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Claircombe  :: Titre :: Les alentours de Claircombe :: [Delta boisé] Les aventures de Baldhramn et Rob...Ersnt. ::
[Delta boisé] Les aventures de Baldhramn et Rob...Ersnt.
Ernst
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Sam 9 Jan - 14:15
Ainsi cette fichue chute d’eau s’offrait enfin à ses yeux. Ça devait être la seule du coin. Ernst était circonspect et observait les alentours, anxieux. La nuit venait de tomber. A chaque recoin, il pouvait y avoir une mauvaise rencontre, il le savait. Il était venu de lui-même mais avait peur de ce qu’il allait trouver.


La lune offrait ses timides rayons ; sous sa bienveillance, les deux hommes se regardaient. C’était là qu’il s’étaient trouvés la première fois, là qu'était née entre eux cette tension inavouable. Une insaisissable envie mêlée d’effroi, d’interdits, de tabous ; un mur qu’on n’osait pas traverser car on devinait tout retour impossible. Pour eux, faire un pas c’était ouvrir une frontière vers un inconnu, exalter une brèche d'on on ignorait ce qu'il en sortirait. A la prochaine étape, un gouffre peut-être, un abîme certainement. Les torses étaient nus, les muscles sculptés offerts ; une entêtante virilité exhalait, pourtant derrière toutes ces formes délicieuses livrées aux yeux de l’autre, avides d’être consommées, derrière les chimères de la chair enfin, il y avait la peur de deux âmes trop douces pour avoir mal, trop fragiles pour être rejetées, trop avides pour ne pas être maladroites, trop curieuses pour renoncer.
Cette lune complice se reflétait dans l’eau, irisée par le courant de la cascade. La peau était imprégnée de l’humidité dans l’air, pourtant ils n’avaient pas froid. Peut-être les feuillages protecteurs autour d’eux, peut-être la nature complice, peut-être quelque chose au fond d’eux. C’était un temps à part, une l’envie de se baigner, de s’immerger dans l’eau sans entrave, de hurler, de chanter, de vivre ; l’envie de se délasser tendrement, violemment, avec douceur, avec passion. L’envie de découvrir l’autre, de se découvrir soi-même, franchir en riant des barrières qu’on croyait impossible.
Ce fut Ernst qui le premier s’avança vers l’eau. Il était pur, il était sain, il était l’enfant livré en sacrifice. Devant lui restait immobile le bestial, l’impur, le vil, le loup ; mais aussi la douceur. Il y avait dans le regard de Baldhramn comme une lueur cachée derrière une porte qui
218


En relisant, Ernst fronça les sourcils. Il devait être au bon endroit, il devait comprendre, trois jours qu’il n’en dormait plus.

Tout avait commencé par un vieil Amaranthis l'ayant envoyé querir. Ernst ne savait pas ce qu’il voulait, il ne connaissait pas cet homme. Il avait traversé avec dégoût le quartier maudit en jugeant à tout va, jusqu’à trouver la bibliothèque. Il s’était senti mal, dégoûté de ce qu’il voyait, inquiet même. On lui avait demandé de venir seul, on lui avait demandé par la bouche d’un noble ascanien, on ne pouvait pas en dire plus.
Balloté de visages austères en visages ridés, il fut conduit à une petite pièce latérale, de celles où se trament toutes les manigances. Il y avait une cheminée au feu trop vif pour la saison, des tables recouvertes de piles de livres hautes jusqu’au yeux. Derrière un bureau épargné des embouteillages de papier, il y avait cet homme. Un vieil amaranthis, replié sur lui-même, un habit noir qui avait dû être joli à une époque, des cheveux gris épars et un air sec. Comme une vieille branche qui attendait la première brise pour craquer. La voix trop aigue était typique de sa caste, selon Ernst.
Mes salutation jeune homme, je suis heureux de voir que vous correspondez à la description. Je suis Stephen James, je travaille ici, comme beaucoup d’autres. Monsieur Grison Ebermann, c’est un plaisir d’enfin vous rencontrer, j’ai lu tant de choses à votre sujet.
Le préfet s’était méfié, parce qu’il se méfiait de tout et de tout le monde.
Lu des choses ? Quelle description ? Nous connaissons nous ?
En quelque sorte, je connais moult choses sur vous. Comment va Raina ?
L’homme souriait, il semblait observer quelque chose, comme s’il avait affaire à un animal. Ernst ne comprenait pas, mais il n’aimait pas cet homme. Le vieux le remarquait et s’en amusait, un rictus lui venait, ses yeux gris s’excitaient. L’ascanien se sentit affreusement mal à l’aise.
Vous êtes affreusement mal à l’aise, monsieur Grison Erbermann, décréta l’homme.
C’était… vrai. On venait de le dire.
Je suppose que c’est normal.
Il s’étala pensivement sur sa chaise, la petite cheminée dans son dos le réchauffait.
Vous aimez lire monsieur Grison-Ebermann ?
Je préfère les prêches, lire est mauvais pour les yeux.
Mais vous savez bien lire ?
Oui
Je le savais.
Alors pourquoi l’avoir demandé ?
L’homme se remit normalement sur sa chaise, pensif.
J’ai un livre qui devrait vous faire changer d’avis.
Il prit un des rares ouvrages qui n’était pas dans une pile mais bien à plat sur son bureau et le tendit à Ernst.
C’est quel genre de livre ?
C’est une histoire.
Je n’aime pas les histoires. Vous pouvez bien me résumer.
Non, non je vous laisse découvrir.
Ah.
Ernst regarda la couverture du coin de l’oeil, peu convaincu. Il peinait à lire en vérité, et déchiffrait à peine : “Baldhramn et les reliques de l’amour”.
Étrange titre. D’où vient-il ?
En effet, étrange. Je peux bien vous le dire et vous serez autant étonné que moi. J’ai trouvé ce livre par hasard, ici-même. Je ne sais pas qui l’a écrit, ni pourquoi. Ça n’aurait en temps normal pas grand intérêt, c’est un récit inventé de toute évidence avec bien des fantaisies. C’est le premier de ce genre que je vois, j’ai appelé ça une “fantaisie-fiction”.
Je ne voudrais pas être discourtois, mais en quoi suis-je concerné ?
Ah, oui. Tiens, justement. Et bien ouvrez-le, les pages sont numérotées, allez à la page quinze.
Ernst ouvrit le livre avec suspicion. Il gardait un oeil sur cet homme trop étrange à son goût. Il jaugeait la situation, l’homme n’inspirait pas confiance. Il préparait un mauvais coup. Il lut furtivement.

