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Claircombe  :: Titre :: Quartier Amaranthis :: Le Lys d'Argent :: La vie a fait la douleur, l'homme a fait le remords (Adrian - Jezabelle) ::
La vie a fait la douleur, l'homme a fait le remords (Adrian - Jezabelle)
Jezabelle Linderoth
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Dim 14 Fév - 1:01
An 83 - Deuxième jour de l'hiver - Jour 5
Lys d'argent


Jezabelle avait été vraiment bête d'avoir tant attendu. Elle avait finalement pris la décision de se rendre à la boutique de cet apothicaire rencontré quelques mois plus tôt. Elle ne savait plus vers qui se tourner depuis sa crise monumentale qui l'avait laissé sur le carreau quelques nuits auparavant. Elle se demandait d'ailleurs toujours comment elle avait eu ce magnifique bleu qui avait tuméfié sa tempe. Théodore avait été mortifié en la voyant et ne sachant pas trop comment expliquer tout ça - ne s'en rappelant pas vraiment elle-même pour le coup - elle lui avait dit une demi vérité. Elle avait eu une crise, elle s'était cognée contre un mur. Fort heureusement, les nausées qui avaient pris place suite à ça avaient cessé. Et elle se sentait enfin mieux pour pouvoir marcher seule. Son frère avait bien insisté pour l'accompagner mais elle ne se sentait clairement pas à l'aise de le savoir avec elle.

La jeune femme était donc là, à tourner dans le quartier Amaranthis. Bien que proche du quartier Utgardien, ce n'était pas franchement l'endroit où elle aimait passer le plus clair de son temps. Tout n'était qu'opulence et cela ne la mettait pas forcément très à l'aise. En demandant plusieurs fois son chemin, elle finit par arriver devant la fameuse échoppe. Le Lys d'Argent. Elle regarda un moment la façade en faisant une grimace. Toutes ces décorations et ces moulures stylisées lui donnaient juste envie de faire demi-tour. Mais elle prit une grande respiration et se décida à pousser la lourde porte de bois. Celle-ci fit un vacarme pas possible en tournant sur ses gonds et Jezabelle entra.

La jeune fille plissa quelque peu les yeux le temps de s'habituer à la faible luminosité de la boutique. Elle était déjà entrée dans ce genre de commerces mais il fallait reconnaître qu'il y avait un nombre impressionnant de plantes toutes plus bizarres les unes des autres. Elle s'approcha de certaines, les sentant mais s'interdit de toucher à quoi que ce soit. Elle était assez mal en point comme ça. Assez naturellement, elle suivit le chemins de bacs et arriva devant le comptoir. L'endroit paraissait désert, elle chercha du regard l'apothicaire, se penchant quelque peu mais ne vit personne.

"Excusez-moi ?" fit-elle un peu fort. "Il y a quelqu'un ?"

Certes Jezabelle n'avait pas pris rendez-vous. Elle ne savait même pas s'il fallait le faire d'ailleurs. Mais elle espérait bien que Adrian pourrait l'aider à se défaire enfin de ses démons et ses douleurs. Elle avait senti le filet se sang au goût métallique se lier dans ses vomissements ce fameux soir. C'était bien la première fois que cela lui arrivait. Et elle ne pouvait guère plus ignorer ses afflictions plus longtemps.
Adrian Mayr
Adrian Mayr
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Lun 15 Fév - 23:09
Pour la première fois depuis un certain temps, Adrian avait put se concentrer toute la matinée sur la confections de nouvelles décoctions ainsi que le renouvellement de sa réserve de médicament communs. Il n'avait vu en cette froide matinée que des clients en besoin de remèdes et autres préparations de plantes. Pas une fois il n'avait été interpellé pour une intervention médicale, chose qui avait tendance à arriver de plus en plus fréquemment. Probablement que le bouche à oreille faisait son office, car Adrian commençait à avoir à son actif un bon nombre de patient. Pour être honnête, il n'avait pas spécialement la motivation de s'engager tout droit sur le chemin de la médecine à proprement parler. Il avait été formé pour ça, dès le plus jeune âge, et c'est à cette période de sa vie de résidait ce manque d'engouement. Malgré cela, l'apothicaire ne pouvait non plus nier qu'il ne se fermait jamais à l'idée de soigner quelqu'un.

Profitant d'une bonne pause bien méritée, Adrian était installé à l'étage et grignotait du pain avec quelques morceaux de fromage. Toujours très occupé tout au long de la journée, il n'avait pas forcement l'habitude de prendre un repas avant le soir, bien que celui-ci ressemble plus à un encas qu'autre chose. L'apothicaire était d'une bien bonne humeur, étrangement.
Une fois terminé, il rangea soigneusement les restes et tout avant de s'adonner à quelques minutes de lecture avant de se remettre au travail. C'est à cet instant qu'il entendit la lourde porte s'ouvrir. Tendant l'oreille, une voix retentit, une voix qu'il identifia comme féminine, mais qu'il ne remit pas sur un visage, possiblement quelqu'un qu'il je connaissait pas.

Plutôt que de crier inutilement, chose qu'il n'appréciait guère, il prit la direction des escalier sans se presser. Si une personne venait ici sans hurler au loup, elle avait le temps de patienter une petite minute sans agoniser sur le sol. L'apothicaire descendit souplement les marches et passa l'encadrure du rez-de-chaussée. Il se stoppa de surprise à son arrivée en bas lorsqu'il reconnut rapidement à sa longue chevelure noire coiffée de plumes. Il avait rencontré cette femme il y a quelques mois maintenant lorsqu'il avait exploré les quais Utgardien en quête d'affaires florissantes. Propriétaire de l'auberge le phoque rieur, la jeune femme qui répondait au nom de Jezabelle avait été victime de douleurs qui semblaient issues d'une bien vieille blessure. Adrian avait été piqué dans sa curiosité et lui avait proposé de chercher à traiter ses maux afin de remplacer son palliatif temporaire.

Ne s'attendant plus à la voir venir dans son échoppe, il lui esquissa un sourire aimable et prit la parole.


"Dame Jezabelle, je n'aurai plus espéré vous voir ici ! Avez-vous finalement décidé que je peux vous apporter une aide ?"

Lorsqu'ils s'étaient entrevues la première fois, la situation avait faillit dégénérer, mais après avoir calmé le jeu, les protagoniste avaient pu discuter un peu. Adrian avait particulièrement été marqué par le fait que cette douleur semblait être un savant ensemble de souffrance morale et physique. Au fond, il voyait le cas de cette femme comme un sujet d'étude probablement enrichissant. Une part de lui exprimait également la volonté de ne pas la laisser dans le désarroi, condamnée à souffrir de plus en plus alors qu'elle semblait encore dans la force de l'âge.
Son sourire s'était effacé l'espace d'un instant, lui conférant le visage d'un médecin professionnel à l'exercice. Il garda cependant un timbre clair tout en désignant la chaise la plus proche de la jeune femme.


"Je vous propose de nous installer et de commencer à discuter, cela fait quelques temps depuis notre rencontre...Un aggravement récent serai la cause de votre visite? Ou peut-être avez vous simplement pris le temps d'y réfléchir. Il faut commencer quelque part, et me raconter votre ressentit récent quant à vox maux est une bonne base. Asseyez-vous je vous écoute et je vais préparer une infusion en même temps."

Rapidement sans aucune hésitation, Adrian fit volte-face et attrapa une boite qui contenait de quoi allumer le feu reposant sous une petite marmite. En quelques gestes précis la flamme vit le jour et lécha les abord du contenant pour venir chauffer l'eau déjà présente. Une douce odeur de plante s'additionna à celle déjà présente dans la boutique, accompagné par une volute de fumée, épaissit par la fraicheur de la pièce.

Jezabelle Linderoth
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Jeu 18 Fév - 0:44
Cela faisait plusieurs minutes que Jezabelle attendait au comptoir. Elle était accoudée, la tête sur sa main et s'amusait avec des trucs qui trainaient ça et là avec son autre main. Un moment, elle manqua faire tomber une fiole posée là et la rattrapa de justesse. Puis elle la reposa délicatement et se redressa, décidant de ne plus rien tripoter.

