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Claircombe  :: Titre :: Baie d'Écueils - Port-aux-Échoués :: [Les Quais]Le coût de la liberté ::
[Les Quais]Le coût de la liberté
Liveig Fjorleif
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Ven 30 Juil - 20:47
Le coût de la Liberté

Ysomir & Liveig
Tôt le matin |  Port-aux-Echoués | Les Quais | An 81, 3ème mois d'Ete, Jour 1


[Les Quais]Le coût de la liberté Iu10

Les gardes avaient fait leur ronde à l’aube pour s’assurer qu’aucun anthropophage n’errait encore dans les rues. Le cor sonna alors à la fin de leur patrouille pour assurer à la population que les ruelles étaient sûres. Aussitôt, les colporteurs, les artisans, les pêcheurs et les clients des tavernes sortirent de chez eux comme un seul homme. La vie à l’extérieur était dure, oui, mais elle avait le mérite de s’épargner l’arrogance des nobles et des puissants qui eux préféraient de loin la vie douillettes derrières les remparts de Claircombe.

Voilà quelques nuits que Liveig passait ainsi, terrée dans la grange de la Taverne de Borlk avec d’autres ivrognes ou miséreux qui étaient dans l’incapacité de se payer une chambre. Contrairement à eux, il lui restait quelques vallons, mais pour combien de temps ? Elle devait trouver un gagne-pain et ce avant de ronger l’intégralité des économies. La jeune femme avait tout troqué pour une nouvelle vie loin de Claircombe, il n’était pas question d’avoir fait tout ce chemin finir comme une gueuse sans le sou. Les pièces qu’elle avait, c’était celle que Njörd avait bien voulu lui octroyer en lui accordant une victoire inespérée à un jeu d’argent. Elle aurait été bien sotte de tenter les Titans d’Uvn en remettant sa somme en jeu. Alors elle n’en fit rien. Au lieu de cela, la malheureuse se contentait de peu et son sens de la morale avait fini par en prendre un coup. Ce qu’on ne peut avoir sans en payer le prix, on se retrouve à le subtiliser.

Ce n’était donc pas le premier matin où sa silhouette discrète se laissait vagabonder entre les étales du marché, l’oeil à l’affût de la moindre occasion. Ici, un commerçant qui tournait le dos, là un client qui laissait son panier sans surveillance, et un peu plus loin ? Une diversion inespérée. Il avait suffit d’une personne pour s’appuyer sur une planche fatiguée, une personne de trop, et le vieux bois céda. Les marchandises se mirent à rouler en tout sens. Liveig s’empressa d’aider le marchand à récupérer ses pains tombés à terre, et il l’en remercia généreusement en lui offrant le plus sale de tous. Mais la jeune femme n’avait pas attendu sa permission pour se servir, coincé entre son coude et sa hanche, la miche qu’elle avait subtilisé était à l’abri sous sa cape. Elle s’éloigna sans demander son reste, un pain à la main, l’autre sous le coude.
Ysomir
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Sam 31 Juil - 19:08
Le bruit de la planche qui craque et de l’étal qui s’effondre attira de nombreux regards vers la petite échoppe de fortune. Il faisait gris et plutôt froid, tandis que caché sous sa capuche bleu-gris froissée et tachée de boue par endroit, les yeux bleus d’Ysomir observaient calmement la scène, adossé contre la poutre extérieure d’une des maisonnettes du port dont on se demandait encore comment elle tenait debout.

Il observait calmement les silhouettes, d’un œil aiguisé et pourtant lunatique, alors que sa pipe laissait s’échapper les dernières volutes de fumées d’un tabac humide et dont l’odeur ne laissait aucun doute sur sa pauvre qualité. Sous une cape parmi tant d’autres, il vit quelques mèches d’un blond très clair près de l’étal effondrée, tranchant avec la morosité grisâtre et pesante du lieu.

Son sourcil se haussa dans l’ombre de sa capuche, et tandis qu’il rangeait soigneusement sa pipe une fois vidée de ses cendres, il observa cette fine silhouette s’éloigner avec son pain dans les mains. Un sourire se dessina sur ses lèvres.

Il n’avait jamais été un grand voleur, mais les reconnaître n’était pas chose compliquée après avoir vécu de longues années entre les remparts des quartiers les plus modestes de Claircombe.

