• Nom/Prénom : Jezabelle Linderoth
• Âge : 26 ans
• Sexe : Femme
• Faction : Peuple
• Métier : Aubergiste
• Lieu de vie : Claircombe / Quais

• Armes :Une dague finement ouvragée + un arc couvert de symboles étranges découvert dans le grenier.

• objets divers :  Jezabelle possède plusieurs bijoux et ornements ainsi que des fioles de remèdes pour ses douleurs chroniques.

• propriété/patrimoine/employés :  Auberge du Phoque Rieur sur les quais dans le quartier Utgardien, elle fait aussi office de résidence.

• Cheveux : Noir de jais
• Yeux : Entre le vert et le gris
• Taille : Plutôt élancée, 1m70 environ
• Corpulence : Fine avec de belles gambettes

Jezabelle porte bien son nom, elle est belle. Même exclusivement vêtue de noir et de couleurs sombres, son allure attire forcément les regards. Sa taille fine et ses belles jambes y jouent pour beaucoup. Plus jeune, elle battait volontiers des cils pour courtiser les hommes. Aujourd'hui, elle ne le fait que rarement. Mais son regard est vif et perçant, le genre qui arrive à sonder votre coeur au plus profond. Elle est le style de fille à qui ont dit facilement oui et ce, même si elle demande de se jeter dans la mer. Ce n'est d'ailleurs pas parce que son apparence est aux couleurs du deuil, qu'elle le porte. Elle s'autorise toutes sortes de fantaisies dans les cheveux, la seule originalité de ses tenues. Plumes, feuilles et autres ornements ornent régulièrement sa chevelure couleur corbeau.

• 4 défauts : Têtue ▬ Curieuse ▬ Nostalgique ▬ Rêveuse
• 4 qualités : Force d'âme ▬ Présence discrète ▬ Percutante ▬ Esprit vif

Jezabelle a une certaine force d'âme. Elle refuse de se laisser faire, c'est une survivante et elle compte
bien continuer à vivre malgré tout. Elle est plutôt discrète et ce, malgré ses accessoires un brin originaux comparé à certains. Elle ne cherchera pas à s'imposer ni par sa présence, ni par ses paroles. Cela dit, lorsqu'elle ouvre la bouche, elle ne gaspille pas son temps. Ses arguments sont percutants, elle dit les mots justes et de la manière qu'il faut. Ses années passées à observer et à apprendre lui ont façonné un esprit vif et éclairé. Elle comprend vite et réfléchit vite.

Cependant, la jeune fille est souvent nostalgique, elle ne peux s'empêcher de ressasser de vieux souvenirs douloureux tant pour le coeur que le corps. Cela la hante et c'est difficile d'en faire abstraction. En plus de ça, Jezabelle est plus têtue qu'une mule. Quand elle a quelque chose en tête, elle n'en démord pas et c'est mission périlleuse que d'essayer de lui faire changer d'avis. Elle est aussi curieuse, n'hésitant pas à fouiner dans le passé le plus sombre des gens. Elle ne l'est cependant pas au point de sortir seule à la nuit tombée, elle n'est pas encore totalement folle. Enfin, Jezabelle reste une éternelle rêveuse. Cela lui permet de voir autre chose que sa vie. Mais cela peut aussi lui jouer de mauvais tours.

Un autre point important est qu'elle n'aime pas son anniversaire, cela lui rappelle toujours le jour maudit de sa naissance. Elle ne veut pas le fêter, elle ne veut pas qu'on le lui rappelle. Elle se souvient juste du jour comme le pire de sa vie et le note précieusement dans sa mémoire.