avec méfiance. Son éducation d’ascanien le protégeait pensait-il des pièges et des calculs des amaranthis. Celui-là était vieux, gringalet, presque importent, mais il ne fallait sous-estimer aucune vermine. Pourtant, à mesure que sa lecture progressait, il était pris d’inquiétude. Quelque chose clochait. Ernst se redressa un peu mieux sur sa chaise, il venait de voir son nom écrit à l’intérieur. Il était abasourdis, tant étonné qu’il ne remarqua pas…

La lecture fut interrompue par un coup de tisonnier que le préfet Ascanien n’esquiva qu’à moitié. Sous le choc, la grande pile de feuillet qui formait ce livre s’envola, seules les premières pages restèrent dans sa main gauche.
Raté, jura l’homme. Il fallait pourtant bien que j’essaie, il fallait bien vérifier.
Ernst s’était reculé, c'était une attaque, un assassinat, il levait ses poings pour se protéger de tout autre tentative. Il avait mal, mais il verrait cela plus tard. Il cherchait des yeux ce qui pourrait l'aider à se défendre avant que ne surgisse inévitablement mille complices. Stephen James ramassait les papiers qui voletaient autour de lui, calmement.
Vous connaissez bien vous, les ascaniens, ce qu’est Providence. Je n’ose pas à croire, mais peut-être n’avez-vous pas tout à fait tord. Je me demande ce que tout cela signifie, mais je ne dois pas me plaindre de ma fin. J’ai profité des bons côtés aussi. Je n’ai rien de plus à dire je crois, adieu.
Et de manière irréelle, l’homme s’assit avec tous ses papiers dans la cheminée ardente, comme si le feu ne le brûlait pas. Il semblait paisible.
Faussement paisible.
Ernst le vit soudain hurler de douleur et s’enfuir vers une autre salle, les flammes le suivaient. Il entendit son cri s’éloigner brutalement. “Oh ! Grace ! Il a sauté !” hurla une voix lointaine.
Ernst ne savait que faire, il voulut partir. Il eut une soudaine lucidité, se retourna pour tirer des flammes quelque feuillets de cet épais mystère et disparu avant qu’on ne lui pose des questions.

Il arriva chez lui avec soulagement, se fit porter pâle pour le dîner et éviter la compagnie de la vieille : peine perdue. Elle vînt l’interroger en long et en large, lui demandant où il était, voulant le disséquer vivant comme toujours. Il lui inventa un mensonge, mais lorsqu’elle renonça à son interrogatoire, il était fort tard. Il n’avait pas mangé et ne pouvait allumer une bougie sans faire revenir son cerbère.
Il n’osa lire les feuillets que plus tard. C’était une mauvaise histoire, maladroite et biscornue. Au début, elle parlait de Stephen James, du secret de sa fortune, de sa rencontre avec sa femme. Il y avait sous ses yeux tous les secrets de cet homme résumé et soudain une visite qu’il recevait. Cette visite, Ernst la connaissait déjà. Les feuillets s’interrompaient sur ses mots :

Stephen se sentait le devoir de tenter, à présent qu’il l’avait fait, les flammes
15

Il n’avait pas la suite.

L’ascanien restait très choqué par cette découverte, il se demandait ce que cela signifiait, les implications. Il n’était pas assez intellectuel pour s’interroger sur le lien entre Providence et ce livre, mais un profond trouble s’installait en lui.
Parmi les autres feuillets qu’il avait pu ramasser avant qu’ils ne brûlent, il ne trouvait pas beaucoup d’explications. Un nom revenait : Baldhramn. Le préfet ne savait pas qui il était, mais le livre parlait principalement de lui.

