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Aux promesses et la gloire... Un goût d'hydromel [ PV Eredin [
Raina Visenrov
Raina Visenrov
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Dim 18 Juil - 17:52
7ème jour, Premier mois du Printemps, An 83




Sans un bruit, elle tira doucement la porte de la chambre jusqu'à ce qu'elle soit tout à fait close. Les jumeaux dormaient à poings fermés, épuisés par une longue journée faites de jeux et d'entraînement, de discussions animées, de récits en tout genre, et du repas copieux que sa dernière rente avait pu leur fournir. La maisonnée était calme, comme déjà endormie. Il n'était pourtant encore pas si tard, mais sans doute que toute la labeur du jour avait fini par avoir raison de tout les habitants en ces lieux.
Un regard vers la chambre de son frère aîné : la porte était fermée. Dormait il, lui aussi ? Comme un bien heureux, dont les soucis semblaient s'être levés quelque peu ?

Sur la pointe des pieds, Raina descendit une à une les marches de l'escalier. Impossible pour elle de trouver le sommeil, et cela depuis plusieurs jours. Tout était allez si vite qu'il lui avait semblé que c'était encore hier que tout ces événements tragiques s'étaient produits. Mais à la fois, ces derniers jours l'avaient tenu si occupée, que tout une vie paraissait s'y être déroulée.
Sans un regard en arrière, elle s'approcha de la porte d'entrée. Mais alors que sa main se posait sur la poignée, une voix derrière elle la retint d'avancer davantage.


- Où te sauves-tu ainsi, à la tombée de la nuit, telle une voleuse ?

L'Utgardienne jeta un regard par dessus son épaule. Galdor essuyait distraitement un de ses couteaux de boucher dans un coin sombre de la cuisine, en le regardant de son air détaché et distant qui était propre à leur sang.

- Je ne me sauve pas.
- Ta permission n'était elle pas pour quelques jours ?
- Si. Je ne rentrerai pas tard... Tout au plus avant le matin. Mais j'ai quelqu'un à voir, ce soir.
- Je ne suis pas inquiet. Tu es une grande fille... Et tu sais te débrouillée seule depuis longtemps.


Son grand frère lui adressa un petit sourire en coin, qui s'il n'était presque pas visible pour le commun des mortels, était en revanche un signe évident d'affection et de fierté pour la sœur. Elle le lui rendit d'un petit hochement de tête, et abaissa la poignée de la porte, prête à partir. Mais Galdor, qui avait baissé la tête, ajouta d'un ton légèrement amusé :

- Ca te change... Ca te va bien.

Raina détourna les yeux. Agacement ou malaise ? Allez savoir. Mais de sa petite raillerie, il parvint instantanément à lui faire regretter d'avoir laisser exceptionnellement ses cheveux sombres détachés et d'avoir troqué sa tenue militaire pour une plus civile. Sans dire un mot de plus, elle passa la porte et prit la direction de la Hutte de Hurlsk.

-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-

Que de bruits, d'agitation et de tintements à l'intérieur. Comme à l'ordinaire, la hutte était bondée de monde, bruyante au possible. A tout autre peuple, l'euphorie générale aurait eu un aspect barbare. Y avait une guerre faisant rage, à l'intérieur ? De gros bruits lourds, des rires esclaffés, des grosses voix graves et le martellement des poings sur la table. Oui, ce ne devait pas paraître des plus rassurants, à quiconque n'en avait pas l'habitude. Mais Raina, pure Utgardienne, savait qu'il ne s'agissait là que de la cacophonie coutumière.
Comment pouvaient ils être tous si heureux et insouciants ? Dans le fond, elle savait ce qui animait chacun de ces hommes : « Un jour de plus sur cette terre ! Fêtons ça avec un peu d'hydromel ! ». Ils n'avaient pas vu ce qu'elle avait vu. Pas vécu ce qu'elle avait vécu. Et semblait aller dans le sens d'une vie nouvelle, peut être meilleure osons l'espérer, cette victoire sur la mort avait laissé à la milicienne comme un goût amer de défaite.

Goût qu'elle rêvait de troquer contre celui d'une bonne mousse fraîche, et quitter sa spirale de pensées, l'espace d'une soirée... D'une nuit peut être.

Mais ce n'était pas la raison principale de sa venue en ces lieux.
Raina avait à peine pénétrer dans la hutte qu'elle ne mit pas longtemps à trouver l'homme qu'elle était venue chercher. Accoudé au comptoir, il faisait le malin, parlait plus fort que les autres. Guilleret, fidèle à lui même. Et si tôt, c'était comme si une petite partie du poids qui pesait sur elle venait de s'évaporer.

Sans s'annoncer, elle s'approcha du comptoir, se frayant un chemin parmi les soulards jusqu'à arriver derrière son vieil ami. Celui-ci hélait le tavernier de lui apporter à boire, en racontant Njörd sait seul quoi à son voisin de tablé. Passant par dessus l'épaule du grand blond, elle posa la main à plat sur le comptoir, pile entre les deux compères, en poussant de la voix pour se faire entendre de l'homme au service malgré le brouhaha ambiant.


- C'est ma tournée. Et je prendrais la même chose.

