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Nid de frelons et meute de loups
Meryl
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Sam 31 Oct - 17:12
Nid de frelons et meute de loups Dfghj10

Vallée de la Perdition | Premier mois d'Automne | Jour 2 | An 82

Parfois, Meryl détestait son travail. La perspective de servir des bières tièdes dans une taverne miteuse pendant que des ivrognes lui peloteraient les fesses ou lui vomiraient sur les chaussures lui semblait mille fois plus réjouissante que de battre la campagne en compagnie d'idiots profonds, comme elle le faisait actuellement. A chaque fois qu'elle essayait d'attirer l'attention de son client sur la faune ou la flore qui les entouraient, pour avoir un autre sujet de discussion que les supposés faits d'arme de celui-ci, ce dernier l'ignorait totalement, tombant soudain en admiration devant le pommeau incrusté de pierres de son épée qu'il se plaisait à  faire luire sous la lumière du soleil, même si cela l'obligeait à adopter des postures peu naturelles.

Levant les yeux au ciel et étouffant ses jurons, Meryl le hâta de presser le pas. L'Ascanien -car oui, il était Ascanien, toutes les pires têtes de nœud de la cité étaient Ascaniens- voulait tuer une bête impressionnante pour en offrir la tête à sa bien aimée, en même temps qu'il lui demanderait sa main. L'absence de talent des Ascaniens pour la séduction et le romantisme n'était donc pas qu'un poncif dégainé par tous leurs détracteurs, c'était bon à savoir. A moins que la bien-aimée en question n'eut été utgardienne, ce qui aurait expliqué qu'elle préférait les têtes décapitées aux bijoux. Mais qui était Meryl pour juger, après tout ?

Et puis, une bourse était une bourse, et le bougre n'avait pas été pingre. Il avait cependant exigé d'elle qu'elle protège sa vie de la sienne si les choses venaient à mal tourner, et l'autre moitié du paiement ne lui sera donné qu'à la condition qu'il revienne de leur escapade en un seul morceau. Autant dire que, malgré son caractère insupportable, il avait désormais une certaine valeur à ses yeux.


-  Je vous ai déjà dit d'arrêter de toucher à tout ce que vous croisez sur la route !
- Cette fleur est magnifique ! Je pourrais l'offrir à ma douce Joséphine ! Vous pensez que les dames aiment les fleurs ? Aimez-vous les fleurs vous-même, Meryl ? Son regard se posa sur elle, et elle crut y lire un certain dédain. Non, oubliez ce que je viens de demander.
- Vous ne sortez pas beaucoup de chez vous, hein ? Vous apprendrez très vite que plus les choses sont belles et plus elles sont dangereuses ici.

Un enfant de cinq ans, chez les nomades, était déjà capable de distinguer les plantes venimeuses de celles qu'il pouvait toucher sans risque, et lui, il se pavanait dans la campagne avalonienne comme si rien ne menaçait sa vie à chaque seconde. Il méritait presque de finir empalé sur les griffes d'un ours pour sa stupidité, et tant pis si cela lui faisait perdre une partie de l'argent qu'on lui avait promis : il y avait des choses un peu plus importantes que l'argent en ce bas monde.

- Et arrêtez de claironner dans cette foutue vallée, je vous signale qu'on peut vous entendre à des kilomètres ici.
- Si j'avais su que vous étiez si taciturne, j'aurais choisi une autre compagne de route.
- Je ne suis pas là pour vous faire la conversation. Je suis là pour vous éviter de tomber sur un nid de frelons et de vous tuer en essayant de vous les introduire dans le rectum.
- Jamais je ne... !

Mais déjà elle lui intimait de se taire, car plus loin elle entendait des bruits. Pas les prédateurs dont elle avait parlé plus tôt mais pas loin.

- On n'est pas tout seul ici. Apparemment, on est sur le terrain de chasse d'autres imbéciles qui ont eu la même idée que nous.
- D'autres Ascaniens ?
- Pire que ça.
- UNE MEUTE DE LOUPS ?!
- Mais fermez-la, c'est pas vrai !

L'agrippant fermement par le col, elle le traîna derrière elle pour se poster dans un endroit un peu moins à découvert. La vallée n'était pas aussi dégagée qu'on pouvait le croire de prime abord. De nombreux cairns jalonnaient ces plaines et fournissaient des points de vue intéressants pour quiconque chercher à repérer du plus gros gibier. Meryl escalada l'un d'eux et regarda au loin.

- Un groupe de quatre Utgardiens, sûrement des chasseurs.
- Que fait-on ? Doit-on les tuer ?

Sautant de son perchoir, la guide jeta un regard perplexe à l'Ascanien.

- Tuer tout un groupe d'Utgardiens à nous deux ? Bien sûr.
- Vous croyez qu'ils vont nous molester ?
- Vous oui, si vous continuez d'ouvrir votre clapet.

Il était inutile de chercher à éviter les chasseurs, ces derniers se dirigeaient droit dans leur direction, probablement alertés par les piaillements incessants de son abruti de client. Meryl n'avait pas peur des Utgardiens, ils étaient stupides mais ils n'attaquaient jamais sans raison. Mais avec un idiot de la trempe de son compagnon, elle était quasiment certaine que les choses finiraient par dégénérer s'il parlait trop.

Lorsque les quatre guerriers arrivèrent à leur hauteur, l'Ascanien fit ce qu'elle redoutait le plus : il ouvrit la bouche.


- Halte, marauds ! Vous êtes ici sur mon terrain de chasse et vous compromettez mes chances de ramener un trophée de valeur à ma douce Joséphine ! Partez maintenant et aucun mal ne vous sera fait !

« Pense à la paie, pense à la paie, pense à la paie » ne cessait de se répéter intérieurement la guide alors que l'idée de voir sa tête séparée de ses épaules se faisait de plus en plus séduisante. Presque à contrecoeur, elle se positionna entre les Utgardiens et l'Ascanien, dans l'espoir de détourner leur attention.

- Je pense qu'il vaut mieux que vous me laissiez me charger de ça, hein ?

L'Ascanien lui adressa alors un clin d'oeil, presque conspirateur.

- Oh, oui, bien sûr ! Vous êtes de la même espèce après tout, si quelqu'un saura dialoguer avec ces rustres, c'est bien vous. J'ai tout confiance en vous, Meryl !

Cet homme avait-il vraiment besoin de rester en vie ? Il avait probablement fait fuir les proies des Utgardiens avec son tapage, et maintenant il se payait le luxe de les insulter ? Certaines personnes méritaient leur sort. Mais Meryl, après tout ce qu'elle venait d'endurer, voulait au moins être payée décemment, quitte à devoir lui sauver la vie.

- Ne faîtes pas attention à mon ami. Le mot lui coûtait, visiblement. Il a pris un mauvais coup sur la tête et ne sait plus ce qu'il dit. Désolée pour le dérangement. S'il recommence à crier, je lui fourre ma botte dans le... Il ne vous dérangea plus.


Dernière édition par Meryl le Lun 7 Déc - 15:25, édité 5 fois
Eredin Lautrec
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Lun 2 Nov - 22:21




Accroupi et avançant tout doucement dans la broussaille, l'Utgardien tentait d'approcher au plus prêt de sa proie sans se faire repérer. Osant à peine respirer avec sa flèche déjà encoché, il tentait d'apercevoir l'antilope, mais les hautes herbes l'empêchait de clairement voir ou tirer. Cela faisait maintenant une heure que le petit groupe de chasseur suivait un troupeau d'une dizaine d'individu. L'animal possédait des sens sur-développés à force de faire face aux nombreux prédateurs. Se faire repérer maintenant avant de réussir à en abattre une forcerait le groupe à s'éloigner encore plus loin de la cité. Et aucun n'avait vraiment envie que ça arrive. Continuant d'avancer doucement, en faisant attention à ne faire aucun bruit, un léger piaillement sur sa droite se fit entendre. C'était le signal d'un autre chasseur, ça signifiait qu'une bête était toute proche. Bandant son arc devant lui, toujours accroupi dans les hautes herbes et sans avoir la moindre idée d'où se trouvait l'animal, il attendait le second signal. Celui qui pousserait chacun des quatre chasseurs à se relever d'un seul coup, de repérer un animal et de tirer. Ils n'avaient que quelques secondes pour accomplir cela car l'animal avec ses réflexes incroyables n'allait pas rester la sans rien faire. Après la seconde de surprise, même les individus du groupe les moins alertes auront disparu. Mais d'un coup, une antilope se mit à courir en emportant tout son groupe avec elle. Les chasseurs se levèrent aussi rapidement que possible et tentèrent de tirer à l'aveugle, espérant toucher un animal, mais les proies étaient déjà loin. L'un des chasseurs, Emyr, s’élança à leur poursuite en espérant voir la direction qu'elles prenaient.

- C'est quoi ce putain de bordel ? On dirait la sœur de Jack !

Le chef de groupe, un chasseur aux cheveux courts nommé Möze donna un coup de coude en rigolant au dénommé Jack, un chasseur à la gueule cassé qui ne parlait pas beaucoup.


- Alors ?

Emyr fit non de la tête, le troupeau avait disparu sans qu'il n'arrive à voir la direction. Ils allaient de nouveau devoir suivre des traces dans cette fichu vallée aux herbes si haute. Ils en avaient pour des heures avant de réussir à les rattraper.


- Fait chier.

Jack posa une main sur la poitrine du chef pour attirer son attention et d'un doigt, intima aux autres de tendre l'oreille. En écoutant bien, on pouvait entendre une voix portée par le vent. D'autres chasseurs ? Impossible, ils avaient tous pour habitude de voyager en silence et de parler le minimum, justement pour éviter se genre de désagrément. Mais qui alors ? D'un mouvement de tëte, Eredin demanda à Möze quoi faire, commencer la traque ou aller voir qui était l'idiot qui parlait ainsi. Selon lui, il était préférable de régler ce problème tout de suite pour éviter que ça recommence plus tard. Et Möze avait sûrement la même idée, car d'un mouvement de bras, il ordonna à tout le monde de se diriger vers la voix. Formant une ligne, les quatre Utgardiens se mirent à marcher. Plus ils approchaient et plus ils entendaient un homme parler. Il y avait au moins une personne avec lui, mais plus expérimenté car on ne l'entendait pas. Descendant une pente, contournant un cairn, même sans voir, rien qu'au bruit que faisait cet énergumène il était facile de se diriger.


Et au loin, ils apparurent. Un Ascanien et une femme, Utgardienne ? Une chevelure aussi claire ne pouvait laisser aucun doute. Mais que pouvait bien faire une Utgardienne avec un sale Ascanien ? S'approchant tranquillement, toutes armes rangé. Le groupe de chasseur s'arrêta à quelques mètres. Möze et Eredin s’avancèrent plus prêt pour discuter pendant que les deux autres surveilleraient la conversation. Il arrivait de temps en temps que des hommes pensent qu'un crime commis à l'extérieur ne serait jamais découvert et jamais punis. Donc autant faire attention.

Même pas le temps de se présenter que déjà, l'Ascanien faisait honneur à sa faction. Insulte et menace. Très bien. Tout sourire, Möze s'approcha les bras grand ouvert, il allait y avoir du sport ! Rien de mieux que quelques claques pour faire rentrer un orgueil mal placé. Mais la jeune femme, Meryl d'après les dires de l'homme, se plaça devant son ami et prit la parole.


- Un sacré coup sur la tête oui !
Möze marqua une pause et tenta de planter son regard dans celui de l'Ascanien. Fait le taire, avec ta botte ou quoi que ce soit, car si on perd à nouveau une occasion de mettre fin à notre chasse à cause de lui... je te promet que nous le ferons taire et il faudra que tu te trouves un nouvel "ami".

