RSS
RSS
Derniers sujets
» [Plage d'épaves] On n'échappe pas aux sables mouvants de ses obsessions. [Audélia - Nothjaan]
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptyDim 21 Avr - 8:29 par Audélia Métivier

» La liberté est au bout d'une corde - Partie 1
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptyLun 30 Oct - 11:00 par Maître du Jeu

» [Cellules de l'Hurlsk] La Fleur du Saule avait des épines.
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptySam 14 Oct - 18:33 par Eredin Lautrec

» Journal de Bord de Nothjaan
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptyMar 20 Juin - 10:30 par Nothjaan

» [Port-aux-Echoués] Bienvenue à Port-aux-Echoués ! [Audélia - Nothjaan]
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptyMar 6 Juin - 22:42 par Nothjaan

» Qui lutte contre le destin est infailliblement vaincu
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptyVen 12 Aoû - 18:12 par Meryl

» [Port-aux-Echoués] Notre vie est une longue et pénible quête de la Vérité. [Jezabelle-Eccho]
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptyMar 26 Avr - 14:47 par Jezabelle Linderoth

» La nuit les langues se délient
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptyLun 18 Avr - 16:02 par Daren Van Baelsar

» Défaite du présent et résurgence du passé
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptyVen 18 Mar - 22:05 par Adrian Mayr

» On ne change pas les règles en fin de jeu
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptyMer 16 Mar - 0:15 par Erzebeth

» Journal de Lyhn
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptySam 19 Fév - 23:12 par Lyhn

» [Taverne de Borlk]Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras - Liveig & Uraïa [terminé]
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptyDim 23 Jan - 17:09 par Liveig Fjorleif

» On ne change pas, on met juste les costumes d’autres et voilà.
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptyJeu 20 Jan - 2:38 par Ernst

» Eccho — Le Traître
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptyLun 17 Jan - 17:57 par Meryl

» Semi absence
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptyLun 17 Jan - 15:52 par Ernst

» Proposition de RP avec un Préfet Ascanien
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptyLun 17 Jan - 15:15 par Ernst

» Les veufs éplorés
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptyMer 12 Jan - 21:19 par Ernst

» Lyhn
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptyLun 10 Jan - 21:42 par Nyxie

» [Fleuve]Au delà des apparences et des non-dits [Raina]
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptyDim 9 Jan - 16:45 par Liveig Fjorleif

» [Bois de l'Orée] Chasse à l'homme
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre EmptyDim 9 Jan - 15:57 par Nyxie

Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Claircombe  :: Titre :: Quartier Amaranthis :: Le Lys d'Argent :: L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre :: Page 1 sur 3 1, 2, 3  Suivant
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre
Meryl
Meryl
https://claircomberpg.forumactif.com/t12-meryl-guide-touristique
Date d'inscription : 23/09/2020
Messages : 727
Âge du personnage : 23 ans
Métier : Guide / Pisteuse
Lun 31 Mai - 0:32

L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié
qu'il est facile de s'y méprendre

Adrian & Meryl
Début d'après-midi | Quartier Amaranthis | Le Lys d'Argent | An 83, premier mois d'hiver, Jour 14

L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre Apothe10


Frottant ses mains l'une contre l'autre, Meryl approcha ses lèvres de ses doigts pour les réchauffer de son souffle blanchie par le froid mordant d'hiver, tout en rêvant à une boisson chaude et à un bon feu de cheminée. Les gens qui aimaient l'hiver avaient souvent une cheminée chez eux et se plaisaient à observer la neige tomber sur les toits par la fenêtre de leur chaleureux logis, mais Meryl passait beaucoup trop de temps dehors pour réellement apprécier cette saison. Le froid rendait tout plus compliqué, surtout dans sa profession ; souvent les trajets étaient rallongés de plusieurs jours à cause de la neige et les expéditions en dehors de la cité devenaient encore plus dangereuses que d'habitude. Et elle était faite pour se prélasser devant un feu, pas pour battre la campagne avec la morve au nez, sans parler des engelures

Déambulant dans le quartier Amaranthis, elle avait passé la matinée à renouveler son stock de provisions au bazar ; son prochain contrat n'était pas encore planifié mais elle avait déjà anticipé l'essentiel. Comme souvent lorsqu'elle se baladait dans cette partie de la cité, ses pas l'avaient amenée juste devant la devanture du Lys d'Argent. Elle n'y entrait jamais, tout juste se contentait-elle de regarder furtivement par la vitre si le triste propriétaire de la boutique était présent et s'il avait l'air de bien se porter. Elle n'évitait pas Adrian, loin de là, elle l'avait d'ailleurs recroiser plusieurs fois depuis cette soirée sur le toit de la Bibliothèque mais il est vrai qu'ils n'avaient rien échangé de plus que des banalités lors de ces rencontres. Souvent, cela terminait avec la promesse de se revoir bientôt, et puis le temps passait sans qu'aucun des deux ne lève la tête de ses obligations. La dernière fois qu'elle s'était décidée à aller le voir, il était apparemment absent pour plusieurs jours. Cette absence avait d'ailleurs éveillé sa curiosité en même temps que son inquiétude.

Ce jour-là, et à son grand soulagement, elle put constater que la boutique était ouverte. Elle n'hésita que quelques brèves secondes -secondes pendant lesquelles sa petite voix intérieure la traita d'idiote pour envisager ne serait-ce qu'un instant de ne pas aller saluer son triste Amaranthis- avant de passer le seuil. La douce chaleur du lieu réchauffa doucement ses os alors que son cœur se mit à battre d'une appréhension à mi chemin entre l'attente fébrile et excitante et la crainte ; elle passa nerveusement la langue sur ses lèvres qui avaient encore le goût du poulet braisé qu'elle avait mangé plus tôt. D'Adrian, elle ne vit nul trace, en revanche, l'accueil fut tout de même très chaleureux ; à peine la porte eut-elle le temps de se claquer qu'une boule de boule au pelage fauve vint se dresser sur ses pattes arrières pour la saluer de jappements joyeux et coups de langue affectueux.

- Oh mais qui voilà ! s'exclama Meryl avec bonheur avant de s'accroupir à la hauteur du chien. Regarde comme tu as grandi !

Flattant l'animal tout en essayant de ne pas basculer sous son poids et en évitant les coups de langue malencontreux sur son visage, Meryl prit un moment pour observer Whisper, le chiot -qui n'en était plus véritablement un maintenant- qu'elle avait confié à l'apothicaire il y a de cela plusieurs mois maintenant.

- Tu te souviens de moi, même après tout ce temps, alors que je ne suis même pas venue voir comment tu allais ? Je suis vraiment une horrible personne ! Même s'il n'entendait absolument rien de ce qu'elle lui disait, le chien semblait toutefois sensible aux expressions qu'il décelait sur son visage, alors elle afficha un grand sourire. Et toi t'es devenu magnifique dis donc ! J'en connais un qui mange bien.

Le chien se coucha sur le dos, quémandant d'autres caresses sur le ventre, ce que Meryl lui accorda de bon cœur.

- C'est qui la grosse poule de poils ? C'est quiiiii la grosse boule de poils ?

Toute occupée qu'elle était à gratter le ventre de son compagnon à quatre pattes, elle mit du temps à remarquer qu'Adrian se tenait en haut des escaliers qui reliaient la boutique à son habitation et qu'il avait stoppé sa descente en l'apercevant. Meryl se redressa rapidement, souriante, quoi qu'un peu embarrassée peut-être. Toujours sur le dos, Whisper semblait se demander pourquoi les caresses avaient subitement cessé et tentait d'implorer Meryl du regard pour qu'elle continue. La jeune femme se racla la gorge.

- Il fait un froid de canard dehors, on est bien mieux ici.

Elle était contente de le voir, sans doute un peu trop pour son propre bien. Elle n'avait aucune envie de l'assaillir de questions tout de suite ; où il était passé, s'il allait bien, ce qu'il avait mangé à midi... Tout cela pouvait attendre.

