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Claircombe  :: Titre :: Baie d'Écueils - Port-aux-Échoués :: [Taverne de Borlk] Sous le pied d'un cheval ou au fond d'un verre ::
[Taverne de Borlk] Sous le pied d'un cheval ou au fond d'un verre
Liveig Fjorleif
Liveig Fjorleif
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Jeu 22 Juil - 23:10
Sous le pied d’un cheval ou au fond d’un verre

Valérian & Liveig
Avant le coucher du soleil |  Port-aux-Echoués | Taverne de Borlk | An 81, 3ème mois d'Ete, Jour 6

Tout était flou, et ce n’était pas que à cause de l’alcool qu’elle avait ingurgité. La taverne de Borlk n’était pas la plus miteuse de Port-aux-Echoués, mais elle était certainement la plus malfamée. Liveig avait encore du mal à comprendre comment elle, fille d’un artisan utgardien respecté, avait pu en arriver là. Quelques semaines auparavant, elle vivait encore chez ses parents, nourrie, logée et blanchie, apprenant le métier qui lui permettrait de vivre confortablement et, elle l’espérait, au bras de celui dont elle s’était amourachée : Eredin Lautrec. Ses principales préoccupations étaient celles des choix de sa coiffure ou de sa tenue. Alors, elle ignorait tout des accords entre son père et la famille Mörth, elle ignorait qu’elle avait été vendue pour une alliance commerciale, et ce avec l’accord de cet enfoiré d’Hurlsk. On avait planifié sa vie sans se préoccuper de ce qu’elle voulait, et même quand Eredin l’avait arrachée à cette situation horrifiante, c’était pour choisir à nouveau ce qui était bon pour elle, sans penser un instant aux conséquences de ses actes. Il avait dupé tout le monde, l’avait arraché aux plans de son père pour la pousser sur l’Autel de Sacrifice où ils firent leur Promesse devant Njörd. Elle avait fait honte à son père en brisant ses accords avec l’Hurlsk et les Mörth, elle avait été reniée et chassée, avait dû précipiter ses fiançailles avec Eredin qui n’avait eu d’autres choix que de l’héberger. Quel fiasco, mais ce n’était pas la fin de ses ennuis. Le jour de son mariage, il avait fallu que…

Ses doigts écrasèrent les larmes et passèrent sur la boursoufflure de sa cicatrice. Elle n’était plus cette jeune fille-là, naïve et protégée de tout. Sans abri, sans vivres, sans défense et sans aucune compétence de survie, elle avait fui ici, à Port-aux-Echoués. Il n’y avait pas pire endroit, mais au moins ici, personne ne la connaissait, encore moins sous ce visage. L’espace d’une soirée, elle s’était dit que cette taverne serait un bon endroit pour se poser et réfléchir à la suite. Qu’allait-elle faire ? Comment allait-elle trouver de l’argent ? Y avait-il un orfèvre ici qui aurait besoin d’une apprentie ? En réalité, l’alcool ne lui avait apporté aucune réponse pour l’heure.

Bon, la pleureuse ? Va f’lloir s’mettre d’accord sur c’que tu fais c’soir, on va barricader là. Comment tu paies ta note et ta paillasse ?

La blonde se racla la gorge comme pour cacher un sanglot honteux. Elle avait du mal à comprendre ce qu’il entendait par « barricader ».

T’es pas d’ici, hein ? On barricade la nuit, à cause des monstres. Donc soit tu payes, sois tu dégages, mais faudra quand même payer tes verres, gronda-t-il en pointant du doigt la bouteille qu’elle avait descendue. Comme elle observait perplexe la preuve de sa consommation excessive, il reprit avec un ton graveleux.

Même avec ça, t’es pas si moche, tu trouveras bien un moyen de te faire de la petite monnaie ce soir, va !

