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Claircombe  :: Titre :: Quartier Amaranthis :: L'Éveil des Sens :: Le délicieux goût de l'amarante (Adrian-Eve) :: Page 1 sur 2 1, 2  Suivant
Le délicieux goût de l'amarante (Adrian-Eve)
Evangeline Delacroix
Evangeline Delacroix
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Mer 7 Avr - 2:53
An 83, 2ème mois d'Hiver, Jour 17

L'après-midi était à peine entamé et Eve était affairée sur son bureau à remplir un de ses fameux petits carnets qu'elle affectionnait tant. Ils contenaient toutes sortes d'informations plus ou moins essentielles, de nombreux dossiers sur beaucoup de gens de cette ville. Elle n'avait eu que rarement à se servir de ce genre de choses mais on ne savait trop quand cela serait utile. La rousse se figea un moment, sortant son nez de ses écrits. Retirant ses lunettes, elle porta une des branches à sa bouche et songea, se renfonçant dans son siège. Elle ne portait ses bésicles que très rarement, principalement lorsqu'elle était très fatiguée. Ce jour était un de ces jours-là. Quelques pensées passèrent dans son esprit, quelques noms lui revinrent en mémoire, un en particulier qu'elle avait couché sur le papier il n'y avait que quelques jours à peine. Et pas que sur le papier... Ses draps s'en souvenaient encore...

On frappa soudain à la porte, la sortant de ses songes éveillés. Elle invita alors à entrer, le lieu étant fermé au public à ces heures, ce ne pouvait être qu'un membre de son personnel. Et effectivement, la jeune Helen fit son apparition un peu inquiète.

"Elle commence à avoir vraiment de la fièvre..."
"Je sais" répondit Eve sans trop d'empathie. "Il faut juste attendre qu'il arrive. Il ne devrai pas tarder. Remonte et continue de la veiller."

La lionne essayait d'être rassurante mais restait factuelle sur la situation. Après tout, elle n'avait elle-même aucune compétence dans le domaine de la médecine. Ils ne pouvaient donc qu'attendre la venu du-dit médecin, Adrian Mayr. Au départ, c'était sa femme qui s'occupait des filles de l’Éveil des Sens. Cependant, lorsqu'elle fut portée disparue, son mari se proposa pour reprendre ce rôle. C'était donc lui à présent qui faisait le bilan des travailleuses de façon régulière. C'était encore lui qui venait lorsque l'une d'elles était malade, comme c'était le cas aujourd'hui. Néanmoins, c'était aussi lui qui fournissait Eve en quelques plantes dont elle se servait pour faire ses propres mélanges.

La jeune femme n'allait pas jusqu'à dire qu'elle aimait Adrian. Leur relation était cordiale, les quelques discussions qu'ils avaient eu étaient appréciables et tout comme elle, il savait reconnaître un bon vin lorsqu'elle lui en servait un. Côtoyer une personne de son rang était assez agréable lorsqu'à côté elle partageait ses nuits avec des individus ayant le cerveau privé de l'afflux de sang nécessaire, celui-ci descendant jusque dans leur pantalon pour irriguer leur instinct primaire. D'autant plus que le médecin ne la prenait pas pour une maquerelle sans cervelle, il savait qu'elle était bien plus cultivée qu'elle ne le montrait à ceux qui partageaient ses nuits.

Reprenant sa plume, elle continua de consigner les dernières histoires racontées par ses filles consciencieusement. Son écriture était fluide et belle, elle traçait des colonnes et des lignes pour que tout soit bien lisible. Elle plaça quelques feuilles afin d'absorber l'excédent d'encre et le referma. Puis elle reposa ses lunettes sur la table et se pinça l'arrête du nez. La maladie de Jasmine tombait au mauvais moment, elle était une des filles les plus appréciées de la maison, cela allait quelque peu amputer les revenus à n'en point douter. Tandis qu'elle se laissait aller sur son trône, yeux fermés et prenant un moment pour se relaxer, on toqua à nouveau.

"Entrez" lâcha t-elle un peu sèchement après avoir lâche un soupir d'agacement.
"Le doc est là" fit Varris à la porte.
"Très bien, dit lui que j'arrive."

Eve se leva donc de son siège et plaça le précieux carnet dans le meuble avec tous les autres. Puis elle donna un tour de clef et la reposa à sa place. Elle ajusta ses vêtements et se dirigea finalement vers la pièce principale. Elle portait une robe plus habillée que ce qu'elle portait d’ordinaire de nuit. Une femme, deux visages. Son habit constitué de soie mauve rehaussé d'or semblait comme flotter lorsqu'elle marchait. Ses manches étaient longues mais ses épaules nues. Et hormis le pendentif en coeur gravé d'un G qu'elle ne quittait jamais, un collier d'or plus imposant trônait lui aussi à son cou. Son visage était bien évidemment apprêté de la plus belle des manières, jamais elle n'oserait se montrer sans parure et ses cheveux étaient lâches comme bien souvent, laissant paraître sa crinière comme indomptée et la faisant paraître elle comme indomptable.

Tenue d'Evangeline:

"Bienvenu Adrian" dit-elle en arrivant près de lui. "J'aurais aimé que nous nous voyions en d'autres circonstances. Mais comme le coursier a dû vous le dire, l'état de Jasmine est plutôt préoccupant je le crains."

La pièce était assez vide, seules quelques filles semblaient vaquer à leurs occupations. Erik buvait un verre d'alcool, comme à son habitude tout en discutant avec Vaaris qui lui ne tournait qu'à l'eau. L’Éveil des Sens avait un tout un tout autre visage en journée, chose que peu de gens voyaient. L'établissement n'ouvrait qu'en début de soirée et était ouvert une bonne partie de la nuit. Tandis que le matin, des serviteurs venaient nettoyer la bâtisse pendant que les gens dormaient. L'après-midi enfin, le personnel avait quartier libre. Adrian était un des rares à voir cette facette du commerce.

"Elle est au premier dans sa chambre."


Dernière édition par Evangeline Delacroix le Lun 12 Avr - 20:00, édité 3 fois
Adrian Mayr
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Ven 9 Avr - 19:14
La nuit avait été relativement calme au Lys d'Argent, permettant à Adrian d'entamer sa journée de travail bien plus tôt que la plupart des commerçants du quartier Amaranthis. Les mains tendues vers la source de chaleur, le médecin jeta un œil au sol près de lui pour y trouver la boule de poil lovée près de son bureau. Voila maintenant quelques mois que le chiot partageait le foyer de l'Amaranthis et la complicité entre les deux n'avait eu de cesse de s'accroitre. Étendu au sol, l'animal était attentif aux moindres mouvements d'Adrian, de plus en plus habitué à la communication par les geste incombé par sa surdité. L'apothicaire quant à lui avait également prit l'habitude de la présence de son compagnon canin qui lui avait enfin laissé le loisir de dormir sans geindre pour une raison ou une autre. Il avait malgré tout gagné une bataille et dormait maintenant toutes les nuits au bout du lit de l'Amaranthis.

C'est aux aurores qu'une première personne vint frapper à la porte du Lys d'Argent. Habitués au coté matinal du médecin Amaranthis, les patients et clients de la boutique d'Adrian n'hésitait plus vraiment à tenter leur chance d'obtenir ses soins ou ses décoction tôt dans la mâtiné. Bien réveillé et déjà affairé à ranger des affaires déjà classées maintes et maintes fois, le médecin ne perdit pas de temps pour aller déverrouiller la porte, qu'il laissait volontairement verrouillé aux premières heure de la journée, s'arrogeant le droit d'ouvrir ou non en fonction de la demande. Suivi par son compagnon canin qui se tenait à quelque pas de lui et qui -par chance- avait prit l'habitude de voir des gens passer dans la boutique, Adrian esquissa même un sourire aimable en reconnaissant le jeune homme souriant qui se tenait devant lui.


- Mat, vous êtes bien matinal aujourd'hui
- Salut doc ! J'étais pas sur de vous voir ouvrir de si bon matin. J'ai un message pour vous! Dit-il en sautillant d'un pied à l'autre pour se réchauffer
- Je vous écoute
- La directrice de l'Eveil des Sens, Evangeline Delacroix, vous adresse une demande d'intervention dès que possible à son établissement pour vous occuper des soins d'une de ses filles qui est souffrante, Jasmine.
- Vous a-t-elle fais part de plus de détails?
- La malheureuse serai fiévreuse et affaiblie selon Vaaris.
- Merci pour votre efficacité Mat, comme toujours. Tenez, en guise de bonus. Répondit-il en lui tendant une petite pile de pièces non négligeable qu'il sortit de son manteau.
- Ah merci doc, c'est gentil ! Portez vous bien !

L'amabilité du jeune homme à son égard et l'énergie qu'il mettait dans son travail donnait toujours une très bonne impression à Adrian qui n'hésitait presque jamais à rallonger le solde du coursier. Il le suivit du regard alors que celui-ci s'éloignait, guilleret, tout en rangeant soigneusement son supplément financier dans une bourse. Adrian referma doucement la porte. Revenant à son bureau, Adrian s'y installa un instant, réfléchissant déjà à tout ce qu'il devait préparer avant de se rendre à l'Eveil des sens.