Pendant ce temps la, Eredin avait commencé à marcher autour de l'Ascanien pour l'observer. Il avait horreur des Ascaniens, surtout quand il était reçu ainsi. Pourquoi une Utgardienne traînait avec un type comme lui ? Oui il avait une belle épée avec des pierres brillantes, mais c'était un Ascanien. Encore un foutu riche qui pensait être meilleur que tout le monde et qui ne connaissait rien du monde extérieur. S'approchant trop prêt pour que quiconque puisse se sentir à l'aise, il attrapa la tunique de l'Ascanien pour la remettre correctement, puis la lissa avec énergie.


- Attention, l'extérieur est salissant... tu ne voudrais pas te salir n'est-ce pas ? Que dirais ta Joséphine ?


Quel nom stupide, sûrement une femme Ascanienne aussi bête que ses pieds. Hélas sa provocation ne trouva personne, l'Ascanien qui semblait dégoutté fit un pas en arrière sans rien dire. Fidèle à sa réputation, aucun courage. Decu et n'arrivant pas à s’empêcher de faire non de la tête, Eredin retourna aux cotés de Möze.

- Que fait une Utgardienne avec un type comme lui... ?


Un Ascanien ! Il devait payer sacrement cher pour qu'elle arrive à mettre de coté sa fierté. Ou alors elle n'avait simplement aucun honneur et effectivement, ils étaient amis. Voir peut être plus encore...


- En tout cas vous ne devriez pas être la... je ne suis pas sûr qu'il sache vraiment se défendre et tu mourras en essayant de le protéger.





Meryl
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Sam 7 Nov - 0:07
Quelle tannée ! Meryl ne s'était jamais sentie particulièrement grandie de ses brèves et rares interactions avec le peuple barbare. C'était toujours la même chanson de toute façon. Peut-être était-ce parce qu'elle était constamment en compagnie d'Ascaniens comme c'était le cas aujourd'hui, et qu'on la sollicitait chaque fois qu'il fallait faire tampon pour éviter l'affrontement, comme si elle avait la faculté de les comprendre ou de les apaiser ; tout ça parce qu'elle ressemblait à une Utgardienne, ridicule.

Fidèle à leur tempérament impétueux, elle les sentait prêt à dégainer à la moindre provocation de son « ami ». Et même si cela lui coûtait de se laisser traiter d'Utgardienne sans leur cracher au visage, Meryl avait décidé de ne pas jeter de l'huile sur le feu. A quoi bon enjoindre l'Ascanien à la tempérance si elle ne donnait pas elle-même le bon exemple ? L'idée d'avoir ce type de responsabilité sur les épaules était assez ironique en soi, d'ailleurs.

« Utgardienne, hein ? Qu'est-ce qui vous a mis sur la piste ? Les cheveux ? Vous êtes un sacré malin, dis donc. L'intellectuel de la bande, je suppose ? Pardon, c'est toujours difficile de le repérer puisque rien ne le distingue vraiment des autres. »

Non, elle n'avait pas dit ça à voix haute. Elle l'avait juste pensé très fort. Ne pas jeter de l'huile sur le feu, ne pas jeter de l'huile sur le feu.

Elle se contenta d'adresser un sourire plein de gouaille au petit futé, au lueur étrange au fond des yeux.


- Le petit s'est mis en tête de rapporter un trophée à sa belle, mais au rythme où vont les choses, il va sans doute devoir s'asseoir dessus. Est-ce que cette Joséphine ne serait pas de chez vous, d'ailleurs ? Jamais entendu parler d'une Ascanienne qui trouverait excitant la vue d'une tête décapitée.
- Vous n'y connaissez rien ! Si un homme vous faisait l'honneur de vous offrir tel trophée, nul doute que votre discours en serait altéré.
- Si un homme venait me déposer une tête de sanglier sur les genoux, nul doute que je lui dirai de se la mettre où je pense, rétorqua t-elle avec une certaine impatience.

Poings sur les hanche, elle darda sur son comparse un regard à mi chemin entre la pitié et l'agacement mais lorsqu'elle reporta son attention sur les Utgardiens, un sourire flottait à nouveau sur ses lèvres. Ce qu'elle s'apprêtait à dire, elle n'y croyait pas elle-même, et pourtant c'était la seule solution pour écourter cette expédition en enfer.

- Est-ce qu'on peut se joindre à vous ?
- Vous n'y pensez pas sérieusement ? questionna l'Ascanien, outré.
- Pourquoi ? Ils sont votre meilleure chance d'obtenir ce que vous voulez. Moi, je peux vous guider à n'importe quelle proie, comment vous vous en sortez après, ça ne regarde que vous. Et j'ai très bien vu comment vous vous en sortiez jusque là.
- Je ne vous permets pas...
- Vous n'avez pas vraiment l'habitude de chasser, n'est-ce pas ?
- Il m'est arrivé d'accompagner nos chasseurs et...
- Et vous avez dégainé votre épée rutilante après avoir entendu un bruit dans les fourrées, et depuis vous êtes persuadé d'être un grand chasseur. Oui, oui, oui.

Si elle n'aurait pas de mal à convaincre son abruti d'Ascanien d'accepter cet arrangement, il en serait sûrement tout autre pour les barbares en face d'eux. Mais la fierté Utgardienne étant ce qu'elle était, Meryl avait juste quelques leviers à tirer pour obtenir d'eux qu'ils prennent sa proposition en considération.

- Je sais ce que vous allez dire : c'est un boulet et vous n'en voulez pas dans vos pattes. Soyez assurés qu'il ne dira pas un mot pendant votre chasse, j'y veillerai personnellement. Je pense qu'une petite leçon d'humilité ne lui ferait de mal, et qu'au terme de cette chasse, il pourra vous présenter ses excuses et reconnaître que vous êtes bien meilleurs que lui. N'est-ce pas, mon petit ? dit-elle en lui tapant énergiquement dans le dos.
- Encore faudrait-il que ce soit le cas.
- Le suspens est vraiment à son comble, répondit-elle en levant les yeux au ciel. Quant à moi, je peux vous montrer un meilleur endroit pour attraper vos proies. Qu'est-ce que vous en dîtes ?


Dernière édition par Meryl le Lun 7 Déc - 15:23, édité 1 fois
Eredin Lautrec
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Mar 10 Nov - 17:15



La petite en avait dans le ventre, une véritable Utgardienne qui n'avait pas peur de froisser des hommes. Le groupe de chasseur rigola gentiment en l'entendant remettre l'Ascanien à sa place. Le bougre espérait vraiment ramener un trophée de chasse alors qu'il n'avait l'air de possédait qu'une épée ? Aucune chance ! Donc la proposition de la fameuse « Meryl » semblait logique, mais pourquoi ils accepteraient ? Pour faire une bonne action ? Pour aider un Ascanien à conquérir sa belle ? Möze se tourna vers Eredin, ils échangèrent un regard puis se mirent à rigoler de bon coeur. La bonne blague.

- Est-ce que vous voulez que l'on porte vos affaires ?
- Si vous avez peur, n'hésitez pas à le dire, je vous prendrais par la main !


Quelle blague. Mais il fallait reconnaître que c'était bien essayé de sa part, tenter de jouer sur l'honneur des Utgardiens pour les forcer à aider. Sauf que ça ne fonctionnait pas vraiment comme ça !Un seul regard suffisait pour voir qui de eux ou de l'Ascanien était les meilleurs. Et ils n'avaient rien à prouver à des étrangers, seul Njörd pouvait les juger. Möze commença à se retourner pour partir et reprendre la chasse, mais Eredin l'arrêta d'une main sur l'épaule.


- On a rien à vous prouver... et comme tu la dis, c'est un boulet.


Il s'approcha de la jeune femme, elle disait connaître des endroits plus riche en proie, qui était-elle ? Une chasseuse ? Elle n'avait pas d'arc donc ça ne devait pas être ça. Une guide ? Possible. Ou juste une menteuse qui tentait tant bien que mal de se défaire d'une sale situation. Mais Eredin était curieux car si elle disait vrai, il pourrait apprendre l'existence d'un bon coin de chasse. Une information jalousement gardé entre les différents groupes de chasse. Elle en avait dans la tête et avait réussi à piquer sa curiosité.

- On ne travaillera pas gratuitement.


L'Ascanien possédait une très belle épée, même un aveugle aurait remarqué le pommeau incrusté de pierres. Il possédait de l'argent, donc si il espérait ramener un trophée à sa Joséphine, il allait devoir payer. Möze, à qui l'idée de pouvoir se faire un peu plus d'argent se retourna vers Meryl avec un grand sourire.


- Ha et j'en oublie presque les règles de politesse. Lui c'est Emyr, le beau gosse c'est Jack, notre très charmant chef Möze et moi c'est Eredin.


Il avait désigné chacun des chasseurs au moment de dire leur nom. Les yeux plein de malice et un petit sourire joueur sur les lèvres, il attendait de voir si l'Ascanien allait accepter. Eux n'avaient rien à perdre de toute façon. Au pire, ils n'avaient qu'à reprendre leur chasse en les laissant la.


- Et qu’espères tu ramener comme trophée ? La tête d'un cerf ? D'un Loup ou peut être d'un Arako ? Est-ce que tu sais suivre des traces ? Approcher un animal sans te faire voir... ? Et tu va utiliser ton épée pour ça ?


Il connaissait déjà les réponses, mais il cherchait simplement à faire comprendre à cet idiot que sans eux, il n'avait aucune chance. Autant demander à un enfant de fabriquer une épée !


- Ton amie va sûrement réussir à t’amener jusqu'à l'animal de ton choix... mais encore faut-il réussir s'en occuper ensuite non ?


Puis, reportant son attention sur la jeune Utgardienne sans attendre de réponse de l'Ascanien, il la gratifia à son tour d'un grand sourire.


- Meryl c'est bien ça ? Combien, selon toi, vaut l'aide de quatre chasseurs Ugardiens en pleine nature sauvage ? Tu as l'air bien plus experte que nous pour négocier avec les étranger, j'aurais peur de dire un prix bien trop élevé et tu as l'air d’être une personne de confiance... donc je compte sur toi pour choisir un prix qui je le sais, ravira tout le monde.


Confiance ? Absolument pas, il se demandait toujours pourquoi une Utgardienne fréquentait un Ascanien. L'animosité entre les deux clans étaient bien trop grande pour que ça puisse normalement arrivé. Donc non, il n'avait pas du tout confiance en elle. Mais il n'avait pas menti en disant qu'elle avait sûrement plus l'habitude de négocier avec les étranger, donc tel un petit test sans conséquences, il saurait à quoi s'attendre.







Meryl
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Lun 16 Nov - 10:11
- C'est très gentil à vous, merci, rétorqua Meryl, espiègle, lorsqu'on lui proposa de porter ses affaires.

Bien sûr qu'ils se moquaient d'elle, en réalité elle ne s'était pas attendue à une autre réaction de leur part. Mais les Utgardiens n'avaient pas le monopole du sarcasme : elle-même avait un petit niveau dans ce domaine, comme l'avait appris à ses dépends son fortuné client. Elle leur adressa un signe poli de la tête lorsque le brun présenta tout le monde ; l'Ascanien, lui, se contenta de les observer d'un air dubitatif.


- Moi, c'est Meryl, mais vous le savez déjà. Et lui c'est... Elle se tourna vers l'Ascanien, dans une soudaine prise de conscience. C'est vrai ça, c'est quoi votre nom ?
- Mon nom est Laurenz Alester de Brunger, je suis le petit-fils de...
- C'est beaucoup trop long, on va vous appeler Laurie.

Laurie n'eut pas l'air très enchanté qu'on se montre aussi familier avec lui, mais si l'idée de protester lui traversa brièvement la tête, il se ravisa très vite. S'il tentait de garder une expression impassible face à Eredin, il fut bientôt évident que toutes ses questions l'avaient quelque peu déstabilisé.

Les Utgardiens ne les aideraient pas gratuitement, c'est attendu, mais la jeune femme savait aussi que ce qu'elle-même leur proposait n'était pas sans valeur. Ou alors doutaient-ils de ses compétences ? C'était très vexant.


