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[Port-aux-Echoués] Bienvenue à Port-aux-Echoués ! [Audélia - Nothjaan]
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Jeu 20 Mai - 22:52
Bienvenue à Port-aux-Echoués
Audélia Métivier & Nothjaan

Fin d'après-midi | Port-aux-Echoués | An 83, 1er mois du Printemps, Jour 18



Nothjaan approchait de son lieu de rendez-vous. Il avait l’envie furieuse de faire faux bond. Ce sentiment de regret au moment venu d’y aller alors que l’on débordait d’enthousiasme au moment d’accepter l’invitation. Faut dire qu’il avait eu un enchainement de déboire depuis, et pourtant l’invitation ne datait que de ce début d’après-midi. Puis passer la soirée en taverne avec une arcade tuméfiée ne l’emballait pas plus que ça.

**********


Tout avait commencé il y a dix jours. Il était arrivé à dégotter une mission très bien payée pour un groupe de dockers courageux. Cela concernait une série de chargements et déchargements de petits bateaux fluviaux entre Claircombe et Port-aux-Echoués. Le contrat était sur une durée de dix jours et pressentait un effectif de cinq hommes pour réaliser les tâches demandées. L’important pour le mandataire était de respecter les délais de chargements et déchargements prévus car les sept bateaux dédiés aux trajets ne pouvaient pas perdre un instant.

Noth avait eu la géniale idée d’embarquer deux de ses amis habitués à ce genre de travail et de garantir au mandataire, un Utgardien des plus antipathique, qu’ils pouvaient faire la mission à trois dans le temps imparti. Il s’était engagé que dans le cas contraire, ils ne toucheraient aucune solde pour leur labeur. C’était un pari risqué, mais le jeune homme connaissait très bien ses compagnons et avait une entière confiance en eux et leurs aptitudes.

D’ailleurs l’ensemble des jours lui donna raison. L’expérience des trois camarades, la force hors norme de ses deux amis et l’organisation de Nothjaan avaient porté ses fruits. En effet, entre l’étude préalable des différents bateaux pour connaître le chargement le plus optimal pour chacun d’eux, la musculature de deux mastodontes qui n’avait aucun mal à manœuvrer les tonneaux et la petite idée de derrière les fagots de Noth d’avoir poster un gamin muni d’une corne en amont de l’arrivée des bateaux leur permettaient de gagner de précieuses minutes pour rapprocher les marchandises à charger près du quai et ainsi libérer de la place dans l’entrepôt pour les tonneaux à réceptionner.

Aujourd’hui était le dernier jour de travail et se s’était passé comme prévu jusqu’au moment d’aller toucher la solde. Les trois compagnons guillerets s’étaient promis de fêter ça en taverne le soir même. Nothjaan était toujours tiraillé dans ces situations car bien évidemment il aimait partager ces moments avec ses amis, mais d’un autre coté cela impliquait des dépenses inutiles qui retardaient ses projets. Il avait tout de même accepté, se disant à ce moment qu’une opportunité telle que cette mission ne se représenterait pas tout de suite et qu’au regard des 600 valons qu’ils allaient pouvoir se partager à trois, il pouvait bien se permettre ce petit loisir.

C’était sans compter sur le manque d’honnêteté de leur mandataire. Arrivé l’instant tant attendu de la paye, l’Utgardien les félicita et leur versa que la moitié de la somme.


- Bon boulot les gars. Franchement je ne pensais pas que vous y arriveriez à trois. Voilà pour vous…

Faisant le compte, les compagnons se regardèrent. Il se lisait facilement la surprise. Comment ne pas être déconcerté par cette fatalité qui s’abat d’un coup alors que chacun des trois dockers avait déjà imaginé des dizaines de scenarii pour utiliser leur future richesse.

L’Utgardien en ajouta une couche avant d’éclater de rire. Hilarité qui se propagea à sa poignée d’acolytes qui travaillaient pour lui et qui assuraient probablement sa sécurité.


- Qu’est-ce qu'il vous arrive les amis ? Vous ne savez pas dire merci ?

Nothjaan se mordit la lèvre pour éviter de partir au quart de tour comme sa fougue lui ordonnait de le faire. Il avait beau être sanguin, il lui restait encore suffisamment de discernement pour admettre que foncer tête baissée ne le verrai pas sortir gagnant de cette histoire. Il se doutait bien que les marchandises qui avaient transitées ces dix derniers jours devaient être suspectes. D’où la solde aussi alléchante qui était proposée. Il allait falloir la jouer subtile face à ce genre d’individu qui nage dans les milieux souterrains. Mais cela pouvait aussi être à son avantage s’il faisait preuve de persuasion. De toute façon, il savait très bien que son caractère entêté ne lui permettrait pas de courber l’échine sans rien tenter.

Il prit alors son sourire le moins crispé possible et un ton qu’il voulait désinvolte. Et s’engagea dans la conversation. Ses camarades n’étant pas d’attaque semble-t-il pour défendre leurs propres intérêts, il se ferait donc porte-parole pour le groupe.


- Oh si nous savons être reconnaissant, mais nous préférons attendre que l’assistant que vous avez envoyé soit revenu avec l’autre moitié de la somme. Car j’imagine que ce n’est ni un défaut de mémoire, ni une défaillance de calcul de votre part ?

Voilà ! Provocation faite. Il fallait maintenant qu’il enchaine rapidement avec le seul atout qu’il avait dans son jeu. Les hommes de main de l’Utgardien commençaient déjà à se rapprocher dangereusement.

- Voyons, voyons ! Entre nous… Vous n’avez aucun intérêt de nous faire disparaître n’est-ce pas ? Ce serait mettre en lumière une activité qui devait passer inaperçue non ? Et nous passer à tabac ne fera que créer rancune…

Et voilà pour la subtilité. Ce n’était pas très recherché mais c’est tout ce qu’il avait pu improviser en si peu de temps. Puis de toute façon c’était un Utgardien qu’il avait devant lui. Trop de subtilité aurait été contre-productif.

Les sous-fifres arrêtèrent leur avancée menaçante au signe de main de leur chef. C’est lui qui maintenant se dirigeait vers Nothjaan pour s’arrêter à un demi pas de lui. C’était un colosse, et vu de près ce n’était plus impressionnant mais effrayant. La scène ne dura que quelques secondes, mais dans une atmosphère tellement pesante, qu’elle donnait cette impression d’arrêter l’écoulement du temps.

Noth n’avait rien compris à la suite des évènements. Il se retrouva à terre, la vue floue, et un mal de crane pire qu’une cuite à descendre in tonnelet tout seul. Il aurait dit qu’il y avait de l’agitation autour de lui, que des paroles fusaient. Mais tout n’était que brouhaha.

Ce n’est qu’une petite heure plus tard, que ses amis lui expliquèrent ce qui s’était passé. La brute lui avait décoché un tel coup qu’il était tombé raide à demi conscient. L’Utgardien n’avait pas digéré la provocation et avait répondu à sa manière. Cependant, certains arguments avait fait mouche car premièrement, ils étaient encore vivants ; et deuxièmement, il leur avait été lancé une seconde bourse en complément de la première pour garder le silence sur cette affaire. Certes elle ne comportait que 150 valons supplémentaires au lieu des 300 manquant mais comme ses amis lui avait dit, cela faisait déjà une belle paye et c’était signe que le barbare avait tout de même fait preuve de respect et avait consenti un arrangement à l’amiable. La douleur qu’il ressentait au niveau de son arcade sourcilière le rendait sceptique sur ce dernier point.

Quoi qu’il en soit, il avait tout de même assez d’économies pour rafistoler une bonne partie de son navire. Il allait pouvoir récupérer sa commande de matériel. Il se voyait déjà finir de remettre à neuf la coque et changer les cordages défaillant sur le pont. C’est là qu’arriva le deuxième imprévu.

Le marchand semblait plus que gêné lorsqu’il aperçu le jeune homme s’approcher de son étale. Nothjaan pensait tout d’abord que son visage devait faire peur à voir avec la mandale qui s’était prise mais au fil de la conversation, il sentait que quelque chose clochait.
Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, le marchand lui annonça qu’il n’avait pas, ou plus, sa commande. Ce n’était pas clair ; et plus Noth le faisait répéter moins ça l’était. A croire que tout était fait aujourd’hui pour lui mettre des bâtons dans les roues. Il soupçonnait le marchand de n’avoir jamais réalisé la commande, le pensant surement trop rêveur pour pouvoir payer un jour la totalité du matériel demandé.

Après s’être défoulé oralement sur le négociant pendant un bon moment, il arriva à obtenir deux sacs de clous. Au moins il allait bientôt pouvoir rénover la coque. Le gréement devra attendre lui.

**********


C’est donc les bras chargés d’un sac chacun, un œil au beurre noir, la fierté aussi amochée que le visage, que Noth rejoignit ses compagnons de travail  dans la taverne la plus fréquentée, la moins chère surtout, et probablement la plus malfamée de Port-aux-Echoués.

Ils l’attendaient à la porte de l’établissement et l’accueillirent avec des sourires et des acclamations. Le jeune homme se demandait bien pourquoi. Il leur avait promis un travail très bien payé et résultats les salaires étaient moindre que prévu et ils avaient failli tous se faire liquider à cause de son intervention.

Enfin… Il allait essayer de ne pas leur gâcher la soirée. Mais vu que l’adage dit jamais deux sans trois, l’objectif n’allait peut être pas être aussi facile que ça à tenir…


Dernière édition par Nothjaan le Mar 8 Juin - 22:45, édité 1 fois
Audélia Métivier
Audélia Métivier
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Lun 31 Mai - 8:04
Dans le tourbillon des saisons, après avoir rangé son blanc manteau et la valse folle de sa brise glaciale, l’hiver laissa enfin place au doux soleil de printemps. La renaissance de la nature sonna le départ imminent pour Audélia qui était désormais, à l'aube de son dix-neuvième anniversaire. Devenue une jeune fille avenante et pleine de courage, elle était prête à affronter une nouvelle page à l'histoire de sa vie ; qui débuta le 15ième jour de ce premier mois printanier en  l'an 83.

****************

Auprès de sa famille d’adoption dans laquelle ses parents l'avaient confié quelques années plus tôt, Audélia avait acquis durant ces longues années, les rudiments de la vie allant du dur labeur au sein de la ferme familiale au travail du bois… Tout ça, grâce aux savoirs et à la patience de chacun des membres de la famille.

Les garçons de la fratrie avaient pour mission de l'aider également dans cette aventure de la vie qui l'attendait, c'est ainsi qu'elle apprit à se défendre et faire face aux éventuels aléas qu'elle pourrait rencontrer sur les chemins de son futur périple.

Tous avaient contribué, chacun à leurs niveaux d’expériences, d'aider Audélia à l'école de la vie le jour où elle avait pris conscience que sans nouvelle de ses parents, elle partirait à leur recherche.
Leur départ en direction de Port-aux-Echoués, toujours gravé dans sa mémoire, l'avait laissée perplexe, tout comme le jour où elle prit conscience que cette famille d’accueil avait le même patronyme que ses parents. Elle ne les connaissait pas et pourtant ils l'avaient accueillie comme leur propre enfant.

Après bien des questionnements, elle recevait toujours la même réponse :

<< - Tu es bien trop jeune encore mon enfant, pour comprendre les choses. Patience, le jour viendra où nous te raconterons l'histoire de la famille. Ce que nous pouvons te dire pour le moment c'est que  nous sommes bien de la même famille, éloignée certes, mais le même sang coule dans nos veines. >>

Audélia  avait écouté avec des yeux ronds, rongeant son frein, évitant ainsi de leur tenir tête et d'en apprendre plus, au risque de se voir jetée dehors ou enfermée dans une institution. Car dans cette famille on ne rigolait pas avec la discipline et le respect, qu'elle avait acquis au travers de l'éducation de son père, pendant les dix premières années de sa vie.

****************

Cinq années passent …

Ce soir-là ! La famille était réunie autour de la table à la demande du chef de famille. Audélia attentive aux paroles, apprend que l'un de ses lointains aïeuls avait donné un coup de canif dans le contrat familial, qui consistait à ne jamais prendre pour femme autre que dans la communauté des Ascaniens. Cet aïeul rebelle ne concevait pas qu'on lui dicte sa façon de vivre.