« Aie papa tu me fais mal ! »
« C'est ta faute tout ça ! Tout est ta faute ! »
« Lâche moi pitié... »
« Tu tournes autour des clients comme une enfant de putain ! Si ta mère était là, elle serait morte de honte ! »
« Pitié... »
« D'ailleurs elle est morte par ta faute ! C'est à cause de toi ! Tiens pour la peine ! »

« Jez' ça va ? »
« Oui... Ça va... »
« C'est encore ce rêve n'est-ce pas ? »
« Oui... Mais t'en fais pas, ça va aller. »
« Tu dis toujours ça... »

Encore ce rêve... Toujours ce rêve... Malgré les années, il y avait toujours ce rêve... Non, ce cauchemar en fait... En sueurs et haletante, Jezabelle venait à peine de se réveiller en sursaut. Elle prit quelques minutes pour s'assurer qu'elle était bien dans son lit, à l'abri, sans personne pour la battre ou l'injurier. Mais fatalement, les souvenirs de sa vie revenaient en elle et ce, à chaque fois que ce cauchemar faisait surface...

D'aussi loin qu'elle se rappelle, il y avait des chansons, des rires, des bruits de choppes et l'odeur du poisson. D'aussi loin qu'elle se rappelle, il y avait cette taverne. Enfin, même si elle a bien changé depuis... Mais elle a toujours été là dans ses souvenirs. Et les dockers qui la fréquentaient aussi.

Mais dans ses souvenirs il y avait aussi ses parents. Si tant est qu'on puisse appeler cela des parents...

Au départ, tout semblait aller pour le mieux pour le couple Linderoth. Johanne et Eirik s'entendaient plutôt bien. Le père de famille se plaisait à dire que c'était l'amour qui les avait réuni. Et sa femme acquiesçait en souriant discrètement. Lui descendait d'un fier clan Utgardien, son grand-père faisait même parti de l'équipage s'étant échoué sur les côtes d'Avalone et avait participé à la bataille contre le puissant dragon. Quant à Johanne, nul ne savait vraiment d'où elle venait. Elle ne s'étendait d'ailleurs pas beaucoup sur son passé et les gens s'accordaient à dire qu'elle était une femme du peuple, sans réelles attaches, tout simplement.
Ils avaient acquis avec les quelques fonds d'Eirik une petite taverne sur les quais, en territoire Utgardien ; « La baleine bleue ». Avec les dockers et les marchands du coin, elle fut plutôt rentable sans pour autant faire crever les plafonds de la richesse. Mais cela avait permis d’agrandir la bâtisse et d'accueillir plus de clients. La vie semblait donc réussir au couple.

Un jour, Johanne tomba enceinte. Étrangement, elle commença alors à déprimer, à dépérir même au fil du temps. Et lorsque Théodore naquit, Eirik reporta alors la maladie de sa femme sur lui. Il était quelque part satisfait d'avoir un héritier mais il ne pouvait le considérer pleinement alors que sa femme était devenue si triste. Trois ans plus tard, vint un « nouveau fléau » pour la famille. Jezabelle vint au monde. Et rien n'allait plus alors. Johanne était devenue pâle et mince. Elle n'avait plus tellement la mine en joie. Elle était convaincue d'avoir fait son devoir d'épouse tout simplement mais ne voulait s'impliquer d'avantage. C'est ce jour-là qu'Eirik se détacha de son clan. Il se mit alors à boire, essayant de trouver un sens à sa vie et refusant toute aide extérieure.

Ces fameux enfants ne servaient plus que de larbins dans la taverne au fil des années. Leurs parents ne leur portant pas plus d'attention qu'à de vulgaires serveurs. Jezabelle ne se souvient d'ailleurs d'aucune fois où sa mère l'aurait prise dans ses bras. Ne parlons pas de son père... Néanmoins, la vie n'était pas si dure. Il y avait à manger, un toit au dessus de la tête et des amis pour partager la peine quand c'était trop dur. Amis qu'elle voyait bien sûr en cachette pour ne pas s'attirer les foudres de son père.

Dix ans de cette vie pour Jezabelle. Malgré les corvées, elle apprenait à se taire et à écouter. Elle avait bien vite vu qu'on pouvait apprendre toutes sortes de choses intéressantes de cette façon. Et aussi que les gens se confiaient volontiers à une gentille petite fille. Cependant, à l'aube de ses onze ans, sa mère très affaiblie décéda. La petite fille qui n'avait connu qu'une mère froide n'en ressentit pas tellement de tristesse. Certes, une mort est toujours triste. Mais elle ne la pleura pas longtemps. De même que son frère. Leur père par contre devint comme fou. Après les obsèques, il n'était que l'ombre de lui-même. Il s'enferma dans le mutisme pendant plusieurs jours, se contentant de repas liquides et se fichant royalement de l'auberge. Ce fut aux enfants de tenir la maison seuls pendant ce laps de temps, inventant toutes sortes d'excuses pour cacher la vérité à tous sur l'état du patriarche.