Le délicieux goût de l'amarante (Adrian-Eve) W69b14

Début d'après midi | Quartier Amaranthis | Guilde des Aventuriers | An 83, 2er mois d'Hiver, Jour 17


Les journées s'étaient bien raccourcies et la grisaille de ce début d'après midi n'améliorait en rien l'ambiance quelque peu triste qui pesait sur la cité. Frottant ses mains pour parachever son réchauffage, Adrian se leva et commença à préparer tout un ensemble de fioles et autre objets médicaux qu'il entreposa soigneusement dans un sac rigide prévu à cet effet. Pas vraiment enjoué à l'idée de braver l'hostilité climatique de dehors, l'apothicaire relativisait quant à l'après-midi qui l'attendait. Mandaté très tôt ce matin par un coursier, il avait reçu une requête de la part d'Evangeline Delacroix, maquerelle de l'établissement L'Eveil des Sens, lieu de plaisir pour lequel Adrian s'occupait du soin des officiante de l'établissement, tâche qui en incombait auparavant à son épouse, aujourd'hui disparue. Pas vraiment client de ce genre d'endroit, le médecin avait plus tendance à voir l'envers du décors de l'endroit en s'y rendant en pleine journée afin de pouvoir travailler tranquillement.

Quelques rares fois, il lui arriva de devoir s'y rendre en pleine soirée, mais les urgences médicales n'étaient pas légion dans un établissement aussi bien géré que l'Eveil des Sens. Très loin du jugement de valeur que les filles de joies avaient l'habitude de subir, Adrian voyait en chacune de ses filles des patientes comme les autres, ne faisant aucune différence de comportement avec ses patients plus "conventionnels", ce qui lui avait valu de gagner suffisamment leur confiance pour qu'elle accepte ses soins sans l'insulter ou même le regarder de travers.

Ne perdant pas de temps en réflexion inutile, Adrian passa son sac en bandoulière puis s'accroupit près du chiot, qui avait déjà commencé à bien grandir en quelques mois. A la vue de l'apothicaire s'approchant de lui, l'animal se mis sur le dos pour mander quelques caresse qu'Adrian lui offrit volontiers avant de se relever. Il se dirigea vers la porte, suivit par le chien qui s'arrêta à quelques pas de la porte désormais ouverte, la tête inclinée et le regard rivé sur l'apothicaire. Adrian se retourna pour lui faire un petit signe de main que l'animal sembla comprendre puisqu'il se coucha au sol, consentant à attendre son retour. Il avait fallut beaucoup d'essais avant qu'Adrian ne puisse laisser l'animal vaquer dans toute la maison sans détruire quoi que ce soit, mais enfin cela s'avérait possible. Le médecin verrouilla la porte et vérifia que tout était bien en place avant de braver le froid mordant des rues de Claircombe.

Il arriva devant la grande bâtisse après de longues minutes de marche au milieu du froid, soulagé d'apercevoir enfin l'imposante demeure qui abritait l'un des lieux de plaisir les plus réputés du quartier Amaranthis. Connaissant plutôt bien l'endroit, Adrian se rendit sans hésiter vers la porte principale du rez de chaussée, qu'il ouvrit sans tarder, impatient de se couper de l'air glacial de la rue. Une fois à l'intérieur, Adrian souffla dans ses mains pour les réchauffer rapidement, profitant également de la chaleur environnante qu'offrait l'entrée luxueuse de l'établissement. Il s'avança de quelques pas et attendit patiemment que quelqu'un vienne le recevoir, habitué à ne pas s'inviter en ce lieux en dehors des heures d'ouverture sans avoir été remarqué avant. Ce fut Varris qui, un verre d'eau à la main, arriva à sa hauteur.


- Vous avez fait vite Docteur.
- Mieux vaut ne pas trainer lorsque des soins sont demandés.
- Je vais vous annoncer. N'hésitez pas à vous avancer au salon en attendant.

Acquiesçant d'un hochement de tête, l'apothicaire ne retint pas l'Utgardien plus longtemps. Adrian se satisfaisait d'avoir eu affaire à Vaaris, qu'il préférait largement du fait de son tempérament plus calme. Il n'eut pas longtemps à patienter avant de voir arriver la directrice de l'établissement, apprêtée à la perfection comme à son habitude dans une tenue qui, bien que sobre, mettait en valeur les atouts de la maquerelle. Adrian la gratifia d'un sourire cordial, bien que concentré sur le coeur de ce qui le menait ici.

- Il est vrai dame Evangeline qu'il est toujours plus plaisant de vous rendre visite pour converser, mais il faut bien que je justifie mon rôle de médecin parfois. Conduisez moi à elle.
Evangeline Delacroix
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Sam 10 Avr - 20:07
Eve sourit à la dernière remarque du médecin. Elle savait très bien qu'Adrian aimait son métier et qu'il le faisait volontiers. D'autant plus que la patronne de l'Éveil des Sens payait grassement ses services. Elle le conduisit dans les escaliers jusqu'au premier étage, pallier où se trouvait les chambres des filles. En chemin, elle évoquait quelques banalités avec le docteur et lorsqu'elle frappa, ce fut Helen qui leur ouvrit.

"Comment elle va ?" fit Eve à la jeune fille.
"Elle est toujours brûlante..."
"Le docteur est là, il va l'examiner."

Elle le laissa donc passer et s'approcher. La belle Jasmine n'était que l'ombre d'elle-même dans son lit. Elle avait les cheveux lâches et un brin collés sur son visage en sueur. Son teint était pâle et elle respirait avec peine. Elle n'avait par contre pas l'air de souffrir de quelconque affliction respiratoire.

La jeune Helen se poussa finalement au chevet de la malade et laissa Adrian s'installer. Elle ne sortit cependant pas de la chambre, étant vraiment inquiète pour son amie. Les deux filles avaient au fil du temps tissé une réelle amitié, Jasmine prenant soin de sa consoeur plus jeune qu'elle comme une grande soeur le ferait pour sa cadette.

Eve regardait l’apothicaire faire avec amusement malgré la situation. Il arrangeait ses instruments de façon si précise à chaque fois, chacun semblait avoir sa place bien propre et immuable. Une maniaquerie qu'elle n'avait pas pour sa part. Elle aimait que les choses soient bien rangées c'était un fait indéniable. Mais pas à ce qu'elles soient figées dans la temps et l'espace. Eve aimait un peu de folie dans sa vie.

"Je fais confiance à vos compétences pour me dire ce qu'il en est" lui dit-elle alors qu'il prenait un temps infini à placer son matériel correctement. "Vous savez combien chacune d'elle est importante."

Elle faisait là référence à l'investissement bien évidemment et il le savait parfaitement. Mais elle tenait aussi à ses filles, comme une lionne à ses petits. Elle n'allait pas jusqu'à dire qu'elle était une mère pour elles mais elle ne supportait pas qu'on leur fasse du mal ou qu'elles soient malades. Il serait d'autant plus fâcheux que Jasmine soit contagieuse et que d'autres attrapent ce qu'elle avait, ce serait une déveine pour Eve.

"Elle a de la fièvre depuis hier. Et elle a vomi ce matin..." ajouta Helen timidement, ne sachant pas trop quoi faire de ses mains.
"Helen veille sur elle depuis hier soir. Je pense qu'il serait bon de l'examiner elle aussi."
"Mais, je me sens bien" rétorqua la jeune fille.
"Il vaut mieux prévenir que guérir. Je ne veux pas que vous tombiez toutes malades les unes après les autres."
Adrian Mayr
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Dim 11 Avr - 3:26
Avec son attention habituelle, Adrian disposa ustensiles et décoctions dans un ordre précis sur la table de nuit au chevet de la jeune femme souffrante. Bien qu'il puisse donner l'impression de prendre son temps, le médecin de trainait pas, il aimait simplement travailler dans des conditions optimales tant que cela était possible, comme dans le cas présent où l'état de la souffrante n'allait pas changer pendant ces quelques minutes. Attentif aux dires de la jeune Helen sans pour autant détourner le regard, il hocha la tête alors qu'il écoutait la conversation entre la maquerelle et sa fille.

- Dame Evangeline à raison, Helen, restez dans le coin par simple précautions, s'il vous plait. Je vous examinerai ensuite, même si vous semblez bien portante.
- Hm, d'accord docteur...Répliqua-t-elle, un brin resigné.

Adrian termina son installation et attrapa une chaise qui reposait près du lit -probablement celle qu'utilisait Helen pour veiller au chevet de Jasmine- pour s'installer aux cotés de la malade qui leur tournait la tête. Lentement, il posa une main sur l'épaule de la jeune femme en prenant soin à ne pas la brusquer. D'une voix qui se voulait calme et de son ton neutre habituel, le médecin parla doucement.

- Bonjour Jasmine, je suis venu pour vous examiner.
- Bonjour Docteur...

La voix fébrile et tremblotante de la jeune femme trahissait une évidente faiblesse. Lorsqu'elle se tourna lentement dans sa couche pour faire face au médecin, Adrian put constater la pâleur qui dominait le visage habituellement enjôleur de la courtisane. Il n'exprima aucune inquiétude cependant, faisant montre de sa neutralité habituelle pour ne pas dramatiser inutilement la situation. Elle se risqua à lui adresser un timide sourire qu'il lui rendit aimablement. Il posa sa main droite sur le front de la jeune femme et glissa la main sous le drap pour attraper délicatement le poignet de la jeune femme, qui se laissa faire, habitué à être examiné par Adrian. Ce point était d'ailleurs plutôt appréciable pour l'apothicaire, car remplacer une femme médecin au pied levé aurait pu lui valoir suscitions et hostilité auprès des filles de joie, a croire que sa neutralité habituelle faisait montre d'efficacité auprès de femme un peu trop habitué à être courtisée.