Il se décolla du mur et emboita le pas à la jeune femme aux cheveux clair qui s’éloignait sans demander son reste. Il se plaça juste à sa droite, et ralentit l’allure pour se caler sur la sienne comme si de rien n’était. Sa capuche et l’ombre qu’elle projetait sur son visage laissait entrevoir son sourire d’ange et ses yeux clairs, son air amusé et taquin laissant apparaître deux petites fossettes aux coins de ses lèvres.

“Vous savez, vous avez l’air trop pressée et pas assez sûre de vous pour ne pas paraître suspecte. Plus vous souriez et semblez droit dans vos bottes, moins vous aurez d’ennuis.”

Il marchait toujours à sa droite, et alors qu’ils passaient près d’une autre échoppe pauvrement garnie, la main du mercenaire se dégagea de sa cape et attrapa une pomme dans un geste rapide et fluide. Dans ce même mouvement, il la porta à ses lèvres et croqua dedans à pleine dents.

“Peut-être que mon esprit me joue des tours, mais il me semble que je vous ai déjà vu en compagnie de marchands dont le pécule ne nécessite pas le vol de ce pain fade et farineux.”

Il posa finalement son regard sur le visage de la jeune femme, du coin de l’oeil.

“Mais peut être que je vous confonds avec une autre charmante jeune femme aux cheveux clairs… quoi qu’en fait, je ne me trompe jamais.”
Liveig Fjorleif
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Lun 2 Aoû - 11:10
L’espace d’un court instant, Liveig crut qu’elle avait réussi son coup à l’insu de tous. La réalité la rappela à l’ordre rapidement lorsqu’une haute silhouette se mit à sa hauteur. Fait étrange, la haute silhouette ne tenta pas l’arrêter et semblait même amusée par son comportement, allant jusqu’à faire des remarques sur comment elle devrait se comporter pour ne pas porter sur elle sa culpabilité. Ce début de conversation ne présageait rien de bon, ses sourcils se froncèrent davantage quand elle perçut de l’amusement dans la voix de l’individu, et lorsqu’elle jeta un œil pour aviser la tête de l’enquiquineur, il arborait un sourire insolent.

D’où sortait-il d’ailleurs, ce type ? Ses vêtements du moins lui rappelait quelque chose. L’avait-elle vu à la taverne miteuse ? Lui avait-elle subtilisé quelque chose ? Lui avait-elle servi un  des ses mensonges pour qu’il lui foute la paix ? Pire, avait-elle était aimable avec lui pour qu’il croit qu’elle avait envie d’avoir une conversation légère avec lui? La dernière option était peu probable. Depuis son arrivée à Port-aux-Echoués, Liveig s’était appliquée à être aussi froide et distante que possible pour être sûr de ne pas se faire importuner de la sorte. Lorsqu’elle vit l’homme s’emparer d’une pomme à même l’étalage, son coeur qui s’était apaisé après son premier larcin s’emballa à nouveau. Affolée, sa marche s’accéléra, ses clairs yeux sautèrent d’un visage à l’autre, terrifiée à l’idée que quelqu’un l’associe à ce vol. L’homme dut sentir sa panique puisque d’une main il la ralentit pour la garder à son allure, exactement comme il venait de lui dire : son manque de sang-froid allait les trahir tous les deux. D’autant que lui, l’avait déjà reconnu. Ils ne s’étaient donc pas croisés dans l’auberge sale où elle passait ses soirées et ses nuits. Sur son visage, la peur fit place à une hostilité sans borne, les doigts de la jeune femme se crispèrent sur le pain qu’elle tenait, faisant craquer l’épaisse croûte. Si ce type bavait trop sur une Utgardienne blonde portant une cicatrice qui venait d’arriver de Claircombe, le clan aurait vite fait de la retrouver. L’idée de faire glisser sa lame rapidement sur ce petit rigolo lui vint à l’esprit, mais elle passerait là un autre cap bien plus grave que le petit vol. Le meurtre était lourdement puni, ici comme ailleurs. Autre problème, la rue était plein de passants. Mais ce n’était qu’un détail, car outre cela, le mercenaire n’allait pas la regarder sans rien faire. Rien qu’à sa stature, elle savait que l’effet de surprise ne suffirait pas. D’un mouvement souple, elle s’écarta du bras qui la retenait.

— Tu confonds et tu te trompes, fit-elle en regardant droit devant elle. Charmante. Elle n’était pas « charmante ». L’utilisation de cet adjectif pour dire son contraire lui laissa un goût amer.  Il avait certainement dû apercevoir l’horrible cicatrice qui lui fendait le visage. Comme il était à sa droite, elle espérait qu’en ne tournant pas la tête, il ne puisse pas l’identifier davantage.