Puis Eirik revint alors s'occuper de son établissement. Malgré le fait qu'il faisait bonne figure, on pouvait clairement voir que quelque chose était brisé en lui. Mais ni Théodore, ni Jezabelle n'en faisait mention. La fillette avait vu une lueur étrange dans son regard, une lueur qu'elle n'avait pas envie d'affronter. Et un soir alors que les derniers clients étaient partis, elle comprit alors ce qu'était cette lueur.

Les seuls mots dont elle se souvient sont confus. Seuls les coups lui reviennent nettement en mémoire...

« Tu n'es qu'une traînée ! Tu te promènes au milieu des dockers en espérant qu'ils te sautent ? Regarde toi ! Personne ne voudrait de ça dans son lit ! Tu n'es bonne qu'à faire la cuisine et le ménage. »

Pendant deux ans, Jezabelle subit la colère de son père, sans trop savoir pourquoi. Elle ne s'interposa jamais, de peur de prendre plus encore. Le vieil homme savait où frapper cela dit pour que ça ne se voit pas. Théodore, lui, ne prenait rien. Mais il n'osait intervenir, étant clairement perdu et ne sachant pas vraiment comment réagir. Sa soeur lui assurait qu'elle allait bien et ce malgré le fait qu'il la retrouvait quelques fois en piteux état sur le sol de sa chambre. Elle le suppliait de ne rien dire. Ils avaient après tout besoin de leur père et de la taverne pour survivre. Même si celle-ci avait clairement perdu de sa prestance avec l'alcoolisme dont Eirik faisait preuve.

Peu après les douze ans de la jeune fille, le tavernier perdit totalement pied. Il la voyait grandir et ressembler de plus en plus à sa mère. Et il ne le supportait pas. Il revoyait sa femme en elle, le manque, l'absence, tout le hantait. Il commença alors à la battre et comme bien souvent, Jezabelle encaissa. Sauf que cette fois, tout ne se passa pas comme d'habitude. Il prit le parti de la frapper au visage, voulant sûrement faire disparaître cette ressemblance douloureuse pour lui.

« Comment oses-tu lui ressembler ? Tu ne seras jamais comme elle ! Elle que je suis allée moi-même chercher dans cette forêt maudite et qui m'a bien servi. Elle était la douceur et l'obéissance incarnée, toi tu n'es qu'une pâle copie ! Je devrais t'abandonner dehors à la tombée de la nuit à la merci de ces choses ! »

Lorsqu'il prit une bouteille ébréchée et la leva vers elle, Théodore s'interposa finalement. Il rassembla tout son courage et se tint face à cet homme qu'il haïssait pour tout ce qu'il faisait subir à sa propre fille depuis trop d'années.

« Alors comme ça, ça y'est ? T'es un homme mon fils ? Tu viens protéger ta putain de soeur ? »
« Elle n'est pas un putain ! Je la prends avec moi et on s'en va. »
« Et tu comptes faire comment pour vivre ? Tu sers à rien toi non plus. T'es qu'un pauvre abruti qui essuie des assiettes et lave la merde sur le sol. »
« Et toi regarde toi. Tu vaux pas mieux que les rebuts qui errent dans la ville. »
« Très bien ! Emmène cette catin loin d'ici si ça te chante ! J'ai pas besoin de vous ! Tirez-vous de mon auberge espèces d'ingrats ! Et que je revois pas vos gueules ! »

Théodore porta alors sa soeur et franchit la porte, sans rien emporter. Il ne se retourna pas même une fois. Le jeune homme alors âgé d'à peine quinze ans trouva refuge chez un ancien ami de la famille et loua grâce de ne pas être tombé sur une de ces créatures étranges qui hantent les rues la nuit. Jezabelle se remit assez difficilement du passage à tabac. Plusieurs jours durant ils restèrent là le temps que la jeune fille se remette. Et malgré l'insistance de cet homme, ils ne voulurent jamais révéler la vérité sur leur départ.