Alors qu'elle pensait faire demi-tour un bruit dans l'escalier la fit changer d'avis. Et l'apothicaire apparut enfin. Elle lui rendit son sourire pour toute réponse, un peu gênée, consciente qu'elle aurait dû venir bien plus tôt. Maintenant qu'elle était là, elle ne savait pas trop quoi lui dire. Ou plutôt, par où commencer. Il semblait plus à se place dans son échoppe et il inspirait confiance. Aussi accepta t-elle la chaise présentée ainsi que le breuvage qui bouillonnait doucement. Les senteurs se mêlaient agréablement dans la pièce et cela avait le don d’apaiser légèrement la jeune femme.

Qu'allait-elle lui dire au juste ? Comment allait-elle présenter la chose ? Elle chercha par quel bout prendre cette discussion et finit par se jeter à l'eau.

"En fait... C'est effectivement une aggravation. Je suis désolée de ne pas être venue plus tôt. J'ai cru à tort que je pourrais me défaire de tout ça seule..."

Jezabelle baissa la tête un peu penaude et joua avec le bord de sa cape. Une douleur lancinante lui vint de sa tempe. Cela se produisait chaque fois qu'elle bougeait un peu trop la tête depuis ce fameux soir quelques jours auparavant. Mais c'était fort heureusement moins douloureux que lorsqu'elle s'était réveillée. Depuis, elle prenait bien soin de cacher l'hématome avec ses longs cheveux noirs. Devait-elle lui parler de ça aussi ?

"Pour tout dire, il y a quelques jours... j'ai eu effectivement une autre de ces... crises" balbutia t-elle. "Mais rien de comparable à ce à quoi vous avez assisté à l'auberge. Bien plus forte cette fois... Cela devait bien faire un an que ça ne m'était pas arrivé de la sorte..."

Elle raconta donc la souffrance, la difficulté à marcher, à parler, les cris, les vomissements et leur cause potentielle ainsi que le goût métallique qu'elle avait senti à ce moment-là en bouche. Elle décida de jouer franc-jeu avec le soignant.

"Je... je n'étais pas seule ce soir-là... Comme vous m'avez dit que cela pourrait ne pas être que physique je pense qu'il est bon de vous le préciser. Il ne s'est rien passé !" s'empressa t-elle de dire. "Juste... il était juste là..."

Encore une fois, la jeune fille parut terriblement gênée de parler de tout ça face à cet inconnu. Mais il lui avait promis qu'il ferait quelque chose pour elle. Et à présent, il était un peu sa dernière solution. Sans même s'en rendre compte, elle n'avait parlé que de sa dernière mésaventure. Mais nul doute qu'il lui demanderait tous les détails sur cette sombre histoire d'ici peu de temps... Même si cela n'enchantait pas du tout la belle de parler de tout cela...
Adrian Mayr
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Sam 20 Fév - 14:18
Adrian écoutait attentivement les dires de Jezabelle tout en remplissant deux tasses de l'infusion qui laissait échapper une délicate fumée de son contenant. Il revint les déposer sur la table, puis repartit saisir un petit livret à reliure de cuir sombre qui semblait encore vierge de toute inscription, ainsi qu'un encrier et une plume blanche. Toujours concentré sur l'écoute, il semblait tout exécuter par automatisme avant de finalement s'asseoir en face de sa future patiente, croisant le regard de la jeune femme. Il trempa le bout de la plume dans l'encrier et commença à coucher soigneusement des notes sur le carnet après avoir écrit en en-tête le nom de Jezabelle. Il n'eut aucune réaction lorsque les phrases de la jeune femme s'entrecoupaient d'hésitations, il souhaitait qu'elle s'exprime d'abord sur les raisons de sa venue avant de poser ses propres questions et d'essayer de creuser le cœur du problème: son passé tumultueux. L'apothicaire était tout de même agréablement surpris de voir que la jeune femme ne tarissait pas de détails sur sa dernière crise, ainsi les conclusions à tirer n'en serai que plus rapide. A aucun moment cependant Adrian n'eut trahi une émotion autre que la neutralité, il regardait sa patiente comme si elle venait le voir pour la première fois pour lui exprimer un problème. Adrian n'avait jamais eu trop de mal avec cet aspect la de son travail, n'étant lui même pas vraiment familier avec les interactions sociales impliquant trop de sentiments personnels. Après tout, la vie de ses patients, tumultueuse, sulfureuse ou ennuyeuse, cela ne méritait aucun jugement.

Il joua distraitement avec sa barbe, signe de concentration chez lui,. avant de boire une gorgée de l'infusion encore chaude. Tout en reposant soigneusement la tasse sur le bureau, il prit la parole d'une voix calme et posée.


"Je vous remercie d'avoir été précise, dame Jezabelle. Vous n'avez pas besoin de vous excuser d'avoir tardé, notre engagement n'était qu'oral et rien ne vous y obligeait à venir avant."

Il se massa à nouveau pensivement le menton avant de reprendre.

"Cette aggravation, telle que vous me la décrivez, semble tout nettement découler de plusieurs choses. Premièrement, cette présence avec vous ce soir-là, associée à une crise de douleur, vous a rendu vulnérable dans un environnement qui est habituellement votre refuge. Vulnérable face à quelqu'un d'autre, sans recours éventuels. A cet instant, votre esprit vous à placé en état d'alerte, remuant surement de bien sombres épisodes de votre passé. L'angoisse avait atteint son paroxysme, au point de frôler ce que l'on appelle la sidération, un état proche d'une mort cérébrale que notre corps emploie pour protéger nos fonctions vitales. A vrai dire, avoir seulement frôlé cet état vous à probablement évité des séquelles importantes."

Le fait de ne pas juger les actes à proprement parler avait vocation de dissiper la gêne éventuelle que pouvait incomber la narration d'un évènement intime. Au fond, Adrian ne se faisait même pas de commentaires pour lui-même en ces instant, il se contentait d'intégrer l'information pour analyser et comprendre les troubles inhérent à chaque mésaventures. L'Amaranthis ramassa une fiole qui était posée sur le bureau. Il posa son regard dessus une petite seconde et fronça les sourcils. Cette fiole avait été déplacée, un détail superflu mais qui n'avais pas manqué à l'Amaranthis, trop minutieux pour que cela lui échappe. Il fit rouler sous ses doigts la fiole lentement, comme pour occuper sa main, marquant une petite pause dans son discours.

"Face à cette mauvaise synchronisation entre crise et traumatisme, il en ressort quelque chose. Votre souffrance est bel et bien morale et physique, le traumatisme de votre vie vous empêche de guérir, vous portez sur vous une plaie ouverte bien qu'elle vous paraisse cicatrisée. Le corps humain est bien conçu, mais il est à la merci de l'esprit. Si au fond de vous la peur vous domine, vous consumerez vos propres force jusqu'à ne plus pouvoir lutter. C'est pour cela que je vous indiquait que les anti douleurs ne suffiraient pas, il faut un traitement adapté qui soit non pas un médicament, mais une sorte de béquille, qui vous aidera à avancer. La nuance est peut-être floue, mais nous allons essayer d'éclaircir cela ensemble, si vous le souhaitez toujours. Malheureusement, et comme vous vous en doutez surement, vous allez devoir me raconter l'origine de votre blessure, et aussi me laisser vous examiner..."

Adrian termina son monologue en buvant une nouvelle gorgée de l'infusion, délaissant la fiole posée parfaitement dans l'axe du bord du bureau. Dans le fond, il avait reprit le discours qu'il avait tenu à la jeune femme lors de la première rencontre, mais maintenant qu'ils étaient dans l'intimité d'une consultation médicale, il s'était permit d'être plus direct et précis dans le propos, quitte à ce que certaines phrases soient un peu dures à entendre. Il n'y aurai rien eu de bon à passer par des chemins détournés pour parler d'un tel problème, si ce n'est des complications futile et une possible sensation de désillusion de la part de la jeune femme. L'apothicaire espérait maintenant réussir à connaitre l'histoire de Jezabelle, avec le maximum de détails. Il savait pertinemment que ce n'était pas un bon moment à passer, raconter un traumatisme en détail relevait d'un exercice mental épuisant, mais nécessaire dans le cas présent. Dans un second temps, Adrian se doutait également qu'il serai difficile d'examiner la jeune aubergiste sans réveiller les traumatismes du passé, le chemin vers la guérison s'annonçait sinueux et délicat.
Jezabelle Linderoth
Jezabelle Linderoth
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Ven 26 Fév - 3:07
La jeune femme le voyait faire, il notait visiblement tout sur un petit carnet et elle se demandait pourquoi. Mais après tout, c'était lui le praticien, il savait sûrement ce qu'il faisait. Une fois qu'elle eut fini de parler, elle prit la tasse fumante dans ses mains et la serra comme pour se réchauffer. Même si elle n'avait pas vraiment froid, elle ressentait comme un vide gelé à l'intérieur d'elle. Cependant, cela lui avait quelque part fait du bien de parler de tout ça à quelqu'un. Elle n'avait pas beaucoup d'amis, tout du moins, pas quelqu'un en qui elle avait assez confiance pour confier ses états d'âmes. Elle s'interdisait toute forme d'attachement depuis longtemps déjà. Plus encore depuis qu'il l'avait repoussé... Elle frissonna légèrement en y repensant et revint au moment présent alors qu'Adrian se mettait à parler.

