever en l’une des créatures qui avaient envahies le quartier. Tout le monde savait ce qu’il fallait faire et pourtant, la plupart des réfugiés détournèrent le regard comme ils l’avaient fait pour les enfants...Les enfants ! Le souffle court par l’effort et la colère, Markus se redressa rapidement pour se tourner vers la fenêtre et n’y trouver que du sang et un carreau brisé. Pas la moindre trace des deux jeunes bambins.

Révolté par cette injustice, le chasseur lâcha un flot d’injures à l’encontre du marchand et une envie de meurtre le prit aux tripes , décrochant son couteau de chasse qui ne le quittait jamais. Maintenu par l’un des réfugiés, l’homme au nez ensanglanté supplia Markus qui s’avançait vers lui mais le chasseur brandit son arme...Pour achever la femme au sol, perforant son crâne sans aucune délicatesse, heureusement pour elle, sa blessure l’avait déjà envoyé vers un autre monde.

L’autre femme lâcha un cri mais personne ne trouva quelque chose à redire, les Claircombois avaient appris à vivre avec cette malédiction et ce qu’il fallait faire pour l’éviter.

– Barricadez la fenêtre ! Barricadez tout ! Que ce fils de chien ne touche plus une arme, il vous la plantera dans le dos pour survivre.

Il désigna d’un doigt dédaigneux le traître qui avait ajouté trois personnes aux victimes de cette journée sanglante et ce n’était que le début. Markus remit son couteau, récupéra une bouteille d’alcool pleine et passa à son tour la lucarne pour rejoindre Uraïa.
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Dim 28 Fév - 22:09
L'archère dominait le tumulte et la tragédie, entièrement concentrée sur ses cibles. Et elles ne manquaient pas, par contre, elle risquait bientôt d’être à court de munitions, et cela l’archère en avait bien conscience. Autant écoper l’océan avec un seau. Elle fut déroutée un instant par un tumulte qui lui semblait bien trop proche à son goût et elle manqua de peu d’embrocher la petite garde avec son bouclier en contrebas. Pas de quoi s’attarder, elle n’était pas touchée sérieusement et nul doute qu’à son poste, elle en verrait bien d’autres.

—  Markus, qu’est ce qui se passe ?

Pas de réponse. L’archère fronça les sourcils d’un air contrarié mais elle ne pouvait se détourner de sa tâche un instant. C’est à ce moment qu’une ombre massive déboula de ce qui semblait être la bibliothèque. L’abomination eut le don de suspendre son geste un instant. Elle n’abattrait jamais une chose pareille avec une flèche. C’était bien la première fois qu’Uraïa était prise de court, mais cette journée était partie pour battre tous les records de l’absurde et de la folie. Et comme pour faire écho à ses pensées, elle reçut un arc géant en pleine tête ou presque. Aïe ! Alors qu’elle essayait de le rattraper, elle laissa filer une corde qui succéda à l’arc. Elle grogna en se vautrant sur le toit. Voilà qu’il pleuvait des armes désormais… Mais elle avait déjà un arc…

En contrebas, Baldhramn s’agitait en gueulant et quelques bribes lui parvinrent alors qu’elle se retranchait sur son toit en pestant. Pas surprise pour un sou, elle comprit rapidement où il voulait en venir. En tout cas, pour sa partie à elle. Le cadeau avait le mérite d’être explicite. Elle l’invectiva de plus belle, alors qu’il lui tournait déjà le dos, hors de portée :

— Eh reviens ! Qu’est ce que tu veux que je fasse d’un gros arc que je peux pas manier ? Mes flèches iront jamais dessus ! Bordel de…

Mais l’ahuri était bien parti pour se jeter contre leur nouvel ennemi, sans lui prêter la moindre attention. C’était vraiment pas de veine. Elle laissa échapper une bordée d’injures que Njörd ne renierait pas à l’encontre du nomade le plus fou qu’elle connaissait. Bon d’accord, elle n’en connaissait pas tant que ça... A cet instant, c’est la petite garde qu’elle avait éraflée qui gueula dans sa direction pour qu’elle vienne en aide à un godelureau perché sur une bâtisse non loin…

— Eh, j’ai que deux mains, moi !