Le sous-entendu la fit pincer les lèvres, et le regard noir qu’elle lui asséna lui fit perdre son sourire mais ne l’intimida pas pour autant. La blonde fouilla sa bourse et posa quelques pièces sur le comptoir. Manifestement, elle pouvait encore payer sa bouteille et sa paillasse, peut-être que ça suffirait pour qu’on lui foute la paix. Une migraine commençait à tambouriner contre ses tempes, et le brouhaha ambiant n’aidait pas. Maintenant qu’elle avait relevé le nez, elle balaya la taverne du regard et fut étonnée de constater qu’elle s’était bien remplie depuis son arrivée. Elle remarqua du coin de l’oeil une tablée où quatre hommes faisaient un jeu d’argent. Des pièces étaient empilées mais aussi d’autres biens : quelques bagues, des bracelets, des broches, mais dont certains n’étaient que de la pacotille. Elle haussa un sourcil, intriguée par ces babioles en jeu. Trop de bijoux de valeurs étaient passés entre ses doigts pour avoir un doute quant à la qualité des objets. Les participants se doutaient-ils qu’ils jouaient des pièces contre de la camelote ? Aussitôt, elle pivota face à son verre : c’était pas ses affaires, elle avait bien assez d’ennuis comme ça pour se mêler des problèmes des autres.

Elle chercha des yeux le propriétaire des lieux, comment s’appelait-il déjà ? Broque? Proque? Loque ?… Blork ? Merde… Fallait le faire pour nommer son gosse en rotant et décréter que l’onomatopée ainsi vomie était un prénom.

— Tavernier ? Une autre !

Oui, oui, une autre l’aiderait certainement à trouver des solutions à ses problèmes.


Dernière édition par Liveig Fjorleif le Jeu 29 Juil - 23:28, édité 1 fois
Valérian Arelaune
Valérian Arelaune
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Ven 23 Juil - 0:37
Valérian adorait faire du cheval. C'était sa vie, son œuvre, sa passion et ce qui faisait de lui une personne avec un petit nom chez les Amaranthis. En général, aller voir son oncle n'était pas quelque chose ni d'éprouvant, ni de désagréable. Ce dernier l'accueillait toujours bien et Port-aux-échoués avait ce côté loufoque et exubérant des rassemblements de paumés unis par les circonstances plus que par un projet. Le comptoir (parce que pouvait-on réellement appeler ça une "ville"?) offrait des activités qu'on ne retrouvait nulle part ailleurs et, comme à chaque quelques visites annuelles qu'il faisait, l'éleveur ne se privait certainement pas d'en profiter.

Mais cette fois ci, un élément changeait la donne. Il pleuvait. De ces pluies d'été qui vous pissaient des trombes d'eau à la gueule jusqu'à plus soif pendant quelques heures avant de faire apparaître un soleil radieux qui semblait juste arriver pour vous narguer, vous et vos vêtements trempés. Et là, le soleil commençait à peine à redescendre, donc autant dire qu'il était bon pour rester trempé jusqu'à ce qu'il puisse se mettre dans sa chambre et enlever les éponges qui lui servaient de vêtements.

Bien entendu, c'était typiquement le genre de moment qu'on pouvait mettre à profit pour réfléchir. Trois jours aux côtés d'une caravane d'escrocs, de brigands et de déchus n'étaient parmi les meilleures conditions pour faire des connaissances.
Bref, il en était venu à s'interroger, encore une fois, sur la brouille qu'il y avait eu entre son père et son oncle pour que ces deux là se soient jurés de se tuer si ils venaient à se revoir. Valérian n'avait jamais eu trop de détails sur ça et son père avait juste éludé d'un "je n'approuve pas ses choix de vies". En effet, Maximilien ne pouvait pas se targuer d'avoir la vie la plus rangée et propre qu'on puisse connaître.
Des histoires qu'il lui avait raconté, il avait été tour à tour plongeur pour aller récupérer le fer des navires, faussaire, mercenaire, ménestrel et finalement gérant d'un bar qu'on pourrait sobrement qualifier de taverne sombre. Cependant, pour l'avoir déjà entendu chanter après une soirée avec trop de tournées générales, l'éleveur doutait que sa carrière d'artiste de scène, si elle avait réellement existée, avait été un franc succès.

Pourquoi Valérian continuait-il tout les 4-5 mois à aller lui rendre visite alors que sa famille désapprouvait ça à chaque fois. Il ne savait pas vraiment. Il rétorquait à chaque fois qu'il valait mieux privilégier un large réseau d'influence et qu'un débit de boisson n'était qu'une des meilleurs opportunités qu'ils pouvaient avoir. Mais cet argument ne semblait pas suffire.