Une fois de plus elle eut un sourire quelque peu gêné à l'évocation de sa venue tardive. Mais déjà, il ne disait pas qu'elle était un cas perdu d'avance. C'était sans doute bon signe. Par contre, elle ne saisissait pas tout ce qu'il lui racontait. Quelques termes étaient obscurs pour elle et elle fronçait quelques fois les sourcils essayant de décoder le tout. Elle détourna légèrement le regard et but une bonne gorgée de la tisane alors qu'il paraissait agacé par la petite fiole.

Et les conclusions du médecin tombèrent. Alors elle n'était pas totalement folle, ses douleurs étaient belles et bien réelles. Mais comme il l'avait dit au départ, une partie était psychologique. Et il en vint au point qu'elle redoutait le plus, parler de son passé... Raconter cet horrible épisode qu'elle avait vécu et qui la hantait depuis. Et plus que ça même, il allait falloir lui montrer cette affreuse cicatrice. Jezabelle se figea un instant sur ces derniers propos. Elle avait envisagé la chose en venant ici mais maintenant qu'elle était au pied du mur, elle n'arrivait pas à se résigner. D'autant plus que la dernière personne à avoir entendu son histoire et à avoir vu son horrible marque était...

"Eccho..."

Comme absente, les yeux vagues, elle murmura ce nom et toucha ses lèvres du bout de ses doigts tandis qu'une larme orpheline vint lentement s'écraser sur sa joue. Le temps avait beau passer, son souvenir revenait à elle quelques fois. Soudain, sa tasse lui glissa des mains et alla s'écraser sur le sol dans un fracas qui résonna dans la boutique. Paniquée, la jeune femme revint instantanément au moment présent.

"Je... Je suis désolée" balbutia t-elle. "Je vais vous aider à nettoyer."

Aussitôt dit, elle aida l’apothicaire à laver sa stupide bêtise. Cela lui arrivait de plus en plus souvent ces derniers temps et elle se maudissait pour ça. Comment pouvait-elle penser à lui alors qu'il l'avait rejeté de la sorte ?... Non, c'était elle la seule fautive de l'histoire... Et c'était ses regrets qui la rongeaient de plus en plus chaque jour depuis...

Une fois qu'ils eurent fini, elle se rassis sur la chaise encore plus gênée.

"Je suis désolée..." répéta t-elle penaude.

Jezabelle reporta son regard sur le médecin face à elle. Il avait l'air sincère dans sa démarche et tout à fait professionnel. Elle s'était un peu renseignée sur son sujet et en effet, l'homme avait très bonne réputation. Elle soupira alors, cela ne pouvait durer éternellement, elle devait tenter de mettre fin aux démons qui détruisaient sa vie ou elle allait bien finir par se perdre dans les ténèbres.

"Ces crises..." reprit-elle. "Cela fait tellement longtemps que je vis avec à présent. Il y a des fois où j'en viens à me dire que ce jour n'a jamais existé. Mais cette douleur est toujours là pour me le rappeler..."

Tout était calme dans la boutique, il n'y avait qu'eux. Elle ne savait plus vers qui se tourner pour trouver de l'aide. Et il était là, sans doute la dernière chance qu'elle avait de revivre normalement un jour.

Elle entama donc non sans difficultés le récit de ce jour maudit. Elle essaya de donner le plus de détails possibles, du moment où elle fleurtait avec cet homme jusqu'à ces jours qu'elle avait passé alitée, terrassée par la fièvre. Cela prit du temps, elle faisait de nombreuses pauses tellement il était dur pour elle de raconter encore une fois cette épreuve. Tout son corps tremblait et c'était comme si elle revivait la scène. Elle ne pouvait cependant pas décrire cette marque qui barrait son bas-ventre, elle n'arrivait tout simplement pas à l'évoquer. Quant à la lui montrer, cela allait être une autre paire de manche...
Adrian Mayr
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Dim 28 Fév - 18:44
Adrian commençait à se demander s'il n'allait pas accrocher tout ce qui était fragile aux murs et n'utiliser que des contenant en bois avec ses patients tant le taux de casse par personnes dans sa boutique atteignait des statistiques affligeantes. Il n'exprima rien de cette gêne cependant alors qu'il profitait de l'aide de la jeune femme pour nettoyer rapidement les débris. Evidemment, l'aubergiste n'avait pas volontairement laissé tomber sa tasse, ce n'était pas de la maladresse non plus. Elle avait prononcé un mot...Un nom très probablement, avant de se perdre dans ce qui semblait une pensée chargée de tristesse comme en témoignait la larme qui avait roulé sur sa joue avant la chute. Adrian n'avait rien dit à cet instant, il lui adressa un petit sourire cordial lorsqu'ils finirent de ramasser les débris. pour se réinstaller chacun à leur place

"Ne vous inquiétez pas, ce sont des choses qui arrivent lorsque l'on doit s'exprimer sur ses problèmes."

Bien qu'ayant la volonté de dédramatiser la situation, Adrian avait griffonné sur le bas d'une page le nom "Eccho", convaincu qu'à nouveau il entendrai parler de cette histoire à un moment ou un autre. L'Amaranthis trouva encourageant que la jeune femme relance la conversation d'elle-même, elle semblait avoir une réelle volonté de s'en remettre aux soins que lui avait proposé Adrian. Il commença à jouer distraitement avec sa barbe, les yeux rivés sur ceux de Jezabelle qui, au gré de nombreuses hésitation, entama le récit complet de la source de son traumatisme. La tension dans sa voix était palpable, le corps de la jeune femme était parcouru de secousses et ses yeux reflétait une douleur réelle et profonde. Adrian ne notait pas l'ensemble du récit, il procédait par éléments clés, portant son attention tout particulièrement aux détails qui concernaient le ressentit direct de la jeune aubergiste au moment des faits. Bien qu'il ne soit atroce, l'acte en lui même était un cas non isolé de violence extrême, la différence se faisait dans la façon de avait été vécu la suite des évènements par la victime. En soit, les soins de fortune qu'elle avait reçu à cette époque avaient forcement du causer du trouble à la cicatrisation, mais il y avait forcement quelque chose de plus profond qu'une simple mauvaise médication.

S'il avait voulu aller dans le sens de son apprentissage, Adrian se serai stoppé à la surface, il aurai cherché à voir ce qui était rattrapable en terme chirurgical. Mais ici, il était convaincu que le pragmatisme Amaranthis ne lui serai
presque d'aucun recours, il l'avait sentit depuis la première fois ou il avait proposé son aide. Bien entendu, il allait étudier tout de même l'aspect physique du traumatisme pour ne rien laisser au hasard, mais il y avait forcement plus que ça. Lorsque le calme retomba, Adrian arrêta de jouer pensivement avec sa barbe et joignit ses deux mains sur la table en se décollant du dossier de sa chaise. Il prit la parole à son tour de sa voix calme habituelle, neutre.


"Merci d'avoir coopéré à me narrer votre histoire. Nous partons de quelque chose de concret pour progresser. A l'écoute de ce que vous me dites, vous avez toute les raisons du monde de souffrir encore aujourd'hui d'un si lourd fardeau. Pardonnez moi de dire ça de manière aussi brute, dame Jezabelle, mais je pense que cette douleur n'a presque plus rien à voir avec l'aspect physique de votre blessure." Il se reprit rapidement pour ne pas risquer une mauvaise interprétation "Je ne dis pas que votre douleur est fictive ! Loin de moi cette idée, je pense même qu'elle est amplifiée par le profond traumatisme moral dont vous souffrez."

Adrian marqua une petite pause pour se lever et se diriger dans le fond de la boutique. Il fouilla dans un placard pour en sortir une petite boite en bois sombre qu'il ramena sur la table avant de se réinstaller en face de l'aubergiste. Il n'ouvrit pas tout de suite le couvercle, préférant reprendre la parole avant cela.