Le médecin poursuivit son examen minutieusement, analysant chaque détails pouvant lui permettre de poser un diagnostique précis. Il reporta son attention sur la table de nuit ou il avait posé une boite ouverte, contenant des cases avec un grand nombre de fioles de petite tailles remplies de liquides en tout genre. Il laissa glisser ses doigt au dessus des fioles lentement avant d'en tirer trois différentes qu'il versa dans un petit verre en terre cuite. Après avoir observé brièvement autour de lui, il remarqua la petite cruche d'eau reposant sur un meuble juste à coté du lit et se leva pour la récupérer. il mélangea le liquide avec les décoctions et remua l'ensemble avec une tige métallique. Revenant au chevet de la malade, il lui tendit le gobelet qui la fit grimacer.


- Comme d'habitude vous le savez, ce ne sera pas bon à boire, mais cela devrait déjà vous soulager.

Après une moue boudeuse, la jeune femme se redressa péniblement pour prendre le verre et en boire le contenu en fermant les yeux d'inconfort. Elle regarda le médecin de ses yeux cernés et s'affaissa en silence à nouveau dans son lit. Adrian continua quelques examens complémentaires pour ne rien laisser passer, puis il se releva.

- Les vomissements ne sont du qu'a un certain épuisement et ne sont pas si inquiétant, dans ce cas précis. Jasmine souffre d'une grippe, ce n'est pas à prendre à la légère, mais avec le bon traitement et beaucoup de repos, elle sera sur pied dans quelques jours...Bien que je préconise d'allonger le repos d'un jour ou deux dès qu'elle se sentira guérie. Helen...Prenez la chaise et asseyez vous s'il vous plait.

Sans broncher, la jeune femme s'exécuta, comprenant qu'elle ne pourrait échapper à l'examen elle non plus. Adrian s'approcha d'elle doucement et fit un examen quasiment similaire à celui de Jasmine, tout en posant des questions sur d'éventuels symptômes à déplorer. Il se redressa ensuite tout en regardant toujours la courtisanne.

- Vous n'êtes pas malade et il y a peu de chance que vous soyez contaminée, essayez cependant de limiter les visites au stricte nécessaire le temps qu'elle guérisse.
- D'accord...Mais vous me garantissez qu'elle va bien ? Demanda-t-elle avec un regard inquiet.
- Vous ais-je déjà donné un mauvais diagnostic?
- Non...C'est vrai.

Adrian lui adressa un sourire aimable avant de retourner vers la table de nuit sur laquelle était entreposé tout le matériel. Il s'empara de la cruche et versa une petite quantité d'eau sur ses mains, tout en s'appliquant à ne pas en mettre partout. Il s'essuya les mains avec un tissu prévu à cet effet et commença à ranger doucement son attirail. Tout en tournant le dos à tout le monde, le temps de soigneusement tout remballer, il prit la parole pour s'adresser à la maquerelle.

- Je vais vous préparer une décoction que je vous ferai parvenir par coursier en fin de journée, je compte sur vous pour veiller à ce qu'elle prenne bien ce traitement deux fois par jours.

Une fois la table de nuit débarrassée et remise exactement dans l'état dans lequel elle était avant l'arrivée d'Adrian, il adressa un dernier signe de tête à Jasmine qui le regardait en silence, un petit sourire timide peint sur son visage, visiblement rassurée par le passage du médecin. Adrian fit volte face et s'approche de la maquerelle avant de reprendre la parole.

- Vous avez bien fait de m'appeler, il ne faut jamais négliger ce genre de maladies...
Evangeline Delacroix
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Dim 11 Avr - 20:12
Eve restait dans l'encadrement de la porte, appuyée contre le bord en croisant les bras. Elle attendait le verdict avec impatience en regardant le docteur s'affairer. Comme à chaque fois, elle appréciait sa minutie et le fait qu'il soit aussi consciencieux dans son travail. Elle ne disait rien, elle le laissait faire comme bon lui semblait. A force, ils avaient instauré une relation de confiance entre eux mais aussi entre lui et les filles de la maison. Et tout le monde s'accordait à dire qu'il était doué dans son domaine, fort heureusement. La perte de sa femme avait été tragique pour Eve. C'était une médecin hors pair. Elle était ravie de voir qu'Adrian faisait tout aussi bien, elle n'avait donc pas eu à chercher très longtemps un remplaçant.

Lorsque l'apothicaire annonça le verdict, Eve claqua sa langue contre son palet d'agacement avant de soupirer. C'était bien sa veine, la grippe... Heureusement qu'il n'y avait qu'elle de malade et elle allait bien la mettre en quarantaine pour ne pas que cela se propage. Hors de question que les autres attrapent ça. Le manque à gagner que cela allait générer était déjà assez important.

Adrian s'approcha d'elle pour lui expliquer les consignes et elle hocha la tête sans discuter. Elle avait finalement eu raison de le faire venir.

"Laissons-la se reposer" fit-elle enfin.
"Mais je veux rester pour veiller sur elle..."

La jeune fille avait un air suppliant sur le visage, elle tenait absolument à s'occuper de son amie. Cependant, le visage de sa patronne était dur et sans appel.

"Helen, dehors. Je ne veux personne ici c'est compris ?"
"Oui..." se résigna la garde malade un brin triste.

Eve s'approcha de Jasmine et lui caressa doucement le front avant d'y imprimer un baiser.

"Je dirais à Vaaris de venir tout à l'heure te chercher. Repose-toi."

Elle finit par sortir à la suite de tout le monde et referma la porte. Elle invita par la suite le médecin dans l'escalier.

"Je la ferais transférer dans ma chambre avant ce soir. Ça sera plus reposant pour elle et je pourrais moi-même veiller sur elle."

La rousse avait une santé de cheval, elle n'était que rarement tombée malade durant sa vie. C'était souvent elle qui veillait ses pensionnaires, elle ne pouvait se résoudre à poster une autre fille au chevet et perdre plus encore.

"Vous prendrez bien un bon verre de vin avant de repartir Adrian ? Pour vous remercier d'être venu malgré un emploi du temps qui doit être chargé je pense."

La lionne savait flatter l'apothicaire, elle connaissait sa faiblesse pour le bon vin. Et des bonnes bouteilles, elle en avait plusieurs dans ses réserves. Celles là même qu'elle réservait à sa clientèle et ses relations les plus importantes. Et Adrian en faisait assurément partie. Cela ne la surprit pas qu'il accepte, elle n'avait posé la question que par politesse. Et c'est ainsi qu'elle le guida vers l'annexe afin qu'ils soient plus tranquilles pour discuter entre gens biens. Avant d'entrer, elle fit signe à Rosa et lui somma d'apporter "LA" bouteille.

"Vous et moi aimons les bonnes choses Adrian" dit-elle une fois entrée dans le bureau et assise sur son imposant siège. "J'ai acquis récemment une très bonne bouteille, vous m'en direz des nouvelles. Je l'ai réservé spécialement pour vous, je sais que vous saurez l'apprécier autant que moi."

Rosa finit par arriver et poser une bouteille des plus singulières sur le bureau accompagnée de deux grand verres. La flasque avait l'air d'avoir passé plusieurs mois voire années au fond de l'eau, couverte de mousse et de coquillages. Eve émit un petit sourire avant d'en expliquer plus à son invité.

"Voyez-vous, cette bouteille a été repêché au fond de l'eau il y a peu de temps. Elle a été soigneusement conservé à l'abri des intempéries et il y a eu quelques pertes il faut l'avouer dans l'équipe qui a participé à la recherche de cet objet."

Elle s'avança sur son siège et appuya son menton sur ses mains croisées, coudes posés sur le bureau, ancrant son regard dans celui d'Adrian et souriant plus encore.

"Cette bouteille vient de la flotte originelle qui a accosté sur Avalone. Et je vous laisse le soin de la déboucher vous-même."

Sachant qu'il s'agissait déjà d'un bon vin à l'embarcation, il n'avait pu que se bonifier avec le temps, doucement bercé par les vagues et préservé de la lumière et de l'air extérieur. Elle avait acquis cela en déboursant une belle petite somme rondelette. Mais elle n'en avait cure. Elle aimait les belles choses, précieuses et rares. Et elle les partageait avec ceux qu'elle estimait digne pour cela. Elle savait très bien qu'Adrian était quasiment le seul de son entourage à pouvoir apprécier le contenu de cette bouteille à sa juste valeur.
Adrian Mayr
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Mar 13 Avr - 17:22
Emploi du temps chargé ou non, il était bon d'admettre que s'accorder une pause de temps en temps n'était pas si mauvais pour la santé, surtout lorsqu'un verre d'excellent vin se mêlait à l'histoire. C'est donc silencieusement mais avec un petit sourire aimable qu'Adrian acquiesça à la proposition de la maquerelle. S'il y a bien une chose qui ne faisait nullement douter Adrian, c'était bien le gout prononcé pour les choses rares et chères qu'avait Eve. Il n'avait jamais été déçu de partager un verre avec elle, la trouvant plutôt de bonne compagnie en comparaison aux personnes de son rang social qu'il fréquentait bien trop souvent malgré lui. Il suivit en direction de l'annexe tout en adressant un signe de tête à Rosa en guise de salutation, qu'elle lui retourna avec un sourire enjôleur.