Au cours de ses nombreux voyages, il avait noué des liens avec une jeune fille issue d'une famille de nomades. Cette relation naissante rencontra désaccords aussi bien du côté du clan nomade que de la famille Métivier. Toutefois, les Ascaniens fussent plus buttés que les natifs d’Avalone. Si les premiers n’ont jamais approuvé cette union, les seconds auraient appris à connaître l’homme et sans l’accepter totalement, l’ont toléré.

De ce jour les spéculations allaient bon train sur cet aïeul et sa femme. Certains racontaient que la nomade était issue d'une famille de sauvages et de pilleurs, qu'aux fils des années le couple avait  amassé des trésors, cachés à divers endroits. D’autres assuraient que c’était la soif de richesses de cet ancêtre qui le conduit vers cette voie, que sa femme n’y était pour rien et qu’elle n’a fait que le suivre.

Cette histoire a eu pour effet de mettre les Ascaniens en désaccord total depuis toutes ces années. Que ce soit le lien avec les nomades ou cette soif insatiable de trésors, l’éthique de cette famille Ascanienne était bafouée. Une branche de la famille renia totalement l’existence de cet ancêtre rebelle, alors que d’autres justifiaient ses actes par les temps qui changent et qu’il fallait s’adapter à la vie sur Avalone.
 
Avec les années, une troisième opinion se déclara ; celle que sans plus d’informations, tout n’était que spéculations et avis subjectifs. Certains membres de la famille, sur plusieurs générations, décidèrent de mettre un point final à cette rumeur en allant parcourir les chemins en quête de la vérité. Mais personne n'était revenu de ce périple.

« - …C'est ainsi ! Le jour où tes parents entendirent à leur tour cette histoire, ils décidèrent de partir te laissant avec nous entre de bonnes mains. »

Tout était dit ! Audélia resta un moment pensive à cette histoire de famille

****************

Quatre nouvelles années plus tard …

Il était l'heure pour Audélia de quitter cette famille et partir en quête de ses parents qui n'avaient plus donné de nouvelle depuis leur départ de la ferme familiale. Elle était prête à affronter les aléas de sa nouvelle vie. Le temps des adieux, des recommandations, de la distribution de présents  prenaient fin. C'est ainsi qu'elle prit la route de bon matin.

Le soleil pointait doucement son nez sur l’horizon, elle se dirigea en direction de Port-aux-Echoués, celle où ses parents s'étaient dirigés voici quelques années. Elle ignorait encore ce qu'elle allait bien trouver dans cette endroit inconnu. Audélia marchait d'un bon pas, découvrant au fur et à mesure la nature parfois hostile, parfois verdoyante ; traversant les bois où certains bruits la faisait se retourner, évitant ainsi de se voir surprendre par certain qui aurait la mauvaise intention de la démunir du peu de ses biens.

Ces bruits n'étaient que le souffle du vent dans la cime des arbres  faisant virevolter les feuilles naissances de ce début de printemps et craqueler les branchages. Les oiseaux s'envolaient sur son passage, cherchant des brindilles à la confection de leurs futurs nids. Audélia profita un court instant de cet environnement, y déposa sur le sol son compagnon de route afin qu'il puisse se dégourdir les pattes. Ce dernier gambada sur les feuilles tombées de l'automne qui formaient sur le sol forestier un tapis moelleux ou craquant par endroit. Reprenant sa route, Audélia le surveillait avec attention afin que ce dernier ne s'éloigne pas du chemin…

La journée se passa dans une marche intensive entrecoupée de pauses, afin de se nourrir et profiter  d’endroits inconnus ; les gravant ainsi dans sa mémoire.

En, cette fin d’après-midi le soleil déclinait lentement. Audélia arrivait enfin à destination, le souffle coupé à la vue de ce qui se présentait du haut de la falaise. Posant son arrière-train sur une souche,  son compagnon niché sur ces genoux elle resta ainsi à admirer le spectacle du ressac. Des voix et des rires se firent entendre, la tirant de sa contemplation, son regard se dirigea vers leur direction. Non loin de là une taverne s'animant par le vas et viens d'individus qui lui fit prendre conscience qu'il était temps pour elle de se trouver un endroit pour la nuit. Audélia se leva et quitta la falaise pour se diriger vers l'auberge. En s'approchant elle vit des hommes en vêtement de travail plus ou moins débraillé

Ils viennent sûrement là se détendre après une journée de labeur bien remplie, pensa-t-elle.

Les paroles de son oncle sur certaine mise en garde lui revinrent en mémoire. Audélia resta donc un instant à proximité de l'établissement avant de s'aventurer à l'intérieur tête baissée ; afin de prendre la température des lieux qui lui semblaient glauques.

Une fois fait, elle s’avance vers l'auberge et y entre d'un pas assuré, un regard circulaire dans la salle miteuse la fit grimacer. Pas le choix il fallait qu'elle trouve un endroit pour la nuit. Des regards pointaient sur elle, accompagnés de quolibets en son encontre qui faisait rire la compagnie. Mais Audélia ne s'en laissa pas compter, restant muette en  soutenant de sa vue perçante tout ses regards posés sur elle. Se dirigeant vers le tavernier derrière son comptoir, ce dernier d'allure peu accueillante, sourire en coin,  la regardait approcher. Elle alla droit au but à demander une chambre pour la nuit ; ce qui fit rire de plus belle ce petit monde, et eut pour toute réponse :

<< - Désolé pour vous m'amzelle mais plus rien d'libre !! Mais y as p'tête une solution… >>

Le regard narquois du tavernier s'orienta vers la salle. Audélia le suivi et en compris la raison quand elle se rendit compte que certain des clients s'approchaient d'elle, de leurs airs ironiques lui proposant de lui venir en aide en partageant leur couche.

A cet instant, Audélia ne se sentait pas rassurer. Mais n'en montra rien et resta impassible, refusant leurs  propositions. Pour contrer cette situation, Audélia prit commande d'un verre de lait et d'une coupelle pour son chat. Ce dernier fut servi avec lenteur, ce qui donna l'occasion aux importuns de continuer leurs valses qui eurent pour effet de la faire bouillir de l'intérieur..
Nothjaan
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Mar 8 Juin - 22:43
Une fois tous réunis devant la taverne, les trois dockers allèrent de bon pas à l’intérieur. Noth ayant repéré une table libre dans un coin de la pièce, il se précipita pour aller se la réserver. Vu le boucan de l’établissement, il y avait peu de chance que même ce recoin soit calme, mais au moins il y aura moins de passage. Pendant qu’il se frayait un chemin jusqu’à la table, un de ses amis annonça qu’il se chargeait de la première tournée.

- Allez-y ! Moi je m’occupe des chopines.

Nothjaan aurait bien voulu être celui qui payait les premiers verres. Il aurait été plus facile ensuite de s’éclipser assez tôt sans passer pour un pingre. Mais en jetant un bref coup d’œil au comptoir, il était surement préférable que ce soit le plus massif des trois qui passe commande pour le moment.
En effet, les journées de labeur touchaient toutes à leur fin et les jours se rallongeant avec le printemps, la fréquentation des tavernes refleurissait aussi. Toutefois, cette fois-ci, l’agitation près du tavernier semblait anormalement plus palpable ; peut-être deux piliers de comptoir déjà un peu éméchés se disputaient la primeur d’une commande.

Le jeune homme soupira, espérant que les histoires au comptoir ne prennent pas une ampleur qui vire à la baston générale dans la taverne. Sa journée l’avait blasée au plus au point et il avait cette curieuse impression que tant qu’elle ne se sera pas totalement achevée, d’autres guêpiers pouvaient lui tomber dessus.


- Rooh ! Me dis pas que tu rumines encore ce qui s’est passé cet après-midi ? C’était son deuxième camarade, Karl, qui venait de parler et le tirer de ses pensées. Aller ! Arrêtes d’y penser. Tu t’es pris un gnon c’est vrai, mais tu nous as sauvé la mise à Glenn et moi. Et même si on n’a pas eu autant que ce qui avait été dit au début, on s’en sort avec une belle somme… Et ça grâce à toi.

Noth avait du mal à avoir le même point de vue, surtout avec un œil comme le sien.

- Mouai, c’est sûr qu’à ça aurait pu être pire ; mais ça aurait pu être mieux aussi. Et pour ne rien arranger, je n’ai pas pu avoir ce que je voulais comme matériel chez le marchand.


Il raconta brièvement ses déboires avec le négociant et montra les deux sacs, seuls emplettes qu’il avait pu réaliser.
Une fois son récit terminé, il regarda du côté du comptoir. Aucun signe des chopes. Il allait falloir être patient…


**********

Pendant ce temps-là, Glenn joua des coudes pour accéder au lieu sacré d’une taverne : le bar. Et ce n’était pas chose aisée aujourd’hui. Heureusement sa corpulence fit basculer l’avantage en sa faveur. Arrivé au niveau du tavernier, il comprit la cause de la cohue. Un brin de fille, qui n’était clairement pas du coin, était malmené par des clients aux objectifs discutables ; tout cela devant le regard approbateur du gérant.

Il détestait ce genre d’individus. Après avoir suivi un peu la scène, il en bouscula quelques-uns sous prétexte d’aller commander et ainsi les écarter de la jeune fille. Il la secoua un peu aussi mais de manière plus douce.


- Tavernier ! Trois chopes bien remplies s’il te plait. Puis faisant semblant de n’apercevoir que maintenant la gamine. Oups, désolé demoiselle. Avec ma grande taille je ne t’avais pas vu. S’adressant de nouveau au tavernier. Je prends la commande de la jeune fille aussi, pour me faire pardonner. Par contre, traines pas ! Sinon c’est toi qui va nous les servir à table.

La venue du géant avait quelque peu plombé l’ambiance et refroidi les ardeurs des autres hommes alentours. Sa tête, dépassant bien de vingt à trente centimètres toutes les autres, devait y être pour quelque chose. D’une voix plus discrète il ajouta :

- Moi c’est Glenn. Tu sais, tu ne devrais pas rester dans la bousculade du comptoir. Viens avec moi et mes amis, on a une table au fond. Promis je ne te proposerai pas mon lit, je n’y ai plus de place de toute façon. Il y a déjà une femme et parfois des marmots en prime.

Glenn savait que son gabarit et son invitation devait inspirer de la méfiance à la jeune fille. Mais vu la situation dans laquelle elle se trouvait, il se dit que peut-être, elle lui ferait confiance et accepterait la porte de sortie qu’il lui offrait.

- Puis tu verras, mes amis sont pas méchants. Et si notre compagnie ne te plait pas, tu pourras toujours filer. Qu’est-ce que tu en dis ?

**********

Nothjaan redirigea son regard vers Karl et après avoir réfléchi quelques secondes, reprit la parole pour conclure son aventure chez le commerçant.

- Du coup, il me manque toujours des cordages et surtout du bois pour les réparations. Je sais que Glenn ne sera pas partant, mais toi, ça te dirait de m’accompagner jusqu’aux épaves et me donner un coup de main pour trouver des planches encore valables ?

Le rictus qui s’intensifiait au fur et à mesure de ses paroles lui indiquait qu’il n’allait pas avoir plus de réponse positive avec Karl qu’avec Glenn. Il s’en doutait un peu mais bon qui ne tente rien n’a rien. Son ami essaya de tourner son refus de la manière la plus polie que ce soit, ce qui eut l’effet de faire sourire Nothjaan.

- C’est-à-dire que… Comment dire… J’avais déjà prévu…

- Laisse, c’est pas grave. Je vous comprends Glenn et toi. Lui, a sa famille ; et toi, tu as bien le droit de ne pas vouloir risquer ta peau à chaque fois que je te propose un boulot. A vrai dire, je pense que je connaissais déjà la réponse avant de te poser la question. J’arriverai à me débrouiller ; et le temps de trouver un plan, j’ai encore un peu de réserve à bord pour commencer des réparations.

- Noth, je sais que tu tiens à ton bateau et à tes projets, Karl hochait la tête de gauche à droite en signe de désaccord, mais tu ne devrais pas être aussi obnubilé par ça. Je ne veux pas te faire de leçon mais je pense sincèrement que tu passes à côté de quelque chose en ne vivant que pour ça. Amuses toi un peu, fais-toi plaisir ! Vas voir ta famille à Claircombe ou mieux cherches toi une fille. Tu vis comme un ermite…

Nothjaan ne put s’empêcher de rire aux remarques de son ami et principalement le dernier mot utilisé.

