• Nom & Prénom : Lyhn
• Âge : 20 ans
• Sexe : Indéniablement féminin
• Faction : Amaranthis
• Métier : Danseuse et prostituée
• Lieu de vie : Claircombe, quartier Amaranthis

• Armes : Un battement de cils, une main sur la hanche et c'est plié. Comme cette technique ne suffit pas toujours, elle a pris l'habitude de garder un couteau sur elle, couteau qu'elle cache sous son matelas lorsqu'elle reçoit des clients.
• Équipement divers : Rien, si ce n'est les vêtements qu'elle porte, et qu'elle ne portera de toute façon plus l'instant d'après.
• Propriété/patrimoine/employés : Elle ne possède rien mais elle s'est toujours promis que cela changerait un jour.

• Cheveux : Châtain roux
• Yeux : Verts
• Taille : 1m66
• Corpulence : Fine

La fée qui s’est penchée sur son berceau le jour de sa naissance fut généreuse avec elle - ou particulièrement sadique. Un visage d’ange, de longs cils noirs, une bouche bien dessinée, une cascade de cheveux aux reflets chatoyants, ondulant sur ses épaules jusqu’à la cambrure de son dos ; elle n’est peut-être pas la plus belle femme qui existe mais il est surprenant de voir qu’une aussi jolie fleur ait pu s’épanouir au milieu de tant de misère et de laideur.

Mais comme toutes les catins des bas-quartiers, à l’instar de sa jeunesse, cette beauté fanera bien vite, beaucoup plus vite que celles des petites nobles qui ont toujours mangé à leur faim et qui ne subissent pas quotidiennement l’humiliation de devoir écarter les cuisses pour des hommes qu'elles ne connaissent pas, ou de prendre des coups lorsqu’elles ont l’audace de protester. Cette vie misérable n’a pourtant pas émoussé sa douceur naturelle, celle-ci est encore présente dans ses gestes, son regard ou son sourire.

Le reste de son corps n’est pas en reste, même si certains déploreront l’absence de formes vraiment marquées, conséquence d’une enfance jonchée de privations. Et pourtant son corps, elle l’aime, elle le chérie, car il lui permet de danser et de survivre. Si sa souplesse impressionne tous ceux qui l’ont connu dans l’intimité d’une chambre à coucher, elle se trouve encore plus douée sur une piste de danse.

Sans être coquette à l’excès, elle tente de préserver du mieux qu’elle peut ce que la nature lui a donné, en particulier sa longue chevelure. Elle ne ressent pas le besoin de se farder de poudres pour paraître plus jolie, tout juste use t-elle d’une légère touche de carmin sur ses lèvres, une couleur qui évoque l’amour et la passion, ce qu’elle semble promettre à quiconque croise son regard.

• 4 défauts : Mauvaise mémoire – Curieuse – Fragile – Vénale
• 4 qualités : Joueuse – Ambitieuse – Résiliente – Empathique

« Faire contre mauvaise fortune bon cœur » est un adage qui lui colle à merveille.

Comme tous ces gens condamnés à grandir trop vite et à porter le poids de responsabilités qu’ils ne sont pas censés endosser, Lyhn semble parfois bloquée dans un état à mi chemin entre l’enfance et l’âge adulte, s’émerveillant de choses qui peuvent paraître anodines, de choses qu’elle ne semble pas avoir eu le temps de vivre plus jeune, de choses dont elle ne connaît rien. Il suffit d’un presque rien pour la voir sourire, et de pas beaucoup plus pour qu’elle tente de faire sourire à son tour.

Si elle ne semble ni malheureuse ni affligée par son existence, c’est probablement parce qu’elle est capable d’édulcorer n’importe quelle situation, d’en oublier les détails traumatiques pour les remplacer par des souvenirs bien plus agréables. Certains diront qu’elle vit dans un déni permanent, d’autres qu’elle a atteint l’ultime stade de la résiliation. Des souvenirs douloureux, Lyhn en a beaucoup trop à oublier, et sa résiliation n’est peut-être finalement qu’un instinct de survie.