Une fois entré dans le bureau, Adrian laissa trainer son regard sur la pièce pour avoir une vue d'ensemble de son environnement. Bien que tout ne sois pas vraiment fonctionnel, la décoration restait pour le moins raffinée et esthétique, à l'image de l'établissement tout entier et de sa propriétaire. Le médecin s'installa confortablement sur l'un des deux sièges devant le bureau, constatant sans étonnement que même les invités avaient droit à des assises confortables. Il esquissa un nouveau sourire à la mention de cette "très bonne bouteille", elle savait pertinemment que le vin était un de ses pêché mignon -au delà de son addiction non assumée- et pour que la maquerelle en certifie la qualité, c'était qu'elle devait être réellement remarquable.

Assis de trois quart par rapport à l'entrée, Adrian tourna la regard en direction de Rosa qui venait d'entrer avec la fameuse bouteille pour déposer le plateau soigneusement sur le bureau avant de s'éclipser sans un mot. L'apothicaire étudia l'aspect du contenant, à la fois surprenant et intriguant par sa sobriété et le témoignage d'un séjour prolongé dans les profondeurs. Tout en jouant distraitement avec sa barbe, son regard se promena sur les reliefs de la bouteille parsemée de coquillages et autres récifs marins, La curiosité naturelle de l'Amaranthis était piquée au vif, et il lui tardait d'en découvrir plus. Comme si elle lisait dans ses pensées, Eve se mit à lui narrer l'origine de cette relique, ce qui redoubla l'intérêt de l'apothicaire, ce n'était pas tout les jours que l'on se retrouvait face à de telle merveilles.


- Vos ressources semblent illimités Dame Evangeline.

Un petit sourire se dessina sur son visage alors qu'il se leva pour se saisir avec soin de la bouteille, profitant de l'occasion pour l'étudier un peu plus minutieusement. Il redoubla d'attention pour la déboucher, libérant une enivrante odeur de multiples saveurs depuis bien longtemps enfermée sous le liège. Les embruns iodés de la surface en verre se mêlaient à cette douce volute fruitée, perturbant un instant les sens de son porteur qui s'en délecta en fermant les yeux. Il reporta son attention sur les verres et, toujours avec précision, versa lentement le liquide ambré dans le verre destiné à la maquerelle, un simple fond d'abord, laissant aux deux Amaranthis le temps d'en apprécier les premières essences. Nul besoin de le gouter pour valider ou non la qualité de la bouteille, Adrian remplit alors lentement le verre de la maquerelle, puis versa l'exacte même quantité dans son propre verre. La précision dans ces gestes avait quelque chose de presque artistique, tant tout avait été exécuté avec minutie.

Il reposa la bouteille et reprit sa place, tenant son verre par le pied pour agiter lentement le liquide dans son contenant, sans en renverser une seule goutte. Tout en maintenant son regard émeraude plongé dans celui d'Eve, il approcha son verre pour se délecter des senteurs rehaussées par le mouvement circulaire, avant de tendre très légèrement son verre.


- Vous m'honorez d'une telle attention. Alors, buvons à votre nom, et que vos affaires vous soient toujours plus fructueuses à l'avenir.

Elle leva également son verre, et tout deux se délectèrent d'une première gorgé de l'excellent nectar, sans décrocher le regard l'un de l'autre. A la fois puissant et délicat, l'amertume fruitée du nectar ravissait les papilles d'Adrian qui, en amateur de bon vins, n'en avait jamais gouté un d'aussi bonne qualité à sa connaissance. La persistance du gout une fois le liquide ingéré laissait sur le palais une agréable sensation de douceur sucrée insoupçonnée en début de dégustation. Il adressa un sourire à la maquerelle en s'adossant à nouveau dans son siège, agitant une nouvelle fois le verre, un peu plus lentement.

- C'est une pure merveille, je me répète mais je suis honoré de partager avec vous.

Au-delà de l'excellent vin qu'elle lui permettait de déguster, Adrian ne trouvait pas la compagnie d'Eve désagréable pour plusieurs raison, mais surtout une en particulier, le respect mutuel naturellement instauré entre eux. Depuis le premier jour ou il avait remplacé au pied levé sa défunte épouse, Adrian n'avait jamais eu à déplorer une suspicion d'être un imposteur ou une quelconque hostilité chez elle. Alors bien sur, les filles de l'établissements avaient d'abord été plus réticente à ce qu'un homme s'occupe d'elles et de leurs soins, mais elles n'avaient émis aucune contestation réelle et aujourd'hui personne ne se montrait méfiant envers lui. Parfois cela avait du bon de partager un moment avec des membres de son propre peuple...Si tant est que l'on ne tombait pas sur un amas de cliché. Adrian reprit la parole, plutôt détendu.

- Alors, Dame Evangeline, puisque nous sommes la pour partager un moment autour d'un verre, dites moi, comment se porte vos affaires et quelles sont vos intérêts du moment ?
Evangeline Delacroix
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Sam 17 Avr - 23:27
Vos ressources semblent illimités Dame Evangeline.

Eve émit un petit rire amusé à la remarque. Sa propre fortune, l'héritage de son mari ainsi que ses remarquables revenus grâce à son établissement lui permettaient effectivement quelques folies. Dont cette fameuse bouteille. Son seul regret avait été de n'en trouver qu'une seule, elle espérait bien en acquérir d'autres dans le temps. Assise au fond de son siège, la rousse regardait la réaction de son invité avec amusement, nul doute qu'elle avait touché pile dans le mille.

Lorsqu'ils trinquèrent, elle lui adressa un sourire sans émettre un son. Elle aimait qu'on la complimente et elle aimait épater la galerie. Et pour le coup, c'était plutôt réussi. Elle acquiesça à la remarque d'Adrian, attestant qu'effectivement ce vin était sublime. Eve tourna quelques instants le liquide dans son verre pour en aérer le mélange et faire ressortir les arômes. Puis elle le porta à son nez et le sentit délicatement. Elle tourna encore une ou deux fois, leva le verre et le pencha légèrement sur le côté pour en observer la robe. Enfin, elle s'en délecta d'une autre gorgée.

Définitivement parfait.

Elle devait l'avouer, elle aussi appréciait partager ce nectar avec Adrian. Il était sûrement le seul dans son entourage à pouvoir savourer ce cadeau comme il se devait. Elle n'avait plus beaucoup de relations "bien sous tous rapports", la plupart lui ayant tourné le dos quand elle ouvrit l'Éveil des Sens. Et c'était aussi pour ça qu'elle conversait volontiers avec le médecin. Ayant une assez bonne culture et s'intéressant à toutes sortes de choses, ils pouvaient avoir en de rares occasions des discussions assez poussées sur tel ou tel domaine.

"Et bien, pour tout vous avouer, mes affaires se portent plutôt bien. Avec ce froid, les hommes cherchent toujours un peu de chaleur, que ce soit pour leur corps ou dans leur coeur. Je n'ai pas à me plaindre."

A dire vrai, chaque saison avait son excuse pour remplir son établissement. En été la chaleur faisait tourner les têtes des hommes, au printemps c'était les hormones qui bouillonnaient dans l'air quant à l'automne, ils venaient se changer les idées et chasser la morosité. Les hommes étaient des hommes après tout, des animaux comme les autres, ayant un instinct très poussé de reproduction et d'accouplement. Jamais l'Éveil des Sens ne serait vide, les hommes auraient toujours besoin de compagnie. Toujours.

"Quant à mes intérêts..." reprit-elle avec un léger sourire en coin.

Elle ne pouvait décemment pas lui dire ce qu'elle avait véritablement en tête. Eredin était présent dans ses pensées la plupart du temps. Mais il était son petit péché secret, ils avaient ce serment secret que ni lui ni elle ne briserait. Et c'était aussi cela qui l'excitait au fond. Cependant, elle était curieuse de partager une théorie avec le médecin.

"Voyez-vous, la plupart des gens me voit comme une simple prostituée, une maquerelle sans cervelle. Ils viennent vider leurs bourses, quelles qu'elles soient, chez moi."

Eve reprit une gorgée de son vin en fermant les yeux. Les arômes explosaient en bouche et son palais pétillait. Une pure merveille.

"Ils n'ont pourtant pas conscience que ce qu'ils viennent chercher ici, c'est d'oublier leurs soucis, de se sentir moins seul, d'assouvir leurs fantasmes les plus enfouis au fond d'eux, parfois même ceux que leur chère petite femme ne peut pas assumer."

La rousse espérait bien qu'Adrian voyait où elle voulait en venir. Il n'y avait décemment qu'avec lui qu'elle pouvait partager ce genre de choses, leurs compères Amaranthis étaient plus tournés vers le charcutage du corps, aucun ne s'intéressait vraiment à l'esprit. Et elle, elle était en quelques sortes le pont entre les deux, tout du moins c'était ainsi qu'elle se voyait.

"Je vous pose donc la question mon cher Adrian" fit-elle en fixant les yeux de l'apothicaire. "Croyez-vous que le sexe peut aider à apaiser les maux de l'esprit ? Voire même, peut-il servir de thérapie ?"

