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[Auberge Le Phoque Rieur] Au détour d'une quête d'informations (PV Jezabelle)
Adrian Mayr
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Mer 28 Oct - 0:59
An 82, premier mois de l'automne, 5eme jour.


Les embruns de poissons et de marée vinrent titiller les narines d'Adrian en cette fin de matinée fraiche et venteuse. L'apothicaire resserra les pans de sa cape vert sombre pour se protéger du souffle marin qui commençait à le déranger. Il ne venait jamais dans ce quartier de Claircombe, n'ayant pendant longtemps rien à faire dans les faubourg reculés du quartier Utgardien. Bien que négociant en plantes médicinales, Adrian avait dès lors toujours eu recours à des intermédiaires pour interagir avec les quais, ayant une forte appréhension sur le fait de séjourner de manière prolongée chez un autre peuple. Il dut bien admettre qu'il basait cette appréhension sur des préjugés acquis tout au long de sa vie, et que ceux-ci ne furent pas confirmés depuis qu'il déambulait dans les quartiers Utgardiens. Comme à son habitude, il prit le temps d'analyser son environnement dans l'ensemble, de l'architecture, bien plus simpliste que celle de son peuple, aux gens résidants et travaillant dans la zone portuaire. La zone était bruyante à cette heure, des marins s'agitant ça-et-là au gré d'ordres aboyés par des contremaitres et capitaines de navires. De nombreux commerçants étaient présent également pour négocier directement des chargements divers. Adrian fit un tour d'horizon simple et méthodique. Il n'était pas la pour se dégoter de nouveaux fournisseurs pour le moment, rien ne servait de se presser aux vues de son stock actuel et des contacts dont il disposait. De toute manière, il préférait d'abord analyser et ensuite passer à l'action, quel que soit ce qu'il avait à faire. Par soucis de changer quelques détails dans son affaire, il cherchait également à voir si les quais pouvait lui apporter également de nouvelles ressources à l'avenir, afin d'étendre ses connaissances médicales déjà bien développées.

Approchant du milieu de journée et sentant son estomac gargouiller de plus en plus, Adrian s'orienta tout naturellement vers la recherche d'une taverne pour se sustenter, et éventuellement prendre un verre si la carte lui convenait. Il déambula le long de quais, scrutant les enseignes avant de tomber devant une bâtisse de deux étages dont l'enseigne peignait un phoque. L'odeur et le bruit s'échappant de l'entrée ne laissait que peu de doute sur le fait que le lieu était populaire. L'apothicaire prit un instant pour étudier le bâtiment. Les différences d'architecture entre les peuples subjuguaient toujours Adrian, tant ceux-ci reflétait le caractère hétéroclite de Claircombe. Il se surprit également à apprécier l'aspect plus boisé que ce qu'il avait l'habitude de fréquenter. Prenant une bonne inspiration, il poussa délicatement la porte.

Le bruit ambiant s'amplifia dès lors que le battant de la porte s'ouvrit, un vague ensemble de discussions animées et de chants marins. Adrian fut surpris de voir autant d'animation avant le soir, si bien qu'il hésita d'abord à s'avancer dans l'auberge. Balayant rapidement la pièce du regard, il se rendit compte que son arrivée ne passa pas inaperçu aux yeux de certains clients, probablement que son allure était trop soignée pour être marin ou Utgardien. Ne préférant pas rester planté sur le pas de la porte, il s'avança directement vers le comptoir, prenant soin de ne pas jauger d'un regard insistant quiconque. Adrian prit cependant soin de ne pas perdre son flegme lorsqu'il traversa la pièce, afin de limiter l'attention portée sur lui. Alors qu'il arriva au comptoir, il détailla le tavernier, une jeune homme de bonne taille qui ne semblait guère plus vieux qu'Adrian. Ne souhaitant pas formuler d'impolitesse, l'apothicaire attendit que le tavernier ait fini ce qu'il faisait pour capter son regard et prendre la parole d'une voie calme, tout en adressant un sourire courtois à celui-ci.


"Bien le bonjour mon brave, puis-je vous commander quelque chose à boire ? J'aimerai un verre de vin, si celui-ci est bon bien entendu ! J'aurai également une requête à vous formuler..."

Adrian marqua une pause pour chercher quelque chose dans sa cape. Il en faisait peut-être trop sur les politesse pour un lieu tel que celui-ci, mais il traitait toujours ses interlocuteurs avec respect, ne souhaitant alimenter aucune animosité à l'égard de quiconque. Il sortit un petit flacon contenant un liquide épais et sombre dans laquelle macérait un mélange de plante. Gardant son sourire, il montra au jeune homme la fiole relativement discrètement.

"Ceci n'est pas une drogue, c'est une décoction de plantes médicales que je souhaiterai consommer pour ma santé, je souffres de maux de têtes régulier ces derniers temps. Je vous demande si cela vous ennuie que je consomme ma décoction en buvant mon verre, la consommations de plantes pouvant être interdite dans certains lieux publiques par chez nous."

Adrian n'alla pas plus loin que "chez nous", ne souhaitant pas préciser ou afficher explicitement qu'il vivait dans le quartier Amaranthis...Bien que cela se voyait en général assez vite dans son attitude. Tout en parlant, son regard sondait les environs du comptoir. Il n'était pas déçu par l'atmosphère réconfortante du lieu, et salua intérieurement le soin apporté au rangement du comptoir. Il ne lui restait plus qu'à espérer que le vin serai bon !
Jezabelle Linderoth
Jezabelle Linderoth
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Jeu 29 Oct - 0:58
Jezabelle était plutôt de bonne humeur aujourd'hui. Elle aimait bien l'automne. Elle ne savait trop pourquoi mais c'était une saison qui lui plaisait bien. Sans doute le retour de la fraîcheur et les couleurs rougeoyantes qui la subjuguait. Et qui disait fraîcheur, disait aussi feu de cheminée. L'odeur du feu, le bruit des flammes crépitantes dans l'âtre, c'était un bonheur simple qui lui remplissait le coeur.

L'auberge était bien pleine, les dockers semblaient plutôt contents. En somme, tout allait l'air d'aller pour le mieux. La jeune femme ne se cachait pas tout de même pour râler de ses multiples corvées. Mais son frère en avait l'habitude et n'y faisait plus tellement attention. Il la laissait souffler dans son coin et en général, ça lui passait si elle voyait que personne ne portait attention à elle.

Un moment, la porte s'ouvrit et quelques personnes se retournèrent vers l'étranger qui s'avançait. Théodore jeta un oeil puis retourna à son affaire. Il finit de servir un client et se mit à essuyer les choppes, toujours un regard vers l'homme qui venait vers le comptoir. Il ne semblait pas être en terrain connu et un peu trop habillé pour le coin. Mais un client est un client. Et le jeune homme lui adressa un franc sourire.

"Bonjour Monsieur. Nous avons un des meilleurs vins de la ville, je peux vous le garantir" répondit-il avec enthousiasme.

