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[Bois de l'Orée] Drôles d'Oiseaux ~ Baldhramn
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Lun 19 Oct - 0:00
Drôles d'Oiseaux

Baldhramn & Nyxie
Fin d'après-midi | Vallée de la Perdition | Bois de l'Orée | An 72, Printemps, 2ème mois, Jour 10





Jenna eut un regard amusé, habituée à la petite scène qui était sur le point de se produire. Mais qu’y pouvait-elle ? C’était plus fort que l’enfant, Nyxie était passionnée par la Tridéité et les meilleurs moyens de la servir. Pouvait-on vraiment l’en blâmer ? Elle-même, à son âge, n’avait-elle pas été aussi curieuse ? Sa dévotion l’avait poussé au meilleur et au pire, pour rien au monde elle n’aurait souhaité cela à sa petite dernière.

— Vaar Orée Phoenyx, pour la énième fois tu n’as rien à faire ici !
— Ta mère a de lourdes responsabilités et des devoirs !
— Et ta présence n’est pas requises ici !


Comme les grondements des oracles pleuvaient sur elle, elle bondit hors de la tente de sa mère avec agilité. La contrariété tordait son visage enfantin, sa longue crinière noire flottait furieusement au rythme de ses pas. Quelles étaient agaçantes ces vieilles chouettes ! Comment deviendrait-elle grande prophétesse si on ne la laissait jamais rien voir ? Quand elle serait chamane, elle remercierait les oracles ! Elle n’avait besoin de personne, surtout pas de ces vieilles mégères.

Meryl, son amie, semblait occupée à ses propres corvées, mieux valait ne pas l’ennuyer avec ses petits problèmes. Sa colère l’amena donc à l’extérieur du campement, près du bois où elle pensait pouvoir trouver son frère. C’était une journée pluvieuse, l’après-midi avait été frais, et maintenant que le soleil retombait, une petite brise soufflait. C’était sans doute à ce moment que les troupeaux allaient se rejoindre la vallée et ou le gibier de forêt allait débaucher. Comme tous les initiés, elle le savait, les heures de l’aube et du crépuscule étaient les meilleures pour la chasse. Silencieuse, elle grimpa dans un arbre pour prendre de la hauteur et trouver le chasseur. Un drôle d’oiseau sur son perchoir.


Dernière édition par Nyxie le Sam 24 Oct - 11:37, édité 5 fois
Baldhramn
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Lun 19 Oct - 7:35
Un léger vent agitait les feuilles des arbre environnants. Le bruissement, rivalisant avec  le chant de la forêt restait doux à l'oreille. Aussi doux que la tiédeur de la fin de cette journée agréable.
Le soleil avait réchauffé le cœur et les âmes des nomades retranchés dans la forêt. Quatre jours de pluie continue avait douché les humeurs et les ambitions de certains. Pour ne rien arranger, pareil torrent avait emporté les odeurs des animaux, transformé la terre en gadoue, brouillant les pistes de passage. Chaque pas était plus lourd, accompagné d'un bruit de succion fort désagréable.
Mais la forêt s'était métamorphosée. Après avoir présenté un triste tableau gris, strié de formes noirs irrégulières dans un ensemble sombre, l’environnement affichait volontiers des tons bariolés de vert, et d'or pour les feuillages, du bleu limpide du ciel entre les branches, et milles autres couleurs d'herbes folles, buissons épineux, et de fleurs sauvages.

C'est assit entre deux racines d'une vieille souche que Baldhramn se laissait aller à la quiétude des lieux.  Le cul dans la glaise, adossé à l'écorce friable, une main enfoncée dans le sol meuble, l'autre patte reposant sur le bois, il gardait les paupières closes, concentré sur son ouïe. S'il avait froid dans sa veste et ses chausses encore trempées, il demeurait maitre de lui-même.
Un large trait noir à moitié effacé barrait son visage horizontalement, joignant le haut de ses oreilles, et passant sous ses yeux. De la boue le maculait, des branchages et feuilles y étaient accolées. Avec toutes ces touffes d'herbes, cette couleur le mêlant au sol environnant, et son immobilité totale on aurait pu aisément lui passer devant sans prendre conscience de sa présence.
C'était tout du moins le cas de la laie et du marcassin qui évoluaient à quelques dizaines de pas de lui.
Cela faisait toute une après midi que le nomade se tenait là, sans mouvement ni son aucun. Il s'agissait de la conclusion d'une journée entière sous la pluie à traquer la bête. Les sols retournés, les troncs ravagés par les défenses lui avaient permit de remonter jusqu'ici. Partit d'abord à deux jours du campement, il avait bifurqué à l'ouest pour revenir ici, à seulement quelques enjambées de la réserve de bois. Nul doute la venue des Vaar Orée non loin avait forcé les sangliers au déménagement.

Durant la nuit le chasseur n'avait pu qu'entendre les activités nocturnes des bêtes sans pouvoir tout à fait les situer. Les clapotis de la pluie rendait tout pronostique de distance impossible.
Et la robe sombre des animaux les dissimulait fort bien dans les ombres.
Mais maintenant, il avait une vue parfaite sur ses proies. Et le défi, maintenant était de bander son arc sans alerter la vigilance de sa cible. Être tout près signifiait de fortes chances de frapper mortellement, mais surtout d'être repéré plus facilement. Pour le moment, la mère et son petit allaient paresseusement, suivant une ronde erratique, à la recherche de champignons, vers et glands.

Le carquois de Baldhramn était posé contre la racine à sa gauche, l’empennage de ses traits frôlant le bout de ses doigts. Quand à son arc démesuré, il reposait sous la paume de sa main.
L'exercice s'avérait complexe, tendre l'arme, la corde, décocher la flèche sans éveiller l'attention. Il suffisait que l'arme lui échappe des mains, qu'un mouvement soit trop brusque, qu'un bruit ne le trahisse pour que le repas sur pattes ne se sauve. Ou pire, le charge.

Le goût du sanglier était fort. De même que son odeur. Mais le Corbeau avait épuisé ses rations durant la journée précédente, ou perdue d'autres, gâtées par l'humidité. Ce matin il n'avait pas mangé et à l'instant présent, son plus grand ennemi était lui-même. Car il se voyait déjà dévorer goulument une viande grasse, rôtie au feu.

Avec des gestes lents au possible, l'homme se pencha, posa le bois courbe de son arme sous ses bottes. Avec une infinie patience, il tira pouce après pouce une longue flèche qu'il encocha. L'arc était ainsi à l'horizontal, le trait posé dessus. Il inspira profondément, ramenant la corde contre son ventre. Ses muscles se gonflèrent. Sa poitrine puissante se souleva. L'arme demandait une force extrême pour être tendue, mais sa capacité de destruction demeurait fulgurante. Visée dans pareille position n'était pas aisée et il fallut encore quelques instants pour ajuster le tir.
Instants suffisants pour que la lumière du soleil frappe la pointe de flèche acérée et attire l’œil de la laie.

Jet Discrétion (4, 5, 6 pour réussir):

Il ne fallut pas longtemps pour que l'animal baisse la tête. Mauvais signe. Elle changea de posture et 'avança dans la direction de l'homme embusqué. Il était encore trop tôt pour définir si la bête allait attaquer ou non, si elle comprenait qu'il y avait danger. Mais son attention était maintenant fixée sur lui et bientôt il y aurait du vilain.

'Vaarkarsh, guide mon bras. Que ma proie sans souffrance soit mise à trépas. Ton feu ardent réchauffe mon cœur. Tu es là, rien ne me fait peur', pria-t-il intérieurement.
C'est alors que Baldhramn la vit.

Phoenyx.
Fermement campée sur une branche haute d'un hêtre imposant. Elle se trouvait presque en face de lui, à quelques vingtaines de pas, juchée fièrement à six mètres de haut. Sans que le Corbeau puisse se l'expliquer, elle était parvenu à s'élever là-haut sans un son, agile comme un écureuil. Écureuil paré de plumes, scrutant l'horizon. Elle cherchait quelque chose.
Qu'elle apparaisse ainsi après sa prière ne pouvait être une coïncidence.
Le coin de ses lèvres s'étira légèrement.
P'tit cœur...