Ernst réfléchit un long moment sur les moyens de découvrir la vérité, mais il avait aussi peur de ce qu’il lisait. Tout cela paraissait si étrange, il n’osait s’en ouvrir à personne. Sa lecture lui paraissait compromettante, on lui prêtait des comportements aberrants. Le préfet voulait enquêter, mais ne savait pas par où commencer. Il regardait la couverture, songeur : “Baldrahmn et les reliques de l’amour”. Quel étrange nom. Si cet homme existait, il aurait peut-être le début d’une explication.

Mais comment le trouver ? Ernst songeait que s’il avait pu lire les feuillets manquants, il l’aurait su. Mais ceux qu’il avait été numérotés 80, 194, ou 205, ils parlaient d’événements qu’Ernst ignorait. Il n’osait les lire, il n’aimait pas ce qu’il y trouvait. Pourtant, il avait besoin d’un indice, et c’est au feuillet 218 qu’il avait trouvé la description d’un lieu où lui se tenait, avec Baldhramn. C’était une cascade; il ne pouvait pas y en avoir des milliers.

Cette cascade à présent était sous ses yeux. Il la reconnaissait.
Il était venu seul, mais armé. Il s’était à moitié perdu lui-même pour la trouver. Il ne savait pas ce qu’il foutait là, mais c’était un début. Il scrutait la végétation, tout lui paraissait hostile et à deux mètre de sa torche, on y voyait goutte. Il songeait qu’il allait devoir camper non loin.
Baldhramn
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Dim 10 Jan - 21:20
Le chasseur se redressa pour soulager son dos et constater son œuvre.
Le chevreuil reposait là. La tête de la bête était belle en cette froide fin de journée, observant par delà la mort, les nuages. Sous la lumière rougeoyante du soleil qui embrasait le ciel, le sang noir imbibait les herbes autour du tableau.

Il avait ôté la peau de l'animal, et la laissait sécher, offerte au vent et au sel qu'il avait répandu sur la partie intérieure, sanguinolente. Épars, il avait éparpillé la tête, qu'il entendait bien revendre au boucher avant qu'elle ne pourrisse. Épaules, jarret, poitrine, et palettes reposaient à même le sol soigneusement découpés, prêt à être traités par les bonnes personnes à Claircombe. La chaleur de la vie ne s'était même pas encore dissipée totalement malgré le froid ambiant.
Il s'était servit de l'eau de l'étang, à côté pour nettoyer les pièces du sang qui les souillaient.

Il ne le connaissait pas cet étang, d'ailleurs, bien qu'il eu souvent vadrouillé aux alentours de la ville. De surcroit, il avait pu constater qu'un certain nombre d'animaux venaient se désaltérer ici.
Maintenant qu'il avait localisé le lieu, il pourrait y revenir plus souvent. C'était un fantastique terrain de chasse à qui savait correctement l'employer.

L'étang s'étendait sur seulement quelques trois centaines de pieds. Encaissé entre un mur de rochers noirs et acérés, et une petite forêt aux arbres maigrichons, les berges descendaient en pente douce jusqu'à l'eau qui reflétait les tons or et feu du ciel. Les nuages semblaient naviguer sur une mer en fusion. Une cascade aussi haute que fine déversait une eau claire.

L'exilé, le couteau poisseux de sang épais et collant à la main transpirait, malgré le froid piquant de la bise qui soufflait doucement. Son torse massif se relevait et s'abaissait rapidement, alors qu'il reprenait le contrôle de son souffle après pareil effort que de découper un chevreuil.

Avant de repartir, l'homme entendait bien se purifier de tout le sang qui avait imbibé sa veste, ses gants, sa barbe, son torse. Même sur son visage couraient des tâches rouges.
L'eau de l'étang était parfaite pour se laver de toute la souillure et de la poussière de la journée. Mais il devrait se hâter, bientôt Sélène gravirait la voute céleste, éclairant de sa pâle figure d'argent le me monde. Et la route deviendrait vite aussi dangereuse qu'incertaine. Il fallait s'en retourner sous peu.

Baldhramn se sépara de sa veste en cuir, bandant les muscles pour la passer au-dessus de sa tête.
Son torse puissant jailli, son ventre - pas si plat - mais aux lignes mollement dessinées de ses abdominaux apparurent. S'il était presque imberbe au niveau des pectoraux, sa longue queue de cheval dévalait de derrière sa tête pour venir dérober au monde son viril téton.
Puis il passa les pouces à sa ceinture, l'ouvrant d'un geste mille fois répété. Ses yeux doubles observaient la cascade, alors que ses oreilles écoutaient les bruits alentours. Il eu été regrettable que quelques vils goupils ne viennent chaparder le fruit de son travail.
Le pantalon de cuir s'abaissa. Le loup était de sortie. Les cuisses massives de l'homme étaient tendues, dû à une longue et rude journée sur les routes.
Enfin il ôta ses bottes, et s'avança dans l'eau.
Son arc et ses flèches étaient restés au côté du ballot informe de ses vêtements jetés là, mais il conserva sur lui ses couteaux, tant pour les nettoyer, que pour assurer sa sécurité en cas d'imprévu.