Ils en avaient de bonnes tous, et puis quoi encore ? Qu’elle danse la gigue en tirant des flèches ? C’est à cet instant que Markus émergea par la lucarne, avec cet air sur le visage qu’elle ne lui avait encore jamais vu. Il lui tendit une bouteille d’alcool en rejoignant le toit, aussi dépité et impuissant qu’elle. Elle prit un instant pour reprendre son souffle et enquilla une bonne gorgée d’alcool.

— Qu’est ce qui se passe en bas ?

Le chasseur ne voulut pas lui répondre, secouant la tête pour seule réponse et cela suffit à Uraïa. Il avait du sang sur les mains et son couteau de chasse avait servi, elle devinait sans peine ce qui avait pu se produire. Lorsqu’il lui demanda comment les choses avançaient de son côté, elle montra la rue, l’ébauche de barrage, et le type qui se débattait pour survivre au loin. Elle soupira, la tension nouait ses épaules, puis elle observa pensivement la bouteille. Etonnamment la liqueur n’était pas si mauvaise, peut être le seul point positif de cette apocalyspe.

— Je ne pourrais jamais endiguer une vague pareille, c’est pas en alignant un non mort à la fois… On irait plus vite en foutant le feu au quartier.

Markus la saisit par les épaules à ce moment :

— Uraïa, t’es un génie.

Il déchira un pan de sa chemise pendant qu’elle relevait un sourcil :

— C’était pas une métaphore, Markus… Tu penses vraiment que c’est le moment…

Le chasseur roula des yeux et lui reprit la bouteille de liqueur des mains. Visiblement, elle avait tout faux, mais elle comprit rapidement lorsqu’il trempa le tissu dans le goulot, jusqu’à l’obstruer complètement. Puis il craqua une flamme sur le tissu et lui tendit la bouteille vivement.

— Fais de ton pire.

Ca, elle savait faire. Elle s’y employa donc, jetant sa bombe à retardement avec force et précision. C’était pitié de jeter un si bon alcool sur une bande de non morts incapables de l’apprécier, mais nul doute qu’ils feraient un joli feu de joie si elle parvenait à les atteindre. Avec toute sa hargne coutumière, elle visa la direction du godelureau perché en espérant réussir. Au pire des cas, il aurait une résolution rapide à son épineux problème de gravité. La bouteille explosa et une gerbe de feu revint aux oreilles de l’archère avec une certaine satisfaction… La fumée l’empêcha de voir si c’était pour le meilleur ou pour le pire. Mais dans tous les cas, elle était prête à tout faire flamber pour un dernier baroud.

— Markus, on a plus gros qui arrive. Il nous faut des munitions. Ce gros balourd de nomade en bas m’a donné son arc, mais je ne parviendrai jamais à le manier seule, et on doit l’aider, sinon on est perdus.

Elle désigna la monstruosité qui poursuivait sa route dans un sillage funeste, avec son nombre de têtes absolument grotesque. Nul doute que les Amaranthis avaient fait très fort cette fois, mais Uraïa avait pour habitude d’agir et de poser des questions plus tard. Markus avisa l’arc et grimaça.

— Je crois que j’ai une idée. En attendant, balance des bouteilles, y’a ce qu’il faut en bas, et ce salopard de chaudronnier aura mérité qu’on pille sa réserve.

L’archère ne demandait pas mieux. Alors qu’il lui passait les bouteilles par la lucarne, elle s’escrima à en envoyer quelques unes de plus sur la foule de non morts, à la fois pour soulager les vivants qui s’employaient à les repousser et pour la satisfaction destructrice de voir quelque chose véritablement brûler dans cet enfer. Markus émergea finalement avec un genre de projectile grossièrement taillé.

Qu’est ce que c’était ? Un balai ? Il avait taillé un balai pour en faire une lance sommaire… Ou un genre de flèche, avec cette pointe en métal qu'il lui avait ajouté… pour aller avec l’arc géant de Baldhramn par exemple. Non, cette journée était vraiment absurde. Elle allait se réveiller dans son lit et réaliser que ce n’était qu’un rêve farfelu. Mais le chasseur ne plaisantait pas, il semblait même très sûr de sa connerie en lui tendant le projectile.

— Tu n’as qu’à enflammer ça aussi, et tirer sur la grosse bestiole. Après tout, c’est pas plus gros qu’un buffle à tête noire…

Uraïa hésita un instant. A cette distance, elle ne risquait pas de l’avoir.. Mais si elle attendait trop, il serait probablement trop tard pour tout le monde, y compris leur petit refuge. Elle avisa l’arc géant et se rappela la folie de Baldhramn. Soufflant, elle observa longuement Markus qui l’observait en retour. Le chasseur secoua vivement la tête.