- Parce que connaître un meilleur coin de chasse ne vous intéresse pas ? Ce n'est pas le genre d'information que je donne gratuitement, d'habitude. Elle leva les yeux au ciel. Je vous ai vu lorgner sur son épée ; Ascaniens, Utgardiens, vous êtes tous les mêmes finalement, mais moi non plus je ne méprise pas l'argent facilement gagné, je ne peux pas vraiment vous juger pour ça. Ses poings quittèrent ses hanches et elle se mit quelque peu en retrait. Ce n'est pas moi qui vais vous payer, donc ce n'est pas à moi de fixer un prix. Mais je suis sûre que Laurie saura se montrer généreux. Hein, Laurie ?

Laurie avait la mâchoire serrée mais il semblait réfléchir sérieusement à l'éventualité de s'associer à ces rustres, et à les payer le cas échéant. Au bout d'un moment, le verdict tomba.

- Vingt valons. Meryl fit la moue. Par tête.
- Alors, ça, c'est vraiment géné...
- Cette somme sera retenue sur votre paie finale, bien entendu, ajouta t-il rapidement en jetant un sourire narquois à la guide.

Meryl grinça des dents. Dans l'histoire, c'était elle qui se faisait le plus avoir. C'était déjà assez pénible d'avoir l'Ascanien sur le dos, maintenant elle allait devoir supporter quatre Utgardiens de plus et tout ça presque gratuitement ? L'idée lui donnait déjà des aigreurs d'estomac. Quelle vaste blague.


- N'oubliez quand même pas de qui dépend vraiment votre survie ici...
- Je connais votre réputation. Vous avez beau pester sur tout ce qui bouge, vous n'avez encore abandonné personne en pleine nature. Et puis, c'est vous qui avez suggéré cette idée en premier, je vous rappelle. L'Ascanien lui sourit presque aimablement avant de reporter son attention sur les Utgardiens. Alors ?
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Mer 18 Nov - 12:19




Donc elle s’appelait bien Meryl et l'homme qu'elle guidait se nommait Laurez Alester de Brunger. Un nom a rallonge qui convenait parfaitement à un Ascanien. A nouveau, la jeune femme sut parfaitement comme réagir aux blagues d'Eredin et de Möze. Elle devait sûrement être habitué à ce genre d'exercice, c'était assez troublant. Les femmes qu'il avait l'habitude de côtoyer n'avait rien à voir.  Soit elles avaient un caractère très prononcé et la conversation aurait déjà dérapé, soit c'était tout l'inverse avec un caractère très effacé et elles n'oseraient jamais répondre ainsi. Mais après tout, ça paraissait normal que cette Meryl soit à l'aise, il fallait des épaules solides pour être guide dans cet univers. Rien à voir avec une simple balade en foret, ici le danger pouvait surgir de n'importe où. Affichant un petit sourire à l'idée d'avoir une personne capable de répartie, il continua simplement d'écouter la jeune femme mais il en profita aussi pour la regarder un peu plus en détail pendant qu'elle continuait de faire son spectacle. Il la dévisagea un moment avant de faire courir son regard sur le reste de son corps, Laurenz l'avait choisi elle plus pour son talent ou son physique ? C'était à se demander.

- Alors c'est avec joie que nous vous aiderons à conquérir votre dulcinée Laurenz !


Une grande claque dans le dos de la part de Möze le ramena à l'instant présent. Vingt valons par tête et un nouveau coin de chasse, cette journée s’annonçait des plus fructueuses pour les Utgardiens. Le chef des chasseurs semblait, à l'instant présent, être l'homme le plus heureux du monde. Il faut dire qu'à la base, tout se qu'ils auraient ramené de cette chasse revenait au clan. Ils n'auraient pas touché une seule pièce normalement.


- Merci Meryl de partager avec nous, d'abord ton salaire et maintenant tes connaissances... tu es une femme bien généreuse, c'est rare.


A l'aise jusqu'à quel point ? En tout cas la poignée de main échangé entre Möze et Laurenz conclut les négociations. Impossible de revenir en arrière maintenant, chacun des partis allaient devoir s'acquitter de sa tache pour pouvoir se séparer en fin de journée sans problème. D'un mouvement de bras, Eredin invita la blonde à prendre la tête du groupe pour les guider. Si elle connaissait un meilleur terrain de chasse, ils n'avaient pas besoin de pister. Si elle ne mentait pas et connaissait vraiment un tel endroit, ils allaient gagner énormément de temps. Marchant juste derrière elle, Möze et Laurenz derrière lui, les deux autres chasseurs fermant la marche, la petite procession se mit en route.

Après seulement une dizaine de minutes à avancer silencieusement, Eredin ne put s'empêcher de poser les questions qui lui brûlaient la langue.


- Tu n'es pas Utgardienne ! Je connais nos guides, mais je ne me souviens pas t'avoir déjà vu. Quel est ton nom déjà ?


Jamais il ne l'aurait oublié si elle était belle et bien une guide du clan. Une jeune femme blonde comparé aux Utgardiens barbus et bourrus, comment ne pas la remarquer ? Et une fois remarqué, comment l’oublier ? Quand à son nom, elle ne l'avait pas dit, mais Eredin connaissait une bonne partie des noms des familles Utgardiennes, donc avec il saurait sûrement si elle était de son clan ou non.


- Ou alors tu as un problème avec le clan... ? Non, le clan à un problème avec toi ?!!! C'est ça ?


C'était totalement possible aussi, il y avait pas mal d'Utgardiens qui préféraient vivre en marge du clan. Certains ne le quittaient pas mais n'y participaient pas non plus, d'autres encore préféraient le quitter totalement, refusant simplement d'en faire partie ou ayant un problème avec. Qui était-elle ? Eredin était curieux de savoir et ça l'amusait de poser tout un tas de questions intimes. Etait-elle toujours à l'aise ?

Voyant un chasseur Utgardien oser rompre le silence, Laurenz en profita lui aussi pour commenter à peu près tout et n'importe quoi. Cet homme avait beaucoup de chose à dire, mais ce n'était pas pour apprendre quoi que ce soit, plutôt pour faire remarquer des choses. Oui Möze avait de la terre dans les cheveux, oui Jack avait une cicatrice qui défigurait son visage et l’empêchait de parler correctement et non personne n'avait faim.

En tout cas, le petit groupe avançait tranquillement en direction du Nord- Ouest. Continuant d'observer les alentours pour ne pas se faire surprendre par un quelconque prédateur. Meryl avait l'air de savoir où elle allait... ou alors c'était un piège et elle guidait le groupe directement sur le territoire des loups.




Meryl
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Mer 18 Nov - 23:29
Meryl connaissait plusieurs endroits où vivaient des créatures capable de mettre en pièce leur petite compagnie en quelques minutes à peine et l'idée de les guider dans la gueule du loup avant de leur fausser compagnie germa lentement dans son esprit. Une idée qui en resterait là, car l'Ascanien avait raison ; elle ne savait pas si c'était une stupide question d'honneur mais elle n'avait jamais dupé qui que ce soit et avait toujours rempli sa part du contrat. Et elle restait optimiste quant à ses chances de voir la situation tourner à son avantage, d'une façon ou d'une autre.

Alors qu'elle essayait de déterminer qui des Ascaniens ou des Utgardiens elle détestait le plus, le dénommé Eredin -le moins désagréable à regarder du lot- revint à la charge avec ses questions. Si elle avait su plus tôt qu'on ne lui accorderait que dix petites minutes de tranquillité, elle les aurait mieux savourées. Elle devait cependant reconnaître que les questions du chasseur étaient moins idiotes que celles de son client, même si cette obsession presque maladive pour ses origines commençaient à devenir redondante.


- On m'a toujours dit que les Utgardiens n'étaient pas capable de faire deux choses à la fois, et pourtant tu arrives à parler et marcher en même temps, c'est prodigieux. Elle lui lança un sourire un peu moqueur par dessus son épaule avant de reporter son attention sur la route. Ou alors, tu es un spécimen particulièrement dégourdi.

Puisqu'il la tutoyait, elle n'allait pas se gêner non plus. Des quatre, c'est lui qu'elle avait jugé le plus malin, mais les petits malins n'avaient jamais leur langue dans leur poche. Meryl ne l'avait pas non plus.

- Tu as raison, je ne suis pas Utgardienne, répondit-elle simplement, espérant que sa curiosité serait satisfaite.
- À moitié quand même, se permit de faire remarquer l'Ascanien qui ne perdait pas une miette des échanges, en bonne petite commère.

Les yeux toujours braqués droit devant, elle haussa les épaules, mais on pouvait deviner qu'elle s'était un brin crispée.

- D'accord, les cheveux, une certaine résistance à l'alcool, c'est tout ce qu'on a en commun.

Et un mauvais caractère, avait-elle failli ajouter. À vrai dire, tout ce qu'il y avait de mauvais chez elle, elle le mettait sur le dos de son sang utgardien, c'était fort pratique, mais pour autant, elle n'aimait pas s'entendre rappeler qu'elle partageait des gènes avec le peuple barbare.

- D'ailleurs, c'est vrai, ce qu'on raconte sur vous ? demanda l'Ascanien qui n'avait visiblement, lui, pas l'intention de laisser tomber.

Répondre simplement « Quoi donc ? » ou « Qu'est-ce que vous avez entendu, au juste ? » étaient des réponses pièges. Laurie, comme beaucoup d'Ascaniens, devait savoir qui elle était réellement, mais ce n'était pas quelque chose dont elle souhaitait discuter avec des inconnus. Elle esquiva la question avec toute la grâce dont elle était capable. Se tournant vers lui, elle lui adressa un clin d’œil.


- Tout ce que vous avez entendu est vrai.

Il y avait très probablement des choses absolument scandaleuses dans le lot, vu comment le visage de Laurie vira au rouge cramoisi. Aucune importance, l'opinion de Laurie sur sa petite personne n'importait guère, comme l'opinion des Ascaniens en général, comme l'opinion de n'importe qui en fait. Au moins, elle l'avait réduit au silence pour un petit moment. Elle se tourna alors vers Eredin, son sourire était devenu presque piquant.

- Si ta curiosité est satisfaite, je propose qu'on continue en silence, sinon les chasseurs vont devenir les proies, ce qui arrive plus vite qu'on ne le croit.

Heureusement que les Utgardiens étaient plus disciplinés que Laurie. Ils procédaient sans faire de bruit, et c'était rassurant d'avoir leurs arcs de leur côté si quelque chose les prenait par surprise. Meryl avait un bon pas, elle savait visiblement où elle allait, même si elle faisait parfois quelques pauses, « ne jamais marcher dans le sens du vent », disait-elle, pour ne pas alerter leurs proies de leur arrivée. Elle s'arrêtait aussi pour prendre de la hauteur grâce aux cairns et faire un rapide balayage des environs.

À une heure de marche au Nord-Ouest, la plaine se rétrécissait soudain et quelques arbres commençaient à parsemer le chemin, mais ce qui pouvait ressembler de prime abord à une impasse était en réalité un passage vers un renfoncement où vivait un gibier peu inquiété par les prédateurs. De plus, la proximité de la montagne ne leur offrait pas autant de retraite qu'en plein milieu de la plaine, qui aidait beaucoup les chasseurs. Ce n'était pas le meilleur coin à gibier, parce que Meryl n'avait aucunement l'intention de partager ça avec des Utgardiens, mais ce n'était pas mal du tout.

Du haut de son cairn, Meryl invita Eredin à observer ce fameux passage, et lui promit que l'endroit foisonnait de biche et de sanglier. Ces proies étaient loin d'être facile à transporter, mais ce n'était pas son problème à elle. Elle n'était que guide après tout. La viande de sanglier était particulièrement prisée à Claircombe, justement parce que ce n'était pas tous les matins que des chasseurs avaient l'occasion d'en ramener. Salée et correctement séchée, elle était encore meilleure.

Seulement quelque chose clochait. Quelque chose qui n'était pas là la première fois. Elle n'aurait su dire exactement quoi, mais son instinct lui criait de rester sur ses gardes. Le vent lui rapportait une odeur qu'elle n'aimait pas beaucoup. Elle fit par de ses inquiétudes au reste du groupe mais la décision d'avancer prudemment fut retenue. La curiosité avait été plus forte et les chasseurs s'enhardissait de se servir enfin de leurs arcs.