Un an s'était écoulé et malgré tout le confort qu'ils avaient chez leur sauveur, Jezabelle ne voulait pas rester là. Elle était si près de l'homme qui la hantait chaque jour, dans ce même quartier qui la rendait malade et même dans cette ville qu'elle ne supportait plus... Elle soumit l'idée à son frère de partir loin, malgré leur jeune âge et tous les risques que cela pouvait comporter. Et lui ne pouvait rien refuser à sa sœur. Ils firent leurs bagages dans la journée et quittèrent la ville sans même se retourner. Ils laissèrent un mot à l'homme qui s'était occupé d'eux mais n'évoquant nullement leur destination.

Mais après tout, quelle était-elle ? Ils passèrent les faubourgs et songèrent un moment à s'y installer. Mais non, cela faisait encore trop près de Claircombe. Et c'est comme cela qu'ils se retrouvèrent à Port-aux-Échoués. Ils avaient trouvé par chance aux portes de la ville une caravane se rendant justement sur place et s'étaient mêlés aux voyageurs sans trop de problèmes, les gens ne se voyant pas refuser deux enfants parmi eux ni les abandonner aux créatures qui rôdent aux alentours.
C'était un sentiment étrange pour les deux jeunes gens. Comme un souvenir nostalgique mais sans les mauvais côtés. Cette odeur d'embruns et de poisson leur revenait en mémoire et ils prirent goût au doux bruit des vagues. Le frère et la sœur errèrent pendant la journée dans le village, cherchant ça et là de quoi se sustenter et surtout, un endroit où dormir. Jezabelle n'avait que treize ans mais déjà sa beauté tapait dans l'oeil de certains. Jamais elle ne se serait laissé toucher par un homme mais sa gentillesse et son écoute aidait à ouvrir bien des portes. Et notamment celle de la taverne locale.

Théodore et Jezabelle restèrent durant quelques jours dans l'établissement, vivant des maigres économies et ne sachant pas vraiment comment ils allaient s'en sortir pour la suite. Le tavernier, du nom de Lennart, se prit alors d'affection pour eux et fut touché par leur histoire. Tout du moins, ce qu'ils voulaient bien en dire. Ils ne firent nullement mention du traitement de leur père, juste de la mort tragique de leur mère bien-aimée et du fait qu'ils se retrouvaient à présent seuls au monde. Ils n'omirent pas de détailler leurs compétences dans le service, ce qui intéressa l'aubergiste au plus haut point. Il avait bien besoin d'une ou deux paires de bras pour l'aider et il fut ravi d'embaucher les deux jeunes gens contre le gîte et le couvert.

Au fil du temps, Jezabelle devint très amie avec la fille du tavernier. La petite Stella avait quasiment le même âge qu'elle et elles s'entendaient tellement bien qu'on les aurait pris pour deux sœurs. Elles grandissaient ensemble, elles partageaient tout, au grand dam de Théodore qui se sentait quelques fois exclu de leurs confidences.

Pour les seize ans de Jezabelle, on fit une petite fête au sein de l'auberge. Et comme cadeau, elle reçut une dague finement ciselée. Elle ne sut pas quoi dire mais Lennart avait depuis pris le pas d'être ce père qui manquait tant aux deux jeunes gens. Théodore avait eu lui aussi un cadeau similaire pour ses dix-huit ans. Tout comme Stella l'avait reçu pour ses dix ans plusieurs années auparavant. Le tavernier mettait un point d'honneur à ce que ses enfants aient de quoi se défendre si quelque chose venait à leur arriver. Sa femme étant morte en couche, il n'avait plus qu'eux comme famille.

