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Claircombe  :: Titre :: La place du Capitaine :: Probablement un malentendu...[PV Raina] :: Page 1 sur 2 1, 2  Suivant
Probablement un malentendu...[PV Raina]
Adrian Mayr
Adrian Mayr
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Âge du personnage : 31 Ans
Métier : Apothicaire
Dim 1 Nov - 12:16
An 82, premier mois de l'automne, 10eme jour.

Majestueux carrefour entre les peuples, la place du capitaine grouillait de monde et d'animations. Vendeurs, ménestrels, jongleurs et saltimbanques en tout genre se côtoyaient sur la place circulaire agencée autour de la grande statue. Les bâtiments encerclant la place, de bonne facture et relativement imposants, donnait l'impression d'une cité dans la cité. La circulation entre les échoppes et les diverses activités de la place semblait suivre un flux assez naturel qu'Adrian emprunta tranquillement. Quitte à ne pas être à la boutique, autant profiter de la journée pour s'aérer et prendre un bain de foule. Ici se côtoyaient chaque peuples, gardant tout de même leurs distances à l'exception près de certains commerçants. Adrian remarqua que, comme à son habitude, la place était très bien surveillée. Le désordre et le chaos n'étaient pas tolérés à Claircombe, et encore moins dans cette zone que l'on pouvait qualifier comme une zone de non droit pour les peuples occupant la cité.

Il avait affaire là-bas, un interlocuteur qu'il avait rencontré il y a quelques jours. Ruminant sur la négociation à venir, il se remémora cet individu étrange qui avait poussé la porte de sa boutique. L'homme était venu sans détour à lui parler d'une marchandise qui ne pouvait qu'intéresser un apothicaire, un ensemble d'archives de médecine retrouvé dans la nature, encore en bon état. L'individu lui avait également précisé qu'il pourrait bénéficier d'un petit "cadeau supplémentaire". Un instant Adrian se demanda s'il n'était pas engagé dans une arnaque, mué par la volonté de satisfaire son infatigable besoin d'apprendre. Il se disait qu'il n'aurai que peu de risque de tomber dans un traquenard à la place du Capitaine, tant celle-ci était fréquentée et surveillée, il n'avait donc rien à perdre si ce n'est du temps. Adrian savait qu'il devait se rendre à l'extrémité nord de la place et trouver une échoppe de vente d'épices au drapé rouge et demander Glaad. C'était vague...Mais cela devrait suffire pour le retrouver.

Adrian n'avait pas vocation à jouer les trouble fête, au contraire. Il avait appris à se tenir à carreau vis à vis de la justice dans l'ensemble, n'ayant pas la volonté de connaitre les jours funeste de certains de ses prédécesseurs du monde médical, incluant son géniteur. Sa boutique respectait les normes et lois en vigueur sur les ventes de préparations médicinales à base de plantes, et c'était très bien comme ça...Pour le moment en tout cas. Se retrouvant à se perdre dans ses pensées, il réalisa qu'il approchait de l'extrémité nord de la place. Scrutant les environs, il repéra assez vite une échoppe au drapé rouge vendant des épices, dont les senteur lui parvenait déjà de loin. Il s'approcha de l'échoppe, faisant mine de s'intéresser au contenu des bacs à épices. Il réalisa d'un coup qu'il se comportait comme s'il avait quelque chose à se reprocher, alors qu'il était ici simplement pour affaire. L'apothicaire se redressa alors et jaugeant le marchant chichement habillé de couleurs et accessoires. Il n'avait aucune certitude de ce qu'il faisait, mais il se lança quand même.


"C'est bien vous Glaad ?"

L'homme opina du chef et sans dire un seul mot de plus sortit d'un sac caché sous son échoppe une boite une boite sombre et sans décorations. il tendit la boite à Adrian et seulement à ce moment il prit la parole.

"De la part de mon chef, voici un cadeau qui vous donnera envie de commercer avec nous, en gage de bonne foi. Il reviendra vous voir dans quelques jours à votre boutique pour parler affaires."

Le ton de la voix du marchand était chantant et agréable, mais le sourire partiellement carnassier qu'il maintenait laissait deviner qu'il avait affaire à un commerçant qui ne se laissait pas marcher sur les pied. N'ayant guère envie de débattre, Adrian récupéra la boite, hocha de la tête en guise de remerciement et fit volte-face pour s'écarter un peu du passage de la foule. Aux vues de la légèreté de la boite, il semblait bel et bien qu'il y avait les écrits dont avait parlé l'individu l'ayant retrouvé à sa boutique auparavant. Arrivant vers un coin plus tranquille, il s'assit sur un banc de pierre, la boite sur les genoux. Il réalisa, avant même d'avoir ouvert la boite, qu'il avait été stimulé par sa propre avidité de connaissances, et qu'il n'avait posé que trop peu de questions au marchand, bien qu'il ne soit pas sur qu'il aurai eu plus de réponses que ça. Tant pis, la curiosité était trop forte! Sans plus attendre, Adrian ouvrit la boite.

Bonne surprise, il découvrit d'abord une page d'écrit qui semblait bel et bien être de l'ordre médical et qui parlait de traitement pour divers types de maladie. En outre, ces écrits détaillaient également des expériences diverses qu'Adrian jugea intéressant de consulter plus tard. Les quelques cinq ou six premières pages étaient toutes sur le sujet. Il tomba alors sur des écrits bien plus troublant dans les pages suivantes…

Opérations, dissections, inoculation de poisons sur des réceptacles vivants, humains principalement. Un bel ensemble de feuille traitaient de toutes ces opérations d'une époque sombre de l'histoire Amaranthis. Frissonnant au souvenir de la cohue générale qu'avait provoqué ces exactions. Il remarqua alors que toutes les pages traitant du sujet étaient cachetées par le sceau du conseil...Elles appartenaient donc aux archives de la ville et n'avait en aucun cas lieu et place d'être dans les mains d'un Amaranthis ou de tout autre marchand. Réalisant qu'il n'avait pas le droit de lire ou de posséder tout ça, il s'empressa de ranger les écrits. Lorsqu'il replaça l'ensemble dans la boite, il découvrit dans le fond une petite pochette beige qu'il n'avait pas encore remarqué. Doutant sur le contenu du sachet, il décida de le laisser fermé pour le moment. L'apothicaire ferma doucement la boite.

La situation était délicate, il fallait aller délivrer les écrits aux autorités, cela ne faisait aucun doute. Il resta un instant là a réfléchir, les yeux fermés, à la façon la plus simple de procéder sans risquer de se faire accuser, étant lui-même Amaranthis et officiant dans le monde médical. Il s'agaça contre lui-même et ses difficulté à résister à sa curiosité qui l'avait conduit directement dans de sombres affaires… Il était évident d'un œil extérieur que la situation n'était pas sans risque, un homme étrange qui donne un rendez-vous étrange, pour finir par récupérer une boite encore plus étrange...Quel idiot il faisait.

Sentant son système nerveux s'agiter, il sortit de l'intérieur de son vêtement une petite fiole contenant un liquide sombre, un calmant relativement puissant, qu'il ingéra sans hésiter.
Raina Visenrov
Raina Visenrov
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Âge du personnage : 23 ans
Métier : Garde de Claircombe
Dim 1 Nov - 17:49
Une rumeur joyeuse régnait sur la place en cette belle matinée du début d'automne. Une foule conséquente, comme à l'ordinaire, se pressait entre les échoppes pour faire son marcher, discuter ou même se promener dans la plus grande des insouciance qu'il soit. Dans cette zone neutre de la ville, il était impressionnant de voir la diversité des peuples qui pouvaient se mêler les un aux autres, en oubliant presque les différends régnant encore et toujours entre eux. Des Amaranthis, des Ascaniens, des Utgardiens et même quelques rares Nomades, fusionnaient en une seule et même masse : celle du peuple de Claircombe.
A cette cohue, dont les rires et les discussions enjouées auraient eu pour mérite d’égayer les humeurs les plus sombres, se mêlaient de délicieuses odeurs de mets tout droit sortis du four, d'épices et parfums diverses, qui invitaient les passants à en chercher l'origine si tôt leur nez en détectait l'existence. Les couleurs vives d'étoffes sur les étales, combinées aux pans gracieux et dansants des robes de ces dames, ravissaient les yeux dans les rayons timides du soleil. A la bonne humeur commune s'ajoutait un groupe d'enfants jouant, se pourchassant au travers la foule, dans une ambiance candide des plus adorables.
La place du Capitaine était un lieu plein de vie, revigorant, excessif...

Mais Raina, elle, s'ennuyait ferme.
Cela faisait plusieurs heures que sa garde avait commencé, et pour ce jour on l'avait assigné à la surveillance du centre la ville. D'ordinaire, c'était un poste qui avait tout pour lui ravir, car qui dit foule et commerces dit aussi larcin, et qui dit diversité dit aussi bagarres et différends en tout genre. De l'action, en somme... De quoi s'occuper et justifier son salaire, et peut être même une petite chance de faire ses preuves et briller au sein de l'armée. Mais pour l'heure... Rien à signaler, pas même un tout petit début de quoi que ce soit lui permettant de se dire qu'elle ne perdait pas son temps, à rester plantée là.
Et ça, ça avait don d'exaspérée l'Utgardienne, qui avait déjà bien du mal à se faire une petite place parmi ses pairs, et qui aurait préféré, quitte à n'avoir rien à faire, rester dans son lit bien au chaud. Ou s'entraîner... Parce que ce n'était pas avec l'agitation toute cordonnée de la place ce matin qu'elle risquait de progresser ou gravir les échelons.

Le dos contre les murs de pierre d'une des bâtisses, une jambe relevée, et les bras croisés sur le poitrail de son armure, la petite mais fière soldat soupirait de lassitude. Son regard sombre et perçant balayait la foule, mais cela faisait un moment qu'elle avait perdu l'espoir de voir enfin un délit se produire sous sa surveillance. Ses yeux, par instant, s'arrêtaient sur l'immense statut du Capitaine Krox et elle se prenait à rêver. L'aimait elle, en tant que personne ? Non, bien sûr que non. La jeune femme était une Utgardienne pure souche, et comme tout ses semblables elle nourissait une rancœur certaine envers le gouverneur de Claircombe. Mais l'homme en lui-même lui inspirait une grande admiration... Eh bien oui, il n'est quand même pas donner à tout le monde de tuer un dragon, et encore moins une divinité, non ? Et Raina, aussi tête de mûle et vaniteuse pouvait elle être, avait le plus grand respect pour quiconque se montrait capable de faire ses preuves, qui plus est lorsque celles-ci relevaient d'un exploit légendaire.
Alors oui, la milicienne soupirait parfois, dans un bref rêve de gloire qui ne semblait jamais vouloir se réaliser.
Mais hors de question pour elle de se laisser endormir, et si tôt ces pensées traversant son esprit, elle se remettait à scruter la grande place, à la recherche de quelques badauds méritant un petit rappel à l'ordre.

Etait ce parce qu'elle cherchait, en désespoir de cause, n'importe quel prétexte pouvant la sortir de cet ennui mortel qu'elle remarqua alors le comportement quelque peu étrange d'un homme parmi la foule ?
Raina l'avait à peine entrevu : mince, soigné, des cheveux blonds ramassés qu'on devinait longs, et une barbe méticuleusement taillée... Pas besoin d'être un génie pour deviner les origines de l'homme qui devait être sans l'ombre d'un doute un Amaranthis. Mais n'allez pas penser que cette simple constatation avait suffit à la jeune fille pour faire de lui un suspect potentiel... (Même si, ne nous le cachons pas, ce n'était qu'un point négatif de plus...) Non, dans son attitude, il y avait un petit quelque chose d'étrange, bizarre, qui réveillait l'instinct de la milicienne. Il semblait comme hésitant, quelque peu stressé... Un voleur sur le point de commettre un larcin ? Un fugitif ou une personne recherché ? Elle ne connaissait pas ce visage qu'elle n'avait qu'à peine entrevu, et de loin qui plus est, mais une chose était certaine: il avait capté son attention.
Se redressant un peu, mine de rien, Raina prit le parti d'entamer une lente ronde, comme si de rien n'était. Elle ne défixait pas pourtant, le suivant du regard, le perdant par instant dans la foule avant de revoir sa tignasse blonde ressurgir un peu plus loin. Marchant doucement en sa direction, elle laissait le bénéfice du doute à ses soupçons.
Au nord de la place, finalement, il s'arrêta devant une échoppe d'épices. La jeune femme pressa légèrement le pas, plissant des yeux comme pour chercher à lire sur les lèvres des deux protagonistes (ce dont elle n'était, bien évidemment, pas capable de faire). Elle ne capta rien de leur discussion... En revanche, de leur échange, elle ne manqua rien. Un petit coffret, sortit de sous le comptoir du commerçant, fut remit à l'homme qu'elle pistait. Au sourire carnassier et yeux pétillants du donneur, Raina fronça les sourcils. Tout ceci lui semblait bel et bien caché quelque chose... Quelque chose de louche.
Alors quoi ? De la contrebande ? Le contenu de cette boîte avait pour mérite d'être intrigant... L'Utgardienne se devait d'en découvrir tout les secrets.
Si tôt, le blond repartit après s'être emparé de son bien. D'un pas un peu plus empressé, sentant l'adrénaline d'une potentielle intrigue à venir monter tout doucement dans ses veines, elle se fraya un chemin au travers la foule.