Une fois les arbres passés, un spectacle inhabituel se joua devant eux : là, au milieu de la plaine, des cadavres de sangliers par dizaine étaient étalés dans l'herbe rouge de sang. Ils semblaient avoir été roués de coups jusqu'à la mort, par quelque chose d'énorme. Quelque chose de beaucoup plus gros qu'un être humain. Au dessus de leurs cadavres, des mouches savouraient leur festin, alors que les plus gros charognards étaient absents. Quoi qu'il se soit passé ici, ça avait été suffisamment violent pour faire fuir tous les animaux alentours, même les corbeaux.


- Demi-tour. Maintenant.
- D'accord, juste le temps de récupérer l'une de ces têtes, rétorqua l'Ascanien qui visiblement n'avait pas vraiment de remord à tricher un peu. Après tout, Joséphine ne pourrait pas vraiment savoir qu'il n'avait pas lui-même abattu la bête, si ?
- J'ai dit maintenant. Elle l'attrapa par le bras avec fermeté. Elle ne rigolait plus du tout. Un pas, un seul pas. C'est tout ce qui différencie celui qui va vivre de celui qui va mourir. Vous vouliez que je vous ramène en un seul morceau, ça ne va pas être possible si vous avancez encore. On s'en va.

Elle lança un regard appuyé aux chasseurs Utgardiens, en espérant qu'aucun d'entre eux ne soit assez stupide pour la contredire.
Eredin Lautrec
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Jeu 19 Nov - 18:05



Pas Utgardienne, mais à moitié quand même, toutes les histoires sur elle étaient vrais, Eredin avait l'impression d'avoir fait mouche avec ses questions. Merci Laurenz ! En tout cas, sa curiosité était très loin d’être comblé, au contraire même. Mais avant de pouvoir poser de nouvelles questions, elle l'invita au silence en lui rappelant bien que le silence était la première des sécurités ici. Soit, le trajet risquait de durer de toute façon, il aurait donc bien d'autres occasions d'assouvir sa curiosité. Ils poursuivirent donc leur chemin sans dire un mot, suivant la jeune femme qui avançait d'un pas sûr. A plusieurs moments, Emyr arrêta Möze pour lui dire qu'il n'existait pas de coin de chasse particulier au Nord Ouest, qu'elle faisait simplement semblant, mais le chef du groupe l'invita simplement à se taire. Ils avaient acceptés d'aider l'Ascanien à tuer sa bête et c'était à la guide de les mener jusqu'à elle. Si à la fin de la journée ils n'avaient pas croisés quoi que ce soit, ça ne serait absolument pas de leurs fautes à eux et ils seraient tout de même payé. Du moins, dans l'esprit de Möze. En tout cas l'ordre était claire, suivons la jeune femme, perdu ou non.

Ils marchèrent pendant une heure avant d'atteindre une petite foret à flanc de montagne. Emyr rigola en voyant ça, mais la guide les mena jusqu'à un chemin qui menait à large renfoncement naturel. Sans connaître, personne n'aurait put dire qu'il existait un tel endroit et jamais un chasseur n'aurait pris le temps d'y jeter un œil. Eredin la félicita et imaginant déjà un festin de sanglier. Elle méritait bien son titre de guide ! Maintenant, c'était à eux de jouer et prouver qu'ils méritaient le titre de chasseur. Mais très vite, un problème se présenta, une odeur de mort charriée par le vent pouvait se faire sentir. Après une courte concertation, le groupe décida d'avancer car il n'y avait aucune logique à s'arrêter à cause d'une simple odeur. Ça pouvait être tout et n'importe quoi et il n'était pas si rare de tomber sur des cadavres dans la nature. Mais même si ce n'était pas rare, absolument aucun d'entre eux n'auraient imaginé tomber sur un véritable charnier constitué de plus d'une dizaine de cadavres de sangliers. Mais le problème, c'était l'état des corps ! Ils avaient reçus des coups puissants, mais à part ça, ils étaient encore « entier ». Aucun charognard n'était présent, pour quelle raison ? La mort était passé il y a peu de temps ou le prédateur était encore présent ? Empêchant les charognards d'approcher. Meryl avait du avoir le même raisonnement car instantanément, elle ordonna au groupe de faire demi tour et empêchant Laurenz de faire une grosse bêtise.


- Allons-y !

Möze commença à son tour à avancer, mais Eredin se dressa devant lui pour l’empêcher de passer.


- Elle a raison Möze !
- Laisse moi passer.
- Regarde bien, c'est un piège ! Aucun charognard, aucun prédateur ? C'est trop beau pour être vrai...
- Tu me prends pour qui ? Je le sais très bien, mais plus vite ce sera fait et moins on a de chance de tomber sur la chose qui a fait ça.
- Ça ne vaut pas le coup !


Möze le poussa violemment sur le coté puis invita les autres à le rejoindre. Il comptait bien mettre la main sur son argent en rapportant une tête de sanglier.


- Et n'oublie pas où est ta place, je suis ton chef donc tu obéis !


Eredin jura, comment pouvait-il être aussi con ? Mais maintenant il n'avait plus le choix que de suivre car il était simplement impensable de les abandonner ici. Donc à son tour Eredin s’avança avec son arc en main et une flèche prêt à décocher. Sortant des arbres pour s'avancer dans la clairière au sol ravagé. Les sens aux aguets et observant tout autour de lui, chacun des chasseurs était prêt à réagir. En tout cas, la chose qui avait décimé les sangliers possédait une force extraordinaire.


- Regardez moi celui la !


Laurenz s'approcha de la bête tel un enfant vers un jouet. Le sanglier qu'il avait choisi était le plus gros du groupe et possédait des défenses d'une taille démesuré, même si elles n'avaient pas servi à grand chose face à son adversaire. Ce qui était encore plus préoccupant. Möze s'approcha avec son couteau pour découper la tête, mais l'Ascanien l'arrêta, il voulait s'en occuper lui même. Laurenz sortit sa rutilante épée, la leva bien haut au dessus de sa tête et l'abattit au niveau de l'échine du sanglier. La lame s'enfonça à peine de quelques centimètres dans la chaire, ce qui surprit l'Ascanien qui avait sûrement dû s'attendre à couper la tête d'un coup net. Soufflant d'un ton moqueur, Möze s'avança à nouveau pour s'en charger, mais une nouvelle fois, Laurenz leva son épée et l'abattit au même endroit. Il recommença l'opération une dizaine de fois sans plus de succès, il avait au mieux réussi à pénétrer de six ou sept centimètres. Le chef Utgardien le poussa et avec son petit couteau de chasse, moins rutilant mais bien plus adapté, il commença le travail. Énervé, l'Ascanien jura et frappa du pied un gros champignon présent. Et à partir de ce moment là, la terre se mit à trembler. Quelque chose approchait ? Observant l'extérieur du « cercle » que Emyr, Jack et Eredin avait formé, les chasseurs étaient prêt à décocher une volée de flèche sur la créature qui allait émerger des arbres qui bordaient la clairière. Il fallut un cri absolument pas viril de la part de Laurenz pour que les chasseurs se rendent compte que la menace ne venait pas de l'extérieur. En effet, sous les pieds de l'Ascanien, un monstre géant était littéralement entrain de se relever. Une créature humanoïde dépassant largement les trois mètres. Si elle possédait bien se qui ressemblait à deux bras et deux jambes, la comparaison avec l'homme s’arrêtait la. Sa peau était remplacée par des plaques de roches et d'écorces, son dos était recouvert d'une épaisse couche de terre elle même recouverte d'herbe et de champignon. Depuis combien de temps était-il ici ? Trop surpris pour réagir, ce fut l'ordre de Möze qui ramena les Utgardiens à l'instant présent. Alors que le monstre se relevait lentement, faisant tomber de large bloc de terre de son dos, les chasseurs décochèrent des flèches en direction de se qui ressemblait à la tête. Deux projectiles ricochèrent simplement pendant que le troisième se planta dans le bois.


- Laurenz reste pas la, cours !
Eredin tira une seconde flèche. Möze ?
- Faites moi gagner du temps, j'y suis presque !

Quoi ? Comment ils étaient censés gagner du temps face à cette chose ? Ils étaient armés de flèche et de hache, mais pour venir à bout d'une telle chose, il aurait fallut bien plus que ça ! Des lances, des grappins pour l’immobiliser ou du feu peut être, mais ils n'avaient rien de tout ça sous la main et ils n'étaient que trois ! La seule solution était d'attirer l'attention de la créature sur eux et profiter de sa lenteur pour fuir ensuite. Maintenant sur ses deux jambes, le monstre tenta d'écraser Emyr qui esquiva le coup en se jetant sur le coté. Oui, ils avaient une chance. Cette chose était encombré par sa taille et son poids, ils pouvaient facilement esquiver ses coups. Situé à plus loin, Eredin hurla en direction du golem et tira une flèche ou deux pour tenter d'attirer son attention. Puis il remarqua à nouveau les cadavres autour de lui. Si cette chose était aussi lente que ça, comment elle avait réussi à tuer autant de sanglier ? Toujours ciblé, mais confiant dans le fait de pouvoir esquiver, Emyr s'éloigna en courant pour attirer la chose plus loin.


- Non, att-

Il ne savait pas très bien contre quoi le mettre en garde, mais en tout cas son instinct avait vu juste. Le golem s’élança et en quelques mètres seulement, gagna une vitesse incroyable. Maintenant plus rapide, il effaça la distance entre lui et Emyr trop rapidement, surpris, l'Utgardien n'eut pas le temps d'esquiver. Plus effrayant qu'une charge de sanglier, on aurait dit un rocher dans une avalanche que plus rien ne pouvait arrêter, Emyr n'avait aucune chance de survivre à un tel impact.


- On y va ! Tous dans la foret 
!


Ils n'avaient aucune chance, même en vitesse ils perdaient largement face à ce géant. Et Eredin n'avait pas l'intention de mourir à cause d'une tête de sanglier.


- Attendez ! J'ai presque ter'


Mais Möze n'eut pas le temps de terminer sa phrase que les restes d'Emyr, lancé par cette créature, le percutèrent. Le corps du chef vola en avant sur quelques mètres avant de s'arrêter pour ne jamais se relever. Le cri de la jeune femme fut comme un déclic et les deux derniers Utgardiens, choqués par ce qu'il venait de se passer, se mirent à courir aussi vite qu'ils le pouvaient. Mais avant d'atteindre le couvert des arbres, une lourde et puissante charge se fit entendre derrière eux. Sautant chacun sur le coté sans vraiment prendre le temps de regarder, ils eurent la chance d'esquiver le monstre qui ne s’arrêta lui, que plus loin. Grâce à Njord, les deux hommes réussirent à atteindre le couvert des arbres et a rejoindre les deux autres.


- Les arbres vont l’empêcher de charger, on est en sécurité.

Mais à peine sa phrase terminé que plusieurs craquements suivi d'un puissant cri se firent entendre. Le monstre n'avait pas du tout abandonné et avait chargé dans la foret, il avait brisé plusieurs arbres sur son passage avant d’être arrêter par un tronc plus résistant que les autres. Mais le contournant lentement, il chargea à nouveau avant de s’arrêter une dizaine de mètres plus loin, à nouveau stoppé par un arbre. Ça ne faisait que le ralentir, mais si le groupe restait la, ils allaient simplement mourir.


- On arrivera jamais à le distancer... il faut soit se séparer, soit réussir à se cacher.


Observant les autres, son regard s'arrêta sur la jeune femme. L'Ascanien était un bon à rien et Jack ne pouvait simplement pas parler, elle était donc la seule à pouvoir l'aider à prendre la meilleure solution. Est-ce qu'ils devaient se séparer pour qu'un des groupes puissent au moins s'en sortir ou rester ensemble ? Et y avait-il un endroit où se cacher dans le coin ? Elle était guide, peut être connaissait-elle un endroit. Ils n'avaient pas beaucoup de temps pour réfléchir.