Elle baissa alors ses prunelles noires sur Eredin. C'était bien malgré elle : elle se voulait grande et fière, presque arrogante. Il n'empêchait qu'un léger rictus d'affection tirait le coin de ses lèvres.
Qu'il était bon de revoir ses proches, sains et saufs... Comme si jamais rien ne s'était produit.
Eredin Lautrec
Eredin Lautrec
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Mer 21 Juil - 15:22
Surprenant, il ne s'était pas attendu à recevoir une invitation de la part de Raina Visenrov le nouveau sergent de la milice. Surtout si peu de temps après sa promotion et après l'attaque, le guerrier aurait imaginé que son amie avait des choses plus importantes à faire. Il avait tenu sa promesse en veillant sur sa famille, il avait fait l'effort de se présenter plusieurs fois pour prendre des nouvelles et pour amener quelques « cadeaux » de la part du clan, des paniers de fruits la plupart du temps. Après tout, il avait perdu son combat, Eredin n'avait pas d'autres choix que de respecter son engagement. Et si au début, c'était plus une corvée qu’autre chose, au final, il commençait à apprécier les jumeaux. Sans parler du frère de Raina qui s’assurait de le recevoir correctement. Une brave famille Utgardienne qui faisait la fierté du clan !

Eredin avait accepté l'invitation sans hésiter, il n'avait de toute façon aucune raison de refuser. Elle lui avait donné rendez-vous dans la hutte de l'Hurlsk, pas de meilleur endroit pour boire un coup ! Ça n'allait pas changer ses habitudes, Eredin y passait une bonne partie de ses soirées et connaissait tous les habitués. Si elle avait voulu de la discrétion, c'était raté ! Pour changer un peu, il était venu seul et plus tard que d'habitude. Curieux et respectueux, il ne voulait pas être déjà bien attaqué à l'arrivée de Raina. Surtout que connaissant leur relation, ça pouvait vite dégénérer en concours quel qu'il soit et pour avoir une chance de gagner, Eredin ne pouvait se permettre d’être déjà ivre.

En rentrant dans la hutte, il salua ses frères Torstein, Isaac et Uriel qui étaient déjà tous installés à une table près de la porte. Ils l’invitèrent naturellement à boire un coup, voyant son refus et remarquant qu'il avait changé de chemise, ils tentèrent de lui arracher les verres du nez !


- Mr Lautrec c'est fait beau, il ne sent plus la crotte et surtout, il refuse une bière ! Qu'est-ce que tu nous caches ?
- Et bien messieurs, sachez que comparer à vous, ce soir, je vais boire un coup en charmante compagnie !
- Hoho ! Tu as invité une catin du quartier Amaranthis jusqu'ici ? J'espère que tu as pensé à nous !
Uriel se protégea le visage en voyant le pied d'Eredin s'approcher dangereusement de lui.
- Attention à ce que tu dis ! Je vais boire un coup avec le nouveua sergent de la milice ! Donc essayez de vous tenir pour une fois si vous ne voulez pas des ennuis.
- La petite Visenreov ? Vraiment ? Ça va être drôle, vous auriez dû le voir pleurer après s’être fait allongé par elle.
Dit Torstein en rigolant.
- Bonne soirée bande d'enfoiré !

Et après quelques échanges de signe grossier, Eredin s’avança vers le comptoir en rigolant. Une belle bande de crétin ! Il salua quelques connaissances avant de s'installer au comptoir. Après un petit moment, Raina surgit sans prévenir face à lui, le défiant du regard avec un petit sourire en coin. Eredin sembla surpris avant de se reprendre et de la saluer de façon militaire !

- Sergent ! J'ai cru que vous m'aviez oublié !

Il était rare de la voir ainsi. Elle avait les cheveux détachés et surtout, elle était habillée comme une femme normale ! Mal à l'aise, Eredin avait l'impression que c'était un piège, quelque chose clochait ! Où était-la guerrière qu'il avait affrontée tant de fois sur les terrains d’entraînement ?

- Tu as changé quelque chose n'est-ce pas ? J'ai du mal à te reconnaitre, j'ai l'impression que tu es moins petite que d’habitude... Il rigola avant de se tourner vers le tavernier. Puisque c'est elle qui invite, ajoute un saucisson et deux shots de ton eau-de-vie. Se retournant vers elle avec un sourire espiègle. Il faut bien fêter ta promotion comme il se doit non ?

Une fois la commande prête, ils allèrent s'installer à une table dans un coin. Eredin fit exprès de s'éloigner au maximum de ses frères pour éviter de subir leurs présences. Pour l'instant tout du moins ! Peut être que plus tard ils les rejoindraient pour rigoler, mais pour l'instant il tenait à être simplement en tête à tête pour pouvoir discuter.


- À ta promotion bien méritée !


Puis il vida son shot après avoir trinqué avec elle. L'alcool enflamma toute sa gorge avant de laisser place au petit goût de prune. Il commença à couper plusieurs tranches de saucisson avant de reporter son attention sur Raina.

- Alors raconte, comment tu vas ?


Eredin avait été présent au conseil, il avait donc déjà entendu la version qu'elle avait exposée aux autorités à propos de l'attaque du quartier Amaranthis. Une version très militaire qui faisait honneur à la discipline de la milice. Mais maintenant, il voulait entendre la version de la femme qu'elle était. Si Raina avait besoin de partager, il était là ! Et si elle avait juste besoin de boire, il était son homme ! Ne voulant pas aborder le sujet de façon trop brut... il commençait donc par une question lambda, à elle de voir où elle voulait aller.  
Raina Visenrov
Raina Visenrov
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Mar 27 Juil - 19:58
Au salut de son ami, le rictus de la jeune femme s'intensifia quelque peu. Leur relation avait toujours été ainsi : on se charriait, on se taquinait, on se provoquait, on s'affrontait, on se battait... Mais en fin de compte, on riait toujours et l'on ne repartait jamais fâché, toujours plus léger.
Que voulez vous ! Il est des relations bizarres, comprises que par les personnes concernées.

Et ce soir, c'était encore le cas. Presque instantanément, les peurs et les doutes, l'angoisse et la colère de l'Utgardienne s'étaient en partie en volés. Il y avait une dimension rassurante à se retrouver ici, parmi les siens, en compagnie d'une personne chère à son cœur (chut ! C'est de la narration... Jamais Raina n'aurait avoué un truc aussi « chochotte » à haute voix!).
Etrangement, pour la toute première fois, l'annonce de son grade la remplissait quelque peu de fierté, comme si les vilains nuages noirs planant sur tout cela c'étaient éloignés juste pour cette occasion.