Le soleil commençait tout juste a être occulté par les montagnes de l'autre côté du continent quand il arriva finalement à la taverne de son oncle. Valérian laissa son cheval aux écuries qu'il savait consciencieuses (en même temps, il s'assurait toujours du bon travail de ces derniers et n'hésitait pas à rabrouer tant le patron que les employés si quelque chose s'y passait mal) et constata qu'ils étaient déjà en train de préparer les barricades pour la nuit en soupirant.
- Il n'est donc aucun endroit qui ne permette d'avoir un peu de répit. pesta-t-il en son fort intérieur.

Il tenta une première fois d'entrer dans la taverne mais s'écrasa lamentablement contre la porte. Bien qu'il n'était pas venu depuis un moment, il n'avait pas souvenir que cette dernière était si dure. Il tenta une seconde fois, s'écrasa à nouveau et ça en fut trop pour sa patience déjà bien amochée par la pluie qu'il avait dû se prendre sur les dernières heures. Il envoya un grand coup d'épaule dans la porte qui décida finalement de s'ouvrir, laissant apparaître un homme au sol, dans les vapes. Valérian leva les yeux au ciel. Qui restait devant la porte d'une auberge? Au pire, il se demandera juste si il n'avait pas trop bu en se relevant. Ses amis en tout cas semblaient hilares.

Tandis qu'il s'avançait vers le comptoir, il vit son oncle parler à une jeune femme à la chevelure blonde, lui faisant des sous-entendus graveleux concernant le règlement de sa note. Décidément, ce lieu pervertissait tout et tout le monde.
Valérian ne comprit cependant pas immédiatement le "même avec ça, t'es pas si moche" et ne réalisa qu'en s'approchant du côté gauche de la jeune femme et en voyant la balafre qui ornait son visage.

- Tavernier ? Une autre ! hurla la jeune femme, visiblement pas rassasiée par la bouteille vide qui gisait devant elle.

Il se plaça à côté de cette dernière et lança à l'attention de son oncle.

- Et depuis quand tu te moques des balafrés mon oncle ! Pour une fois que je viens te rendre visite, tu me donnes déjà envie de partir ! Allez, tu mettras une autre bouteille et une assiette pour un voyageur extenué !

Il lança un regard compatissant à la demoiselle et reprit pour elle cette fois:

-Il faut excuser Berk...Bruk...Brok...enfin peu importe comment il se fait appeler ici. C'est un idiot, mais un idiot gentil. Ses traits d'esprits sont hasardeux parfois.

Tandis que lui faisait l'effort de ne pas remarquer ses yeux rougis et ses paupières irritées, il vit bien qu'elle tentait de faire l'effort de ne pas trop observer les trois cicatrices qui ornaient le côté gauche de son visage, du front jusqu'au menton en passant par dessus l'œil et recouvertes d'un tatouage.
Maximilien n'ayant jamais été reconnu pour sa rapidité d'exécution, il tenta de briser la glace:

-C'est un loup...enfin une anomalie en forme de loup. Le haut de son dos m'arrivait aux épaules. Il avait des crocs comme des dagues et des griffes du même niveau. Ce jour là, j'ai appris la différence entre la folie et la stupidité. La folie, ça a été d'aller, avec une troupe de chasseurs, tenter de le tuer. Je vous laisse deviner comment le combat a tourné. dit il en ricanant.
Il poursuivit: La stupidité, ça a été ceux qui sont restés en pensant pouvoir vaincre cette abomination. J'ai préféré parier sur la vélocité de mes jambes que la résistance de mon carapaçon de cuir. Les faits m'ont donnés raison. Et vous?
Liveig Fjorleif
Liveig Fjorleif
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Sam 24 Juil - 12:40
Un étranger apparut de Njörd seul savait où. En réalité, la potion magique de ce soir commençait à révéler en elle des pouvoirs des plus inattendus. Ainsi, elle avait acquis la capacité d’effacer de son champs de vision, tout un pan de la pièce, et des personnes entières à priori. Alors, lorsqu’une voix d’homme retentit à côté d’elle, elle serra son verre ébréché si fort qu’il éclata dans sa main déversant de l’alcool partout sur le comptoir. La peur s’effaça presque aussitôt, remplacée par un air hostile dirigé vers… le contenant désormais inutile. Le voyageur dut croire que le comportement du tavernier était à l’origine de sa contrariété  et s’excusa pour lui. La jeune femme releva les yeux, pas certaine de tout comprendre. Malgré l’air compatissant qu’on lui adressa, les sourcils froncés de Liveig ne se détendirent pas : elle n’avait aucune confiance en les hommes, et celui-là qui, puisqu’il n’était apparemment pas d’ici, était de Claircombe. Eut-il était Ascanien qu’il aurait énoncé Providence quarante fois dans une phrase, ou du moins c’est ce qu’elle se disait. Il ne restait donc que trois options parmi lesquelles toutes impliquaient que l’homme venait de la ville fortifiée. S’il était Utgardien ou Amaranthis, c’en était fini de sa petite fuite et elle aurait bien d’autres ennuis au cul que se demander comment elle allait payer la bouteille de demain.