- Salut, docteur.
Adrian Mayr
Adrian Mayr
https://claircomberpg.forumactif.com/t52-adrian-mayr
Date d'inscription : 22/10/2020
Messages : 572
Âge du personnage : 31 Ans
Métier : Apothicaire
Lun 31 Mai - 1:38
Adrian profita quelques minutes de la chaleur du feu qu'il s'était chargé de maintenir en vie tout au long de cette froide journée. L'hiver avait prit le pas sur la douceur automnale, rendant le confort du Lys d'argent d'autant plus appréciable. Bâtie de matériaux solide, la demeure de l'apothicaire était aussi efficace pour lutter contre le froid en hiver que pour conserver la fraîcheur en été. L'oreille tendue aux éventuelles mouvement au rez-de-chaussée, Adrian s'était accordé une pause pour manger et s'était même -une fois n'est pas coutume- efforcé de ne pas ranger son étal pour la cinquantième fois, préférant une pause au coin du feu. Les yeux fixés sur l'âtre, l'apothicaire était cependant perdu dans ses rumination, préoccupé par quelque chose...

Levé très tôt et de bonne humeur, l'apothicaire avait pensé à tort que sa journée serai placée sous le signe de la positivité. Tout avait bien commencé pour lui alors que le jour peinait encore à pointer ses premiers rayons au travers de la masse grise recouvrant le ciel. Voyant même qu'il avait un peu de temps avant que les gens commencent à se présenter à sa porte, l'apothicaire avait profité de ce temps pour sortir en compagnie de Whisper, le chiot devenu jeune chien qui partageait désormais sa vie. Après des débuts difficile, il semblait qu'une réelle cohésion avait commencer à se créer entre Adrian et son compagnon canin. Il arrivait même souvent que l'Amaranthis profite de n'importe quel pause que lui offrait son travail pour s'occuper de l'éducation du chien. Complètement sourd, les deux compères avaient du apprendre à communiquer par le biais de signes, l'un devait appréhender les bon gestes pour maximiser la clarté de compréhension tandis que l'autre devait apprendre à garder au maximum son nouveau maitre en vue. Patient, Adrian s'était prit d'une réelle passion pour ses moments de partage qui brisaient quelque peu inconsciemment la solitude qu'on lui connaissait.

La raison de sa préoccupation était venue bien plus tard, lorsque la mère d'Adrian était venue à sa rencontre dès l'ouverture, fait assez rare pour être noté. L'apothicaire avait salué le fait d'avoir put éviter tout commentaires désagréable de sa génitrice quant à la présence de l'animal qui, pour une fois, avait préféré faire une sieste sur le canapé en haut plutôt que de se trouver près du bureau d'Adrian au rez de chaussée. Magda était venue rendre visite à son fils pour l'inviter à venir diner chez elle le lendemain soir.

Sur le papier, il n'y avait pas de quoi s'inquiéter d'une telle demande, mais Adrian connaissait sa mère et il était très rare qu'elle ne se décide à organiser une réception à la demeure familiale par simple divertissement. Et il était clairement impossible qu'elle ne demande seulement un diner mère fils en tête à tête. Ce n'était pas habituel d'ailleurs qu'Adrian et sa mère se voient par courtoisie, la dernière fois qu'ils s'étaient entretenus sur un sujet, il s'agissait là de replonger dans un sombre passé en compagnie d'une personne qu'Adrian estimait, mais qui restait une illustre inconnue pour sa mère. Tout ne s'était pas passé exactement comme prévu...Meryl et Adrian avaient d'ailleurs soigneusement évité de reparler de cette entrevue les fois ou ils s'étaient revus…

En creusant un peu, Adrian eut confirmation qu'il ne s'agissait pas d'un petit diner, mais d'une grande réception incluant plusieurs familles de renom Amaranthis. L'allusion sur le fait que rencontrer de nouvelles personnnes serait bénéfique à sa santé avait eut raison de la motivation d'Adrian. Ne se sentant malgré tout pas la force de refuser quelque chose à sa cher mère, il avait finit par céder er accepter l'offre, bien qu'un vague pressentiment ne le quittait plus depuis. Voila pourquoi Adrian ruminait au coin de ce feu qui brulait lentement dans l'âtre. Cette soirée lui créait une réelle appréhension.

La porte se claqua lourdement sur elle-même, indiquant à Adrian que quelqu'un venait d'arriver. Whisper était un chien relativement silencieux, possiblement en partie à cause de sa surdité. Adrian avait put remarquer que l'animal semblait doté d'une sorte de sixième sens, aboyant lorsqu'une personne ne semblait pas digne de confiance, restant calme mais observateur lorsqu'il tolérait la présence d'un nouveau venu. En revanche, entendre les jappement hâtif de l'animal n'était pas si commun. En général, il réservait cet accueil à Adrian presque exclusivement. La voix qui raisonna au loin dans sa boutique lui parut bien trop familière pour qu'il ne se trompe sur la personne qui venait d'entrer. Entendant que l'inconnue semblait s'adresser au chien, les doutes se dissipèrent presque entièrement alors qu'Adrian pivota vers l'escalier, prenant au passage l'ouvrage qui reposait sur la table basse ainsi que les lunettes elles-mêmes posées dessus, qu'il garda dans le creux de sa main. Lorsqu'il arriva en haut de l'escalier, il descendit quelque marches en esquissant un petit sourire à l'écoute de cette voix qu'il appréciait tant.


- C'est qui la grosse poule de poils ? C'est quiiiii la grosse boule de poils ?

Descendant doucement pour ne pas la priver de ce moment, Adrian se stoppa après quelques marches en silence avant que finalement Meryl ne le remarque, se redressant comme si elle devait se sentir gênée, ce qui fit esquisser un imperceptible sourire à l'apothicaire qui descendit lentement les marches suivante. Intérieurement, il se fit le pari que Meryl allait parler du temps qu'il faisait en extérieur.

- Il faut un froid de canard dehors, on est bien mieux ici.

Un pari un peu facile, il faut l'admettre. Lorsqu'elle le salua presque un peu trop calmement par rapport à d'habitude, Adrian passa son regard de Meryl à Whisper qui se tenait sur le dos au sol, ce qui lui arracha un sourire plus remarquable cette fois-ci. Relevant les yeux vers Meryl, il termina sa descente avant de prendre la parole.

- Bonjour Meryl, c'est un plaisir de vous voir. Dit-il de son ton calme habituel.

Comme souvent lorsqu'elle passait le pas de la porte du Lys d'Argent, Adrian contenait une furieuse envie de demander à la jeune femme si elle avait un soucis quelconque ou si elle avait besoin de son aide. Bien sur, Meryl ne venait pas ici toujours pour annoncer des catastrophe, mais il ne pouvait s'empêcher de toujours s'inquiéter pour elle et sa santé, même quand elle n'était pas là. Malgré son air présentement positif, Adrian restait toujours relativement neutre dans ses expressions, bien que les sourires qu'il adressait à la jeune femme était toujours plus sincère que ceux que pouvaient voir ses patients. Au delà de ça, sa préoccupation pouvait même être remarquée par ceux qui le connaissait le mieux. Son regard passa de nouveau sur le chien qui semblait ne pas vouloir céder dans sa quête de caresses.

- Je pense que vous lui avez manqué, j'essaye de faire en sorte qu'il ne manque de rien mais j'ai quand même l'impression qu'il vous cherche parfois. Dit-il d'un ton qui n'exprimait nulle volonté de culpabiliser la jeune femme.

Cette soudaine pensée rappela à Adrian qu'initialement Meryl lui avait demandé presque comme un service de s'occuper du chiot, le temps qu'elle trouve un endroit approprié pour sa vie avec handicap. Cette simple pensée souleva le coeur d'Adrian qui s'imagina de manière assez absurde que la jeune femme était peut-être ici pour lui annonce qu'elle lui avait trouvé un foyer. Cette idée aurai été envisageable lors des premières semaines de garde tout au plus, aujourd'hui, l'apothicaire avait beaucoup de mal à envisager cette simple idée. Curieux de savoir de quoi il en retournait, il prit la parole à nouveau en posant ses yeux émeraude sur Meryl.