Confiant, le chasseur lâcha son trait mortel. Le projectile fendit les airs en un battement de cœur. Tranchant le cuir pourtant épais de l'animal, la pointe s'enfonça au-dessus des défenses de la bête, manqua de peu l’œil et s'enfonça cruellement. Ne brisant pas le crane de la laie, le choc et la douleur, la surprise de l'attaque néanmoins hébéta l'animal qui glissa sur le flanc doucement.
Le marcassin n'avait encore rien remarqué, mais sa mère vivait ses derniers instants...

Jet de Tir (4, 5, 6 pour toucher):


Dernière édition par Baldhramn le Jeu 22 Oct - 9:34, édité 1 fois
Nyxie
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Lun 19 Oct - 11:14

L’étourdi cherche au loin ce qu’il aurait pu trouver sous ses yeux. Le regard de Nyxie se perdit dans l’horizon tandis que sa colère faiblissait. Pourquoi la vie était-elle jonchée d’interdits ? Pourquoi ne pouvait-elle pas apprendre auprès de sa mère ? Pourquoi devait-elle se coltiner les enseignements de ces vieilles femmes au corps débilitant ? Elle avait encore beaucoup de mal à comprendre le respect et l’importance que la tribu vouaient aux anciennes. Peut-être les oracles avaient-elle bien lu la volonté des dieux lorsqu’elles étaient chamanes, mais c’était en bien d’autres temps. Que nous apportaient-elles désormais ? Elles ralentissaient la tribu, lui prenait des vivres…

Vaar Orée Phoenyx était loin de se douter de l’ingratitude dont elle faisait preuve. Peut-être devait-elle l’apprendre de quelqu’un d’autre, quelqu’un qu’elle respectait et qu’elle admirait, quelqu’un contre qui elle ne tiendrait pas tête longtemps. Bien sûr, sa mère lui avait déjà fait des reproches, mais après tout, qui écoute vraiment sa mère à cet âge ? Nyxie était la petite dernière, elle était capricieuse et demandait beaucoup d’attention. Passer l’éponge sur son insolence et ses petits chantages, c’était le moyen que Jenna pensait avoir trouvé pour être épargnée par les colères de la fillette. Vaar Orée Jenna avait beau être chamane, elle ne voyait pas qu’une forme de négligence résidait en son laxisme. Jamais, ô grands dieux, jamais on n’aurait laissé Taelle se comporter ainsi. Car Taelle était l’Aînée qui succéderait leur mère en tant que guide spirituel au sein de la tribu. L’Aînée se devait de suivre à la lettre les coutumes et de respecter mieux que quiconque la hiérarchie matriarcale. 

Qu’en est-il de la benjamine ? Libre à elle de trouver sa voie : guérisseuse, chasseresse, nourricière, tanneuse ou les dieux seuls savent quelle lubie lui passera par la tête, qu’importe. Son éducation n’était qu’une roue de secours au cas où l’Aînée ne parvienne jamais à l’intronisation. Du reste, Nyxie était trop jeune. En refusant de lui accorder un peu de responsabilité, Jenna pensait qu’elle resterait sa petite dernière à tout jamais. D’ailleurs, elle la considérait toujours comme une enfant. Elle avait dix ans tout de même !

Voilà, il n’en avait pas fallu plus pour raviver la flamme de sa contrariété. Désormais, son nez retroussé lui donnait l’air d’une petite peste qui préparait une bêtise. Qu’allait-elle faire ? Piquer les babioles de Taelle ? Subtiliser quelque chose sous les yeux fatigués des oracles ? Un picotement à la nuque la titillait, elle se sentait observé. A l’affût, son regard se mit à parcourir les bois. 

Soudain, quelque chose siffla et traversa les airs en contre bas. Un peu prise de panique, l’enfant sortit son petit couteau et resserra sa prise sur l’arbre. Elle n’avait pas prévu de se faire attaquer par des démons Shogs, d’habitude, ils sont si bruyants. Elle n’avait pas grand-chose pour en découdre, mais elle se battrait jusqu’à la fin, qu’Anauroch lui en soit témoin. Enfin, son regard se posa sur la proie abattue. La flèche plantée dans les parties molles de son crâne lui décocha un sourire. Aussitôt, elle rangea son canif. Il n’y avait aucun doute sur l’identité de celui qui avait taillé et gravé cette flèche. Avec souplesse, Nyxie se laissa tomber sur une branche plus basse puis glissa sur une autre. Ses cheveux noirs battirent derrière comme les ailes déployées d’un jais. A deux mètres du sol, le drôle d’oiseau se posa au sol, le pied souple. Un grand sourire lui fendit le visage dès qu’elle repéra le Corbeau.

 Bien visé, Bald’ !

Ce n’est qu’alors qu’elle se rendit compte que la laie était encore à l’agonie et qu’un petit l’accompagnait. Son sourire disparut immédiatement, remplacé par un air peiné. Il était toujours difficile de voir un animal souffrir quel qu’il soit. Il était de leur devoir d’abréger ses souffrances. La fillette s’agenouilla près de la proie, comme elle avait vu son frère, et d’autres le faire. Son geste devait être assuré, sinon la pauvre bête souffrirait davantage. Elle sortit son couteau, mais ne put se résoudre à inciser proprement une artère. Au lieu de ça, elle posa la main sur le coup de l’animal comme pour l’apaiser et le rassurer. Elle adressa à Baldhramn un regard désemparé et impuissant. Si elle connaissait la prière de chasse, achever un animal s’avérait plus difficile qu’elle ne l’aurait cru.

— Aide-la, s’il te plaît…   


Dernière édition par Nyxie le Sam 5 Déc - 22:14, édité 3 fois
Baldhramn
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Lun 19 Oct - 22:00

Baldhramn resta sans bouger le temps d'une expiration profonde.
Le métal avait mordu la chair, la bête glissée au sol remuait faiblement la patte, grattant la boue. Ses flancs se soulevaient rapidement. La peur et la douleur.
Le tir n'avait pas été parfait. L'animal souffrait. ' Chier.
Le chasseur embrassait la scène du regard. Il n'avait que trop bien apprit que la cible abattu, rien ne servait de se précipiter à aller la rejoindre. Observer les alentours et guetter d'éventuels dangers était nécessaire. Il ne tenait pas à devenir, comme la laie le festin de quelque prédateur opportuniste.

Mais rien ne se passa, sinon la descente contrôlée d'une oiselle visiblement ravie de son tir.
Le Corbeau se redressa, les membres raides d'être resté si longtemps sans bouger. La terre à moitié séchée ne lui opposa aucune résistance et tomba en lambeaux alors qu'il se levait, sortant de sa cachette. Une araignée aux longues pattes fuit vivement entre les herbes.
L'homme marcha pesamment vers le sanglier blessé. Phoenyx s'était agenouillée à son côté, la main sur son cou, l'autre serré sur son couteau.
Allait-elle le faire ?

Baldhramn resta debout derrière la jeune adulte attendant de voir comment elle s'y prendrait. Elle avait déjà participé à des chasses, avait déjà apprit nombre de techniques pour prendre la vie des animaux. Elle avait ce cran, et cette passion dévorante de s'améliorer. Mais blesser une bête lors d'une traque était une chose. Lui donner la mort proprement et respectueusement en était une autre. Tout du moins, il n'avait pas encore abordé cet aspect avec elle. Père lui-même n'avait pas abordé cet aspect avec lui avant ses onze ans. Mais leur enfance, leur apprentissage avait été différent.

Finalement la jeune fille sembla incapable d'aller au bout de sa décision. Son poing se crispait sur le manche de sa lame, les phalanges devenaient blanches, sans qu'elle puisse trouver en elle la résolution suffisante pour apaiser la laie au supplice. Le marcassin, avec des cris plaintifs était allé se cacher dans les fourrés environnants.