— Quoi ? Non, non, non… Je n’aime pas cette tête que tu fais, Uraïa… Mais alors pas du tout.

Deux minutes plus tard, le trappeur jurait sur la sainte Providence en tenant le bois l’arc de Baldhramn en travers de son épaule, plissant le regard, le front en sueur, tandis qu’Uraïa tirait sur la corde, cette parodie de flèche enflammée prête à partir, à deux centimètres du visage de son acolyte.

— Sur la Providence, si tu me crames le nez, je te tue.

— Arrête de parler, tu me déconcentres. Ne bouge surtout pas, compris ?

— J'y peux rien ! Il faut que je parle quand je suis angoissé ! MAIS TIRE LA BORDEL !

Sans plus attendre, faisant fi des protestations de son acolyte de tous les jours, bons comme mauvais, Uraïa inspira tout en bandant l'arc de toutes ses forces de ses deux bras et relâcha le projectile. Advienne que pourra.



Pour le saint MJ:
Ernst
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Lun 1 Mar - 23:40



A gauche ! A droite ! Baissez la tête !
Par l’autorité de son charisme, suppléé des conseils avisés de son génie, Ernst guidait une femme rousse perdue au milieu des maudits. Elle se faufilait entre les corps dévorés, protégée de Providence, cherchant un refuge, une porte ou une fenêtre. Quelle indignité que ces Amaranthis abandonnant cette jeune personne à une mort certaine ! Seul un fil la préservait de la mort ; ce fil s'appelait Ernst.

Une diversion était indispensable pour la sauver. Bloqué sur son mur, le préfet rameutait les horribles créatures à ses pieds par des imprécations sacrées :
Vous étiez moches de votre vivant, vous resterez moches dans la mort ! Venez donc me saisir viles retourneux !

Il battait des pieds, mi-par provocations, mi-par déséquilibres ponctuels ; ses doigts devenaient douloureux sur la pierre. Sa superbe n'en souffrait point.
Je suis le Grison-Ebermann, tas de revenouilleux impie ! Venez mater mes sandales puissantes et désespérez !

Et il les narguait de sa frêle hauteur. Heure glorieuse que ce Saint toisant les maudits, image de la fierté et du courage, prouesse héroïque poussée à son firmament. Des mains pleines de doigts voulaient s’agripper à lui, mais il se refusait, trop pur pour leurs étreintes hérétiques.

Ce spectacle intrépide dura plusieurs minutes dûment commentées par le préfet.

Ne soyez pas insolentes, perfides émanations ! Ne pensez pas pouvoir vous saisir de mon être sans subir le courroux de Providence !
Et à ces mots, les flammes tombèrent du ciel dans un fracas épouvantable. Ernst fut interloqué en les regardant s’échouer sous lui, il remarqua aussi que deux de ses admirateurs étaient percés de flèches, détails auxquels les concernés restaient bien indifférents. D'abord les misérables flammèches dansèrent sur quelques flaques et ne prospérèrent guère. Hélas, une caisse fut atteinte d’un de ces liquides - on ne connut jamais son contenu puisqu'il s’envola - et voilà des flammes passées de naines à titans, soudainement rugissantes et voraces. La chaleur se répandit d’abord, irradiant la rue ; puis des flammes sur les tissus, quelques boiseries. Cette avance inexorable vers Ernst défiait son sang-froid. Les corps morts à sa poursuite s’ornèrent de flammes et des cloques énormes gonflèrent sur les peaux calcinées. Ces torches humaines s’agglutinaient sous l’homme-aragne et des fesses Ascaniennes rougirent sous la chaleur. Ernst peinait à comprendre lucidement la situation. Ses précédents regards vers les bâtiments alentours ou la barricade de fortune l’avaient peu renseigné : il était entouré d’une belle bande de branquignoles et n’avait rien à espérer avant l’arrivée de la cavalerie Ascanienne. C'était peu d'informations, mais il n’avait après tout pas besoin d’en savoir plus pour l’instant.

Il voyait le feu prendre et un léger vent porter des étincelles. Une odeur de grillade se répandit, mais à vous couper l’appétit.