"Pendant tout ce temps, vous avez cherché à soigner la douleur par une médication ma foi cohérente, mais comme vous l'avez vous-même constaté, cela vous à uniquement permis de vivre avec, laissant intact le traumatisme, voir même lui permettant d'empirer. Rassurez-vous, vous avez pris la direction que toute personne sensée aurai prise."

Selon le peuple dans lequel on évoluait, la médecine à Claircombe connaissait différentes écoles, mais toutes conciliaient le même défaut, celui de ne pas s'ouvrir aux autres possibilité que celle de leur propre peuple. Adrian lui-même n'aurai pas été capable de sortir des sentiers battus s'il n'avait pas été autant attentif au comportement de ses patients, que ça soit en tant que médecin ou qu'apothicaire. Plusieurs fois, il avait pu se rendre compte du ressort psychologique de certaines maladies dont il ne connaissait initialement que les symptômes physique. Aujourd'hui, sa curiosité naturelle avait été piqué par cette femme qui semblait vivre avec un démon bien plus grand que tout ce qu'il avait pu rencontrer avant. Adrian ouvrit la boite précautionneusement, laissant apparaitre une rangée de fiole posée sur des petites cales en bois, le liquide, rouge sang, était peu ragoutant.

"J'ai cru comprendre que vous aviez une vive appréhension de tout ce qui était apparenté à une drogue. Sachez que cette préparation est fortement diluée, bien que sa couleur semble dire l'inverse. Il n'est point question d'anti douleur, mais bien d'une décoction visant à agir sur votre cerveau. Il n'y a que très peu de risque à consommer une telle préparation. Je vous propose de vous en prescrire une certaine quantité à prendre sur disons une semaine pour commencer. Vous aurez également dans un premier temps un anti douleur classique car tout ne disparaitra pas en une fois soyez en sur, n'espérez pas de fulgurant résultat. De plus, ces médicaments vous servirons de béquille, hors de question de vous les prescrire à vie. Notez bien cela, dame Jezabelle, je considèrerai que vous serez officiellement guérie le jour ou vous n'aurez plus à ingurgiter un seul remède. Ce jour la, vous aurez réussi à laisser derrière votre douleur, et vos traumatismes, je l'espère. Nous allons avoir beaucoup de choses à nous dire ces prochains mois..."

Ces fioles avaient été préparés quelques jours après sa visite à chez la jeune femme, Adrian avait eu l'intime conviction qu'elle finirai par venir lui rendre visite. Ainsi, il avait prit le temps de confectionner cette première décoction qui lui semblait appropriée pour entamer cette longue étude qu'était le cas de l'aubergiste. Adrian espérait que Jezabelle serait apte à s'exprimer plus encore sur le sujet, car chaque échange pourrait bien contribuer à faire avancer la jeune femme sur le chemin de la guérison. L'Amaranthis allait devoir lui aussi sortir de sa zone de confort, briser en quelques sortes les code de ce qu'on lui avait toujours enseigné. Il faisait ici le choix de la connaissance absolue. Aller au delà des préceptes de son peuple ne lui apporterai surement guère gloire auprès de ses pairs, mais à cet instant, il n'en avait cure, il voulait savoir.

Adrian avait volontairement occulté la partie examen physique de son élocution, car il sentait que sa patiente n'était pas encore prête à se laisser examiner, mais il allait devoir s'y résoudre si celle-ci ne s'exprimait pas sur le sujet. Bien que sa théorie laisse penser que le mental était le principal problème, Adrian aurai été idiot de laisser passer la problématique physique du sujet.
Jezabelle Linderoth
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Lun 1 Mar - 22:18
A la fin de son récit, Jezabelle se sentait... étrange. Elle était fortement chamboulée d'avoir encore énoncé son triste malheur à quelqu'un. Mais d'une certaine façon, le poids de la douleur semblait s'être allégé ne serait qu'un peu. Elle était encore tremblotante et ses yeux étaient humides mais elle tenait bon malgré tout, plus qu'elle n'aurait pu l'imaginer au final. Elle espérait à présent que ces révélations n'avaient pas été vaines et qu'il pourrait lui apporter son aide.

La jeune femme écoutait à présent l'analyse du docteur. Il semblait penser que sa douleur physique n'en était pas vraiment une mais était plutôt aiguisée par ses traumatismes. Idée intéressante, personne encore ne lui avait annoncé cela. Elle se demandait pour le coup comment Adrian allait faire pour résoudre cela. Le voyant partir au fond de son échoppe elle leva un sourcil. Nul doutes que cet apothicaire était quelque peu étrange. Cependant, on l'avait chaudement recommandé alors autant attendre et voir ce qu'il avait à offrir.

Une fois encore, l'aubergiste fut intriguée en voyant la petite boîte qu'il avait ramené. Finalement, le voile fut levé avec l'apparition des fioles. Jezabelle ne put réprimer une grimace en voyant le tout, elle avait déjà vu plus engageant comme breuvage. Elle était même sûre que l'odeur serait infecte à l'ouverture et le goût tout autant. Elle écouta donc avec attention les consignes. Mais plus elle écoutait, plus ses sourcils se fronçaient. Il disait que ce n'était pas de la drogue, qu'il n'y avait aucun risques, pas d'addictions... Oui, lui aussi lui avait sorti le même refrain. Lui aussi lui avait assuré qu'il n'y avait rien à craindre... Alors comment croire ces dires ?

"Vous avez dit que ces médications agissaient sur mon cerveau ?" demanda t-elle alors toujours soupçonneuse. "Comment ça ? Qu'est-ce que ça va induire sur mon état ? Je veux dire... Est-ce que je serais toujours moi-même ? Et à même de faire mon travail ?"

Elle stoppa quelques secondes, restant un brin pensive. Elle se souvenait vaguement comment elle était quand elle prenait cette... chose... De nombreuses zones de flou étaient encore présentes. Elle n'avait là que les dires de son frère et du vieux Lennart en guise de preuves.

"Lorsque je vous disais que j'avais pris plus fort..."

Elle soupira alors, se demandant s'il était bien utile de lui en parler. Puis poursuivit malgré tout, autant jouer carte sur table.

"Le Lotus Noir ne m'a pas aidé à aller mieux. Cela a même été le contraire..."

Un moment, le visage de Stella passa dans son esprit et son coeur rata un battement. Cependant, elle se reprit de suite, ne voulant pas montrer plus de faiblesse encore qu'elle n'en avait fait preuve.

"Comment m'assurer que vous n'allez pas une fois de plus me plonger dans les ténèbres cher Monsieur ?"

Si ces fioles devaient la conduire à une nouvelle addiction et la rendre plus inutile encore qu'un maudit, elle préférait encore souffrir tout au long de sa vie. Elle sentit soudain une douleur dans sa tempe et ferma les yeux. Encore cette maudite ecchymose, elle savait pourtant qu'elle ne devait pas s’énerver outre mesure. La douleur n'en était que plus forte à ces moments-là.
Adrian Mayr
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Mar 2 Mar - 2:02
Toujours attentifs aux dires de l'aubergiste, Adrian avait presque volontairement poussé son interlocutrice à en venir aux faits en lui présentant ces fioles si promptement. Lors de son passage au Phoque Rieur, il avait été témoin d'une réaction hostile du frère de la jeune femme lorsqu'Adrian avait sortit son médicament pour le consommer. Dès lors et avec le peu d'information qu'il avait pu glaner par la suite dans le dialogue, il en avait conclus qu'elle avait eu des déboires avec la drogue. Bien entendu, il avait misé sur la plus connue pour ses troubles addictifs ainsi que la plus "simple" à trouver, le Lotus Noir. Il n'en avait dit mot cependant, peu désireux de s'avancer sur un terrain glissant. Mieux valait qu'il attende que sa patiente en vienne aux faits. Ce qui selon lui n'allait plus vraiment tarder aux vues de la réaction qu'elle eut lorsqu'il lui expliqua le fonctionnement de ce médicament. Il s'appuya bien dans le fond de son siège en écoutant patiemment la suite de l'élocution de Jezabelle, qui lui confirma ses soupçons par une évocation explicite du Lotus Noir. Il avait vu juste.