Baldhramn posa un genou au sol à gauche de Phoenyx et lui pressa l'épaule de sa grosse patte avec une douceur inattendu pour son gabarit. Il lisait dans ses yeux une détresse évidente. S'il était content de la voir, l'heure n'était pas aux palabres. Il saluerait la petite guérisseuse avec plus de chaleur après. Il ouvrit sa grosse pogne.

-" Tu dois aller au bout de ce que tu commences, Nyxie. Prête moi ton couteau. "
La voix profonde était bourrue par les deux journées passées en solitaire. Plus grave qu'il n'aurait bien voulu paraitre. Enfin...

La jeune fille lui posa le couteau dans la main. Le chasseur en inspecta le tranchant. S'il était bien un point que beaucoup négligeait, c'était bien l'efficacité de leurs armes. Mais cette lame était impeccable. Toujours aussi pointilleuse, décidément.

-" Je t'offre ce sang, moi Baldrhramn, qui m'apprête à verser le tient, pour le bien des miens.. "
Murmura-t-il dans un grognement rauque.

Ce faisant, l'homme s'entailla d'un geste le pouce. Une perle de sang enfla alors. Posant sa main sur le front de l'animal, il lui étala la goutte de sang sur le front. L’œil de la laie était tourné vers lui maintenant. Exorbité.

-" Écarte toi, de deux pas. Récite la prière avec moi. "

Alors qu'avec respect il prononçait les mots en l'honneur de Vaarkarsh, de la vie qu'il prenait, l'homme d'une main sûre trancha. Comme le serpent, le couteau mordit la chair avec fulgurance.
En suivant les branches montantes des mandibules, à la limite cou-tête. La lame s'enfonça de dix centimètres environs, sectionnant sans distinction poil, cuir, artère.
Une projection suivit l'extraction du couteau. Peu en fait. Un sang épais, chaud. Une grosse goutte s'écrasa sur l'épaule du bourreau. L'autre sur sa joue.
L’œil de l'animal se révulsa l'espace d'un instant. Sa tête se redressa, ses pattes se raidirent, se tendirent à l'extrême avant de battre dans le vide vivement. À chaque coup puissant plus de sang giclait par la plaie.
Le chasseur, d'une prière muette accompagnait la bête vers l'autre monde. Il compta trois profondes inspirations puis expirations.
Au bout de ce décompte, il passa son pouce sur la paupière ouverte de l'animal. Elle ne se ferma pas instinctivement à plusieurs reprises. Son esprit n'était plus là.
Après encore quelques ruées instinctives, le corps fini par cesser tout à fait de bouger.

Avant de se redresser, Baldhramn essuya le petit couteau sur une touffe d'herbe. Manche comme lame. Sa main aussi était couverte de sang.
Puis il se releva et fit signe à la petite oiselle qu'elle pouvait s'approcher sans risquer de prendre un coup. Il lui rendit son arme.

-" Je suis content de te voir Petit Colibri. Jusqu'où comptais tu t'envoler de la sorte ? "
Demanda-t-il d'une voix un peu plus chaude, faisant référence à l'escalade intrépide de la jeune fille.

Ce faisant, il observait les alentours. Le marcassin était-il toujours dans les parages ? La pauvre bête ne survivrait pas seule dans les environs. Autant l'amener aussi au camp.
Il aurait tout le temps de regarder la Nyxie lui courir après pour l'attraper, pendant que la mère achevait de se vider de son fluide vital...
Nyxie
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Mar 20 Oct - 13:20

La petite main d’enfant était déjà tendue vers la patte d’ours de son frère pour lui laisser sa lame. En d’autres circonstances, l’esprit vif de la fillette aurait pu lui faire remarquer qu’elle n’avait rien commencé, que c’était lui, Vaar Orée Baldhramn qui avait tiré la flèche et qui devait terminer ce qu’il avait initié. Elle sentait une espèce de sidération la prendre, était-ce que ressentait l’animal à l’agonie ? Le chasseur murmura le remerciement du sang, incisa son pouce et marqua la bête sur le front. La trace de sang devait permettre à Anauroch de retrouver l’âme errante et de la guider facilement vers les limbes.

Sous les directives de son frère, Nyxie s’écarta pour entonner une prière de chasse. Sa voix était calme et sereine, le récital était destiné à apaiser la proie avant son sacrifice :

« Au nom de Vaarkarsh, ton corps m’appartient,
Il reste ici pour servir ses desseins,
Puisse Anauroch guider ton âme vers les tiens. 
»

Le coup funeste partit au milieu de la dernière phrase, comme pour asséner la mort au milieu d’un flot de parole tranquille. Le nomade n’interrompit pas ses mots et son ton resta le même. Le geste avait été rapide et précis. Lorsque la lame ressortit, le sang jaillit de la plaie, éclaboussant celui qui se tenait tout prêt du sanglier. Ils restèrent silencieux tendit que l’âme s’envolait dans le Grand Vide, en l’attente d’Anauroch le Guide.

La laie était morte, elle ne bougeait plus. Sur le signal de Brarhamn, Nyxie s’approcha, trempa deux doigts dans le sang qui avait mouillé la terre et traça un trait sur son propre front avec la la boue écarlate, comme il arrivait à la chamane Vaar Orée Jenna, sa mère, de le faire lors de sacrifice. Baldhramn prit soin d’essuyer la lame avant de la rendre à la fillette avant de lui exprimer sa joie de la voir. Elle afficha un demi sourire lorsqu’il fit une remarque sur sa manière de se percher dans les arbres, et haussa des épaules.

Vers les Dieux, sinon où ?

Elle le prit dans ses bras petits bras sans ménagement. Elle aussi était heureuse de le voir, et elle avait de la colère à dissoudre dans un câlin. Puis elle dût le voir observer autour de lui, car elle l’imita avec un air contrarié. Laisser le marcassin seul, c’était le condamner à mort injustement.

On ne peut pas laisser le bébé tout seul, il va mourir ! Plus de sacrifice Bald ! Avertit-elle comme pour le prévenir qu’elle s’opposait à la mise à mort du petit. De toute façon, y aura rien à manger dessus.

Elle fit un geste comme pour inciter son frère à patienter une seconde pendant qu’elle cherchait quelque chose dans sa petite besace en cuir. Il y avait tout un tas de babioles emmêlés autour d’une ficelle de chanvre. Le matériau était peut-être assez solide pour entraver un marcassin. Il n’y avait qu’à voir !

Apprend-moi à faire un piège, Bald, un piège mais pas mortel ! ses yeux hazels semblait insister sur l’importance de garder la proie en vie, pour une raison qui lui échappait mais qui lui semblait primordiale.  


Dernière édition par Nyxie le Sam 24 Oct - 11:39, édité 2 fois
Baldhramn
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Mer 21 Oct - 4:49
Le petit bout de femme le serra dans ses bras. Elle ne pouvait même pas complètement faire le tour de sa taille et joindre ses mains dans son dos.
L'ombre d'un sourire se dessina sur les lèvres du nomade qui tapota doucement le haut de la tête de sa sœur, en prenant garde aux plumes épars.
La petite avait de grands projets, une réelle motivation. Mais ce n'était pas elle que la Tridéité avait choisit pour succéder à la Chamane. En résultait souvent chez Nyxie une fougue mal contenue. Elle pouvait être turbulente, insolente, mais sans jamais vraiment penser à tort. Les nombreuses brimades qu'elle subissait n'arrangeait pas son tempérament déjà fort au départ.
Et être la dernière d'une fratrie n'était jamais simple.
C'était effectivement pour ça qu'elle voulait voler vers les Dieux. Encore fallait-il ne pas se brûler les ailes en chemin.

Baldhramn ébouriffa gentiment les cheveux de la jeune femme quand elle se détacha de lui pour chercher elle aussi le marcassin perdu. Elle le prévint qu'elle ne voulait plus voir de sang aujourd'hui. Et elle demanda à apprendre comment capturer une bête sans la tuer. Ce faisant, elle inspecta sa besace, remplie de babioles pour tout usage.