- Alors ?


Meryl
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Jeu 19 Nov - 23:40
Idiots. Tous des idiots. Meryl jura entre ses dents, alors qu'elle les regardait tous s'avancer vers leur mort. Seul Eredin -mais ce n'était plus une surprise- avait eu assez de jugeote pour écouter son avertissement, mais lui non plus ne parvint pas à convaincre les autres de la réalité de la menace qui planait au dessus d'eux. La jeune femme ne bougea pas d'un pouce. Une part d'elle avait envie de les abandonner à leur sort et ne pas risquer sa vie pour des imbéciles. L'autre... L'autre ne pouvait se résoudre à ne pas tout tenter pour en sauver quelques-uns, ou au moins Laurie, qui lui faisait davantage penser à un enfant qu'à un homme accompli. Les autres n'avaient aucune excuse : ils étaient chasseurs et auraient dû être habitués à se méfier de la faune d'Avalone, depuis le temps.

La situation était préoccupante, ne le voyaient-ils pas ? Un prédateur ordinaire, même puissant, n'aurait pas infligé ce type de blessures aux sangliers, pas plus qu'il n'aurait abandonné les corps sans les manger. Ce qui était encore plus préoccupant, c'est que Meryl ne connaissait aucune créature capable d'une telle barbarie, et ses horizons étaient plutôt larges. La réponse n'allait pas tarder à lui être donnée.

De sa vie, elle n'avait jamais vu pareil spectacle, et pourtant elle avait passé du temps à explorer le continent. Un gardien de la forêt, un protecteur ! C'est du moins ce que disaient les légendes nomades à leur sujet. Elle avait eu la chance d'en voir un lorsqu'elle était enfant, un géant de terre et de roche qui parcourait la forêt, assimilant végétaux et arbrisseaux sur son passage. Celui-là était à la fois terrifiant et magnifique, comme dans ses souvenirs. Presque par réflexe, elle s'inclina légèrement face à lui, en murmurant une prière, alors que les autres s'étaient mis à hurler. Elle voulut leur dire de ne pas paniquer, qu'il n'était pas hostile, jusqu'à ce que la réalité la frappe de plein fouet. Les corps blessés tout autour d'eux, se pouvait-il que ce soit... son œuvre ?

Et très vite, tout dégénéra. Le géant se rua sur les chasseurs ; contre lui, leurs arcs ne pouvaient rien. Il fallait fuir, fuir loin, si tant est que cela soit encore possible. Laurie ne se fit pas prier pour prendre ses jambes à son cou, pensant trouver refuge parmi les arbres, à l'ouest. Les autres... Les autres sous estimaient la menace, une fois encore. Meryl, impuissante, assista à la mort du chef des chasseurs, car celui-ci n'avait toujours pas abandonné l'idée de récupérer une tête. Quel sinistre imbécile. Elle cria aux autres de courir, mais ne se retourna pas pour voir s'ils obéissaient. Les Utgardiens étaient assez grands pour prendre soin d'eux-même.

Courant à en perdre haleine dans les bois, Meryl rejoignit Laurie avant de le forcer à la suivre. Les deux autres chasseurs, Eredin et le balafré, ne tardèrent pas à les rattraper. Elle haussa les sourcils lorsqu'elle entendit le brun parler de sécurité. C'était un peu prématuré, et le bruit sinistre des arbres qu'on arrache au loin lui donna raison. Ces autres propositions lui firent hausser davantage les sourcils. Se séparer ? Il n'y pensait pas sérieusement ? Elle fut rassurée de voir que son regard s'était arrêté sur elle, comme s'il attendait son avis sur la question. Il était bien plus avisé que son chef, c'était assez rassurant.


- Hors de question qu'on se sépare. Suivez-moi, je vais nous trouver un endroit à l'abri.

Elle les invita à la suivre à la hâte, alors qu'elle zigzaguait entre les arbres, donc les troncs se rapprochaient à mesure qu'ils progressaient. Bientôt, le sol disparut pour ne laisser place qu'à un entrelacement de racines, et Meryl leur indiqua un passage étroit sous les arbres, une sorte de petit tunnel dans lequel il était possible d'avancer en courbant suffisamment le dos. Un silence de mort les accompagna tout le temps qu'ils s'enfonçaient dans une quasi obscurité, alors que le martèlement des pas du géant était encore perceptible au loin. Même Laurie, qui d'habitude ne manquait jamais d'ouvrir sa grande bouche, était muet comme une tombe. Bientôt, le fond du tunnel fut atteint, et Meryl se contenta de leur faire signe de s'asseoir. Il n'y avait plus qu'à attendre...

Et l'attente sembla interminable, à l'étroit dans ce curieux passage, à écouter le moindre signe qui indiquerait que leur poursuivant se rapprochait ou s'éloignait. Une demi heure s'écoula peut-être avant qu'un silence total les entoure. Un silence que Laurie brisa très vite.


- Vous croyez qu'il est parti ?
- Je ne sais pas, peut-être. Attendons encore pour être sûrs.

Mais la patience, ce n'était pas vraiment le fort de Laurie, qui se dandina bientôt sur lui-même. Il fallait dire que ce n'était pas vraiment confortable là-dedans.

- Je ne sais pas depuis combien de temps on est partis, mais je pense que le soleil se couchera dans quelques heures, et voyager de nuit c'est... c'est pas vraiment recommandé.
- Qu'est-ce que vous racontez ? Nous ne sommes pas si loin de la ville, d'ici.
- Oui, bien sûr. A condition de pouvoir revenir sur nos pas et prendre le même chemin qu'en arrivant. Ce n'est plus vraiment possible maintenant.
- Mais, mais, mais... Comment allons-nous faire, couina l'Ascanien, je n'ai pas pris de quoi voyager plus d'une journée. Nous allons mourir de faim, de soif !

Meryl leva les yeux au ciel. Même dans une situation comme celle-là, il trouvait le moyen de se comporter comme une pintade.

- Et alors ? On peut chasser, et les cours d'eau ne manquent pas dans cette région. Ce n'est pas vraiment ça qui m’inquiète.
- Oh, vous êtes donc inquiète ! Allez-y, annoncez le pire, j'ai les épaules assez larges pour l'entendre.
- Pour retourner à Claircombe en évitant notre nouvel ami, il va falloir continuer à l'ouest jusqu'à trouver un passage entre les montagnes. Mais je sais très bien où cet itinéraire nous emmène : la forêt Tourmentée.
- Ça ne sonne pas comme un endroit agréable.
- Je ne comprends pas ce qui a pu lui arriver, remarqua Meryl plus pour elle-même que pour les autres. Elle avait beau se repasser la scène dans la tête, elle ne comprenait toujours pas comment une telle chose était possible. Ils ne sont pas agressifs d'habitude, ce sont des protecteurs. J'ai rencontré un nomade une fois qui m'a dit que certains devenaient fous, lorsqu'ils sortaient d'un trop long sommeil. Je croyais qu'il mentait...

Elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une légère pointe de culpabilité. De n'avoir jamais remarqué qu'un gardien était en sommeil dans cet endroit, d'avoir amené son client et les chasseurs utgardiens là-bas...

- Je suis désolée pour vos amis. Ça n'aurait jamais dû arriver.
Eredin Lautrec
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Ven 20 Nov - 16:39



Il avait eu raison de demander l'avis de la jeune femme car elle semblait avoir une idée. Conduisant le groupe à travers la foret, ils s’enfoncèrent de plus en plus profondément dans les bois. Les arbres se rapprochaient les uns des autres et la canopée filtrait les rayons du ciel, plongeant l'intérieur des bois dans une opacité permanente. Eredin ne voyait pas bien où elle voulait en venir, la progression du monstre serait peut être difficile, mais la leur aussi. Et qui sait qu'elles autres prédateurs pouvaient vivre aussi loin dans les dois. Mais après un petit moment, Meryl indiqua un tunnel formé par un amas de racines entrelacées. Ils s’engouffrèrent dedans pour se cacher. Au fond de lui, Eredin pria Njord que le tunnel ne soit pas déjà habité par quelque chose d’autres, mais ils arrivèrent au fond sans rencontrer d'autres habitants. Après un temps interminable, ce sentant maintenant en sécurité, l'Utgardien s'autorisa enfin à souffler et à faire redescendre la pression. Que venait-il de se passer ? En une fraction de temps, ils avaient perdu Möze et Emyr. Frappant rageusement le sol de son poing, il maudit le chef du groupe pour sa stupidité. C'était exactement pour ça qu'il faisait des chasses avec des groupes plus petit, pour apprendre et gagner en expérience. Car une fois dans le groupe de chasse de l'Hurlsk, il serait amené de plus en plus souvent à chasser non pas des proies, mais bien des prédateurs. Hors, si Eredin n'était pas capable de garder son groupe entier lors d'une chasse quelconque, comment pouvait-il espérer survivre lors des prochaines chasses ? Malgré l'obscurité, Jack lui attrapa le bras doucement et le serra avec bienveillance. Eredin posa sa main sur celle qui tenait son bras confirmant ainsi à son homologue qu'il allait bien. Il n'avait aucune blessure et au final, il ne pouvait pas s'en vouloir pour ce qui était arrivé. Il avait bien tenté d'arrêter son chef, ce n'était donc pas de sa faute. Mais il devait graver ce moment dans sa mémoire pour ne plus jamais refaire la même erreur.

Se tournant ensuite vers les autres, il remarqua que les deux allaient bien. La jeune femme paraissait sereine malgré la situation, pas comme l'Ascanien. Laurenz n'avait jamais du vivre une telle expérience, c'était même à se demander si il s'était déjà retrouvé avec autant de terre sur ses vêtements. Cet idiot commençait à paniquer. Heureusement pour lui, la jeune femme prenait le temps de répondre à ses questions, là où Eredin lui aurait simplement ordonné de la fermer. Mais en répondant aux questions, elle le calmait. Avant d’être chef, il avait vraiment de nombreuses choses à apprendre. Écoutant la conversation jusqu'au bout sans intervenir, il attendit quelques instants avant de répondre à la jeune femme.


- Emyr est mort en attirant cette chose, ce protecteur, pour le groupe. C'est une mort honorable. Mais en effet, ça n'aurait jamais dû arriver. Möze a été stupide, juste pour un peu d'argent.... Tss.


Si il n'avait jamais eut de problème avec Möze, maintenant il avait du mal à pouvoir « honorer » cet idiot après cette décision à la con.


- Mais peu importe, on y pensera une fois en ville. Tu dis qu'il faut remonter jusqu'à la forêt Tourmentée, il me semble que c'est un nid à prédateur en tout genre, tu es sûr que c'est le seul moyen ? Et ça va rallonger le trajet, tu penses que l'on en aura pour combien de temps de voyage du coup ? Une seule nuit... ou plus ?


Plus le temps allait passer, plus ça risquait d’être difficile car chaque nuit à l'extérieur des murs était une épreuve en soit. Ils n'allaient pas pouvoir se reposer comme il faut et la fatigue, dans un moment comme ça, était le pire ennemi. Par chance, ils étaient encore un groupe assez grand pour tenir des gardes. Selon lui, si tout se passait bien, demain soir avant la tombé de la nuit, il serait de retour à Claircombe.

- Tu as l'air de connaître cette créature, selon toi il n'y aucune chance pour qu'il retourne simplement se « coucher » ? On pourrait ainsi facilement retourner en ville.


Les sangliers n'étaient pas mort depuis bien longtemps d'après l'état de leurs corps, hors la chose était déjà retourné dormir. Donc peut être qu'attendre simplement ici une nuit suffirait amplement.

- Tu es la mieux placé pour nous dire quoi faire, nous te suivrons. Et pour ce soir, quoi qu'il arrive, on ne mourra pas de faim.

Eredin retira une sangle de son cou et en tirant, révéla une petite poche de cuir ornée de symboles Utgardien en tout genre. Un cadeau que lui avait fait Liveig à l'époque. La poche contenait quelques morceaux de viandes séchés. Jack lui sortit une outre d'eau encore à moitié pleine.