A cette pensée, son sang ne fit qu’un tour et lui rendit une part de sa lucidité. Ses yeux céruléens détaillèrent le visage de l’homme qui se targuait d’avoir survécu à une anomalie. Cette anecdote non-sollicitée répondait aux remarques de Breloque, et pour cause, il affichait de sacrées cicatrices, ne serait-ce que sur son visage. La régularité des entailles laissait imaginer une énorme patte : les traits de Liveig restèrent de marbre, absolument pas impressionnée. Cette petite histoire lui aurait paru tout à fait vraisemblable il y a quelques semaines, aujourd’hui, elle doutait de tout, surtout des hommes. Désormais dépourvue de verre, elle empoigna la bouteille pour y boire directement au goulot. Elle avait envie de participer à ce petit concours de bite improvisé. La réponse lui vint après une sacrée rasade, elle raconta d’un ton parfaitement sérieux :

— On était sur la plage et il y avait… un varoque, presque mort – enfin c’est ce que les autres croyaient. Il devait juste dormir. On voulait récupérer ses écailles, je connais un bon herboriste… Bref... Quand le lézard a vu le groupe, il a donné un coup de queue. Je me suis pris une de ses piques juste ici. Ca a tout arraché, c’était dégueulasse. Après, il a pris en chasse un membre du groupe, et nous on en est resté là.

Si elle avait écouté plus souvent les histoires des chasseurs à la taverne, elle aurait pu éviter un certain nombre d’incohérences dans son discours. S’il lui avait servi un mensonge, peut-être que son interlocuteur non plus ne connaissait rien à la chasse. Le voyageur n’avait pas l’air de gober l’histoire à dormir debout. Une assiette et une bouteille furent déposées devant l’homme, trop poli pour la confronter directement à ses bobards.

— Un varoque… ?

En tout cas, le tavernier qui laissait ses oreilles traîner partout, ne se fit pas prier pour s’en charger, il éclata d’un puissant rire :

— UN VAROQUE ! SUR LA PLAGE ! Ahahahha ! Elle est bonne celle-là !

Son rire fut repris par quelques habitués. Maintenant, elle avait l’attention de tous. Les joues de Liveig s’empourprèrent un peu avant de répondre d’une voix forte :

— Presque aussi incroyable qu’un verre propre dans ta taverne, hein ?
— Ou qu’une paillasse sans puce !
— Ou qu’une gaupe sans vérole !

Cette fois, la raillerie trouva de meilleurs échos, et dans la salle, un client enchaîna provoquant l’hilarité générale.

— Vous exagérez… Elles sont très bien, mes paillasses… marmonna Borlk, contrarié de la tournure de la conversation. Plus de verre pour toi, la Balafre. C’est pas comme si t’en avais besoin de toute façon… fit-il remarquer alors qu’elle reprenait une gorgée au goulot.

— Tes verres sont trop petits… renvoya-t-elle à voix basse. Puis comme elle sentait le regard insistant de celui à qui elle avait servi ses salades, elle releva le nez : Quoi ? J’ai bien droit de jouer à qui a la plus grosse, nan ? Pas toutes les cicatrices sont honorables à porter… Mais à part la plage, c’était une bonne histoire, non ?

A l’avenir, elle devrait ficeler une meilleure anecdote pour éviter ce genre de situation.
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