Si en premier lieu, le chasseur aurait voulu déjointer la tête de la laie, achever de la vider de son sang, puis rentrer au camp prélever les parties comestibles ou intéressantes pour ensuite saler et sécher le cuir de l'animal, il ne pouvait pas ignorer la demande de sa nièce. Les femmes avaient un rôle et une valeur particulière chez les nomades. Et Nyxie, jeune adulte - mais adulte néanmoins - en plus fille de Chamane, devait être écoutée.

Mais comme souvent, Baldhramn décida qu'il lui faudrait mériter d'obtenir ce qu'elle demandait. Qu'il ne s'agisse pas d'une simple lubie qui s'effacerait vite. Qu'elle apprendrait correctement et que cette connaissance lui soit utile toute sa vie. Mais déjà, sa question, sans qu'elle semble en prendre conscience, comportait déjà de nombreux paramètres, à prendre en considération ou à exclure. Un piège, d'accord, mais pour quel type de bête ? Un lièvre et une poule ne demandaient pas les mêmes ressources, par exemple.

-" Je veux bien t'enseigner comment fabriquer et poser un piège efficace. Il te suffit d'avoir une cordelette de la taille,de mon avant bras. As tu ça là-dedans ? Sinon il te faudra en trouver. "

Puis il eu un sourire énigmatique avant de tourner son large dos à Phoenyx, et de tirer son propre couteau. Il ne lui permettrait pas de découper toute la bête, mais serait suffisant pour séparer la tête du reste du corps, et lui ôter sa fourrure. Baldhramn estimait que l'animal pesait 180 kilos, l'alléger un peu ne serait pas du luxe avant de rapporter la carcasse au camp.

- " Mais tu me connais Nyxie. On a rien sans rien. Je t'apprendrais comment attraper sans effort furets, belettes, ou hermines. Parfois ça fonctionne même avec de plus grosses bestioles. Mais pour ça, je veux que tu attrapes le marcassin et que tu le ramènes au camp. Ruse ou force, tu t'y prends comme tu veux. Oh... "  

Le chasseur se tourna à nouveau vers sa nièce et ouvrit sa main vers elle, elle était vide. Puis il amorça une rotation du poignet. Se faisant, du bout des doigts, il attrapa le bout d'une plume cachée sous son bracelet de force, contre sa peau qu'il tira un peu plus haut, cachée encore à la vue de l'enfant. Après une deuxième rotation ou il ferma le poing, il en fit une troisième pendant laquelle il saisit entièrement la plume et la plaça dans sa paume.

- "... Et puis il y a ça pour intéresser le jeu. "

La plume de pélican blanc était bien belle. C'était un animal rare dans ces contrées, et dur à approcher. Vivant près des lacs et des mers, les mâles étaient particulièrement agressifs. Mais leur plumage surtout aux ailes était vraiment du plus bel effet. Couleur de neige la plus pure sur la partie inférieure, un dégradé au noir charbon s'opérait aux deux tiers de la longueur. Le bout de la plume était aussi noir que l'onyx. Un élément décoratif qui avait toute sa place sur la tête de la jeune femme, aux intentions aussi pures que la lune, mais au cœur parfois aussi insondable que le ciel qui l'accompagne...


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Mer 21 Oct - 18:05

La fillette écarquilla les yeux en fixant l’avant-bras de son frère. Elle aurait du mal à trouver une « cordelette » de ce diamètre. Ses yeux se perdirent dans le vide tandis qu’elle essayait de chercher où elle pourrait un lien de cette taille. Baldhramn lui tournait le dos quand la solution sembla s’éclaircir, elle ricana.

Tu veux dire, aussi longue hein ! fit-elle maintenant que ses paroles devenaient une évidence. Le guerrier Vaar Orée lui tournait le dos et s’apprêter à dépecer le gibier. En un tour de passe-passe, la récompense à la clé était sur la table : une magnifique plume blanche et noire. Nyxie se mit à trépigner sur place. Il n’avait pas fini sa phrase que l’enfant essayait déjà d’attraper d’objet de sa convoitise.

Oh, Baldhramn ! J’peux l’avoir, j’peux l’avoir ?

Baldhramn gardait la plume bien en hauteur, hors de portée de sa nièce. Il avait pourtant précisé qu’il s’agissait du prix de son succès. Boudeur, le moineau croisa les bras. A elle de trouver comment attraper le marcassin. En attendant qu’elle remplisse sa part du marché, Baldhramn glissa la plume dans sa propre chevelure, la fillette ne la quittait plus des yeux.

Je vais réfléchir à un moyen… murmura-t-elle en s’asseyant en tailleur, les coudes sur ses genoux, les doigts croisés sous son menton, l’air songeur. Je te regarde découper le sanglier, en y réfléchissant, fit-elle avec une moue peu convaincue. Elle accompagnait régulièrement les chasses, mais une fois les proies à terre, elle ne s’embarrassait pas de les transporter et encore moins de les dépouiller. Traquer les bêtes, les surprendre, les combattre, ça c’était distrayant ! La suite relevait plus de la corvée à ses yeux. Pourtant, la vie était faite ainsi : on ne pouvait pas se contenter de se réjouir des bonnes choses et de s’amuser, tout le monde a des responsabilités à assurer. Les devoirs d’un chasseur ne se limitent pas à pister les animaux ou à les affronter, il avait la lourde tâche de ramener la fourrure et la viande à la tribu. Qu’en était-il d’elle ? Quelles allaient être ses responsabilités ? Saurait-elle les accepter ? Son frère s’affairait sur la carcasse, elle l’observait avec toute l’attention dont elle pouvait faire preuve. Qui sait, peut-être devrait-elle bientôt accomplir ces mêmes gestes pour aider sa tribu ou simplement survivre ?


Dernière édition par Nyxie le Sam 24 Oct - 11:39, édité 1 fois
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Jeu 22 Oct - 9:23
S'il s'était attendu à ça.
La guérisseuse modèle réduit n'eut pas la réaction que la chasseur avait escompté. Lui qui imaginait qu'elle se jetterait à corps perdu après le marcassin, le faisant courir en tout sens. Il s'attendait à ce qu'elle cavale à s'en rompre les poumons, jusqu'à ce que le bébé cède, mort de fatigue. Il aurait pu alors lui en tirer deux observations qui lui auraient été utiles toute sa vie.
Valable autant pour les hommes que pour les animaux.
Et accessoirement, elle aurait brûlé tout son excédent d'énergie dans la tâche, ce qui l'aurait rendue plus calme pour la nuit, qui approchait petit à petit.

Cependant, il fut passablement surpris de ne pas l'avoir se démener de toutes ses forces. Il sembla plutôt qu'elle choisit la réflexion. Ce qui en soit était un très bon point. Une terrible marque d'intelligence. Lorsque son père lui avait fait ce test, le jeune Corbeau avait considérablement amélioré son endurance ce jour là. Et perdu beaucoup d'eau en transpiration inutile.
La différence de cerveau homme /femme, sans doute.

Baldhramn s'efforça de ne pas sourire en songeant au potentiel de l'enfant. Petite futée.
En attendant qu'elle trouve la solution à son problème, le chasseur palpa la fourrure autour du cou de la carcasse. Il préférait déjointer les têtes de veaux. C'était plus simple. Leur robe offrait moins de résistance, il y avait aussi moins de plis dans la peau. Tsss.
Les genoux dans le sang qui continuait de s'étaler, l'homme finit par trouver ce qu'il cherchait. En appuyant du bout des doigts, il sentait la résistance des vertèbres ici. Gardant en visuel le point qui l'intéressait, il saisit une oreille de la bête, et plaça sa lame à la jointure du cou et de la tête.
Alors en grognant, il commença sa besogne. Usant de la pointe du couteau et du haut de sa lame, il trancha, tirant sur l'oreille pour séparer de plus en plus la tête du reste du corps. Le couteau sectionnait cette partie avec un facilité étonnante. 4 trois coups experts, la moitié du travail était déjà expédié. Les bras de l'homme, ses épaules enflaient sous l'effort. Après la saignée de la bête, peu de sang restait encore à couler. L'hémoglobine ne giclait pas en tout sens. Bien sûr le sang souillait la lame et les habits du chasseur, mais il s'agissait d'un liquide épais, sombre, collant.
La tête était à demi séparée de sa base maintenant. En suivant la forme du crane, le chasseur suivait exactement le chemin qui le mènerait...
Baldhramn sentit sa lame crisser sur une surface dure et arrondit. Les vertèbres. C'était là la partie la plus ardue du boulot. Il fallait trouver l'interstice entre deux vertèbres, y glisser la pointe du couteau et piquer pour trancher le plus loin possible de l'autre côté.
Il dût s'y reprendre à deux reprise avant de trouver ce qu'il cherchait. Le reste fut beaucoup plus simple. Il suffisait de recommencer dans l'autre sens. Mais seul la peau et quelques morceaux de chair retenaient la tête tenue à bout de bras par l'oreille. D'ailleurs ça commençais à peser lourd. Très lourd.
Il laissa choir son lourd fardeau sitôt que rien ne le reliait plus au cou de la bête. Il y eu un sprotch peu ragoutant.