— Bonne journée, le congédia-t-elle.
Ysomir
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Lun 2 Aoû - 11:50
Le sourcil de l’homme se haussa sous sa capuche. Il ne s'attendait certes pas à être accueilli à bras ouvert après un tel abordage, mais il ne s’attendait pas non plus à se faire froidement rembarré de la sorte.
Il sembla réfléchir un instant, bref certes, mais une demi-seconde de latence tout de même, avant qu’il ne rabatte son capuchon bleu-gris sur ses épaules, révélant ses cheveux bruns mi-longs. Aussi boueuse et usée soit sa tenue dans son ensemble, ses cheveux et sa barbe sont impeccablement entretenus et soignés.

“Mademoiselle, je vous ai semble t-il mise en colère, bien que cela n’ai jamais été ma volonté.”

Il croqua de nouveau dans la pomme tout en jetant un bref coup d'œil en arrière.
Sans prévenir, il passa son bras par-dessus son épaule, et poussant discrètement deux ou trois passants, il la poussa entre deux pauvres masures, les murs étroits formant une minuscule ruelle tout juste bonne à évacuer les eaux de pluie. Il rabattit sa capuche, et se courbant légèrement pour la couvrir elle aussi avec sa cape, il murmura tout en cessant de bouger, la gardant plaquée contre le mur. Le geste était protecteur, toujours fluide et silencieux, aucune animosité ou mauvaise volonté ne l’animait.

“Ne bougez pas, et ne dites rien.”

Sur le quai qu’ils venaient de quitter, la jeune femme vit alors passer d’un pas pressé le marchands de pain, bousculant les passants en cherchant à gauche et à droite le long du quai. Le réflexe du mercenaire leur avait permis de l’éviter de justesse, et une fois l’homme passé, il retira son bras de par dessus les épaules de la blonde pour s’écarter d’un pas et poser son regard sur elle.

“Pardonner l’indélicatesse de mon geste, mais je crois que c’était préférable à vous faire attraper.”


Il conservait un sourire aux lèvres, mais moins insolent que tout à l’heure, faisant visiblement preuve de mesure dans la façon dont il s’adressait à la jeune femme.
Maintenant qu’ils se faisaient face, elle pu le détailler un peu plus. Il portait quelques pièces d’armure de cuir, légères et stratégiquement placées sur ses points vitaux. Du reste, au-delà de son barda de mercenaire lambda qu’était son épée longue, son arc, son carquois et son poignard, à son cou pendait un joli pendentif en argent, étonnamment propre et brillant comparé au reste de sa tenue. Il représentait une rose sculptée, et pendu par les pétales à une fine chaîne argentée. Le bijou semblait clairement féminin, et pas du tout à sa place autour du cou d’un mercenaire, qui d’autant plus ne semblait absolument pas chercher à le cacher.
Ses yeux bleus étaient calmement posés sur le visage de la jeune femme qu’il n’avait fait qu’apercevoir jusque là, tandis qu’il restait silencieux.
Liveig Fjorleif
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Mar 3 Aoû - 0:28
Liveig n’avait jamais aimé le contact avec les gens. Il ne s’agissait pas seulement de la timidité maladive qui l’avait enfermée durant toute sa vie à Claircombe, c’était aussi qu’elle n’arrivait pas à s’identifier à ses paires, à leur besoin de parler, à leurs conversations inutiles et à leurs occupations toutes aussi inutiles. Quelqu’un avait bien fini par lui faire connaître l’importance des échanges tactiles, à lui donner goût aussi aux choses simples mais normales pour la plupart des gens. Une balade main dans la main. Une embrassade entre deux amis de longue date. Toutefois, même avec ça, ces échanges, elle les réservait pour des amis proches. En réalité, les gens qu’elle avait pris dans ses bras au cours de sa vie tenaient tous sur les doigts d’une seule main puisqu’ils étaient au nombre de quatre parmi lesquels ne figuraient même pas son paternel.