L'avis de son interlocuteur sur la question l'intéressait grandement, d'autant plus que c'était une question tout à fait sérieuse et il le savait. Elle entrevoyait là depuis quelques temps un nouveau visage de sa profession et voir l'effet que cela avait eu sur Eredin avait ravivé son intérêt sur le sujet.
Adrian Mayr
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Dim 18 Avr - 18:23
Même pour un non initié, il était clair que cette pièce renfermait deux Amaranthis éduqués aux mœurs de leur peuple, tant par leur attitude que leur élocution. Adrian lui même, aussi neutre soit-il dans ses expressions, avait adopté les us et coutumes de son peuple dès lorsque les protagonistes s'étaient retrouvés en tête à tête. Lorsqu'il avait posé la question concernant les affaires de la maquerelle, il n'avait eu nul doute que tout se portait pour le mieux pour elle, il suffisait d'un simple regard sur les lieux ou même de passer devant l'établissement tard dans la nuit pour s'en rendre compte. Cette question rhétorique avait cependant un intérêt dans la conversations présente, car Eve appréciait qu'on lui accorde de l'attention, et pas uniquement à propos de son physique ou de ses talents d'amante. Curieux de nature, Adrian avait bien remarqué qu'au delà de la directrice d'un établissement de plaisir, il avait en face de lui une personne qui se passionnait de beaucoup de chose et qui appréciait comprendre ce qui l'entoure. C'était en ça qu'il s'amusait à la pousser à parler de ses nouvelles passions.

Adrian se délecta d'une nouvelle gorgée de fin alors que la conversation dériva bel et bien sur un nouveau sujet, qui le captiva bien plus qu'il ne l'aurai imaginé. Il s'avança dans son siège, jouant un peu plus avec sa barbe, comme à son habitude dès qu'il se concentrait d'avantage. A l'écoute de son élocution, il comprit assez rapidement que la psychologie humaine était le terrain sur lequel la maquerelle entendait l'amener, un sujet qu'affectionnait particulièrement Adrian, presque secrètement.

Il soutint le regard de la maquerelle un instant après la question, laissa planer un petit silence et se leva doucement, son verre à la main. Il se mit à marcher très lentement dans l'espace du bureau tout en jaugeant la question. Il prit la parole d'une voix assurée et calme.


- C'est une question aussi inattendue qu'intéressante Dame Evangeline.

Il laissa planer un nouveau petit silence pour reprendre une gorgée du délicieux nectar, toujours logé dans sa main. Continuant sa lente déambulation, il reprit enfin.

- Nous touchons à un sujet qui, je pense que vous en doutez, n'est pas au gout des éminences cérébrales de notre peuple. Voyez vous, dans notre apprentissage médical, il est jugé bon de nous enseigner que tout symptôme et autre manifestations du corps provient forcement d'une explication rationnelle et matérielle. Difficile de donner tort à une telle mentalité tant les faits avérés ont prouvé le bon fonctionnement de ces méthodes.

Il poussa un soupire soulignant son exaspération quant au sujet et à l'avis de la majorité, avant de continuer.

- Cependant je pense, personnellement, qu'un problème explicable uniquement par un comportement morale ou par quelconque facteur psychologiques est un problème rationnel. Ce n'est pas parce que l'on ne voit pas de nos propre yeux la cause d'un trouble, qu'elle n'existe pas. J'ai plusieurs fois été témoin de problèmes qui étaient avant tout liés à la psychologie de la personne, j'aimerai approfondir mes études à ce sujet, mais il est évident que je ne ferai pas l'unanimité.

Le médecin avait bien insisté sur le mot "Personnellement", car il parlait bien en son nom et non en celui d'un quelconque mouvement de pensée immergent. Après un petit rire soulignant le fait qu'il savait à quoi il s'attendait en allant sur ce terrain, il revint sur la question initiale de la maquerelle, s'était quelque peu égaré sur le sujet.

- Pour en revenir à votre question, Dame Evangeline, le sexe est un acte qui, pour beaucoup, est sortit de sa propre condition d'acte de procréation pour devenir source de plaisir. En partant de cette base la, nous sommes en droit de penser qu'un être vivant va avoir tendance à aller chercher à se procurer du plaisir dans sa vie. A la fois animal, primaire et passionné, la sexualité est un sujet brut qui stimule le corps, mais aussi l'esprit, nous imageons le désir et nos fantasmes en notre fort intérieur, ce qui laisse ainsi penser que nous cherchons inconsciemment à offrir à notre organisme une dose de plaisir de la même façon qu'on ingérerai une drogue. Je pense ainsi en effet que le sexe et la recherche de plaisir charnel peut s'avérer être un outil puissant pour apaiser l'esprit d'une personne. Cependant...Je pense également qu'il peut être un profond destructeur moral, de par la force avec laquelle il peut agir sur les décisions de certains.

Le sujet captivait Adrian, bien qu'il pare toujours avec ce calme habituel qui le caractérisait. Il avait continué à se déplacer doucement tout en parlant, comme obligé d'occuper son corps à des gestes mécaniques pour laisser son esprit s'exprimer. Son verre toujours soigneusement calé entre deux doigts, il se délecta d'une nouvelle gorgée et reporta son attention sur son interlocutrice, qui semblait l'écouter avec grand intérêt. Il se réjouit intérieurement d'avoir enfin trouvé une Amaranthis suffisamment ouverte d'esprit pour ne pas simplement occulter ses propos.
Evangeline Delacroix
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Sam 24 Avr - 7:06
Au regard d'Adrian, Eve sut qu'elle avait là captivé l'attention de son invité. Il faisait les cent pas en réfléchissant, ce qui démontrait que ce sujet pouvait au final l'intéresser. La rousse sourit et se renfonça dans son siège en l'écoutant alors. Adrian aimait s'entendre parler, il aimait exposer toutes sortes de théories, ça elle l'avait bien compris.

Lorsqu'il souligna le fait que leur peuple soit un peu trop terre à terre dans le domaine médical, elle ne put qu'acquiescer. Elle-même n'avait jamais vraiment voulu se spécialiser là-dedans. Elle préférait nettement la préparation de potions et autres poisons. Ses cours lui étaient restés en mémoire et elle avait dû approfondir ses recherches seule, ce qui lui permettait de confectionner son propre "élixir d'euphorie" comme elle aimait à l'appeler.

La jeune femme savait qu'Adrian s'intéressait vaguement à l'esprit. Elle n'avait jamais eu connaissance du fait qu'il se passionnait réellement pour cette branche. Il avait donc commencé quelques études sur le sujet. Décidément, le médecin se révélait plus intéressant qu'il n'y paraissait.

Enfin, il en vint au point essentiel. Il tourna le sexe de façon intellectuelle et non pas charnelle et Eve pencha la tête sur le côté. Elle commençait tout juste à percevoir cette facette là, elle n'en était qu'à ses débuts d'étude sur le sujet. Et son approche piquait sa curiosité plus encore. Certes, en bonne manipulatrice, elle avait vu ce qu'elle pouvait faire des hommes. Mais elle ne s'était jamais réellement posée la question du pourquoi ni comment.

Cependant...Je pense également qu'il peut être un profond destructeur moral, de par la force avec laquelle il peut agir sur les décisions de certains.

Cette dernière phrase figea le corps d'Eve dans son fauteuil. Ce pouvoir, elle ne l'avait que trop exercé sur les autres. Tout cela parce qu'à la base, on lui avait imposé cette dominance. Elle avait créé comme ça, le sexe et le plaisir s'accompagnait toujours de manipulation, de Domination et de soumission. Tout comme dans la nature, il y avait les Dominants et les dominés. Et le sexe ne faisait pas abstraction de cette règle, c'était ainsi. Son esprit divagua encore et finit fatalement par rejoindre la pensée qui l'obsédait de plus en plus : Eredin... Un moment, son regard se perdit dans le vague alors qu'elle faisait tourner le vin dans son verre machinalement. Un sourire prit place sur ses lèvres alors qu'elle repensait à cette fameuse nuit où il l'avait fait sienne. Puis, comme consciente soudain de ne pas être seule, elle revint au moment présent et se rassit correctement sur son siège avant de prendre une bonne rasade de son breuvage. La rousse fit claquer sa langue sur son palais et s'adressa à son tour à son compère.

"Nous sommes donc d'accord sur le fait que le sexe peut donc grandement influer sur l'état physique mais aussi émotionnel des partenaires. En bien, comme en mal, cela va de soit. Même si la jouissance apporte apparemment un grand sentiment de liberté, de confort et de bien-être la plupart du temps, de par mon expérience personnelle bien sûr. Mais je n'en suis qu'à mes débuts sur le sujet. Et je dois avouer que vous êtes la première personne avec qui j'en converse."

Eve hésitait à prolonger l'échange. Mais sa curiosité était telle qu'elle poussa un peu plus loin le débat.

"Allons plus loin voulez-vous. A présent, que pensez-vous des relations de dominance qui peuvent prendre place entre les partenaires ? Tout d'abord sous forme de jeu. Puis d'un autre côté, sous une forme plus... solennelle dirons-nous, interagissant avec un mode de vie précis et prenant plus de place dans la vie des partenaires."

Elle bu une gorgée de son vin, finissant son verre et se resservit. Elle en fit de même pour l'apothicaire, que son verre soit vide ou pas, la bienséance tout simplement.

"Parce que nous sommes d'accord pour dire que ce genre de relation née d'une pulsion instinctive de dominer ou d'être dominé, tout comme dans le règle animal. Mais elle est aussi cérébrale du fait d'une savante manipulation de l'esprit pour arriver à ses fins, quelles qu'elles soient. Croyez-vous que cela soit vraiment uniquement malsain ? Ou n'existerait-il pas une telle relation dans laquelle les deux partenaires seraient conscients de ce dans quoi ils s'engagent et qui donc rendrait ladite relation, quelque part plus saine, car elle pourrait aboutir à une recherche réelle de quelque chose qui ne peut être trouvé que dans pareilles circonstances."