Théodore attendit alors que l'homme fouillait visiblement dans sa cape. Il resta néanmoins sur ses gardes, ne sachant pas exactement ce qu'il pouvait faire. Après tout, il ne l'avait encore jamais vu dans les environs.
Ses yeux s'arrondirent en voyant la fiole. Écoutant les explications de son client, il ne dit mot. Il réfléchit un moment, servant le verre à l'homme puis il se pencha vers son oreille en le lui tendant, toujours son sourire aux lèvres.

"Écoutez ce que vous faîtes avec votre vie ne me regarde pas. Du moment que vous n'embêtez personne et que cela reste discret, vous pouvez bien boire ce que vous voulez. Mais n'allez pas nous causer d'ennuis."

Puis il fit comme si de rien n'était et continua de sourire aux autres clients de la taverne.

"Et sinon, vous comptez manger quelque chose avec ça ?" lui demanda t-il. "On a un bon poisson d'arrivage aujourd'hui."

Mais avant même qu'il n'entende la réponse, un docker le héla dans la salle de façon plutôt pressante. Il semblait être un habitué et avait visiblement le gosier un peu sec.

"Désolé, on va venir prendre votre commande" dit-il alors à l'homme.

Théodore appela sa soeur affairée en cuisine à faire la plonge pour qu'elle vienne le remplacer. Celle-ci maugréa deux ou trois mots pour la forme puis accepta, n'ayant de toutes façons pas d'autres choix.

"Par contre" ajouta le jeune homme au client en se penchant discrètement vers lui. "Évitez de montrer ce truc à ma soeur, c'est compris ?"

Il n'avait clairement pas l'air de plaisanter, son regard pouvait en attester. Il ne voulait pas revivre la même chose que lorsqu'elle se droguait plus jeune. Et ne sachant absolument pas ce que contenait ce flacon, il prenait toutes les précautions nécessaires. Puis il plaqua à nouveau son sourire sur ses lèvres et partit servir ses fidèles clients.
Jezabelle arriva à son tour, essuyant ses mains sur son tablier et soupirant quelque peu. Une fois au comptoir, elle sourit néanmoins de façon sincère.

"Bonjour, je vois que vous êtes servi. Vous désirez autre chose peut-être ?"

Même affublée d'un tablier blanc tirant sur le marron, elle restait plutôt jolie. Sa tenue noire ne cachait rien de ses beaux yeux gris-vert et ses quelques plumes d'un bleu sombre ornaient joliment sa chevelure.
Adrian Mayr
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Jeu 29 Oct - 19:51
Voila un accueil des plus agréable. Le jeune homme lui tendit son verre et ne posa pas plus de questions que cela sur le contenant de la fiole, c'était un bon point. Bien qu'efficace contre les maux de tête comme l'avait précisé Adrian, ces plantes étaient également un puissant relaxant du système nerveux, mais ça...il le garda pour lui. La proposition d'un repas vint à point nommé, car c'était la question qu'allait poser Adrian à son interlocuteur. Il affectionnait particulièrement le poisson, plus que la viande, jugeant ce met plus fin et délicat. Esquissant un sourire satisfait, Adrian s'apprêta à formuler sa réponse lorsque le tavernier fut appelé en salle. Il acquiesça aux excuses du jeune homme et attendit que l'on prenne sa commande, s'affairant à gouter le nectar sombre qui avait bonne allure. Concentré sur son verre et l'analyse de celui-ci, il fut surprit d'entendre le tavernier s'adresser à lui à nouveau. L'avertissement qu'il formula avait chassé l'espace d'un instant toute trace de courtoisie du visage du tenancier, témoignant du sérieux de ses propos. Il fut presque vexé que sa décoction maison soit appelée "ce truc", mais il se doutait que tout le monde n'était pas aux faits des préparations de plantes. Fort bien, il ne montrerai pas ça à la sœur du jeune homme, si tant est qu'il sache qui elle était…

Il se retrouva seul face à son verre et sa fiole un instant. Il porta le verre à ses lèvre et gouta le vin. Savourant le mélange un instant, il ne prit qu'une fine lampée, afin de profiter des saveurs dans l'ensemble. Il ne fut pas déçu, bien au contraire. Le vin était à la fois doux et boisé, un régal pour accompagner la fraicheur de l'automne. A vrai dire, ses préjugés avaient un peu placé Adrian dans des aprioris déplacés, pensant qu'il n'aurai eu qu'un vin bas de gamme, vu le quartier dans lequel il se tenait. Heureux de s'être trompé, il sourit, reposa le verre, et déboucha la fiole qu'il tenait posé sur le comptoir. Il bu le contenu d'une traite, discrètement, esquissant une petite grimace, l'amertume du contenu étant très prononcé. Reposant la fiole, mais la gardant entre ses mains, il reprit dans son autre main le verre qu'il agita distraitement, puis il releva la tête.

Il vit alors s'approcher une jeune femme vêtue en habits de travail, et put en déduire en quelques secondes que c'était la fameuse sœur du tavernier. Les yeux de la jeune femme se teintaient de l'exact même couleur, et la ressemblance entre les deux était frappante. Il ne put s'empêcher de remarquer que la tenue de travail ne ternissait en rien la beauté naturelle qu'elle dégageait ni l'élégance avec laquelle elle se déplaçait. La phrase du tavernier concernant "ce truc" et sa sœur lui revint alors en tête et Adrian s'empressa de ranger adroitement la fiole sous un pan de sa cape, il sourit alors à sa nouvelle interlocutrice qui approchait. Elle lui demanda alors s'il souhaitait commander autre chose. Il gratta le bas de sa barbe doucement tout en prenant la parole


"Bien le bonjour gente dame, j'ai en effet été servi par votre...frère n'est-ce pas ? Il m'a proposé un plat de poisson provenant d'un arrivage, je serai ravi de pouvoir y gouter pour accompagner ce bon vin."

Joignant le geste à la parole, il but une petite gorgée du nectar tout en regardant la jeune femme, en essayant tout de même de ne pas être gênant. Allant de ses propres déductions, il se demanda si le fait que le tavernier l'avertisse sur le fait de ne pas montrer sa fiole n'était pas lié à une histoire d'addiction. Adrian ne voyait d'ailleurs presque aucune autre déduction que celle-ci, à moins que la jeune femme soit phobique de la médecine. Toutes ces analyses allant assez vite dans sa tête, il reprit la parole.

"Je me permet également de vous demander si je pourrai prendre un peu de votre temps pour discuter des quais et de leur fonctionnement, nul besoin de beaucoup de temps, j'aurai juste besoin de quelques informations concernant mes affaires..."

Il souri sincèrement, tout comme elle semblait le faire, quelque chose en elle semblait pousser à la sympathie.
Jezabelle Linderoth
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Jeu 29 Oct - 23:13
"Gente dame" ? Cela faisait un bon bout de temps que Jezabelle n'avait pas été appelé comme ça. A vrai dire, jamais... Cela la fit un peu plus sourire. Cet homme n'était clairement pas de ce coin là de la ville. Elle hocha la tête à la mention de son frère. Même si la ressemblance était frappante, ce n'était pas évident pour tout le monde.