Au milieu de la rue, il revit les yeux de la jeune femme rousse, cachée derrière des débris, protection dérisoire. La fumée était sur elle, elle suffoquait. Ernst comprit que c’était ce destin qui l’attendait s'il restait là. Il se risqua à l’ascension du mur où il était. Ses doigts lui faisaient horriblement mal mais il fallait pourtant monter pour survivre.

Tentant très péniblement de franchir une gouttière entre lui et le toit, il vit une autre absurdité passer non loin. Une abomination maudite, bouture hideuses de tête sur un seul corps, aberration que nulle nature ne pouvait engendrer.

Cela n’était pas dans l'ordre des choses.

Avoir autant de caboches pour si peu de bras, c’était un non-sens ; avoir une telle boule de tête sur les épaules, si grosse qu’elle en était hors de portée de doigts, c’était avoir tant de poussières dans tant d'yeux et désespérer de pouvoir les retirer. Corollaire de cette observation, une telle créature n’avait pas besoin d’être une femelle à la pleine lune pour être irritable. Autre détail, la créature sans être imberbe était pourtant rasée de près. L'ensemble était trop déconcertant pour être honnête.

Ernst qui luttait avec cette satanée gouttière ou je-ne-sais-quoi en bois qui l'empechait de monter, venait de tout comprendre. Cette créature était fatalement engendrée d’une autre malédiction et l’expérience d’Ernst lui glissait le nom des seuls responsables possibles pour une telle connerie.

Encore un mauvais coup des Utgardiens.


Synthèse:
Maître du Jeu
Maître du Jeu
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Mer 3 Mar - 16:21
[Event] Le prix du savoir G10
Le prix du savoir
Adrian Mayr, Baldhramn, Ernst, Markus Falsom,
Uraïa & Raina Visenrov

13h16 | Quartier Amaranthis | An 83, Premier mois du printemps, Jour 3



[Event] Le prix du savoir W69b


Son projectile improvisé fut lâché avec force et fendit l'air à une vitesse vertigineuse. Uraïa avait remarquablement bien visé, mais la flèche géante bifurqua très légèrement de sa trajectoire et faucha la tête de deux maudits juste à côté du géant. Jetant un coup d'oeil à Markus, elle fut soulagée de constater qu'il n'avait rien, hormis la désagréable chaleur qui s'était répandue dans son épaule suite au frottement du projectile.

Le géant posa son regard laiteux sur les deux cadavres inanimés à ses côtés avant de porter son attention sur le toit où ils se trouvaient. Il avait beau être loin, Uraïa sentait ses yeux sur elle et ne put retenir un frisson le long de sa colonne vertébrale. Elle avait attiré son attention et elle se rassura bien vite d'être ainsi perchée en hauteur, en sécurité.

En sécurité ? Elle le vit se mouvoir au loin, presque au ralenti, alors qu'il saisissait l'un des maudits -encore bien remuant- par les vêtements. Bien qu'elle eût deviné la suite des événements assez vite, Uraïa resta figée, comme si elle ne pouvait pas admettre ce qu'il allait se produire. D'un geste aussi précis que puissant, le géant jeta le cadavre animé dans leur direction, comme s'il s'était agi d'une simple poupée de chiffon.

Elle s'entendit crier quelque chose et eut le réflexe de s'écarter de la trajectoire, presque au dernier moment. Déstabilisée, elle se rattrapa in extremis au bord du toit, les pieds dans le vide. Plus loin, elle entendit Markus aux prises avec la chose jetée sur eux. Complètement pris au dépourvu, son arme hors de sa portée, Markus avait les mains de ce maudit autour de sa gorge et peinait visiblement à s'en défaire.


Uraïa doit tirer un D3

1:
2:
3:

[Event] Le prix du savoir W69b


Providence lui-même devait l'avoir investi de sa grâce car Ernst se sentit pousser des ailes. Avec agilité, il parvint à se hisser bien plus haut qu'il n'aurait pu l'espérer et repéra bien vite d'autres aspérités dans le mur qui lui servait de perchoir. Il réussit, non sans mal, à se hisser jusqu'au toit du bâtiment et avait à présent une magnifique vue l'ensemble du secteur, et sur les actions héroïques des gardes et du sauvage qui mettaient tout en œuvre pour tuer le monstre aux multiples têtes.