Raina n'était pas très grande, vraiment pas très grande... Et qui plus est, elle était jeune, et une femme. Sans son armure, sa hache au côté et son bouclier dans le dos, sans doute personne n'aurait jamais prêté attention à elle. Heureusement donc qu'elle se trouvait en tenue officielle, et ses cheveux d'un brun sombre, tirés aux quatre épingles en une tresse, lui permettait d'accentuer un regard noir et sauvage qui dissuadait les plus curieux de se mettre en travers son chemin.
L'Utgardienne perdit pourtant pas mal de temps dans ce bain de foule, ainsi que la trace de son suspect qui semblait s'être volatilisé. La brunette soupirait, colère et frustrée, cherchant tout autour d'elle le moindre indice pouvant lui indiquer la direction qu'il avait bien pu prendre. Plusieurs minutes de recherches plus tard, elle finit finalement par l'apercevoir, assit sur un banc, la caissette ouverte sur ses genoux. Il feuilletait une liasse de documents, semblait s'étonner de leur contenu... Puis il les reposa avant de sortir de la boîte une petite pochette de couleur beige, qu'il observa sans prendre la peine de l'ouvrir.
De plus en plus curieux... De plus en plus intriguant...
L'homme se contenta de tout remettre à sa place avant de lever les yeux et de sembler se perdre dans ses pensées

Pas question de le laisser filer à présent. Elle aurait le fin mot de cette histoire... Et son petit doigt lui disait qu'elle promettait d'être intéressante !

La milicienne s'avança, d'une démarche assurée, qui se voulait officielle et impressionnante... Selon ses moyens disons. Elle toisait l'homme d'un regard suspicieux, ne baissant pas les yeux, ne papillonnant pas, observant et gravant dans sa mémoire chaque traits de son visage pour être bien certaine de s'en souvenir à l'avenir. Elle ne manqua pas de remarqué, entre autre chose, la belle couleur verte claire de ses yeux... Pas courant.
Arrivée non loin de lui, Raina s'éclaircit volontairement la voix, autant pour se donner de la prestance que pour signaler sa présence à son interlocuteur.


- Hola citoyen, c'est une bien jolie caissette que vous avez là...

Si pas un sourire n'éclairait l'expression sévère de son visage de jeune femme, Raina, pourtant, avait comme un certain sentiment de jubilation. Sa manière stricte de s'exprimer, se voulant aussi crédible que possible dans sa position de garde, dénotait un peu avec le timbre doucet de sa voix.
Après une courte pause, l'Utgardienne, plantée et décidée devant lui, reprit sans lui laisser vraiment le temps de réagir un tant soit peu :


- Veuillez décliner votre identité et me présenter le contenu de cette boîte, je vous prie.

« Je vous prie », ce n'était pas vraiment le genre d'expression qu'elle utilisait d'elle même... Mais bon, paraît il qu'un ordre passe mieux lorsqu'il paraît un tant soit peu diplomatique et poli...
Raina tendit la main, paume ouverte, comme pour bien signifier qu'elle était belle et bien sérieuse et qu'il n'avait en vérité pas beaucoup d'option...
… et que de toute évidence, il était déjà au devant de gros ennuis ...
Adrian Mayr
Adrian Mayr
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Métier : Apothicaire
Dim 1 Nov - 19:10
Le médicament commençant à faire effet, Adrian sentait son système nerveux ralentir peu à peu. Il n'aimait pas dépendre de ses propres décoctions, mais il n'avait malheureusement plus le choix s'il voulait garder le contrôle de ses émotions, depuis certains évènements tragique de sa vie. Il contemplait le ciel bleu clair, se perdant dans sa réflexion.

Il était en possession de documents officiels de son peuple, datant de la plus sombre époque du monde Amaranthis. Ces documents, bien que fort fourni en informations importantes, furent l'objet d'une prohibition générale puis se trouvèrent consignés dans des archives inaccessibles à qui que ce soit...Et voila qu'une partie de ceux-ci se retrouvaient entre ses mains...C'était grave, très grave. Après un bref tour de la question, il ne vit pas trente-six solutions pour se sortir du pétrin qu'il n'avait jamais souhaité : restituer la boite à la justice et dire la vérité. Après tout finalement, s'il allait de lui-même la donner, le gage de bonne foi serai certainement suffisante, au vue de son casier judiciaire inexistant.

Une voix le tira de ses rêveries, quelqu'un qui venait d'approcher et qu'il n'avait même pas vu venir, tant il était dérouté par son soucis. La voix de l'inconnue était celle d'une femme, une bien jolie voix qui plus est, qui l'appela "Citoyen", un mot bien courtois que l'on entendait guère sur la place du capitaine… Il baissa la tête presque immédiatement, et comprit rapidement pourquoi cette appellation. Armure, arme, posture droite et regard noir, l'apothicaire avait en face de lui une représentante de la garde. Un tourbillon de scenarios tous plus catastrophiques les uns que les autres se mirent à envahir l'esprit d'Adrian, qui eut un moment d'absence tandis qu'il jaugeait son interlocutrice. La milicienne était jolie, à n'en point douter, bien qu'adressant une mine inquisitrice à Adrian. Habillée autrement et plus souriante, elle aurai sans nul doute pu passer pour quelqu'un d'un milieu plus mondain. L'apothicaire nota cependant que la jeune femme était athlétique et bien campée sur ses appui, preuve d'un entrainement rigoureux et d'une discipline de fer. Nul doute non plus que sa petite taille n'avait d'égale que sa férocité. Repensant à la boite, Adrian s'apprêta à parler lorsqu'elle le devança.

La malaise s'intensifia. Il fallait qu'il parle, et qu'il présente le contenu de la boite. Adrian resta assis, ne voulant en aucun cas créer de suspicions supplémentaires. Il avait beaucoup de chose à dire, mais il ne devait pas tergiverser de trop...Bien que ça ne soit probablement pas le moment, Il esquissa naturellement un sourire, une habitude qu'il avait lorsqu'il engageait la conversation pour faciliter le dialogue. Hésitant dans ce qu'il allait dire, il ne trahissait cependant pas ces doutes dans son attitude, toujours droite et soignée, un trait relativement habituel chez lui.

"Bien le bonjour, représentante de la garde, je m'appelle Adrian Mayr, et je suis apothicaire Amaranthis… Il marqua une courte pause. Je dois dire que vous tombez bien, car je viens d'acquérir cette boite, dont moi-même j'ignorais le contenu et..."

Adrian marqua une nouvelle pause, plus longue. Il n'y avait aucune approche qui ne mettrait l'homme dans l'embarras, le sceau du conseil empêchait toute fourberie de toute façon, tant il était reconnaissable. De toute manière, il ne souhaitait pas mentir. Soutenant le regard de la milicienne, presque dérouté par les yeux sombres mais charmant de celle-ci. Il soupira et fit une moue résiliée, avant de tendre la boite en reprenant la parole.

"Dans cette boite, vous trouverez des documents médicaux, les premiers sont légaux, les suivant sont prohibés, je n'en avait aucune idée avant d'acquérir la boîte. Il y a également un sachet, dont j'ignore encore le contenu...Etant spécialiste en médecine, je dirai qu'il s'agit d'ingrédients médicaux...Permettez moi d'analyser le contenu, pour ne rien risquer au toucher de ceux-ci."

Il soupira doucement. Son discours avait été longiligne, sans bégaiement ni sourcillement, il s'en félicita intérieurement. La vérité, il n'avait dit que la stricte vérité. Pourquoi se sentait-il alors en si mauvaise position? Était-ce le regard inquisiteur de la milicienne, ou l'absurdité de la situation? il n'aurai su le dire à ce moment la.
Raina Visenrov
Raina Visenrov
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Métier : Garde de Claircombe
Lun 2 Nov - 2:36
C'est comme à l'ordinaire sourcils froncés et attitude hautaine que Raina faisait face à à son interlocuteur. Si son visage affichait une mine sévère et grave, qu'elle arborait pour ainsi dire en permanence, et qui se voulait dissuasive pour quiconque douterait de ses pouvoirs en tant que garde et de sa possibilité -et facilité- à casser quelques dents si l'occasion se présentait, à l'intérieur, c'était bien une forme d'excitation, de jubilation, qui se déversait peu à peu dans ces veines.
Cet homme, elle l'avait repéré dans la foule. Elle l'avait observé, suivit. Et depuis le début qu'il lui avait sembler louche, il n'avait eut de cesse de renforcer un peu plus ses soupçons. Il était temps de savoir si son instinct était bon, et si cet homme avait de bonnes raisons de tenir la place de suspect dans son esprit.

Le blond baissa les yeux vers elle et parut surpris un court instant. Raina ne s'en étonnait plus, depuis le temps. Sa petite voix douce de jeune fille jurait bien souvent avec sa tenue, ses armes, et son tempérament qu'on devinait loin de la délicatesse d'une gentille demoiselle. Cela lui procurait un sentiment de puissance ma fois fort agréable...
Il y avait deux écoles suite à cette constatation : ceux qui prendraient cette situation comme une vaste blague et chercheraient à tourner la chose au ridicule (et elle, en passant) ; et ceux qui, bien que déstabilisés, prendraient le partie de prendre tout ça bien au sérieux. Indice : dans un des cas seulement ses interlocuteurs pouvaient nourrir l'espoir de s'en tirer sans mal.

L'homme était de ceux là. Passer sa stupeur et après un rapide coup d'oeil laissé sur elle, il releva ses prunelles vertes claires vers la garde qui ne bougeait toujours pas d'un fil. Loin d'être mal à l'aise ou timide, Raina restait droit comme un I, fière représentante de l'autorité de Claircombe. Elle ne manqua pourtant pas une nouvelle fois de trouver cette couleur de yeux peu ordinaire, voir même un peu troublante.
Le suspect ne perdit pas beaucoup de temps à retrouver sa contenance. Lui adressant un sourire aimable, il lui répondit d'une voix chaleureuse, sans se laisser décontenancer par cette interpellation surprise.

Plusieurs choses passèrent par l'esprit de la milicienne.
D'abord : il ne paraissait pas alarmé par sa présence... Etait il habitué aux contrôles ?  Ou ne se doutait il pas que sa présence ici, face à lui, n'était pas un simple prétexte pour entamer la conversation ?
Puis ce sourire et cette voix claire, cette volonté de collaborer sans faire de vague... Etait ce un petit jeu ? Si oui, eh bien quel acteur ! Ou essayait il de s'attirer les bonnes grâces de l'Utgardienne ?
Notez bien que pas un instant, Raina ne remit son jugement en doute...
Et bien lui en prie, car la suite n'allait que confirmer qu'elle venait là de faire une touche, et pas des moindre.

Adrian Mayr, tel était son nom, ne se leva pas. Tout dans son attitude semblait parfaitement pacifique. Il ne tremblait pas, n'hésitait pas, et était de toute évidence un bon orateur. Mais s'il pensait certainement que cela l'aiderait à être disculpé de tout soupçon, en vérité, chaque mot et attitude ne faisait que renforcé un peu plus le regard perçant que posait la garde sur lui.
Amaranthis, même si on ne peut pas se l'avouer tout haut, ce n'était décidément pas un bon point pour faire changer d'avis l'Utgardienne.
Si tôt, l'homme chercha a se décharger de toute responsabilité. Il prétendit qu'il venait d'acquérir cette boîte, restant vague à ce sujet, et qu'il ignorait ce qu'elle pouvait contenir jusqu'à l'avoir ouverte. Il marqua alors une pause, et une expression résignée vint assombrir ses traits qu'il avait pourtant eu si charmants jusqu'ici.
Il finit par lui tendre la cassette, et sans hésitation ou délicatesse, elle s'en empara si tôt d'une main ferme. Sans perdre de temps, elle l'ouvrit. Mais elle n'eut pas même le temps de baisser les yeux dessus que déjà l'homme lui avouait tout le contenu de son butin. Raina ne put réprimandé une petite expression de surprise... Et encore fallait il être attentif pour la déceler.

Voila qui n'était pas courant, qu'un suspect passe aux aveux si vite... Et pour le coup, ce qu'elle avait prit pour une simple histoire de contrebande ou de larcins prenait bien soudainement une tournure bien plus importante... mais aussi bien plus intéressante !