"Ravie que le vin vous convienne Monsieur" répondit-elle avant que l'homme ne reprenne la discussion.

La demande suivante la surprit quelque peu. Elle n'avait pas pour habitude d'expliquer le fonctionnement de la ville aux gens. Était-il vraiment de Claircombe pour demander telle chose ? Elle jeta alors un oeil à la salle, avisant la situation et trouvant le prétexte intéressant pour se défiler de ses tâches.

"J'ai tout mon temps !" affirma t-elle alors. "Je vais d'abord vous préparer votre plat, je n'en ai pas pour longtemps et nous pourrons discuter après ça."

Puis la jeune fille partit en direction de la cuisine, plutôt gaiment. Elle se mit à écailler et dépecer le poisson, non faire une grimace. Elle détestait cela plus encore que faire la plonge. Mais plus vite elle aurait fini, plus vite elle pourrait aller discuter avec cet homme. Jezabelle se demandait ce qu'il voulait dire par "ses affaires". Il était peut-être marchand. Avec cet accoutrement, ce ne serait pas étonnant. Tout en réfléchissant à tout ça, comme par automatisme, elle fit revenir le poisson dans une sauce maison dans une poêle et l'assaisonna de quelques herbes. Elle ajouta quelques fèves dans l'assiette et après une bonne vingtaine de minutes, revint vers le comptoir.

"Désolé de vous avoir fait attendre" dit-elle à l'homme. "J'espère que cela vous conviendra."

Jezabelle posa son plat sur le comptoir et souhaita un bon appétit au client. Elle attendit quelques secondes pour voir sa réaction. Bien qu'étant une bonne cuisinière, tout le monde n'aimait pas forcément leur spécialité.

Malheureusement, une violente douleur lui prit et elle se tordit quelque peu, tenant son bas ventre.

"C'est pas vrai..." souffla t-elle. "Pas maintenant..."

La jeune femme réussit à s'écarter du champ de vision de la plupart des clients de la taverne en retournant vers la cuisine, tant bien que mal. Elle n'avait aucune envie que son frère la voie dans cet état, il en aurait encore fait toute une montagne. Elle s'appuya à l'encadrement de la porte et chercha frénétiquement quelque chose dans la poche de son tablier. Elle en tira finalement une petite fiole et soupira en voyant qu'elle était quasiment vide. Elle but le liquide d'une traite, grimaçant au goût et à la douleur qui n'en finissait plus. Les minutes lui parurent des heures alors qu'elle serrait le petit flacon en main et qu'elle reprenait lentement son souffle.

La souffrance était son lot quotidien depuis ce fameux jour. Et elle maudissait toujours celui qui l'avait mutilé et par qui tout était arrivé. Lorsque cela fut plus supportable, elle s'essuya le visage de son tablier et reprit quelque peu contenance. Puis elle se dirigea à nouveau vers le comptoir, essayant de sourire malgré tout.

"Je suis désolée..." fit-elle à l'homme en cape. "Rassurez-vous, rien de grave. J'espère que le plat est à votre goût."

Jezabelle tentait de donner le change mais un oeil avisé pouvait voir qu'elle n'était pas au mieux de sa forme. Malgré tout, elle devait paraître et faire bonne figure. Cela ne devait pas la priver de vivre, ça, elle se l'était interdit.
Adrian Mayr
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Ven 30 Oct - 1:53
Adrian sourit de plus belle à la jeune femme décidemment très charmante et gentille.

"Je ne compte pas m'enfuir avant d'avoir gouté à votre cuisine, je vous attend !"

Ravi d'avoir une interlocutrice qui pourra le renseigner sur le coin alors qu'il pensait obtenir une réponse négative aux vues du monde, Adrian trouva cette journée de bonne augure. Il laissa la jeune femme partir en cuisine et profita pour scruter à nouveau l'auberge. Le tavernier s'affairait à s'occuper de ses clients, échangeant sourire, rires et courtoisie. Adrian ne pouvait que constater que la clientèle, bien que très différente des Amaranthis, était bourrue mais globalement respectueuse de leur environnement et plus prompt à la bonne humeur qu'à jouer les trouble fête. Les protagonistes de la fratrie semblaient savoir se faire respecter, cela se ressentait à la façon dont se comportaient les gens. Il devait y avoir malgré tout quelques agents du désordre parfois, mais aux vues de l'état général du lieux, ce n'était pas monnaie courante. L'apothicaire évitait de trop croiser le regard des gens, ou du moins de les regarder de manière trop insistante, se sachant bien différent de la majorité des personnes présente dans l'auberge. Tout était tellement différent de son univers professionnel, dans lequel régnait le calme et depuis de funestes évènements, une pointe de solitude. Ce n'était pas désagréable de sortir de son quotidien, il s'était décidé à sortir d'avantage les premiers jours du mois, laissant la boutique fermée, reconduisant vers un confrère lors de ses absences.

Une bonne odeur chatouilla les narines d'Adrian, provenant de la cuisine. Il sirota tranquillement encore un peu de son vin. La décoction qu'il avait consommé plus tôt faisait effet, calmant ses "maux de tête", comme il l'avait si bien dit. Sa main droite tremblante qu'il dissimulait de plus en plus dans le revers de sa cape arrêta de s'agiter, si bien qu'il la reposa sur le comptoir, jouant doucement avec le pied de son verre. Il fit a nouveau tourner le vin dans son verre, révélant les saveurs cachées que celui-ci avait à donner, puis il prit une fine gorgée à nouveau. Impossible pour lui de boire vite, il ne pouvait s'empêcher d'analyser chaque détail gustatif que pouvait susciter une boisson raffinée comme le vin. Il hocha de la tête pour lui même, ce vin était vraiment bon.

Il vit alors revenir l'aubergiste déposer l'assiette avec un poisson des plus appétissant, agrémenté de fèves. L'odeur à elle seule éveillait l'appétit de l'apothicaire. Amateur de bonnes choses, Adrian s'en réjouissait d'avance. Il opina du chef.


"Gente dame, je n'ai que peu de doute sur le fait d'apprécier votre plat."