Mais très vite, son attention fut attiré par ce qui se passait sur le toit. A une trentaine de mètres plus loin, une rouquine -encore!- était suspendue dans le vide, alors qu'un homme en mauvaise posture se débattait avec un maudit. Les deux avaient besoin d'une aide immédiate, mais il devait choisir où était la priorité. D'ailleurs, il pouvait très bien n'en aider aucun et trouver refuge dans le bâtiment.


Une question de priorité:

[Event] Le prix du savoir W69b


Le nomade avait des idées à revendre. S’il s’était adressé à une tribu, ses membres l’auraient certainement suivi comme un seul homme. Cela dit, il était au milieu des Shogs, et aucun d’eux ne lui accordaient la moindre confiance, ni aucun crédit. Il s’agitait au milieu d’eux, s’adressant seulement à des femmes, comme si elles étaient les seules personnes en charge, les seuls êtres responsables, et en retour, Uraïa et Raina décidèrent de lui prêter main forte chacune à leur manière. Le chasseur se tint prêt à se jeter dans la mêlée pour atteindre le Giganta Immortui. Pour la première fois en de longues années de service, le commandant Rupert Salsgrom resta hébété devant ce spectacle. Un colosse indigène déboulait et donnait des ordres à une femme soldat comme si elle était responsable de la garde. Pire, Visenrov acceptait l’autorité de cet étranger comme si son plan était évident et sensé. A présent, elle essayait de le convaincre, lui Commandant de la Garde de Claircombe, de suivre ce fou à lier qui courrait à sa mort. Grâce au ciel, aucun homme compétent n’eut l’idiotie de la suivre sans l’aval de leur supérieur. Ayant perdu la partie auprès de ses collègues, elle avisa une archère postée sur un toit, la pauvre femme se retrouvait haranguée de tous les côtés, on lui envoyait des objets à n’en savoir que faire, y compris la fameuse corde… qui dégringola, et avec elle, le fameux plan. Ce n’était pas plus mal.

— Une corde, Visenrov ? Une corde ? Pour ça ?

Maintenant qu’il le mentionnait, l’idée même de tirer une telle créature par une simple corde semblait absolument grotesque. Au mieux elle casserait à la première tension, au pire, elle traînerait tous leurs hommes dans la masse d’enragés.

— Ne suivez par le premier sauvage qui vous beugle un ordre, réfléchissez bon sang, vous valez mieux que ça !

Puis, des explosions détonnèrent dans la rue. Des objets lancés depuis les toits semblaient à l’origine de ce nouveau phénomène. Des débris enflammés retombaient sur eux. Plus rapide, le commandant releva le bras de Raina pour que le bouclier les protège tous deux.

Au même moment, Baldhramn vit l’opportunité qu’il attendait et tenta une percée : et de un, et de deux, et de trois ! Les maudits tombaient comme des mouches sous ses coups de hache bien placés. Les non-morts se retournaient tous vers le nomade, cessant la pression sur la barricade : rien n’échappa au regard perçant du commandant c’était le moment. Malgré le sermon qu’il venait de faire pour réaffirmer son autorité, le Commandant aurait été stupide de ne pas suivre celui qu’il venait juste de dénigrer alors même que sa force et son expérience pouvaient être utile à leur survie à tous. De toute façon ils n'avaient plus le choix maintenant, des maudits en feu propageaient les flammes à leurs semblables et aux étales les plus proches. Si rien était fait rapidement, le feu allait se répandre aux maisons et aux rues adjacentes, piégeant les civils ayant trouvé refuge dans les habitations. Mais il n'était pas trop tard, ils pouvaient encore réussir à maîtriser les flammes et les morts !


— Sa folie peut-être tourner à notre avantage… En place Visenrov, finalement, c’est votre idée. BOUCLIERS ! rugit-t-il à ses hommes pour qu’ils forment un mur à l’Utgardienne. EN AVANT, MARCHE ! en pointant Baldhramn comme un élément de tête.

Duo de choc !:
Pompière à ses heures:

Les gardes formèrent un mur de défense impénétrable et se mirent à avancer comme un seul homme. Laissant derrière eux les barricades, ils abattaient les maudits qui ne s'étaient pas retournés sur le sauvage. Au moins, la diversion rendait la tache un peu plus simple pour la milice. Arrivés presque à sa hauteur, les gardes purent contempler de près la créature qui hanteraient leur cauchemar pendant au moins les dix prochaines années. Haut d'un peu plus de deux mètres vingt, il avait la tête d'une quinzaine de personne aux origines visiblement différentes greffées sur le haut de son corps. Sa force, également, semblait être équivalente à celle de plusieurs hommes, vu la facilité déconcertante avec laquelle il avait envoyé un maudit sur les toits, en direction du projectile géant qui avait failli le percuter.