- Dites-moi, quel bon vent vous amène...Rien de grave j'espère? S'enquit-il presque avec impatience.
Meryl
Meryl
https://claircomberpg.forumactif.com/t12-meryl-guide-touristique
Date d'inscription : 23/09/2020
Messages : 727
Âge du personnage : 23 ans
Métier : Guide / Pisteuse
Lun 31 Mai - 13:31
Aussi court que fut leur chemin ensemble, l'apothicaire lui confirma que Whisper se souvenait encore bien d'elle. Ce n'était pas si surprenant, en réalité ; les chiens étaient des êtres fidèles par nature et Meryl avait sauvé la vie de celui-ci, c'était quelque chose qu'il avait dû « sentir », à défaut d'un meilleur terme. Toutefois, et même si l'attachement du chien à son égard lui réchauffait le cœur, elle n'était pas mécontente de l'avoir confié à Adrian, surtout maintenant qu'elle voyait à quel point cette vie à deux lui avait réussi.

- Dites-moi, quel bon vent vous amène...Rien de grave j'espère ?
- Je viens juste dire bonjour, savoir si tout va bien...

Comme si elle venait d'avouer quelque chose de cruellement compromettant, Meryl avait laissé son regard s'égarer autour d'elle plutôt que de soutenir celui de son interlocuteur. Même si les excuse ne manquaient pas pour lui rendre une petite visite -après tout, quelques baumes et bandages pour renouveler son stock n'auraient pas été de refus- elle avait préféré dire la vérité. Lorsqu'elle reporta son attention sur Adrian, elle vit que l'expression de son visage s'était détendu.

- Tout va plutôt bien à vrai dire, répondit-il en regardant le chien qu'elle caressait toujours du bout des doigts, presque par automatisme. Ses épaules se détendirent également. C'est toujours une agréable surprise de vous voir, bien que ça soit généralement assez imprévisible.
- Peut-être que c'est agréable parce que c'est imprévisible ? hasarda t-elle avec un sourire.
- Vous êtes l'élément perturbateur de mon quotidien, ce qui en effet, n'est pas un mal.

Elle laissa flotter un silence et tous deux s'observèrent sans rien dire. Elle qui mourrait de froid quelques minutes plus tôt trouva tout à coup que la chaleur de la pièce était étouffante. C'était le moment d'enchaîner avec un autre sujet... vite.

- Il ne vous donne pas trop de fil à retordre ? demanda t-elle en désignant la boule de poil qui tentait encore de lui faire du charme.
- Ce n'était pas facile au début et il est encore assez demandeur en temps, mais ce serait vous mentir que de dire qu'il me crée des désagréments, répondit Adrian en jetant un coup d’œil attendri à son chien.

Meryl suivit son regard et ses lèvres se détendirent aussitôt en un sourire. Whisper avait fini par se redresser, mais loin d'abandonner l'idée d'attirer l'attention de la jeune femme, sa tête reposait à présent sur sa cuisse, langue pendante, alors qu'il la suppliait des yeux ; il les ferma de contentement lorsque la main de Meryl vint à sa rencontre.

Ils n'avaient jamais reparlé de l'avenir de Whisper et le chien semblait avoir trouvé sa place aux côtés de l'apothicaire. Mais même s'ils semblaient tous deux ravis d'être l'un avec l'autre, Meryl avait tout de même le devoir de lui proposer une porte de sortie, au cas où cette situation ne conviendrait plus vraiment à Adrian.

- Je... J'ai trouvé quelqu'un qui pourrait s'occuper de lui si vous... enfin...


Elle laissa sa phrase en suspend ; elle ne doutait pas qu'Adrian comprendrait aisément où elle voulait en venir.

- Oh vraiment... ? Sa soudaine déception fut impossible à ignorer. Je dois admettre que je n'y avais pas repensé.

Culpabilisant presque de jouer ainsi avec les nerfs du triste Amaranthis, Meryl s'empressa de demander, comme pour avoir la confirmation de ce qu'elle soupçonnait déjà depuis un moment :

- Mais... peut-être que ce n'est plus nécessaire ?
- A vrai dire, je me suis habitué à sa présence et... je crois que ça m’ennuierait qu'il parte. Mais si vous pensez que c'est mieux pour lui...

Elle poussa tout à coup un soupir avant de lui sourire, visiblement ravie de cette réponse.

- Oh, vous ne pouvez pas savoir comme je suis soulagée de vous l'entendre dire. En réalité, je n'ai trouvé personne : son handicap fait fuir tout le monde. Vous avez l'air de bien vous entendre mais je vous avais promis que cette situation serait temporaire et je ne voulais présumer de rien...

Elle aurait eu l'air idiote s'il avait manifesté de l'empressement à l'idée que l'animal quitte son toit. Heureusement pour elle, elle avait assez bien anticipé l'attachement réciproque qui finirait immanquablement par se créer entre Adrian et le chiot. De plus, elle se sentait plus légère de savoir que son triste Amaranthis n'était plus livré à sa coutumière solitude, une fois que la porte de sa boutique était fermée à la clientèle.

- Je suppose que j'aurais fini par m'en occuper moi-même si vous aviez trouvé la situation trop pesante, dit-elle à mi-voix alors qu'elle reportait son attention sur lui, gratifiant toujours l'animal de quelques caresses distraites.

L'idée lui avait traversé la tête à l'époque où elle avait sauvé Whisper d'une mort certaine avant de l'écarter rapidement. Sans parler du fait qu'il aurait été trop dangereux de l'emmener avec elle en expédition considérant sa surdité, elle avait surtout réalisé qu'elle n'était pas encore tout à fait remise de la mort de son précédent compagnon.

- J'ai voulu venir vous voir plus tôt mais vous étiez absent plusieurs jours.

La question était implicite mais elle ne voulut pas la poser directement. A vrai dire, savoir où il avait bien pu aller n'avait que peu d'importance maintenant qu'elle savait qu'il allait bien.
Adrian Mayr
Adrian Mayr
https://claircomberpg.forumactif.com/t52-adrian-mayr
Date d'inscription : 22/10/2020
Messages : 572
Âge du personnage : 31 Ans
Métier : Apothicaire
Lun 31 Mai - 19:24
Comme s'il était difficile pour Adrian de s'exprimer explicitement vis à vis de ce qu'il ressentait pour son compagnon à à quatre pattes, l'apothicaire avait quelque peu tourné autour du pot en sondant les réponses que Meryl lui apportait. Lorsque finalement il se décida d'être un peu plus clair, la réaction de la jeune femme le rassura grandement. A vrai dire, si Meryl avait insisté pour emmener le jeune chien ailleurs, il n'aurait su comment réagir, si ce n'est en s'opposant finalement au départ de Whisper. La simple idée de garder le jeune chien avec lui occulta même un instant ses tracas du jour.

Le fameux handicap qui accablait l'animal avait donc paradoxalement joué en la faveur de l'apothicaire qui -bien que comprenant qu'un chien sans ouïe ne serai pas apte au travail- avait développé une étonnante proximité avec l'animal qui ne pouvait se reposer que sur deux de ses trois sens essentiels. Cette cohésion créée autour de longues heures de pratique avaient été également relativement bénéfique pour l'apothicaire qui avait réduit la fréquence de ses séjours nocturnes en taverne au profit de l'éducation du jeune chien.


- J'ai voulu venir vous voir plus tôt mais vous étiez absent plusieurs jours.

Adrian releva la tête en direction de la jeune femme, s'étonnant presque de son propos dans un premier temps. Il lui fallut quelques secondes pour se rappeler qu'il avait en effet été absent plusieurs jours d'affilé, ce qui était presque une première dans l'histoire du Lys d'argent, à quelques exceptions près. Les souvenirs de son expédition lui revinrent, ainsi que le gout amer de certains détails venu ternir le tableau de cette aventure.

- Vous n'avez pas eu de chance dans ce cas, car il est relativement rare que je m'absente aussi loin, et aussi longtemps.
- Aussi loin ?