- Hélas, c'est Emyr qui portait le vin... avant de se mettre en route, on va essayer d'attraper quelque chose, profiter de cette foret.


Laissant la poche et l'outre à Meryl, les deux Utgardiens sortirent du tunnel sans un mot. Le protecteur comme elle l'avait appelé n'était pas du tout dans les parages. En tendant l'oreille, on pouvait entendre les habitants de cette foret. C'était d'ailleurs un bon moyen, en règle général, pour savoir si un prédateur était dans le coin ou non. Comme une respiration, la foret arrêtait généralement de respirer lors du passage d'un prédateur de cette taille. Repérant les environs pour être sûr de retrouver l'endroit, les deux Utgardiens se mirent ensuite en chasse. Un piège et du temps aurait facilement rapporté de quoi manger, mais même sans ça il n'était pas bien compliqué d'attraper quelque chose. Après seulement une heure, ils ramenèrent deux perdrix et un lapin, largement de quoi ne pas mourir de faim.

De retour, Meryl et Laurenz attendaient à l'extérieur du tunnel. Que voulait-elle donc faire ? Passer par la foret tourmentée ou attendre que le gardien abandonne et retourne à sa place ?


- Alors, on fait quoi ?



Meryl
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Dim 22 Nov - 1:18
Meryl cilla plusieurs fois. Elle avait anticipé une défiance exacerbée à son égard, peut-être une série de reproches et pourquoi pas quelques insultes, question d'habitude. Au lieu de ça, les chasseurs Utgardiens n'essayèrent pas de minimiser le rôle de leur chef dans ce drame. Les Ascaniens, eux, ne seraient jamais gênés pour tout lui mettre sur le dos. Cela faisait partie des quelques raisons pour lesquelles elle avait cessé de travailler pour eux, presque du jour au lendemain. Laurie était un cas isolé, il avait fait appel à la guilde des aventuriers, c'était vers elle qu'on l'avait naturellement dirigé, et elle avait trop besoin d'argent pour refuser un contrat juste parce qu'il était Ascanien.

Cette humilité de la part d'Utgardiens était inattendue. Et appréciable. La jeune femme n'ajouta rien de plus, il était inutile de les accabler et ils avaient de toute façon plus important à penser à l'instant présent. Meryl considéra les questions d'Eredin pensivement, alors qu'elle cherchait la meilleure façon de formuler sa réponse.


- Avec un rythme très soutenu et peu de pauses la journée, il n'est pas impossible d'atteindre Claircombe demain, un peu après le coucher du soleil. Son regard se déporta sur Laurie qui essayait de décrotter ses bottes avant de revenir au chasseur. Dans le pire des cas, on devra passer une deuxième nuit dehors.

Et vu le regard appuyé qu'elle posait sur lui, cette deuxième hypothèse semblait la plus probable selon elle : elle doutait que l'Ascanien puisse tenir la cadence, lui qui était si peu habitué aux longues expédition. Quant à la deuxième question, elle secoua doucement la tête.

- Personne ne sait vraiment ce qu'ils sont. On dit qu'ils protègent la forêt et les montagnes, mais en réalité ils se contentent d'errer sur Avalone, sans faire attention à ce qui les entoure. C'est impossible que nous l'ayons réveillé juste en passant près de lui ; lorsqu'ils entrent en sommeil, rien ne peut les en sortir, et la plupart du temps on ne les remarque même pas. Lui, il semblait juste attendre là, comme un piège dressé pour les curieux. Ça ne ressemble pas à leur comportement habituel. Je ne comprends pas.

Elle fronça les sourcils, visiblement la question la tourmentait plus qu'elle ne voulait l'admettre.


- Et j'évite de trop me frotter à ce que je ne comprends pas. Jusque là, cette simple précaution m'a maintenue en vie. Je ne sais pas ce qui nous attend si nous retournons sur nos pas, en revanche je sais ce qui nous attend si nous avançons. La Forêt Tourmentée est un endroit que n'importe qui préfère éviter, mais les nomades savent la traverser sans encombre, et je serai avec vous.

Ça n'allait pas être une partie de plaisir, certes, mais la Forêt Tourmentée ne comptait pas plus de prédateurs dangereux que n'importe quelle autre forêt. C'était surtout de la flore dont il fallait se méfier. Les spores des champignons du cauchemar provoquaient des hallucinations qui paraissaient plus réelles que la réalité elle-même. Après des heures de persécution par des visions en tout genre, la plupart des gens renonçaient à trouver une sortie à cet enfer. Parfois les visions étaient agréables, une invitation à se perdre dans leur contemplation, éternellement. Parfois, c'étaient des cauchemars éveillés, paralysant le corps et l'esprit.

Ils quittèrent le terrier de racines. Les oiseaux s'étaient remis à chanter, ce qui était plutôt bon signe. Alors que les deux Utgardiens étaient partis attraper quelques proies, Meryl resta avec leurs vivres dans les mains. Elle n'en aurait probablement pas l'utilité, elle avait toujours de quoi tenir plusieurs jours dans son sac, par simple précaution, alors elle tendit quelques morceaux de viande séchée à Laurie, qui bien sûr fit la fine bouche.


- J'ai mal aux pieds, se lamenta t-il.
- Je vous avais dit de prendre une autre paire de bottes ce matin, que celle-ci n'était pas adaptée aux longues marches. Vous ne m'avez pas écoutée.
- C'est que les bottes adaptées aux longues marches ne sont pas très élégantes, il faut le dire.

Meryl plissa les yeux et approcha son visage de l'Ascanien, beaucoup trop proche pour que qui que ce soit puisse se sentir à l'aise.

- Vous savez qu'on m'a déjà accusée de manquer de patience ? Pourtant, en ce moment, je pense être la femme la plus patiente d'Avalone. N'importe qui vous aurait déjà tué sur un malheureux coup de sang, Laurie, est-ce que vous vous en rendez compte ?
- Vous ne faites que ce pourquoi vous êtes payée, alors encore heureux. Et en plus, laissez-moi vous dire que vous ne vous en sortez pas si bien.

Ça y est, on y était. Elle allait le tuer. Un coup assez fort derrière la nuque devrait suffire. Et cette très grosse pierre, là, sur le sol, ferait parfaitement l'affaire. Lorsqu'elle en aurait fini avec lui, plus personne ne serait capable d'identifier à qui était le petit corps sanguinolent qui traînait là, au milieu des bois, avec sa tunique toute tâchée de terre, et ses bottes même pas adaptées aux longues marches. Sale petit Ascanien pourri gâté, imbécile présomptueux et arrogant.

Tout cela ne resta que pur fantasme dans l'esprit de la blonde, malheureusement, et bientôt les Utgardiens revinrent avec leur butin. Lorsqu'il fut question de choisir ce qu'ils feraient ensuite, Meryl répondit :


- Si vous me faites confiance pour vous guider dans la forêt, je pense que nous devrions tenter notre chance. Marchons à l'ouest autant que possible avant que le soleil ne se couche, pour gagner du temps. Nous camperons avant d'atteindre la Forêt Tourmentée et demain... Demain les choses sérieuses commenceront.

Puisqu'ils avaient un plan, il était maintenant temps de se remettre en route. Meryl prit la tête du groupe et les guida parmi les arbres. Encore énervée par l'Ascanien, elle essaya de mettre le plus de distance entre eux en lui ordonnant de surveiller leurs arrières. Jack fut, lui, chargé de surveiller que Laurie surveillait bien leurs arrières. Il n'y avait donc plus qu'Eredin qui cheminait assez près d'elle pour discuter en chemin.

- Tu as déjà campé à l'extérieur ? C'était très probable, la plupart des longues chasses le réclamait, mais elle préférait s'en assurer. Meryl avait l'habitude de monter son couchage en hauteur dans les arbres, où au moins elle n'était pas inquiétée par les prédateurs terrestres. Mais ce serait inutile ce soir. On est quatre, enfin trois et demi, c'est assez pour organiser des tours de garde. Si on se repose correctement cette nuit, on arrivera peut-être à traverser la Forêt d'une seule traite demain...

Elle semblait néanmoins assez peu convaincue. Jetant un regard rageur en arrière, elle ajouta :

- Si je n'arrive pas à m'empêcher de lui en coller une, s'il te plaît, retiens-moi.
Eredin Lautrec
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Jeu 26 Nov - 19:15



Ils allaient donc vraiment camper à l'extérieur de Claircombe, rien que l'idée fit frissonner Eredin. Déjà la journée il n'était pas forcement simple de rester en vie, mais lorsque le soleil était couché, les chances de survie s'amenuisaient considérablement. Beaucoup de prédateurs se mettaient en chasse sous le couvert de l'obscurité et les proies ne pouvaient qu'espérer ne pas tomber sur l'un des monstres qui rode la nuit. Mais plus que la peur, c'était l'excitation qui germait au fond de lui. Par Njord, une telle « chance » était rare, réussir à survivre et à protéger son groupe serait une belle façon de faire ses preuves devant le Dieu forgeron. Quand à la Foret Tourmentée, il ne savait pas très bien quoi en penser car il n'en connaissait que les histoires racontés par les autres chasseurs. Et dans les histoires, les autres en rajoutaient souvent énormément. De toute façon, la jeune femme avait l'air de connaître la foret, donc ça ne servait à rien de s'inquiéter. Encore que si Eredin n'avait jamais entendu parler de cette foret et que personne ne se vantait d'entre être revenu, peut être que la il commencerait à s’inquiéter. Mais ce n'était pas le cas, donc à quoi bon avoir peur ? Si son moment était arrivé, alors il défendrait chèrement sa vie pour être digne.

Avançant dans la foret, Meryl menait le groupe vers l'Ouest. Naturellement, ou peut être après quelques ordres donnés par la jeune femme, le groupe se scinda en deux groupes de deux. Se retrouvant avec elle, Eredin avancait en silence. Il fut légèrement surpris que la jeune femme lui adresse la parole
.

- Le silence ne devait pas permettre aux chasseurs de ne pas devenir des proies... ?


Il lui lança un regard en coin avec un sourire avant de se retourner à son tour pour observer l'Ascanien.

- Te retenir de lui en mettre une ? J'espère surtout qu'avant de le tuer, tu me laisse le frapper au moins une fois !


Il rigola puis se remit à marcher en regardant droit devant lui. C'est vrai que Laurenz était un sacré pour eux. Il était grand et avait l'air d’être un adulte, mais Eredin se demandait encore si il pouvait compter sur lui pour quoi que ce soit. Même pour cette nuit, est-ce qu'il pouvait confier un quart à l'Ascanien sans craindre qu'il ne s'endorme ? Bien qu'il était un boulet, Eredin avait été élevé d'une façon bien particulière. Le fort devait aider le faible. Et c'est bien ce qu'il comptait faire jusqu'à son retour dans l'enceinte de la cité, ce n'est qu'une fois en sécurité qu'il pourra enfin frapper l'Ascanien et lui dire se qu'il pensait de lui, pas avant.


- Et oui, j'ai déjà campé à l'extérieur quelque fois pour des chasses, mais jamais dans de telles conditions...

Il les désigna tous les quatre de la main. D'habitude ils étaient bien plus nombreux et les endroits choisis étaient connus comme non dangereux par les chasseurs. Sauf que ce soir, aucun d'entre eux n'allait pouvoir dire si l'endroit du bivouac était sur le territoire d'un prédateur ou non. Et de toute façon, même s'ils avaient la chance de s'arrêter à l’abri, après avoir vu le massacre causé par un protecteur endormi depuis des années voire même des dizaines d'années, Eredin ne saurait trouver le sommeil facilement ailleurs que derrière les épais murs de la ville.

- Je dormirais plus facilement si je n'ai pas à m'inquiéter que ton petit ami s'endorme pendant sa garde.
Il le pensait vraiment, ça serait courir un risque inutile que de donner un tour à Laurenz et même si il en était tout à fait capable, de toute façon personne n'avait l'air d'avoir confiance en lui. Donc autant s'en passer et vu son caractère, l'Ascanien serait sûrement ravi de pouvoir simplement dormir. J'espère que les histoires des anciens sur cette foret ne sont pas vrais, ils parlent d'une créature capable de prendre possession de l'esprit et de nous faire vivre de véritable cauchemars...