Le sang visqueux s'était étalé jpresque jusqu'au coude de l'homme. Il s'écoulait paresseusement jusqu'à la pointe du couteau d'où de longues gouttes interminables paraissaient ne pas vouloir s'écouler au sol. Vivement une rivière claire et fraiche. Qu'il puisse se purifier au mieux de toute cette merde...

Virer la tête était la partie simple. Ici débutait vraiment les complications. Dans un soupir, le chasseur prit une patte avant dans sa main libre, et chercha l'articulation. Même manipulation que précédemment, il lui fallut passer la pointe de sa lame tant bien que mal entre les deux os liant le haut de la patte, de celle du bas. Ici presque pas de sang, juste le liquide huileux incolore servant à assurer le bon glissement des os.
Une fois les deux pattes séparées de la carcasse, il restait maintenant à s'attaquer à la moins spectaculaire ou intéressante des tâches : ôter le cuir.
Pour cela rien de compliqué, mais terriblement fastidieux.Baldhramn, de la pointe de son couteau grattait entre la peau, et les muscles, en suivant leur forme, tout en tirant d'une main sur la peau vers le haut, de sorte de voir dessous. En partant du cou tranché, et des pattes, il pouvait ainsi redescendre vers le bas de la bête.
Au camp seulement, il pourrait séparer les pattes arrières et réellement commencer à diviser les parties comestibles de l'animal.

Se demandant bien où pouvait en être sa sœur dans sa réflexion, il lança à la cantonade.

-" Et bien ? Quand est-il de ta tâche, Poussin ? "
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Ven 23 Oct - 17:23

En silence, Phoenyx observa son frère faire la découpe. Elle nota que la lame était placée à des endroits stratégiques, entre les os, au niveau des articulations. Une manière de s’épargner bien des efforts. La réalisation lui fit acquiescer de la tête, comme si elle se faisait la réflexion qu’effectivement, c’était bien plus malin de procéder ainsi. Une odeur acre de sang embaumait l’air, mais pour les nomades, c’était la senteur de la viande fraîche et d’une chasse réussie. Quand est-il de sa propre chasse ? La fillette lécha son doigt ensanglanté, par ce biais, le Guide la mettrait la voie. Les yeux fermés, les ombres des arbres dessinaient à travers ses paupières des formes insignifiantes, des tâches serpentines, milliers de vers grouillant. Ses doigts se plantèrent dans le sol de la forêt, dégageant les feuilles déracinant l’herbe fine qu’avait amené le printemps pour exposer l’humus à l’air libre. Quelques insectes, dérangés dans leur travail, fuirent la zone. Elle rouvrit les yeux et un énorme lombric peinait à retourner dans la couche d’humus. Elle s’en saisit et l’éleva à la hauteur de ses yeux, l’observant se tortiller. Au final ne sommes-nous pas tous à la merci de plus fort que soi ? Plus grand que soi ? Plus expérimenté que soi ? Voir, plus intelligent que soi. Le ver n’avait de cesse de gigoter, elle le reposa dans la terre et où il s’enfonça aussi vite que son corps pataud le lui permettait. C’est donc par l’intelligence qu’elle capturerait le marcassin.

Baldhramn s’affairait à la tâche harassante de retirer la fourrure de l’animal. La fillette se leva et s’éclipsa avant de revenir, et de repartir à nouveau. Au fil de ses va-et-viens, elle ramenait différents objets : un tas de branches épaisses, des branchages verts fournis en feuilles, une longueur excessive de lianes. A sa ceinture, elle avait une petite bourse en cuire qui renfermait des champignons. Avant de partir élaborer son piège, elle demanda à Bald de vérifier les nœuds coulissants sur ses lianes. L’objectif était que l’animal s’y enroule et y reste bloquer. Puis, elle s’enfonça dans la forêt. Elle finit par trouver une bauge idéal, un renfoncement naturel qui lui éviterait de creuser dans le sol. Elle plaça ses nœuds à des endroits qu’elle pensait stratégiques. Enfin, elle plaça les grosses branches assez écartées les unes des autres pour que le marcassin puisse tomber entre deux d’entre-elles. Elle recouvrit le tout de feuillages. Elle espérait que le stratagème fonctionnerait et pour se donner un peu plus de chance, elle déposa les champignons au centre du piège. Lorsqu’elle revint, elle était fière, persuadée d’avoir été plus maligne que sa proie et de s’en être sortie toute seule. Le pas assuré elle revint vers le chasseur qui lui demanda quels étaient ses plans.

Je vais capturer le petit, et l’élever comme un sanglier de combat ! déclara-t-elle d’un ton terminé. Je t’aide à ramener ça !
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Lun 26 Oct - 19:05
Je vais capturer le petit, et l’élever comme un sanglier de combat ! déclara-t-elle d’un ton (dé)terminé. Je t’aide à ramener ça !

Baldhramn Vaar Orée dû mordre son poing pour ne pas éclater de rire.
Tourné qu'il était, elle ne voyait que son large dos. Il tenait à garder une aura sérieuse. Mais présentement, il sentait ses yeux se brouiller par les larmes. Il étouffait son hilarité tant bien que mal. Il avait maintenant en tête Phoenyx, la tête couverte de plumes, un casque à une corne sur la tête, faisant tourner au-dessus de sa tête une arme mortelle, chevauchant avec hargne un sanglier géant caparaçonné.
Il parvint à articuler un :

-" Ah bon ? "
Tentant de contrôler le trémolo dans sa voix dû à son fou rire.

En soit ça n'avait rien de ridicule. Une telle bête, domestiquée pouvait produire bien des dégâts. Mais il eu fallut qu'elle puisse avoir une taille équivalente à celle d'un cheval pour ça. À sa taille maximale, le sanglier classique ne servirait de monture à Phoenyx que... Maintenant. Tant qu'elle n'avait pas encore atteint sa taille adulte. Et pour se battre contre qui ? Ou quoi ?
Le Vaar Oréen n'avait pas souvenance de conflit ouvert avec une autre tribu. Bien que cela puisse arriver.
Et même le cas échéant, un sanglier de combat serait une bête colossale produisant des charges puissantes... Mais à une allure modérée, et tomberait de fatigue juste après.

Cela eu cependant le don de faire réfléchir le chasseur pendant sa besogne. Gratter centimètre par centimètre la peau, vérifier de ne pas retirer avec le cuir de la viande, c'était long.
Quelle utilité pourrait avoir un sanglier de combat ? Porter des charges encombrantes sans doute. Permettant au guerrier de se mouvoir plus librement et de moins se fatiguer.
Ou alors pour forcer des points retranchés, type barricades de bois. Sans doute aussi pour harceler des troupes en débandade.

Durant ce temps, la guérisseuse en herbe était aller posé son piège.

Elle voulait être utile. Forte. Respectée. Que les Dieux et sa mère soient fiers de son âme.
Brave gamine.

Lorsque Phoenyx passa à portée de patte, pour proposer son aide, l'ainé détendit son gros bras et en fit le tour des épaules de sa sœur pour la ramener contre lui.

-"Sacré toi. Aiglon, un jour tu voleras haut! ... Mais en attendant, vient aider ton frère avec cette peau."