- Désolé. Il n’y a rien de méchant dans mon rire. C’est juste qu’entendre le terme d’ermite plutôt qu’illuminé ou fou furieux… J’en n’ai pas l’habitude. Pour le reste, mon amusement et mon plaisir c’est justement ce bateau et la navigation. On y peut rien, c’est comme ça. Puis pour la famille, ma sœur est en vadrouille dans la nature à vouloir imiter les nomades et le vieux… bah lui pour le coup, il a beau être en pleine ville, je crois qu’il est encore plus ermite que moi, comme tu dis. On pourrait en croire qu’on a le même sang vu comment il est siphonné. Quant aux filles… Je ne voudrais pas leurs faire subir l’épreuve de me supporter. Surtout si je dois lâcher mon dévolue que sur une, la pauvre, elle succomberait surement, mais pas d’amour, de folie.

- Bon ! On parle, on parle, mais ça assèche. Regardant la foule, et surtout, voulant changer de sujet... Ah ! Je vois sa grosse tête touchant presque les poutres du plafond se rapprocher. C’est bon signe.

**********

Après avoir récupéré sa commande, Glenn rejoignit ses camarades, une silhouette suivant son sillage. Une fois compris que la fille qui était derrière son ami venait se joindre à eux, Noth eut un regard interrogateur à l’attention de Glenn, ne lui laissant pas le choix que de s’expliquer.

- Cette jeune fille était… Il chercha ses mots. Elle découvre la région et ne connait pas les… habitudes… d’ici. Je me suis dit que ce serait mieux qu’elle en soit informée par nous plutôt que par les gars au comptoir.

Nothjaan, d’un œil inquisiteur, inspecta la fille de la tête aux pieds. Pas besoin d’être un grand limier pour déduire qu’elle était bien loin de chez elle. Cela expliquait le chahut qu’il y avait près du bar. Un joli minois fraichement arrivé à Port-aux-Echoués, toute jeune et débarquant dans la pire taverne du quartier… Elle semblait avoir autant de chance que lui celle-là.

Afin de briser le silence qui commençait à s’installer, Glenn se chargea des présentations.

- Alors voici Karl, le rigolo de la bande.

Karl sortit son plus beau sourire avant de répondre.

- Salutation belle Dame.

- C’est aussi un joli cœur et un beau parleur, mais il ne te posera pas de problème. Et sinon voici Noth, …

- …jaan, rectifia le concerné.

- Oui ! Nothjaan si tu veux. C’est le poisseux du groupe. Son œil n’en est qu’un exemple parmi tant d’autres.

Glenn rit de sa petite pique, qui allait surement faire ruminer son compagnon.

- Je n’ai jamais compté sur la chance.

- Bah vaut mieux pas, quand on te connait un peu.

Puis en regardant Audélia, Glenn rajouta :

- Il est souvent ronchon mais ce soir c’est le pompon. Mais si tu le vois un jour sans qu’il râle, éloignes-toi. C’est qu’il est malade.


- Bref ! Et la Demoiselle, elle s’appelle comment ? Et qu’est-elle venue se fourrez dans la Gueule du Loup de Port-aux-Echoués ? Et oui c’était le nom de la taverne, et elle le portait plutôt bien à y réfléchir… Si on doit discuter tous ensemble ce soir, autant se connaître et en savoir un peu plus.

Il avait un ton assez sec. Pas qu’il voulait être désagréable, mais l’accumulation d’imprévus dans la journée l’avait rendu irritable. La fille n’y était pour rien, elle n’avait pas à subir sa mauvaise humeur. Mais il était trop fier pour s’excuser. Il prit la chope que lui tendait Glenn, se disant que ça ne pourra que le calmer un peu et le rendre plus aimable.
Audélia Métivier
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Jeu 24 Juin - 11:54
Elle était toujours dans l'attente de sa commande, qui se faisait désirer, et son chat niché au creux de ses bras s'impatientait voulant se rassasier et se défouler les pattes. Audélia patiente mais déterminée, réitéra sa demande qui eut pour effet de nouveaux sourires narquois accompagnés de quolibets.

Dans l’indifférence  de ces derniers, se consacrant à calmer les miaulements de son chat qui, la pauvre bête, était bien moins patiente que sa maîtresse et n'y tenait plus. Du haut de ces dix neufs ans, Audélia dirigea son regard  perçant envers le tavernier et ces acolytes, prête à les remettre à leur place pour enfin obtenir sa commande à tout prix...

Au même moment une autre personne se présenta au comptoir, bousculant quelque peu sur son passage. Elle le dévisagea à son tour pensant qu'un autre importun venait grossir le groupe et vu la corpulence de ce dernier, il serait sans doute plus prudent pour elle de ne pas insister et de quitter fissa la taverne et d'aller voir ailleurs chercher un accueil plus chaleureux...

Elle en était là de ces pensées lorsqu'elle l'entendit s'excuser. Audélia le fixa un instant sans mot dire à la recherche de la faille. Car ce n'était pas vraiment le genre de la maison de ce comporter ainsi, au vue de ce qu'elle avait pu constater depuis son entrée dans les lieux.

Revenue de ses pensées, elle constata à son grand étonnement, que ce nouvel arrivant avait jeté un froid dans l'assemblée du comptoir. Le sourire narquois du tavernier disparu de son minois. Un verre de lait et une coupelle apparurent devant elle comme par enchantement, ainsi que trois chopes déposées devant son voisin. Elle le regarda de nouveau, avec étonnement et quelque peu méfiante. Il reprit la parole à son intention.

Moi c’est Glenn. Tu sais, tu ne devrais pas rester dans la bousculade du comptoir. Viens avec moi et mes amis, on a une table au fond. Promis je ne te proposerai pas mon lit, je n’y ai plus de place de toute façon. Il y a déjà une femme et parfois des marmots en prime.

Puis tu verras, mes amis sont pas méchants. Et si notre compagnie ne te plaît pas, tu pourras toujours filer. Qu’est-ce que tu en dis ?


Audélia écoutait avec attention les paroles de ce dernier sans lâcher son regard. Elle était toujours à la recherche de la moindre faille... Pouvait- elle lui faire confiance ? Au son de sa voix, ses paroles avaient l'air sincère. Son regard franc et son comportement ne ressemblait en rien à ceux des autres protagonistes qu'elle avait vu jusqu'ici et dont les ardeurs furent calmées grâce l'arrivée de ce dénommé Glenn.

De par son éducation, Audélia se devait en premier lieu de le remercier et se présenta à son tour. Quelques instants de réflexion plus tard, elle se décida de le suivre…

Arrivée près de l'endroit ou Glenn et ses amis avaient pris place, Audélia les regarda chacun leur tour, afin de juger de leurs comportements tout en les écoutant se présenter. Un avait l'air enjoué,  tandis que l'autre plutôt bougon et une balafre sur le visage lui fit penser qu'il était du genre pas commode et peut être plus bagarreur que ses comparses.
Son arrivée parmi eux n'avait pas l'air de lui plaire au vue de son  regard scrutateur et de son intervention. Audélia resta sur ses gardes ; toujours aussi méfiante, sans en laisser trop paraître.

Pendant qu'elle écoutait, elle s'occupa de son chat, le déposant sur le sol ainsi que la coupelle qu'elle remplit de lait afin qu'il puisse se rassasier et ainsi se calmer. Puis elle s'installa à son tour à la table, buvant une gorgée de lait avant de prendre la parole...

Bonsoir à vous ! La ''demoiselle'' se nomme Audélia et je tiens à vous remercier de m'accueillir à votre table

Lançant un regard froid vers le dénommé Nothjaan.

Enfin !! Si j'en dérange certain d'entre vous, je peux retourner d’où je viens ?

La messe est dite. Audélia n'avait pas pour habitude de mâcher ses mots. Puis s'adressant aux autres, mais sans trop dévoiler ses intentions, juste ce qu'il faut en attendant de pouvoir réellement faire confiance.

Comme vous l'avez si bien constaté, je ne connais pas du tout cet endroit du Port aux échoués, mais je tiens à le découvrir. J'ai quitté ma famille de ce matin pour partir à l'aventure. Pour l'heure, je suis à la recherche d'un endroit où passer la nuit, je me suis ''fourrée''  dans la première taverne sur mon chemin, mais j'ai bien compris qu'en ce lieu je n'étais pas la bienvenue, où sous certaines conditions, qui ne sont pas de mon ressort, loin de là.

Un léger sourire se dessina sur ses lèvres, jetant un regard à chacun. La discussion restait banale pour le moment, il serait bien temps de préciser la réelle motivation de cette aventure. Audélia voulait pouvoir jauger si elle pouvait donner sa confiance.

Je suis issue d'une famille d'Ascaniens, je cherche également un travail, je n'en ai pas l'air au premier regard, mais je sais travailler et je touche à peu près à tout, dans la mesure du raisonnable bien sûr !  
Et vous ? Vous êtes tous trois issus de ce coin du pays ?  Que faites-vous de vos journées ?
Et quelle sont vos motivations ?


Et oui Audélia souhaitait en apprendre plus avant de pouvoir se confier en toute sérénité.
Nothjaan
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Mar 29 Juin - 18:42
- … La ''demoiselle'' se nomme Audélia et je tiens à vous remercier de m'accueillir à votre table.

Bon, elle semblait avoir du répondant, signe d’un certain caractère.

- Enfin !! Si j'en dérange certain d'entre vous, je peux retourner d’où je viens ?

Et il n’avait pas l’air d’être commode le caractère… La remarque lui était clairement adressée et à vrai dire, c’était assez logique. La chopine dans la main et une partie de son contenant encore dans le gosier, il ne dit mot et fit un signe à la jeune fille de s’installer à leur table en guise de consentement.

Karl au contraire fût beaucoup plus bavard. De manière très joviale, il ne se fît pas prier pour réagir aux propos d’Audélia et à se vendre plus avantageusement que Glenn avait pu le faire.


- Ma jolie Audélia, vous avez très bien fait de nous rejoindre, je suis de très bonne compagnie vous savez. Rien à voir avec ces rustres que vous avez pu déjà rencontrer en arrivant dans cette taverne. Pour ma part, pas besoin de chantage pour qu’une jeune fille comme vous souhaite que je lui trouve une solution d’hébergement pour la nuit.

Noth restait silencieux mais ne pouvait s’empêcher de rouler les yeux à chaque parole de Karl. Toutefois, à sa décharge, c’était tellement gros que celle qui se laissait prendre dans ses filets ne pouvait que l’avoir voulu. Puis il n’était pas du genre insistant ; s’il ne sentait pas l’intention de jouer avec lui à ce petit jeu, il laissait couler.

Glenn sentant que son ami Karl dérivait peu à peu, le rappela à l’ordre.


- Ca suffit Karl. Elle a déjà eu son lot de proposition pour ce soir. Laisse là tranquille.

Puis d’un air rassurant il rajouta en regardant Audélia.

- Faut pas hésiter à le rembarrer ! Il est toujours comme ça avec les filles mais il ne leur veut pas de mal. Sinon, nous on est né ici, et on travaille en tant que dockers principalement. Karl et moi on est des bras, Noth lui c’est le négociant… et tête à gnons des fois.

Glenn fît un grand sourire à son ami, qui leva sa chope avec un rictus crispé en guise de réponse.

Karl, quant à lui, était bien décidé à mener son petit numéro jusqu’au bout, même s’il y mit un peu plus de pincettes du fait de la remarque de Glenn. Il n’y avait rien de moqueur en lui, c’était tout simplement ça manière de vivre. Il ne s’en cachait pas et jouait cartes sur table.

- Rooh ! Mais bien sûr que je ne leur fais pas de mal aux jeunes filles, je dirais même que je ne leur fais que du bien. Et puis je n’ai fait aucune proposition. Je tenais juste à me présenter sous le meilleur angle. Tu me connais Glenn, il serait impensable que je ne fasse pas bonne figure devant une belle plante comme Audélia…

Puis regardant la jeune fille…

- Par contre, jolie demoiselle, évitez de crier à tue-tête que vous êtes touche à tout. Ici, ça ne sera pas compris dans le sens que vous attendez. Par contre ça vous ouvrirait des portes pour sûr… Et les draps qui vont avec !

Glenn soupira encore une fois.

- Pfff. Tu es irrécupérable.

Il n’était pas encore intervenu jusque-là ; faut dire que Karl avait l’habitude de monopoliser l’attention et la parole dès qu’une représentante du sexe opposé était dans l’assemblée ; mais Nothjaan avait relevé un point important dans les dires d’Audélia.