A l'écoute des dires de la jeune femme, Adrian poussa un petit soupir presque imperceptible...Faible expression d'une exaspération grandissante qui l'habitait de plus en plus à mesure qu'il avançait dans sa carrière. La question revenait sans cesse, on lui demandait toujours s'il n'était pas un escroc, au détour de phrases tournées de manières différentes, parfois ingénieuses, parfois un peu stupides...Dans tout les cas, quelque chose échappait toujours à l'apothicaire, pourquoi poser la question à la personne concernée si elle se joue de son ou sa patiente? Un bon escroc ne répondrai jamais par l'affirmative à une telle question. Parfois même, Adrian se demandait s'il ne rendrai pas sa défense plus crédible en confirmant les propos tant le doute subsistait encore après sa réponse. Enfin...Probablement que le passé sulfureux de son peuple n'aidait pas, si bien qu'il ne s'en offusquait en général pas du tout. Il arrivait cependant que ce besoin de se justifier l'agace un peu...C'était une de ces fois là. Son regard s'était très légèrement durcis, bien que son visage restait mué dans une neutralité quasi totale.

Il prit la parole calmement, de sa voix toujours assurée.


"Le Lotus Noir est un fléau qui, malheureusement, en à fait plonger plus d'un, quel que soit son statut social d'ailleurs. Face à la drogue, il suffit d'un instant de vulnérabilité pour se retrouver englouti dans une spirale de déchéance...Mais je crois que je n'ai pas besoin de vous l'expliquer. Ce que je vous propose ici agira sur votre cerveau, oui, mais d'une bien différente manière."

Il marqua une petite pause pour boire une gorgée de l'infusion, détachant à peine son regard de la jeune femme.

"Comment vous en assurer? Eh bien mis à part le fait que je ne vois pas ce que je gagnerai à mettre en jeu ma profession, ma situation sociale et ma boutique juste pour vous droguer, je ne vois pas ce que je peux vous dire de plus. Je ne dirai pas que je suis connu, dame Jezabelle, mais je m'efforce d'offrir aux personne mandant mon aide ce qu'ils viennent y chercher. Et si je cherchais à expérimenter des remèdes, ce qui n'a jamais été le cas, sachez que je vois bien assez de gens dénués de matière grise pour ne pas me risque à tester cela sur quelqu'un dont le cerveau est en état de marche."

En prêchant par l'absurde sa défense, Adrian espérait bien pointer une bonne fois pour toute qu'il n'avait aucun intérêt à manipuler la jeune femme. Bien évidemment, il n'était pas sur que ce qu'il lui proposait allait fonctionner, mais il avait l'intime conviction qu'il était possible de tirer au clair le tumulte qui agitait l'esprit de l'aubergiste. En revanche, Adrian ne s'était pas aventuré sur le terrain de la personne rassurante qui promet monts et merveilles, il se devait de rester pragmatique et ne pas en rajouter. Bien entendu qu'il ne voulait que du bien à la jeune femme, pourtant il s'abstint de l'exprimer de la sorte. Il se racla doucement la gorge pour reprendre une nouvelle fois la parole pendant que son interlocutrice digérait ses dires.

"N'oubliez pas une chose, Dame Jezabelle, personne ne vous force à suivre mes recommandation, mais si vous voulez que l'on essaye, nous chercherons le meilleurs moyen pour apaiser vos maux."

Le regard d'Adrian s'était très légèrement adouci, il n'avait pas vocation à effrayer la jeune femme. Selon lui, il n'avait aucun droit de lui imposer de prendre les remèdes qu'il lui proposait. En revanche, il ne pourrait concéder à ce qu'elle ne suive son traitement qu'à moitié, c'était tout ou rien. Le cas échéant, il pourrait éventuellement lui préparer des anti douleur, bien triste palliatif contre la fatalité qui la guettait si ce choix se portait sur cette solution. Adrian consigna de nouveau des notes dans son carnet, écrivant soigneusement, en lignes régulières et très bien alignées les unes aux autres. L'apothicaire posa ensuite la plume juste à coté du carnet ouvert et joignit ses deux mains en silence, attentif à la réaction à venir de son interlocutrice.
Jezabelle Linderoth
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Mer 3 Mar - 23:21
"Un instant de vulnérabilité"... En effet, il n'avait pas besoin de le préciser. Jezabelle en avait eu un et il n'y avait pas un seul jour qui passait sans qu'elle regrette son choix... Malgré tout ça, il y avait aussi des jours où elle se sentait si fragile qu'elle pourrait retomber dedans... Fort heureusement, elle arrivait à tenir bon. Mais plus le temps passait, plus les crises étaient insoutenables et plus son self-control s'affaiblissait, emportant avec lui la promesse qu'elle s'était faite...

La jeune femme écoutait l'apothicaire, elle doutait certes. Mais les arguments du praticien étaient assez imparables pour le coup. Ses paroles étaient acerbes, on sentait bien qu'elle n'était pas la première à douter de lui et que malheureusement, elle prenait pour les autres l'ayant précédé. Cependant, c'était tout à fait compréhensible. Nul n'aimait qu'on dénigre son travail. Et Jezabelle pouvait le comprendre elle aussi. Les gens la voyaient toujours comme faible et fragile, ils ne s'attendaient sûrement pas à ce qu'elle sache tenir une auberge.

Elle se sentait tout à coup idiote et soupira. Après tout, elle était venue là pour être aidée, autant y aller jusqu'au bout. Les paroles d'Adrian n'était pas des plus rassurantes mais il fallait bien tenter quelque chose. Ses douleurs n'allaient clairement pas s'évanouir d'elles-même.

"Soit. Je reconnais ma maladresse dans mes propos. Je ne voulais pas mettre en doute vos compétences, soyez-en sûr. On m'a chaudement vanté vos capacités."

Jezabelle prit un moment pour faire une pause avant de poursuivre. Le visage couvert de sang de sa soeur de coeur lui revenait en mémoire à ce moment-là.

"J'ai fait une promesse il y a longtemps à quelqu'un qui m'était cher. Je compte bien m'y tenir. Voilà pourquoi je demandais quelques certitudes. Cependant, j'ai bien conscience que je ne peux pas rester dans cet état tout au long de ma vie. Alors, allons-y, je veux bien essayer votre traitement. Dîtes-moi donc comment vous voyez les choses et comment je dois procéder avec ces étranges fioles."

Elle avait fait son choix, elle était résignée à tester la médication de l'apothicaire. Elle espérait juste ne pas finir dans une nouvelle addiction. Rien que d'y penser, elle porta sa main à sa tempe et ferma une nouvelle fois les yeux. Ses cheveux se dérobèrent un moment et découvrirent alors l'hématome assez imposant sur sa tempe. Au bout de quelques secondes, elle rouvrit les yeux et souffla.

"Je suis désolée..." fit-elle alors au médecin. "Je sais que je ne suis pas venue pour cela mais pourriez-vous étudier cette contusion ? C'est difficilement supportable lorsque je ne suis pas allongée. Je pense que je me suis faîte cela lors de ma dernière crise. Je n'ai que peu de souvenirs comme je vous l'ai dit, je me suis juste réveillée avec ceci et une affreuse douleur."
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Dim 7 Mar - 13:35
Bien qu'il ne se sente encore quelque peu frustré d'avoir été une nouvelle fois mis en doute, la crispation déserta le visage d'Adrian à mesure qu'il écoutait la jeune femme. Avec du recul, elle faisait partie de ces personnes qui avaient de bonne raisons de ne pas se fier facilement à un inconnu, aux vues de son passé tumultueux. Qui plus est, avoir été addict à une substance quelconque laissait forcément des séquelles qui rendait difficile l'acceptation d'ingurgiter à nouveau une décoction dont la consistance était inconnue. Les justifications qu'elle lui donna lui suffirent, si bien qu'il n'argumenta pas plus sur le sujet, satisfait d'avoir trouvé un terrain d'entente et sur qu'elle ne le prenait pas pour un escroc.

Alors qu'il allait prendre la parole, Adrian remarqua le geste de la tenancière. Il put distinguer assez évidemment la surface violacée qui dessinait sa tempe et qui semblait la faire souffrir. L'hématome était remarquablement bien caché derrière la chevelure de la jeune femme, malgré la proéminence de la marque si bien qu'il ne l'avait même pas remarqué. L'apothicaire se leva de sa chaise et esquissa un sourire aimable.


"Je vais regarder cela..."