La jeune femme bloqua un instant, clignant des yeux face à son interlocuteur. Mais elle se reprit bien vite, arborant à nouveaux des traits sévères. D'une voix pleine d'autorité, elle s'adressa à son suspect désormais plus que confirmé.


- Eh bien, Adrian Mayr, c'est bien cela ? Restez assis, et ne vous avisez pas de bouger le temps que je constate par moi même le contenu de cette fameuse boîte, que vous auriez acquérit par le fruit du hasard...

Il y avait un petit timbre très acerbe déjà dans la fin de sa phrase. Il fallait dire que, d'une part, Raina n'était pas réputée pour être très diplomatique, et avait plutôt tendance à prendre facilement les gens de haut. Mais aussi, et ça il l'ignorait, l'échange de cette fameuse boîte, elle y avait assister. Et il n'avait pas eu l'air mécontent de devenir son propriétaire.
Suspect, vous dit elle !

Toujours était il que la milicienne s'accorda, sans gêne aucune, de le détailler une nouvelle fois de la tête aux pieds. Ne croyez pas à une curiosité féminine, envers un Amaranthis de toute évidence bel homme, comme pour ravir ses yeux et son orgueil. Raina n'était pas ce genre de femme... Non, elle, elle évaluait ses chances si grabuge il devait y avoir. Elle était bien convaincue de sa force et de sa technique... Elle était loin d'être la guerrière qu'elle souhaitait devenir, et beaucoup la surpassait en force et ce sans avoir suivit l'entraînement rigoureux qu'elle s'imposait, mais c'était toujours bien de savoir à quoi s'attendre avant de se retrouver confronter à un adversaire. L'homme était grand et mince, et s'il était gracieux, il ne paraissait pas être une menace immédiate en cas de litige. Elle s'attardait d'avantage sur ses poches et ses mains, à la recherche d'une éventuelle arme pouvant poser problème... C'est alors qu'elle remarqua une fiole où il restait encore une fin de breuvage inconnu à la couleur sombre.
La demoiselle fronça un peu plus les sourcil, et désignant le récipient du menton, elle ne tarda pas à demander.


- C'est quoi ça ?

Elle fronça un peu le nez, comme pour exprimer son mécontentement et sa méfiance quant à son interlocuteur, et à nouveau, elle le transperça d'un regard noir.

- Je vous déconseille vivement de mentir... Et plus encore de bouger ne serait ce que d'un pouce. Je vous écoute...

La cordialité n'aura décidément pas fait long feu...
Mais bon, curiosité oblige, et vu que cette drôle d'interpellation prenait de plus en plus d'ampleur et de tournures différentes, Raina finit par baisser les yeux sur le contenu de la caissette, non sans un dernier regard qui se voulait dissuasif envers Adrian.

Les première feuilles n'avaient qu'un intérêt superficiel. Ils traitaient de maladie et de remèdes, et elle n'en avait franchement que faire, d'autant qu'elle n'était pas forcément très douée en lecture et que les éplucher toutes entières lui aurait prit un temps fou dont elle ne disposait pas pour l'heure. Elle les parcouru à la diagonale, et c'est presque déçu qu'elle les repoussa finalement, ne leur trouvant rien d'illégale à reprocher à l'Amanranthis.
Les suivantes, en revanche... Aucun doute de permis. Le cachet du conseil prônant sur les documents, il apparaissait déjà comme une évidence que leur présence, hors des archives, étaient le fruit d'un vol et d'un commerce par le marché noir des plus réprimandables. De les avoir seulement en sa possession risquait de coûter cher à l'apothicaire, qui lui semblait à présent bien insouciant au vue de la gravité des pièces qu'il venait de lui fournir.
Les yeux s'arrondissant quelque peu sous la stupeur, elle en déplia une, puis deux feuilles, les parcourant rapidement pour en saisir l'essentiel...
Et a vrai dire, elle n'en compris pas un traître mot... Mais elle saisit tout de même qu'il s'agissait là de documents prohibés, faisant mention d'expériences ou de « je-ne-sais-pas-quoi » médical, hautement interdit par la loi.
Abasourdie, la jeune femme, papiers en main, elle désigna à son interlocuteur, sa voix se durcissant comme si de suspect, il venait de passer à criminel.


- Vous pouvez m'expliquer comment un apothicaire Amaranthis se retrouve, par erreur, en possession de documents illégalement sortis des archives de Claircombe, et qui plus est, des documents faisant mention de pratiques hautement interdites, confidentielles et plus que sévèrement puni par la loi depuis bien des années ?

L'on sentait la colère lui monter au nez. La jubilation d'avoir eu raison, et même de se trouver dépassée par l'ampleur de sa trouvaille, était quant à elle plus difficile à détecter.
Les reposant sèchement – mais soigneusement – dans leur boîte, Raina s'empara précautionneusement, du bouts des doigts, du petit sac qui en tapissait le fond.


- Et ça alors ? Vous pouvez me dire ce que c'est ? Ou vous allez encore prétendre que vous n'en savez rien et que ça vous ait tombé du ciel sans prévenir ?

Elle le lui mit limite sous le nez, ses prunelles noires plantées dans l’émeraude du jeune homme.
Beaucoup de questions, auxquelles il allait maintenant devoir répondre...
Adrian Mayr
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Lun 2 Nov - 11:51
S'aviser de bouger était bien la dernière chose qu'Adrian comptait faire à l'instant. Nul besoin de lui demander deux fois de coopérer, n'ayant aucune envie de prolonger ce malentendu très mal engagé pour lui. L'apothicaire se rappela que la garde traitait avec tout type de personnes, venant d'horizons différents et de caractères plus ou moins tempétueux, il était donc normal que des avertissement soient donnés quant à la coopération. Bien sur, il devinait également que la jeune femme devait avoir fort a faire, aux vues de sa taille et son physique naturellement raffiné. Cette prestance innée, ponctuée par son comportement militaire donnait un tableau des plus inhabituel. Adrian manqua de sourire en y pensant, mais il réprima rapidement cela au profit d'une expression neutre, un peu "amicale" tout de même.

Elle l'interpella alors sur la fiole presque vide, évidemment. Il allait vraiment falloir qu'il perde cette habitude de prendre ses médicaments aux yeux de tous, se valant presque à chaque fois une remarque ou une question. Par la présente, c'était d'autant plus problématique qu'il n'était pas en odeur de sainteté aux yeux de la jeune Milicienne. Restant sur de lui cependant, Adrian n'avait nulle raison de mentir au sujet de la fiole, étant donné qu'au moins celle-ci était on ne peut plus légale. Il prit la fiole à nouveau dans sa main et joua distraitement avec, ne détachant pas son regard de son interlocutrice.


"Ceci ma dame est une simple décoction de plantes aux vertus apaisantes, bien que sa couleur rappelle je vous l'accorde un mélange de Lotus Noir. Je vous assure que rien n'est illégal dans cette préparation."

Il ne tergiversa pas plus sur le sujet, ce n'étais pas la peine, car déjà la jeune femme commençait à scruter la boite. Le ton montait visiblement, raison de plus pour qu'Adrian redouble de calme et de patience. L'apothicaire eut presque le sentiment que la sentence tombait au moment ou la garde écarquilla les yeux devant le sceau du conseil. Il était impossible de disposer de ces documents en public, et cela pouvait s'avérer plus grave encore dans le cadre de la profession d'Adrian. Evidemment, il allait devoir de plus amples explications à son interlocutrice, qui le dévisageait d'un regard de plus en plus sombre. Les yeux posés sur lui à ce moment semblaient plus inquisiteurs qu'un bourreau et sa hache. Il remarqua un petit détail qui l'amusa presque : La milicienne était soigneuse, elle veillait à ne rien abimer lorsqu'elle manipulait les documents, ni quand elle les rangea dans la boite, encore une curiosité qui faisait d'elle quelqu'un d'atypique pour la garde de Claircombe.

Adrian ne devait dire que la stricte vérité, même s'il avait presque l'impression que sa culpabilité ne faisait guère de doute actuellement. Le mensonge était un selon lui un raccourcis inutile qui ne sauve les meubles qu'un temps et qui finit par causer plus de trouble qu'il n'y en avait au départ. La jeune femme lui pointa alors devant le visage le sachet...Il l'avait presque oublié...Et il ne savait toujours pas ce qu'il y avait dedans.

Une vague odeur d'écorce et teintée d'une pointe d'agrumes se dégagea très fébrilement lorsqu'elle agita le sachet presque sous son nez. Une odeur qui d'ailleurs était difficilement reconnaissable tant elle était faible, seul l'expérience d'Adrian lui avait permis de la déceler. Il eut un léger mouvement de recul tandis que ces yeux s'écarquillèrent. Il connaissait cette odeur caractéristique, il n'y avait que peu de solutions possible quant au contenant du sachet, et ça n'allait pas arranger ses affaires une nouvelle fois. Il baissa la tête et se massa le front et les yeux d'un mouvement de dépit avant de relever la tête. Il plongea à nouveau son regard dans celui de la milicienne, a nouveau emprunt de calme et d'une certaine forme d'assurance.


"Je ne peux actuellement que supposer ce que contient ce sachet, mais d'après mes suppositions, vous trouverez en regardant à l'intérieur des sortes de graines à la coque marron marbrée de rouge...Ou alors une infusion d'agrume, mais je parierai sur la première option. Evitez d'y toucher s'il s'avère que j'ai raison, car les graines de Ricin peuvent être toxiques selon leur utilisation, et je ne souhaiterai pas qu'il vous arrive malheur. Pour être transparent avec vous, ces graines sont utilisés quasiment exclusivement pour concevoir des poisons..."

Il se racla la gorge et déglutit doucement, ce n'était peut-être pas la peine d'en rajouter une couche sur l'utilisation de ces graines, il aurai très bien pu se limiter à dire qu'elles étaient toxiques...Maudit soit cette deformation professionnelle! Adrian marqua une très courte pause avant de continuer son explication.

"Pour ce qui est des documents, je vous ais déjà dit que je n'avais aucune idée du contenu de la boite avant de l'acquérir. Pour être précis, je pensais venir faire affaire avec un marchand qui est venu plus tôt à ma boutique, me proposant des documents médicaux rares, mais légaux je précise. J'ai reçu cette boite en guise de preuve de bonne foi de sa part. Je pense avoir affaire à quelqu'un qui croit que je suis peu scrupuleux de la loi, ou bien à un concurrent qui cherche à se débarrasser de moi. Je comptais restituer la boite aux autorités dans les plus bref délais..."

Evidemment, c'était toujours facile de prétendre qu'on était de bonne foi et qu'on "allait le faire", une fois pris la main dans le sac. Mais malheureusement Adrian disait la vérité, et il croisait les doigt pour que la jeune femme au regard sombre comprenne. En son fort intérieur, il maudit la réputation d'escroc que pouvait avoir son peuple, à commencer par son géniteur.
Raina Visenrov
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Jeu 5 Nov - 2:39
Raina demeurait statique, brandissant au nez de l'apothicaire le sachet qu'elle venait de découvrir. Son regard était dûr, perçant et alerte. C'était une expression très habituelle chez elle. Il fallait dire que sa petite taille, son jeune âge, et même le seul fait qu'elle était une femme avait tendance à discréditer un peu son statut d'autorité aux yeux de la plupart. C'est pourquoi elle adoptait toujours une attitude ferme et quelque peu agressive, comme si cela avait le pouvoir de dissuader ses interlocuteurs de remettre en question ses capacités de garde. Et puis, avouons le, elle n'était pas d'un naturel franchement doux ou amical.
Bien convaincue qu'elle avait raison, car trop de preuves commençaient à s'accumuler contre lui, la jeune femme ne laissait une chance à l'Amaranthis de s'expliquer que par pur courtoisie, et pour le plaisir de le voir se décomposé au fil de son interrogatoire. Bien décevant, car l'homme restait d'un calme sidérant au vu de la situation dans laquelle il se trouvait plongé.
Déconcertant...

Baissant vivement ses prunelles sombres sur la main d'Adrian qui s'agitait distraitement, remuant la fiole et faisant danser la fine dose restante du liquide foncé, Raina eut un mouvement de raideur, comme s'attendant à se faire attaquer à tout instant. A cette instant, elle réalisa qu'aucune de ses mains n'étaient plus libre, et qu'au moindre pépin il lui faudrait abandonné soit le sachet, soit la caissette pour pouvoir ne serait ce que se défendre. Fâcheux... Mais fort heureusement, le jeune homme ne semblait nullement avoir l'intention de s'en prendre à elle. Après tout, il était relativement coopératif depuis le départ... Ce qui n'était pas forcément des plus malins au vue de ce qu'elle tenait en main et avait vu... Mais au moins n'aurait elle pas à lui courir après, et il n'aurait pas à souffrir de plusieurs contusions.
Enfin, pour l'heure... Méfiance est mère de sûreté. Il n'avait peut être pas l'air d'être un fin combattant, mais allez savoir ce dont un Amaranthis était capable.