- Même si la manière de le dire était assez cru, Karl n’a pas tort. Une bonne partie des habitants d’ici sont plutôt… brut de décoffrage. Un conseil, prenez soin de ne pas laisser une once de quiproquo dans vos paroles. De ce que j’ai compris, vous avez pu en avoir un bref aperçu tout à l’heure. Après à vous de voir ce que vous êtes prête à accepter pour avoir un lieu sécurisé pour la nuit.

Il regarda la jeune fille et ayant peur qu’elle ne comprenne cela comme des avances s’empresse de rajouter :


- Euh, je n’insinue rien hein ! Juste, si vous ne le saviez pas que les rues de la ville subissent chaque nuit la déferlante d’abomination prêtes à déchiqueter tout ce qui a le malheur de ne pas être bien barricadé. Je préfère vous le dire, il est impensable de passer la nuit à la belle étoile ici.

Puis regardant l’animal de compagnie et lui tendit la main attendant de voir sa réaction.

- Pareil pour cette bestiole. Ne le laissez pas vagabonder trop tard si vous tenez à lui.

Le chat se rapprocha doucement pour renifler la main. Noth en profita alors pour lui grattouiller la tête gentiment.

- Là, il reste environ une heure avant que la menace arrive. Une fois ce délai passé, vous aurez toutes les peines du monde à trouver une bonne âme pour vous laisser entrer quelque part. Et crier pour qu’on vous ouvre ne fera que vous attirer les problèmes plus rapidement.

Puis prenant le temps de reprendre une gorgée, il regarda les tables voisines.

- Il y a bien une auberge fréquentable au sud-ouest de la ville. Elle est à dix minutes d’ici, mais elle n’est pas donnée. De toute façon je vous conseille d’attendre un peu. Nos voisins de tables semblent beaucoup vous apprécier. Des connaissances de comptoir de tout à l’heure peut-être ?

Glenn regarda la table indiquée du coin de l’œil par Noth puis acquiesça avant de s’adresser à sa protégée du soir.

- Possible qu’ils attendent de te voir sortir de taverne pour te proposer leur compagnie en effet. S’ils voient que tu n’es pas prête à partir, ils se lasseront et passeront à autre chose. Le mieux serait que tu sois escortée jusqu’à l’auberge. Puis ça évitera que tu perdes du temps à trouver ton chemin.
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Lun 6 Sep - 17:54
Un regard circulaire dans la salle où  rires et conversations allaient bon train, paroles  pas toujours saines pour les oreilles d'une jeune fille élevée dans une famille où quolibets et noms d'oiseaux en tout genre y étaient proscrit, Audélia voyait bien les quelques regards qu'elle attirait, mais n'en avait que faire.

Toujours assise à la table de ces hôtes, son chat se laissant caresser par des mains étrangères, la surprit quelque peu mais n'en dit rien. Peut-être un instinct tout autre que le sien pour reconnaître les personnes en qui faire confiance ?, pensa-t-elle.

L'esprit d'Audélia  retourna à la conversation, elle sourit aux dires de Karl et aux réprimandes que Glenn faisait à ce dernier.

Ne vous inquiétez Glenn, je vois bien à son regard qu'il est plutôt taquin que malveillant comme certain dans cette taverne.

Un regard qui se tourne vers la table non loin, qui en disait long, avant de reprendre le cours de la conversation

Merci de votre proposition Karl, ne vous méprenez pas, ça n'est pas contre vous personnellement, mais vous me voyez obligée de décliner votre invitation. Je n'ai pas un caractère facile et vous n'en auriez pas pour longtemps à me mettre dehors croyez-moi !
En revanche, je vais suivre vos bons conseils à tous trois, et faire attention à mes paroles désormais qui pourrait être, comme vous le dite, bien mal interprétée. Ma famille m'a mise en garde sur les aléas que je pourrais rencontrer, mais je ne m'attendais pas à un tel accueil en rentrant dans cette taverne. Quoi que le nom de cet endroit aurait dû me mettre la puce à l'oreille.
Je  n'ai connue jusque maintenant que le cocon familiale. Avec le travail à la ferme, je n’ai eu à vrai dire, pas de grandes occasions de découvrir autre chose jusqu'à ce jour


Sourit embarrassée par cette petite confidence. Il est vrai qu'elle ne connaissant pas grand-chose du monde extérieur. A part les quelques clients venant à la ferme pour leurs emplettes, elle n'avait pas d’amis, et depuis l'abandon de ses parents, elle se méfiait de la fiabilité des personnes.

Là ! Assise à cette tablée, elle regarde tour à tour ses hôtes, une sensation bizarre naissait en elle au fur et à mesure de la conversation.
Un regard vers son chat, qui apprécié les caresses prodiguées par le dénommé Nothjaan, alors que d'habitude il ne se laissait approcher par personne ; venait confirmer cette sensation de sécurité qu'Audélia ressentait à cet instant.

Je ne connais donc rien de cet endroit, simplement ce que l'on a bien voulu me raconter. Je viens donc le découvrir par moi-même, tout comme certain membres de ma famille l'ont fait avant moi.
Ils sont venus, curieux de découvrir des épaves, allez savoir pourquoi?
Je n'en sais rien moi-même, mais d'en entendre parler ma curiosité fût plus forte. Cela doit être de famille sûrement.  Pendant de long mois, je me suis préparée à cette aventure et me voici.


Audélia se confiée peu d'ordinaire et encore moins à des étrangers, mais elle sentait au fond d'elle qu'ils n'étaient pas de mauvais bougres, contrairement à ceux qui occupaient cette taverne. Toutefois, elle attendrait de faire plus amples connaissances avant de leur dévoiler le réel motif de sa venue…

Audélia discute, et réfléchit pesant le pour et le contre à la proposition du dénommé Nothjaan, Il lui fallait dans tous les cas trouver un endroit où passer la nuit en sécurité et s'y rendre autant que possible sans encombre. Nouveau regard discret vers ceux qui l'avait importunée ; ils semblaient bien incrustés en ce lieu.

Elle jugea donc plus raisonnable de se faire accompagner et fit part qu'elle accepta l'escorte jusqu’à la prochaine auberge,,,
Nothjaan
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Mar 14 Sep - 22:21
Son conseil étant donné, Nothjaan était retourné dans un mutisme lui permettant de se focaliser sur ce que la jeune fille allait répondre et ses différentes réactions. Elle en disait très peu sur elle, probablement par méfiance, mais ses réactions, ses intonations… Il n’arrivait pas à se faire une opinion et cela le troublait. Il ne doutait pas de sa sincérité. Ce qu’elle disait était surement vrai ; c’était ce qu’elle ne disait pas qui l’intriguait.

Pendant qu’il se perdait dans ses pensées et ses suppositions, Karl quant à lui ne s’offusqua en rien de la rebuffade qu’il subit d’Audelia et exagéra son désarroi.


- Oh oh ! Mais je ne me méprends pas. Je suis mis de côté comme un vulgaire ustensile usagé. J’en suis tout attristé… Il la regarda en mimant une moue boudeuse, puis la pointa ostensiblement du doigt. Attristé pour vous qui ne sachez pas ce que vous manquez belle arrivante en terrain inconnu. J’aurais pu être votre guide dans cette cité, que ce soit le jour pour les coins romantiques ou la nuit pour des découvertes encore plus fantastiques.
Bon ou mauvais caractère, cela passe en second plan dans le feu de l’action, croyez-moi ! Puis une fois bien fatigués, il n’y a plus de forces à dépenser pour mettre qui que ce soit à la porte. Vous pouvez être tranquille de ce côté-là et dormir sur vos deux oreilles, ou autres choses si vous le désirez... Je ne serais pas contre.


Karl arborait toujours ce grand sourire rempli d’invitation qui faisait son succès. Toutefois, il avait bien compris le message.

- Si vous changez d’avis, ma proposition n’a pas de limite de temps. Vous concernant, je trouverai toujours du temps à vous consacrer.

Glenn soupirait de manière bruyante. C’était un avertissement pour Karl et il le savait très bien. Il leva les deux mains en signe d’innocence.

- Désolé ! Je ne faisais que renseigner notre belle invitée du soir. On a dit qu’il ne fallait pas laisser place au doute. J’applique nos propres conseils.

Voyant Glenn peu convaincu par ce dernier argument et sentant déjà depuis un moment qu’il ne ferrerait pas le nouveau petit poisson fraichement arrivé à Port-aux-Echoués, il préféra éviter d’avoir des problèmes avec ses amis pour une cause perdue d’avance. C’est que Glenn semblait particulièrement engagé dans la défense et la tranquillité de la jeune fille. Mais celui dont il se méfiait le plus était Noth, qui sans dire un mot, avait ce regard qu’il connaissait bien. C’était celui qu’il arborait quand il s’intéressait vraiment à quelque chose ou à quelqu’un. Certainement pas pour les mêmes raisons que lui, quoique pourquoi pas..? Il serait difficile de ne pas trouver Audélia à son goût. Mais la mine songeuse de son ami, lui disait qu’il y avait plus que ça… Bref quand il était comme ça, il ne valait mieux pas faire de vagues sous peine de récolter le raz de marée qui en découlerait.

- Bien ! Vu que mes compagnons montrent une certaine jalousie à notre relation naissante, et que j’accorde une très grande importance à l’amitié que j’ai avec ces deux-là ; il nous faudra, quand vous serez prête, continuer notre histoire dans le plus grand secret.
En attendant, je suis là ce soir pour fêter la fin d’une série de jours de labeur et je compte bien en profiter. Si vous voulez bien m’excuser…


Karl prit alors sa chope, la leva en signe de salut, puis parti en chasse d’autres proies féminines se situant à l’autre bout de la taverne. Glenn hochait la tête de mécontentement avant de prendre la parole.

- Hebe. Je me demande toujours comment on arrive à s’entendre. On est pas du tout comme lui tu sais. Il a une manière de vivre que je ne peux même pas concevoir et pourtant il a raison, on est ami depuis bien longtemps maintenant. Du plus loin que je me souvienne, je nous vois ensemble. Depuis qu’on est gamin, on fait les 400 coups. Enfin, Noth s’était absenté un moment il y a quelques années mais il est revenu.

Après un instant de réflexion, il reprit.

- En fait dans le trio, c’est moi le plus normal du lot héhé… Karl comme tu as pu le voir, a une vie personnelle particulière ; et lui,
en désignant Nothjaan, c’est le pire des trois. Autant Karl, sa morale laisse à désirer, Noth c’est ses idées ! Toujours plus farfelues les unes que les autres.

Glenn rit de bon cœur en taquinant de nouveau son ami.
Noth qui sortait de son état réflexif ne put que faire les gros yeux à son compagnon qui, à son goût, avait la langue bien trop pendue.


- Quoi qu’il en soit, je ne peux qu’être d’accord avec Karl. En ce qui concerne l’éloge de tes amis, tu te débrouilles comme un pied. Mais bon, entre nous trois, c’est en effet toi qui doit être le plus vivable, ou tout du moins le plus supportable.

Ce n’est pas pour rien que c’est le seul à avoir une vie de famille se dit-il. Karl ou lui-même en seraient bien incapables.

Avant que la discussion dérive totalement, Noth préféra remettre à plat le plan prévu en s’adressant à Audélia.

- Bien ! Pour éviter tout ennui, nous allons attendre que vos admirateurs se découragent et partent d’ici. Ensuite nous vous mènerons là où vous pourrez passer la nuit au calme.

Restait à espérer que leurs voisins de table abandonnent rapidement leur idée. Car la nuit approchait à grands pas et si le temps venait à manquer, ils auraient à gérer un tout autre problème… Et celui-ci serait encore plus compliqué à contenir. Il devait rester un peu moins d’une heure, si les gêneurs ne quittaient pas la taverne dans la demi-heure, il faudrait réfléchir à un plan B.

En attendant, il ne fallait rien laisser paraitre. Ils devaient donc donner l’impression qu’ils n’étaient pas près de partir et le meilleur moyen pour cela était de reprendre une commande.

- Aller, c’est mon tour pour la tournée. Glenn la même chose je suppose ? Karl quant à lui vient de louper une occasion, tant pis.
Puis se tournant vers Audélia. La même chose ou vous tentez une autre boisson ?

Cette dernière acquiesça sur le fait de rester sur une valeur sûre côté breuvage. La surprise vînt de son ami qui fît signe qu’il arrêtait là.

- Désolé Noth mais pour une autre fois. Tu sais bien que je ne peux pas trop tarder en ce moment. Je dois rentrer voir la marmaille. Je reste là, le temps que tu reviennes et je filerai.