Que pourrait-il voir comme songe si un tel monstre prenait possession de lui ? Il avait bien une petite idée mais il la chassa loin de son esprit.


- En tout cas tu es bien courageuse pour t'aventurer en dehors de la ville avec une personne comme ça...


Ou totalement folle, mais elle avait l'air plutôt saine d'esprit pourtant...


- Tu as l'air de bien connaître le monde extérieur et ce qui y vit... comment tu en sais autant sur ce monde ?


A cet âge la surtout ! D'habitude, il fallait des années pour en savoir autant et les guides étaient en réalité d'ancien chasseur maintenant trop vieux pour pouvoir traquer une proie sur des kilomètres. Mais pas Meryl. Elle était dans la fleur de l'âge, en pleine forme et était déjà meilleure que certains guide qu'Eredin avait eut la malchance de côtoyer. A chaque fois, il l'avait attentivement écouté et quelques éléments de réponse s'offraient donc désormais à lui, mais il pouvait totalement se tromper. L'Utgardien pouvait attendre de voir sa réponse ou attendre de voir ses prochaines actions, mais il préférait être franc et crever l’abcès maintenant quitte à la froisser un peu.


- Est-ce que je peux avoir confiance en toi Meryl ?


Il avait parlé suffisamment fort pour quelle puisse l'entendre mais pas assez pour les autres. Eredin l'observa cette fois sans sourire en essayant de sonder les traits de son visage pour voir si elle mentait ou non.


- Laurenz est un enfant incapable de se protéger et je suis sûr que cet idiot se balade avec l'or qu'il t'a promis. Il serait simple de le tuer et de le dépouiller complètement, de son or et du reste.
Il pensait notamment à l'épée. Mais pas de chance, des Utgardiens arrivent, tu nous engages et nous emmènes sur un fameux terrain de chasse... qui n'est en réalité que le nid d'un monstre mortel. Tu es resté hors de portée tout le long, tu as bien essayé de nous empêcher d'y aller en effet, mais tu as du sang Utgardien en toi... tu sais très bien comment on fonctionne... une nomade serait capable de faire ça non ? Alors maintenant, rassure moi et dit moi que je raconte n'importe quoi.


Eredin s’arrêta de marcher en faisant signe aux autres de s'arrêter aussi. Ne sachant pas pourquoi, les deux hommes derrière eux commencèrent à scruter les environs pour tenter de voir se qui aurait bien put faire dire à Eredin de les arrêter. Quand à lui, il observa simplement la jeune femme. Prêt à attraper sa hache et à régler cette histoire. Il savait pertinemment qu'il disait n'importe quoi, mais il avait besoin que Meryl le lui dise et que son expression de sincérité le convainque pour qu'il puisse passer à autre chose. Car bien qu'alambiqué, c'était une possibilité et il ne pouvait se permettre de douter d'elle... Car si ils voulaient survivre pendant le reste du voyage, ils devaient tous avoir un minimum confiance les uns envers les autres !




Meryl
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Sam 28 Nov - 1:49
La plupart du temps, Meryl adorait être en désaccord avec les Utgardiens, mais cette fois elle allait avoir bien du mal à défendre Laurie, qui visiblement cristallisait toutes les pulsions de violence et envies de meurtre des gens qui l'entouraient. Tout ça par sa seule présence, un exploit. Elle grinça des dents ostensiblement lorsque le mot « petit-ami » fut prononcé mais elle préféra ignorer la provocation.

- Je pense aussi que c'est une très mauvaise idée de lui confier un tour de garde. Deux scénarios possibles : soit il finit par s'endormir, soit il nous réveille dès qu'une chouette se pose dans une arbre ou qu'un lapin sort d'un fourré.  


La nuit risquait d'être compliquée, de toute façon, avec ou sans Laurie dans leurs pattes. Il était difficile de trouver le sommeil lorsque le danger pouvait venir de n'importe où. C'était un peu plus facile avec un couchage en hauteur, mais pas beaucoup plus : certains prédateurs n'hésitaient pas à se risquer à quelques cascades lorsque le jeu en valait la chandelle. Certains se débrouillaient très bien pour escalader les arbres, d'ailleurs, comme elle l'avait appris une fois à ses dépends. Maintenant, elle prenait l'habitude de laisser traîner de la nourriture un peu partout : elle était beaucoup moins appétissante pour un prédateur qui avait l'estomac déjà plein.

Au moins les Utgardiens qui l'accompagnaient avaient déjà campé à l'extérieur ; peut-être pas dans ces conditions, mais c'était toujours ça de pris. Il était inutile de poser la question à Laurie, elle connaissait déjà la réponse.

Elle jeta un regard en coin à Eredin lorsqu'il la jugea courageuse et réprima un rire sans joie. Courageuse ? Non, elle était surtout stupide. Avec un tempérament légèrement suicidaire, sans doute. Mais cette amorce presque amicale cachait autre chose : des doutes, des craintes, et une histoire presque plausible sur ses intentions inavouables. Meryl regardait toujours droit devant elle pendant le monologue du chasseur, fronçant les sourcils en l'écoutant.

Lorsqu'il s'arrêta, elle fit de même. Maintenant face à face, elle pouvait voir qu'il était réellement tendu et qu'il s'était presque auto convaincu par son propre récit. Meryl leva les yeux au ciel. Bien sûr, comme si entraîner des voyageurs vers leur mort était une activité lucrative.


- Tu racontes n'importe quoi. On y va ?

Il y avait de l'impatience dans sa voix, mais également autre chose, quelque chose d'indéfinissable. Même s'il se méprenait sur ses intentions, il n'était pas totalement à côté de la plaque. Et naturellement, il n'était pas satisfait le moins du monde par sa réponse laconique. Il ne bougea pas d'un pouce, et elle soupira. L'instant d'après, un sourire avait de nouveau fleuri sur ses lèvres.

- C'est après avoir dit me faire confiance pour te guider sans encombre dans la forêt qu'une idée pareille germe dans ton imagination fertile ? Mieux vaut tard que jamais, j'imagine.

Elle leva ses deux mains en l'air, comme pour montrer qu'elle n'était pas une menace.

- D'accord, tu ne me connais pas, les seuls guides que tu connais sont ceux de ton clan, je suppose. Mais en dehors de ton clan, j'ai une réputation. Elle désigna du menton Laurie, qui s'impatientait quelques mètres plus loin. Demande-lui, il la connaît sûrement très bien. J'imagine que tu n'as jamais mis les pieds à la Guilde ? Sinon, tu saurais que la récompense pour ce contrat m'attend sagement là-bas, et qu'il ne me suffit pas de tuer cet idiot pour être payée.

Et quand bien même, elle n'était pas une meurtrière, bon sang !

- Quant à l'épée... Si je revenais à Claircombe avec seulement son épée avec moi pour la vendre au plus offrant, je suis certaine que toute sa famille me tomberait dessus dans la minute, faisant de moi une criminelle recherchée partout ; sans doute aurais-je droit à mon propre contrat sur la tête après ça. Et devoir me farcir encore des Ascaniens, merci mais non merci.

Est-ce que toutes ces raisons lui suffiraient ? Elle n'avait pas encore répondu à l'interrogation qui avait mené à toute cette comédie, et elle allait sans doute devoir le faire. Est-ce que cela l'apaiserait ou au contraire alimenterait sa paranoïa soudaine ?

- Si je suis autant à l'aise ici, c'est parce que j'y ai grandi. Je faisais partie d'un clan nomade, autrefois. Et si ça peut te rassurer, attirer des Shogs comme toi au milieu de pièges grossiers n'était pas vraiment notre activité principale.

L'humour était prématurée, sans doute, mais enfin, il y avait vraiment de quoi rire. Ses bras s'abaissèrent lentement à ses côtés.

- Il n'y a pas de créatures capable de prendre possession de ton esprit dans la Forêt Tourmentée. Une telle créature n'a jamais existé. Les nomades aiment cultiver cette croyance chez les Shogs pour les tenir à l'écart. La  vérité est un petit peu moins excitante. C'est l'air de que tu respires qui te donne des hallucinations, plus particulièrement les spores d'un champignon qui pousse uniquement là-bas. Il suffit de savoir où ne surtout pas poser ses pieds. Les nomades le savent et ce sont les seuls à pouvoir traverser cette forêt dans trop de mal. Du coup... c'est plutôt une chance que je sois là avec vous, non ?

Elle ne pouvait s'empêcher de le défier du regard.

- Jusque là, tu t'es montré plus malin que tes semblables. Ne fais pas marche arrière.
Eredin Lautrec
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Jeu 3 Déc - 21:49



Si sa première réponse ne le convint pas, la suite fit mieux. Sa main quitta la hache toujours accroché à sa ceinture pour venir se perdre dans sa barbe et devant sa bouche. Eredin ne la quitta pas une seule seconde du regard  pour tenter de voir si elle était sincère ou non. Et selon lui, elle l'était ! Mais à vrai dire, il le savait déjà et ne l'avait jamais vraiment considéré comme une ennemie, il avait juste besoin de l'entendre le lui dire pour le rassurer. Mais en tout cas, il ne regrettait absolument de lui avoir posé la question car il avait appris plusieurs informations sur elle. Meryl pour gagner sa confiance avait fait l'effort de dévoiler un peu de son histoire. Continuant de l'observer après qu'elle ait terminé, la jeune femme avait l'air d'attendre son jugement. Se tournant vers les deux autres un peu plus loin, il siffla légèrement pour attirer leur attention et leur indiqua de reprendre la marche d'un signe.

- J'ai tendance à me faire des histoires depuis quelques temps et celle-ci trottait dans un coin de mon crane... je savais bien qu'elle était stupide, mais j'avais besoin que tu me le dises toi même ! Mes excuses ma dame.

Eredin fit un simulacre de révérence pour s'excuser avant de se remettre en route, il invita Meryl à reprendre elle aussi. Comme ça elle était donc une nomade avec du sang Utgardien ? Il la regarda du coin de l’œil avec un nouveau point de vu. C'est vrai qu'elle était différente des autres femmes Utgardiennes, sans la couleur de ses cheveux, il aurait eut bien du mal à dire si oui ou non elle avait un lien de sang avec son clan. Il avait milles questions pour elle mais se garda bien de les poser. Il avait l'impression de l'avoir énervé malgré les apparences, donc autant de ne pas ajouter de l'huile sur le feu. Un silence s'installa donc mais avant qu'il ne devienne pesant, Eredin reprit la parole.


- Un champignon hallucinogène ? Je crois que j'aurais préféré un monstre. A notre retour, je dirais que c’en était un.


Surtout, il avait peur de savoir ce que ses idiots de compatriotes pourraient faire et inventer en apprenant qu'une telle chose existe. Il y avait déjà des drogues qui circulaient dans la cité et qui faisaient des ravages dans les populations les plus pauvres. Donc ça ne servait à rien d'y ajouter des champignons hallucinogènes. Oui, un monstre était une meilleure idée et peu importe si ça le faisait passer pour un idiot d'Utgardien qui ne pensait qu'a combattre.