Le froid mordit les pieds de l'homme que le vent rafraichissait déjà. Il s'avança dans l'étang, sombre, mystérieux, et en même temps, beau.
Ses pieds glacés s'enfonçaient dans du sable et des cailloux ronds. Il avait de l'eau jusqu'au nombril à présent, mais n'osait encore tremper sa face.
Des fines gouttelettes parcouraient ses bras et son torse qu'il avait prit soin d'asperger pour ne pas avoir de choc en entrant totalement dans l'eau. Ses bracelets de cuir, toujours à ses avants bras, régurgitaient de l'eau à chacun de ses mouvements.

Il allait alors enfin s'immerger totalement, lorsque la voix glacée à son oreille droite siffla.

-"Tu as de la visite... Crétin."

Tient, Elle avait vu quelque chose. La forme noire fantomatique aux yeux blancs bouillonnant aimait le torturer de ses phrases acerbes à longueur de journée. Toujours cachée sur sa droite, elle ne le quittait jamais. Jamais.
Et cette fois ci il sembla qu'elle avait repéré une présence. Hostile ? Rien ne permettait de le savoir encore.

Lui, le petit garçon peureux, était déjà allé se caché dans un buisson rachitique. Seul ses yeux en dépassaient. Il avait peur que quelque chose de mauvais ne rode aux alentours.

Baldhramn aurait voulu le rassurer, mais il était encore trop tôt pour s'exprimer.

Cherchant l'origine du malaise d'Elle, il parcouru des yeux les alentours, mais les ombres s'étendaient de plus en plus loin, lugubres.
Et s'il ne voyait rien, pire il n'entendait rien, la cascade masquant efficacement les bruits environnants.
Serrant le manche de l'un de ses couteau, il se pencha lentement pour en placer un autre entre son gros orteil et ses autres doigts de pied. Au cas ou...

Qu'est-ce qui pouvait bien l'avoir rejoint...?
Ernst
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Lun 18 Jan - 23:04
Ernst et sa torche déambulaient avec la discrétion d'un ascanien. Il ne savait pas vraiment ce qu'il faisait, où il allait. Il ne comprenaient pas les raisons qui l'avaient menées ici. Il regrettait tout en sachant qu'il n'aurait pas supporté de faire autrement. Ses pas reflétaient cette indécision, sa trajectoire se courbait jusqu'à tourner en rond. Las, il s'arrêta pour ressortir les feuillets. Il relu le 218 avec dégoût, le 219 qui suivait était partiellement brûlé, ce qu'il restait était taché par tous les nuances orange-noir du roussis.

des corps qui s'enla...
...l'esprit devait s'ouvrir, et pas seulement...
...la tête d'Ernst s'enfonçait dans les racines du buisson ténu de leur première rencontre... 


Le préfet fit une grimace, c'était un de ces passages qu'il trouvait incompréhensible mais pourtant désagréables. Peut-être était-ce aussi un indice.
Il regarda autour de lui, il ne vit que des futaies. Il agita sa torche, se rapprochant du bord de l'eau jusqu'à faire refléter le faible halo de lumière. Il attendit, espérant que ses yeux s'affranchissent de l'obscurité. Seules les ombres s'offraient à lui, mais c'était suffisant. Sur sa droite, de l'autre côté du brouhaha de la chute d'eau, la végétation se faisait plus courte et c'est tout ce qu'il voulait savoir. C'était l'endroit qu'il cherchait, ces buisson.

Mais Ernst n'était pas un sot et cherchait à comprendre ce qui lui arrivait. Trouver un lieu correspondant à une description, ça n'avait rien de bien audacieux ; pourtant, alors qu'il touchait au but et n'entendait pas le moindre bruit, un pressentiment le saisit. Ses yeux cherchèrent sans savoir ce qu'ils devaient trouver, à gauche, à droite, encore à gauche, droite derrière lui. Rien.
Il se demandait s'il était stupide et si le peu de sang utgardien en lui avait prit le dessus. Il regarda encore, et réfléchit.
Il prit son sac et en sortie une autre torche de fortune qu'il avait préparé. Il n'en aurait pas d'autre.
Il jaugea les ombres au loin, se recula, alluma une seconde lumière qu'il posa au sol. Il prit son élan et jeta sa vieille torche de l'autre côté de l'étang. La flamme vacilla et ce ne fut qu'un maigre point de lumière qui se dédoubla au dessus de l'eau, jusqu'à s'échouer dans une broussaille. Entourées de feuilles humides, les quelque flammes reprenaient leur souffle mais ne trouvaient guère de combustible allié ; la lueur qui parvenait à Ernst était bien lamentable pour révéler quoique ce soit.

Mais c'était peut-être assez.