Elle lui donna une tape amicale du poing sur l'épaule.


- Comment je pourrais t'oublier ? Je t'entendais ricaner depuis la boucherie !

Eredin la dévisagea étrangement, et Raina fronça les sourcils en se sentant bien mal à l'aise. Qu'est-ce qu'il avait à la regarder ainsi ?
Elle comprit vite ce qui n'allait pas, et regrettant à nouveau son accoutrement, elle leva les yeux au ciel, agacée.


- Roh, ca va ! Je n'avais pas envie de me faire remarquer et Mylia a insisté pour me coiffer tout à l'heure... C'est à se demander si ça vous choquerait moins de me voir sans vêtement et avec plus un cheveux sur la tête !

… Mais en vérité, si elle n'était déjà pas à l'aise au départ, Raina se sentait désormais aussi ridicule que si elle était effectivement venue nue comme un vers...

L'Utgardien en profita de sa générosité pour commander d'autres denrées, ce à quoi la brune répondit au tavernier d'un mouvement de tête qu'il pouvait y aller. Sa promotion avait cela de bien : une première rente un peu plus dodue qu'il lui offrait loisir d'en profiter avec les personnes importantes.

Elle prit un petit air supérieur et faussement dédaigneux.


- Mettons cela sur le compte de ma promotion, et non sur le fait que tu sois un ventre sur patte et un ivrogne avéré !

Se saisissant de leur commande, elle suivit Eredin jusqu'à la table qu'il leur avait trouver. Sur le chemin, elle dut s'arrêter à deux reprises, répondre aux salutations de quelques hommes qui l'avaient reconnu et qui tenaient eux aussi à la féliciter pour son nouveau grade avec quelques railleries. Elle ne s'attarda pourtant pas, elle ne voulait pas se mêler à la foule pour l'heure.

Une fois assis, elle leva elle aussi son verre et l'entrechoqua légèrement avec celui de son ami. Elle était loin d'être aussi guillerette qu'on aurait pu le croire de cette promotion, mais inutile d'assombrir cette soirée qui, pour l'heure, se plaçait sous un signe joyeux de retrouvailles.
Que répondre, à ce toast ? Raina aurait pu se creuser l'esprit des jours entier pour trouver la meilleure réplique, mais elle préféra à cela s'exclamer ce qui lui paraissait le plus évident du monde : ce que tout à chacun avait à l'esprit.


- Et à un jour de plus sur cette terre !

Suivant l'exemple du blond, elle vida d'un trait le récipient. Mais à l'inverse de lui, et malgré tout ses efforts pour lutter, elle ne put réprimer tout à fait une grimace en sentant le feu liquide dévaler dans sa gorge.
Elle pria intérieurement pour qu'Eredin n'en ait rien vu : pour sur, il ne manquerait pas de se moquer.

Alors qu'elle suivait des yeux le mouvement du couteau, Eredin lui posa une question. L'Utgardien releva le regard sur lui, hésitant. « Comment tu vas ? »... Ca sous-entendait tellement plus qu'une simple demande de nouvelle. Ce n'était pas une question anodine, elle le sentait, le savait et le devinait. Son visage se ferma quelque peu, et elle se mit à jouer distraitement avec son verre.
Ne pas assombrir la soirée... Ne pas assombrir la soirée...

D'un ton détaché et évasif, elle répondit le plus naturellement qu'elle pu :


- Bien, bien. Rien à signaler. J'ai une permission de quelques jours, alors je suis revenue.

Mais bien sûr... Parce que ça arrive toutes les cinq minutes de devoir se battre contre des morts au beau milieu d'un incendie gigantesque, en tentant d'épargner un maximum de civils... Tout le monde avait déjà du faire face à un Giganta, s'était enfoncé à l'aveugle dans les entrailles de la grande Bibliothèque pour n'y trouver que la mort et l'horreur...
… Et la trahison.

Malgré ses souvenirs noirs, Raina s'efforça à afficher un petit sourire. Elle excellait dans le domaine de dissimuler ses sentiments. En fait, il en avait été ainsi toute sa vie. C'était d'une part un trait propre aux Visenrov, mais aussi son caractère, renforcé par ses habitudes militaires.
Mais son ami d'enfance, lui, était il dupe ?

Souhaitant faire diversion, elle déroba l'une des tranches de saucisson qu'elle glissa entre ses lèvres d'un petit air espiègle, sans attendre qu'il eut fini ses découpes. Pas le meilleur, néanmoins bon. Il ferait très bien l'affaire !


- Et toi alors, quoi de neuf ? Ca faisait un moment qu'on ne s'était plus revu... Tu as réussi à ne pas trop t'attirer d'ennuis, ou comme d'habitude Torstein a du voler à ton secours pour te sortir du pétrin en mon absence ?

Petite provocation, rien de bien méchant. Ses yeux pétillaient de sa taquinerie et pour peu, elle lui en aurait fait un clin d’œil.
En vérité, oui, Raina avait été bien occupée. Si occupée et perturbée qu'elle n'avait pas eu grand vent des nouvelles concernant le clan, pas plus que ce qu'ils advenaient de ses amis. Il lui semblait naturel de se remettre à la page, d'autant qu'elle était réellement intéressée. Et puis, c'était bien normal de commencer par le commencement, non ?
Eredin Lautrec
Eredin Lautrec
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Ven 30 Juil - 20:41
À l'évocation de la voir nue, Eredin fit une petite moue en s'imaginant ce qui pouvait bien se cacher sous les vêtements de la jeune femme. Sûrement un corps puissant avec quelques cicatrices obtenues à l'entraînement. Il chassa bien vite cette image en rigolant avant de se faire des idées et de s'en prendre une. En tout cas une chose était sûr, Raina était joyeuse et de bonne humeur. Chose assez rare pour le souligner, peut être était-ce l'idée d'une nuit à boire et à s’amuser qui la rendait guillerette. Le guerrier n'allait pas s'en plaindre et comptait bien en profiter lui aussi pour se saouler.