Raina releva ses yeux sur lui, une petite moue fâchée sur les lèvres.
Il se montrait, encore une fois, très poli et calme. Cela commençait à irriter un peu l'Utgardienne, qui ne trouvait pas toute la satisfaction qu'elle aurait espéré de son interpellation, prit en flagrant délit. Ne se rendait il donc pas compte de la gravité de ses gestes ? De ce à quoi il encourait si elle allait au bout des choses et qu'il ne trouvait pas vite de quoi se disculper ?
Foutu Amaranthis... Ils se croyaient vraiment au dessus de tout.
Raina leva les yeux au ciel à sa réponse quant à la nature de sa décoction. Pour être honnête... Elle n'y connaissait vraiment pas grand chose en potions et ingrédients. Feu sa belle-mère, qui était guérisseuse, avait bien tenté de lui enseigner deux ou trois choses, mais la jeune Utgardienne s'était avérée bien peu assidue dans son apprentissage en la matière. Et si vite appris, si vite oublié. Il fallait dire qu'elle avait toujours pensé que ce domaine ne lui serait jamais d'une grande utilité et avait préféré se consacrer aux combats.
Mal lui en avait prit... Elle s'en mordrait peut être quelque peu les doigts aujourd'hui.


- Bah voyons, et qu'est ce qui me dit que vous dites la vérité ? Que ce truc est bel et bien légal et n'est pas dangereux, hein ?

Il semblait sincère... Mais depuis quand pouvait on croire les gens sur parole ? Et qui plus est, un Amaranthis ?

La réaction de l'apothicaire face au sachet fit se durcir un peu plus les traits de la jeune femme. Un léger mouvement de recul, suivit d'une mine ennuyée. Le blond semblait de toute évidence deviner (ou savoir?) ce que contenait le petit paquet qu'elle brandissait sous son nez. Et il n'avait pas encore parler qu'elle devinait que ca n'allait pas aller pour régler les ennuies de l'homme. La milicienne, pourtant, gardait le bras tendu vers lui, l'invitant d'un haussement de sourcils à partager son analyse à haute voix.
L'homme reprit bien vite de sa contenance, et à nouveau plein d'assurance, releva ses pupilles émeraudes sur elle.
Enfin, lever était peut être un bien grand terme... Lui assis et elle debout, la différence de taille n'était pas énorme... On devinait aisément que s'il avait été sur ses jambes, il l'aurait surpasser en taille de beaucoup.
Enfin, comme pratiquement tout le monde au final.

Son analyse ne tarda pas à venir. A mesure qu'il parlait, Raina sentait comme un malaise monter en elle. Elle manipulait un sac contenant sans doute des graines... Toxiques ? Bah voyons, comme si son métier n'était déjà pas assez risqué... Maintenant il fallait se méfier des graines...
Louchant sur le sac, elle eut comme une petite moue dégoûtée et l'écarta de sous le nez d'Adrian. Bon, certes, c'était un criminel... Mais tout autant qu'il lui avait dit ne pas vouloir la voir en mauvaise posture (ce qui n'était peut être pas très fino, compte tenu du sort qu'elle était tenu de lui réservé), elle n'avait nullement envie de voir un civil s'effondrer devant ses yeux, empoisonné par une preuve l'accablant.
Eh puis bon, elle ne voulait pas non plus spécialement du mal au jeune homme, contrairement aux apparences...

Il poursuivit, tentant d'expliquer la provenance des documents qu'il venait de lui remettre. Raina reporta son attention sur le blond, le fusillant quelques peu de ses prunelles noires.


- C'est un petit peu facile de dire ça une fois qu'on est prit la main dans le sac.

C'était clairement annoncé cette fois : Oui oui, Monsieur l'apothicaire, vous êtes coupable aux yeux de la loi ! … Enfin du moins, aux yeux de sa représentante, ci présente.
Poursuivant d'une voix sèche, l'Utgardienne n'était pas décidée à lâcher le morceau.


- Votre marchand, là, il me semble assez évident qu'on ne peut pas dire qu'il était vraiment de bonne foi. Je vous ai vu tout à l'heure, et je peux vous dire que ça sentait le coup fourré depuis le début. J'ai peine à croire qu'une personne telle que vous ayez pu vous laisser endormir par un beau discours.

Reproches certes, ton d'une agressivité contrôlée certes... Mais un petit compliment déguisé quand même.
Il fallait dire qu'Adrian semblait être une personne cultivée, intelligente, et au vu de son calme elle était prête à parier qu'il était assez futé. Autant vous dire que sa petite explication n'était pas au goût de la milicienne.
Son allure soignée, son amabilité et son visage serein n'était sans doute pas non plus étranger à cette sorte de conviction de la part de l'Utgardienne.


- Et peut on savoir pour quelles raisons cet homme à juger bon de vous confier l'ensemble de ces choses, sachant leur illégalité ? Des documents officiels et prohibés, par dessus le marché !

Attendant ses réponses, Raina referma la boite et la posa sur le banc, à côté de l'Amaranthis. Non sans vérifier qu'il ne tenterait rien, elle s'intéressa de nouveau au petit sac et en défit les cordelettes. La jeune femme l'ouvrit et découvrit que là encore, l'apothicaire avait été bien inspiré. Il s'agissait bien de petites choses brunes marbrées de rouge. Des graines de... Quoi déjà ?
Curieuse, elle en prit une entre ses deux doigts et la sorti de son emballage pour l'observer de plus prêt.


- Vous aviez raison... Comment avez vous dit que ça s'appelait déjà ?

Pas forcément très malin de le redemander, avouant de ce fait ne pas s'y connaître plus que cela... Mais de toutes façons elle avait déjà bien assez d'éléments à charge contre lui.
Elle laissa la graine retombée parmi ses semblables, remis le sac dans sa boîte, puis s'intéressa à nouveau à la fiole. Maintenant qu'elle avait les mains libres, elle se pencha et posa ses doigts sur le petit récipient, chassant de ce fait ceux de l'apothicaire. Elle observa le restant de mélange de plus près, mais n'osa pas le porter à son nez... Ca ne lui inspirait pas vraiment confiance.
Eh puis c'était surtout un bon prétexte pour récupérer une éventuelle autre preuve contre sa culpabilité.

Ma foi, il semblait bien avoir gagner son séjour en prison, celui-ci.

Relevant son regard noir pour le plonger à nouveau dans le vert clair du sien, Raina aurait presque sourit, sentant que l'interrogatoire prenait enfin la tournure qu'elle avait souhaité lui donner. Cette fois, il aurait sans doute beaucoup plus de mal à garder son sang froid, l'apothicaire Amaranthis.


- Eh bien, Adrian Mayr, je crois qu'on peut dire que vous êtes dans de beaux draps !
Adrian Mayr
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Jeu 5 Nov - 14:15
S'il y à bien quelque chose dont Adrian était sur, c'est qu'il était bel et bien mal engagé dans cette affaire. Il disait la stricte vérité, pourtant lui même avait presque des doutes sur la sincérité de son propos qui ressemblait plus à une excuse de désespoir qu'à une véritable histoire. Manque de chance, il avait été abordé par la milicienne avant d'avoir put lui-même restituer tout cela aux autorités, scenario qui aurai été bien plus à son aise. Tentant tant bien que mal de garder de la contenance, ses mots ne devaient absolument pas dépasser sa pensée, surtout pas lorsque le regard inquisiteur de la jeune femme était braqué sur lui. La fuite n'était de toute façon pas une option, il n'avait aucun doute que la jeune femme, bien que de petite taille, n'aurai aucun mal à le rattraper et à le neutraliser. Il n'avait aucune envie de se retrouvé les mains attachés dans le dos, au sol et à la vue de tous. De toute manière, fuir était un aveu de culpabilité qui ne mènerai qu'à voir apparaitre des avis de recherche placardés partout dans la ville, et il n'y avait pas cinquante apothicaires Amaranthis relativement connus dans la cité…

Il esquissa à nouveau un sourire en entendant les propos de la soldate. "Une personne tel que vous". Voila qui était plutôt flatteur compte tenu de la situation, même si ce "compliment" n'était surement là que pour accentuer l'incohérence de l'alibi d'Adrian. Elle marquait un point, il avait été naïf, poussé par sa curiosité mal placée habituelle. Malgré tout, ce malentendu restait une simple affaire de mauvais timing. Continuant sa stratégie tant bien que mal, Adrian ne ferai rien d'autre que de coopérer. Etrangement, il avait l'impression que cette coopération et l'excès de politesse dont il faisait preuve accentuait la tension de la discussion bien qu'elle limitait dans le même temps les réactions démesurées d'une arrestations brutale.


"Je vous remercie de valoriser ma position sociale, mais vous avez raison, j'ai été bien idiot de penser que j'allais pouvoir commercer avec d'honnête gens, appâté par le gain de nouvelles connaissances, mais croyez-moi, je pensais vraiment faire l'acquisition des documents légaux. Je pense que l'on m'a remis ses documents soit pour me tendre un piège, soit parce que l'on pense que je suis sans scrupule de par mon héritage..."

Tandis qu'il s'expliquait, elle examinait les graines, qui s'avéraient bel et bien être ce qu'Adrian pensait. Il remarqua que la graine que la jeune femme pris dans sa main était encore entière. Pas de risque à y toucher, heureusement, car il l'avait avertit plus tôt d'éviter de prendre les graines dans ses mains. Il s'apprêta à répondre lorsqu'elle rangea la graine pour s'emparer du reste du contenant de sa fiole. Au moins sur ce sujet, il ne risquait rien...Ce produit avait été confectionné par ses soins et, bien qu'Adrian en abuse quelque peu, il était entièrement légal et utilisé à des fins médicales.

Gardant son calme qui semblait inaltérable, Adrian jaugea une nouvelle fois la milicienne. Elle semblait presque dans l'attente de quelque chose...Une rébellion de sa part, un aveu de culpabilité ou bien alors un manque de respect à sa personne lui donnant une bonne raison d'agir ? Il n'aurai su le dire, mais il trouva presque la situation amusante. Presque...Il n'était pas tiré d'affaire non plus, il valait mieux ne pas faire de vagues. Il reprit cependant à la dernière question qu'elle lui avait posé, n'aimant pas laisser ses interlocuteurs sans réponses


"Des graines de Ricin, contenant la ricine, utilisée pour confectionner des poisons...Heureusement pour vous la graine est entière, évitez tout de même de vous toucher le visage pendant la prochaine demi heure..."

Un sourire taquin se dessina sur le visage de l'apothicaire, ce n'était peut-être pas l'heure pour faire de l'esprit, mais quelque chose chez elle l'avait poussé à le faire. Peut-être essayait-il de calmer l'ardeur qui enflammait les yeux de sa futur geôlière...

"Pardonnez moi, l'heure n'est pas à la plaisanterie. Gardez la fiole si vous souhaitez que quelqu'un atteste qu'il s'agit bien là d'un mélange thérapeutique. Quand aux accusations qui m'accable, je suis près à vous suivre sans faire d'histoire. Je connais quelques personnes qui pourront vous dire que je suis de bonne foi, si tant est que cela puisse adoucir votre jugement sur ma personne. Je reste prêt à parier que le vendeur d'épices qui m'a donné la boite n'est plus là, ou qu'il à été remplacé."

Adrian étant quelqu'un d'assez influent au sein de la société Amaranthis et du corps médical, surtout pour son Age. Il se laissa même penser qu'il aurai très bien pu être coupable et s'en sortir indemne en jouant de quelques corruptions et autre demande de service aux nombreuses personnes lui étant redevable. N'étant pas coupable et n'ayant pas envie de mettre de l'huile sur le feu, il rejeta cette idée en bloc. L'abus de pouvoir était tentant, surtout pour ce sortir de situations délicates, mais son passé lui avait également appris que l'on finit toujours par se faire rattraper par les exactions que l'on commet. Étrangement, il n'avait pas non plus envie de décevoir son interlocutrice en basculant dans mensonges et tromperie, il lui devait d'être honnête.