L'espace d'un instant, un mirage, Ernst avait cru voir l'une de ces bêtes qui hantent les broussailles. Il n'avait eu qu'un fragment, une ombre. Il n'était sur de rien, mais sa rétine gardait figée l'image d'une masse se mouvant. Une forme qui rappelait les chiens de guerre, ces molosses trop gros aux mâchoires difformes, aux muscles étrangement saillants. Les créatures qu'Ernst trouvaient les plus vulgaires, des chairs faîtes mécaniques où chaque muscle exubérant n'est qu'un vulgaire objet ; au contraire des rondeurs et des formes mollement courbées, ces ornement gras et moelleux de la civilisation, telle sa bedaine. Ce qu'il craignait de distinguer, c'était l'une de ses créatures affûtés par la faim et la peur ; les seuls sentiments des bêtes.

Aussi peu tentant que ce fut, c'était peut-être un début. Ernst planta sa nouvelle torche dans le sol meuble et s'éloigna de quelque pas. Il sortit son bec de corbin, à l'affût du moindre bruit. Il crut entendre... non, ce n'était rien. Juste le bruit incessant de l'interminable cascade.

Il se demanda s'il avait vraiment vu quelque chose, où s'il était venu pour rien et qu'il était stupide. Il se rapprocha de la lumière, regarda de l'autre côté de l'eau mais la faible lueur était morte presque instantanément, il ne restait que les ombres silencieuses. Il songeait à repartir, mais il gardait un doute. Il serra plus fort le manche de son arme et s'avança vers l'eau, la torche planté à quelque mètres.

– BALDHRAMN ! » tenta-t-il de son plus bel accent Ascanien.
L'instant d'après, il se sentit idiot.
Baldhramn
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Mar 26 Jan - 4:53
Aussi vrai que l'astre lunaire brillait derrière les nuages lourds, un petit soleil décrivit une courbe dans le ciel encre de seiche.
Le chasseur observa ce spectacle, indécis. Le feu qui avait crevé l'obscurité retombait là-bas, éphémère. Qu'est-ce que donc que cela ?
Lui, petit bout, sortit de derrière sa cachette de roc déchiqueté et se tint au-dessus de la flamme mourante, tapotant du bout de son pied le bois qui achevait de se consumer. Inquiet et curieux.

Se tournant d'instinct au point de départ de l'apparition ignescente, le chasseur vit une seconde boule de flammes, au sol. La lueur chaude éclairait un type à l'air un peu perdu.
Il ne semblait pas en mener large, l'inconnu. Il sembla pas petit pourtant, mais la lumière dansante sur son corps ne lui rendait peut-être pas justice. Il sembla tout du moins que c'était un citadin. Un de ces types des villes. Peuh ! Qu'est ce qu'un homme comme lui pouvait... ?

BALDHRAMN !

Le Corbeau plissa les yeux de surprise.
Elle, comme la brume flotta en veloutes serpentantes au-dessus de l'eau du lac pour aller observer l'individu de ses yeux bouillonnants. Ses doigts griffes parcouraient les joues du nouveau venu comme un aveugle cherche à deviner les traits par le toucher.

Baldhramn,  comme à chaque fois que tu étais surpris, tu réagit par l'agressivité. Tapis dans le dos de l'homme, je pouvais voir le nomade sortir du lac à grands pas. La nuit était ton royaume. Tu y passais tant de temps, tuant en silence, mais tu n'avais nullement l'habitude d'entrer en contact avec d'autres dans ces instants. Ils étaient à toi. Aux Dieux. À la lune. C'était ton univers, ta récompense, ton moment de félicité.
Et ce soir, on avait ouvert la porte de ton monde, menacé ton équilibre.
De quoi mener vers une crise ? Peut-être.

Tu allait droit vers tes affaires, qui se trouvaient à seulement une dizaines d'enjambées de l'autre. En grognant tu t'extraies de l'eau. Comme des éclats de diamants, les gouttes roules sur ta peau pâle, sautent dans les airs avant de s'écraser entre les herbes. Tes muscles roulent à chaque pas, tes bras balancent. La faible lumière flatte tes formes. Sauvage. La puissance de la nature aussi belle que violente a prit vie au-travers de toi.
Te voilà devant ta découpe.
Mais ces morceaux, cette peau, ce sont des restes humains. L’œil qui fixait le ciel avant, c'est maintenant l'iris de ton père qui est fixé sur toi, malgré que la tête soit séparée du reste de son corps. Il te fixe. Il te regarde. Il te regarde TOI. C'est TOI le responsable. C'est TOI qui a fait. QUI L'A TUÉ !!
FILS INDIGNE ! PARRICIDE ! TOUT EST DE TA FAUTE !


Baldhramn allait au devant d'une nouvelle crise.
Le corps démembré de son père reposait là où il avait laissé la bête. S'était sans doute pour cela qu'il était entré dans le lac. Se laver de son sang. De son sang.
Le nomade frissonna. Froid. Horreur. Il planta maladroitement son couteau dans le sol. Il laisse tomber son arc.
Il est nu comme un ver. Cela ne le dérange pas. Cela ne l'a jamais dérangé. Il est attribué comme Vaarkash l'a voulu.
Le froid l'a rapetissé. Il s'en fiche. Avec sa centaine de kilos, il y a bien d'autres choses à être fier, ou avoir honte.
Les muscles tendus par le froid et les exercices de la journée sont prêt à réagir par la violence. Car la violence n'est pas une solution.