On pourrait croire de prime abord qu'il en faisait trop, mais Adrian aimait traiter les gens avec le respect qu'ils méritaient, ni plus ni moins, surtout quand ceux-ci s'avéraient ouvert au fait de discuter avec lui. Se munissant de ses couvert et ajustant sa position sur son siège, Adrian s'apprêta à prendre une bouchée lorsqu'il capta un mouvement vif devant lui, entendant ensuite la jeune femme parler doucement. Il releva les yeux vers elle, toujours sa fourchette à la main. Il vit la tenancière faire volte-face discrètement pour s'en retourner vers les cuisines. Elle se cachait, mais elle avait mal. Aucun doute la dessus pour l'apothicaire, qui avait déjà vu maintes et maintes fois quelqu'un se tordre de douleur. Il posa sa fourchette et s'apprêta à se lever en l'interpellant, mais il arrêta nettement de bouger. Si elle se cachait, c'était surement pour une bonne raison, tout le monde n'était pas sensé voir ce qu'Adrian avait constaté. Surveillant tout de même que la situation ne prenne pas de proportions grave, il cru comprendre qu'elle avait ingéré quelque chose à l'instant. Il assista ensuite aux longues minutes pendant lesquelles la jeune femme se tenait dans l'encadrement de la porte, haletante. Adrian ne voyait rien d'autre qu'elle à ce moment, il cru même que les bruits s'atténuèrent et qu'il pouvait entendre respirer la jeune femme, tellement il se concentrait sur le rythme respiratoire de celle-ci. Il analysait les haussement d'épaules caractéristiques d'une respiration difficile, ainsi que les tressaillement.  

Il constata un mieux. Une respiration plus lente, des gestes moins crispés, la décoction faisait effet. Lorsqu'elle revint, le sourire qu'elle avait était empreint d'une forme de tristesse, ou de colère, il n'aurait su le dire. Toujours dans son "rôle", il la regardait d'un regard sérieux et compatissant. Entendant la jeune femme reparler du plat, il esquissa un sourire un peu malicieux, reprit sa fourchette et savoura la fameuse bouchée du poisson. Il ferma les yeux, son visage tout entier se muant dans une expression de grande satisfaction.


"Votre poisson est délicieux, savoureux et bien préparé, j'en suis ravi !"

Ayant envie de ne pas lui sauter à la gorge avec des questions alors qu'elle récupérait un peu, et qu'elle semblait visiblement vouloir s'en cacher, il avait préféré parler "un peu fort" en disant que le poisson était délicieux, détournant tout malentendu possible sur la situation, du moins il l'espérait...Son regard redevint celui d'un médecin consciencieux qui ne souhaitait pas laisser quelqu'un dans le désarroi. Il se fit plus discret pour reprendre la parole, continuant de manger doucement.

"Pardonnez mon intrusion morale, mais j'ai assisté à ce qui vient de vous arriver...Vous semblez souffrir gente dame. Je vous ait également vu ingérer une décoction médicale, on ne consomme pas ce genre de produit de manière anodine, bien que je ne connaisse pas le contenant du flacon."

Il soutint le regard de la jeune femme, et reprit rapidement la parole avant qu'elle n'ai pu lui répondre.

"Peut-être que nous pourrions avoir une discussion qui servirai également vos intérêts...Mais je ne suis pas sur que trois mots au coin d'une table ne suffisent..."

Toujours dans la politesse, Adrian ne prenait pas en pitié la jeune femme quand il la regardait, ce n'était que rarement une façon de considérer des personnes ayant souffert. Il conservait même un petit sourire timide pour ne pas dramatiser la situation.
Jezabelle Linderoth
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Ven 6 Nov - 18:30
Jezabelle était ravie de voir que le plat plaisait au client. Elle n'avait finalement pas perdu la main. Heureusement que ce contretemps lui était arrivé après sinon elle aurait raté son plat et elle aurait dû tout refaire. Cela faisait un petit moment que ce genre de choses ne lui était pas arrivé, elle s'en serait bien passé. Et puis, elle n'aimait pas donner cette image d'elle-même aux clients.

Mais à sa grande surprise, le regard du mystérieux individu changea et sa voix se fit plus ténue. Elle déglutit lorsqu'il avoua avoir assisté à toute la scène. Encore plus lorsqu'il lui parla de la petite fiole. Instinctivement, elle plongea la main dans sa poche et la serra. Il devait s'imaginer bien des choses... Après tout, cela pouvait être tout et n'importe quoi dedans.

La jeune femme se figea quelque peu lorsqu'il lui indiqua pouvoir l'aider avec un léger sourire. Trop de souvenirs lui revenaient en mémoire et elle recula instinctivement de quelques pas. C'est aussi ce que cet homme lui avait dit avant de la faire basculer... Et elle s'était promis de ne jamais retourner dans les ténèbres. Pour sa soeur. Elle le lui devait. D'instinct, elle balaya la pièce du regard, cherchant... elle ne savait pas trop ce qu'elle cherchait au fond. Une échappatoire ? Une sortie ? Un soutien ?...

Prenant son courage à deux mains, elle prit une profonde respiration avant de s'adresser à lui.

"Écoutez, ce que vous me proposez ne m’intéresse pas" dit-elle d'une voix tremblante. "Je n'ai pas besoin de votre poison. Alors mangez votre plat et laissez-moi tranquille."

Comme une aide, elle serrait le petit flacon dans sa main dans sa poche. Elle savait qu'elle était vide, elle savait qu'elle ne tiendrait pas longtemps sans ça. Mais l'alternative que lui proposait sûrement cet homme n'était pas une solution. Elle ne devait pas l'être...

Théodore revint vers le comptoir et leva un sourcil à la vue de sa soeur.

"Tout va bien Jez' ?"
"Oui oui, tout va bien"
fit-elle en se forçant à sourire.
"Ce client t'importune ?"
"Non ça va, je t'assure. On ne fait que discuter. N'est-ce pas Monsieur ?"
dit-elle en fixant l'homme assis au comptoir.
Adrian Mayr
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Sam 7 Nov - 3:34
Adrian eut la surprise de découvrir que ses propos avaient fait mouche, mais dans le mauvais sens du terme. La jeune femme avait semblé perdre toute contenance l'espace d'un instant. Était-ce un état de choc prolongé suite à la vive douleur qu'elle avait ressentie, ou bien avait-elle prit Adrian pour ce qu'il n'était pas, un "Escroc d'Amaranthis", comme beaucoup de gens semblaient le penser dans l'ensemble de la cité. Il était habitué à être prit pour un escroc, voir même quelqu'un de dangereux par ceux qui n'avait connaissance de sa profession ou de sa personne. Lorsqu'elle lui adressa la parole, toute amabilité avait déserté le visage de la jeune femme qui l'avait pourtant si bien accueilli, il ressentait presque une peur naissante...Elle ferma même bien rapidement le dialogue, en quoi Adrian Mayr, l'apothicaire toujours propre sur lui aurai pu effrayer quelqu'un?

Il n'avait pas vraiment vocation à la laisser tranquille à vrai dire, mais il ne souhaitait pas malmener la jeune femme non plus, il était donc dans une situation complexe, comme souvent...Pourquoi fallait-il que ses escapades hors de la boutique prennent des proportions non désirées presque à chaque fois…? Elle cherchait de l'aide du regard, de l'aide venant de n'importe qui sauf d'Adrian. Voila qui était fâcheux, inédit et vexant à la fois, il avait déjà inspiré le dégout, la colère, la jalousie, la haine, la rancœur, mais jamais la peur. Il y avait un début à tout.  Essayant de ne pas se faire insistant, il détourna les yeux. Réfléchissant à une approche non intrusive, il se gratta pensivement le menton.