À sa question, la milicienne esquiva simplement en répondant une banalité. Parfois, plus c'était gros et mieux ça passait, mais pas avec lui. Eredin voyait bien qu'il avait touché une corde sensible, mais qui était-il pour la forcer à répondre ? Absolument personne ! Et lui-même savait pertinemment que lorsque l'on ne voulait pas discuter, ça ne servait à rien de vouloir nous forcer. Les choses prenaient du temps et si elle tenait à s'ouvrir plus tard dans la soirée, Eredin serait là. En attendant, il fit tourner sa bière en réfléchissant à comment répondre à la question de sa compagne.


- Je ne sais pas si cet idiot vole à mon secours ou s'il vient se réfugier dans mes bras poursuivi par ses propres problèmes !


Il rigola en avalant d'une traite un petit morceau du saucisson. Il planta son regard dans les yeux de Raina et maintint le contact un moment avant de regarder ailleurs. C'est vrai que c'était une vieille amie, loin des autres, du clan et de ses problèmes. Eredin s'était bien un peu ouvert à ses frères, mais ce n'était pas la même chose. Ils étaient des hommes et des guerriers de surcroit, on ne leur avait jamais appris à discuter des choses profondes entre eux. Mais elle, c'était une femme, c'était différent. Comme s'il allait sauter d'une falaise, son cœur s'accéléra rapidement. Il avait horreur de ça, surtout qu'il n'y avait au final pas grand-chose à dire. Eredin souffla et envoya sa tête en arrière, il observa le plafond quelques instants avant de se lancer.


- Bien, bien... rien à signaler !

Forcement, il devait faire l'idiot même au moment de parler sérieusement. Comme si ça pouvait le ramener sur un terrain connu ! Et de toute facon, rien que pour la tête de sa partenaire, ça valait le coup.

- C'est vrai que tu as été pas mal absente... il s'est passé beaucoup de choses, tu dois sûrement être au courante non ?

Qui ne l'était pas dans le clan ? Tout le monde en parlait, c'était une histoire que l'on s'échangeait et tous en parlaient régulièrement pour voir s'il y avait du nouveau. Comme chaque histoire devait entre conté par son commencement, Eredin ignora sa réponse et se lança cette fois véritablement.

- J'ai empêché Liveig de se marier avec-
sa gorge se noua d'un coup en prononçant ce maudit nom Barldwin Mörth. Et le jour de notre mariage, elle s'est faite attaquer chez moi, violé... et défiguré. Il laissa un blanc s'installer pour que les mots s’imprègnent profondément dans l'esprit de la milicienne. Je n'étais pas présent pour la sauver. Puis le lendemain, elle a tout simplement disparu. Je l'ai retrouvé un an plus tard à Ports-aux-Echoués, mais cette Liveig ne voulait pas du maudit Eredin Lautrec... ce n'était plus celle que je connaissais... et que j'aimais. Et je me fiche de sa cicatrice, non c'est pas ça le problème, elle a simplement changé, c'est une étrangère maintenant...

À la fin de son résumé, il écarta les bras comme pour dire « Et puis voila ». Il dut s'y reprendre à deux fois pour oser affronter le regard de Raina, mais bizarrement, il n'éprouva aucune honte, au contraire même. Ça faisait du bien de parler ! Et surtout, Eredin commençait à guérir. Ça faisait mal et il se demandait encore s'il oserait aimer une autre que Liveig un jour, mais petit à petit, il acceptait que leur histoire soit terminée. Il ne lui restait maintenant que les sombres détails à régler avant de pouvoir clôturer une bonne fois pour toutes ce chapitre. Il devait encore s'occuper de la famille Mörth... mais il se garda bien de le dire à la milicienne.


- Enfin, pas grand-chose quoi... on est pas là pour chialer n'est-ce pas ?


Oui, s'ouvrir à une femme était plus simple et ça faisait du bien, mais au final, il restait un simple guerrier Utgardien et il ne savait pas vraiment quoi faire après une telle tirade. Plus gêné sûrement, que son amie, Eredin leva donc sa chope et trinqua avec elle.


- Aux amours perdus !


Avec ses frères, il aurait vidé sa chope sans retenue pour monter rapidement en alcoolémie, mais avec elle, il se retint de le faire.

- Et toi alors ? Coté c-


Mais pas le temps de terminer sa phrase qu'une bonne partie de la pièce se mit à acclamer d'une seule voix l'arrivé des troubadours. Eredin s'y joignit de bon cœur et très vite, une musique d'ambiance en fond s'installa. Si elle ne représentait pas beaucoup, d'ici une heure ou deux, il était tout à fait possible que des tables soient poussées pour faire place à des danseurs. On ne savait pas à l'avance comment une soirée dans la hutte de l'Hurlsk allait tourner. Parfois, c'était une taverne comme les autres, parfois, on se retrouvait à parier sur le meilleur lanceur de hache et d'autres fois, c'était plus un champ de bataille qu'autre chose. C'était le charme de cet endroit, bien que familier, on était tout le temps surpris.

- Ça annonce une bonne soirée !


Une belle soirée oui ! Eredin un peu morose après avoir parlé de son histoire et toujours un peu mal à l'aise prit une nouvelle gorgée de bière pour se détendre. Il comprenait maintenant pourquoi elle avait répondu une banalité à sa question, simplement pour passer une bonne soirée. Définitivement, toutes les femmes qu'il connaissait étaient plus intelligentes que lui pour ce genre de chose. Se reprenant, il afficha donc un grand sourire et se pencha vers Raina en arborant un sourire espiègle.