Adrian contourna le bureau pour se placer sur le coté de la jeune femme. Sans qu'il ne demande, elle maintint ses cheveux en arrière, dévoilant l'hématome dans son intégralité. Ce n'était pas très beau à voir, la taille de la blessure soulignait un choc relativement important...La chute, si tant est que s'en était une, avait du être vraiment violente. Le médecin examina avec minutie la blessure, évitant d'appuyer au maximum lorsque ses doigt effleurèrent l'hématome. D'un rapide coup d'œil, il regarda également les contours de la blessure. Lorsqu'il fit faire un léger mouvement de tête à sa patiente à l'aide de ses deux mains, elle sembla réprimer un sentiment de douleur en plissant les yeux. Adrian s'écarta après quelques minutes d'examen minutieux et esquissa un petit sourire rassurant tout en s'adressant à la jeune femme.

"Permettez-moi de vous dire que vous ne vous êtes pas raté...Le choc ne vous à pas épargné, quel qu'en ait été la nature. En revanche, cette blessure reste assez superficielle. Bien que douloureuse, elle devrait se résorber dans les jours à venir, pas d'inquiétude à avoir. Je vais tout de même vous donner quelques extraits de plante à infuser qui vont vous aider à apaiser un peu la douleur ainsi qu'un onguent à appliquer dessus.  En plus de cela, je préconise que vous vous reposiez un peu pour que l'hématome se résorbe plus vite, si vous avez la possibilité de rester inactive une journée ou deux, ce serai idéal."

Bien qu'ayant à sa disposition une quantité importante de remèdes en tout genre, Adrian n'était pas prompt à prescrire une tonne de médicaments à ses patients pour des causes parfois bénigne, encore moins lorsque le ou la patiente en question était déjà réticente au fait d'ingurgiter quoi que ce soit ressemblant de près ou de loin à une boisson médicinale. Au contraire, il préférait utiliser la médecine douce lorsque l'occasion se présentait, à base de simple extrait de plantes aux vertus connues ou d'onguent en tout genre. Cela lui avait d'ailleurs valu une vague de scepticisme auprès des nouveaux patients venant consulter chez lui, habituer à ingurgiter toute sorte de décoctions plus infectes les unes que les autres lorsqu'ils consultaient un médecin Amaranthis.

Adrian se dirigea vers le fond de la boutique pour ouvrir un placard qui contenait tout un ensemble de boites de couleurs et de tailles diverses et vairées. Dos à la jeune femme, il prit la parole à nouveau.


"Pour revenir au sujet initial, je vous recommande de prendre votre traitement une heure avant le coucher, ce qui devrait vous permettre d'avoir des nuits plus reposante et des journées moins éreintante par la suite. Si vous sentez que les fins de journées se font trop difficile en terme de fatigue, prenez le un peu plus tôt. Je vous propose par la suite de revenir chercher les nouvelles préparation chaque semaines pendant une consultation durant laquelle vous me parlerez de vos ressentit et des changements que vous aurez pu remarquer pendant les semaines. Nous tiendrons un suivi de votre état dans ce carnet sur le bureau et vous en aurez libre consultation si vous le souhaitez. N'oubliez pas cependant qu'il se peut que d'une semaine à l'autre vous ne constatiez pas d'amélioration, c'est un combat de longue haleine que vous avez décidé de mener en venant me trouver."

Adrian attrapa une petite boite cylindrique bleu foncé qu'il rapporta sur le bureau pour la déposer devant sa patiente.

"Et voici un onguent pour votre blessure. Appliquez le matin et soir pour apaiser la douleur et accélérer la guérison. Il marqua une petite pause avant de revenir sur le sujet initial. Pour ce qui est de l'examen physique de votre blessure, j'attendrai que vous soyez prête à l'accepter."

L'Amaranthis avait reprit son ton neutre de médecin, comme à son habitude dès qu'il traitait d'un sujet important sur la santé de ses patients. En revanche, son regard était plus adouci depuis que la tenancière avait accepté de lui faire confiance. Il avait très bien compris qu'il ne pourrait rien obtenir de la tenancière en lui imposant des choses tel qu'un examen complet. Bien sur, un jour ou l'autre Adrian devra examiner les séquelles physique de la meurtrissure de Jezabelle, mais il valait mieux pour lui qu'il laisse à la jeune femme le choix du moment opportun.
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Lun 8 Mar - 3:01
La jeune femme fut ravie lorsque le médecin accepta de l'examiner. Cela faisait déjà plusieurs jours qu'elle avait mal et elle espérait que ce n'était pas plus grave qu'un simple hématome, aussi gros soit-il. Elle souffrait quelque peu lorsqu'il lui bougeait la tête et réprima même une nausée. Mais il finit enfin par la rassurer en se rasseyant. Elle parut gênée lorsqu'il la "complimentait" pour sa belle bosse. Elle aurait vraiment aimé se rappeler comment tout ça était apparu... Elle hocha légèrement la tête lorsqu'il lui indiqua le remède et les consignes de repos et Jezabelle sourit, elle avait enfin une vraie bonne raison pour rester au lit et ne rien faire, elle avait l'avis du médecin.

Puis la jeune fille écouta avec attention les recommandations quant à son autre traitement. Il préconisait de le prendre avant le coucher, ce qui faisait un peu sens au fond. C'était ses nuits qui étaient le plus agitées après tout, tous ces cauchemars la fatiguaient et lui faisaient perdre pied quelques fois en journée. Elle fut un peu découragée lorsqu'il assura que cela n'allait pas être simple pour guérir ses maux et surtout que cela allait prendre du temps. Mais elle était au fond d'elle déterminée à éradiquer ces maux de son coeur et son corps. Elle jeta un léger coup d'oeil au carnet en levant un sourcil, c'était bien une habitude d'Amaranthis de croire que tout le monde savait lire dans ce monde. Elle, elle ne pouvait que lui faire confiance de ce côté-là.

Lorsque l'apothicaire présenta la petite boîte, la jeune femme la prit en main. Elle en ouvra le couvercle alors qu'il expliquait la posologie et la sentit. Aussitôt elle se recula, retroussant quelque peu le nez. Est-ce que les soignants avaient tous uniquement des produits ayant des odeurs et des couleurs étranges ? Enfin, si c'était efficace, c'était déjà ça.

Quand Adrian parla à nouveau de l'examen physique elle se figea. Puis elle détourna le regard, mal à l'aise. Elle savait bien qu'elle devrait bien se dévoiler un jour. Mais pour le moment, elle ne se voyait clairement pas le faire.

"Je... je suis désolée... Ce n'est pas contre vous, c'est juste..."

Jezabelle soupira alors. Elle ne poussa pas plus loin ses dires, elle était sûre que le médecin comprendrait sa réaction. Elle fixa un petit moment tout ce qu'il avait étalé sur la table, il y avait pas mal de choses, elle n'avait pas pensé repartir avec trois boîtes en venant ici au premier abord. Et surtout, elle se demandait combien tout cela allait coûter... Elle ne roulait pas sur l'or avec son frère et même si elle savait ces fioles et cet onguent indispensable, elle n'était pas sûre de pouvoir dépenser tous leurs bénéfices pour ça.

"Et donc tout ceci est donc essentiel à ma guérison n'est-ce pas ? Non pas que je doute une fois de plus, n'ayez pas peur. Juste que... je tiens une auberge et je ne suis pas excessivement riche voyez-vous. Je me demande donc combien tout cela va coûter ? D'autant plus que ces fioles rouges" dit-elle en les montrant du doigt, "je dois en prendre tous les jours et venir les chercher toutes les semaines..."

Cela ne lui avait pas fait tilt en premier lieu mais à présent tous les voyants étaient allumés et elle tenait vraiment à savoir combien valait sa nouvelle vie.
Adrian Mayr
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Mar 9 Mar - 1:06
Voila une question qui revenait obligatoirement à un moment ou un autre et qu'Adrian avait toujours du mal à appréhender. Il était logique que les gens s'interrogent sur le cout des soins qu'un médecin leur apportait. Dans son cas, l'apothicaire -contrairement à la plupart des représentant de son peuple- n'aimait pas vraiment parler d'argent. Il en possédait, largement de quoi être confortable, et son métier n'avait de cesse de l'enrichir, surtout depuis qu'il avait reprit le rôle de médecin plus fréquemment, mais il ne s'amusait guère à le montrer, préférant la sobriété et la discrétion à l'extravagance. Il comprenait néanmoins que cela soit un sujet à tabou chez certains, bloquant chez d'autre. Jezabelle était en partie dans ce problème. Tenancière d'une auberge avec son frère comme Adrian avait pu le constater, les revenus bien qu'existants n'étaient pas forcement les même que ceux de certains de ses patients, notamment certains notable de son peuple.