L'apothicaire laissa planer quelques secondes avant de répondre, comme s'il hésitait à en parler.

- Oui, je me suis rendu à l'Oeil de Shoggoth en quête de quelques échantillons. Accompagné d'une escorte, bien entendu. Dit-il dans le plus grand des calmes, comme s'il avait s'agit d'une opération habituelle.

Il vit Meryl blêmir un instant et laisser un temps avant de répondre.

- Je suis vraiment contente de voir que vous allez bien dans ce cas.
- A vrai dire, cette aventure aura au moins eu le mérite de me sortir de mon quotidien.

Adrian préféra occulter en grande partie cette histoire lorsqu'il comprit que Meryl n'était pas tranquille à l'idée d'entendre parler de cet endroit. Était-ce pour une raison personnelle lié à son passé ou son métier, ou parce qu'elle avait simplement du mal à s'imaginer Adrian dans un lieux aussi périlleux sans s'inquiéter? Il ne le saurai probablement jamais, inutile d'insister de toute façon sur un sujet possiblement anxiogène. L'apothicaire s'avança de quelques pas pour ne pas rester en suspend dans l'encadrure de l'escalier. C'est à l'instant ou il fit ses premiers pas que le regard de Whisper se tourna vers lui, comme attiré par le mouvement d'Adrian détecté dans sa vision périphérique.

Consultant les mouvements de son nouveau maitre, le jeune chien resta immobile dans un premier temps, comme s'il attendait quelque chose. Adrian porta à son tour son attention sur Whisper et, d'un simple mouvement d'yeux vers le bas, incita l'animal à venir. Avec une fluidité témoignant de longues heures de travail, Whisper s'approcha de quelques pas d'Adrian et s'arrêta juste devant lui, l'air enjoué comme s'il savait déjà ce qui l'attendait ensuite. Tout en gardant le contact du regard, l'apothicaire baissa l'index de sa main gauche devant lui, mouvement auquel Whisper répondit en s'asseyant et en se léchant les babines. Avec un sourire satisfait, Adrian sortit de sa poche un petit morceau de viande séché qu'il avait encore de la dernière session d'exercice et le donna à l'animal en le gratifiant de plusieurs caresses pour le féliciter. Chaque fois que le travail partagé entre eux portait ses fruits, l'apothicaire en ressentait une satisfaction qu'il n'aurai jamais soupçonné avant.

Désormais accroupit près de son compagnon, Adrian revint à des considérations plus présentes en se remémorant la visite de sa mère, plus tôt dans la journée. Après un long soupire, Adrian reprit la parole, comme s'il avait besoin d'évacuer sa frustration quant à ce diner à venir.


- Si seulement j'avais put avoir une autre excursion de prévue demain soir, cela m'aurai évité bien des tracas.

Ayant parlé avec une certaine spontanéité, comme souvent lorsqu'il était en présence de Meryl, Adrian ne réalisa pas qu'il en avait possiblement trop dit pour en rester la, mais aussi trop peu pour ne pas paraitre mystérieux, voir un peu inquiétant à l'air désormais quelque peu blasé qu'il arborait en caressant distraitement son compagnon canin.
Meryl
Meryl
https://claircomberpg.forumactif.com/t12-meryl-guide-touristique
Date d'inscription : 23/09/2020
Messages : 727
Âge du personnage : 23 ans
Métier : Guide / Pisteuse
Lun 31 Mai - 22:07
Meryl frôla la crise cardiaque dès que le nom de l'endroit qu'elle considérait comme le plus dangereux d'Avalone fut prononcé ; elle tenta de paraître détachée mais les souvenirs de sa dernière expédition à l'Oeil de Shoggoth remontaient à la surface sans qu'elle n'en contrôle rien. Adriant était-il fou, non seulement pour s'y rendre mais pour en parler comme s'il s'agissait d'une promenade de santé ? Il avait de la chance d'être encore en vie et c'est la seule remarque qu'elle s'autorisa à lui faire.

Whisper fut une fois encore une distraction parfaite, comme chaque fois qu'il s'agissait de les éloigner des sujets conflictuels. Un sourire discret sur le visage, elle observa les méthodes qu'Adrian avait mises en place pour communiquer de façon non verbale avec son compagnon. Ce travail avait dû lui prendre du temps et c'était sans doute ce qui avait rebuté la plupart des candidats potentiels à l'adoption du chiot, mais les résultats étaient là et conforta la jeune femme dans son choix de départ.

- Si seulement j'avais pu avoir une autre excursion de prévue demain soir, cela m'aurait évité bien des tracas.


Vue la mine blasée d'Adrian, le sujet était moins grave que ne le laissait présager ses paroles.

- Vous voulez quitter la ville ? Donnez-moi une heure pour préparer un itinéraire et je peux vous emmener très loin d'ici.

La solution pouvait sembler radicale mais il y avait dans le sourire de Meryl quelque chose qui laissait supposer qu'elle était prête à faire de cette proposition une réalité s'il en manifestait l'envie. Il n'avait qu'un mot à dire.

- Croyez-moi, si je le pouvais, j'accepterai sans traîner, répondit-il en lui adressant un sourire.
- Ce doit être terrible pour que vous préfériez dormir sous une tente par ce temps, fit-elle remarquer.
- Si je vous parle d'un dîner réception organisée par ma mère, à la demeure familiale et en compagnie de plusieurs familles réputées au sein de notre peuple, pensez-vous que je surjoue ?

Cette fois, elle éclata franchement de rire. C'était effectivement un problème assez trivial de son point de vue, même si, pour avoir déjà rencontré sa mère, elle comprenait aisément qu'Adrian souhaite éviter cette soirée.

- D'accord, je vais vous sortir de là, laissez-moi réfléchir... Et si une urgence médicale vous tombait dans les bras demain soir ?

- La connaissant, elle serai capable de venir vérifier pourquoi je suis absent, elle sait au fond que je ne suis pas vraiment motivé à y aller, et je crois me douter des raisons de son insistance...
- Si je passe encore quelques heures dans ce froid, je vous promets que la fièvre que j'aurais demain soir sera loin d'être une comédie. Et j'ai bien peur qu'il faille me veiller toute la nuit...

L'image du triste Amaranthis attablé en compagnie des dignitaires les plus ampoulés de sa société l'attendrit tellement que même ses propositions les plus folles semblaient avoir un fond de sincérité. L'idée d'être veillée toute la nuit par Adrian n'était pas non plus pour lui déplaire, bien qu'elle chassa rapidement cela de son esprit avant que son imagination fertile ne décide de jouer un autre scénario dans sa tête.

- Je préférerai éviter de vous imposer une telle abnégation pour mon propre confort. Peut-être que je me fais une montagne d'un petit rien après tout, mais je suis presque sur que ma mère à des plans pour demain soir.

Il en parlait comme d'un traquenard mais Meryl voyait mal ce que cette femme pourrait manigancer de si terrible à l'égard de son rejeton... à part le faire mourir d'ennui en le forçant à côtoyer les pires prétentieux de ses pairs lors d'un dîner interminable, évidemment. Mais même s'il était normal de s'attendre au pire dans une telle situation, Meryl fit le choix de mettre en lumière ce que cette soirée pourrait avoir de positif.

- Si la nourriture est bonne et s'il y a de l'alcool, à votre place je réfléchirai à deux fois avant de bouder cette soirée, dit-elle en lui souriant. Peut-être qu'avec un peu de chance, la compagnie ne sera pas aussi désagréable que vous le pensez.

La dernière fois qu'ils avaient abordé ce sujet, Adrian lui avait confié qu'il fuyait souvent les gens non pas par désintérêt mais parce qu'il se jugeait de trop mauvaise compagnie pour se mêler aux autres. Elle avait tenté de lui faire prendre conscience ce soir-là qu'il passait peut-être à côté de personnes qui en valaient la peine en agissant de cette façon.