- Et toi alors ? Dans la milice, ça se passe comment coter cœur ? Il doit y avoir bon nombre de bons guerriers agréable à regarder, n'est-ce pas ?


Elle était connue pour ne pas être facile à aborder, mais avec tout le temps qu'elle y passait, Raina devait bien avoir trouvé chaussure à son pied n'est-ce pas ?


Raina Visenrov
Raina Visenrov
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Sam 28 Aoû - 15:40
A son regard insistant, il ne faisait nul doute qu'Eredin n'était pas dupe à sa tentative d'esquive. Mais même si Raina ne brûlait nullement d'évoquer les récents événements qui l'avaient propulser un grade plus haut, étrangement, elle ne se sentait pas mal à l'aise face à son ami qui semblait deviner ses non-dits. Elle soutenait son regard, une ombre de sourire aux coins des lèvres. S'ils préféraient rester superficiels en paroles, au moins savaient ils tout deux qu'ils se connaissaient par cœur, et que l'un comme l'autre devinait les douleurs et blessures de son camarade de tablé.
Il y avait une dimension rassurante à se sentir compris et écouter même dans ses silences. Et à être simplement en présence de quelqu'un qui, même s'il n'ignorait rien des nuages, s'évertuait à mettre un peu de soleil dans la soirée. Au fond... N'était ce pas là tout le propre de l'amitié ?

Un rire sincère passa les lèvres de l'Utgardienne à la réplique du guerrier.


- Il est vrai que s'il y a bien un domaine où vous êtes doués, tout les deux, c'est dans celui de vous attirer des problèmes ! Pas un pour rattraper l'autre !

C'était bien rare que Raina se retrouve avec Eredin, sans la présence de Torstein. Ces deux-là étaient toujours fourrés ensemble... Un vrai couple d'inséparables ! Il fallait dire qu'ils avaient tout deux choisis la même voie... Quant à elle, elle avait prit un autre chemin. Ils n'en restaient pas moins tous des guerriers, même s'ils se battaient sous d'autres étendards.
Ces petites chamailleries n'avaient rien d'étonnant, au cœur d'un trio de combattants... Utgardiens de surcroît.

Le jeune homme sembla hésiter à sa question pourtant, plantant son regard bleuté dans le sien comme s'il cherchait une certaine forme de courage. Raina, patiente, reposa doucement son verre sur la table, sans abaisser le regard. Au fond d'elle, elle sentait qu'ils allaient y venir... Ils allaient parler de quelque chose d'important, de quelque chose de lourd pesant sur la conscience de son ami. Et elle craignait ce qu'il aurait à dire... Car des rumeurs, elle en avait entendu beau faire... Son frère ne manquant jamais de lui donner des nouvelles du clan, lorsqu'elle obtenait une permission. Mais des obligations l'ayant retenues, les occasions n'ayant été que trop rares, et n'ayant jamais souhaité mettre Eredin dans l'embarras en la présence d'autres personnes, Raina ne s'était jamais risqué à plus qu'un regard insistant sur son ami, un peu comme un « Tout va bien ? » silencieux.
Mais la soirée semblait propice aux grands aveux. Peut être encouragé par la liqueur qu'il venait de descendre, la milicienne eut la sensation que le guerrier s'apprêtait à déballer son sac sur la table, rapidement, comme pour s'en débarasser, un peu à la manière dont on arrache un pansement pour que la douleur s'évapore tout aussi vite.

S'il se risqua à une plaisanterie qui arracha un gloussement comme un sourire à Raina, qui lui fit une grimace réprobatrice, il ne mit pas longtemps à changer d'attitude...
Et l'instinct de la soldat, malheureusement, était le bon.

Alors qu'il adoptait un ton plus sérieux, Raina perdit son sourire et sembla se rembrunir presque aussitôt. Si elle semblait froide, il fallait bien comprendre que ce n'était en vérité dû qu'à un cruel manque d'expressivité. La réalité était en fait que la milicienne compatissait, avant même qu'il n'entame son histoire. Si les rumeurs étaient fondées, ce qu'il s'apprêtait à conter était bien loin des récits d'aventures qu'ils avaient jusqu'ici partager... Ce serait sombre, terrible... Et sans doute dévastateur pour lui de se livrer. Et cela, même si elle peinait à le montrer, elle le ressentait et le partageait avec lui, comme si ses blessures ricochaient sur elle comme dans un miroir...
En guise de réponse, elle baissa la tête, regardant quelques brèves secondes le fond de son verre vide, avant de relever des yeux qui n'avaient décidément plus une once d'hostilité ou d'amusement. Elle pinça les lèvres, comme pour dire « Oui... Mais je t'écoute ».

Liveig. Le prénom sonna comme un coup de tonnerre au milieu d'une nuit sans lune. Le grand amour d'Eredin... Sa promise... Osons peut être même dire son obsession.
Raina n'avait jamais rien eu contre elle, même si personnellement, elle ne la connaissait que très peu. Voir Eredin éprit l'avait amusé, le voir heureux l'avait rempli de joie. Mais cette étrange union l'avait toujours laissé quelque peu perplexe. Cette jolie créature qu'était la jeune femme était bien loin des standards Utgardiens. Discrète à l'outrance, fébrile et fragile, elle dénotait avec le guerrier grande gueule qu'était son ami. Plus jeune, Raina s'était toujours figuré qu'Eredin ne se poserait pas sincèrement avant d'avoir consommé sa jeunesse, avec un maximum de partenaires possibles... Et elle avait pensé que s'il venait à tomber amoureux, ce serait dans des circonstances incroyables, pour une guerrière ou une femme au caractère tranchant comme l'acier. Une Utgardienne, sans nul doute, une vraie...
Liveig était tout à l'opposer, rendant si curieux et incompris par la milicienne les sentiments intenses qui animaient son ami. Mais que voulez vous... Mettons cela sur le compte des mystères de l'amour.