C'est LA solution.

Derrière lui, le lac commence à geler. Des craquements sourds, comme une bête monstrueuse fracassant une montagne, retentissent. Le nomade pose une main à sa tempe. Il dévisage l'autre.
Comment connait-il son nom ? Il jurerait que c'est la première fois qu'il le voit. Le chasseur se rend compte que ses pieds baignent dans le sang de son père.
Éviter la crise.

L'inconnu peut faire passer ça.

Il se saisit de sa hache et se pare de sa veste de cuir. Le pantalon en main, il le vêtira quand il sera calmé. Les jambes prennent moins froid que le buste. Sauf ses pieds qui sont gelés.

Comment se conduire avec une apparition née des ténèbres qui fait naitre le soleil et qui l'appelle par son nom ? Nulle logique humaine ne saurait expliquer un tel miracle. Peut-être n'y a t-il aucune explication.
Un envoyé de Shoggothg ? Viendrait-il annoncer à Baldhramn un message ? Plausible.

Le vent qui souffle sur la lande se mut en gémissement. La complainte des Égarées raisonne aux oreilles du chasseur. Leur chant déchirant, aux voix cassées par la souffrance est un son cauchemardesque. Au milieu des ténèbres, la torche au pied de l'inconnu est comme le salut.
Le corbeau y parvient. Le messager se tient là.

Baldhramn n'ose le toucher pour vérifier qu'il est bien réel. Mais il est surpris qu'il eu cette apparence. Que faire ?

- "Tu as appelé, Messager, me voilà. Parle, je suis prêt à entendre la parole de Shoggoth."

Il fixe le bois incandescent, éblouie, il l'observe comme si sa vie en dépendait. La chaleur de la torche touche la peau du nomade et ses jambes se réchauffent. Pas suffisamment cependant.
Il espère que ce qu'aura à dire l'autre réchauffera son cœur. Son corps n'est rien. Il est périssable. Ça n'est qu'un tas d'os et de sang retenus ensembles par des muscles et des tendons.
L'âme, elle, est pure.

Et lui n'a qu'une envie, c'est d'étancher sa soif de pureté, au ruisseau de la parole divine...
Ernst
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Sam 20 Fév - 23:13

Le sursaut d’Ernst fit sortir un “mouuargh” à la mesure de sa déroute.
Près de lui s’était fixé un véritable homme-ours, une de ces bêtes à l’allure humaine que l’on appelle timidement nomade et qui vivent en troupeau aux alentours de claircombe. Celui-là était un gros, élevé dans de bons pâturages où on-ne-sait quel talus fertile dont ils gardent le secret. La masse était implacable, des yeux vides et dévots à faire douter de l’évidente supériorité de l’homme sur la bête ; comme si un pont s’était construit pour relier les deux, enjambement impie au dessus du sacré, invasion du rustre animal au milieu de la noble race humaine ; tel était ce pont et tel était Baldhramn. Sa gueule au museau épaté était un manifeste sur l’ensauvagement des natifs loqueteux et viciés, son allure de cheval de trait vous demandait une carotte à manger et ces yeux vides, Ernst revenait à ses obsédants yeux vides, étaient un vitrail sur un coeur creux transi de froid dans l’ombre, ignorant de la lumière du jour de Providence.
Le préfet était subjugué, comme le serait un pécheur qui jette un filet dans l’espoir d’un saumon et lève un énorme congre. Un peu déçu, surpris ; totalement hermétique à l'évident danger qu'il courrait. Il était là, c’était cela Baldhramn. De ce mendiant des forêts, nulle réponse ne pourrait jamais sortir et l’enquête de Ernst s’épaississait ; au moins à deux auraient-ils quatre bras. Affectant une moue boudeuse, il l’examina d’avantage. L’impression intimidante de la hache était dissipée par le balancement discordant de l’entrejambe lorsqu’il marchait. Ernst fit fi de toutes ces observations et lui montra sa main à plat en signe de paix. Il ne voulait aucun mal aux gens comme ce Baldhramn, l’âge et la raison, l’amour de Providence lui avait appris à supporter toutes sortes de ménagerie, mais lui raconter l’histoire telle qu’elle était semblait hors de propos, hors de portée de cet esprit tout d’instincts et à la réflexion lacunaire. Lui montrer la lumière était un devoir, mais le chemin de la vérité était inaccessible, Ernst en bienfaiteur songea à mettre cet homme au service de Providence par des moyens détournés.
- Balhramn, je te trouve enfin fils des bosquets. Je suis Ernst le sage, aruspice de Providence, le maître de Shoggoth. J’ai une mission pour toi - le préfet improvisait -, il est un but Baldhramn, il est un sens - il improvisait complètement. Tu n’as pas été envoyé ici par erreur, mais tu es là pour m’aider dans ma quête. Cette quête vois-tu, elle a pour but d’éclairer l’humanité, elle a pour but d’éveiller les sens et la spiritualité - Ernst se rendait compte que réciter les discours du cardinal n’allait pas le mener où il le voulait -, elle a pour but de paver le monde de vérité. Tu me dois la vérité Baldhramn, tu l’as doit à Providence - il hésita - et à Shoggoth.
Je suis Ernst le sage et tu dois me dire dès maintenant quels sont tous tes rapports avec Claircombe, ce que tu en sais, qui tu connais, ce que tu y fais. Car il est un mystère Baldhramn, hors de ta compréhension, car tu as péché, et il va falloir se confesser avant de pouvoir m’aider à traquer ceux qui offensent - Ernst n’avait plus d’idée, mais était très satisfait - ceux qu’ils ne faut pas offenser.
A présent parle. Parle et ne t’arrête que lorsque je te l’aurai commandé !