Elle semble aujourd’hui parfaitement à l’aise avec l’idée d’offrir son corps à n’importe qui contre de l’argent. Après tout, ce n’est pas si différent que d’endosser un rôle le temps d’une représentation ; elle choisit d’y voir un art subtil plutôt qu’une humiliation supplémentaire. Mais ce qui l’aide réellement à tenir le coup, c’est la conviction qu’elle ne finira pas sa vie ainsi.

Un jour, on se bousculera pour venir la regarder danser, et elle regagnera sa chambre seule le soir si tel est son souhait. C’est en tout cas ce qu’elle se répète chaque soir, tandis qu’elle virevolte jusqu’au bout de la nuit dans le temple des espoirs brisés.

Lyhn est l’aînée d’une fratrie de cinq enfants – ceux qui ont survécu aux maladies, aux hivers et à la négligence de leur mère. Tous nés de pères différents, ils grandissent dans la zone la plus défavorisée du quartier Amaranthis. Si elle garde beaucoup de souvenirs de sa mère, elle ne se souvient pas du tout de son père et doute même avoir un jour su qui il était réellement ; elle finit par s’inventer une histoire dans laquelle son père est un héros de l’ombre qui œuvre à renverser le pouvoir et sauver son peuple de la misère, et que c’est la raison pour laquelle il ne peut être auprès d’elle.

Elle se retrouve assez jeune à devoir voler pour nourrir ses frères et sœurs, puisque leur mère dilapide ce qu’elle parvient à gagner difficilement dans le Lotus Noir. Dans leur malheur, les enfants peuvent compter sur d’autres familles désœuvrées qui n’hésitent pas à leur offrir un toit chaque fois qu’ils se retrouvent expulsés de leur logement précédent par des pillards. Alors qu’elle n’a que dix-huit ans, leur mère est retrouvée pendue dans leur taudis, et Lyhn voit ses responsabilités à l’égard de ses frères et sœurs peser davantage sur ses épaules.

Et alors, comment est-ce arrivé, la première fois ?

La première fois, elle ne le fait même pas pour de l’argent, elle le fait pour sauver le plus vieux de ses frères d’une arrestation par la garde après qu’il se soit attiré des ennuis. Si sa mémoire lui faisait déjà parfois défaut – faute aux émanations de Lotus Noir qu’elle respirait enfant – c’est à ce moment précis que tout commence à réellement dérailler. Plus les événements lui semblent insupportables et plus elle les refoule très loin dans ses souvenirs, jusqu’à oublier des détails de la vie de tous les jours.

C’est aussi à ce moment qu’elle prend réellement conscience du seul atout qu’elle semble avoir. Elle n’est pas très douée pour le vol à l’étalage et a bien trop peur de finir dans les geôles de la ville sans possibilité de s’occuper de ses frères et sœurs ; elle décide de vendre la seule chose qu’elle possède encore : son corps. Au début, elle le fait sans avoir vraiment conscience des règles qui régissent ce monde et son humiliation ne semble connaître aucune limite, surtout lorsque ses clients lui font l’affront de ne pas la payer une fois leur petite affaire terminée.

Après avoir essuyé quelques coups de trop – au visage et à l’égo – Lyhn trouve un providentiel salut dans sa rencontre avec l’une des filles de joie de « La Belle-de-Nuit », un établissement de plaisir bas de gamme dans les bas-quartiers. Cette dernière la prend en pitié et lui propose de venir s’entretenir avec la maquerelle pour y obtenir une place. Ainsi, depuis presque deux ans, Lyhn est une résidente permanente de « La Belle-de-Nuit », elle a sa propre chambre à l’étage et bénéficie de toutes les protections qu’impliquent un tel contrat.

Même si elle voit peu sa famille et qu’elle leur cache la réelle nature de son travail, elle a au moins la satisfaction de leur offrir de quoi vivre plus convenablement.

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