Plus Eredin avançait dans son récit, plus Raina sentait son cœur sombrer et la nausée lui monter. Son imagination marchant à plein régime, elle voyait des scènes fictives se déroulées sous ses yeux... La pauvre Liveig torturée et violentée... Eredin, vengeur, puis brisé...
De l'extérieur, Raina ne semblait pas réagir. Elle regardait fixement l'Utgardien sans le couper, sans cligner des yeux... Sans respirer même. Mais au fond d'elle, elle se sentait dévastée, comme en proie à des bourrasques de colère et de tristesse. Mais surtout, elle s'en voulait... Terriblement. De ne pas avoir été plus présente pour son ami... De ne pas l'avoir accompagné... De ne pas l'avoir épaulé dans ses tourments... De ne pas pouvoir apaiser ses souffrances.

Elle restait toujours de marbre... Revoyant comme dans un brève flashback la délicate et chétive blondinette au bord du terrain d'entraînement, qui à mi-mot lui avait souffler ne pas savoir se défendre. Le transport d'Eredin pour cette jeune femme si douce et craintive...
Et ses bras qui s'écartaient comme pour signifier que c'était la fin. De son histoire... De leur histoire.

Raina déglutit avec peine. S'ils avaient tout deux été des gens lambdas, une femme et un homme parlant des malheurs de l'amour, sans doute lui aurait elle prit la main, en gage de soutien... Ou peut être même, ivre de compassion, lui serait elle tomber dans les bras comme pour éponger sa souffrance.
Mais ils n'étaient pas de ce genre, n'est-ce pas ?

Si Eredin cherchait d'un seul coup à chasser tout malaise, Raina continuait de le regarder fixement. Car elle aussi, elle lisait entre les lignes, et comprenait ses silences. Et ce qu'elle y voyait n'avait rien pour lui plaire ou la rassurer.
Respectant néanmoins son désir de ne pas approfondir d'avantage pour l'heure, elle l'imita et leva sa propre choppe et l'entrechoqua sans grande conviction avec celle du guerrier. Sans le quitter des yeux, elle prit une gorgée timide. Il serait tentant de dissiper les nuages en se noyant dans son verre... Mais les problèmes et les douleurs ne se résolvent pas à grands coups d'hydromel.

Alors qu'il enchaînait rapidement pour détourner l'attention, les circonstances s'en chargèrent pour lui. La milicienne fit volte-face, observant le remu-ménage qui se faisait tout soudain dans la pièce. Des musiciens faisaient leur apparition, et sous les acclamations entamèrent une première ballade. Mi-joyeuse, mi-mélancolique, ils semblaient prendre la température des âmes présentes pour se calquer à l'humeur générale. C'était agréable, et bien joué. Mais rien de transcendant pour l'heure. Même s'il ne faisait nul doute que ça ne tarderait pas à venir. Pour le moment, il fallait seulement apprécier d'avoir un fond sonore agréable aux discussions et aux bruits de choppines qui se vident.

A l'exclamation enjoué de son ami, l'Utgardienne répondit par un petit sourire en coin.


- Ca en a tout l'air. En espérant qu'avant la fermeture, je puisse te voir te dandiner sur la table ! Je paierai cher pour voir ça !

Une petite pique... Remettons nous dans une ambiance de franche camaraderie. Même si le tableau se trouvait obscurcit.

A sa question, Raina leva des sourcils surpris. C'était étrange de demander cela... Et plus étrange encore de constater qu'en vérité la jeune femme ne s'en était même jamais inquiéter. Depuis toute petite, elle n'avait eu aucune attirance pour l'amour, la chair ou autres fariboles dont s'encombraient ses pairs. Toute obsédée par son désir de devenir une grande guerrière, et par la suite gravir les échelons de la gloire, peut être avait elle considéré cela comme un frein, ou un divertissement qui la détournerait de son but. Ou peut être étaient ce les tragiques romances de son père qui l'avait garder éloigner de ce genre d'histoires... Mais il était de toute façon certain que Raina ne s'était de toute façon jamais vraiment vu comme une femme... Seulement comme une combattante, qui devait encore faire ses preuves.
Aussi, elle se tortilla un peu sur sa chaise, les joues s'empourprant légèrement de sa gêne.


- Eh bien... Je... Je n'en sais rien... A vrai dire, ils sont tous tellement stupides que je ne leur accorde pas vraiment d'attention.

C'était à demi vrai... Qu'on se l'avoue, même si elle les trouvait bien trop idiots et cruels pour qu'elle ne leur accorde le moindre crédit, elle avait des yeux comme tout le monde. Et les yeux servaient à regarder. Et regarder, pourquoi s'en prier ?
Disons seulement qu'au delà des visages agréables et musculatures viriles, les intérêts de la jeune femme étaient plutôt d'un autre ordre. Encore fallait il trouver grâce à ses yeux, mériter son respect et pouvoir la tenir en haleine pour réussir à provoquer cette petite étincelle...
Et cela, ce n'était encore pas arriver. … … … N'est-ce pas ?


- Je ne suis pas vraiment apprécier, à la caserne. Soit ils me prennent pour une gamine qui n'a pas sa place, soit ils discutent mes ordres, soit ils se comportent comme des chiens et se pleurnichent après de s'en prendre une...

Et si tôt qu'on s'attache un peu, des sombres secrets remontent à la surface, et les trahisons finissent toujours par éclater au grand jour.