Et il attendit en soupesant son arme pensivement, voilà qui ne faisait qu’épaissir son mystère. Il se demandait ce qu’il allait faire de Baldhramn, lui qui ne se souciait jamais d’occuper des enfants.
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Dim 21 Fév - 19:50

Celui qui écoute cultive son esprit.
Et toi, Baldhramn, tu prêtais l'oreille avec beaucoup d'attention à l'esprit providentiel surgit de nul part. Tu nageais en pleine confusion. Ton esprit était en proie à un conflit intérieur indescriptible. Tes pensées rebondissaient contre ton crâne douloureusement, et chaque nouvelle phrase divine te perdait un peu plus. 'Anus pisse de providence ?' Qu'est-ce que c'était donc que cela ? Jamais de mémoire de nomade on ne t'avait enseigné cela. Et 'Le maitre de Shoggoth' ? Impossible. Shoggoth faisait partie de la Tridéité. Les Trois ne connaissaient nul maitre en Avalone et au-delà !
Tout cela était trop étrange. Et le mystère s'épaississait encore. Car l'esprit enflammé était envoyé pour rappeler la parole divine aux gens de Claircombe. Mais une épreuve devait être passée avec succès. Le messager entendait ouïr tes péchés. Il voulait voir et savoir quels étaient tes méfaits à l'encontre des Trois.
Et tu savais que tu étais faible Baldhramn. Tu savais que tu avais bien des choses à confesser. Que tu étais faible. Et stupide. Et ignorant. Mais allais tu donc le reconnaitre ? Avoir la force de faire face à l'échec que tu étais ? Et par là même tenter de te transcender, devenir meilleur ?

La flamme aux pieds de l'esprit mourrait petit à petit. L'ombre s'étendait engloutissant cette bulle de chaleur qui résistait vaillamment face aux ténèbres.
Le nomade exilé ferma les poings et son regard tomba à ses pieds. Triste spectacle que cette masse jetée dans les ombres la tête basse comme un Bout d'Chou honteux qu'on sermonne.

Tu étais stupide. Je savais que cet homme n'avait rien d'une apparition mystique, mais tu refusais d'entendre raison, d'entendre ma voix qui pourtant chuchotait à ton oreille des avertissements. De toutes les manière tu ne m'écoutais jamais. Et cela te menait toujours à ta perte.
Toujours...


L'homme prit la parole d'une voix aussi rauque que profonde et aggravée par des regrets.

- " Sois le témoin de mes péchés Ernst anus pisse de providence. Pardonne moi car j'ai péché envers chacun des Trois en pensée, et en action. Lave la souillure de mes échecs car par mon arrogance père est mort. Puis ma sœur m'a exilé de la tribu. J'ai commis l'affront envers le Créateur d'établir un camp dans les alentours de Claircombe. Je suis devenu en partie sédentaire bien malgré moi."

Tout cela l'esprit devait le savoir. Mais le chasseur se doutait que s'il tentait de lui dissimuler quelque chose, il en serait fini de sa rédemption. Ainsi que de sa chance d'assister le messager dans sa quête. Or il souhaitait ardemment participer. L'idée de ramener la vérité dans le cœur des ignorants de la cité lui plaisait énormément.
Mais pour l"heure, aussi vrai que la nuit reprenait son droit là où ils se tenaient, Baldhramn devait côtoyer les ombres de ses péchés pour que la lumière et l'espoir renaisse.

- " J'essaie d'être sur les routes le plus souvent possible. Cinq soleils durant, je suis en pleine nature, chassant et découpant des proies pour ma survie. Les excédents je les revends à la Ville Maudite. Leur mode de vie barbare me laisse dubitatif, mais j'essaie de m'y plier au mieux sans trahir ma foi."

Le nomade songea qu'évoquer l'accroc avec la tavernière n'était pas nécessaire. En effet, il n'avait pas commis d'erreur au regard des Dieux. Le fait de lui refuser une nuit d'amour n'était en rien une injure. C'était lui qui s'imposait ce mode de vie strict.

Un silence s'installa.
Le cœur du nomade, sans accélérer, battait fort dans sa poitrine. Il savait que la décision de l'esprit allait être très importante pour la suite des évènements, et pour la suite de sa vie, plus généralement. Peut-être allait-il parcourir les routes à sa suite, répandant la parole divine sur leur chemin. Peut-être ce messager allait-il donner un sens à sa vie, lui qui avait tout perdu lorsque Phoenyx avait décidé que les Vaar Orées pouvait se passer de ses services.