Déjà le fumet de sanglier était particulier. Mais les relents de la fourrure, de la boue la maculant, l'odeur des chairs, du sang, de la salive s'échappant par le cou tranché, du gras chaud, tout cela se conjuguait pour donner un écœurement à qui maintenait le nez trop longtemps trop près.

Il imita la mamie Siggy, prenant une voix caquetante. Une vieille peau rouspétant à longueur de journée, et toujours dans les basques de mère.
Baldhramn relâcha son étreinte et plissa les yeux, inspectant la carcasse à l'odeur si prononcée.

-" C'est- y que je ne soyons plus toute jeune, moi, oh. Avec mes mirettes je n'y voyons plus goutte. Essaie donc d'y utiliser tes p'tites mains d'Bout d'Chou."

Il tint la pointe de sa lame le long de la patte arrière, sous la peau. De l'autre main il tenait la peau, attendant de voir si la petite allait se montrer vaillante et volontaire pour cette tâche.
Et bien sûr qu'elle l'était. Il lui montra comment faire. C'était simple. C'était seulement long, et fatiguant à force d'avoir les bras levés, et de sectionner quelque chose d'aussi collant et résistant.
De plus le fil de la lame s'émoussait . Trancher la viande était enfantin. Mais le pelage des animaux, l'épaisseur de leur cuir mettait à rude épreuve l'arme. À la fin, le couteau serait foutu et le chasseur devrait passer un certain temps à l'aiguiser pour qu'il retrouve son tranchant optimal.

Ainsi il séparèrent petit à petit la peau, conversant tout en se relayant. Les ombres des arbres s'allongeaient, et le rouge et or du crépuscule s'assombrirent. Les deux compères plièrent la lourde peau appesantie par le sang. Ils la posèrent sur la carcasse que Baldhramn insista pour porter seul. Il chargea la bête sur ses épaules en soufflant, les pattes de part et d'autre de son cou. Il se redressa lentement pour ne pas (trop) se faire mal.

-" Je t'ai gardé la meilleure tâche. Tu vas te charger de la tête. On devrait pouvoir la troquer ou la vendre un bon prix. Attend, ne la prend pas comme ça, je vais te donner une astuce. Glisse un doigt dans sa paupière. Et lève. "

Il n'avait jamais compris pourquoi la peau ici était si résistante. Mais elle l'était. Tout le poids de la tête ne suffisait pas à faire céder la vaillante paupière qui résistait coûte que coûte. Avec les veaux et les vaches il pouvait déjà faire ça. Dans ce cas de figure là aussi.

Ils se mirent en route. Les couleurs du jour achevaient de céder leur place au gris de la nuit. La température baissait graduellement, mais l'exercice physique donnait chaud. Après une journée tapit en embuscade, Baldhramn sentait ses muscles protester contre le poids supplémentaire qu'il leur imposait. Il s'en remettait à sa sœur pour le retour au camp, trop occupé qu'il était à se concentrer sur son souffle et sur son mal des épaules. Voilà un exercice qui lui donnerait de vilaines courbatures demain.
Et si lui ne comptait pas céder, il entendit soudain le bruit satisfaisant de branchages et de feuilles qui cèdent, plus loin, sur sa gauche.

-" Tu iras vérifier après, mais je crois que tu as remporté ton défi. "
Dit-il en adressant une œillade à Nyxie.
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Sam 31 Oct - 15:11

Elle se voyait déjà, chevauchant un sanglier géant, parcourir les plaine en compagnie des chasseurs. Au Grand Vide sa vocation de guérisseuse, elle serait chasseresse ! Elle, Vaar Orée Phoenyx, mènerait la charge contre des superprédateurs, devenus ses proies. Plus rien ne les arrêterait, la tribu étendrait son territoire de chasse et son itinéraire dans l’Avalone tout entier. Les siens seraient prospères grâce à elle et...

— Ah bon ?

Le ton étrange que Baldhramn avait pris l’arracha à ses rêves ambitieux. Les grands ne comprenaient jamais rien au champs des possibles. Impossible de leur expliquer quoi que ce soit, rien ne les inspirait, rien ne les enthousiasmait. Quand elle serait grande, jamais elle ne deviendrait comme les adultes : occupés à des tâches futiles comme si leur vie en dépendait pour délaisser ce qui comptait vraiment pour eux avant. Quelle horreur. Quand elle entendait les oracles la sermonner « tu n’y comprends rien » ou « tu comprendras quand tu seras grande » ou pire encore « c’est une affaire de grand, tu n’as pas ton mot à dire ». Et si eux, les jeunes, savaient mieux que les autres ? N’étaient-ils pas plus prêts des dieux des les adultes ? Il y a une dizaine d’année encore, elle était auprès d’eux, même si elle ne s’en souvient pas, sa foi sent encore leur aura. Chaque seconde l’éloignait de ce qui comptait vraiment, de ce qu’elle se souvenait devoir faire pour la Tridéité. Chaque seconde elle grandissait un peu plus, et s’intéressait à des choses plus terre-à-terre. Si elle n’était pas chamane, elle serait chasseresse, elle montrerait aux siens tout ce qu’ils auraient dû faire pour faire mieux. Son nez se retroussa contrarié. Son frère était déjà trop vieux pour comprendre ce qui était important. Du moins c’est ce qu’elle croyait, jusqu’à ce qu’il lui dise en la prenant dans ses bras qu’elle volerait haut. Peut-être n’était-il pas si vieux que ça. Elle sourit et acquiesça lorsqu’il lui demanda son aide. La puanteur de la chaire mise à nue prenait au nez, mais chez les nomades on apprenait à s’accommoder des choses qui font le confort du quotidien. Comment se nourrir sans tuer ? Comment cuire la viande sans dépouiller et écorcher ? Comment tanner le cuir sans travailler la peau ? Nyxie mit la main à la pâte sans manquer de rire à l’imitation très réussie de son frère, mais lorsqu’il l’appela Bout d’Chou, elle bomba le torse et prit un ton très solennel.

Nous ne sommes pas « Bout d’Chou » ! Nous sommes Vaar Orée Phoenyx, Défenses-de-Sanglier, Grande Chasseresse ! s’exclama-t-elle en frappant du poing sa cage thoracique, comme il arrivait aux chasseurs de le faire lorsqu’ils prenaient la parole. Baldhramn avait l’air tout aussi amusé de la comédie de sa sœur et tous deux se mirent à la tâche. Nyxie observait consciencieusement les gestes du chasseur pour les reproduire à l’identique. Quand ses petits bras manquaient de force, son instructeur attentif n’hésitait pas à prendre la relève pour les parties les plus difficiles. Enfin, lorsqu’ils vinrent à bout du cuir tenace, la fillette avait les bras endoloris et les muscles du dos fatigués. Pourtant, un grand sourire s’étalait sur son visage : le sentiment d’une action utile accomplie, d’avoir appris de nouvelles choses, de s’être dépensée pour la tribu. Son frère lui demanda de s’occuper de la tête et d’un coup, elle se sentit décontenancée. Il lui montrait avec facilité comment il transportait la tête de sanglier avec une seule main, et elle, en écartant ses petits doigts n’arrivait même pas à toucher les paupières de l’animal.

Facile à dire, Pattes d’Ours ! J’ai les doigts tout mou et tout petits ! Mais regarde ce que je sais faire ! avec une agilité déconcertante, elle appuya sur chacun de ses doigts vers l’arrière jusqu’à ce que le dessus de ses ongles touchent son poignet. Apparemment très fière d’elle, elle regardait Baldhramn l’air de dire, « alors ça t’en bouche un coin, hein ? » . De toute évidence, la démonstration de force et de persuasion dont elle avait fait preuve avec son « spectacle de doigts » avait convaincu Baldhdramn, et il la laissa porter la tête de sanglier comme bon lui semblait, tant pis si elle était couverte de sang frais, la gamine semblait n’en avoir cure.  Ils s’apprêtaient à rejoindre le camp quand un bruit dans les fourrés les avertit d’une prise éventuelle. Les yeux de Nyxie s’écarquillèrent elle se mit à trépigner sur place, la tête de sanglier entre les bras. Elle avait vraiment envie d’aller voir si elle avait attrapé le marcassin !