Adrian n'eut cependant le temps de dire mot que le frère de la jeune femme revint rapidement vers le comptoir. L'apothicaire eut alors un flash. Était-ce le vin ou son propre médicament qui l'avait empêché de faire le rapprochement entre tout ce qui venait de se passer, impossible a dire. Toujours est-il qu'il se maudissait intérieurement d'avoir réfléchi si lentement. Il espéra tout de même qu'elle n'allait pas dire à son frère qu'il l'avait importuné, n'ayant aucune envie de finir dehors par la force. Il la remercia intérieurement de n'avoir rien dit, mais Adrian allait gentiment mettre les pied dans le plat.


"Pardonnez-moi, je crois qu'il y a eu mésentente dès le début vis à vis de mon médicament, puis une nouvelle fois pendant notre conversation, gente dame. Je n'ai aucunement la volonté de vous nuire ou de vous vendre quelque chose de douteux. Je suis médecin et apothicaire, j'officie dans le quartier Amaranthis et je n'ai pu me taire quant à ce qui vous est arrivé...devant mes yeux...Je n'ai aucunement eu l'intention de vous brusquer ou vous effrayer, je m'en excuse si je vous ait porté préjudice."

Adrian, bien que vraiment sincère, avait tendance à toujours abuser de politesses, renforçant toujours un peu plus son coté soigné, mais lui portant parfois préjudice. Revendiquer son appartenance au monde médical Amaranthis n'était pas bien perçu partout, bien que le jeune Apothicaire avait plutôt bonne réputation pour ceux qui le connaissaient. Respectant la discrétion dont voulait faire preuve la jeune femme lorsque la douleur l'eut accablé, Adrian avait parlé à voix basse, de la manière la plus naturelle possible. A cet instant, il espérait surtout ne pas avoir un peu trop mis les pied dans le plat...
Jezabelle Linderoth
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Ven 13 Nov - 23:27
La situation devenait délicate. Et Jezabelle ne voulait absolument pas que tout dérape, une bagarre générale était si vite arrivée. Tout comme elle maudissait cet intrus de parler de ses désagréments en face de son frère. Elle détestait l'inquiéter outre mesure.

"De quoi il parle Jez' ?" fit Théodore à sa soeur.
"Mais rien ! j'ai juste, enfin..."

Jezabelle soupira alors, ne sachant pas comment se sortir de tout ça.

"T'as juste quoi ?" insista son frère.
"J'ai fait un léger malaise tout à l'heure. Mais rien de grave ne t'inquiète pas !"

Le jeune homme eut une mine soucieuse tout à coup, il n'aimait pas voir ou savoir sa soeur en état de détresse. Il savait qu'elle aurait probablement ces douleurs toute sa chienne de vie et se sentait impuissant quant à sa souffrance. Il foudroya alors l’apothicaire du regard, se rappelant clairement de ce qu'il lui avait dit.

"Arrête Théo !" fit alors la jeune fille. "Il n'a rien fait de mal. C'est moi qui... Enfin, ça va aller, va t'occuper des clients s'il-te-plait" dit-elle en le regardant intensément, le suppliant de ne pas s'énerver.
"Si jamais il t'ennuie, je ne me priverais pas pour le mettre dehors."

Puis il imprima un baiser sur le front de sa soeur, passa en cuisine récupérer un lourd plateau et repartit en direction d'une table. Jezabelle le regarda d'un air préoccupé, elle savait qu'ils en reparleraient une fois seuls, bien que cela ne mène à rien.

La jeune femme reporta alors son regard sur celui disant être médecin. Elle le détailla longuement et nota tous ses traits en mémoire. Elle voyait le moindre détail qu'il arborait sur lui et nota qu'il n'avait rien à voir avec celui lui ayant volé sa soeur.

"Comment est-ce que je peux être sûre de ce que vous attestez ?" lui dit-elle alors toujours sur la défensive. "Après tout, vous pourriez être simplement un marchand de rêves, ou de cauchemars plutôt. Je demande la preuve de ce que vous avancez."

Jezabelle sortit prudemment la petite fiole de son tablier, la regarda quelques secondes et la tendit alors à l'homme accoudé au comptoir. Il n'y avait plus que quelques gouttes au fond du flacon mais c'était sûrement assez pour lui.

"A vous de me dire ce qu'elle contenait."
Adrian Mayr
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Jeu 19 Nov - 12:54
Adrian, bien que peu amateur de relations sociales, savait quand il ne fallait pas en faire trop. C'était un de ces moments. Sentant le regard noir d'un frère protecteur peser sur lui, il ne fit aucun geste absurde, tout en conservant une attitude des plus neutre possible. Tout en écoutant la conversation d'une oreille distraite, Adrian fit des rapprochements entre les divers retournement de situation dont il venait d'être témoin, si bien qu'il en vint à une conclusion qui lui parut plus que plausible. La jeune femme avait du avoir des problèmes d'addiction, que ce soit à un médicament ou à une drogue, sinon comment expliquer la peur qu'elle avait ressentit et la réaction exagérée de son frère ? Il aurai peut-être du respecter son habitude de ne pas se mêler des affaires des autres lorsque l'on ne lui demandait pas explicitement de l'aide, finalement, c'était en général la solution la plus simple à adopter pour éviter les soucis...Malheureusement, maintenant qu'il était lancé sur le sujet, sa curiosité l'emportait.

Le malaise se dissipant enfin, Adrian se concentra à nouveau sur la tenancière qui semblait le jauger de haut en bas. C’était une chose auquel il était habitué, comme la plupart des gens de son peuple. La réputation des Amaranthis en avait prit un sacré coup durant ces 82 longues années de vie à Claircombe, si bien qu’il était difficile de ne pas éveiller des doutes à ses interlocuteurs. L’apothicaire ne pouvait pas en vouloir aux gens de penser cela, d’autant que des affaires louches continuaient de se profiler chez son peuple.

Adrian réprima une pointe d’agacement lorsqu’elle lui demanda de prouver qu’il n’étais pas un escroc. Bien que peu réceptif aux flatteries, il n’appréciait pas d’être suspecté d’avoir de mauvaises intentions lorsqu’il s’agissait de médecine, une pointe d’orgueil découlant directement de son éducation. Malgré cela, il conserva le stoïcisme qui le caractérisait et adressa une mine compatissante à la jeune femme tout en récupérant la fiole qu’elle lui tendait.
Il inspecta le contenu quelques secondes, minutieusement, la couleur, la consistance, un peu à la manière d’un sommelier jaugeant la robe d’un spiritueux. Il déboucha la fiole et sentit le contenu. Il n’y avait que peu d’erreurs possible. Adrian reboucha la fiole et la posa délicatement sur le comptoir.


" Pavot, Valeriane et une distillation de Gaultheria sont les principaux composants, avec peut-être un soupçon d'écorce de saule. A cela à été ajouté une décoction difficilement identifiable permettant l’assimilation rapide de l’organisme. Vous disposez ici d’un anti douleur puissant, mais permettez moi de douter de la pérennité de cette médication..."