Il espérait en tout cas que le marchand avait bel et bien détalé, prouvant en partie qu'Adrian n'était pas forcément auteur du méfait, mais bel et bien victime de celui-ci.
Raina Visenrov
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Jeu 5 Nov - 23:16
Quel beau parleur celui-là... Il commençait vraiment à l'agacer. Il poursuivait son petit discours, poli et aimable, comme s'il n'avait pas à être inquiété en quoi que ce soit avec cette situation. Elle avait les preuves en mains de sa culpabilité, bon sang ! Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez cet homme, à la fin ? Et voilà qu'il parlait de position sociale, allons bon. Comme si elle en avait quelque chose à faire, qu'il soit riche ou pauvre, elle ne faisait pas de différence quand il s'agissait de criminalité. Qu'il lui vienne seulement la bonne idée d'essayer de la soudoyer, et il serait vite reçu !
Bon, peut être qu'elle cherchait aussi un bon prétexte pour une arrestation plus... Spectaculaire ? N'oublions pas que la jeune femme était pleine d'ambition, et pour gravir les échelons et accomplir son rêve de gloire, il ne lui serait pas d'un grand secours de s'en tenir à des civils coopératifs...
Non et vraiment, son petit côté bien propre, bien soigné, lui donnait des airs supérieurs... Le bel homme au langage poli et délicat, qui ne manquait pas de rappeler à la terre entière qu'il était riche et cultivé, bien implanté dans la société... Que c'était irritant !
Mais aussi, et surtout : c'était un Amaranthis... Donc forcément une personne détestable et peu fréquentable.

Grinçant un peu des dents de le voir si détendu compte tenu de tout ce qu'elle venait de découvrir, Raina commençait à se dire qu'il ne l'a prenait pas vraiment au sérieux. Perdant quelque peu patience, et souhaitant le titiller un petit peu dans son ego, elle répliqua d'une voix sèche sans même prendre le temps d'y réfléchir :


- Ah ça pour être idiot.. !

L'Utgardienne s’étonna elle-même de l'irritation évidente dont elle faisait preuve. Mais comme elle n'était pas du genre à revenir sur ses paroles, elle ne baissa pas pour autant les yeux. Au pire, qu'allait il faire ? Il se mettrait juste un peu plus dans l'embarras.
Et au final, c'était assez vrai. Mettons qu'il ne mentait pas (et tout le monde sait que les Amaranthis sont les rois du mensonge!), ne s'était il pas fait rouler dans la farine, de toute manière ? Qui a idée d'accepter une boîte offerte par un parfait inconnu sans en vérifier la contenance avant toutes choses ? Et était il aller trouver les autorités ? Non, c'était elles qui étaient venus à lui... Et consommer cette fiole, à la vue de tous, était ce bien malin, ça aussi ? Non, bien sûr que non.
Que les hommes pouvaient être stupides parfois... Belle tête, beau parlé, mais pas grand chose dans la cervelle en fin de compte.
Mais bon, ce n'était pas le propos puisque, de toute façon, Raina n'était pas bien convaincue qu'il eut vraiment ignoré ce qu'il acquérait, ni de sa bonne foi lorsqu'il disait vouloir restituer ces objets dans les plus brefs délais.

Bref, finalement, l'apothicaire répondit à sa question, lui redonnant le nom des graines empoisonnée qu'elle venait de manipuler. Et là, surprise... Ce fut le tour du blondinet de taquiner la jeune femme, qui releva sur lui des yeux stupéfaits tant elle ne s'y était pas attendu.
Que dire ? Il lui avait effectivement dit, un peu plus tôt, d'éviter de toucher les petites boules se trouvant dans le sac. Toute concentrée dans son enquête et sa bouderie, Raina en avait oublié sa consigne. Pas très futé non plus, avouons le à voix basse...
Ca n'empêchait pas qu'elle trouva la pique de son interlocuteur des plus vexantes et elle le lui témoigna d'un regard noir et féroce, sourcils froncés et moue boudeuse, se mordillant légèrement la lèvre inférieure comme pour chercher à se contenir de lui passer l'envie de se moquer d'elle.
Il s'excusa presque immédiatement, mais le mal était fait. Se redrassant presque instinctivement, l'Uthgardienne chercha à se faire plus grande, plus imposante, plus impressionnante qu'elle ne l'avait été. Le laissant finir ce qu'il avait à dire, elle ruminait intérieurement, tâchant de garder en tête, sans paniquer pour autant, qu'elle venait de manipuler un poison à main nu.

A nouveau, l'apothicaire se montrait conciliant, acceptant de la suivre avant même qu'elle ne lui en ai donné l'ordre (que c'était agaçant!), et ne manqua pas de placer un nouvel fois qu'il avait des contacts pouvant attester qu'il était un honnête et droit commerçant, blablabla...
Levant les yeux au ciel, et poussant un soupire témoignant d'une irritation non dissimulée, la milicienne se saisit du bras d'Adrian et l'intima d'un geste à se lever.


- Oui oui oui, on l'aura compris. Ce n'est pas de votre faute, vous êtes quelqu'un d'irréprochable, la malheureuse victime d'une mauvaise farce... En attendant, c'est en votre possession que se trouvait tout ceci, donc jusqu'à preuve du contraire, ce sera vous qui en paierez le prix !

Maintenant qu'il était debout face à elle, difficile de nier une grande différence de taille entre eux deux. Elle lui arrivait un peu en dessous du menton, ce qui froçait Raina à lever la tête pour s'adresser à lui. Ce qu'elle pouvait maudire être petite... Bref, en apparence, elle ne se démontait pas, et tenait fermement le bras de son prisonnier.
La milicienne récupéra alors les effets personnels plus tôt confisqués, y rangeant la fiole qu'elle venait également de saisir. Puis elle entraîna Adrian avec elle, tâchant de passer le plus à l'extérieur possible de la foule.
Mais foule, ce matin là, il y avait. Et l'agitation avait beau ne pas être perturbée par quelques scélérats accomplissant leurs méfaits, il n'empêchait un certain tumulte, un brouhaha évident et des bousculades involontaires qui manquaient, à plusieurs reprises, de séparés les deux protagonistes.

Une fois encore, agaçant de s'avouer que l'Amaranthis avait raison. Dans son empressement de coincé Adrian, Raina en aurait presque oublié le receleur qui avait été en premier en possession de la cassette. Pourtant, il aurait été intéressant de les coincés tout deux. Pour sûr, cette histoire aurait pu faire parler d'elle...
Mais la jeune femme, elle aussi, était presque convaincue qu'il aurait prit la poudre d'escampette avant qu'elle n'ait pu retrouver son échoppe.

Tirant l'apothicaire au travers la foule, resserrant sa prise lorsqu'elle sentait qu'elle risquait de le lâcher, elle l'entraîna jusqu'à l'étale sur laquelle elle l'avait vu s'arrêter un peu plus tôt. Elle resta à distance : mieux valait, s'il était encore là, que le marchand ne les repère pas.
Or, et comme ils s'y étaient tout deux attendus, l'homme ne s'y trouvait plus. Déçue, l'Utgardienne commença à scruter la foule, avec le vain espoir de l'y apercevoir.


- Le voyez vous quelque part, votre marchand ?

Elle était obligée de parler fort pour se faire entendre au milieu de cette place noire de monde. Tirant sur son bras, elle retourna son regard perçant sur lui.

- Ca pourrait aider vos affaires que le retrouver... Continuez de chercher, je vais questionner cette jeune femme.

Sans le lâcher d'un centimètre, l'Utgardienne s'avança vers l'étale, où une jeune et bien jolie blondinette aux joues roses s'occupait de réorganiser ses fournitures en attendant un nouveau client. Raina s'éclaircit la voix pour signaler sa présence. Toute volontaire et souriante qu'elle était, la charmante donzelle sembla se décomposer en voyant la tenue officielle qu'arborait fièrement la milicienne.

- Je.. Oui ? Bonjour... Que... Que puis-je faire pour vous, Madame ?

Allons bon... Madame...

- Bonjour, Mademoiselle. Je suis à la recherche d'un homme travaillant certainement pour votre échoppe. Il était là un peu plus tôt, à ce comptoir, avant vous.

La jeune fille, bien que ravissante et lumineuse, resta perplexe, clignant des yeux en la regardant. Pas un mot ne sortait de sa bouche, comme si elle ne comprenait pas l'objet de sa requête. Raina s'agita, perdant patience. Qu'est-ce qu'ils avaient tous à la contrarier comme ça, de bon matin ? Etait elle simplette, celle-ci ?
Fronçant les sourcils et avec un soupire d'impatience, elle tira la bras d'Adrian pour le forcer à faire un pas vers le comptoir. Elle désigna la caissette qu'elle tenait dans l'autre main.


- L'homme que je cherche aurait offert cette boîte, à celui-ci.

Et à « celui-ci », elle donna un petit coup de menton en direction de l'apothicaire.
Allez savoir si elle le reconnaissait ou si elle trouvait le bel Amaranthis fort à son goût, toujours était il que la jeune marchande retrouva le sourire – mais malheureusement, pas la voix – en tournant ses prunelles bleutées en direction de l'homme que lui désignait Raina.
Bon, est-ce qu'elle allait enfin se décider à parler, cette petite sotte ?
Adrian Mayr
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Ven 6 Nov - 10:58
Evidemment, ça n'allait pas se passer simplement, rien de surprenant la dedans tant la situation était cocasse et ne jouait pas en la faveur d'Adrian. Lorsque la milicienne lui enserra le bras pour qu'il se lève, il accompagna le mouvement pour ne créer aucune résistance. Surplombant la jeune femme, Adrian garda le minimum de distance possible malgré l'étreinte pour éviter d'accentuer le contraste de tailles entre la soldate et lui. Il se doutait qu'il ne devait pas être amusant tout les jours d'être de la garde et de petite taille. Il n'avait cela dit que peu de doute sur le fait que la jeune femme savait malgré tout remettre à sa place tout gros dur se jouant d'elle. La poigne ferme qui étreignait le bras d'Adrian en témoignait. Malgré son air déterminé, voir agacé et cette mine inquisitrice, Adrian sentait qu'elle n'abusait pas de sa position judiciaire pour le rabaisser, chose qu'il appréciait. Elle ne faisait que son travail après tout. Lorsqu'il soignait quelqu'un, Adrian procédait de la même façon, il prenait garde à ne pas brusquer ses patients sous couvert d'être décisionnaire de la marche à suivre.

Entrainé dans la foule, Adrian ne quittait pas des yeux la jeune femme, ne souhaitant pas qu'ils se retrouvent séparés par un mouvement de groupe, le malentendu étant déjà bien assez grand pour qu'il ne passe pour un fuyard. Pendant qu'ils marchaient, il se maudissait intérieurement de ne pas avoir été plus lucide. La mauvaise réputation de son peuple était parfois pesante, même si Adrian n'était pas quelqu'un de foncièrement bienveillant avec les gens, se contentant de faire son travail et rien de plus, il essayait tout de même de faire les choses dans les règles. Il faut dire que la démonstration punitive dont il avait été témoin s'avérait une leçon qu'il n'était pas près d'oublier. Perdu quelque peu dans ses pensées, il fut tiré de ses rêverie par la soldate, concernant le marchand.

Adrian fit un non distinct de la tête en fermant les yeux en signe de résiliation. Bien évidemment, il n'y avait plus l'escroc de marchand qui avait roulé dans la farine l'Amaranthis. Invité à chercher, il sonda la place du regard, n'y trouvant guère plus d'indices sur une éventuelle trace du malandrin qui s'était joué de lui. Bon gré mal gré il accompagna la milicienne qui ne consentirait pas à le lâcher quitte à l'emmener directement dans les geôles de la ville. Il porta son attention sur la jeune femme que Raina interrogeait. Blonde, au gout des tendances et souriante, un air un peu bête figé sur le visage. Tout ce qu'Adrian pouvait détester…Un détail accrocha tout de même son attention. La marchande s'était raidie à l'idée de voir approcher une représentante de la garde, perdant un instant la contenance et le charme qui faisait surement sa popularité. Le fait qu'elle se mue dans un silence gênant ne faisait qu'accentuer la fausse note du tableau. Adrian sentit qu'il devait se rapprocher lorsque l'étreinte de la milicienne le ramena à la réalité. Lorsqu'elle le désigna, la marchande fixa Adrian. Il y avait quelque chose qui lui faisait dire que la prétendue simplette n'était pas si idiote qu'elle n'y paraissait.

Le mutisme face à la garde n'était pas discret certes, mais il avait le mérite d'exister et verrouillait toute bévue qu'aurai pu faire la marchande. Adrian soupira un instant, il allait devoir ruser, mais aussi être clair dans ses intentions, sinon il se réveillerait en prison avec une contusion au crane sans avoir eu la chance de s'exprimer. Il fit un mouvement vif du bras que la milicienne tenait fermement. Même s'il l'avait voulu, la vigilance de la milicienne semblait sans faille tant la prise s'était resserrée instantanément. Adrian ne souhaitait pas se libérer, il avait voulu capter le regard de la soldate. Il la fixa intensément pendant une petite seconde, se détournant légèrement de l'échoppe pour adresser un très vif clin d'œil, gardant une mine sérieuse. Difficile de sous entendre "Par pitié faites moi confiance et n'intervenez pas" avec un simple clignement d'œil, mais tout geste suspect aurait été trop indiscret. Il misait tout sur le fait que la milicienne, qui semblait avoir un peu plus de matière grise que certains de ses confrères, comprenne qu'il n'avait nullement l'intention de se jouer d'elle. Il prit la parole de son ton le plus Amaranthis qui soit, emprunt d'une grande arrogance.