Ça, ce n’était pas prévu. C’est vrai qu’il connaissait la situation de Glenn, mais ça lui était sorti de la tête avec cette histoire. Et cela voulait dire qu’il se retrouvait être la seule escorte. Noth venait de jeter un œil sur Karl ; vu la scène, il était fort à parier que dans une dizaine de minutes il sortirait avec quelqu’un au bras, voir quelques deux…

- Bon ! Bah je fais vite alors. Ça ne devrait pas prendre trop de temps.

La commande ne mit pas longtemps à être honorée. L’heure de pointe était depuis bien longtemps passée, les clients étaient plutôt à finir ce qu’ils avaient devant eux que de demander à ce qu’on leur remplisse leur chope. Après avoir payé ce qu’il devait, Noth revînt rapidement à la table. Il ne semblait pas avoir manqué de discussion importante.

Comme il l’avait annoncé, dès le retour de son compagnon, Glenn se dépêcha de prendre congé. Les salutations faites, Audélia et Noth se retrouvèrent en tête à tête. Le silence commençait à s’installer depuis pas mal de secondes. Le jeune homme se disait que cela devait paraître louche de la vue d’une tierce personne. Il cherchait rapidement une amorce de conversation mais ce n’était vraiment pas son fort. A ce moment, il enviait l’aisance de Karl à pouvoir débiter des tirades à ne plus finir sans se poser de questions existentielles ; annihilant ainsi toute possibilité au calme de pointer le bout de son nez.


Mais lui, il était plutôt du genre synthétique et économe en salive. Toutefois, il était curieux. Et la jeune fille avait piqué son attention sur différents points. S’il fallait lancer un sujet, autant que ce soit sur ça.

- Alors, les épaves vous intéressent ? Vous verrez, il y en a plein sur la plage. Mais c’est étrange comme objectif, surtout si vous ne savez pas ce que vous y cherchez. Pourquoi ne pas l’avoir demander à votre famille avant de venir ici ?

Il fixa Audélia d’un regard plein de curiosité tout en prenant une gorgée. C’était un des points qu’il trouvait flou dans le peu d’explications qu’elle avait fournies. Si des membres de sa famille étaient déjà venus, elle devait avoir plus d’informations que ce qu’elle avait bien voulu annoncé. Donc, soit elle cherchait quelque chose de précis qu’elle ne voulait pas dévoiler ; soit elle mentait sur toute la ligne…

Son instinct le faisait plus pencher pour la première possibilité. Mais du coup, cela ouvrait la porte à des tas de suppositions. Noth essayait de mettre de l’ordre dans ce qu’il avait appris depuis le début de cette soirée sur la demoiselle assise en face de lui. Il n’y avait pas grand-chose. Il hésitait à poser plus de questions. Lui le premier, il n’aimait pas qu’on vienne creuser dans sa vie personnelle et son passé. Mais depuis qu’elle avait parlé de ces épaves, c’était plus fort que lui, ça le titillait. Il se décida donc à poser une question supplémentaire… Simple et ouverte. De quoi lui permettre de se faire une idée plus précise sur le personnage.

- Du coup, comment comptez-vous vous y prendre ?
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Lun 20 Sep - 21:48
Karl y allait de sa tirade qu'Audélia écoutait distraitement. Les propos de ce dernier commençaient à lui peser, elle ne pouvait comprendre ces personnes insistantes après un refus, mais n'en dit mot, afin d'éviter tout conflit avec ses compagnons. Elle sentait également l'énervement de Glenn, quand à Nothjaan, lui, avait l'air d'être partie ailleurs dans ses pensées. Il ne causait pas beaucoup par rapport à ses amis. Cela ne dérangea pas plus que ça Audélia, qui d'ordinaire, n'était pas très causante non plus. Elle s'étonnait encore de s'être confiée sur une partie de sa vie, plus qu'à son habitude à des étrangers ; et encore elle n'avait pas tout dévoilé, ce qui se ferait peut être avec le temps, si elle avait l'occasion de faire plus ample connaissance.

Pour l'heure, elle ne pensait qu'à se protéger et se reposer pour la nuit dans une auberge moins malfamée, tout en écoutant d'une oreille distraite ces compagnons de tablée.  

Karl finit par laisser tomber sa tirade, quitta la table à la recherche d'une autre proie plus facile à chasser à l'autre bout de la taverne, Audélia lui fit un signe en guise de bonsoir, léger sourire aux lèvres afin qu'il ne détecte pas son soulagement de le voir partir. Malgré ce que pouvait en dire ses amis, elle se jura  en cet instant de ne jamais se retrouver seule en sa présence, malgré son air plus taquin que méchant.

La conversation se réduit donc à trois, qui fut assez rapide, lorsque Nothjaan proposa une tournée à laquelle Audélia ne dit pas non. Glenn quant à lui déclina, et partit à son tour rejoindre sa famille. Audélia le suivie du regard jusqu'à ce que la porte se referme sur lui, cet homme lui rappelait son père, attentif et protecteur... A cette pensée un voile de tristesse passa sur son visage, priant qu'un jour elle les retrouverait lui et sa mère…

Pour ne rien laissé paraître, elle s'échappa sous la table prendre son chat qui était blottie à ses pieds, le souleva pour le déposer sur ses genoux, et de lui présenter la coupelle dans laquelle Audélia remit du lait, tout en remerciant Nothjaan pour ce breuvage. Une fois rassasié, son chat se blottie en ronronnant et de repartir dans ses rêves …

Audélia se désaltéra à son tour et son regard croisa celui de Nothjaan qui la fixait tout en lui posant un tas de questions. Elle le fixa à son tour quelques instants cherchant une faille dans ce regard. Pouvait-elle lui faire confiance ? Ou cherchait-il autre chose ? Toujours est-il qu’Audélia gardait une certaine méfiance et réfléchit un instant avant de lui répondre.

Je suis en effet curieuse en ce qui concerne les épaves, j'ai eu d'ailleurs l'occasion d'en apercevoir à mon arrivée et j'espère bien pouvoir en profiter un peu plus demain. mon intérêt pour cela ? Je dois l'avoir depuis le berceau.

Léger sourire.

J'ai été bercée par le chant des épaves c'est un défaut de famille ou une qualité allez savoir ? Enfin c'était surtout celui de mon père, et mon objectif est de suivre sa trace. Et pour ce qui concerne ma famille, ils ne sont pas très causant vous savez, il faut du courage et des lustres avant de leur tirer quelques paroles, et ma patience a des limites, après neuf années d'attente à mes questions, j'ai donc pris, la décision de venir et découvrir par moi-même...

Audélia en avait déjà trop dit à son goût et resta évasive sur sa motivation réelle, au risque d'être entendue par des oreilles indiscrètes. Puis de reprendre.

Pour ce qui est de la façon de m'y prendre ? Je n'y ai pas réfléchi encore et demain il fera jour. Mais vous me semblez bien curieux Messire, si vous désirez en savoir plus il va falloir me prouver que je peux vous faire confiance. Et pour l'heure assez parlé de moi, j'ai cru comprendre que vous étiez vous même de retour depuis peu ? Et quelle est votre motivation, vos objectifs ?
Et oui je suis curieuse également et avec moi c'est donnant donnant !!


Le regarde d'un air amusé. Allait-il lui faire confiance et dévoiler ses secrets ? …

Audélia reprit une gorgée de son breuvage en l'écoutant tout en jetant un regard circulaire dans la taverne qui se vidait doucement de ces occupants. Elle fut soulagée de voir que les voisins de table se préparaient à quitter également les lieux.

Regard de nouveau vers Nothjaan , lui montrant discrètement le départ imminent de leurs voisins de tablée…
Nothjaan
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Sam 25 Sep - 9:03
Les réponses restaient toujours évasives, signe surement que le sujet était difficile à aborder pour la jeune fille. Noth pensa tout d’abord à une histoire tragique mais se ravisa avec les mots que prononça Audélia en retour à sa dernière interrogation. Cette question  qu’il avait posée n’avait pas pour objectif de recevoir une réelle réponse. Il se doutait bien que son interlocutrice allait tout faire pour botter en touche.

Non ce qui retint son attention c’était le « J'ai été bercée par le chant des épaves » et surtout cette phrase : « Mais vous me semblez bien curieux Messire, si vous désirez en savoir plus il va falloir me prouver que je peux vous faire confiance. » Cela en disait long. Tout d’abord qu’il y avait plus à apprendre que ce qui avait été dit jusqu’à présent et qu’elle n’était pas fermée à en parler. Ensuite, il semblait que sa réticence était de l’ordre de la confiance et non d’un épisode tragique à se remémorer. Il y avait donc un secret qu’elle ne voulait pas aborder avec le premier venu…

Son esprit repartit dans une tornade de déductions plus ou moins logiques ou au contraire intuitives. Noth était de nouveau dans un état pensif. Ses pensées ne tournaient plus qu’autour de ce mystère de la présence de cette fille ici. Il la regardait fixement tout en se faisant la remarque : Mais pourquoi, ça m’intéresse ? C’est à cause de cette histoire d’épaves ? Car qui dit épave dit navigation…

Cette vérité sur lui-même éclaircie, il retrouva petit à petit ses esprits, au point de s’apercevoir qu’Audélia aussi le regardait de manière insistante et amusée. Elle dégageait un certain charme de cette manière ; mais la rêverie de Noth arrivant à sa fin, il comprit qu’elle attendait une réponse. Oui mais à quoi ? Noth fît travailler sa mémoire et essaya de décrypter le reste des paroles que la jeune fille avait prononcé pendant qu’il était déjà en train de cogiter sur les premiers mots qui étaient sortis de sa bouche.

Après un certain effort, Noth comprit que la demoiselle avait renvoyé la balle en posant des questions sur son propre passé. Il n’avait rien à cacher mais il ne voyait pas en quoi son histoire pouvait avoir quelque chose de captivant. Le temps qu’il réfléchisse à comment formuler sa réponse, Audélia lui indiqua la table d’à côté d’un signe discret. Il fit comprendre à la jeune fille qu’ils allaient attendre quelques minutes avant de se mettre en route pour ne rien laisser paraitre. Il ne fallait pas tout gâcher en montrant de l’impatience.
Puis il se décida ensuite à répondre.


- Depuis peu ce n’est pas tout à fait vrai. je suis revenu à Port-aux-Echoués depuis un moment. Mais j’ai vécu presque une décennie à Claircombe, c’est à ça que faisait allusion Glenn tout à l’heure.
Et pour ce qui concerne mes motivations et mes objectifs… Disons que contrairement à vous, ce sont plutôt les bateaux flottant qui m’intéressent. Mais bon, à défaut, les épaves c’est bien aussi.


Noth sourit sincèrement. Même si la jeune fille n’avait surement pas les mêmes intérêts que lui concernant la navigation, cela lui rappelait ses recherches quelques années en arrière.

Noth fixait la porte de sortie. Le groupe était parti il y a une poignée de minutes. Ce n’était pas beaucoup ; pas assez dans l’esprit du jeune homme mais l’heure continuait de tournée. Ils ne pouvaient pas se permettre d’attendre plus longtemps. C’était peut-être déjà de trop… Il regarda Audélia, et lui dit d’un ton qui avait changé. Le timbre de sa voix était plus sérieux, plus grave… Plus directif.

- Allons-y ! Nous ne pouvons point nous permettre plus de marge de sécurité.

Noth ne laissa pas d’autres options à Audélia. Il se leva sans même avoir fini sa chope et se dirigea vers la sortie après avoir pris les sacs si difficilement acquis plus tôt dans la journée.
Il appréhendait d’avoir un comité d’accueil dans la ruelle. Il ouvrit la porte, l’autre main prête à se servir des sacs de clous comme moyen de défense. Après un infime instant, qui pourtant donnait l’impression d’avoir duré une éternité, il se détendit. Rien ! L’allée était vide. Cette journée qui avait vu s’enchainer déboire après déboire l’avait rendu parano.


Le soulagement n’aura duré que peu de temps. Aussitôt un souci évité qu’un autre se pointe au galop. Une fois à l’extérieur, la luminosité et le ciel indiqua à Noth qu’il ne restait plus que quelques minutes avant que le soleil disparaisse totalement derrière l’horizon. Nothjaan s’en voulait, ils auraient dû partir avant sans attendre que le groupe voisin s’en aille. Ça leur avait fait perdre bien trop de temps. Il se tourna vers la jeune fille.