Adrian marqua une courte pause. Son regard passa de la fiole à l’aubergiste, puis il passa distraitement sa main dans sa barbe, son tic habituel lorsqu’il réfléchissait. L’espace d’un instant, le terme «Marchand de cauchemar» lui revint à l’esprit. Il était presque sur maintenant qu’elle avait eu un problème d’addiction à des substances peu recommandables. Il reprit la parole, toujours dans le calme.

« Je ne voulais pas vous importuner outre mesure, loin de moi cette idée, mais vous finirez par ne plus sentir aucun effet à ce médicament, et vous en demanderez un nouveau, puis un autre...De ce que j’ai pu déduire dans l’inquiétude de votre frère et la peur dans vos yeux, cette douleur chronique ne date pas d’hier. Les anti douleurs classiques ne vous mèneront à rien.»

Le ton de l’apothicaire était devenu tranchant l’espace d’un instant. Il ne souhaitait pas faire dans la dentelle avec des sous entendus. La vérité, dans le monde médical, était le seul moyen de bien faire son travail. De plus, il avait toujours un peu en travers de la gorge d’avoir été confondu avec un vendeur de drogue, ce qui n’avait fait qu’accentuer la franchise dont il avait fait preuve.
Jezabelle Linderoth
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Dim 29 Nov - 19:31
Jezabelle regarda l'homme face à elle, il semblait s'y connaître effectivement, il avait au moins toutes les habitudes et les tics sensés être de sa profession. Il n'agissait clairement pas comme le marchand de mort qui avait éventré sa soeur. Mais prudence était mère de sureté, elle ne le savait que trop bien. D'autant plus que les amaranthis étaient des professionnels de la belle langue, ils pouvaient embobiner n'importe qui.

La jeune femme ouvrit de grands yeux lorsqu'il énonça les principaux composés de façon franche, il avait l'air sûr de lui en cet instant. Ce qui la décontenança un peu. Néanmoins, elle n'allait pas avouer ouvertement qu'elle n'avait elle-même strictement aucune idée de ce que contenait cette fiole... Elle connaissait très bien la femme qui préparait ce genre de choses et lui faisait naturellement confiance. Cependant, elle avait redouté ce moment depuis quelques temps déjà. Ce moment où cette gentille vieille femme ne serait plus et qu'elle n'aurait donc plus aucun palliatif à ses douleurs...

Elle reprit doucement la fiole et la serra contre elle avec un air un peu triste. Oh, elle savait bien que ce n'était pas efficace à long terme. La preuve en était là, elle avait toujours ces satanées douleurs et elle n'avait donc plus de solutions contre cela...

Lorsque Adrian reprit la parole, elle le regarda fixement. Elle aurait juré qu'il était bien médecin ou apothicaire il y a quelques minutes. Mais avec ce qu'il venait d'ajouter, elle recommençait à douter... Elle le savait que rien ne marchait et que rien ne marcherait jamais. Était-il en train d'essayer de lui refourguer "quelque chose" de plus fort encore ?

La jeune fille ferma les yeux, reculant légèrement. La tentation était grande... Elle n'arrivait plus à supporter son état, elle se sentait si fatiguée ces derniers temps... Elle avait promis à sa soeur défunte et à son frère mais...

Non ! Non, elle ne devait pas flancher. Même si cela signifiait qu'elle souffrirait tout le reste de sa vie, elle devait tenir sa promesse. Elle s'avança à nouveau vers le client face à elle, assez près pour que personne d'autre n'entende.

"Je sais très bien que rien ne fonctionnera jamais. D'ailleurs, personne n'est capable de me dire réellement de quoi je souffre. Même pas le boucher qui m'a laissé pour morte dans cette ruelle sordide après m'avoir éventré d'un côté à l'autre. Ni même le pauvre homme qui m'a recousu avec une aiguille de tapissier à même le sol de sa masure. Ou encore le soigneur qui est venu prendre soin de ma fièvre après ça. Personne. Sachez que j'ai déjà pris bien plus fort que ça effectivement et que cela ne m'a mené que dans les ténèbres. Je ne referais pas la même erreur. Alors si c'est ce que vous venez me proposer aujourd'hui, je vous le redis, passez votre chemin."

Jezabelle avait choisi d'être franche envers cet énergumène. Elle n'arrivait pas à le cerner et elle devait bien avouer que cela l'horripilait grandement. Comment savoir s'il disait vrai ?...

"Je sais que je suis condamnée à souffrir toute ma vie" reprit-elle. "Mais je ne retournerais pas dans les ombres, j'ai trop perdu pour replonger..."

Elle baissa les yeux en disant cela, repensant à Stella. Et sans même s'en apercevoir, quelques larmes se mirent à couler sur ses joues. Dès qu'elle en fut consciente, elle les essuya bien vite, se reprenant. Elle ne comprenait pas pourquoi elle racontait tout cela à cet inconnu alors qu'elle était si peu bavarde d'habitude, surtout en ce qui concernait sa propre personne.
Adrian Mayr
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Lun 7 Déc - 19:06
C'est emprunt de scepticisme qu'Adrian jaugeait son interlocutrice qui semblait à nouveau sur la défensive. Était-ce ses propos qui l'avait mis en émoi à nouveau ou bien la simple évocation de ce traumatisme suffisait à provoquer chez elle des émotions fortes? Peut-être un peu les deux...Adrian avait l'habitude d'être jugé de par son appartenance au peuple Amaranthis, si bien qu'il pensait bien qu'une simple démonstration de connaissance n'était pas assez pour plaider sa cause. Il se demanda un instant s'il avait bien fait de laisser sa déontologie s'exprimer en proposant assistance à la tenancière, il semblait avoir provoqué plus de trouble qu'autre chose et ce n'était clairement pas son intention, lui qui détestait vraiment faire des vagues.

Lorsqu'elle s'avança vers lui à nouveau, une lueur de détermination semblait lisible sur ses traits, un brusque revirement émotionnel qui soulignait, selon Adrian, un réel trouble quant à cette "blessure" dont la nature lui était encore inconnue. Il écouta attentivement les dires de la jeune femme, passant distraitement sa main dans sa barbe, son tic habituel lorsqu'il se concentre sur quelque chose. La surprise de l'apothicaire fut grande à mesure qu'il découvrait l'histoire qu'elle lui raconta en un bloc, synthèse d'un tragique évènement que l'on ne souhaiterai à personne. Chaque étape de cette sordide et triste histoire semblait amplifier le désespoir de la situation. Adrian nota cependant que le cœur de cette longue tirade ne résidait pas forcement dans le fait de ressasser le passé, mais plutôt dans une sorte de frustration que personne n'ai réussi à identifier le mal qui la hante de manière concrète. Bien sur, une blessure quasi mortelle n'a de cesse de causer des séquelles, mais celle-ci ne sont pas forcement la conséquence de tout les maux qu'un tel traumatisme peut causer.