"Allons allons, vous voyez bien que vous effrayez cette pauvre demoiselle qui ne demanderai qu'a nous aider, ou sont passés vos manières?"

C'était maintenant, quitte ou double. Arborant son meilleurs sourire, il se pencha en avant et invita la tenancière à faire de même. Il lui chuchota à l'oreille quelque chose, faisant sourire la blondinette, d'un rire vraiment irritant d'une dame qui aime être courtisée…Elle lui chuchota également quelque chose, puis se recula en se mordillant la lèvre inferieur, ponctué par un regard étrangement lubrique. En se reculant, Adrian la salua de la tête et se tourna pour ne plus avoir en vue l'échoppe.

"Ma dame, si vous souhaitez coincer les véritables criminels, il va falloir que vous croyez ce que je vais vous dire...Pourrions nous quitter ce lieu au profit d'un endroit plus calme? Et tant qu'a faire, serait-ce impoli de ma part de vous demander votre nom?"

Adrian esquissa un sourire, plus sincère que celui qu'il avait adressé à la marchande, tandis qu'il regardait sa geôlière. En fin de compte, derrière son regard sombre, la jolie garde ne l'avait jamais brutalisé inutilement, ni ne lui avait manqué de respect. C'était un bon point, car il n'en était pas toujours de même lors d'interventions judiciaires. Bien entendu, quand il parlait d'endroit plus calme, il aurai préféré une table discrète dans une taverne plutôt qu'un avant poste de la garde ou autre cellule, mais il ne se faisait aucune illusion. Au moins, il avait maintenant peut-être une chance de faire tourner les choses en sa faveur. L'apothicaire n'avait guère envie de faire durer le mystère, mais il se devait de faire de la rétention d'informations dans un endroit aussi peuplé.
Raina Visenrov
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Ven 6 Nov - 12:53
Quelle pouvait être sotte, cette marchande ! Elle lui faisait perdre un temps précieux, en gardant le silence, papillonnant presque devant son prisonnier. Ce que ce genre d'attitude pouvait l'agacer ! Ce genre de personne, aussi... L'envie subite de secouer la jolie jeune fille tordait le ventre de la milicienne. Elle rêvait de lui crier : « Bécasse ! Crois tu vraiment que tu puisses tout miser sur ta beauté naturelle ? N'as tu pas envie d'être plus qu'une jolie chose dont ces messieurs pourraient disposer à leur guise, à raison d'un sourire ? ». Mais surtout, ne se rendait elle pas compte qu'elle avait face à elle une représentante de la loi, et que ne pas répondre risquait de la mettre en une fâcheuse position, elle aussi ?
Une idiote, voilà ce qu'était la charmante blondinette qui n'avait pour ainsi dire d'yeux plus que pour l'apothicaire.
En vérité, vous l'aurez compris, loin d'être stupide, la petite écervelée gagnait surtout du temps en jouant la comédie de la parfaite petite imbécile. Mais Raina n'était dans la garde que depuis un peu moins d'une année, et si elle était sans doute plus maligne que certains de ses congénères, elle réagissait souvent aux nerfs sans vraiment voir qu'on se jouait d'elle. Il fallait dire que le beau minois de la demoiselle avait vite lieu de la faire passer pour innocente, en plus de cela.

Un mouvement d'Adrian la fit se raidir. Refermant d'un seul coup davantage sa prise, craignant qu'il ne tenta de se libérer, la milicienne tourna un regard assassin vers son prisonnier, prête à lui asséner un bon coup de boîte dans le visage s'il essayait la moindre chose. Or, l'Amaranthis ne bougeait pas d'un pouce, et de surcroît, planta ses prunelles vertes claires sur elle. Raina lui répondit d'un regard interrogateur, se demandant bien ce qui pouvait lui prendre de la regarder ainsi si formuler mot. Il resta ainsi quelques instants, qui semblèrent durer une éternité à la demoiselle qui commençait à ses poser bien des questions, et se sentir quelques peu mal à l'aise par ce regard assuré qu'il lui lançait.
Une fois encore, elle se fit la remarque qu'il n'était pas courant de croiser une personne avec de pareil yeux. Ce devait sans doute être son grand point fort envers la gente féminine.
Puis, l'apothicaire se détourna quelque peu, comme pour se dissimuler de l'étale, et donc de la blondinette qui les dévisageait tout deux, tour à tour. Elle devait elle aussi se poser bien des questions.
Adrian, alors, lui adressa un léger clin d’œil.
Comment dire.. ? Raina ne sut si elle sentit le sang lui monter aux joues... ou à la tête ! Prise de surprise, elle cligna des yeux plusieurs fois, perplexe, dévisageant son interlocuteur sans comprendre ce qui pouvait bien lui prendre subitement. Se sentait il pousser des ailes, tout ragaillardit par l'intérêt évident de la marchande pour sa personne ?
Avouons nous le... Raina crut d'abord qu'il cherchait à lui faire un petit numéro de charme. Pas très douée pour déceler ce genre de chose, la milicienne pourtant était habituée à ce genre de stratégie de la part de malfrats et autres bons hommes se croyant tout permis. Pourquoi ? Eh bien, elle n'était pas vilaine, malgré son caractère bien trempé et militaire, et jeune de surcroît. Mais aussi parce que les femmes du genre de la marchande avaient tendance à véhiculer une mauvaise opinion chez les hommes de l'ensemble de la gente féminine. Comme si un clin d’œil et un sourire suffisaient à endormir toute vigilance et faire vriller n'importe quelle fille, qui se mettrait instantanément à glousser...
Mais bon, là pour le coup, l'attitude inattendu d'Adrian eut mérite de la déstabiliser un instant, et elle ne sut pas bien comment réagir. Lui rappeler verbalement sa position de prisonnier ? Lui en donner la leçon d'un bon coup dans le menton ? Perplexe, elle cligna plusieurs fois des yeux en signe d'incompréhension.

Ce qui laissa tout loisir à l'Amaranthis de mettre son plan à exécution et ce ne fut qu'alors que la milicienne comprit qu'il lui intimait en vérité de lui faire confiance et de le laisser agir.
Un peu gênant, non ?
Muette et sans bouger d'un fil, Raina observa le bel homme jouer de son charme sur la marchande. Il se pencha, et elle ne se fit pas prier pour en faire de même. Leur échange demeura un mystère pour la jeune femme qui se trouvait un peu vexée par le malentendu évident dont elle venait de faire preuve, et d'autant plus agacée par l'attitude roucoulante des deux protagonistes devant elle. La blondinette gloussa aux propos de son courtisant, visiblement bien heureuse et désireuse de plaire à son coup de cœur du jour. A son tour, elle vint chuchoter à son oreille, et Raina eut un léger mouvement mal à l'aise, ponctuer d'une exaspération à peine visible dont elle n'était pas prête de se défaire. Même arrêter, il ne se gênait pas pour faire du rentre dedans à la première petite bécasse venu, celui-là. Et bécasse, c'était peu dire, car l'attitude de la gracieuse demoiselle avait ce quelque chose des plus affligeant à qui était extérieur à la scène. En tout cas, on pouvait dire que son charme avait un effet bœuf sur elle...
Le pouvoir captivant de ses beaux yeux verts, pensa-t-elle...

Finalement, l'apothicaire se redressa en salua la blondinette qui semblait des plus ravie. Puis se détournant de l'étale, il s'adressa à la milicienne qui le fusillait d'un regard réprobateur sans piper mot.
Heureusement, ce qu'il dit eu mérite de ne pas attiser un peu plus la vexation de la garde, qui n'eut qu'un soupire à répondre. Les véritables criminels, allons bon... Pour l'heure, il était le seul et unique coupable. Il lui formula alors deux requêtes : s'entretenir tout deux dans un endroit plus calme, et connaître son nom.

Raina demeura un instant de plus silencieuse, comme sondant les intentions de son interlocuteur du regard. Préparait il un sale coup ? Ou était il réellement coopératif à ce point ? Remarquez, c'était tout dans son intérêt de l'aider à coincer les propriétaires initiales de cette boîte...
Avisant une ruelle, se trouvant au côté d'une taverne non loin, Raina finit par entraîner son « compagnon de fortune » pour s'y enfoncer quelque peu. Elle ne prit pas la peine de jeter ne serait ce qu'un regard de plus à la marchande, encore toute transi d'amour sur le bel homme dont elle venait de faire connaissance.

Alors qu'ils se faufilaient au travers la foule, quelque peu boudeuse, la milicienne, sans regarder son prisonnier, lui demanda, visiblement piquée de curiosité :


- Eh bien, on ne perd pas une occasion à ce que je vois... C'est bien les hommes ça... Qu'avez vous bien pu vous dire pour qu'elle succombe à votre charme de la sorte ?

Arrivés à destination, elle se planta face à Adrian, sa contrariété très visiblement accrue par le précédent échange dont elle avait été témoin.
Il était vrai qu'elle ne s'était pas présenter... Mais à sa décharge, elle ne le faisait pour ainsi dire jamais. Elle aurait bien envoyé paître le jeune homme qui n'avait de cesse de l'irriter, mais puisqu'ils semblaient tout deux partis pour passer encore un bout de temps ensemble...


- Impoli, non. Pas d'un grand intérêt, en revanche... Mais bon, puisque vous semblez ne pas chercher à me rendre la tâche plus compliquée... Raina Visenrov, garde de Claircombe, de sang Utgardien.

Elle lâcha le tout comme une information des plus futiles.

- Satisfait ? Pouvez vous maintenant en venir aux faits, et m'expliquer le pourquoi il vous est nécessaire de faire tant de mystères ? Ou peut être préférez vous qu'on aille d'abord prendre un verre, ou mieux encore, que je vous laisse à votre rendez-vous galant ?

Bien sûr, la dernière phrase était dit d'un ton parfaitement ironique. Contrôler son humeur n'était pas non plus le fort de Raina, et ses mots trahissaient une vexation et exaspération certaines. Elle accentua le tout d'un regard sombre planté bien droit dans ses prunelles émeraudes qui avaient papillonné l'instant d'avant
Il fallait dire que ce qui semblait être une simple arrestation d'un suspect en possession de quelques petites choses de contrebande prenait une tournure à laquelle elle ne s'était pas vraiment préparée. Et elle ne trouvait pas vraiment dans sa meilleure humeur... Si tant est qu'elle l'eut parfois été.
Adrian Mayr
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Ven 6 Nov - 19:14
Adrian eu la satisfaction qu'elle ne lui trace pas un chemin direct vers la prison, elle allait écouter ce qu'il avait à lui dire et c'était déjà ça de gagné. Traversant la foule à bonne allure, l'apothicaire mémorisait la conversation qu'il venait d'avoir avec la marchande, ne voulant omettre aucun détail de leur court et concis échange. Il se devait de s'expliquer clairement, après tout, elle lui avait fait en quelque sorte confiance sur ce coup la, du moins cela y ressemblait. Evidemment, sa démarche était clairement passée pour du papillonnage chargé d'un manque de respect pour la soldate, même si elle semblait bien vouloir accepter qu'il avait tiré quelque chose d'intéressant de son échange avec la marchande. Il prit la pique qu'elle lui lança à propos de son prétendu abus de charme tout en réprimant cependant un petit sourire pour ne pas accentuer la vexation grandissante de la milicienne.

"Pardonnez-moi, dame de la garde, mais vous vous méprenez sur mes gouts en terme de femme..."

Pas certain que le ton de la plaisanterie allait arranger son cas. D'autant plus qu'Adrian n'était pas un fin habitué de la taquinerie. Cela lui arrivait rarement voir jamais de plaisanter, même le sarcasme était toujours fastidieux et passait pour de l'arrogance lorsqu'il en usait, mais quelque chose lui avait donné envie d'être aimable, pour une fois… Tant pis, ses mots avaient dépassés sa pensée, il espérait juste ne pas avoir empiré l'état de nerf dans lequel commençait à se placer la soldate qui finirai bel et bien par le coffrer à force.

Elle se présenta finalement. Raina, c'était un joli nom, à l'image de la soldate. Malgré sa mine boudeuse et son regard sombre, elle restait une jolie représentante de la gente féminine.

Il était courant de dire que le peuple Amaranthis était gonflé d'arrogance et d'estime d'eux même, mais lorsqu'il s'agissait de mettre en avant son appartenance sociale en bombant le torse, les Utgardiens se plaçaient en bonne pôle position...Elle avait tout de même dit ça avec une grand indifférence, ce qui était assez rare. C'était alors à lui d'expliquer son "plan", si tant est que ça ne soit pas une pire erreur encore que d'avoir dit toute la vérité. Adrian passa la main dans sa barbe distraitement à nouveau, tic qu'il avait en général lorsqu'il prenait soin de choisir les mots juste.