Les années passèrent et rien ne semblait vraiment faire d'ombres à ce joyeux tableau. Jezabelle devenait peu à peu une belle jeune fille. Et ses charmes ne passaient pas inaperçus. Elle devait bien avouer qu'elle aimait la chasse et le jeu. Et aussi, l'adrénaline que cela lui procurait, cette sensation grisante d'être aimée et désirée, une chose qu'elle n'avait pas réellement connu dans son enfance. Un soir, le jeu alla pourtant trop loin. Une de ses petites conquêtes en attendait plus que ce qu'elle voulait bien lui offrir. La jeune fille tenta alors de se débattre, sans réels succès face à la force de l'homme face à elle. Le couteau trancha net dans son bas-ventre en guise de punition pour sa rébellion. Et Jezabelle se vida peu à peu de son sang en pleine rue. Elle perdait pied petit à petit et tendait vers la mort, elle sentait clairement que ces choses s'approchaient pour la prendre.
Et contre toute attente, ce fut Stella qui vint à son secours. La jeune fille de deux ans sa cadette la porta tant bien que mal vers la première maison qu'elle trouva. La vieille femme qui habitait là fut surprise de les voir et hurla plus que de raison. Mais elle se ravisa bien vite en voyant l'ampleur de la situation et surtout en prenant conscience de l'heure tardive et des dangers qui rôdaient sûrement au dehors. Son mari, alerté par les cris arriva près de la scène. Il garda son calme, regardant Jezabelle tacher son tapis. Il indiqua alors à Stella de lui enfoncer un linge dans la bouche pour l'empêcher de crier. Puis il prit une bouteille d'alcool et la versa sur la plaie béante. La pauvre fille hurla de douleur sous son bâillon. Mais cela n'était que le commencement. En effet, l'homme, soucieux de sauver cette vie mais n'étant certainement pas soigneur prit une aiguille de tapissier et commença alors à recoudre à vif Jezabelle. Stella et la vieille femme durent faire appel à toute leur maigre force pour la maintenir sur le sol. Elle finit par s'évanouir sous l'intense douleur et la perte importante de sang.

Plusieurs jours plus tard, la jeune fille s'éveilla dans un lit. Elle mit plusieurs minutes à comprendre qu'elle était à la taverne du vieux Lennart, dans son propre couchage. Elle tenta de bouger mais elle sentit une vive brûlure au niveau de son bas-ventre. A tel point qu'elle en vomit tripes et boyaux sur le sol. Entendant cela, Théodore monta à l'étage pour s'occuper de sa sœur et nettoyer. Il pleura presque de la voir enfin reprendre vie, même si elle semblait encore clairement affaiblie.

Les années passèrent et tous essayèrent d'oublier cette sordide histoire. Mais quelque chose avait clairement changé en Jezabelle. Elle était souvent absente voir maussade, s'habillait de noir et prenait un soin particulier à cacher son ventre. Elle ne fricotait plus avec aucun homme et se contentait de faire son travail. Quelques fois elle souriait mais il y avait une part de tristesse dans cela.

On n'avait toujours pas mis la main sur le boucher qui lui avait fait cette entaille. Elle hésitait entre vouloir qu'il ait fini dans la gorge de ces sales bêtes de la nuit ou dans une vivant à l'extérieur. Mais une part d'elle-même voulait aussi le tuer de ses propres mains. Ces douleurs qu'elle avait parfois n'en finiraient jamais... Elle pouvait passer des jours à se tordre dans son lit ou à même le sol sans savoir comment arrêter ça. Quatre ans durant elle supporta cela, essayant de continuer à vivre malgré tout. Et dans l'année de ses vingt ans, un homme lui porta la délivrance. La voyant un peu patraque, il lui proposa là un produit bien particulier, lui vantant les effets miracles qu'il pouvait lui apporter. Jezabelle était sceptique et se méfiait clairement de lui et de son beau discours. Mais elle était arrivée à une telle douleur qu'elle aurait essayé n'importe quoi. C'est comme ça que le Lotus Noir fit son apparition dans sa vie... N'en prenant au début que lorsqu'elle se sentait mal, elle en devint vite accro. Et cacher son addiction se fit de plus en plus difficile. Plus encore quand elle se mit à voler dans la caisse pour payer sa dose, toujours plus importante. Et ce fut encore sa « soeur » qui la tira de ce mauvais plan. Un jour, elle trouva le revendeur et Jezabelle en grande conversation un peu en dehors de la ville. Elle décida alors de s'interposer mais tout tourna court quand la jeune fille se prit un coup de couteau mal placé. La blessure était profonde et beaucoup plus grave que celle de Jezabelle quelques années avant. Cette dernière essaya à son tour de sauver son amie alors que le coupable prenait la poudre d'escampette. Mais c'était peine perdue et elle mourut dans ses bras.