Le regard compatissant, mais sans aucune expression de pitié, Adrian attendit patiemment qu'elle termine de parler, ponctuant tristement sa tirade par une accablante résiliation...L'apothicaire avait vu les larmes couler, mais il n'en dit mot, il n'était pas la pour la réconforter après tout...Bien qu'il ait de la compassion pour elle, il garda cela pour lui, ne souhaitant pas susciter une fausse impression de pitié. Il prit la parole d'un ton calme, mesuré et professionnel.


"Ma dame, vous semblez en effet souffrir des affres d'une violente injustice...Et je pense comprendre ce que vous sous entendez. Sachez que je ne suis ni un marchand de mort, ni un vendeur de babioles et breloques. Si je me suis piqué de curiosité par votre état, c'est bel et bien parce que j'évolue dans le monde médical et que je ne peux laisser de coté une personne qui me semble dans le besoin. Sachez qu'il n'était pas non plus dans mon idée de vous vendre un meilleurs produit que votre anti douleur..."

Il marqua une pause, eu un petit raclement de gorge. Il ne soutenait pas le regard de la jeune femme de manière trop appuyé, ne souhaitant créer aucun malaise.

"Ce que je sous entendais plutôt, c'est que vous semblez souffrir d'un mal à la fois physique et moral, si bien qu'un anti douleur vous mènera à l'accoutumance dans le meilleurs des cas, à l'addiction dans le pire. Dans notre monde professionnel, nous avons un rôle de chercheurs, nous préparons des décoctions médicales et accompagnons des patient dont les maux nous sont parfois inconnus. Notre but n'est pas, pour les plus sérieux d'entre nous, de vendre à tout va des médicaments et autre agents addictifs, nous cherchons à comprendre et solutionner les problèmes de fond."

Une nouvelle pause, plus courte cette fois, ponctua la tirade de l'apothicaire. Il reprit avec un léger sourire dessiné sur son visage.

"Si vous doutez de mon identité, renseignez vous sur moi lorsque je serai partit, je me nomme Adrian Mayr, et comme je vous l'ai dit, j'officie dans le quartier Amaranthis en tant qu'Apothicaire et médecin. J'insiste, ma dame, sur le fait que je vous propose mon aide et que je ne souhaite pas vous forcer la main. Je pense que le mal qui vous ronge est plus profond qu'une séquelle physique, méritant ainsi une attention toute particulière..."

Il s'arrêta sur cette dernière phrase, le ton de son élocution avait été relativement calme, sans excès de voix ni réelle hésitation. Il se voulait rassurant sur son identité, restait à espérer que ça n'aurai pas a nouveau l'effet inverse à celui escompté.
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Mar 8 Déc - 5:37
Jezabelle écouta l'homme parler. Elle prenait quelques secondes pour enfermer une nouvelle fois ses émotions à l’intérieur, dans son cœur sombre, là d'où elles n'auraient jamais dû sortir. Pourquoi s'était-elle laissée aller comme ça auprès d'un inconnu ? La douleur qui l'avait parcouru l'avait affaibli et elle n'aimait pas ça. Elle n'aimait pas montrer cette part d'elle-même. Personne ne devait le voir...

L'homme semblait sincère au final dans ses paroles. La jeune femme fit le point avec elle-même et sentit qu'il n'était effectivement pas disposé à lui faire du mal. "Addiction"... Ce mot elle le connaissait bien. Dans sa quête effrénée de soulagement, elle y était tombée aveuglément. Elle avouait à contrecœur que la sensation de ne plus souffrir était agréable... Mais les à-côtés beaucoup moins. Chaque dose réservait sa grande descente, de plus en plus dure à mesure du temps qui passait. Jusqu'aux tréfonds des enfers...

Adrian Mayr... Jezabelle nota ce nom dans un coin de sa tête, pour sûr elle se renseignerait sur lui. Elle commençait à se détendre en sa présence mais elle ne pouvait pas pleinement lui faire confiance. Après tout, il n'était là que depuis le jour-même. Et elle lui avait déjà révélé beaucoup. Elle remarqua tout de même qu'elle n'avait pas fait les présentations en bonnes et dues formes et répara son tort.

"Je suis Jezabelle Linderoth" indiqua t-elle alors. "Et comme vous l'avez constaté, je suis la sœur du tenancier de cette auberge. Elle m'appartient aussi mais c'est plutôt Théodore qui est doué pour faire tourner tout ça."

En disant cela, elle jeta un œil à son frère qui se démenait depuis tout à l'heure et lui sourit. Pour une fois, il ne l'ennuyait pas pour qu'elle fasse quoi que ce soit, il avait bien compris qu'elle n'était pas au meilleur de sa forme. Il lui sourit à son tour avant de se faire appeler par un client désireux visiblement de vouloir sa pitance.

"Écoutez" fit-elle en reportant son attention sur Adrian, "si ce que vous dîtes est vrai, je doute donc qu'il y ait une solution pour mon problème. A moins que vous ne m'apportiez ce chien de boucher et que je le saigne là sur le comptoir par mes propres moyens."

La jeune femme avait dit ça avec un sourire carnassier, elle n'avait pas pour habitude de laisser cette part d'elle sortir mais chaque fois qu'elle pensait à ce qu'elle pourrait lui faire, cela la soulageait quelque peu.

"Quoi qu'il en soit, je doute que vous ayez quelconques informations à son sujet. Cela dit, je ne serais pas contre un palliatif pour m'aider à tenir le coup" ajouta t-elle en montrant la fiole vide. " La vieille femme qui me fabriquait ça vient de passer de vie à trépas il y a peu et c'était l'un de mes derniers flacons. Je sais bien que vous ne voulez pas vous contenter de me vendre un élixir d'aveugle, mais je dois tout de même refaire mes stocks si je veux être un minimum opérationnelle."

Bien entendu, Jezabelle se renseignerait auprès des gens sur cet apothicaire. Mais il ne lui aurait pas donné son nom s'il n'était pas sûr de lui. Et s'il lui vendait une mauvaise décoction, elle n'aurait qu'à sortir sa dague et l'ouvrir comme un porcelet. Ou son frère s'en chargerait. Après tout, il avait l'air assez gringalet pour ne pas trop savoir par quel bout tenir une dague et se défendre avec.

"Intéressé ?"
Adrian Mayr
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Lun 14 Déc - 1:01
Au moins une chose était sure, le ton du dialogue n'allait pas monter à nouveau, et la tension resterai à un niveau supportable, ce qui eut don de soulager Adrian qui n'avait guère envie d'entrer dans un conflit pour une simple proposition d'aide. Il écouta attentivement les dires de la tenancière qui semblait avoir repris contenance. Aux vues du sourire plein de prédation qu'elle exprima en parlant de son agresseur, l'apothicaire n'eut aucun doute qu'elle se serai prêté volontiers à l'exercice d'une exécution vengeresse, en public ou non. Il faillit faire une remarque, mais se retint, cet aspect de l'histoire n'était pas de son ressort, et il n'avait aucune envie que ça le devienne. En effet, il avait déjà parfois fort à faire en règle général. Que ce soit auprès de patients violents, d'addict en manque ou de commerçant peu scrupuleux, il arrivait que l'apothicaire en voit des verte et des pas mures. Cette tension constante  d'aller à l'encontre de gens à problème avait d'ailleurs renforcé son appréhension des interactions sociales allant au delà d'un échange de cordialité ou mué d'un but précis.