Eve ne s'arrêtait plus de discourir sur le sujet. Elle prêchait un peu pour sa paroisse car elle avait à présent connu les deux versants de ce genre de chose. Avec Grégor, elle était contrainte et forcée. Avec Eredin, elle avait eut le choix et s'était volontairement donnée à lui. Elle était convaincue que cela ne tournerait pas comme dans le passé. Déjà car ils n'étaient pas mariés et cela faisait mine de rien beaucoup de différence. Et parce que quelque part elle était libre de faire ce qu'elle voulait lorsqu'ils n'étaient pas ensemble. Elle se sentait moins prise au piège, moins contrainte et donc, peut-être, plus épanouie quelque part dans sa relation avec Eredin.

La rousse reporta son regard vers Adrian. Elle n'allait sûrement pas lui raconter sa propre expérience mais elle était ravie de discourir de tout cela avec quelqu'un qui finalement, la comprenait mieux qu'elle n'aurait pu le penser.
Adrian Mayr
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Dim 2 Mai - 0:22
Aussi glissant et périlleux qu'était le sujet qu'abordaient les deux Amaranthis, l'approche cérébrale qu'ils en faisaient leur permettait de ne pas s'aventurer sur les habituelles dérives graveleuse ou gênante qu'impliquait l'approche de la sexualité. Évidemment, il aurai été difficile d'imaginer les deux protagonistes commencer à rire grassement sur des plaisanteries à caractère sexuelle, même après plusieurs verre de l'excellent nectar reposant sagement dans sa mystique bouteille. D'un côté, une maquerelle renommée et de l'autre un médecin peu enclin à discuter de sa vie privée, difficile de s'imaginer quelconque ironie sur le sujet.

Adrian continuait encore son petit manège, très lentement, comme pour discipliner ses idées et structurer ses pensées, mais aussi pour forcer sa concentration sur les dires d'Eve qui semblait de plus en plus intéressée par la conversation et dont l'approche se faisait plus précise, voir presque personnelle pour elle, semblait presque deviner l'apothicaire bien qu'il n'en souligna rien. Agréablement surpris par la relance, il devait malgré tout faire preuve d'un peu d'imagination pour se projeter dans le sujet. En effet, il se doutait bien que la "dominance" dont elle parlait ne relevait pas uniquement de relations dites "conventionnelles" mais bien d'un ressort intime bien plus important. Il accepta avec une satisfaction non dissimulée le remplissage de son verre alors qu'elle continuait son élocution, accentuant l'intérêt du médecin pour ses dires dont l'engouement certain n'était plus à prouver.

Il but une gorgée de vin avant de prendre la parole à son tour, jouant distraitement avec sa barbe tout en déambulant très lentement.


- Tout ce qui touche aux rapport sexuel se pose généralement sur une base assez instinctive, primaire et animale. Fort de ce constat, il s'avère que nous autres être humains avons dérivé du simple fait de pratiquer un acte reproducteur pour en exploiter le plaisir et non la nécessité. Tout comme un vigneron le ferai en récoltant du raisin pour en faire du vin par exemple. Dit-il avec un petit sourire en levant son verre devant lui. Je ne vais pas m'égarer sur le sujet, mais cette base est important à prendre en compte dans votre réflexion.

Adrian finit par se rasseoir à sa place et plongea son regard dans celui de son interlocutrice qui semblait de plus en plus captivée par la conversation, tout comme lui. Il agita machinalement et avec une redoutable précision le liquide dans son verre sans en renverser une goutte.

- Lorsque vous me parlez d'une relation de dominance entre une personne et son ou sa partenaire, j'y vois la une exacerbation de la recherche de plaisir. Les temps changent, les mœurs évoluent et les gens apprennent de plus en plus à se découvrir et à découvrir leur corps. Je pense que notre esprit reste très pragmatique sur un point, la recherche constante du plaisir et de la récompense. En effet, dans mes bref passages en ces murs pour m'occuper d'une de vos fille, j'ai pu les entendre discuter de clients ayant eu des demandes bien "particulières" et inattendues. Si une personne se rend chez vous avec pour but d'assouvir des plaisirs inavoués ou inavouable, il y a fort à parier qu'il le fait dans cette simple recherche de plaisir.

Un petit soupire s'échappa d'Adrian alors qu'il marquait une petite pause. Il faisait volontairement montre d'un long développement pour satisfaire la curiosité grandissante de son interlocutrice. Une fois n'est pas coutume, Adrian ressentait une réelle satisfaction à pouvoir penser en dehors des sentier battus qu'imposait la stricte éducation de son peuple. Il se délecta lentement d'une nouvelle gorgée de l'exquis nectar, se retenant d'en faire un commentaire pour garder le fil de la conversation.

- De ce fait, je dirai que le besoin de contrôler ou d'être contrôlé par une personne en qui l'on place volontairement sa confiance ne sera pas forcement malsain, bien que jugée ainsi par notre société. Je ne m'avancerai pas cependant sur la finalité de l'acte, est-ce vraiment une recherche de quelque chose d'unique ou simplement une vision alternative de cette fameuse recherche de plaisir? Toute ces questions aurai le mérite de faire l'objet d'études bien plus approfondies...

Il laissa la fin de sa phrase quelque peu en suspend, comme pour suggérer à la maquerelle que le sujet ouvrait un champ des possible encore inexploré, et qu'il ne nécessitait plus qu'elle y accorde plus d'intérêt encore.
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Jeu 6 Mai - 15:33
Eve écoutait la réponse de son invité avec attention. Elle sourit lorsqu'il fit le rapprochement avec le vin, elle connaissait trop bien son petit péché. Après tout, c'était son métier de deviner ce genre de choses sur les gens. Mais elle n'allait pas lui jeter la pierre, ce vin était parfaitement excellent, un très bon investissement en somme. Il semblait aussi passionné qu'elle de discourir sur le sujet et cela plaisait à la rousse. Enfin quelqu'un qui ne la prenait pas pour une écervelée futile accro au sexe. Certes son domaine de recherche était loin d'être conventionnel mais cela lui plaisait de réfléchir sur le sujet. Et cela servait clairement ses intérêts ici, à l'Éveil des Sens. Mais aussi ses intérêts personnels, elle devait bien l'avouer.

Des demandes bien "particulières" et inattendues... Il était clair qu'il y en avait de toutes sortes ici. Eve n'aimait pas que cela parte trop loin avec l'une de ses filles. Pour son propre compte, elle acceptait bien plus de choses que n'importe qui sous son toit. Mais elle se réservait en contrepartie à une certaine élite. Les plus gros poissons se devaient d'être cajolés par la maîtresse des lieux en personne. Et personne pour le moment en s'en plaignait, sûrement pas les concernés.

Le besoin de contrôler ou d'être contrôlé par une personne en qui l'on place volontairement sa confiance ne sera pas forcement malsain... Est-ce vraiment une recherche de quelque chose d'unique ou simplement une vision alternative de cette fameuse recherche de plaisir ?...

Eve plongea son regard dans son verre, le tournant dans ses mains lentement en scrutant le liquide sombre. Puis elle se leva et fit quelques pas dans la pièce, se dirigeant instinctivement vers le tableau de son défunt mari. Là, elle s'arrêta quelques instants sans rien dire, fixant simplement cet homme qui avait fait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui. Elle but une gorgée de ce nectar si subtil, ne détournant pas le regard, occultant totalement l'Amaranthis dans son bureau.

Grégor, qu'as-tu fait de moi...

Pourquoi ce tableau était toujours là alors même qu'elle avait été l'instigatrice de sa mort ? Tout simplement parce qu'elle le détestait autant qu'elle l'aimait... Elle ne pouvait le nier, au fond d'elle, elle l'aimait toujours. Elle lui avait été si fidèle et si obéissante toutes ces années. Il l'avait façonné pour être ce qu'elle devait être, l'objet de tous les désirs des hommes. Le tuer avait été une évidence pour elle. Une part d'elle voulait se libérer de ses chaînes, simplement être libre. Et l'autre elle, voulait goûter à tous les fruits qui se proposaient à elle.

Soudain, sans même se tourner vers son compère, elle s'adressa à lui, les yeux toujours plongés dans ceux qui la hanteraient jusqu'à la fin de ses jours.

"Croyez-vous qu'il peut y avoir du plaisir voire du bonheur alors qu'il n'y a pas d'amour ? Pensez-vous que l'amour est indispensable pour vivre ?"

Eve finit par se tourner vers Adrian, elle avait un air très sérieux sur le visage. Elle ne savait pas si l'homme serait à même de répondre à tout ça mais cela la taraudait de plus en plus.

"Ici, je ne dispense pas d'amour, seulement du plaisir, aussi fugace puisse t-il être. Je suis moi-même incapable d'aimer, ce sentiment n'a jamais été indispensable à ma vie. Et pourtant, je suis bien dans cette vie que j'ai choisi, j'y prends du plaisir à chaque instant. Je m'interroge de plus en plus sur ce que vienne exactement chercher mes clients ici, sur les liens qui peuvent se tisser. Pour la première fois depuis longtemps je ne me contente pas de donner ce que les autres attendent de moi, je prends du plaisir à analyser toutes ces situations qui se déroulent sous mon toit."