Le groupe marcha pendant un long moment sans rien croiser, à un moment ils firent une pause pour que Laurenz puisse reposer ses pieds. L'endroit n'étant pas particulièrement accueillant pour y passer la nuit, ils préférèrent pousser encore un peu pendant que le soleil était encore présent dans le ciel. C'est seulement après les nombreuses plaintes de Laurenz et une bonne heure de marche qu'ils s’arrêtèrent pour la nuit à un endroit un peu plus adapté. Un espace ouvert à flanc de montagne où il n'y avait pas que des pierres, pas de plantes urticantes ou vénéneuse ou hallucinogène ou mangeuse d'homme, pas de trace d'animaux (ou autres) et suffisamment d'espace pour ne plus avoir à entendre l'Ascanien. Laissant ses affaires dans un coin, Eredin se mit naturellement en quête de petit bois pour faire un feu qui permettrait de cuir les prises chassés un peu plus tôt et pour éloigner une grande partie des êtres vivant dans la foret. Une fois suffisamment de combustible ramassé, il revint au « camp » et commença à empiler les morceaux pour créer un joli foyer. Armé de son couteau, il créa ensuite des copeaux de bois pour faciliter le départ et enfin pour terminer, Eredin frotta la lame de sa hache contre une pierre pour faire des étincelles. Il du s'y prendre à plusieurs reprises pour y arriver mais fini par y arriver. Pendant ce temps la, Jack l'avait silencieusement regardé faire tout en préparant les perdrix et le lapin avec l'aide de la jeune femme. Laurenz lui regardait simplement le groupe s'activer on donnant des conseils.


- Faut que l'on organise des tours de garde au cas où, Jack tu prends le premier, je prendrais le deuxième et Meryl ça te va de prendre le dernier ?


Bien sur, il ne proposa pas à Laurenz de prendre un quart et l'Ascanien ne sembla pas le moins du monde gêné par se qui étais entrain de se passer. Souriant et caressant sa barbe, Eredin se retint de lui faire une remarque même si ça commençait vraiment à l’énerver. Si Uriel ou Torstein étaient présent, ils le féliciteraient de réussir à garder son calme face à un Ascanien comme ça. Mais à quoi bon s'énerver ?  Ce serait simplement une perte de temps et rien de ce qu'il pourrait dire ne saurait le changer de toute façon, il n'était pas possible de redresser un arbre après autant de temps.

- Demain risque d’être une longue journée, il faut réussir à dormir au maximum et profiter du calme de cet endroit car demain soir je ne sais pas où l'on va s'arrêter, voir même si on aura l'occasion de se reposer...
observant Meryl, heureusement que l'on a une guide compétente.

Il espérait sincèrement qu'elle suffirait à faire pencher la balance de leur coté car si ils devaient s'arrêter dans la foret tourmentée ou continuer à la traverser de nuit, elle allait devoir faire appelle à tout se qu'elle savait pour réussir à les sortir de cette situation au mieux. Remuant les braises à l'aide d'une branche en observant la viande cuir, Eredin ajouta :


- Ça sera bien plus simple de survivre grâce à toi !
Puis faisant un effort intérieur pour détendre l'atmsophère, Laurenz, je dois reconnaître que tu sais choisir tes compagnons de voyage...

Et la soirée se passa dans une bonne ambiance malgré les événements de la journée. C'était important de réussir à décompresser un minimum pour ne pas craquer plus tard. Pour l'instant ce n'était que le premier jour et à part l'Ascanien, tous avait l'air de bien tenir le coup. Mais est-ce que demain ça serait la même ? Possible après une bonne nuit de sommeil. Une fois le repas terminé, Eredin ne perdit pas le temps et s'allongea dos au feu pour dormir. Ayant la garde du milieu, si il n'arrivait pas à s'endormir et à se ré-endormir ensuite rapidement, il risquait de perdre beaucoup de temps de repos. Donc il préféra se coucher tôt, être et duré !

Au milieu de la nuit, Jack le réveilla en le secouant légèrement. L'Utgardien eut un peu de mal à sortir des méandres, mais se redressant machinalement, il regarda Jack remettre du bois dans le feu. Eredin se passa un peu d'eau sur le visage pour bien se réveiller avant de faire signe à son compagnon que c'était bon. Jack ne tarda pas à s'allonger et à s'endormir rapidement. Faisant une première ronde en observant les alentours, Eredin ne remarqua absolument rien. Préférant rester dans l'obscurité, il s'éloigna de plusieurs mètres du feu pour que ses yeux s'habituent à la pénombre. Puis commença une longue attente à observer des créatures imaginaires dans toutes les ombres bizarres qu'il pouvait voir. Qu'importe le son qu'il pouvait entendre, son imagination transformait ça en bruit d'un monstre s'approchant. Mais au contraire de le distraire, ce petit jeu d'esprit lui permettait de se concentrer pleinement sur la foret l'entourant. Rien n'échappait à sa vigilance ! Ou presque puisque papillon de nuit venait de se poser sur sa jambe gauche, Eredin chassa vivement cette immonde créature de la main avant de se retourner d'un coup. Un craquement venait d'avoir lieu ! Mais pas celui que les arbres pouvaient faire à cause du vent, non ! Jetant un regard au groupe pour s'assurer que tout le monde était la et qu'ils allaient bien, Eredin se concentra sur l'endroit d'où venait le bruit. Et cette fois, l'ombre qu'il avait l'impression de voir n'était pas du tout une chimère créé par son esprit, celle-ci était bien réel. Mais d'ici il n'arrivait pas à distinguer la créature qui se déplaçait dans l'obscurité vers le feu de camp. Que faire ? Était-ce un prédateur ou juste un animal curieux ? Devait-il réveiller les autres ou juste tenter de faire fuir la chose tout seul ? Mais lorsque l'ombre qui prenait bien son temps pour observer se mit à se déplacer, Eredin n'hésita pas une seule seconde. Son instinct lui dicta quoi faire et il l'écouta volontiers. Courant vers le groupe en sortant sa hache sans lacher l'ombre des yeux, il révéilla les autres d'une voix puissante.


- On a de la compagnie ! Droit devant moi, je ne sais pas ce que c'est !
   
Sa hache à la main et son couteau dans l'autre, il était prêt à accueillir la créature ! Peut etre qu'il valait mieux courir une nouvelle fois ? Mais dans l'obscurité, courir dans une foret n'était jamais une bonne idée, il risquait simplement de se séparer et de se blesser. Selon lui, il devait faire face ! Mais il ne savait toujours pas contre quoi... La guide avait plus d'expérience que lui, une nomade saurait à coup sûr quoi faire dans cette situation.


- Meryl... on doit courir ou combattre ?



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Meryl
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Dim 6 Déc - 23:09
Meryl n'était pas surprise, c'était la seule issue logique à cette « confrontation ». Elle inclina la tête vers lui, un demi sourire suspendu aux lèvres, lorsqu'il lui fit signe de reprendre la route. Il n'avait pas réussi à embellir à lui seul la piètre opinion qu'elle avait des Utgardiens, mais il était devenu l'exception qui confirmait la règle. Depuis le début de cette journée, il était l'un des rares à se montrer rationnel. L'autre chasseur ne parlait pas beaucoup mais semblait toutefois avoir l'intelligence de laisser Eredin décider de la marche à suivre, c'était au moins ça. Comment les choses se seraient passées si leur chef avait survécu ? Beaucoup moins bien, probablement.

Les heures passèrent dans un silence qu'elle trouva assez confortable. Elle se félicita d'avoir laissé son Ascanien quelques mètres derrière, pour ne plus entendre ses plaintes interminables ; et l'imaginer poser ses questions à un interlocuteur aussi muet qu'une pierre l'amusait beaucoup. Elle aurait presque pu compatir avec ce dernier si elle n'était pas aussi soulagée d'avoir transféré son fardeau à quelqu'un d'autre.

Elle força le groupe à marcher jusqu'à ce que le soleil entame lentement sa descente vers l'horizon, pour gagner le plus de temps possible sur la journée du lendemain. L'endroit qu'ils avaient choisi pour passer la nuit était dégagé, à flan de montagne, ce qui leur évitait de devoir surveiller tout le périmètre, juste ce qui arriverait par la forêt. C'était idéal, vues les circonstances, et Meryl sentit l'inquiétude qui tordait ses entrailles se dissiper lentement. Mais elle se réjouissait trop vite, comme toujours.

La soirée fut agréable, assez étrangement.


- C'est ça, répétez lui à quel point je suis formidable, j'ai l'impression qu'il ne mesure pas sa chance de m'avoir comme guide.
- Oh, je vois que vous êtes toujours en colère à cause de ce que j'ai dit plus tôt.
- Si j'étais en colère, j'aurais déjà glissé un scorpion ou deux dans votre couchage.

Laurie plissa les yeux, tentant visiblement de savoir si elle était sérieuse ou non.

- Comment pourrais-je le savoir, je n'y suis pas encore allé...
- Eh bien, j'imagine que vous n'allez pas tardé à avoir votre réponse alors. Moi je vais me coucher. N'hésitez pas à me jeter quelque chose si je ronfle trop fort.

Elle avait accepté le dernier tour de garde, qui n'était ni le plus facile, ni le plus compliqué. Le pire, c'était de couper son sommeil en deux, comme le ferait Eredin, surtout s'il trouvait des difficultés à s'endormir ici, au milieu de nulle part. Mais elle lui faisait confiance pour faire face le lendemain, et elle-même avait besoin d'être en bonne condition pour leur faire traverser la forêt sans encombre. Le bruit du vent dans les arbres et le chant des oiseaux nocturnes étaient comme une berceuse à ses oreilles, et c'est à ce moment qu'elle réalisa à quel point elle appartenait à la nature et comme son ancienne vie lui manquait. Le silence assourdissant de certaines nuits qu'elle avait passé dans la cité maudite lui avait toujours donné envie de hurler à plein poumon. Ici, elle était chez elle.

Le réveil fut brutal, pas vraiment la petite tape sur l'épaule qu'elle avait espéré pour la réveiller doucement. Elle fut debout plus rapidement que les deux autres, et attrapa son couteau avant de rejoindre Eredin à la hâte. Dans le noir, elle n'y voyait pas grand chose, alors elle lui posa toutes les questions qui lui venaient à l'esprit pour identifier le prédateur. Malheureusement, Eredin n'avait rien vu d'autre qu'une ombre, et cette dernière se dirigeait droit sur eux, ils n'allaient donc pas tarder à être fixé. Bien que la dernière question du chasseur aurait pu lui paraître stupide, elle prit le temps de lui répondre calmement.


- Courir dans la forêt en pleine nuit, c'est la mort assurée. Il faut rester près du feu, tu ne peux pas te battre contre ce que tu ne vois pas. Ne fais jamais l'erreur de tourner le dos à un prédateur. Couvre les arrières de tes compagnons et ils couvriront les tiennes. N'oublie pas que la plupart des animaux craignent le feu plus que tout.


Elles donnaient les informations aussi vite qu'elles lui venaient à l'esprit, mais ils n'eurent bientôt plus le temps d'échanger quoi que ce soit car le prédateur se mit à courir vers eux, silencieux comme une ombre, et beaucoup trop vite pour qu'il puisse s'agir d'autre chose que d'un...


- Félon ! Droit sur nous !

Jack et Laurie les avaient rejoint, l'un était à moitié défroqué et n'avait même pas son épée sur lui. Meryl le regarda incrédule avant de lui faire signe de se mettre à l'abri. Elle n'avait pas envie d'avoir à s'inquiéter pour lui et de risquer la vie des autres pour sauver la sienne.

- Reste en arrière, on s'en occupe !

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda t-il d'une voix encore à demi endormie.

Elle le repoussa en arrière assez vivement, et, trop occupée qu'elle était à s'inquiéter pour lui, ne vit pas qu'elle était la proie principale du prédateur. Deux bonds, c'était tout ce qu'il fallut au félon pour  l'atteindre. Tout se passa en une fraction de seconde, son agilité n'avait d'égale que sa rapidité et Meryl eut tout juste de réflexe de se protéger de ses bras. Les griffes de la bête les lacérèrent alors que sa gueule se referma à quelques centimètres de son visage ; elle détourna légèrement la tête pour esquiver le filet de bave qui l'atteignit à la joue. L'éclat de son couteau de chasse brillait à moins d'un mètre de sa tête, il lui avait échappé des mains dans sa chute, mais ses deux mains étaient maintenant trop occupée à retenir son assaillant par la gorge pour pouvoir s'en saisir.

Et un peu loin encore, Laurie assistait à la scène sans bouger, les bras ballants, comme en état de choc.

Eredin avait raison, finalement : elle allait mourir en essayant de le protéger.


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Bonus : Des images de l'attaque:
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