Son attention maintenant tout focalisée sur les gardes face à lui, le géant se saisit de la flèche géante enflammée, confirmant qu'il était loin d'être un maudit comme les autres, s'il existait encore des doutes là dessus.


Le plus grand des deux !:
Boucher, mais pas seulement !:

[Event] Le prix du savoir W69b





Malgré le dédain manifeste dont faisait preuve Hans à son égard, ce dernier se mit à lui sourire franchement.
- Quelle ironie que ce soit vers moi que vous vous tourniez dans votre quête de réponse. Quelqu'un de mieux placé que moi aurait pu se charger de cela il y a bien des années, s'il avait encore été de ce monde. Un poids lui tomba lourdement dans le ventre lorsqu'Adrian comprit où la conversation se dirigeait. Ne faîtes pas cette tête, mon garçon, vous auriez pu apprendre tout cela et bien plus encore si vous vous étiez un tant soit intéressé aux travaux de feu votre père. Un homme brillant, un visionnaire, qui n'avait pas peur de se salir un peu les mains pour le bien du plus grand nombre. Des qualités qu'il n'a malheureusement pas su vous transmettre.
Les fenêtres du manoir ne parvenaient pas tout à fait à étouffer le chaos qui se jouait dehors, ce qui tranchait radicalement avec l'attitude décontracté de Von Ziegler, du moins en apparence. Car très vite, Adrian remarqua qu'il n'était pas aussi serein qu'il voulait le faire croire. Un léger tremblement dans ses doigts, des coups d’œil furtifs aux fenêtres, quelques gouttes de sueur sur son front.
- Pourquoi vous ferai-je confiance, Adrian ? Vous n'avez pas levé le petit doigt pour sauver Jörgen. Qui me dit que vous ne nous conduirez pas tous à l'échafaud, comme l'a fait votre mère avant vous ?
Lorsqu'il se dirigea vers les fenêtres pour observer la créature aux nombreux visages, il ne put masquer un rictus de dégoût.
- Quel cauchemar... Et quelles seront les retombées pour nous ? Le sort des innocents là-dehors ne semblait pas l'inquiéter outre mesure. Malgré tous vos efforts, vous devez bien avoir conscience que les gens, les autres, ne vous font pas vraiment confiance. C'est le lot de tous les médecins Amaranthis et cela ne fera qu'empirer après cet événement. Cette fois, vous ne pourrez pas simplement vous tenir dans le camp des vainqueurs. Les répercussions nous toucheront tous, que vous y aillez pris part ou non.
Hans reporta son attention sur Adrian, le mépris qu'il affichait tantôt sans vergogne s'était envolé. L'heure semblait être aux fameuses révélations, bien que l'apothicaire pouvait déjà en deviner une bonne partie.
- Nous voulions simplement comprendre comment fonctionne la « malédiction » qui nous frappe, et le cas échéant, y trouver un remède. Est-ce que cette affliction a une durée limitée dans le temps ? Peut-on contrôler l'appétit de ces créatures ? Pourquoi seuls ceux qui vivent dans la cité sont touchés ? Ces questions, vous avez déjà dû vous les poser vous-même. Nous voulions des réponses, alors nous les avons étudiés de près. Le premier maudit qui a été enfermé sous cette bibliothèque est âgé d'un peu plus de soixante-six ans maintenant.
Il vit que le regard d'Adrian s'était déporté vers la fenêtre.
- Non, ce n'est pas lui. Lui... Lui est un cas tout à fait intéressant.
Alors que l'Amaranthis allait poursuivre son récit, la porte de son bureau s'ouvrit à la volée.
- Père ! Il y a le feu dans la rue en bas ! Il y a de la fumée dans tout le rez de chaussée et ça commence à monter aux étages supérieurs !

Plus de lore ! Je veux plus de lore !:
Faut peut-être évacuer ?:

[Event] Le prix du savoir W69b

Le mot du MJ:


Dernière édition par Maître du Jeu le Mar 13 Avr - 12:40, édité 1 fois
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