Dépêche-toi, je n’ai pas de temps à perdre ! Dernier arrivé au camp est une patate des marais ! s’écria-t-elle au pas de course.


Dernière édition par Nyxie le Dim 8 Nov - 17:18, édité 1 fois
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Dim 8 Nov - 16:54
Nous ne sommes pas « Bout d’Chou » ! Nous sommes Vaar Orée Phoeny, Défenses-de-Sanglier, Grande Chasseresse !

Un sourire étira le coin des lèvre du chasseur. 'Phoenyx, Défenses-de-Sanglier, Grande Chasseresse'. Rien que ça ? C'est qu'elle nourrissait les plus grandes ambitions, pour un humain si petit.
Et elle avait raison de voir si loin. 'Vise la lune, car même en cas d'échec, tu atteins les étoiles' disais père. Et Baldhramn croyait profondément ça cela. Il lui semblait qu'il était important d'avoir des ambitions. Et surtout quand on était issu de si importante famille.

En tous cas, toute cette détermination n'était pas vaine. Elle était la force qui poussait l'enfant en avant, dévorant les informations et les expériences utiles. Tous les enfants n'étaient pas prêts à manipuler de la viande chaude. En sentir l'odeur envahir leurs narines. Avoir un sang chaud sur les mains, toucher des muscles qui quelques minutes encore avant, étaient encore fonctionnels, répondant aux impulsions de la vie. Mais le petit oiseau, lui, fanfaronnait en appliquant une torsion extrême à ses doigts, à ses poignets.
Certes non, Baldhramn était incapable de pareille preuve de souplesse.

En quoi est-ce que cela allait l'aider à accomplir sa tâche ? Peut-être voulait-elle lui faire comprendre que chacun avait ses propres dons et devait trouver une manière de les utiliser ?

Le chasseur eu un affaissement des coins de la bouche, en haussant les sourcils, exprimant sur sa face une certaine surprise, ainsi que de la validation face à la prouesse de sa sœur.
Après tout elle s'était montrée attentive et appliquée, il pouvait bien la laisser brûler son énergie à présent. Et puis le conseil était passé. Il était suffisamment marquant pour qu'on s'en souvienne longuement. Lorsque la fougue et l'assurance ne guiderait plus ses pensées, Phoenyx réutiliserait cette technique.

Et les voilà tous les deux sur le retour.
Mais voilà que comme frappée par la foudre, la petite retrouva toutes ses forces à l'idée que son piège eu fonctionné. Elle partit en détalant entre les arbres, rapide comme le vent. Le bruissement de ses pieds foulant le sol avec légèreté s'évanouit dans la pénombre grandissante. Le sanglier sur les épaules de l'homme lui pesait, à l'inverse de son estomac trop léger que de n'avoir mangé depuis un moment. Mais perdre la fillette dans les bois seraient une catastrophe.
Certes il serait improbable qu'elle ne retrouve pas le chemin du campement, mais l'homme préférait parer à toute éventualité.

Poussant sur ses cuisses, sentant ses genoux fatiguer un peu plus à chaque pas, Baldhramn accéléra, trottant tout au mieux, passant là, au-dessus d'une racine, là écartant des buissons rachitiques. Il percevait les sons de son impulsive frangine, et quelques tâches de sang brillaient au sol, affichant clairement l'itinéraire.

Soufflant comme un bœuf, l'homme fini par arriver en vue des feux de la tribu Vaar Orée.
La large clairière, coupée en deux par la rivière chantante était occupée par des tentes en peaux, des râteliers et des cages de bois. Des poules et moutons allaient ça et là, dans un capharnaüm sans nom. Des feux étaient allumés de ci de là  au gré des familles et des usages. Partout on s'affairait, préparant des outils, tannant des peaux, faisant sécher de la viande, jouant avec les petits, enseignant les arcanes de pratiques anciennes.

Nyxie pouvait bien être n'importe où maintenant. Comment la retrouver dans tout ce boxon ? La solution la plus simple serait de retourner au piège ? À moins que...

Patte d'Ours le si bien nommé, laissa choir son fardeau sur une table de bois sous une tente. Différents couteaux aux lames menaçantes étaient libres d'utilisation. L'eau laissée avec était claire. On avait nettoyé l'endroit après usage et personne ne se bousculait pour découper une carcasse. Décidant de laisser la bête ici pour le moment, le chasseur tendit l'oreille.
Il était prêt à parier que le petit oiseau était allé se vanter de son trophée auprès des personnalités de la tribu. Mère sans doute, et quelques autres vieilles bourriques. Ou alors auprès de son amie d'enfance ?

Suivant le son des conversations, il remonta la piste des 'u as vu le sanglier de Phoenyx ? Belles défenses !' , 'Je ne savais pas qu'on lui avait apprit à déjointer des têtes.', 'Quelqu'un sait si elle ne va pas tenter de s'en faire un masque au lieu de nettoyer la pièce et l'ajouter à la tente des biens à vendre ?' , ou encore 'Il me semblait que c'était les plumes qui l'intéressaient, ah ah ah!'.

Baldhramn parvint enfin à retrouver sa sœur, mais ce n'était pas le scénario qu'il avait prévu qui se jouait là...
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Dim 15 Nov - 21:25

Mi-sanglier, mi-enfant, la chimère à l’aveuglette au milieu des enfants terrorisés. Nyxie avait rabattu ses cheveux devant son visage tandis que la tête de sanglier posait de tout son poids sur son crâne, lui donnant une démarche hasardeuse. Ses deux petits bras émergeaient de la chevelure collante de sang pour maintenir le trophée de chasse en place.

Je suis le démon Sanglioth, venu des profondeurs des bois coupés où pullulent les Sang-Maudits ! RrAarrgh !

Vaar Orée Phoenyx !Cesse de terroriser tes camarades !
On ne joue pas en parlant des démons. Cesse tes enfantillages ! Grondèrent deux oracles. Sa mère, Jenna, se tenait dans l’embrasure de la tente des chamanes. Elle semblait retenir un petit sourire mais s’éclipsa pour laisser aux anciennes la discipline de sa benjamine. Elle avait passé l’âge de reprendre ses enfants, elle n’y avait jamais trouvé aucun plaisir et n’avait plus l’énergie et la persévérance dont elle avait pu faire preuve autrefois. Toute son énergie allait à la formation de Taelle, pour la préparer à son intronisation. Un peu de laxisme de sa part ne pouvait pas faire de mal, surtout si ça occupait les anciennes.

Une fois de plus, sortie de son jeu par les vieilles peaux, Nyxie laissa la tête glisser de son crâne et la serra contre son torse. Elle était dégoulinant de sang, et ce nouveau sermon ramena celui qu’elle avait subi plus tôt dans la journée. La mine patibulaire, elle se tourna vers Baldhramn et traîna les pieds jusqu’à lui.

Si je deviens matriarche, j’exilerai toutes les oracles. Elles sont trop vieilles et trop méchantes, fit-elle d’un ton bougon. Viens, on va découper le sanglier, si ça pue le sang, elles viendront peut-être pas nous embêter, fit-elle en prenant la main de son frère. Avec tout ça, l'enfant avait totalement oublié le marcassin que son piège avait potentiellement attrapé.
Tu n'oublierais pas un petit quelque chose, Colibri ? demanda alors Baldhramn, tout à fait amusé. Elle leva ses yeux écarquillés vers lui, se rappelant de sa prise. Elle retourna à la tente où gisait le sanglier étêté, et posa la tête à côté. Que faisait le seau juste là ? Elle le  prit et se le versa au sommet du crâne pour se laver du sang. D'un geste habitués, elle essora sa tignasse emmêlée et encore encroûté de sang coagulé, et donna une tape dans les côtes  de son frère en lui criant de se dépêcher, sans se priver de lui rappeler qu'il était une patate des marais. Peut-être était-ce d'évoquer les patates ou le coup qui venait de secouer son ventre, l'estomac de l'homme se mit à gronder.
C'est toi qui te transforme en démon de la faim, ça parle là-dedans ! Il faut manger Ventre  d'Ours !, fit-elle. Elle courrait encore, elle courait partout. Lorsqu'elle revint vers lui, elle avait décroché de la viande et un épi de maïs qui grillaient au-dessus du feu de camp. Tu manges en route, je veux pas que le cochon se carapate !décida-t-elle. Vivre en tribu conférait cet avantage de tout avoir sous la main pour tout le monde. Peut-être qu'à leur retour, la bête serait déjà découpée. Peut-être pas. Nyxie se mit à grignoter son épi de maïs en faisant des pas-chassés.