- Il va falloir courir ! J’ai peur que nous arrivions trop tard et que les portes de l’auberge soient closes.

Noth courut aussi vite que possible, mais le lest qu’il transportait à bout de bras ne lui simplifiait pas la tâche. Audélia quant à elle semblait tenir la cadence et le suivait. De mémoire il ne se rappelait pas avoir traversé la cité aussi rapidement de toute sa vie.

Il rageait intérieurement. Il avait promis à son ami de s’occuper de la fille. Qu’allaient-ils faire s’ils se retrouvaient devant une porte fermée. Il cherchait une solution de secours : un endroit qui serait encore ouvert pour accueillir la jeune arrivante.

Alors qu’ils n’étaient plus qu’à quelques centaines de mètres de l’auberge, une autre question vînt à lui. Et moi… Comment je vais faire ? Il s’était tellement focalisé à mettre en sûreté la fille, qu’il n’avait pas pensé à son cas. C’était du joli. Cette journée ne semblait pas vouloir se terminer.

Un dernier croisement et Noth fît signe à Audélia.

- C’est là ! dit-il essoufflé.

Il finit les dernières enjambées au pas. Plus aucune lueur ne s’échappait du bâtiment. Cela ne présageait rien de bon.
Audélia Métivier
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Mar 12 Oct - 21:25
Ils traversèrent au pas de course la distance qui les séparait d'une auberge à l'autre. Le soleil déclinait à l'horizon. Elle avait lu sur le visage du jeune homme une certaine inquiétude qui une fois à destination confirma cette dernière.
L'auberge qui était censée la mettre à l'abri pour la nuit, ne donnait plus signe de vie ce qui angoissa Audélia pendant un instant. Que faire ? Tambouriner à la porte au risque d’amener les ennuis ? Ou aller se terrer ailleurs ?
A cet instant, elle s'en voulait de mettre dans l'embarras celui qui avait promis son aide.

Au départ de ces amis, ils auraient dû faire de même et filer à leur suite. Au lieu de ça ils avaient attendu que leurs voisins de table quittent les lieux afin d'éviter certaines déconvenues.
Toujours attablés, la conversation entre les deux jeunes gens se faisait dans une taverne où le brouhaha des convives se dissipait peu à peu, du fait que chacun quittait les lieux tour à tour rejoindre leurs familles, ou leurs chambres respectives situées à l'étage de l'auberge.
Audélia écoutait Nothjaan avec attention, mais tiqua au moment où ce dernier parla de navigation. A ce qu'elle avait pu remarquer en arrivant près du port, aucune embarcation digne de ce nom n'avait sauté à son regard acéré et curieux. Sans doute étaient-ils amarrer à l'autre extrémité du port de là où elle était arrivée  

Hum ! Les bateaux flottant ? En possédez-vous un ? Car, à mon arrivée, je n'ai pas vraiment eu l'impression d'en avoir vue dans un état potable pour voguer sur les flots. A moins qu'ils ne soient cachés ailleurs … !! Dans tous les cas je serai curieuse de découvrir ça un jour si vous m'y invitez !

Sitôt le jour levé, elle comptait bien faire la visite des lieux seule ou accompagnée, et commencer les recherches sur ces parents

Voyant la tablée près d'eux se vider, la conversation tourna court. Les paroles et questions d'Audélia restèrent en suspens,  
D'un regard vers la porte Nothjaan ne laissa pas d'autre choix à Audélia que de le suivre. Ni une, ni deux, besace à l'épaule, le chat bien niché dans ses bras, elle le suivi sans attendre. Un coup d’œil aux alentours lui disait que la voie semblait libre. Ce qui rassura pour un temps Audélia.

La course rapide qui s’ensuivit ne lui laissa pas beaucoup de temps de repérer les lieux. Ne voulant pas faire perdre plus de temps, ni perdre de vue Nothjaan en cet endroit inconnu.
Voyant l’inquiétude qui se lisait sur le visage du  jeune homme, l'angoisse se fit ressentir à nouveau une fois à sa nouvelle destination atteinte.

L'auberge qui se profilait à leurs yeux était plongée dans le noir. Audélia jeta un œil vers Nothjaan  ne sachant que faire, et une question lui titilla l'esprit. Un regard vers Nothjaan puis elle avança vers l'auberge pour jeter un œil au travers des fenêtres. Une ombre s'y profilait à l’intérieur.
Audélia se précipita vers la porte dans l'espoir de la voir s'ouvrir, mais celle-ci restait close. Elle avait beau pousser de toutes ses forces, cette dernière ne céda pas, et personne ne venait à son aide…

Je suis désolée de ce temps perdu. Je ne connais pas les lieux et leurs lois. Ni si un réel danger nous attend, mais s'il faut vraiment se mettre à l'abri pour la nuit n'y a-t-il pas possibilité de trouver une cabane ? Ou un taillis pour s'y cacher et pourquoi pas un bon feu de camps pour éloigner les intrus ?

Que faire ?  Le regard tourné vers Nothjaan, elle se sentait impuissante et la fatigue de la journée commençait à se faire ressentir, ce qui, à cet instant, l'empêchait de réfléchir aux réelles conséquences.

Au même instant Audélia vérifia instinctivement que son arme était toujours à sa place, prête si le besoin s’en faisait ressentir…
Nothjaan
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Mar 19 Oct - 22:46
Ils étaient enfin arrivés devant l’auberge. La luminosité déclinait de plus en plus et les premiers hurlements des anthropophages se faisaient entendre. Ils étaient encore assez loin mais comme chaque nuit, ils allaient roder au hasard des rues.

Nothjaan vît la jeune fille se précipiter vers la porte du bâtiment. Elle semblait avoir vu ou entendu quelque chose à l’intérieur. Dans le feu de l’action, elle essaya d’ouvrir la porte de manière assez brutale. Audélia ne devait pas s’en être rendu compte mais en agissant ainsi, un bruit suffisamment retentissant fût produit. C’était le calme plat dans le bourg du fait du couvre-feu forcé, et cela ne rendait que plus audible le moindre son. C’était un indice inespéré pour les monstres qui envahissaient les lieux.


- Je suis désolée de ce temps perdu. Je ne connais pas les lieux et leurs lois. Ni si un réel danger nous attend…

Il sentait de l’inquiétude dans ces paroles. L’impuissance qui en ressortait le mettait mal à l’aise. Pour lui, c’était lui le seul fautif dans cette histoire. C’était lui qui connaissait l’environnement particulier de Port-aux-Echoués. Et c’étaient ses conseils qui les avaient amenés à se retrouver face à une porte close à la tombée de la nuit. Il allait présenter ses excuses mais elle continua sa tirade par une série de questions.

- … mais s'il faut vraiment se mettre à l'abri pour la nuit n'y a-t-il pas possibilité de trouver une cabane ? Ou un taillis pour s'y cacher et pourquoi pas un bon feu de camps pour éloigner les intrus ?

Tout en continuant de l’écouter, Noth réalisa que la jeune fille parlait à haute voix tout à fait normalement. Elle ne se doutait pas que la situation demandait d’être le plus discret possible. D’un doigt porté à ses lèvres, il fît signe à Audélia d’arrêter de parler, et lui prit l’avant-bras pour l’entrainer dans une petite ruelle à l’angle de l’auberge où ils s’accroupirent dans la pénombre. Après quelques battements de cœurs, des grognements et autres bruits étranges semblaient se rapprocher dans leur direction. Une de ces monstruosités semblait avoir détecté leur présence.

Voyant Audélia prête à dégainer sa dague, Nothjaan, lui fît comprendre de ne pas bouger par un geste de la main. Les anthropophages se déplaçaient souvent par trois ou quatre ; et même si là, il semblait être seul, il n’était pas à écarter que c’était le plus rapide d’un groupe et que les autres pouvaient arriver bientôt. De plus, si c’était vraiment le plus rapide, c’était trop tard pour fuir, la menace était là, à quelques pas ; là où ils se tenaient il y a encore quelques minutes. Il serait suicidaire d’essayer de le semer en naviguant à l’aveuglette dans les rue de la cité. C’est donc tapi dans le recoin le plus sombre qu’ils avaient trouvé, qu’ils purent voir apparaitre la silhouette difforme de leur prédateur.

Ce n’était pas la première fois que Noth voyait ces créatures. Depuis sa plus tendre enfance, il s’amusait avec ses amis à exciter les anthropophages qu’ils trouvaient sur la plage. Mais deux différences étaient notables par rapport à aujourd’hui. La première, c’était de jour, ce qui rendait ces choses un peu moins effrayantes. Et la seconde et plus importante, ils étaient sur les falaises et les bestioles plusieurs mettre en bas sur la plage ; et ça, ça les rendait beaucoup moins dangereuses… Il était clair que le moment vécu présentement n’avait rien à voir avec ses expériences précédentes. Ils étaient si proches de la créature, que même dans la pénombre, il était possible d’apercevoir son aspect visqueux et décomposé. Ses membres étaient bien plus allongés que ceux d’un être humain normal et surtout ne semblaient pas de la même longueur de chaque côté.

La monstruosité continuait de roder. Noth avait l’impression que chacune de ses respirations duraient une éternité où le moindre souffle un peu plus fort que les autres pouvait tout faire basculer. Il ne pensait pas pouvoir soutenir encore bien longtemps cet état de panique qui montait en lui. Il ne pouvait pas voir comment Audélia gérait tout cela. Pour une première dans le bourg c’était un sacré baptême qu’elle avait. Il leurs fallait absolument éloigner cette chose d’eux. Le jeune homme réfléchissait à toute vitesse, envisageant les différentes alternatives. Aucune ne lui semblait suffisamment sûre. Il sentait ses mains se crisper sous le poids de la peur. Elles se crispaient sur ces sacs qu’il n’avait pas lâchés depuis leur course folle. C’est en fixant ses phalanges de son regard que lui vînt une idée. Rien d’original, c’était un coup classique dans les histoires qu’on raconte aux gamins ou le protagoniste tente une diversion pour éloigner un garde par exemple.

Déposant délicatement ses sacs pour ne pas briser le silence, il en ouvrit un et prit un clou. Noth regarda les alentours et jaugea la distance qui le séparait de la ruelle partant à l’opposé de leur emplacement. Il allait falloir viser juste, mais ce n’était pas impossible. Après il restait à espérer que ce monstre ne connaissait pas la ruse la plus utilisée dans les narrations des conteurs…

Nothjaan lança le projectile improvisé le plus loin possible de leur position. La nuit tombait rapidement et il était impossible pour le jeune homme de discerner si la trajectoire du clou était bonne ou non. Seul le bruit du rebond sur le sol quelques instants plus tard lui indiqua qu’il avait atteint la distance qu’il espérait. Il fixa l’anthropophage ; guettant s’il allait tomber dans le panneau… D’un réflexe à faire frémir, la bestiole tourna la tête vers le tintement quasiment immédiatement. Elle fît sortir de sa gueule un rugissement étrange puis entama une course dans la ruelle vers laquelle Noth avait désiré la diriger. Le premier monstre n’avait pas encore disparu totalement, que trois autres prirent sa suite. Serait-ce que le rugissement était une indication pour le groupe qui venait de passer ? Un ordre peut-être ? Il y avait-il une sorte de hiérarchie chez ces créatures ?

Pas le temps de cogiter là-dessus ! Une fois certain que le danger était pour le moment écarté il se retourna vers Audélia et lui chuchota.


- Il va falloir éviter au maximum de faire du bruit si nous voulons avoir une chance de voir le soleil se lever. Sinon pour répondre à vos questions, nous ne trouverons pas de refuge suffisamment sécurisé qui aurait une porte ouverte à cette heure.

Quant au feu, il ne savait quoi répondre à la jeune fille. Il n’avait jamais entendu parler de quelques faiblesses venant de ces créatures. Depuis son enfance on l’avait formaté à éviter à tout prix la situation dans laquelle il se trouvait maintenant. Au point que dans le cas inverse, personne ne lui avait jamais dit la meilleure solution pour s’en sortir vivant. Il allait falloir improviser et faire confiance à son instinct.

Après une courte réflexion, Noth fît une proposition :


- Il y a toujours chez moi… Mais même si ce n’est pas très loin, je préfère prévenir que le trajet ne va pas être une sinécure. Après, entre passer la nuit dehors à fuir constamment sans espoir d’abris ou tenter la même chose pour rejoindre un lieu sécurisé, je pense que le choix est vite fait, non ?