Au milieu de tout ce bouillon d'émotions et de pensées amères, le chasseur trouvait étonnait que l'apparition ne brilla pas dans la nuit, comme habité d'une lune intérieure.
Il s'était toujours figuré les serviteurs des Trois ainsi. Voir qu'ils lévitent au-dessus du sol, pour rester pur de toute souillure. De même, il ne ressemblait pas du tout aux animaux sacrés, voir même tout simplement à un nomade. Et cela était extrêmement perturbant.
Relevant ces troublants détails, mais les rangeant dans un coin de sa tête pour l'heure, l'homme voulait questionner l'autre de mille thèmes, accroitre sa compréhension de la mission qui leur incombait. Et étendre toujours plus loin les frontières de son savoir spirituel.

Les prochains instants seraient cruciaux...
Ernst
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Sam 13 Mar - 22:51

Il y avait toujours quelque chose de surprenant pour Ernst lorsqu’il écoutait les nomades. Un ébahissement sans cesse renouvelé ; c’était comme voir un beau matin un chat ou un chien vous adresser la parole le plus naturellement du monde ; même avec le temps, on ne pouvait pas s’y faire complètement. Ces nomades étaient sûrement quelque part dans les plans de Providence, ils devaient nécessairement être utiles à un moment, mais soit que ce moment fut depuis longtemps passé, soit qu’il n’était pas prêt d’arriver, on ne pouvait le deviner. Il demeurerait là-dessous toujours quelques mystères.

Ernst portait son attention sur de telles questions mais ce fut bientôt son tour de répondre.
Il ne savait que répondre.

Il ne savait pas d’avantage pourquoi les yeux du sauvage le poussaient tant à être sincère, il ne savait pourquoi soudain, il ne voyait plus l’intérêt de lui mentir ou de le manipuler. Il fallait dire les choses comme elles étaient.
Je suis déçu Baldhramn, on m’avait vendu un grand guerrier, fort, mystérieux et malin. Je pensais que tu pourrais m’aider dans mon enquête mais je te découvre et tu es bien trop… tu es trop… - il ne fallait pas le vexer car il était musclé tout de même -, trop différent. Tu vois ce livre Baldhramn ? Il parle de toi, il s’appelle “Baldhramn et les reliques de l’amour”. Je n’ai pu sauver que quelques pages, mais oui, il parle bien de toi. Et il parle de moi. Il semble que - Ernst cherchait péniblement ses mots - nos destins soient liés d’une façon ou d’une autre. Je veux trouver qui est derrière tout ça, qui est derrière ce maléfice, pourquoi toi, pourquoi moi. Je sens une force obscure sur nous, menaçante, indicible. J’ai trouvé ce livre dans la bibliothèque des Amaranthis, d’ailleurs méfie toi de ceux-là. Le précédent propriétaire est mort sous mes yeux. Je ne sais pas ce qu’il se trame, mais cela pue l’impiété.

Ernst s’étonna soudain lui-même, pas uniquement de ses mots. Tandis qu’il discourait, son regard s’était planté dans une direction au hasard, et cette direction était l’entrejambe de Baldhramn. Il reposa son regard sur les yeux ahuris et stupides du nomade ; tout de même, voilà un outil qui devait faire bien mal.
…je ne sais pas quand nos chemins se recroiseront, mais tout ce que j’ai lu dans ce livre s’est réalisé - Ernst était pâle à cette idée -, j’imagine que nous nous retrouverons certainement. Je ne voulais pas le croire, c’est pourquoi je t’ai cherché, voir si tu existais. Je vais à l’endroit dont le livre parle et je t’y trouve.
On ne voyait presque plus goutte, Ernst s’avança pour relancer sa torche.
J’ai encore peine à y croire. Je ne sais pas à quoi je m’attendais, rien ne semble nous relier. Il y a forcément une explication, Providence, ou son disciple Shoggoth, sont peut-être derrière tout ça.

Il ne savait pourquoi, mais prononcer le mot “derrière” devant cet homme lui semblait dangeureux. Il avait des réminiscences de ses lectures et son trouble s'accentuait. Le préfet ressentait quelque chose qui le chamboulait, il était incapable de l’expliquer.
Je… arrêtons-nous là. Il y a une ambiance ici que je n’aime pas trop. Je vais repartir, on a besoin de moi, ma Vieille, mes soeurs. Mes ouvriers. Je suis un homme rangé, je suis veuf, je... Oublie tout cela si tu veux, oublie-moi. Tout cela est… c’est trop pour moi.

Et Ernst tourna brusquement ses pieds dans la direction opposée de Baldhramn, éclairé de sa maigre torche à travers la forêt. Son corps était indemne mais son âme était comme déchirée, transpercée, corroompue. Il ne savait pas ce qui lui prenait, ce qui lui arrivait, mais il était tétanisé. Il se mit à courir, il voulait s’éloigner, faire comme si tout ce qu’il avait vu était un mauvais rêve. Si tout ce qu’il avait ressenti était un mauvais rêve.
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