"Je suis satisfait de pouvoir mettre un nom sur votre Il pensa très fort un "joli", qu'il réprima instantanément visage. J'aurai bien évidemment préféré en parler autour d'un verre...Mais pardonnez-moi je m'égare ! Bien que cela eut parut incongru et déplacé, je n'ai pas spécialement usé de mes charmes auprès de la marchande, il semble qu'elle est une très bonne actrice quand il s'agit de jouer les idiotes sans contenance. J'ai donné rendez-vous à son supérieur ou tout autre personne de leur groupe pour faire affaire...Et je leur ait aussi dit que vous garderiez la boite."

Il marqua une courte pause, son plan était tordu, mais il ferai tout pour se déculpabiliser et ne pas finir dans les geôles de la ville, voir avec la tête décrochée des épaules.

"S'il veulent récupérer les documents, pouvant être compromettant et les relier à la main de la justice, ils devront vous tomber dessus par surprise. Je lui ait donc donné une adresse de rendez-vous pour faire affaire, ainsi qu'une seconde, que je suis sensé vous donner pour que vous tombiez dans un piège et qu'ils récupèrent la boite en se débarrassant discrètement de vous. Bien sur, si nous restons ensemble, vous pourrez interpeller le vrai coupable ou l'un des représentant du groupe d'imposteurs, ce qui vous mènera dans la finalité à de vrai criminels..."

Adrian n'eut de cesse de fixer Raina, il avait même a peine cligné des yeux pendant son allocution. Il avait prit le ton le plus sérieux qui était capable d'employer, identique à celui du médecin face à son patient. L'heure n'était pas vraiment à la détente bien que l'Apothicaire aurai préféré oublier cette histoire autour d'un verre ou en rentrant chez lui. Priant pour que son idée soit claire mais aussi et surtout pour que Raina le croit, il ajouta un petit détail.

"Le rendez-vous n'est pas avant la tombée de la nuit en revanche...Désolé..."
Raina Visenrov
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Dim 8 Nov - 0:27
Ses goûts en matière de femme, elle avait déjà sa petite opinion là dessus. Tout soigné et vaniteux qu'il semblait être, et charmeur de surcroît, l'Amaranthis devait sans l'ombre d'un doute avoir une préférence pour des demoiselles mieux placées socialement que la pourtant si jolie marchande à qui il venait de faire les yeux doux. Elle les voyait d'ici : belles, grandes, hautaines et froides, dans des robes élégantes et élaborées aux couleurs incroyables, pomponnées et aux coiffures compliquées, méprisant tout le petit peuple, offrant des battements de cils et des gloussements plus distingués que le courant des mortelles. Ce devait être ça, son genre de femmes.
Mais de toute manière, ce n'était pas le propos. Pourquoi accordait elle d'ailleurs la moindre importance à ça ? L'enquête, seulement l'enquête. Et bel homme aux goûts raffinés ou non, il n'en était pas moins un criminel jusqu'à preuve de son innocence.

Innocence que l'apothicaire s'efforçait à prouver, tant bien que mal.
Les présentations faites, et un petit instant d'égarement où il se permit de lui confirmer qu'il aurait préféré prendre un verre à la taverne d'à côté plutôt que de s'entretenir avec elle dans cette ruelle, il ne tergiversa pas plus et commença à s'expliquer sur ce qui venait de se dérouler un instant plus tôt. Le maintenant toujours prisonnier de l'étreinte d'une main sur son bras, Raina l'écouta patiemment, sans l'interrompre.
Il commença par expliquer qu'il n'avait en vérité pas fait de rentre dedans à la blondinette l'instant d'avant. (Meuh bien sûr !) Qu'elle était une bonne actrice et jouait les petites idiotes. Puis il enchaîna sur le plan qu'il avait élaboré, sans se donner de la peine de la consulter avant – car oui, c'est beaucoup plus drôle de le faire ainsi ! -.

Et le dit plan n'avait rien pour ravir la garde. Il avait en vérité orchestré une embuscade dont elle aurait été la victime, tout en donnant rendez-vous aux gros poissons de ce trafique. A ces mots, Raina cligna des yeux, perplexe. Lui avouait il tranquillement lui avoir tendu un piège ? Bon, c'était une preuve de bonne foi en somme, et ça allait plutôt dans le sens de son innocence... Mais un plan tordu comme celui-là en cachait peut-être un autre. Qu'est-ce qui lui prouvait qu'il disait la vérité ? Après tout, elle l'avait tout de même prit la main dans le sac...
Et que le rendez-vous n'est pas lieu avant la tombée de la nuit, ça ne l'arrangeait pas beaucoup non plus... Que faire d'Adrian, pendant ce temps ?

L'Utgardienne relâcha le bras de son prisonnier et se massa de deux doigts le front. Que c'était compliqué, cette histoire ! Pourquoi fallait il qu'il rende les choses si complexes ? N'aurait il pas pu se comporter comme tout les criminels et se laisser traîner sans autres cérémonies jusqu'à sa cellule ? Non, Monsieur s'était senti obligé de se défendre et de l'entraîner dans une aventure pas possible sans qu'elle n'y ait rien demander.
Mais à la fois, n'était ce pas le genre d'intrigue qui forge la réputation d'un soldat, au plus bas de l'échelle ?
Raina eut un soupire contrarié, faisant les cents pas dans la ruelle durant de longues minutes en pesant le pour et le contre et en cherchant la meilleure des attitudes à adopter. Le jeu auquel ils s’apprêtaient à jouer était risqué...
Finalement, elle se stoppa, et relevant ses prunelles sombres et sévères vers l'homme, elle finit par déclarer d'une voix ferme.


- Je ne peux pas vous laisser partir. Et je ne vous fait pas confiance. Mais votre petit plan aura au moins pour mérite d'éclaircir totalement toute cette histoire. Soit tout ce que vous venez de me dire s'avère vrai, auquel cas peut-être êtes vous innocent et j'aurais l'occasion d'interpeller les vrais coupables... Mais si le moindre petit élément cloche ce soir...

Elle avança doucement, pas à pas, pesant chacun de ses mots en se voulant la plus menaçante qu'elle puisse. Sa voix était froide, sèche, profonde... Elle voulait qu'il en saisisse toute la totalité, qu'il sente la sincérité de ses propos. Elle s'arrêta à un rien de lui, le touchant presque, et vint poser un unique doigt provoquant au centre de la poitrine de l'apothicaire.

- … Je vous jure que je me chargerai de votre cas moi même et vous regretterez amèrement de ne pas m'avoir sagement suivit jusqu'en prison.

Raina resta un instant silencieuse, ses yeux noirs plongés dans le vert des siens. Postée ainsi face à lui, la différence de taille était flagrante et elle était contrainte de levée bien haut la tête pour pouvoir le regarder. Ce n'était pas pour autant qu'elle se démontait.
Ce devait être cocasse à observer d'un point de vue extérieur, car en plus d'être plus petite que lui, elle était évidemment plus jeune aussi. Heureusement pour elle, son armure, ses armes, et son attitude avait tendance à la vieillir quelque peu, sans quoi elle aurait vite eu lieu de ne plus être crédible.
Pour appuyer ses propos, elle pressa un peu du bout de son doigt sur le poitrail de l'Amanranthis, avant de hausser légèrement les sourcils comme pour dire « Tu as bien compris ? Je t'ai à l’œil. ». Puis elle abaissa sa main, sans pour autant reculer.


- Ma garde n'est pas terminée. J'ai encore du travail. Je vais retourner à mon poste en attendant que la nuit tombe. Mais je vous interdis formellement de repartir. Jusqu'à preuve du contraire, vous êtes toujours en état d'arrestation. Mais pour que votre petit plan marche, il va falloir que vous restiez à distance de moi, sans quoi vos amis risquent de penser que nous sommes de mèches. Aussi, restez dans le coin, à porter de vue, et tenez vous à carreau. Quand la relève viendra, en fin d'après midi, nous nous retrouverons ici.

Elle tourna les talons, après un dernier regard appuyé sur lui. Et par dessus son épaule, elle balança un dernier :

- Si vous avez un problème, venez me voir. Si vous changez d'avis aussi. Et nous irons tout deux voir mes supérieurs qui décideront de votre sort, avec ceci.

Elle lui montra une dernière fois le petit coffre, puis reparti, butin en main, retrouvez son poste initial non loin de la statut.
Droite et fière, observant la foule, Raina tâchait de ne rien montrer de son anxiété – ou peut être était ce de l’excitation ? - concernant la mission secrète qu'elle mènerait une fois la nuit tombée. Régulièrement – pour ne pas dire presque en permanence -, elle jetait un coup d’œil en direction du bel Amaranthis, pour vérifier qu'il était bien toujours là... Ou qu'il ne retourner pas voir la jolie marchande, maintenant qu'il était défait de sa geôlière...
N'allez pas croire n'importe quoi, vous autre, elle vous voit venir... C'était pour s'assurer qu'il ne préparait pas un vilain coup fourré, rien de plus...

La journée, en tout cas, promettait d'être longue...


Adrian Mayr
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Dim 8 Nov - 2:44
Adrian soupira doucement de soulagement lorsque Raina brisa l'étreinte qui les liaient depuis maintenant un certain temps. L'argumentaire de l'apothicaire avait-elle finalement trouvé une oreille plus compréhensive qu'il ne l'eut cru? Il semblerai. D'ailleurs, il aurai juré voir les traits de la milicienne s'adoucir pendant un bref instant, mais peut-être se faisait-il des idées, nourrit pas l'espoir de recouvrer sa liberté. La mine boudeuse caractéristique de la soldate revint cependant à la charge alors qu'elle commençait à faire les cent pas. Adrian la suivait du regard, patient et mué dans le silence. Lorsqu'elle se stoppa pour de nouveau le fixer de son regard inquisiteur, Adrian réprima à nouveau un sourire, il était presque sur de savoir ce qu'elle allait lui dire. A quelques détails près, il avait compris que Raina ne le prendrai pas pour un illuminé à l'exposition de son plan farfelu mais réalisable. Bien entendu, il allait devoir rester avec elle.

Au fond de lui, une petite voix lui disait qu'il aurai pu être en bien plus mauvaise compagnie qu'avec la jeune femme qui en avait dans la cervelle. ayant déjà rencontré des soldats bien moins parés de matière grise par le passé. A vrai dire, il en avait même raffistolé beaucoup au cours de sa carrière et c'était presque toujours un calvaire de leur expliquer que les soins serait plus simple s'il ne gesticulaient pas comme des possédés ou s'il ne s'éprenait pas d'un orgueil de dur à cuire à dire qu'il n'avaient pas besoin d'être recousu ou traité. Chose inédite pour Adrian, c'était la première fois qu'il avait affaire à la justice en étant le principal accusé. Toujours est-il qu'il ne comptait pas s'éloigner plus que ça, à quoi bon prendre la fuite alors qu'il était propriétaire d'une boutique relativement connue ET médecin Amaranthis. Il aurai fait un aussi bon fugitif qu'un Utgardien aurai fait un érudit d'élite…

Adrian eut alors la surprise de voir la jeune femme s'approcher de lui, très lentement, avec un air terriblement menaçant qui en disait long sur le fait qu'elle n'avait aucune envie de plaisanter à cet instant. L'apothicaire s'efforça de ne pas avoir de mouvement de recul, bien qu'il n'était pas à son aise avec les proximités trop importantes. Lorsqu'elle apposa son doigt fin sur son plexus, il eut presque comme un frisson. Il ne détacha pas son regard de la soldate qui était maintenant vraiment très proche de lui. Il devait baisser les yeux pour la regarder. Malgré ça, Raina semblait plus présente et forte que jamais. Adrian ne pouvait se trouver qu'admiratif de l'imposante force morale dont semblait disposer la jeune femme. L'apothicaire n'avait déjà que peu de doutes sur le fait que sous estimer la soldate était une erreur, il en avait une confirmation précise. Il ne put s'empêcher de rougir légèrement à cette proximité inhabituelle. Il prit la parole calmement, toujours sur ce ton qui le caractérisait bien.


"Je n'aurai osé prétendre que vous me faites confiance, mais je suis honoré que vous m'accordiez une chance de vous prouver ma bonne foi, dame Raina..."