Du moins, c’était son avis personnel. Restait à savoir si Audélia partageait le même point de vue…

Noth indique une ruelle étroite du doigt, partant dans le sens opposé de celui que les prédateurs nocturnes avaient emprunté.


- Si nous passons par ici, nous aurons que quelques centaines de pas à faire.

Le jeune homme attendit la réponse d’Audélia. Il n’osait pas lui demander si elle allait bien, de peur de la voir s’effondrer par la situation. Il allait surement sembler indifférent, mais pour lui, la priorité était déjà de sauver leur peau avant de se préoccuper de l’état mental de la jeune fille. Il sera toujours temps de le faire une fois en sécurité.
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Lun 15 Nov - 21:51
La silhouette aperçue dans la taverne avait disparue. Malgré ses efforts pour que l'on vienne leur ouvrir ; rien y avait fait. Impuissante, elle se tourna vers Nothjaan avec ses questionnements, quand celui-ci lui somma de se taire. Surprise, ne comprenant pas de suite le pourquoi de ce geste, elle voulut ne pas en tenir compte quand un bruit qu'elle ne connaissait pas se fit entendre. Elle n'eut pas le temps de broncher que Nothjaan lui empoigna le bras et l’entraîna non loin de là se tapir dans le noir. Le temps qu'elle réalise le pourquoi  de cette situation, une ombre fit son apparition au loin qui laissa Audélia pétrifiée par la vue d'une créature inconnue à ses yeux.

Elle resta muette quelques instants. Sans bouger, son regard fixait la créature. Au même instant des pensées trottaient dans sa tête. La mise en garde quelques temps plus tôt n'était donc pas une légende ! Mais pourquoi donc, dans ce cas, Nothjaan avait-il fait traîner leurs discutions en taverne ? Simplement pour éviter de devoir se confronter aux protagonistes qui l'avaient malmenée ? Ou la piéger, dans l'espoir de la prendre dans ses filets ? Toute à ses pensées Audélia tourna vers l'homme un regard perçant de curiosités ; avait-elle eu tort de lui donner sa confiance ?

A cet instant, son chat qui était resté calme, toujours blotti sur son bras, remua aux mouvements d’autres bruits et sons bizarre qui raisonnèrent dans la nuit, Audélia reprit conscience de la situation dans laquelle ils se trouvaient et regretta d'avoir ranger sa dague sur ordre de Nothjaan, Mais en voyant la créature se rapprocher, elle se dit qu'elle n'aurait pas fait le poids contre ce monstre venu des ténèbres. Elle qui était plutôt du genre téméraire, à cet instant, frissonnait de peur devant cette bête immonde, éclairée par cette nuit de plein lune.

Elle caressa son chat, espérant de toutes ses forces que ce dernier se tienne tranquille. Faire le moins de bruit possible n'était pas toujours dans ses cordes, surtout celles vocales.

Nouveau regard vers Nothjaan, qui n'avait pas l'air beaucoup plus serein bien au contraire ; résident des lieux, il devait bien en connaître les conditions, et le voyant ainsi ne la rassura pas. Ces mains se mirent en action et d'un geste rapide lança quelque chose qui échappa à Audélia ; mais pas à son chat…

Lui qui, l'ayant vu faire, se redressa d'un bond et fila en direction du projectile. Surprise de ce qui venait de se dérouler sous ses yeux, Audélia en resta prostrée, un cri étouffé au fond de sa gorge à la vue de son chat qui lui échappait. A cet instant elle ne pensait plus qu'à une chose : courir à la recherche de son chat. Elle maudissait son cousin, qui par ses jeux avec le chien de la ferme, avait entraîné le chat dès son plus jeune âge dans ses amusements divers.

Tout à sa réflexion, d'autres bruits et rugissements bizarres se firent entendre à nouveau ; ce qui ramena Audélia à la réalité et se figea sans mot dire ; un regard en coin vers Nothjaan. Il était là pour l'aider, et elle avait bien failli le mettre dans une mauvaise posture.

Il fallait qu'elle reprenne ses esprits. Il serait bien temps, au lever du jour, d’aller à la recherche de son chat qui avait sans doute trouvé un abri face aux prédateurs. Pour l'heure la priorité était leur  sécurité. Les créatures s'étant éloignées, elle se tourna vers Nothjaan qui de son regard noir la fixait. Elle ne put que baisser les yeux d'un air désolée sans un mot. Une fois hors de danger, ils auront l’occasion de s'expliquer.

Ses interrogations au sujet d'un éventuel abri avaient trouvé une réponse négative de la part de Nothjaan. Personne ne leur viendrait en aide ; elle en avait d'ailleurs fait l'expérience en tambourinant à la porte de l'auberge quelques temps plus tôt.

- …Il y a toujours chez moi… Mais même si ce n’est pas très loin, je préfère prévenir que le trajet ne va pas être une sinécure. Après, entre passer la nuit dehors à fuir constamment sans espoir d’abris ou tenter la même chose pour rejoindre un lieu sécurisé, je pense que le choix est vite fait, non ?

Audélia était restée dubitative à cette proposition. Et si elle était tombée réellement dans un piège ? Mais il était trop tard pour y réfléchir plus longuement. Elle saurait bien se défendre grâce à sa dague et aux rudiments appris, pensa-t-elle !

Et cette pensée s’envola  au vue de la situation, il était vraiment là pour lui venir en aide. Pourquoi sinon aurait-il pris tous ces risques pour une étrangère ?

Audélia lui fit signe de la tête qu'elle le suivait. Un regard vers la direction donnée, lui faisant comprendre d'un geste de la main qu'elle était prête à le suivre…
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Ven 19 Nov - 22:30
Mais qu’est-ce qui lui prend à cette bestiole ?!? C’était la seule pensée qui traversa la tête de Noth quand il vît le chat déguerpir à toute vitesse vers les anthropophages. Il ne donnait pas grande chance au félin de passer la nuit. Si son instinct animal ne lui avait pas dicté de rester tapi sans bruit, il n’allait probablement pas non plus savoir survivre à cette nuit. Quel imbécile !

Puis entendant un sanglot étouffé derrière lui, il se retourna brusquement… Elle ne va pas faire ça ? Il s’apprêtait à de voir retenir Audélia de force et lui plaquer une main devant la bouche pour ne pas qu’elle divulgue leur présence mais elle semblait se figer, silencieuse ; surement en train de réaliser ce que cela impliquait. Tant mieux !

Il allait paraitre sans cœur, mais la seule préoccupation à avoir était qu’ils s’en sortent vivants. Ils ne pouvaient pas s’occuper du sort de l’animal. Mais il n’avait qu’une seule crainte, c’est qu’elle lui demande l’impossible…

Noth attendait et espérait qu’Audélia allait vite reprendre ses esprits. Rester dans le coin, allait devenir de plus en plus dangereux. Il ne voulait pas la brusquer, se doutant que l’instant vécu il y a quelques secondes devait l’avoir chamboulée mais son regard vers elle devait être plus insistant qu’il ne le pensait. En un claquement de doigts, il avait l’impression qu’il n’avait plus la même personne à côté de lui. Elle était résignée. A ce moment, Nothjaan avait presque l’impression d’avoir une enfant en face de lui, accusant le coup d’une remontrance.

Il n’avait rien dit, et ne prit pas le temps de le faire. D’un geste de la main, Audélia semblait lui annoncer qu’elle était prête à le suivre et il ne lui en fallait pas plus. Reprenant ses sacs en mains, à priori des clous c’est toujours utiles même dans ce genre de circonstance, il s’enfonça d’un pas rapide mais le plus silencieux possible dans la petite ruelle qu’il avait indiqué quelques instants au préalable. Celle-ci se réduisait à vue d’œil, au point de ne plus permettre de marcher côte à côte. Noth prit alors les devants.

Au fur et à mesure des pas, l’état sanitaire de la ruelle allait de mal en pis. Toutes les ordures et autres détritus semblaient se regrouper dans cet interstice entre bâtiments. L’étroitesse était telle qu’il était difficile d’y circuler pour un être humain. Ce n’était d’ailleurs pas la vocation de ce corridor. Une légère pente permettait par temps de pluie, d’évacuer tous ces immondices vers la mer. En revanche quand il ne pleuvait pas pendant plusieurs jours comme ces derniers temps, l’accumulation devenait répugnante et écœurante pour toute créature pourvue d’un sens olfactif. Même les rats rechignaient à y nicher.

Et c’était bien là le but de la manœuvre. Emprunter un passage que leurs prédateurs n’allaient pas utiliser instinctivement. Pour couronner le tout, si ces créatures avaient une quelconque faculté à pister avec leur odorat, là ils ne risquaient pas de les détecter. Ce boyau traversait tout Port-aux-Echoués, il leur permettait d’être à couvert, indétectables.

A chaque micro-intersection qu’ils rencontraient, Noth ralentissait ; plus pour profiter de la faible brise et de l’apport d’un air un peu moins souillé, que pour s’assurer de l’absence de menace. Il lui était extrêmement dur de retenir ses hauts le cœur. Même si le tronçon par ce couloir infect ne représentait que quelques pas, les conditions pour y progresser lui donnaient l’impression de réaliser un périple sans fin. Il n’osait même pas regarder derrière lui, de peur de découvrir le visage indigné de celle qu’il avait attiré dans ce bourbier.

Arriva enfin le moment où ils rejoignirent le bout de la ruelle… Elle menait directement sur les quais mais elle était surtout condamnée par une superposition de caisses et de tonneaux dédiés au transport. C’était tous les contenants vides qui servaient à conditionner les marchandises lors des transits par le fleuve. A première vue, on pourrait croire qu’un mur s’était dressé sur leur passage mais Noth voyait ça comme une aubaine et non un obstacle. Avec un peu de chance, les caisses entreposées allaient leurs procurer une passerelle jusqu’à sa barque arrimée au bord du quai.

Il commença à grimper, cherchant la meilleure voie pour ne pas faire grincer le bois des caisses et encore moins les faire basculer. A force de travailler sur les navires, Nothjaan avait développé une grande agilité. Ce genre d’exercice était un jeu d’enfant pour lui.

Une fois en haut du monticule, Noth dominait la zone de quelques mètres. Il pouvait discerner une poignée de silhouettes difformes errer de-ci de-là. Il avait vue aussi sur l’emplacement de se barque. Un chemin par les hauteurs tel un pont au-dessus d’un marécage semblait envisageable. S’ils restaient discrets pour ne pas attirer l’attention du petit nombre de créatures éparpillées dans les alentours, ils allaient pouvoir s’en sortir.

Une fois son analyse terminée, il regarda Audélia en contre bas dans l’intention de lui faire signe de monter. Puis un doute s’empara de lui… Il n’avait pensé qu’avec ses propres facultés. L’inquiétude le repris en une fraction de souffle. Allait-elle être capable de le rejoindre sur son perchoir improvisé ? Comment allaient-ils faire sinon… ?
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Mar 7 Déc - 22:26
Sans en attendre plus sur les faits qui venaient de se produire, Nothjaan pris la tangente, suivi d'Audélia qui enchaîna sur les pas de ce dernier une fois le signal donné. Audélia lança un dernier regard en arrière dans l'espoir d'y voir apparaître son animal avant de s’engouffrer dans les ruelles. Rien dans les lieux. Pas même un petit miaulement qui aurai pu donner espoir de sa présence. Elle n'osait dire son ressenti auprès du jeune homme, ce dernier ayant l'air froid à toute attitude envers elle. Il serait bien temps de pouvoir en discuter une fois à l'abri de tout danger pensa-t-elle.

Pour l'heure, il valait mieux faire dans la discrétion. Audélia suivait les pas du jeune homme dans le dédale des ruelles. Celles-ci n'étaient pas des plus accueillantes à la vue de ce qu'elle pouvait en constater au fur et à mesure de leur avancée. La nuit était claire, mais malgré cela, elle ne se sentait pas tout à fait rassurée dans cet endroit inconnu ; et ce malgré la présence de Nothjaan qui la devançait.

La pensée de prendre sa dague à la main lui traversa l'esprit, mais au même instant  des effluves nauséabondes vinrent lui agresser les narines, ses mains quittèrent la direction de la dague pour se poser sur le bas de son visage à calmer les hauts de cœur. Elle qui se croyait immunisée contre la plupart des émanations, elle ne put empêcher ces relents qui l'envahissaient par surprise de la mettre à l’épreuve. Cela dépassait haut la main tout ce qu’elle avait connu jusque-là.