Fronçant à nouveau les sourcils d'un air boudeur, elle s'exclama plus fortement :


- Et puis je n'ai pas le temps pour ces choses ! Je travaille, MOI !

Elle prit deux bonnes gorgées de son verre, lançant un regard de défi à son compagnon. Mais d'en le fond, elle ne pouvait pas réellement lui en vouloir d'être curieux. Elle était à un âge où, normalement, elle n'aurait dû avoir plus que cela en tête.
Mais Raina était plus tête de cochon que cœur d'artichaut...

Imitant son ami un peu plus tôt, elle se recula dans son siège et déclara finalement :


- Que veux tu, personne n'a trouver grâce à mes yeux. C'est comme ça.

Elle écarta les bras à son tour, comme pour dire « Eh voila ». Puis elle retrouva un mince sourire, l'air moins gênée.

Un petit rire passa ses lèvres, et ses yeux baissèrent l'espace d'un instant sur la table. Elle laisse planer un bref silence, avant de finalement reprendre la parole. Sa voix était plus douce qu'à l'ordinaire, peut être même plus douce qu'elle ne l'aurait même voulu.


- Galdor m'a dit que tu étais passé quelques fois à la boutique t'assurer que tout allait bien. Et Teilo m'a même dit que tu lui avais enseigner quelques passes défensives...

Raina releva les yeux sur son ami, un regard qui aurait presque pu sembler tendre, s'il n'avait pas été celui d'une Visenrov.

- Merci. Pour tout ce que tu fais.

Elle attrapa quelques morceaux de saucissons qu'elle mangea un à un. Puis balayant le salle du regard, force était de constater que l'humeur générale était bonne, ce soir. Pas encore de querelles sérieuses ou d'hommes ivres morts. Fichtre, qu'ils étaient sages ces Utgardiens ! Quelques hommes même tapaient dans leurs mains pour encourager les troubadours à accélérer la cadence.
D'ailleurs, il n'encourageaient pas que les musiciens... Quelques ivrognes, à trois tables de la leur, enquiquinaient lourdement la serveuse en la priant de bien vouloir danser pour eux... Dans un langage bien moins charmant...

Voyant cela, Raina se redressa soudain, une expression amusée au visage. La mésaventure de la jeune fille n'était pas sans lui rappeler l'une des siennes. Elle se tourna vers Eredin, se disant que sa brève épopée aurait sans doute de quoi le faire sourire.


- En parlant d'histoire de coeur ! Jamais tu ne devineras ce qui m'ait arrivé !

Elle passa une main sur son visage, comme honteuse. Mais si cette histoire l'avait mis dans une colère noire sur le coup, elle lui semblait désormais si grotesque qu'elle en rirait avec plaisir.

- Une fois, j'étais de ronde dans le quartier Ascanien... Si si, dans le quartier Ascanien... Et qui je croise ?!  Grison-Ebermann. Le préfet là... Merde, c'est quoi son nom déjà? Ah ouais, Ernst. Cet idiot, fier comme un paon, me déblatère tout un tas de conneries, comme quoi il a une scierie, de l'argent, je ne sais pas quoi... Moi, tu me connais... Un Ascanien prétentieux qui me dérange en plein travail... Je l'envoie paître, normal.

Elle haussa les épaules. Oui, c'était normal chez Raina. Mais si Eredin avait vu la scène, sans doute en aurait il fait de même. Il fallait dire que le personnage était naturellement peu sympathique.

- Bref ! Quelques jours passent, et mon commandant me renvoie là-bas. Et là... Tout les civils me tombent dessus, comme quoi j'ai déshonorer leur préfet, gnagnagna, que je suis une trainée, gnagnagna.. Je sais pas quoi, je ne comprends pas un foutu mot de ce qu'ils me racontent. Donc moi, folle de rage, je me pointe chez ce fameux Ernst pour lui coller une bonne trempe, persuadée qu'il me fait passé pour une de ses conquêtes. Mais là, accroche toi !

Elle laissa d'ailleurs planer un silence, comme pour faire monter le suspens.
S'il n'arrivait que peu souvent à Raina de se lancer dans de grands discours, il était surprenant de constater, quant elle le faisait, le nombre de mimiques qu'elle pouvait avoir. Elle parlait en gesticulant, mimait la scène, utilisait des intonations pour appuyer ses propos. C'était peut être encore dans ces rares moments qu'elle paraissait le plus humaine, moins militaire.
Après lui avoir laisser le temps d'intégrer le début de son histoire, elle reprit :


- Il n'a pas nié ! Pire ! Il m'a à moitié insulter pour finalement... Me demander en mariage ! L'abruti... Je te jure !

Raina ne put s'empêcher de rire en revoyant la scène se jouer sous ses yeux.