- Et si les histoires que vous racontent les gens présents demain ne vous intéressent pas... alors faites comme la dernière fois et inventez-en une autre !
Adrian Mayr
Adrian Mayr
https://claircomberpg.forumactif.com/t52-adrian-mayr
Date d'inscription : 22/10/2020
Messages : 572
Âge du personnage : 31 Ans
Métier : Apothicaire
Mar 1 Juin - 1:19
Plus détendu depuis l'arrivée de Meryl, Adrian, relativisait quelque peu la situation tout en appréciant les rocambolesques solutions que lui proposait la jeune femme. Après tout, il est vrai qu'il ne s'agissait que d'un simple diner à grande échelle, pas de quoi effrayer quiconque, en théorie. La mention de nourriture et d'alcool amusa Adrian, si seulement tout ce qu'il y aurai de bon à manger pouvait compenser à la fois l'ennui à venir et les manigances de sa génitrice, Adrian y serai allé en se contentant de s'enivrer discrètement avant de s'éclipser en prétendant être fatigué. Une vague idée lui traversa l'esprit, une idée qu'il chassa presque aussitôt tant elle lui paraissait irréalisable.

La mention des histoires inventées ramena Adrian au jour de cette fameuse soirée ou la compagnie de la jeune femme l'avait détourné purement et simplement de son envie de sombrer en lui pointant quelques évidences quant à sa capacité à s'amuser et à voir le bon coté des choses. Cette soirée était restée depuis ancrée dans sa tête et son bon souvenir lui revenait régulièrement, surtout lorsqu'il ressentait le besoin de nourrir son esprit avec quelque chose de positif. Tout en gratifiant Whisper d'une ultime caresse près de l'oreille droite, arrachant un petit ronronnement à son compagnon, Adrian se releva et épousseta doucement ses vêtements pour en chasser les quelques poils accrochés au tissu.

Cette idée qu'il avait d'ores et déjà écarté lui revint alors en tête. D'un bref coup d'œil, Adrian s'assura que tout était en place dans la boutique -comme si quelque chose aurai pu bouger par enchantement-. L'apothicaire reporta son attention sur son invité et prit la parole.


- Que diriez vous de vous asseoir, j'ai l'impression que les patients ne se poussent pas aux portes aujourd'hui. Dit-il en invitant Meryl d'un geste de main.
- C'est étonnement calme en effet. Personne n'a eu de problèmes de dos ces derniers temps ? Dit-elle en faisant une allusion qu'Adrian comprit rapidement, lui arrachant un nouveau sourire.
- Il faut croire que mes remèdes sont trop efficace pour que ma clientèle se renouvelle. Je vais nous préparer une boisson chaude si vous le souhaitez.
- Je ne bouge pas d'ici.


Satisfait de cette réponse, Adrian s'éloigna sans trainer vers le fond de la boutique, dans l'un des coin ou reposait un brasero toujours prêt à l'utilisation en journée. Remplissant le contenant d'une petite marmite avec de l'eau, Adrian raviva les braises avec soin pour faire naitre quelques flammes plus vive et réchauffer le liquide. S'en retournant à ses étagère dont l'organisation semblait être un secret dont lui seul avait la clé, Adrian esquiva par reflexe son compagnon à quatre pattes qui l'avait instinctivement suivit, curieux de voir ce que faisait son maitre. Désormais habitué, il était arrivé plusieurs fois qu'Adrian manque de trébucher en évitant le choc avec la boule de poil qu'il était il y a encore quelques semaines.

Adrian sortit une boite sombre dans laquelle il laissa glisser ses doigt sur les petit flacons tous méticuleusement rangés. Levant un ou deux échantillons devant lui, Adrian dut se résoudre à accepter que sa vue n'ait baissé avec le temps et posa ses lunettes sur son nez pour détailler avec précision les contenant d'herbes séchés. Il en garda deux différents de coté et rangea soigneusement la boite avant de s'en retourner vers l'eau en train de chauffer. Vue de loin et si on ne le connaissait pas, on aurai pu croire que l'apothicaire était une sorte de chaman en train de confectionner une potion, alors qu'il s'agissait simplement d'une infusion qu'il trouvait plutôt agréable à boire lorsque le froid devenait trop mordant. Il prit son temps pour mélanger correctement les mixture et laissa infuser un petit moment en surveillant de près.

Il revint après quelques minutes autour de son bureau devant lequel était entreposé deux chaises coté visiteurs et une chaise du sien. D'un geste, il invita Meryl à prendre place tout en déposant le verre d'infusion devant sa place. L'odeur légère des plantes infusées se répandaient d'ores et déjà doucement dans la pièce. L'apothicaire prit place en face de Meryl qui venait également de s'installer. Il releva alors son regard vers Meryl en ajustant machinalement ses lunettes, oubliant ainsi de les enlever.


- Promis, il ne s'agit pas d'un médicament mais bien d'une variante de thé. Lui dit-il dans ce calme qui le caractérisait.

Meryl gouta alors la fameuse infusion, d'abord sans un mot, les yeux plongés dans ceux d'Adrian

- Peut-être que du thé glacé aurait été préférable finalement. Finit-elle par dire.
- Vous trouvez ?
- Oui, il ne fait pas si froid ici.

Bien sur, Adrian ne comprit pas autre chose que le sens premier de cette phrase, si bien qu'il hocha doucement la tête, notant simplement qu'il aurait pu faire un peu mieux.

Après quelques échanges de banalités, Adrian réalisa que le sujet de ce diner le travaillait toujours autant. Les points qu'avait abordé Meryl au sujet de la dite soirée n'étaient pas tombés dans l'oreille d'un sourd. Après tout, il s'agissait d'un repas probablement placé sous le signe de l'opulence, et aujourd'hui peut-être qu'Adrian se sentait plus capable de ne pas se voir comme un point noir sur un tableau blanc. Malgré cela, le sujet probablement caché derrière cette fameuse soirée dérangeait l'apothicaire. Il s'imagina qu'avoir l'avis de Meryl pourrait peut-être l'éclairer un peu sur le sujet.


- Vous savez, je crois que ma mère à réellement une idée derrière la tête avec ce diner...
- Vous pensez qu'elle va empoisonner la moitié de la haute société Amaranthis et qu'elle compte sur vous pour planquer les corps ? Dit-elle en riant.
- Elle aurai trop d'orgueil pour me demander de l'aide...Répondit-il immédiatement en ayant presque un peu trop pris en considération la blague de Meryl. Non...Je crois pour être tout à fait honnête qu'elle essaye de...De faire en sorte que je...

Il s'arrêta un instant et se racla doucement la gorge, presque gêné par la suite.

- Je crois qu'elle à pour but que je rencontre quelqu'un.

Meryl ne sembla pas du tout prendre cette considération au sérieux, ce qui désempara quelque peu Adrian, qui lui pensait réellement ce qu'il avançait.

- Ou alors c'est elle qui a rencontré quelqu'un et elle a l'intention de vous le présenter pendant ce dîner. Elle ouvrit alors grand la bouche, comme si une illumination venait de la frapper. Oooh, imaginez qu'elle file le parfait amour depuis des années avec Hans le majordome !

Adrian blêmit quelque peu à la réponse de la jeune femme, car désormais cette suggestion que venait d'avancer Meryl était devenue une possibilité envisageable pour lui, bien qu'improbable. D'une voix presque fébrile, il reprit.

- Vous...Croyez?
- C'est toujours plus crédible que d'imaginer qu'elle puisse essayer de vous trouver quelqu'un, non ? Je veux dire... Vous n'êtes pas... Enfin...
- Elle me fait assez souvent remarquer le fait que je vive seul, généralement avec une intonation soulignant un reproche...Et son insistance quant à ma présence pour ce diner ne me paraissait pas habituelle. Honnêtement, je pense que cette théorie est plausible. Reprit-il hâtivement comme pour se chasser l'idée que sa mère ne lui annonce la présence d'un homme dans sa vie, scenario bien pire que celui qu'il avait imaginé.
- Peut-être, oui... Dit-elle, pensive. Mais si vous n'êtes pas prêt, vous n'êtes pas prêt, votre mère devrait le comprendre, non ? Je sais qu'il n'est pas très bien vu pour des gens de votre milieu de rester seuls mais... honnêtement je n'ai jamais bien compris pourquoi.