Ne pas bouger jusqu'au soir...Voila la consigne, et il allait s'y plier. Il regretta de devoir considérer, si tôt dans la journée, qu'il ne ferai rien de plus prolifique que d'attendre dans un coin de rue. Poussant un soupir discret, il acquiesça aux dires de la garde avec un petit sourire poli avant qu'elle ne se détourne de lui. Il la suivit du regard alors qu'elle s'éloignait pour reprendre son poste, non loin. Il n'avait pas besoin de bouger pour rester à vue, mais il se rapprocha quand même discrètement d'un angle qui permettrait à Raina de ménager ses effort pour le surveiller, autant ne pas compliquer la vie de la jeune femme qui lui faisait en quelque sorte une fleur. Adrian s'adossa à un mur, ferma les yeux et s'égara dans ses pensées pour faire le point. Il resta un long moment immobile, n'esquissant pas le moindre mouvement. Presque en état de méditation, il se mettait en condition pour maintenir le bluff et les apparences au rendez-vous de ce soir, afin de ne pas éveiller quelconque soupçons inutilement. Le plan était risqué, il ne savait guère à quoi s'attendre, avait-il été assez crédible pour ne pas voir le piège se refermer sur lui? En théorie oui...En théorie.

Alternant méditations et cent pas, le temps passa lentement. C'était bien dommage que sa geôlière dut reprendre son poste, il aurai pu avoir quelqu'un avec qui discuter, et surement aura-t-il appris des choses enrichissante sur le fonctionnement de la garde et la vie d'une femme Utgardienne au sein du corps armé de la cité. Bien que spécialisé dans la médecine, Adrian aimait apprendre des choses, surtout dans le domaine de l'anthropologie, qu'il affectait tout particulièrement bien que dans l'incapacité d'y consacrer du temps. Peut-être auraient ils l'occasion de parlementer à l'avenir, qui sait?

La journée fut longue comme prévu…

Le soleil commençait à montrer les premier signes de sa descente finale, baignant progressivement la grande cité dans l'obscurité et le frais du crépuscule. L'heure approchait, il allait être l'heure de passer à l'action. Adrian se dirigea lentement vers Raina qui semblaient s'apprêter à faire de même. L'apothicaire était concentré. Son regard était le même que lorsqu'il devait officier en médecine, et le calme émanait de sa personne. Lorsqu'il fit à hauteur d'être entendu, il prit la parole directement, d'un ton égal à d'habitude quoique teinté d'un léger vibrato presque imperceptible.


"Dame Raina, je tenais à vous dire que si cette situation ne nous mène à rien, je me rendrai sans faire d'histoires car j'aurai commis des erreurs. J'espère en mon fort intérieur également que ce plan ne vous portera pas préjudice..."

Il ponctua son élocution de son petit sourire habituel. Au fond, Adrian était reconnaissant de ne pas avoir été arbitrairement collé en cellule à attendre un procès sans fondement. Il aurait pu payer très fort le prix d'une telle condamnation, aux vues du passé de sa famille, et surtout de son père. Il n'était cependant pas encore tiré d'affaire...
Raina Visenrov
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Lun 9 Nov - 18:24
La journée parut interminable. Et effroyablement calme, de surcroît.
La Place du Capitaine, si animée le matin, n'avait pas offert un seul autre rebondissement aux pauvres gardes qui baillaient de ci de là, d'une part et d'autres de l'endroit. A croire que les criminels s'étaient donnés le mot pour se faire tout petits... Une fois le soleil d'automne arrivé haut dans le ciel, la foule jusqu'à lors si dense s'éparpilla quelque peu et ne cessa de décroître alors que l'astre entamait doucement sa descente. Peu de chance dès lors qu'un peu d'action s'y déroule.

Curieusement, aussi tranquille s'annonçait cette journée, l'Utgardienne, elle, se sentait agitée. Enfin, curieusement... A qui n'était pas dans la confidence de l'aventure dans laquelle elle venait de s'embarquer. Elle ne pouvait s'empêcher de faire de petits allez retour, comme pour se dégourdir les jambes. Son sang bouillonnait dans ses veines et une sorte d'angoisse sourde montait en elle à mesure que le temps défilait. Elle jetait de vifs regards alentours, et finissait inlassablement par reporter son attention sur le blond à la barbe soigneusement taillée, responsable de son stress, qui semblait quant à lui des plus sereins, méditant presque dans son coin, yeux fermés et visage offert au ciel.
Il tint promesse et ne bougea pour ainsi dire pas de la journée. Pas un instant Raina ne le perdit des yeux, à son soulagement. Courir Claircombe pour le retrouver, avec l'espèce de prime qu'il avait mi un peu plus tôt sur sa tête, ça ne lui disait rien du tout. Et laisser filer un criminel, moins encore.
Et il ne retourna pas non plus voir la jolie marchande, qui continuait, quant à elle, à lui offrir des regards appuyés par moment, lorsque les clients lui laissaient un peu de répis. L'apothicaire, lui, semblait avoir même oublier la présence de son admiratrice.
C'était peut être une preuve de sa bonne foi, finalement...

Pour autant, leur rendez-vous du soir n'avait rien pour la rassurer. En soit, en combat à la loyale, elle ne se faisait pas trop de soucis. S'il y avait bien une chose dans laquelle la jeune femme était d'une discipline exemplaire, c'était pour se battre. En la matière, elle se débrouillait bien, mais c'était surtout dû à un entraînement strict qu'elle s'imposait depuis son plus jeune âge. Mais dans le cas d'une embuscade ? Dans le cas d'un combat déloyale à plusieurs contre une seule ? En cas de trahison de son compagnon de fortune ?
Et si le rendez-vous avec le propriétaire initial de la caissette se passait mal ? Ou ne donnait rien ? Elle aurait juste perdu son temps... Adrian, lui aurait fait perdre son temps.

Finalement, la relève arriva. Un homme, la surplombant de deux têtes aux moins, s'approcha d'elle, ne semblant pas franchement ravi de prendre son tour. Il l'a toisa d'un regard supérieur. Raina avait l'habitude : les hommes avaient tendance à se croire plus forts et plus malins que les petites miliciennes novices de la garde, et il devait sans doute la trouver bien peu crédible dans son rôle. Pour peu, on l'aurait entendu penser que sa place était sans doute plutôt en cuisine que dans l'armée. L'Utgardienne lui rendit son expression d'un regard sombre et féroce. Il lui désigna la boîte d'un coup de menton :


- Qu'est-ce que c'est ?
- Ca te regarde pas.


Sans demander son reste, elle quitta sa position d'un pas affirmé, le laissant planté là sans un regard en arrière. Elle avançait le nez haut et fière, alors qu'elle l'entendit grommeler qu'elle ne perdait rien pour attendre, à se montrer insolente de la sorte.

La brune rejoignit finalement l'Amaranthis, qui venait à sa rencontre. Sans ralentir, elle poursuivit son chemin, l'obligeant à la suivre, en direction de la ruelle. Son attitude, bien malgré elle, était moins hostile que le matin. Allez savoir pourquoi...


- Ne vous faites pas de soucis pour moi, et craignez plutôt pour vous-même. Ce pourrait être dangereux, et vous allez sans doute vous attirez des ennuis et vous mettre des personnes à dos.

Elle s'arrêta au milieu de la ruelle, une fois qu'ils furent bien seuls, et se tourna vers lui. Son visage était neutre, ni agressif ni spécialement amical, et à nouveau elle plongea son regard dans celui de l'apothicaire.

- Etes vous bien sûr de vouloir continuer ? Il n'est pas trop tard pour vous en tenir à votre responsabilité et en assumer les conséquences... Mais si vous êtes bien convaincu de pouvoir prouver votre innocence, alors je vous écoute... Où devait avoir lieu l'embuscade, et où doit se tenir le rendez-vous ? Avez vous précisé venir seul, ou accompagner ? Comment pensez vous qu'il convient de procédé ?

Dans son fort intérieur, bien qu'elle n'en montra rien, elle espérait qu'il préférerait poursuivre cette mission, bien qu'elle s'annonçait complexe. La possibilité de briller au sein de l'armée était très tentante.
Et puis bon, mettre un innocent en prison, qui plus est lorsque celui-ci s'avérait relativement aimable et coopératif, ce n'était pas non plus son passe-temps favoris.


- Toute information est bonne à donner à ce stade, qu'on se prépare au mieux...
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Mar 10 Nov - 12:50
Adrian n'eut d'autre choix que de suivre la jeune femme dans la ruelle qui baignaient de plus en plus dans l'obscurité. L'apothicaire devait admettre qu'il n'avait probablement pas de raisons de s'inquiéter pour le sort de la soldate qui était très certainement moins en danger que lui dans cette histoire. Habituellement, il n'aurai eu que faire du destin d'une représentante de la loi, Utgardienne de surcroit. Cette fois était différente, Adrian ne pouvait nier le fait qu'il était redevable qu'elle lui accorde le bénéfice du doute. Loin de s'apparenter à un menteur, son histoire restait à dormir debout et son appartenance au peuple Amaranthis aurai suffit à pratiquement n'importe qui pour l'auto proclamer coupable. Comment en vouloir à tout ces gens de prendre son peuple pour des tricheurs et des menteurs, quand les plus grand représentants étaient régulièrement eux même versés dans de sombres affaires. Elle marqua un point de plus en disant qu'il risquait de ce mettre des gens à dos, mais cela paraissait à cet instant inévitable...S'il avait pu se rendre lui même aux autorités, tout ceci aurai pu être évité.

"Je me ferai certainement des ennemis, mais je suis un Amaranthis, ce ne sera pas la première fois que l'on veut me nuire. Loin de moi l'idée de dire que ça m'enchante, je préfère cela à la prison."

Lorsqu'elle vit volte face pour planter une nouvelle fois son regard dans celui d'Adrian, celui-ci s'arrêta net et se contenta d'écouter les propos de la jeune femme qui semblait un peu moins en colère contre lui. Probablement la fatigue d'une journée de garde qui adoucissait les mœurs…Il l'écouta attentivement, ne décrochant pas son regard de celui de son interlocutrice tout en passant distraitement la main dans sa barbe, tic habituel lorsqu'il réfléchissait. Il avait la une dernière chance de faire machine arrière, mais pour aller ou? Croupir dans des geôles sur un simple malentendu ne l'intéressait guère. Bien entendu, Adrian n'était pas enchanté de devoir échafauder un plan qui impliquait une mise en danger, n'étant pas un spécialiste des rixes et autres passe d'armes. Il avait cependant un atout qui pourrait être utile, son habileté à la discussion et à la persuasion. Il devait fournir un maximum d'informations à Raina, ne serait-ce que pour qu'elle ne se retrouve pas en mauvaise posture.[/i]

"Afin de garder un minimum de cohérence, je ne lui ait pas demandé à ce que celui qui veut commercer avec moi ne vienne seul. Je pense que cela aurai juste éveillé la méfiance auprès de leur groupe, je ne peux donc prévoir combien seront sur place. J'ai donné un lieu de rendez-vous que je connais relativement bien, vers le centre de la rue du Sourcier, à quelques minutes au sud de la place. Il y à la bas une auberge très prisée par les gens influents qui s'y retrouvent souvent pour commercer ou débattre autour d'un diner. C'est une rue fréquentée dans laquelle il sera plus facile de se faire discret. Je me disais que je pourrais l'attirer à l'interieur, il sera ainsi à votre merci. Si jamais des gardes l'accompagnent, ils resteront probablement à l'extérieur et peu nombreux à mon avis, je peux m'arranger pour empêcher le criminel de s'enfuir si vous les neutralisez..."

Il marqua une pause dans son monologue. N'étant pas combattant, Adrian avait réfléchi à une éventuelle possibilité pour lui d'agir au cas ou la milicienne avait fort à faire avec des hommes de mains posant un problème majeur. Une idée lui était venue lors de cette longue après-midi à méditer sans rien faire, mais il eut comme un doute sur le fait que celle-ci ne plaise à la jeune femme. Après une brève hésitation, il reprit la parole, mué dans son calme habituel.

"Si vous avez fort à faire dehors, je pensais neutraliser pour vous la cible tandis que vous mettez en déroute les garde, mais pour cela, j'ai besoin de ma fiole et d'une graine du sachet que vous avez confisqué...Je sais que cela va vous paraitre douteux, mais je suis à peu près sur qu'accéder à ma requête nous donnera des options supplémentaire pour réussir. Je n'en ait que pour quelques secondes et je peux me préparer en marchant sans problèmes."

Adrian n'avait esquissé un geste tant il était concentré pour jauger le moindre mot qu'il utilisait. Il ne voulait alimenter aucun sous entendu douteux sur ses intentions et une nouvelle fois sa requête paraissait moyennement honnête. Malgré tout, il ne disait que la vérité, espérant que sa Geôlière l'entende de cette oreille, autant mettre toutes les chances de son coté.

Dans l'obscurité de la ruelle, les deux protagonistes se faisaient face. Raina se tenait droite comme un I, résultante d'un entrainement et d'une rigueur sans pareil au seins du corps armé de la ville. Adrian, d'une droiture comparable, devait celle-ci à une éducation stricte dans un milieu débordant de manière et de lyrisme. D'un point de vue extérieur et malgré les mondes qui les séparaient, une forme de ressemblance les liaient dans cette scène des plus inhabituelles.
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