Lorsqu'elle montra sa fiole vide et joignit les explications au geste, Adrian eut un petit sourire, non pas parce qu'il allait lui vendre quelque chose, mais parce que l'humeur très changeante de son interlocutrice le captivait. Tantôt triste et fébrile, puis déterminée, très sure d'elle. De ce coté, elle dénotait avec l'apothicaire qui semblait d'un calme imperturbable, toujours marqué par la même attitude depuis qu'il avait passé la porte de la taverne. Elle lui demanda s'il était intéressé…Il l'était. Il se racla la gorge et joua à nouveau distraitement avec sa barbe avant de répondre.


"Je comprend votre besoin, et je suis à même d'y répondre. En revanche...Je ne vous fournirai pas la même décoction, hors de question.

Le regard de l'Amaranthis était devenu autoritaire l'espace d'un instant, avant de reprendre son attitude neutre qui semblait le caractériser. Il laissa planer une petite seconde, mais reprit la parole rapidement, les yeux toujours fixés sur son interlocutrice.

"Comprenez bien dame Jezabelle que je souhaite vous apporter une aide médicale digne de ce nom. Fort de ce constat, je ne peux me résoudre à vous vendre un palliatif temporaire qui vous mènera à l'addiction ou au syndrome de manque...Je ne doute pas des belles intention de cette dame, et j'ai beaucoup de respect pour cette solution qu'elle vous à prodigué. Cependant, si vous souhaitez traiter le mal qui vous hante, vous devez pratiquer un traitement de fond. Ces traitements sont basés sur l'évolution du corps et la réaction aux préparations. En renouvelant les préparations aux besoins exprimé par votre mal, nous pouvons vous accorder de plus grand moment de paix, voir même une quasi disparition, à très long terme, de vos maux. Cette méthode permet également de limiter l'accoutumance et d'éviter l'addiction."

Sur ce point, il serait intransigeant, si la jeune femme souhaitait son aide, il ferai son possible pour l'aider, mais il ne passerai pas par les raccourcis pour lui offrir une temporaire réconciliation avec sa blessure. Était-ce par pêché d'orgueil qu'il agissait comme ça? Possiblement un petit peu, motivé également par sa soif de connaissance. Apprendre à confectionner un traitement demandait beaucoup d'engagement au services de la science, et en cela Adrian trouvait un réel intérêt à aider cette jeune femme. Et puis il fallait l'admettre, n'étant pas foncièrement méchant, il trouvait normal de venir en aide à quelqu'un pouvant bénéficier de ses compétences.

Il sortit de sa veste une fiole remplie du même liquide sirupeux et sombre que celui qu'il avait consommé à son arrivée. il la posa délicatement sur le comptoir, la faisant rouler habilement sous ses doigts. Son regard n'avait pas décroché celui de la tenancière, il reprit alors sa longue tirade.


"Je vous épargne les détails. Votre cas m'intéresse. Si vous souhaitez que je vous accompagne dans des soins, alors prenez ceci, et consommez son contenu ce soir, une petite demi heure avant de dormir. Il n'y à aucun risque, ce n'est pas fort et vous ne vous rendrez pas compte des effets avant que ceux-ci n'agissent. Il n'y a quasiment aucune chance que vous ne réagissiez mal à cette préparation, considérez la comme la première étape d'un traitement qui pourra vous mener à des jours moins douloureux."

Son ton avait reprit cette consonnance professionnelle. A cet instant, il n'avait aucunement l'attitude d'un commerçant mais bel et bien celle d'un officiant médical, concentré sur son travail. Lentement, il décolla sa main de la fiole, la laissant sur la table. D'un même geste, il se leva et replaça la chaise bien alignée à celle d'à coté et ajusta le col de son manteau qu'il n'avait quitté. Il attendit patiemment debout que la jeune femme lui ait formulé une réponse. A moins qu'elle ne lui demande un examen, ou qu'elle ait des questions pour lui, il ferai certainement volte face et quitterai l'établissement poliment, repartant à ses affaires qui l'avaient mené aux quais de la cité.
Jezabelle Linderoth
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Mer 16 Déc - 20:20
Jezabelle sourit légèrement lorsque l'homme accepta son marché. Sourire de courte durée alors qu'il émettait des conditions particulières à tout ça. Jamais aucun soigneur ne lui avait proposé tel traitement auparavant. Elle savait en lui demandant qu'il ne lui fournirait pas la même chose. Mais elle avait pensé bêtement qu'il pourrait lui aussi lui donner un palliatif au moins pour un temps. Au contraire, il envisageait un véritable traitement de fond qui d'après lui pourrait l'aider à aller mieux au fil du temps.

La jeune femme prit un peu de temps pour réfléchir tout en écoutant l'apothicaire. Après tout, qu'avait-elle à perdre ? C'était nouveau pour elle qu'on lui propose ce genre de choses. Elle n'était pas assez calée sur le sujet pour savoir si oui ou non cela serait vraiment efficace. Mais elle n'avait plus vraiment le choix à ce stade...

Elle le regarda sortir un petit flacon de couleur sombre et jouer avec sur le comptoir. Le contenu n'avait rien d'engageant, il fallait l'avouer... Et elle était persuadée que le goût n'avait rien de délicat, comme toutes les autres concoctions qu'elle avait testé à ce jour. Puis elle le vit se lever et replacer sa chaise de façon bien plus délicate que la plupart des clients qui transitaient dans l'auberge, laissant la petite fiole sur le comptoir.

Adrian attendit devant elle, visiblement il voulait une réponse ou tout du moins, un début de réponse. Jezabelle considéra un léger instant le remède, ne sachant pas trop quoi faire. Elle entendit un homme l'appeler sur le côté pour demander une choppe et tourna donc la tête. Lorsqu'elle reporta son attention sur Adrian, celui-ci quittait déjà l'établissement. Elle attrapa donc le flacon, le fourra dans son tablier et partit à sa poursuite. Elle put l'arrêter au dernier moment alors qu'il passait la porte.

"Attendez ! Attendez, je... je passerais à votre échoppe. Merci."

Puis elle le laissa finalement sortir. Jezabelle le remerciait pas uniquement pour le remède mais surtout pour le fait que son cas l'intéresse et qu'il ait envie de s'en occuper. Elle ne savait pas trop où tout cela allait la mener mais elle avait à coeur de tout tenter pour se défaire de ses maux. Elle entendit finalement le client la héler à nouveau et retourna donc à son travail. Ce soir, elle testerait la fameuse préparation de l'apothicaire et verrait bien comment tout ceci tournerait.
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