Adrian resta à son tour pensif à cette observation qu'il jugeait assez pertinente et en adéquation avec une réflexion qu'il avait lui-même eu. Si on lui avait demandé, il n'aurait sur dire s'il était prêt ou non, tant il se sentait détaché de cette considération. Sa solitude était à la fois son refuge et sa prison, mais surtout son mode de vie depuis maintenant assez longtemps, ainsi, il s'était habitué à ne plus se poser de questions à ce sujet comme pouvait se faire sa mère ou toute bonne famille Amaranthis. Sur ce sujet, Adrian se sentait même assez en marge de son propre milieu social. Malheureusement, il savait aussi que si cette idée de faire rencontrer quelqu'un à son fils avait germé dans la tête de Magda, il y aurai fort à parier que beaucoup de choses durant le diner seraient faite pour qu'il se retrouve entouré d'une femme de bonne famille donc le coeur est à prendre, voir plusieurs...

Cette idée lui arracha un frisson tant elle lui paraissait inapproprié à sa façon d'être. Il n'en voulait pas à sa mère, elle était ce qu'elle était, et sans elle Adrian n'aurai peut-être pas été capable de faire mieux que son géniteur, mais il devait avouer que parfois sa prise d'initiative l'exaspérait quelque peu.

L'idée fumante qui lui avait traversé l'esprit revint encore au devant de la scène, si bien qu'Adrian n'arrivait dès lors plus à s'en détacher. Après tout, s'il voulait éviter de devoir être la cible de son entremetteuse de mère, il lui suffisait de...

Adrian reposa soigneusement son verre, ajusta ses lunettes et planta ses yeux émeraudes dans ceux de Meryl.


- Meryl, que faites-vous demain soir ?
Meryl
Meryl
https://claircomberpg.forumactif.com/t12-meryl-guide-touristique
Date d'inscription : 23/09/2020
Messages : 727
Âge du personnage : 23 ans
Métier : Guide / Pisteuse
Mar 1 Juin - 12:40
Maudit soit l'inventeur des lunettes et maudits soient les Amaranthis qui avaient besoin d'en porter pour boire le thé ! Désormais observée au travers ces perfides verres qu'Adrian se plaisait à ajuster chaque fois qu'il plongeait son regard dans le sien, Meryl semblait si contrariée qu'on aurait pu croire que le thé n'était pas à son goût -ce qui n'était pas le cas, le thé était excellent. N'y avait-il donc aucun remède contre la vue qui baisse ? Meryl n'était pas médecin mais semblait tout à coup déterminée à faire avancer la science dans ce domaine, juste pour qu'Adrian cesse d'être aussi séduisant qu'il l'était à cet instant.

Heureusement, le sujet que l'apothicaire mit sur la table fut assez intéressant pour détourner son attention. L'idée que sa mère organise des dîners mondains dans le seul but de jeter son fils en pâture à de jeunes femmes en âge d'être mariées lui arracha un sourire ; elle ne prenait pas vraiment cette menace au sérieux, au grand dam d'Adrian, convaincu que s'ourdissaient de sombres complots derrière son dos.

Meryl avait vraiment dû louper quelque chose concernant les relations qu'entretenaient les mères Amaranthis avec leurs progénitures masculines, ou alors Adrian et Magda étaient deux exceptions dans le paysage. Sa mère avait-elle vraiment le pouvoir de le pousser à refaire sa vie alors qu'il n'en ressentait absolument pas l'envie ? Certes, elle était terrifiante à bien des égards, mais Meryl connaissait suffisamment bien Adrian pour savoir qu'il aurait le dernier mot, en définitive. Par contre, elle ne doutait pas que la soirée de demain serait certainement une épreuve pour ses pauvres nerfs, lui qui avait déjà du mal à se détendre même lorsque la compagnie était agréable et qu'on ne tentait pas de lui passer la corde au cou.

La dernière question du triste Amaranthis n'éveilla aucune méfiance chez Meryl, bien loin de se douter de ce qui l'attendait.

- Meryl, que faites-vous demain soir ?
- Je ne sais pas encore, pourquoi ?
- Vous allez peut-être trouver ça idiot mais... Que diriez-vous de m'accompagner à ce dîner ? répondit-il comme s'il venait de trouver la solution à tous ses problèmes.
- Quoi ? dit-elle en éclatant de rire. Elle avait très bien entendu mais elle avait sans doute mal compris.
- Je me disais que ça pourrait être une bonne idée si vous veniez avec moi demain soir.

Et il était parfaitement sérieux, en plus. Plus de doute, le triste Amaranthis était devenu fou ; passer ses vacances à l'Oeil de Shoggoth passait encore... mais l'inviter elle à une soirée mondaine ? Non, il avait perdu l'esprit. Meryl eut la seule réaction sensée face à cette proposition incongrue.

- Chez votre mère ? Elle marqua une courte pause. Votre mère qui attache énormément d'importance au statut social ? Puis une seconde. Votre mère qui m'a accusée de vendre mes charmes pour gagner ma vie et d'avoir tenté de vous séduire uniquement pour mettre la main sur votre héritage ? Oui, excellente idée. Je suis sûre que même Whisper serait plus à sa place que moi à ce dîner.

Et encore ! Si seulement sa mère était la seule personne qu'elle allait devoir affronter, mais d'autres grandes familles seraient également présentes. Adrian avait peut-être la sensation de se jeter dans un guet-apens en y allant mais ce n'était rien face à ce qu'elle ressentait à cet instant. A bien y réfléchir, c'était peut-être pour cela qu'il lui faisait cette proposition à elle ; elle serait une telle curiosité aux yeux de tous qu'elle détournerait habilement l'attention. Ou peut-être voulait-il seulement avoir au moins une alliée autour de la table demain soir.

- Désolé... Je me rends compte que je n'ai peut-être pas réfléchi en vous demandant ça, dit-il avant de détourner les yeux, avalant une gorgée de thé comme pour retrouver contenance.

« Alors ça, c'est un coup bas... » pensa la jeune femme en observant Adrian silencieusement. Comme si elle allait le laisser y aller seul alors qu'il semblait tant désemparé à cette idée.

- Et qu'est-ce que je serai supposée faire pendant ce dîner ? finit-elle par répondre après un silence pendant lequel elle avait semblé réfléchir sérieusement à cette invitation. Mordre toutes les jolies filles qui s'approcheront de vous ? Elle se retint de faire remarquer que si ce n'était que ça, Whisper pourrait très bien s'en charger. Adrian avait encore une journée pour lui apprendre à viser les points stratégiques de ses futures victimes.
- Rien de spécial, si ce n'est profiter d'un dîner certainement haut de gamme en ma compagnie. Je me disais que votre présence à mes coté passerait sûrement l'envie à ma cher mère de me faire rencontrer quelqu'un...

Comme si sa présence allait dissuader qui que ce soit. Au contraire, la compétition avait plutôt tendance à ouvrir l'appétit.

- Honnêtement, j'en doute. Mais si les choses venaient à dégénérer, je nous trouverai un placard en attendant que ça se tasse, lui promit-elle en souriant, comme si elle avait déjà accepté de l'accompagner.
- C'est déjà un meilleur plan que tout ce que j'aurai pu imaginer, répondit-il en lui rendant son sourire. Et puis... au moins avec vous j'aurai le sentiment d'être en bonne compagnie.

Une douce chaleur l'envahit et elle avala elle aussi une gorgée de ce thé bien trop chaud pour ne pas avoir à répondre immédiatement. Oui, le thé aurait été meilleur glacé, indubitablement.

- Très bien ! J'accepte de vous accompagner. Vous pourrez vous servir de moi comme bouclier demain soir et je vous promets de détourner l'attention de vous chaque fois que vous aurez l'air de vouloir vous recroqueviller sous une table. En contrepartie... promettez-moi d'intervenir dès que je serai sur le point de mal me comporter avec vos invités, car soyez sûr que ça arrivera à un moment ou à un autre, lui dit-elle sans se départir de son sourire.