La rousse avait un léger sourire en exposant cette dernière phrase. La flamme curieuse qui s'était peu à peu éteinte en elle, cette part typiquement Amaranthis d'elle, venait de se raviver depuis peu. Et elle voulait exploiter tout ce potentiel. En discourir avec un homme un peu en marge des courants de pensée habituels et aussi cultivé qu'Adrian la mettait en joie. Et partager ce nectar avec lui était bien plus au final que lui donner ce dont il désirait le plus. Non, c'était là un véritable échange qui avait pris place entre eux.
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Lun 31 Mai - 2:23
Avoir une conversation relevant d'un échange avec quelqu'un qui n'avait pas un besoin viscérale de vous prouver sa supériorité intellectuelle avait quelque chose de presque grisant pour Adrian, qui n'avait que trop peu l'occasion de converser avec d'autres personnes que des confrères imbu de leur personne. Confortablement assis avec son verre toujours tenu par le pied afin de ne pas trop réchauffer la précieuse liqueur, Adrian laissa à Eve le temps de digérer ses propos en respectant son silence. Il ne connaissait pas toute l'histoire de la maquerelle, bien qu'il savait qu'elle aussi était veuve à ce jour. Loin de se prendre de pitié pour elle, il observa la gestuelle lente de la rousse qui contempla un long moment le tableau qui trônait fièrement dans son bureau. Adrian se délecta d'une nouvelle gorgée, vidant presque son verre. Distraitement, sa main libre se porta à nouveau dans sa barbe.

Lorsqu'Eve reprit la parole, ce fut pour à nouveau présenter une question, relançant le sujet sur un autre terrain d'étude, ce qui ne fut pas sans ravir Adrian qui esquissa un imperceptible sourire en s'enfonçant confortablement dans son siège. Avoir quelqu'un pour le relancer par le biais de question était un exercice qui avait tendance à l'amuser. Non pas qu'il aime démontrer ou étaler ses connaissance, mais parce qu'une question orientait toujours les pensées dans une direction, parfois inattendue. C'était la cas aujourd'hui, car Adrian n'avait que très rarement l'occasion d'étudier quelconque phénomène psychologique ralliant à la sexualité, son intérêt ne perdit aucunement de sa superbe alors qu'il se réavançait une nouvelle fois dans son siège, appuyant son menton sur ses pouces en joignant ses mains devant lui.

L'apothicaire prit quelques secondes avant de répondre, mesurant les propos de son interlocutrice.


- Votre question pourrait presque avoir des allures rhétorique tant vous semblez vous satisfaire de votre situation, dame Evangeline. Il esquissa un sourire. Elle conserve malgré tout un intérêt certain.

Comme pour bien dissocier ses propos, l'apothicaire marqua une pause un peu longue dans son élocution et se racla discrètement la gorge.

- D'abord, ce que je crois n'a que peu d'importance, car jusqu'à il y a encore quelques mois je rejetait en bloc certains aspect de mes recherches présentes. Je vais plutôt m'appuyer sur des faits et vous dire que la notion d'amour est tellement subjective que je ne l'imagine pas comme réellement nécessaire. Aussi destructeur que puisse être un amour dévorant pour quelqu'un, il ne s'exprimera pas de la même manière pour tout le monde. Je pense même que vous en avez des exemple ici avec l'affection que doivent parfois porter vos client à certaines de vos filles. Tout ceux qui ressentent de l'amour pour elle ne le vivent pas de la même façon, et il y a fort à parier que plusieurs client de votre établissement ne viennent pas que pour le plaisir charnel, mais aussi parfois pour trouver une oreille attentive. Corrigez moi si je me trompe bien sur...

Comme trop animé par le sujet, Adrian se releva en posant soigneusement son verre presque vide sur le plateau avant de reprendre.

- Pardonnez moi si je dévie parfois un peu, cet exemple que je vous ait cité pourrait même presque sous entendre que l'amour est indispensable. Au contraire, je soulignais surtout son aspect unique tout à chacun, rendant ainsi cette notion fortement désuète face à ce que le plaisir peu provoquer. N'oublions pas qu'avant tout, l'expression du plaisir est l'une des réponses les plus primaires de notre corps. Notre intelligence d'être humain nous à donné cette faculté à jouer de ce plaisir, mais il reste quelque chose de très instinctif, dénué basiquement de tout sentiment amoureux. J'ai presque envie de dire que nous avons nous même socialement crée cette association entre amour et plaisir.

Aussi terre à terre qu'était cette pensée, Adrian avait du mal à s'inclure lui même dans cette approche. Non pas que la sexualité lui soit un domaine inconnu ou qui le rebutait, au contraire, mais le fait d'avoir entretenu une relation maritale avec une personne pour qui il avait de l'affection depuis l'enfance avait biaisé son point de vue. Il avait aimé sa défunte femme, et il n'aurait put imaginer leur relation et les plaisirs qui avaient put en découler sans cette démonstration sentimentale réciproque. En revanche, il était persuadé que l'inverse pouvait être clairement plausible.

Il se concentra ensuite sur tout ce qu'avait exprimé Eve dans un second temps, créant une continuité avec ses propos.


- Vous savez, bien que je ne sois pas l'un de vos client, je n'ai pas de peine à imaginer que la compagnie de vos sublimes filles soit pour beaucoup un moyen de ressentir quelque chose allant d'un simple sentiment d'exister à un besoin viscéral de ressentir de plaisir. Vous avez là chez vous une vrai mine d'or pour ce qui est de l'étude de cas, car au delà des confessions sur l'oreiller, que j'en suis sur vous prenez plaisir à consigner quelque part, ajout a-t-il avec un petit sourire, Ces désirs profonds de chacun de vos clients révèlent tout un tas de comportements tous plus atypiques les uns que les autres. Un remarquable terrain d'étude...

"Pour lequel je vous aurai volontiers apporté mon expertise si vous le souhaitiez". Cette pensée ne sortit par de sa bouche, car Adrian n'était pas du genre à se mettre en avant, surtout lorsqu'il s'agissait d'explorer la vie privé des gens. Dans le cas précis qui plus est, le sujet était d'autant plus fragile de par le fait qu'il traitait d'une étude dont les principaux "sujet" n'aurait même pas connaissance. Ils ne feraient rien de mal en soi et rien d'illégal, mais il ne put s'autoriser cette proposition malgré tout, préférant terminer la dernière gorgée de son verre, avec un plaisir toujours renouvelé.
Evangeline Delacroix
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Dim 13 Juin - 17:43
La belle rousse esquissa un sourire en retour lorsqu'il parla de "question rhétorique". Il était vrai qu'elle avait son propre avis sur la question. Mais elle avait réellement envie de connaître le sien. Après tout, ce n'est pas parce qu'on arpente un chemin qu'on sent convenable pour nous qu'il apparaît ainsi pour les autres.

Elle l'écouta alors parler, Adrian aimait bien parler. Et il aimait bien qu'on l'écoute. Et cela, Eve le savait. Cependant, son avis était fortement intéressant. Elle pencha légèrement la tête sur le côté, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres. Elle n'avait pas prévu pareil échange avec le médecin et cela la fascinait. Elle écoutait chacun des mots qu'il prononçait et les analysait dans sa tête. Puis elle les rangeait au milieu de ses propres analyses, comme tant de pistes à explorer.

La rousse esquissa un sourire entendu lorsque Adrian fit référence au fait qu'elle consignait les petits secrets de chacun quelque part. Elle n'était pas dupe et lui non plus. Mais jamais elle ne l'avouerait. Eredin avait eu l'honneur de savoir où étaient ces petites informations. D'autres se doutaient bien qu'elle savait beaucoup de choses, comme l’apothicaire y faisait référence. Néanmoins, elle n'en parlait jamais de vive voix. Et à voir la tête de son interlocuteur et comment il parlait avec plaisir de la chose avec elle, elle se doutait bien qu'il aurait aimé faire partie de l'aventure sur les petites expériences que menaient Eve. Cependant, elle ne comptait absolument pas l'inclure.

- Je dois avouer que j'aime converser avec vous mon cher Adrian, fit-elle en souriant.

Elle se dirigea vers le bureau lentement et remplit à nouveau son verre ainsi que le sien.

- Il ne faudrait pas gâcher un si doux nectar, c'est-ce pas ?

La belle finit par se rasseoir dans son fauteuil après avoir trinqué une fois de plus avec l’apothicaire. Elle but délicatement une gorgée de son breuvage, ne cessant d'en apprécier le goût. Ce vin était tout simplement parfait, elle ne regrettait son achat pour rien au monde. Puis elle passa ses doigts sur ses lèvres distraitement, finissant par les tapoter.

Elle se demandait si elle aspirait vraiment au bonheur au fond ? Cet état était-il vraiment fait pour elle ? Après tout, elle s'était contentée de sa vie faîte de plaisirs pendant si longtemps, pourquoi ne pas continuer ? Eredin et elle avaient un contrat qui les liait à présent mais il était certain qu'en tant que bon Utgardien, il ne vivrait pas de cette façon jusqu'à la fin de sa vie. Non, ces hommes là, ils aspirent à une descendance, à laisser une trace dans le monde, à avoir une bonne petite femme à la maison qui les attend avec un ventre bien rond. Et Eve, elle n'était pas ce genre de femme. Ô certes, elle aimait la relation qu'ils avaient tissé ensemble, il avait su faire tomber toutes ses barrières pour la mener exactement là où il en avait envie, là, à ses pieds. Et quelque part elle aimait ça. Mais elle n'était pas stupide, cela ne durerait pas éternellement.

La rousse sortit finalement de ses rêveries en esquissant son habituel sourire. Son regard se planta dans celui du médecin comme si elle sondait son âme avec délectation. Elle le savait veuf, elle savait aussi à quel point il en avait été affecté. Et Eve restait toujours Eve.