Alors quand l’homme la prit sous son bras pour la forcer dans une petite ruelle, tout son corps se raidit, son estomac se serra et la douleur de sa cicatrice se raviva. La pain qu’elle tenait entre son coude et sa hanche, elle laissa tomber, et celui dans lequel ses ongles étaient plantés avait été broyé entre ses doigts à l’endroit où elle le tenait. Parviendrait-elle à réagir cette fois ? Où resterait-elle pétrifiée, enchevêtrée dans la terreur, dans un état de stupéfaction où elle ne pourrait qu’être spectatrice, une fois encore. Coincée contre le mur, sa main droite tâtonnait entre elle et l’individu à la recherche de la dague qui pendait à sa hanche gauche. Elle ne parvint qu’à la sortir à demi de son fourreau, et son tranchant aiguisé ripa contre sa paume et ses doigts. Sa mâchoire se crispa plus encore, mais ses dents étaient déjà serrées. Il l’exhortait à ne pas bouger et à ne rien dire, comme si tous les méfaits devaient s’accomplir dans le calme et le silence. Elle n’était plus cette personne, elle ne resterait pas murée à l’intérieur de son propre corps, elle devait réagir, elle devait…

Sur les quais, le marchands de pain se bousculait à la recherche de quelqu’un… Il n’était pas difficile d’imaginer qui, vu son pas pressé. Il avait certainement abandonné sa charrette à son fils, pensant pouvoir rattraper la voleuse, mais elle venait d’être écartée de la rue principale. Par cet homme. Qui s’écarta. Et s’excusa. Maintenant, elle le voyait.

Grand, la silhouette agile, il avait les épaules de quelqu’un d’athlétique, mais pas musculeux à l’outrance. De fait, sa carrure et ses traits ressemblaient davantage à un guerrier Ascanien ou Amaranthis, peut-être même un savant mélange des deux. Mais après tout, qui était-elle pour juger au faciès ? N’était-ce pas elle, qu’on surnommait depuis l’enfance « L’Ascanienne » ? L’inconnu avait les yeux d’un bleu céruléen qui tranchait assez avec son teint doré et ses cheveux brun. Sa mémoire gravait les détails, comme pour essayer de modifier le passé, encore. Non, cette fois elle n’oublierait plus les visages qu’elle croiserait, surtout pas si ils leur faisaient mauvaise impression. L’homme souriait toujours, mais cette insupportable arrogance que conservaient les traits de son visage n’allait pas améliorer son compte. En vu de plein-pied, c’est vrai, son armure lui disait quelque chose mais surtout, son collier. Une rose. Une rose avec des pétales et sans épine. La vie pouvait être cruelle. Sa main droite retomba calmement le long de son corps en poing serré sur ses entailles. Son pain changea de bras pour se coincer dans le creux de son coude, sa main gauche libérée empoigna sa dague sans la décrocher de sa ceinture. Simple mesure de précaution.

— Je n’aime pas qu’on me touche, dit-elle froidement en guise de remerciement. Fallait-il vraiment préciser que sans son intervention, elle aurait pu déguerpir depuis longtemps ? Sa mauvaise foi, elle en était convaincue, peut-être même que le marchand n’aurait rien remarqué si l’homme-à-la-rose n’avait pas attiré l’attention sur elle. Le type n’avait pas franchement l’air de vouloir partir, son attitude lui rappelait une personne qui s’était invitée dans sa vie sans intention de partir, lui non plus, et qui avait su, à force d’insistance amadouer l’introvertie qu’elle avait pu être. Elle n’aimait pas du tout l’idée de se frotter à nouveau à un individu qui pourrait la percer à jour, surtout pas s’il avait cet air satisfait sur le visage.

— Je me souviens de toi. Je pensais que les mercenaires avaient été payé, mais je vois que non. Sinon tu n’en serais pas réduit à voler une pomme à des petites gens juste pour démontrer tes talents ? Ca serait vraiment pathétique…

Si ses mots avaient eu un tranchant, ils auraient voltigé autour des lèvres insolentes pour leur retirer cet air suffisant. Avoir une arme donnait certainement du répondant, mais à en avoir trop, ne risquait-elle pas de se mettre en danger inutilement ?