Toujours debout derrière son bureau, l'Amaranthis ramassa la petite fiole qu'il avait déjà replacé plus tôt pour la manipuler distraitement de sa main droite, concentrant son regard dessus quelques instants, il esquissa un petit sourire aimable à peine perceptible.


"C'est une question tout à fait louable, dame Jezabelle, et j'entend bien votre point de vue. Il est vrai que ce traitement, sans être excessivement onéreux, nécessite un petit investissement financier. Les anti douleurs sont assez communs et ne vous couteront guère plus qu'un médicament traditionnel, quant à l'onguent...Gardez le pour vous, en gage de bonne foi en échange de la confiance que vous semblez me porter."

Le fait que la jeune femme donne du crédit à ses propos avait eu quelque chose d'appréciable, d'autant plus que l'incidence psychologique sur la santé des patients n'était pas un sujet qui faisait l'unanimité chez les représentant de son peuple. Adrian se gardait d'ailleurs bien d'en parler, en règle général, n'ayant aucune envie de susciter quelconque polémique autour de sa personne. Aujourd'hui, ses recherches prenaient une dimension tout autre, car il avait en face de lui une personne qui présentait précisément les troubles qu'il avait pu étudier au cours de ses diverses interventions médicales, sans jamais avoir eu la possibilité d'approfondir le sujet. En un sens, il lui était reconnaissant.

L'apothicaire détailla un peu plus les prix à la jeune femme, ce qui ne manqua pas de la faire grimacer. Il était clair que la tarification allait avoir un impact financier chez la tenancière et cela dérangeait quelque peu l'Amaranthis, bien qu'il ne puisse pas vraiment se permettre de faire trop d'exception pour travailler à perte. Alors qu'il réfléchissait à une possible solution, il se remémora son passage au phoque rieur, ainsi que ce qui l'avait mené à aller flâner sur les quais du quartier Utgardien. Il posa son regard sur sa patiente, toujours debout de son coté du bureau depuis lequel il faisait des aller retour en marchant doucement.


"J'ai peut-être un proposition à vous soumettre. Lorsque je vous ait rencontré, je venais aux quais pour affaire. Voyez-vous, j'étais en quête d'informations sur le fonctionnement des transports de marchandise maritimes et figurez-vous que j'ai eu la possibilité d'obtenir des fournisseurs intéressant pour les échantillons de plantes de ma boutique. Je ne vais pas m'attarder sur les détails, mais voila ce que je vous propose : Seriez-vous d'accord pour réceptionner des cargaisons d'échantillons qui me sont destinés. Je n'ai à ce jour que peu de contact avec les quais et je trouvais l'opération bien trop fastidieuse pour m'y intéresser pour le moment. Il n'y aura guère de cargaisons à l'excès, seulement quelques caisses peu volumineuses que je viendrai récupérer en vous apportant votre traitement ou que je ferai récupérer par quelqu'un. Je pourrais, en échange d'un peu d'espace dans une remise de votre auberge pour ces quelques biens, faire baisser en partie le prix de votre traitement."

Adrian voulu s'arrêter la, mais il se sentit malheureusement, réputation Amaranthis oblige, le besoin de préciser.

"Rien d'illégal bien sur ! Et rien non plus qui ne pourrai s'apparenter de près ou de loin à de la drogue..."

Bien entendu, Adrian n'aurai jamais risqué de faire livrer quelconque substance pouvant réveiller les addictions de Jezabelle, ses intentions étaient louable et il trouvait personnellement que cette solution était presque plus arrangeante que de faire payer plein pot la jeune femme. L'apothicaire qui n'avait pas eu le temps de se pencher à nouveau sur la question des quais semblait réellement intéressé par cet échange de bon procédé, lui permettant d'avoir un contact plus direct avec les bateliers des quais pour réceptionner les marchandises. Au yeux de certain, cet échange n'était pas équitable et allait en la défaveur de l'Amaranthis, mais son prix ne regardait que lui, et gagner du temps dans un travail comme le sien avait son importance. Qui plus est, cette méthode lui évitait d'avoir à passer par des gestionnaire de stock qui ne faisaient attention à rien et qui eux coutaient excessivement cher, quelque soit la taille des cargaisons. Au moins, l'auberge du phoque rieur était soignée, à l'image de ses propriétaires, et c'est une chose qu'Adrian appréciait.
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Jeu 11 Mar - 20:18
Apparemment, l'apothicaire n'aimait pas parler argent. Il semblait hésiter un moment et Jezabelle stressait à cette réaction. Le traitement était-il si onéreux ? Elle ne supporterait pas d'être venue pour rien, elle s'était fait violence pour mettre tous ses espoirs en lui. Elle repensa à la petite bourse qu'elle avait dans sa besace et était prête à tout donner pour cette dernière chance.

La jeune femme fut finalement surprise lorsqu'il lui offrit l'onguent. C'était étrangement louche. Après tout, personne n'offre ce genre de choses sans vouloir quelque chose en échange. Tout du moins, elle n'avait encore jamais vu ça de sa vie. Mais elle avait décidé de lui faire confiance malgré tout, elle ne releva donc pas ce point. Le reste des tarifs fit quelque peu grincer des dents par contre... Elle n'était même pas sûre d'avoir assez sur elle pour payer ce qu'il y avait sur le comptoir au final... Bon sang, pourquoi tout cela était-il aussi cher ? Ce n'était rien de plus que des plantes non ? Elle se demandait du coup si elle n'allait pas augmenter un peu ses propres tarifs pour compenser la perte... Après tout, on lui avait déjà fait la réflexion que ses prix étaient peu chers. C'était une piste à creuser avec Théodore lorsqu'elle rentrerait.

Jezabelle le voyait marcher de long en large derrière son bureau comme s'il réfléchissait à quelque chose. Elle allait lui répondre qu'elle acceptait malgré tout ces prix fort onéreux cependant il reprit la parole en lui proposant un marché. Elle l'écouta avec attention et resta un moment interdite sur la proposition. Il lui demandait de jouer les intermédiaires dans un trafic de plantes ? Elle fronça légèrement les sourcils à cette annonce et trouva ça d'autant plus louche lorsqu'il précisa que ce n'était rien d'illégal. Après tout, quand on a rien à se reprocher, on n'a pas besoin de préciser ce genre de choses non ? Ni drogue, ni illégal disait-il...

Elle restait un léger instant silencieuse, regardant l'herboriste. Il avait ce visage sérieux qu'ont tous les praticiens, voire même la plupart des Amaranthis. Couplé avec ce petit air distingué et un brin pince sans rire. Jezabelle n'aimait pas particulièrement ce peuple, son père -aussi odieux était-il- crachait ouvertement dessus avec ses compagnons de beuverie. Et cela était resté dans sa mémoire, tout comme les préjugés qui s'y rapportaient. Lorsqu'elle allait au grand marché, c'était par nécessité. On y trouvait de tout et elle ne pouvait faire l'impasse sur quelques produits. Aussi se sentait-elle mal à l'aise dans ce quartier empli de luxe et d'opulence. Elle promena son regard tout autour d'elle, étudiant chaque chose de la boutique. Et elle trouvait qu'Adrian y avait terriblement bien sa place malgré la sobriété apparente du lieu.

Cependant, pouvait-elle faire l'impasse sur cette proposition ? Elle soupira en pensant à ses maigres finances comparées à ce qu'allait coûter ce traitement... Après tout, il était quasiment sûr que cela l'aiderait. Et de toutes façons, si tant est qu'il se révèle être un trafiquant et qu'il l'empoisonne, elle pourrait toujours le dénoncer à la garde au final. Elle se souvenait d’ailleurs d'une vieille commère qui lui avait raconté quelques récits sur le père de l'apothicaire. Jezabelle n'en avait pas tenu compte mais cela valait peut-être le coup de se renseigner un minimum sur le sujet.

"Je pense que mon frère ne va pas tellement apprécier cela mais après tout, c'est moi que ça regarde"
finit-elle par dire. "J'accepte votre proposition, cela me parait un compromis plutôt satisfaisant pour chacun d'entre nous si tant est que vous me jurez qu'il n'y a rien d'illégal là dessous. Je risque ma réputation et ma vie pour vous, je ne veux pas d'ennuis avec la garde."

Son ton avait été très ferme sur le sujet. Elle ne voulait pas se retrouver en mauvaise posture à cause de leur petit arrangement, Baldhramn avait déjà fait assez de remue-ménage chez elle pour attirer encore plus l'oeil de la garde.

"Comment voulez-vous qu'on procède au juste ?"