Qu'est-ce qu'elle ne ferait pas pour voler au secours de son triste Amaranthis...
Adrian Mayr
Adrian Mayr
https://claircomberpg.forumactif.com/t52-adrian-mayr
Date d'inscription : 22/10/2020
Messages : 572
Âge du personnage : 31 Ans
Métier : Apothicaire
Mar 1 Juin - 22:38
Adrian n'avait pas eu l'intention de feindre quelconque embarras dans le seul but de la faire céder. Au contraire, le fait qu'elle pointe une telle évidence vis à vis de l'état de sa relation avec la mère d'Adrian avait laissé penser à l'apothicaire qu'il avait été bien osé de demander lui demander un tel service. Voyant malgré tout qu'elle se mit à considérer la question, Adrian n'émit aucun commentaire soulignant une rétractation, car l'idée de partager cette soirée avec Meryl lui apportait tout à coup bien plus d'optimisme quant à ce fameux diner.

Le regard de l'apothicaire s'éclaira quelques peu lorsqu'elle accepta officiellement de venir. Rassuré à cette idée, Adrian s'amusa à constater que même lorsque Meryl lui rendait visite simplement par courtoisie, la probabilité que l'un embarque l'autre dans une "aventure" semblait être très élevée. Ce qui n'était pas pour déplaire à l'Amaranthis pour qui la compagnie de la jeune femme avait un certain effet bénéfique sur sa bonne humeur, du moins tant qu'ils ne se retrouvaient pas embrigadés dans de périlleuses histoires mettant leur vie en jeu...

Adrian but lentement une gorgée de l'infusion encore très chaude, se délectant de la sensation de chaleur que lui provoquait le liquide. Méticuleux comme à son habitude, il reposa le verre à l'exact position


- Je vous promets que je ne vous laisserai pas vous emporter, mais aussi que je ne laisserai pas les gens vous importuner sans raisons.

Bien que son ton paraissait étonnement léger par rapport à d'habitude, Adrian était relativement sérieux dans ses promesses, peu enclin à voir Meryl passer un mauvais moment à cause de lui. Déjà qu'il n'était pas bien sur qu'une femme d'origine nomade -et dont la profession avait plutôt tendance à la conduire à parcourir le monde extérieur- ne trouve un réel intérêt à venir s'enquérir des nouvelles de la haute bourgeoisie Amaranthis, l'apothicaire essayerai au mieux de lui éviter quelconque désagrément, bien qu'il ne puisse réellement jurer que sa chère mère ne soit pas quelque peu acerbe à l'idée de revoir la jeune femme…

A cet instant, Adrian se rappela un détail fondamental qu'il avait presque eu tendance à oublier : Meryl et lui ne venaient pas du tout du même monde. Outre l'aisance financière qui était en soit un détail, l'éducation Amaranthis de bonne famille était un milieu assez fermé qu'Adrian lui même jugeait lui même peu fréquentable. Ainsi, cette promesse le ramena dans cette réalité où il était possible qu'il vienne d'entrainer Meryl dans un désagréable moment à passer... Son esprit contrebalança cette réflexion de lui-même lorsqu'il s'imagina y aller sans la jeune femme, cette pensée lui arracha un frisson d'appréhension.

En revanche...Il y avait un détail qui lui avait également échappé jusqu'à maintenant, et qui devait être éclairé dès aujourd'hui. Tout en réfléchissant, Adrian retira doucement ses lunettes pour en mordiller l'extrémité d'une des branches. Son regard se focalisa à nouveau sur Meryl.


- Dites moi Meryl...Avez-vous une tenue de soirée...? Se risqua-il à demander.
- Vous voulez dire une tenue qui ne soit pas trop abimée ?

L'apothicaire hésita quelques secondes avant de répondre, jaugeant une éventuelle appréhension de la jeune femme.

- C'est un début en effet, mais je voulais dire quelque chose de...d'habillé on va dire.
- Ça va sans doute vous surprendre mais on ne m'invite pas souvent à des réceptions guindées.
- Honnêtement, vous ne ratez pas grand chose. Dit-il avec un discret sourire

Cet échange rassura quelque peu Adrian tant l'idée de lui poser cette question l'avait fait redouter de vexer la jeune femme, de quelconque manière. Il arrivait souvent qu'Adrian passe pour quelqu'un d'arrogant, habité d'un complexe de supériorité. Heureusement pour lui, Meryl lisait bien mieux entre les lignes que ses habituels interlocuteurs.

Whisper détourna l'attention d'Adrian de la conversation un instant en lui soulevant le bras qui reposait en partie sur le bureau, réclamant comme souvent un peu d'attention à l'apothicaire qui, incapable d'être trop ferme avec lui dès lors qu'il croisait le regard de son compagnon canin, le gratifia des caresses derrière l'oreille qui lui arrachèrent un nouveau ronronnement satisfait. Il resta les yeux posé avec un évident attendrissement sur l'animal avant de reprendre le court de la conversation, continuant à distraitement caresser Whisper en même temps.

Adrian hésita un instant avant de reprendre la parole, mais ce qu'il avait à dire lui semblait somme toute assez inévitable.


- Je crois que nous allons devoir aller faire une excursion pour vous trouver une tenue de soirée dans ce cas...
Meryl
Meryl
https://claircomberpg.forumactif.com/t12-meryl-guide-touristique
Date d'inscription : 23/09/2020
Messages : 727
Âge du personnage : 23 ans
Métier : Guide / Pisteuse
Jeu 3 Juin - 0:48
Trop occupée à observer Adrian mordiller le bout de ses lunettes -tout en imaginant des scénarios dans lesquels les lunettes étaient remplacées par autre chose- Meryl n'eut pas vraiment la tête à se vexer lorsqu'il lui fit comprendre que sa tenue actuelle n'était pas assez élégante pour le dîner de demain. On pouvait pourtant s'interroger sur ses motivations après une telle déclaration ; s'il voulait qu'elle fasse diversion auprès des invités, il valait mieux éviter de trop la travestir en quelque chose qu'elle n'était pas. Appréciait-il Meryl pour ce qu'elle était mais seulement jusqu'à un certain point ? Est-ce qu'il avait peur qu'elle lui fasse honte demain si elle ne ressemblait pas un minimum aux gens de son monde ? Toutes ces questions n'avaient malheureusement pas d'importance pour le pauvre cerveau de Meryl, perdue dans sa contemplation muette ; la seule interrogation qui avait pris le pas sur tout le reste était de savoir si tout ceci -sous entendu le mordillage de lunettes- était légal ou non. Et dire qu'elle s'était réjouie lorsqu'il les avait ôtées...

- Je crois que nous allons devoir aller faire une excursion pour vous trouver une tenue de soirée dans ce cas...

Elle finit tout de même par jeter un rapide coup d’œil à ses vêtements. Habillée pour la saison, elle avait superposé plusieurs couches de tissus les unes sur les autres, surmontées par une veste en fourrure qui avait l'air d'avoir vu passer bien trop d'hivers. Son pantalon marron était délavé et usé par endroits, et les lacets de ses bottes fourrées montantes étaient dépareillées. Adrian avait raison, elle n'était même pas sûre de pouvoir passer la porte d'entrée dans ces frusques. Même si elle savait que quoi qu'elle porterait demain le regard de Magda serait critique et désapprobateur, elle voulut tenter de la surprendre en étant à l'opposé de ce qu'elle était d'habitude, sans doute pour lui rabattre un peu le caquet. Avec de la chance -mais surtout énormément d'efforts-, peut-être même qu'elle ne la reconnaîtrait pas. Lorsqu'elle releva les yeux vers Adrian, ceux-ci brillaient d'une lueur farouche et déterminée.

- D'accord.