Parmi toutes ces immondices, les ruelles lui semblaient sans fin… Audélia accéléra son pas, le nez pincé entre ses doigts, dans l'espoir que ce cauchemar verrait le bout du tunnel d'ici peu. Elle se demandait quelles autres surprises pouvaient bien  lui réserver le jeune homme.

Coups d’œil furtifs par-ci par-là, attentive à la moindre agitation afin d'éviter tout piège qui pourrait la surprendre, ils  progressaient  sans échange de paroles ; surveillant où elle posait les pieds évitant ainsi le moindre détritus susceptible de la blesser. Ce n'était ni l’heure, ni l'endroit de faire la moindre incartade. La nuit s'étant bien installée, les créatures s'en donneraient à cœur joie de venir à leurs rencontres.

A chaque pas, Audélia maudissait l'instant qui lui avait fait quitter le cocon familial de par son caractère buté. malgré les avertissements de son oncle, elle avait réussi à le convaincre de la laisser partir seule.
Et là voilà !! Après les périples de la journée, dans cette ruelle nauséabonde, à suivre un jeune homme dont elle ne connaissait rien. Il avait reçu la lourde tâche de la chaperonner dans cet endroit hostile, sans en avoir rien demandé. Ces amis partis à leurs occupations respectives l'avaient laissé seul face à Audélia. Elle s'en voulait de l'avoir mis dans cette situation délicate et espérait à chaque instant que cette journée n'aurait pas pour issue une fin tragique de par sa faute.

Perdue dans ces pensées, elle n'avait pas remarqué l’environnement différent qui se présentait devant elle. Une brise légère lui caressait le visage. Elle relâcha la main de son visage, en huma doucement l'atmosphère ; l'air envahi ses narines. En cet endroit plus respirable, elle remplit ses poumons, se permettant par la même occasion une petite pause.
Pause qui ne dura qu'un bref instant. Se sentant épiée, ses sens en alertes, le regard furtif, elle pressa le pas en direction de Nothjaan…

Stupeur !! Ce dernier n'était plus visible à ses yeux. Un mur se dressait devant elle comme un piège qui se refermait, la laissant en proie aux prédateurs dont leurs chants lugubre raisonnaient non loin de là !!
En s'approchant plus prêt du mur afin de juger de quoi il était fait, un léger froissement lui fit lever la tête. Une silhouette l'escaladait lestement. Le soulagement se dessina sur son visage, elle avait retrouvé son compagnon de galères.
Le regard pensif à l'idée qu'il aurait pu l'attendre… mais sans doute la mettait-il au défi ? Afin de voir ce dont elle était capable..?

Audélia n'était pas de cette bourgeoisie fragile, à se pavaner dans les salons en tenue d'apparat. Loin de là !
Un sourire sur les lèvres, l’œil rivé vers la silhouette pour se rendre compte de la direction à prendre, elle s'enquit de chercher un point d'ancrage et se mit à évoluer sur ce mur sans attendre ; aussi agile qu'un chat, essayant de faire le moins de bruit possible afin de ne pas attirer l'attention.
Elle jugeait chaque endroit où elle posait le pied, évitant les surprises de bois vermoulu ou rongé par les embruns.

Son ascension, l'ouïe aux aguets, se faisait sous de bonne augure. Une pensée l'emmena vers sa famille qui lui avait appris les rudiments de toute sorte et qui lui étaient bien utile en cet instant.

Lorsqu'un bruit la fit sursauter. Son pied était venu se poser sur une lame de bois pas très fraiche. Elle arrêta ses pas, s’accroupit rapidement et attendit quelques instants à l’affût de bruits indésirables.

La peur d'avoir attiré l'attention des créatures se dissipa rapidement. Avec soulagement et  se maudissant, elle reprit ses esprits et se concentra sur la fin de son escalade. Quelques mètres plus loin elle rejoignit enfin le jeune homme et d'un murmure s'excusa de sa gaucherie.

Du haut de son perchoir, elle jugea l'endroit où ils se trouvaient, Nothjaan lui montrant la direction d'une barque amarrée au port. Audélia ne se fit pas prier pour la rejoindre au plus vite. Et sitôt approuvé, ses pas l'entraînèrent vers l'embarcation sans demander son reste…

Au fur et à mesure de son avancée elle jugea le chemin à prendre. Entre caisses et barriques la suite du parcours ne fût pas des plus aisées. Elle prenait soin, par divers acrobaties, d'évoluer prudemment sur le bois rendu glissant et instable par l'humidité de la nuit.

Arrivant enfin sur le ponton après quelques péripéties sans grands dommages, Audélia voyait avec soulagement la fin de leur périple. Un coup d’œil vers Nothjaan pour vérifier qui la suivait toujours ; puis d’autres regards aux alentours, espérant  par ceux-ci voir les prédateurs vaquer à d'autres distractions.

Elle ne pût s’empêcher d’avoir une pensée pour son chat. Elle espérait que ce dernier avait trouvé refuge quelques part. La hâte de voir arriver le levé du jour afin de partir à sa recherche.
Puis d'un geste, Audélia pressa le jeune homme à embarquer.

Désolée, je ne pourrais pas être d'une grande aide à guider ce genre d’embarcation, cela ne fait pas partie des compétences à mon actif. Pour tout dire, c’est la première fois que je vais mettre pieds dans ce genre de transport.


Dit-elle dans un murmure, l'air confondu

En toute confiance, sans poser plus de question, elle laissa le soin à Nothjaan de les éloigner au plus vite de la baie.

Pensant être ainsi à l'abri des âmes destructrices, elle se cala au fond de la petite embarcation , y ferma les yeux en toute sérénité, profitant de ce moment nouveau  pour elle à se laisser glisser sur les flots en  écoutant les clapotis.
De par son ignorance et son manque de curiosité  Audélia  s'imaginait  en cette minute que leurs périples prenaient fin ; laissant place à un repos bien mérité…

Je trouve ce baptême des flots bien agréable et reposant. Cela fait grand bien après une telle escapade, surtout pour mes pauvres pieds !

Murmura-t-elle à l'intention de Nothjaan, un léger sourire dessiné sur ces lèvres.
Dans l'inconscience de sa jeunesse,  elle ignorait encore que le repos tant souhaité ne serait pas pour  de suite…
Nothjaan
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Lun 20 Déc - 18:29
Noth suivait de près Audélia. La gaucherie de l’ascension sur les caisses l’avait un peu refroidi, et il avait préféré se poster derrière elle au cas où cela se reproduirait. Il pourrait ainsi avoir un œil sur elle et plus de chance de pouvoir l’aider en cas de besoin. Mais force était de constater qu’elle se débrouillait plutôt bien. Surtout si l’on tenait compte de la situation et de l’environnement actuel… Même si l’agilité n’était pas toujours au rendez-vous, elle semblait avoir des prédispositions pour trouver les voies les plus faciles ; ce qui compensait clairement la première compétence.

Au moment de franchir les obstacles, Noth n’avait plus qu’à poser exactement les pieds aux mêmes endroits pour être assuré d’un passage sans encombre. Il profita de cette aubaine pour garder un œil sur les monstruosités rodant non loin. Quand il avait le sentiment que l’une d’elle se rapprochait de trop, il tapotait sur l’épaule de la jeune fille pour lui demander de rester immobile un moment.

La situation était précaire. Même si le nombre de prédateurs était relativement faible sur le secteur, il suffisait d’un seul qui les repère pour que ses grognements attirent toute un attroupement. Ils avaient beau être perchés à plusieurs mètres au-dessus du sol, l’empilement branlant de résisterait probablement pas à la furie des créatures. De plus, rien ne les assurait que ces monstres ne soient pas capables de grimper eux aussi…

La progression se fît donc avec cette appréhension en chaque instant. Toutefois, elle fût relativement rapide et dans un calme qui le rassurait. La tension ne les paralysait aucunement et plus ils approchaient de la barque, plus ils sentaient leurs chances de survie remonter.

Arrivés près de l’embarcation, Audélia se permit de prendre la parole. Elle avait bien saisi qu’il fallait rester discret et son chuchotement était à peine perceptible. Noth n’entendit qu’un mot sur deux mais c’était suffisant pour comprendre qu’elle n’était pas coutumière de ce moyen de locomotion. Il allait lui répondre que sur une barque, nul besoin d’être plusieurs à manœuvrer ; mais préférant limiter les risques d’être repérer, il se contenta de faire un signe de tête pour la rassurer sur le fait que ce n’était pas un problème.

Il l’invita à monter à bord tout en lui intimant de faire attention à son équilibre. Les premières fois que l’on met les pieds sur une embarcation, il est de coutume d’être surpris par la mouvance qu’il en résulte. Mieux valait prévenir que guérir, et surtout éviter tout cri d’étonnement de la part de la jeune fille qui viendrait compromettre leur inexistence pour les monstres patrouillant sur les quais.

Après avoir rangé dans les coffrages en dessous des assises les clous qu’il trimballait depuis le début de la soirée, Nothjaan s’attela à dénouer l’amarre puis prit une des rames et s’en servit pour écarter la barque du ponton. L’éloignement du rivage se faisait dans le silence le plus complet. Les clapotis de l’eau sur le bois de leur esquif ne dénaturait pas le son régulier des vaguelettes présentent dans la baie. Seule la luminosité de la lune semblait pouvoir les trahir…

Le jeune homme avait mis en alignement la pointe de la barque avec la silhouette d’un navire situé non loin. Ils allaient bientôt être à l’abri et pouvoir souffler. Lui qui se pensait prévoyant et prudent de nature, il avait fait de belles erreurs de jugement aujourd’hui. Et c’était le genre d’erreur qui pouvait coûter très cher, à lui, mais aussi à ceux qui l’accompagnaient. Il n’était vraiment pas fier d’être responsable de la mise en danger d’Audélia. Elle avait suivi tous ses conseils et ça n’avait apporté à la jeune fille que des complications.

Noth se rendit compte qu’il se perdait dans ses pensées. Il fallait qu’il reste en alerte. Attentif aux bruits ; celui qu’il essayait de minimiser en agitant les rames mais aussi à ceux qui ne provenaient pas de leur coque de noix. Nothjaan n’était pas rassurer ; cette situation lui était inédite et il ne savait pas trop à quoi s’attendre. Il était connu que les anthropophages savaient se mouvoir dans l’eau. Il en avait déjà entendu arpenter les parties de son navire qui n’étaient pas calfeutrées. Mais étaient-ils aussi agiles et rapides que sur la terre ferme ? Les entendrait-il s’approcher ? Dans le doute, il valait mieux rester vigilant.

Si lui était aux aguets, ce n’était clairement pas le cas de sa passagère. La voir affaler à profiter du bercement de lui apportait une petite pointe d’agacement, mais il ne pouvait pas en vouloir à la jeune fille. Il était bien placé pour savoir que l’eau apaisait surtout la première fois qu’on y goûte. Puis elle ne pouvait pas savoir…

Elle semblait vouloir le cacher, ou peut-être n’en avait-elle tout simplement pas conscience, mais elle venait de débarquer dans un monde qui ne lui était pas du tout familier. Déjà par l’activité côtière et les risques particuliers de Port-aux-échoués qui n’était pas du tout son quotidien mais aussi par l’univers rustre qu’elle n’avait pu qu’entrapercevoir lors de son entrée dans la taverne plus tôt dans la journée.

Noth la percevait un peu à l’image du chaton qu’elle avait. Jeune et naïve… un met de choix pour toutes les horreurs qui peuplent ces lieux. Que ce soit les anthropophages ou la majorité des habitants du bourg. Si elle voulait survivre ici elle allait devoir apprendre… et très vite. Il était rare d’avoir une seconde chance dans ce genre d’endroit.

Ils n’étaient plus qu’à une dizaine de coups de rames de son navire. Au même moment qu’Audélia lui murmura quelque chose, il entendit un bruit anormal à la surface de l’eau… Il n’écouta pas ce que dit la jeune fille et lui coupa la parole en lui chuchotant :


- Sors ta dague…

De nouveau, le bruit se fît entendre… On aurait dit quelque chose qui tombait dans l’eau… Ou… Qui plongeait !
Voyant qu’Audélia n’avait pas compris son injonction, il lâcha les rames et lui redit plus fort d’un ton autoritaire, tout en montrant l’exemple.


- SORS TA DAGUE !!!

Il eut à peine le temps de prononcer ces mots qu’il sentit une forte secousse venant du dessous de la barque, le projetant par-dessus bord…
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