— Et pour ta gouverne, je ne tiens pas compagnie aux riches marchands. Ni aux mercenaires d’ailleurs , retint-elle. Ce n’était pas tant qu’elle méprisait la profession, c’était plutôt qu’elle n’aimait pas la compagnie. J’ai payé ma place dans une caravane, comme beaucoup d’autres. Mais pas tout le monde ne vole pour le plaisir, figure-toi. Son regard plein de jugement alla vers la pomme bien entamée.
Ysomir
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Mar 3 Aoû - 8:50
L’homme restait calmement silencieux à un bon mètre d’elle, il avait vu la main sur sa dague et bien qu’il ne semblait pas sur ses gardes, son regard demeurait vigilant.
Je n’aime pas qu’on me touche. Cette phrase lui fit hausser un sourcil… elle lui semblait évidente à vrai dire : qui aimait qu’on le bouscule où le touche sans y avoir consenti ? Même lui qui n’était pas farouche n’aurait pas été à l’aise à la place de cette jeune femme.
Il continua de l’écouter silencieusement, la toisant sans aucun jugement dans le regard. Son air nonchalant avait laissé place à un regard respectueux.


Mademoiselle, vous m’en voyez sincèrement navré, je n’avais aucune intention de vous brusquer, ni de vous faire peur. Je me doute que cette rencontre n’était pas des plus agréables, et je vous présente toutes mes excuses.

Ce disant, il inclina légèrement la tête. Pour quelqu’un qui semblait plutôt théatral d’ordinaire, il semblait très calme et ses excuses paraissaient sincères.

Les mercenaires ont bel et bien été payés, mais cette maigre solde n’offre pas de quoi vivre ou survivre bien longtemps par ces jours, j’ai simplement vu dans votre rencontre l’occasion de rencontrer quelqu’un qui avait déjà indirectement fait appels aux services de mes pairs, et sur le moment, j’y ai vu une simple occasion de vous aider. J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur et que vous comprendrez.

Il réajusta calmement la sangle de son carquois contre sa hanche, qui avait bougé durant leur brève fuite.

Je n’ai aucune intention de vous retenir davantage si votre souhait est de partir, et je pense que vous le devriez, le marchand va continuer de chercher.

Ses manières étaient vraiment singulières, à la fois très distinguées et maladroites, comme quelqu’un qui se comporte en gentilhomme sans en avoir jamais reçu le réel enseignement. Pour autant, aucune méchanceté ou malveillance ne brillait dans ses yeux clairs qui contrastaient toujours avec sa peau foncée par le soleil.
Il s’écarta de quelques pas et retourna près de l’entrée de la ruelle. Là, il se baissa et vint ramasser le pain qui était tombé et attendait sagement sur l’un des vieux pavés abîmés de la ruelle. Il se redressa, et soudain il disparu. Sa cape bleu-grise virevolta avant de disparaître dans l'axe principal du quai avec un léger rire, suivit de bruits de pas rapide mais très légers.

Qu'elle décide de le suivre ou nom, le mercenaire courrait désormais entre les silhouettes des passants, sans les bousculer. Ses épaules bougeaient dans un sens puis dans l'autre avec habileté, se faufilant en frôlant à peine les étals et les épaules des habitants du ports.
Pourquoi avait-il fait ca ? Cette question revenait souvent dans sa vie et encore aujourd'hui la réponse était aussi simple qu'innocente : L'ennui.

Sa course se poursuivit une longue minute avant de se faufiler dans de plus petits dédales de ruelles et de ralentir l'allure après avoir vérifier qu'il avait semé la demoiselle et se méler aux habitants du ports, et prendre le chemin d'une taverne, un grand sourire amusé aux lèvres.
Liveig Fjorleif
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Jeu 9 Sep - 0:23
Tant d’hostilité aurait pu en désarmer plus d’un, mais celui-là, il était plus que tétue. Il y tenait à son vouvoiement déplacé, à ses excuses plus qu’excessives et le tout poussait Liveig à s’en méfier plus encore. Il semblait être un incroyable comédien, jamais de la vie elle ne lui aurait accordé la moindre confiance, et ce fut pire quand il s’inclina. Maintenant, il l’incitait à partir, et elle ne savait plus du tout où était le piège, et dans le doute, resta parfaitement immobile en le fixant. Elle resta encore plus bête lorsqu’il ramassa la miche de pain tombée à terre et s’enfuit en courant comme un dément.

Quelques secondes passèrent où elle restait là, les yeux écarquillées sur la ruelle vide. Quel curieux personnage. Enfin, méfiante, elle ressortit prudemment de la ruelle pour se mêler à nouveau aux passants. Quelques minutes passèrent, elle avait complètement oublié la rencontre quand elle tomba nez-à nez avec le boulanger qui rentrait bredouille et retournait à son étal amer. En une demi seconde, il avait saisi son poignet et le brandissait d’un air victorieux.