La jeune femme doutait qu'elle avait assez d'argent sur elle mais elle voulait être de bonne foi et pouvait au moins en payer une partie. Elle pourrait payer le reste de la somme plus tard si cela convenait à l'herboriste.
Adrian Mayr
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Mar 16 Mar - 1:32
Cette fois-ci, il n'en voulut pas à Jezabelle d'hésiter et même de lui demander une promesse quant à son honnêteté. Bien qu'animé d'intentions honnêtes et complètement en accord avec la légalité, il était légitime de douter d'un tel arrangement. Malgré cela, Adrian était on ne peut plus sérieux quant à sa proposition. Peu désireux de se lancer dans le commerce, il préférait éviter les intermédiaires dont le temps à accorder à gérer la productivité lui demanderai trop de temps. Cette opportunité tombait à point nommer et l'apothicaire était content d'entendre une réponse positive. Gardant son calme habituel et ne trahissant rien de sa satisfaction, il esquissa tout de même un sourire poli à la jeune femme.

-Ravi de vous l'entendre dire. Sachez que je ne m'amuserai pas à initier un Traffic de contrebande, et encore moins en mettant en porte à faux une patiente. Si votre frère en ressent le besoin, n'hésitez pas à lui dire de faire contrôler les cargaisons par les gardes, je n'ai aucun problème avec ça, et rien à cacher. Au moindre litige, donnez mon nom, n'hésitez surtout pas."

Au moins Adrian ne pouvait pas être plus honnête qu'à cet instant. Ne pas mentionner un besoin de se faire discret rendait assez évident le fait qu'il n'avait rien à cacher. Adrian avait stoppé ses petit aller retour pour aller se réinstaller en face de la tenancière. Précautionneusement, il reprit le petit carnet dans lequel il avait consigné les écrits concernant sa patiente, puis l'ouvrit à la dernière page. De sa plume, il marqua soigneusement des dates les unes sous les autres à coté desquelles il ajouta d'autre numéros. Il marqua d'une petite croix la première ligne avant de relever la tête pour plonger son regard dans celui de son interlocutrice.

- Je ne sais pas ce dont vous disposez pour payer à ce jour, mais je préfère ne pas disperser les versements, si bien que je pourrais passer dans les jours à venir à votre auberge pour le paiement. Bien que votre frère soit surement méfiant à mon sujet, il aura à cette occasion loisir de me poser toute les questions qu'il souhaite. Par la suite, nous nous arrangerons pour que chaque semaine vous puissiez récupérer votre traitement. Dans l'idéal, je passerai récupérer ce que vous aurez gardé pour moi et je vous remettrai les fioles en main propre.

Il marqua une petite pause avant d'esquisser un nouveau sourire poli.

-Cela me donnera l'occasion de sortir de mon quotidien et de déguster un plat aussi bon que celui que vous m'aviez servi la première fois.

Sincère dans ses propos bien que toujours marqué de cette absence d'émotions explicites, il se releva doucement, embarquant le petit carnet dans sa main ainsi que la fameuse fiole qui reposait sur le bureau depuis le début de la consultation. Il déposa soigneusement le petit contenant sur une étagère, impeccablement placée dans un espace prévu à cet effet, à équidistance de ses voisines de droite et de gauche. Il glissa ensuite le carnet dans un placard aux cotés d'autres petit ouvrages très ressemblant à celui-ci, avant de revenir lentement vers le bureau et sa patiente. Il resta un instant silencieux avant de prendre la parole à nouveau.

- Je tiens tout de même à vous remercier d'une chose. Bien que vous ayez douté de mes intentions, je vous suis reconnaissant de m'accorder votre confiance, je ferai en sorte de m'en montrer digne en vous apportant mon soutien pour cette guérison.

Adrian se réserva cependant de révéler certains point concernant cette assistance. En abordant le sujet de la psychologie face aux dégénérescence physique, Adrian s'engageait sur un terrain qui ne lui vaudrai aucune assistance de ses pairs Amaranthis, fermement campé sur le traditionalisme pour la plupart. Malgré cela, le médecin avait la conviction qu'il n'aurai guère plus de résultat que les décoctions artisanales que prenait Jezabelle si il se contentait d'étudier la surface du problème. Dès leur rencontre, ce sentiment que le problème était enfoui en grande partie dans la tête de la jeune femme ne l'avait pas quitté, si bien qu'il avait quelque peu insisté pour lui proposer son aide. Ces incertitudes et cette possible solitude face à l'étude du traumatisme de Jezabelle avait même une saveur toute particulière dans cette perspective d'étancher la soif de connaissance qui habitait Adrian à chaque instant de sa vie.
Jezabelle Linderoth
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Mar 16 Mar - 21:43
Ils semblaient avoir trouvé un terrain d'entente. La jeune femme avait été ferme sur le sujet malgré sa position de faiblesse. Et elle était ravie de voir qu'Adrian semblait jouer franc jeu avec elle, lui donnant toutes les garanties possibles. Cela semblait un deal honnête au final et tout le monde semblait y gagner. Elle sourit donc en retour à l'apothicaire. Jezabelle le vit finalement griffonner quelques notes sur ce même carnet qui contenait apparemment une retranscription de ce qu'elle lui racontait. Elle leva légèrement un sourcil, ne comprenant pas trop ce qu'il faisait là mais n'osa rien demander en guise d'explications. Néanmoins, en le voyant cocher la première ligne, elle en déduit que c'était sûrement pour les dates de livraison ou quelque chose du genre.

Elle hocha la tête lorsqu'il lui expliqua la suite des démarches. Nul doutes qu'effectivement Théodore demanderait des comptes à l'Amaranthis sur tout ça. Cela n'allait déjà pas être facile à expliquer lorsqu'elle allait rentrer... Et puis, ça l'arrangeait aussi quelque part qu'elle se fasse livrer directement, au moins elle n'avait pas à revenir par ici. Non pas à la boutique en particulier, mais au quartier tout entier. Elle préférait mieux l'ambiance plus conviviale et la sobriété des quais.

La jeune femme fut d'abord surprise lorsqu'il mentionna sa cuisine. Puis elle sourit à nouveau. Bien peu faisaient l'effort de la complimenter à ce sujet et cela la touchait. Pour la plupart, elle n'était qu'une aubergiste parmi d'autres et même s'ils aimaient ses plats, ils ne prenaient pas la peine de le lui dire. Alors oui, le médecin marquait là un point avec elle.

Lorsque l'apothicaire remit ses affaires bien en ordre, visiblement à leur place elle se cacha légèrement et son sourire s'étira. Les petites manies de cet homme étrange l'amusaient. Non pas qu'elle était moqueuse mais quelque part, cela le rendait peut-être plus humain. Elle ne pouvait pas lui jeter la pierre, elle aussi avait ses propres habitudes après tout.

Lorsqu'il la remercia enfin, Jezabelle l'écouta, un peu surprise et aussi, un brin honteuse.

"C'est moi qui devrais vous remercier de m'accorder de votre temps. Et aussi m'excuser d'avoir douté de vous. Après cette entrevue, je vois bien que je m'étais trompée à votre sujet."

Les deux jeunes gens finirent par se quitter, ayant ainsi convenu de la prochaine entrevue et la jeune femme quitta donc la boutique, paquets sous le bras. Elle essayait de se souvenir de la posologie de tout ce qu'elle avait là histoire de ne rien faire de travers. Et comme elle le pensait, il y eut une légère friction avec son frère lorsqu'elle lui expliqua les choses. Il finit cependant par se faire à l'idée en voyant que tout cela lui tenait à coeur. Et ne manquerait effectivement pas de cuisiner l'apothicaire lorsque celui-ci pointerait le bout de son nez.

* * * * *

Le soir était là et la nuit était fraîche. Jezabelle était assise à la fenêtre de sa chambre malgré le froid qui lui mordait le corps. Elle songeait... Le ciel était dégagé et on pouvait voir les étoiles. Elle venait de prendre l'immonde liquide contenu dans la première fiole pour la première fois. Elle savait bien que cela prendrait du temps pour qu'on voit une quelconque amélioration. Si améliorations il y avait... Est-ce que tout ses maux allaient vraiment finir par s'envoler au terme de tout ça ? Elle doutait vraiment mais après tout, quelles solutions lui restait-il ? Elle soupira alors et referma la fenêtre. Puis, elle s'allongea finalement sur son lit et fixa le plafond. Et au bout de quelques minutes, elle trouva enfin le sommeil, espérant une nuit plus paisible et moins emplie de ténèbres.
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