- Et vous, mon cher Adrian, comment vous placez-vous dans tout cela ? lança t-elle toujours en souriant avant de boire une nouvelle gorgée. Vous savez que mes filles ne sont pas farouches, plusieurs d'entre elles accepteraient volontiers de vous satisfaire si l'envie vous en venait. Cela ne ternirait pas notre relation, je peux vous le promettre.

Elle finit par se rapprocher de lui, s'avançant derrière son bureau et continuant de le fixer.

- Je ne pense pas que votre femme veuille que vous restiez seul tout au long de votre vie.
Adrian Mayr
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Jeu 17 Juin - 15:51
Attentifs aux attitudes et à la gestuelle de son interlocutrice, Adrian constatait que toute la gestuelle d'Eve semblait mesurée et calculée, probable déformation professionnelle due au besoin de plaire à une clientèle friande de ces petits jeux d'apparences. Chaque pas, chaque mouvements de mains et chaque mots se plaçaient dans un schéma changeant que l'apothicaire s'amusait intérieurement à constater. Orchestré aux rythmes d'émotions changeantes et d'attitudes lascives, franchir la barrière de ce qu'elle décidait elle-même de montrer était un jeu auquel le médecin n'eut pas envie de se prêter, bien que sa curiosité le ramène à considérer de temps à autre cette optique. Plusieurs raisons à cela, à commencer par l'éthique de sa profession, en passant par une volonté de garder une certaine réserve quant à l'intimité de la conversation, chose que la maquerelle paraissait souhaiter également.

Leurs verres tintèrent une nouvelle fois alors qu'un silence laissa chaque partit seul avec ses pensées. Lorsque le regard de la rousse se reporta sur lui, Adrian sut sans pouvoir l'expliquer que la conversation allait prendre une tournure plus délicate. Était-ce parce qu'il connaissait de mieux en mieux son extravagante interlocutrice, ou bien simplement avait-il été alerté par ce regard exprimant presque des airs de prédations impossible à occulter?

La question et la proposition qui suivirent ce regard n'étonnèrent presque pas Adrian. Il était de notoriété presque publique chez les Amaranthis -pour quiconque connaissait un minimum son histoire- que le médecin était veuf depuis maintenant  deux ans et qu'il n'avait jamais été remarqué de changement à cette situation, bien que quelques rumeurs commençaient à aller bon train, qu'elle soient vraies ou fausses. On savait également en général qu'Adrian esquivait le sujet le plus possible, se cantonnant à des réponses assez limitées lorsque l'on venait lui poser des questions. L'approche de cette interrogation ci était différente, plus habile, plus diffuse, et possiblement plus cruelle. Fort heureusement, les bonnes dispositions de l'Amaranthis en cette journée d'hiver lui avaient permis d'appréhender la question comme toute celles que la maquerelle lui avait posé jusqu'à maintenant, avec un certain recul et une neutralité ne laissant trahir aucun débordement émotionnel.

Prenant son temps pour répondre, Adrian s'offrit le luxe de se délecter d'une gorgée du délicieux nectar en détachant même son regard de la maquerelle. Encline à ne pas lâcher, la rousse vint se camper devant lui, appuyée sur son bureau, pour en rajouter une couche en explicitant la partie sensible du sujet. C'est à cet instant qu'Adrian plongea à nouveau son regard dans celui d'Eve, sans trahir quoi que ce soit. Discuter avec une femme comme elle comportait des risques qu'il fallait assumer.


- Ce que Ludmilla aurai voulu, personne ne le saura jamais. Dit-il avec un ton presque tranchant, soulignant peut-être un peu trop la fermeture d'esprit d'Adrian sur le sujet.

Prenant une nouvelle gorgée pour marquer une pause, Adrian reprit assez vite pour ne pas laisser d'ombre dans son discours.

- Vous savez, si j'avais eu envie de m'adonner aux plaisirs de la chair sans avoir à m'engager auprès de quelqu'un, j'aurai choisi votre établissement sans hésiter. Je n'aurai d'ailleurs eu aucun doute quant à votre faculté à faire la part des choses entre celui que je suis lorsque je vous rend visite comme aujourd'hui, et celui que je pourrais être dans l'autre cas. Malgré tout voyez-vous, je pense avoir une certaine retenue à cette idée, peut-être est-ce du à mon éducation, ou bien ai-je besoin de ressentir plus que du désir charnel? Il faudrait que je m'étudie moi-même un jour...Dit-il avec un léger sourire réapparaissant sur son visage.

Rentrant finalement d'une certaine façon dans le petit jeu d'Eve en lui répondant, Adrian eut moins de retenue qu'il l'aurait imaginé initialement, comme si cela le surprenait lui-même d'être capable de parler un peu plus ouvertement de sa situation sentimentale. Au delà dut fait que la maquerelle était une redoutable interlocutrice, l'apothicaire comprit vite pourquoi il se sentait un peu plus à l'aise. Cette raison avait une apparence et un nom, une personne qu'il avait rencontré il y a de un moment maintenant et dont la proximité s'était renforcé à un point permettant à l'apothicaire d'accepter certaines de ses peurs et de renouer un lien avec certain de ses ressentis profond. Bien entendu, il s'était gardé de parler de cette femme blonde aux airs de sauvageonne dont il s'était tant rapproché. Amusé par cette pensée, Adrian se demanda si Eve n'avait pas eu l'occasion d'entendre quelques rumeurs et bruit de couloir à ce sujet, essentiellement basé sur de fausses constatations, quel que soit la finalité de ce qu'il s'était passé entre eux.

Son attention toujours fixée sur la maquerelle, Adrian esquissa de nouveau un sourire emprunt d'une grande assurance tandis que son dos venait à la rencontre de son siège et que ses mains se joignaient sur ses cuisses.


- Qui sait, peut-être arrivera-t-il que finalement je cède à la tentation de votre proposition.
Evangeline Delacroix
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Sam 10 Juil - 16:04
La maquerelle n'avait pas vraiment conscience au quotidien des gestes qu'elle faisait. Certains étaient calculés, d'autres étaient le fruit de plusieurs années d'expérience et venaient assez naturellement. Elle avait de solides barrières qui la faisait agir de façon automatique devant toutes personnes avec qui elle conversait. Seul deux d'entre eux avaient brisé cela. L'un était mort de sa main. L'autre tenait son destin du bout de ses doigts.

La réponse de l'apothicaire fut celle à laquelle elle s'attendait et elle en sourit de façon peu perceptible. La question était encore brulante après ces années de deuil. Elle cacha ce demi-sourire dans son verre mais avait une certaine satisfaction personnelle au fond d'elle. D'autant plus que certaines rumeurs couraient au sujet d'Adrian et elle aimait donc à le titiller pour essayer de savoir le vrai du faux et pourquoi pas, ouvrir une nouvelle page d'un de ses carnets sur le sujet.

Ses déclarations suivantes furent en tous points intéressantes. Eve ne douta pas quant au fait que son établissement était le meilleur dans les services qu'elle offrait, c'était indéniable. Après tout, c'était elle qui le tenait, il ne pouvait en être autrement. Mais était-ce dû vraiment aux excuses qu'il offrait ou à autre chose ?... La rousse sourit en retour, elle avait une idée bien précise en tête. Ce petit échange l'avait mise en appétit. Cependant, ce n'était pas de sexe dont elle avait envie là, non. C'était d'infos croustillantes à consigner. C'était aussi de cela qu'elle se nourrissait. Et avoir quelconques informations sur Adrian serait de premier choix. Il était assez connu dans la ville et même si elle ne comptait pas se servir de ça pour faire pression sur lui, elle n'y gagnerait pas grand chose au demeurant, on ne savait jamais quand cela pourrait servir. Des rumeurs c'était quelque chose. Avoir l'information de première main en était une autre.

La maquerelle sourit de façon amusée à sa dernière phrase. Elle ne pensait pas que le médecin était homme à céder de cette façon à l'appel pur de la chair. Surtout s'il avait d'autres choses en tête... Comme pour aider ses idées, elle prit la bouteille et emplit le verre de son interlocuteur. On arrivait au fond et ce doux nectar devait être savouré jusqu'à la dernière goutte. Elle fit cependant bien attention à ne pas verser le dépôt contenu forcément au fond, cela gâcherait absolument tout. Elle se renfonça dans son propre siège, gardant le regard sur lui. Avec le vin qu'il avait bu, cela aidait naturellement à ce qu'il se livre plus facilement, assurément.

- Vraiment ? fit-elle alors avec un sourire en coin. Ce jour-là n'hésitez pas à venir ici surtout, nous vous prodiguerons les meilleurs soins possibles.

Ce qui était vrai au demeurant, Adrian était un invité de marque. Les filles de l’Éveil des Sens seraient aux petits soins avec lui. Et ce n'était que normal vu le travail qu'il fournissait aussi.

- On m'a rapporté que votre mère a organisé un dîner des plus somptueux en votre honneur, dit-elle d'un ton faussement détaché comme s'il s'agissait d'une conversation banale. Beaucoup se sont étonnés de vous voir aux bras d'une splendide jeune femme blonde d'ailleurs.

Eve émit un léger rire, assez subtil et but une nouvelle gorgée. Elle ne voulait pas mettre réellement les pieds dans le plat et amenait le sujet doucement sur la table. Le pousser à lui révéler certaines choses n'allait pas être chose aisée. Mais elle allait tout faire pour. Elle avait entendu toutes sortes de bruits de couloir entre ces murs sur cette affaire, elle comptait bien savoir le fin fond de l'histoire.
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