Depuis ce jour, Jezabelle fit tout pour arrêter sa drogue. Elle se sevra de façon brutale de cette saleté avec le soutien de son frère et jura de trouver l'homme qui lui avait arraché sa sœur. Lennart fut anéanti par la nouvelle et se laissa plus ou moins aller au désespoir. La jeune femme et son frère faisait tout pour le soutenir, ils ne voulaient pas revoir le drame de leur mère ou les déboires de leur géniteur.

Durant trois années ce fut plus que difficile. Le deuil prit du temps, la relève tout autant. Et la vie ne fut plus jamais la même.

C'était un jour comme bien d'autres. Le temps était juste un peu couvert et les gens se pressaient dans l'auberge en espérant éviter l'orage qui s'annonçait. Un homme s'avança alors vers le vieux Lennart. Il cherchait visiblement quelqu'un. Puis il se dirigea vers Jezabelle affairée à essuyer des choppes.

« Ce que tu as grandi... Je ne t'aurais sûrement jamais reconnu. »

Cet homme, elle le reconnut. C'était lui qui les avait recueilli lorsqu'ils s'étaient enfuis des griffes de leur père. Il venait leur porter une nouvelle, celle de la mort de leur père. Comme pour leur mère, cela ne toucha pas énormément les deux jeunes gens. Ils furent d'ailleurs plus surpris de savoir qu'il s'était confessé à cet homme, qu'il invoquait le pardon pour ses agissements et qu'en gage de tout ça, il leur donnait la taverne en héritage. Le vieil homme leur fit part d'une information encore plus invraisemblable.

« Votre mère était une nomade, c'est lui-même qui me l'a dit. Il l'a trouvé apeurée, errant en dehors de la ville. Il ne pensait pas pouvoir s'approcher d'elle jusqu'à ce qu'elle lui révèle qu'elle s'était faîtes bannir par son propre clan. Eirik n'a pas eu le coeur de la laisser à la merci des bêtes sauvages. Il était d'ailleurs persuadé qu'elle était morte de chagrin et de désespoir à force de rester à Claircombe. »

Jezabelle et Théodore restèrent sans voix. Personne ne se doutait un instant de cette situation. Tant de questions tournaient à présent dans la tête de Jezabelle...

Cela fait aujourd'hui trois ans que le frère et la sœur ont quitté le vieux Lennart et que la taverne sur les quais de Claircombe est à nouveau ouverte. Il fallut la dépoussiérer un peu et la rénover mais elle tient à présent bien debout. Elle possède le nouveau nom du « Phoque rieur », Jezabelle voulant à tout prix effacer le douloureux souvenir de la vieille baleine. Quelques fois, des cauchemars la hantent à force de vivre à nouveau ici. Mais cette auberge, c'est leur gagne-pain. Alors elle prend sur elle. Elle laisse néanmoins la gérance à son frère qui lui a l'air beaucoup plus à l'aise dans ce type de métier.

Elle pense toujours à sa soeur, Stella et espère un jour retrouver celui ou celle qui a pris sa vie. De même que celui qui a fait de la sienne un enfer... Elle éprouve aussi une pointe de curiosité envers le peuple natal de sa mère et se demande si un jour elle aura des informations à ce sujet.

• Avez-vous au moins 18 ans ? Depuis bien longtemps Y_Y
• Comment avez-vous trouvé le forum ? J'ai suivi une nomade (certains reconnaitront d'ailleurs ce perso que j'ai hâte de jouer ENFIN)