- Il m'a dit qu'il pouvait me sortir de la misère, m'apprendre l'éducation... Je ne sais même plus. J'étais STUPÉFAITE ! Et là dessus se pointe une vieille – son arrière arrière grand-mère sans doute -, pour essayer de me convaincre elle aussi !! Va savoir quelle mouche les avait piqué ces deux là !
Eredin Lautrec
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Jeu 4 Nov - 12:38
Le regard perdu dans le fond de son verre, il observait son reflet dans la bière. Etait-ce devenu quelque chose de banal ? Avait-il accepté la situation a tel point qu'il pouvait en parler aussi facilement ? Le temps était vraiment pernicieux, a force on s'adaptait à tout, même quand on ne le désirait pas. Bien sûr ça lui faisait toujours mal de parler de Liveig, oui il avait encore de la colère et une folle envie de se venger des Mörths, mais c'était bien moins visibles qu'avant. Maintenant cette boule de rage vivait au fond de lui, prêt à exploser au moment opportun. Ce ne fut que lorsque sa bière se brouilla à cause du tremblement de sa main qu'il reporta son attention sur Raïna. Elle l'avait écouté sans un mot et voyant sa gène, la milicienne avait simplement changé de sujet. Merci. Elle allait sûrement revenir à la charge plus tard pour lui tirer les vers du nez, mais pour l'instant elle faisait comme si de rien était. Eredin se concentra donc sur ses lèvres et les mots qui en sortaient. Très vite, il se calma en écoutant cette voix familière qu'il était content de retrouver le temps d'une soirée. Arborant son éternel sourire, il l'écouta attentivement parler de ses problèmes à la milice, du fait qu'on ne la respectait pas assez et qu'aucun homme n'était assez digne d'elle. Comment lui en vouloir, la plus part des hommes de la milice étaient des Ascaniens après tout. Et les Utgardiens, ceux qui avaient préféré quitter le clan plutôt que de le protéger, étaient-ils vraiment dignes d'elle... ? Non. Et bien qu'il aurait été facile de la mettre dans le même panier, Eredin avait toujours fait une exception pour Raïna, oui elle avait quitté le clan pour la milice, mais c'était courageux car elle devait maintenant se faire sa place parmi des hommes bien moins tolérants que les Utgardiens. Était-ce normal de prendre les armes pour une femme chez les ascaniens et les Amaranthis ? Absolument pas. Donc oui, il avait toujours fait une exception pour elle.

- Tu as plus de talent, plus de courage, plus d'expérience et plus de couilles que la plus part des miliciens... c'est bien pour ça que tu as reçu une promotion. Maintenant ça va être à toi de t'imposer, soit dur, vraiment dur et tu vas voir que le respect et la peur vont apparaître dans les yeux de tes subordonnés.


Et c'était comme ça que l'on devenait un vrai chef ! Avec un savant mélange de respect et de peur dans le cœur de ses hommes, Eredin savait de quoi il parlait.

- Après... ton défaut, c'est d’être mignonne ! c'est sûrement à cause de ça qu'ils ne te prennent pas aux sérieux, tu devrais faire comme avec moi, éclate leurs les couilles !

Eredin se mit à rire doucement avant de vraiment rire à gorge d'éployer en se remémorant les nombreux coups bas qu'il avait reçu de sa part, même si à chaque c'était simplement une réponse à un coup bas de sa part.

Lorsqu'elle le remercia pour avoir tenu sa promesse, il trinqua simplement avec elle. Après tout, Eredin ne faisait que tenir ses engagements envers elle après une défaite sur un terrain d’entraînement. Et puis, sa petite famille était des plus gentille, ce n'était même plus un fardeau de s'y rendre.

- C'est normal, c'est important de veiller sur les nôtres.


A quoi bon faire partie d'un clan si il n'y avait aucune solidarité ? Aucun avantage ! Puis elle lui raconta une histoire qui lui était arrivé dans le quartier ascanien, Eredin se surprit à l'écouter avec un grand sourire amusé. Elle passait un bon moment et lui racontait son histoire avec de grands gestes, d'ailleurs c'était une histoire incroyable et après quelques minutes, ils se retrouvèrent tout deux à rire aux déboires de la jeune femme.

- Hahaha, mais non ? Et tu as répondu quoi alors ? Car bon, un préfet possédant une scierie, c'est un bon partie ! Surtout pour TOI !


Eredin aurait aimé garder son sérieux, mais voyant le regard stupéfait de Raïna, il explosa de rire sans pouvoir se retenir ! Depuis toujours, il se cherchait des poux l'un l'autre, c'était devenu un jeu entre eux et il ne pouvait laisser passer une telle occasion.


- Ho bordel
dit-il à bout de souffle, tu vois que tu plais aux hommes ! C'est juste toi qui est difficile finalement !

Il ne savait pas si la milicienne avait fait exprès de parler de ça, mais en tout cas ça avait fonctionner à la perfection et l'Utgardien était de nouveau concentré entièrement sur elle. Eredin termina sa bière et mangea un morceau de saucisson en observant la jeune femme assise en face de lui. Une idée derrière la tête, il siffla la serveuse la plus proche, commanda la même chose et lui glissa à l'oreille une autre commande. Se lançant des blagues, la serveuse revint un plateau chargé de deux grosses bières et de quatre nouveaux shots d'eau-de-vie.

- T'inquiète, je t'invite ! Ça fait longtemps que l'on a pas fait une soirée ensemble, profitons ! Il marqua une pause avec un sourire belliqueux sur les lèvres, après si tu as peur de pas tenir, je comprendrais... trouillarde !

Il attrapa un shot, le leva vers elle et le vida cul sec. Oui, Eredin avait envie de boire et de s'amuser ce soir, pour une fois qu'elle était la, il espérait qu'elle le suive. Hélas, un sujet lui revient en tête et son sourire s’effaça quelque peu. Il n'avait pas envie d'en parler, mais son devoir l'y pousser.

- Avant d’être trop bourré, j'aimerais te demander un truc...


Dernier sujet sérieux, Uriel lui avait demandé de poser la question à la sergente, connaissant la bonne relation des deux, son frère espérait que venant de lui, la réponse soit favorable.


- Répond honnêtement, ce n'est pas un piège, promis ! C'est Uriel qui aimerait simplementsavoir. Tu es Utgardienne et tu es dans la milice, il marqua une pause pour trouver les mots, si un jour tu devais choisir entre les deux... quel serait ton choix ? Ou si on te demandait un très grand service...

Ce n'était pas un sujet qu'il voulait aborder, mais c'était important ! A l'avenir, ils auraient peut être besoin d'une personne dans la milice, se préparant à de nombreux scénarios, ils cherchaient des alliés partout, au cas où. Eredin espérait simplement qu'elle le prendrait bien et qu'ils pourraient continuer comme si de rien était, qu'importe la réponse.

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