Baldhramn, pourquoi tu entends des voix ?

Les enfants. Les enfants et leurs questions qui venaient de nulle part.
Baldhramn
Baldhramn
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Mar 17 Nov - 17:21

Qu'est-ce qu'elle était agitée ce soir !
L'oiselle s'activait en tout sens, incapable de se canaliser dans un but précis. Le bout du bout restait le bébé prit au piège, cependant, elle volait d'un point à l'autre du camp, tantôt exhortant à la course, tantôt dévorant un maïs grillé subtilisé à la volée.
En effet le ventre de la montagne avait grondé, manifestant son mécontentement. Et elle s'était chargée d'y remédier aussitôt. Une part d'onglet de cheval dans les main, l'homme commença à suivre la gamine. Son excitation la transportait avec légèreté dans la forêt à l'endroit du piège.
Forçant l'allure, Baldhramn déchirait la viande de ses dents. En revanche une suggestion étonnante de sa sœur le taraudait.

-"Mh ? Exiler les Oracle ? Folle va. Nous sommes Vaar Orée, nous prenons soin des nôtres. Je sais que ça peut te paraitre bizarre, mais elles aussi elles ont eu ton âge, tu sais ? Et quand tu seras toute vieille et fripée comme un pruneau, tu voudras aussi qu'on t'aide à avancer."

Il devait presque courir pour tenir son rythme. La nuit s'était abattue sur la forêt. C'était ce moment où l'astre lunaire ne permettait pas encore de discerner quoi que ce soit. Il fallait allumer une torche. Heureusement, le piège n'était pas bien loin, et en dehors de trébucher, il n'y avait pas grand risque.

Cependant le dernière question de la fillette le cloua sur place.
Pourquoi lui parlait-elle de Lui?
Il s'était tut depuis quelques jours. Plus rien ne venait murmurer à son oreille. Le petit garçon de la forêt s'était caché. Peut-être avait-il à faire ? Après tout le chasseur lui aussi s'était montré occupé. Maintenant, l'homme, aussi costaud que brave avait peur d'à nouveau entendre la petite voix fluette. C'était comme si les mots de Nyxie avaient un quelconque pouvoir d'invocation.
Comme si elle l'avait rappelé à lui simplement en y faisant allusion.

Personne ne le croyait à la tribu. Il y a un petit garçon qui lui parle, qui lui dit lorsqu'il y a un danger, lorsqu'il n'a pas vu quelque chose d'intéressant. Il lui raconte des histoires à la brune, et se cache lorsqu'il y a trop de monde, ou trop de risques.
Et pour cela, un fossé s'était creusé entre lui et les autres. À commencer par mère.

Le chasseur stoppa ses pas. Sa faim avait disparu, il tentait de forcer sa tête à rester totalement concentrée sur le piège, le marcassin, le sanglier de guerre.
Mais quelque chose au fond de lui n'était pas dupe. Il y avait quelque chose, une thématique, un sujet qui brûlait d'envahir ses pensées, comme le feu englouti des forêts entières.
Baldhramn, pense à autre chose...

Il se pencha au-dessus du trou. Le marcassin y tournait en rond en grommelant. On ne discernait presque rien, la lune peinant à percer les feuillages. Mais on l'entendait distinctement.
Et pourtant, c'était comme si les sons se dérobaient à ses oreilles. Ils étaient assourdis comme par enchantement. Et il lui semblait que ce petit piège enfantin gagnait en profondeur, s'ouvrait sur un abime sans fond.
Le guerrier eu un haut le cœur. Une sorte de vertige le gagnait. Il recula lentement, alors qu'une vague de froid montait de ses pieds pour le faire frémir jusqu'au bout des ongles.

Nyxie qui tournait autour du trou dans la gadoue avait des gestes lents. Si lents. Le bruissement des feuilles, les bruits fugitifs d'invisibles bestioles rampant entre les racines, tout cela avait disparu. Ne restait que sa petite soeur qui relevait les yeux vers lui, l'observant, de ses yeux révulsés, blancs. Ses lèvres s'ouvraient en un sourire carnassier sur des dents démesurées. Des dents de loups affamés. Un souffle rauque s'échappait de la gamine.

Baldhramn, pourquoi tu entends des voix ?

Il était figé. Hors du temps.
Du sang recommençait à suinter sur ses cheveux, couler le long de sa tempe pour l'aveugler. Le sang de père. Un poids immense s'abattait sur son dos. Pourtant ils en avaient mangé un si gros bout... L'homme faiblit et tomba sur le cul. D'une grosse pogne il essuyait ce sang qui n'existait que dans sa tête et qui lui tombait dans les yeux. Mais ça n'était pas du sang qui en émergeait, mais des larmes amères.

Baldhramn, pourquoi tu entends des voix ?
Nyxie
Nyxie
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Mar 24 Nov - 22:11

La pénombre tombait sur Avalone. Pour conserver un minimum de vision, Baldhramn alluma sa torche dont Nyxie était le papillon de nuit. Il s’enfoncèrent à nouveau dans le bois pour retomber sur le piège posé plus tôt. Lorsque l’enfant posa sa question ils étaient non loin du fossé où était tombé le marcassin qui couinait et renâclait en raclant le sol de ses petits sabots fendus. Son frère resta immobile quelques seconde, puis recula, puis tomba assis et en proie à ses démons intérieurs. Phoenyx avait toujours senti quelque chose de noir traîner derrière son frère aîné, peut-être était-ce  dû à tout ce qu’on racontait sur lui, ou peut-être n’était-ce qu’un sentiment qu’elle avait. Mais ce soir, cette noirceur semblait l’avoir gagné tout entier et le faisait souffrir. Si elle était chamane, elle aurait combattu ces démons pour lui. Mais elle n’avait aucun savoir qui puisse l’aider, aucune compétence qui puisse le soulager. Elle savait juste que lorsqu’on se sentait perdu, on devait s’en remettre à Anauroch le Foreur des Sols , le Guide des Âmes. Et s’il fallait prier en son nom, la terre nous y aiderait sans doute. Sans trop savoir si ses gestes avaient du sens en la circonstance, elle posa la main dans la boue et fit un trait sur le front de Baldhramn avant d’enserrer sa tête dans ses petits bras pour bercer.

… Anauroch nous guide… Ne pleure plus, Grand Frère. Je ne veux pas te faire pleurer. Tu sais moi aussi je les vois, ne le dis pas à Mère.

Car que se passerait-il si Jenna l’apprenait ? Serait-elle mise à l’écart comme lui ? Irait-elle chasser seule pendant plusieurs jours pour s’occuper sans avoir à subir les regards méfiants ? Pire, leur mère la chamane l’avait toujours avertit sur la légitimité de Taelle, comment elle était l’élue des Dieux, et que personne d’autre ne pouvait prendre sa place. Alors qu’était-elle, elle, Vaar Orée Phoenyx, sinon une imposteur ? Folle aussi ? Comment sait-on si l’on est fou ou si l’on a toute sa raison ? Où se trouvait la limite et qui en avait décidé ainsi ? Et si la plus part des gens voyaient mais que, comme elle, ils se taisaient et ignoraient les voix.

Des fois, je fais des rêves-qui-voient, mais souvent, je rêve que je suis un loup ou qu’un loup me court après pour me manger. Taelle ne veut pas me dire ce que ça signifie, mais toi tu sais, conclut-elle avec un naturel déconcertant. Elle-même n’était pas certaine de ce qu’elle entendait par là, et peut-être au fond partageaient-ils une même folie.  
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