— Je te tiens, VOLEUSE ! Je reconnais ta CICATRICE ! rugit-il tandis que les gens s’écartaient autour. Personne ne souhaitait être associé au délit, mais bon nombre souhaitait tout de même savoir de quoi il retournait. Tout le monde aimait raconter les derniers faits divers, surtout s’ils étaient aux premières loges.

— Mais qu’est-ce que vous dites, vous m’avez donné ce pain vous-même ! s’insurgea la blonde, en se démenant comme elle pouvait.

— Menteuse, menteuse ! On m’a volé une miche et te voilà encore ici ! GARDES !

— Mais je n’ai rien d’autre que celui que vous m’avez donné ! répéta-t-elle, mais il ne l’écoutait pas et faisait des signes pour alerter les forces de l’ordre.

— VOLEUSE ! GARDE !


— MAIS GARDEZ-LE SI VOUS L’AIMEZ TANT, VOTRE FOUTU PAIN ! s’écria-t-elle en lui enfonçant la croûte cramée et dure sur le pif. Mais rien à faire, le bougre raffermit sa prise, même quand le choc le fit saigner du nez, et bientôt, deux gardes arrivèrent à leur niveau pour arrêter la jeune femme. Je n’ai rien volé ! Il m’a donné un pain sale tombé dans la boue, et maintenant il m’accuse !

Les deux gardes s’observèrent. Apparemment, trop occupés à rêvasser, ni l’un ni l’autre n’avait prêté attention à l’action.

— Mais il m’en manque un autre, voleuse !

— L’as-tu vue ? D’autres témoins l’ont-ils vus ? Demanda l’un des garde, espérant que quelqu’un d’autres ait été en mesure de faire son travail.

— Je… Assurément ! Laissez-moi retourner sur la place, je vous les indiquerai !

— Vous voyez bien que je n’ai rien d’autre ! Je ne promènerai pas comme ça si j’avais volé ! C’est une accusation plein d’avarice, il ne sait même pas compter !

— Silence, femme ! Avance ! Les gardes l’encadraient étroitement en direction de la place publique. Liveig fulminait en elle-même. Ce foutu mercenaire l’avait bien foutu dans la merde. Elle espérait toutefois que personne ne témoignerait en faveur du marchand.

* * *
Un homme guilleret fit son entrée dans la taverne, il passa devant le mercenaire installé depuis peu, le pas fanfaron. Il avait, à vrai dire, de quoi distraire les piliers de bar, même si ces derniers tenaient moins sur leurs jambes que grâce au comptoir.

— Ah ! Jean ! Qu’est-ce qui t’amènes ! Salua le tavernier !

— Si tu savais mon pauvre. J’ai pas encore commencé la journée que j’vois t’y pas une donzelle se faire arrêter par le boulanger de la place. Une miche de pain, qu’elle avait volé. Mais y l’ont pas retrouvé, apparemment, elle l’aurait avalée en moins de cinq minutes ! Tu t’imagines toi ? Bouffer une miche de pain entière en moins de cinq minutes !

Rien qu’à raconter son histoire, Jean ne tenait plus, il voulait raconter tous les détails, embellir, exagérer à souhait ! Il était bon baratineur, mais aussi tout le monde aimait écouter les baratins invraisemblables.

— Elle devait avoir sacrément faim, dis ! fit remarquer le tavernier

— Ou c’est une sorcière, qui sait ! Elle a transformé le pain en chat, et hop, surenchérit Jean.

— Mais si c’est une sorcière, pourquoi voler du pain ? Elle pourrait transformer un crétin comme toi en miche ! s’exclama un type, toujours ivre de la veille, mais pas suffisamment ivre pour avaler n’importe quelle salade.

— Mais t’y connais vraiment rien toi, ça marche pas comme ça la sorcellerie.

— Ah bon ? Et toi tu t’y connais depuis quand ? s’étonna l’ivrogne, d’un air renfrogné, mais curieux.

— Parce que je suis pas un foutu idiot comme toi, des connaissances j’en ai pléthoré.

— Pléthore. On dit j’en ai pléthore, corrigea le tenancier.

— Une sorcière je vous dis ! En tout cas, demain, c’est soit le bûcher soit le fer rouge, mais dans les deux cas, c’est spectacle ! se réjouit Jean.

— Elle est moche ta sorcière ?

— Toute défigurée ! On dirait qu’elle a raté un sortilège pour se rendre belle et que ça lui a bouffé la face ! AHAHAHA !

— J’irai peut-être voir ça, moi.
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