L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre W69b

Le rendez-vous pour cette fameuse excursion avait été pris le lendemain après-midi, laissant à Adrian le soin de prévenir ses futurs patients et clients qu'il serait absent. Ponctuelle, Meryl l'attendit à l'extérieur de son échoppe à l'heure du rendez-vous et le salua gaiement lorsqu'il finit par en sortir, verrouillant la porte derrière lui. Mystérieux quant à leur destination, la jeune femme eut tout le loisir de regretter d'avoir accepté si facilement de porter un vêtement dans lequel elle serait probablement mal à l'aise toute la soirée. Mais à quoi avait-elle pu bien penser la veille ? Pour autant, sa détermination à être présente aux côtés d'Adrian au dîner demeurait inchangée ; elle voulait simplement éviter d'avoir l'air encore plus ridicule en tentant de copier les codes vestimentaires de la grande bourgeoisie Amaranthis alors qu'elle n'y connaissait visiblement rien.

Arrivés devant la devanture de la supposée meilleure couturière du quartier, Adrian lui fit signe d'entrer. Ils eurent à peine le temps de faire deux pas dans la boutique qu'une petite brune replète leur sauta dessus, souriante et affable.

- Entrez, entrez ! Et bienvenue ! Que puis-je faire pour vous ?

Mais déjà Meryl et cette femme se dévisageaient d'une drôle de manière ; l'une parce qu'elle n'avait probablement jamais eu de cliente aussi particulière, l'autre parce qu'elle doutait de trouver son bonheur ici vu la tenue excentrique et criarde qu'elle avait sous les yeux. Pourquoi est-ce qu'elle avait accepté de venir ici déjà ? Son regard se posa sur le triste Amaranthis à ses côtés. Ah oui, ça lui revenait maintenant... Maudit soit-il.
Adrian Mayr
Adrian Mayr
https://claircomberpg.forumactif.com/t52-adrian-mayr
Date d'inscription : 22/10/2020
Messages : 572
Âge du personnage : 31 Ans
Métier : Apothicaire
Jeu 3 Juin - 15:01
Pendant tout le reste de la journée de la veille, Adrian avait ruminé sa proposition, faisant naître chez lui une certaine appréhension. Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, ce n'était pas les différences sociales entre Meryl et lui qui l'inquiétait, mais plutôt l'idée qu'il se soit retrouvé à "imposer" à la jeune femme d'adopter une attitude trop différente de ce qu'elle était vraiment. Bien qu'elle n'ait manifesté aucun signe de vexation à ce sujet, l'apothicaire n'avait put s'empêcher de redouter d'avoir blessé son amie, d'une manière ou d'une autre.

L'air presque toujours guilleret qu'elle avait affiché le lendemain l'avait quelque peu rassuré à ce propos. Il ne perdirent pas de temps pour se rendre à la boutique d'une des couturière que les Amaranthis estimaient être des plus talentueuse. Aussi chaleureux que fut l'accueil par la femme brune haute en couleur, Adrian aurait préféré qu'ils aient au moins le temps de faire un bref tour d'horizon avant d'être abordé de la sorte, histoire de tâter un peu le terrain en quelque sorte...Il n'afficha rien en revanche de cet inconfort et se contenta d'adresser un sourire cordial à la couturière.

Constatant que les deux femmes avaient déjà exercé un jugement l'une pour l'autre par le biais de leur regard, Adrian brisa ce muet échange en prenant la parole.


- Nous sommes à la recherche d'une tenue de soirée pour mon amie ici présente.
-Je dois pouvoir vous trouver ce que vous cherchez. Dit-elle en adressant un clin d'œil à l'apothicaire. Cette soirée, c'est pour quelle occasion ? Simple dîner en tête-à-tête, annonce des fiançailles à la famille ? La robe doit-elle être renversante ? Distinguée ? Sobre ?

Le fait que la femme interprète d'emblée que les deux jeune gens étaient là en tant que couple manqua de faire monter le rouge aux jours de l'apothicaire, qui se racla doucement la gorge avant de répondre.

- Nous allons assister à un diner en compagnie de bon nombres d'invités. Pour ce qui est du style...Son regard tourna vers Meryl. Avez-vous une préférence Meryl?
- Quelque chose qui ne fera pas grincer des dents votre mère.

L'apothicaire fit mine de réfléchir, s'imaginant que quoi qu'il arrive, sa mère grincerai des dents en les voyant arriver ensemble. Mais un simple regard sur la tenue criarde de la vendeuse donna le ton à ses réflexions.

- Je pense que sobre et distinguée sont deux éléments pouvant vous aller. Dit-il avant de reporter sn attention sur la vendeuse. Pouvez-vous nous proposer quelque chose dans ce sens ?
-Evidemment ! S'exclama-t-elle en jaugeant Meryl de haut en bas. Permettez-moi de vous dire que la robe à elle-seule ne fera pas tout… Si vous voulez faire bonne impression, il va aussi falloir s'occuper de vos cheveux jeune fille !

Meryl toucha ses cheveux pour en observer les pointes. Adrian quant à lui eut presque envie de dire qu'ils étaient très bien comme ça.

- Qu'est-ce qu'ils ont mes cheveux ?
- C'est une catastrophe !

L'exclamation de la femme fit grincer des dents Adrian qui lui adressa un regard désapprobateur qu'elle ne sembla même pas remarquer. Il reporta son attention sur Meryl, pas vraiment désireux de la prendre en traitre alors qu'il lui avait proposé simplement d'aller sélectionner une tenue.

- Vous n'êtes pas obligé d'aller si loin, si vous n'en avez pas envie. Dit-il d'une voix très calme, avec une pointe attentionnée.
Une soudaine forme d'affolement put se lire sur le visage de Meryl.
-Comment ça « si loin » ? Qu'est-ce que vous allez faire à mes cheveux ? Dit-elle en reportant son regard sur la vendeuse.
-Les couper un peu, leur donner une jolie forme ; de légères ondulations seraient du plus bel effet. A nouveau elle s'adressa à Adrian, Vous m'avez amené un défi à la hauteur de mes compétences, soyez sûr qu'elle sortira d'ici totalement métamorphosée ! Mais cela risque de prendre un peu de temps, puis-je vous proposer du thé ?

Adrian laissa divaguer son imagination à l'écoute des propos de la vendeuse, l'idée d'ajuster les cheveux de Meryl pouvait paraitre séduisante, pour autant, il n'avait nullement envie de lui imposer cela, et encore moins de transformer la jeune femme en quelqu'un qu'elle n'était pas, si elle n'en avait pas le souhait. Après tout, il l'appréciait comme elle était...

- Avant d'accepter volontiers cette tasse de thé, je réitère ma question, Meryl, voulez-vous le faire ? Finit-il par dire.
Après un regard hésitant, Meryl finit par adresser un sourire à l'apothicaire.
- Oui, je crois que oui.

Adrian ne put retenir d'afficher un petit sourire de soulagement.

- Dans ce cas allons y pour le soin des cheveux en plus de la tenue, et la tasse de thé bien sur.
- Installez-vous là-bas, je vous prie, je vous apporte ça dans un instant. Dit-elle en désignant un petit coin aménagé en salon, avant de s'adresser de nouveau à Meryl. Vous ! Filez dans une cabine et enlevez-moi tous ces...la moue qu'elle adressa à cet instant souligna la retenue de ses propos, vêtements. Je pense qu'il va vous falloir essayer plusieurs tenues avant de trouver celle qui vous correspondra le mieux.
La vendeuse s'éclipsa alors comme une flèche, visiblement enjouée à l'idée de ce "défi", comme elle l'avait souligné. Meryl sembla regagner un peu de contenance en respirant à nouveau normalement, avant de même laisser échapper un rire.
-Mais dans quoi est-ce que vous m'avez entrainée ?

Adrian était en train de se poser exactement la même question. Heureusement, le sourire de Meryl avait eu don de maintenir le ton léger qui régissait ce début d'après-midi. Attentif à ce que la jeune femme ne fasse pas tout cela complètement à contre coeur, l'apothicaire lui adressa un sourire sincère.

- Si vous ressentez un besoin impérieux de fuir ou de vous cacher, appelez moi, je trouverais bien un placard à balais suffisamment sécurisant pour échapper à cette dame. Ses yeux se furent rieurs, brisant pendant une seconde son expressivité neutre habituelle. Cela dit, j'ai assez confiance en sa capacité à ne pas vous transformer en palette de peinture criarde, malgré la tenue qu'elle arbore elle-même...

Adrian alla s'installer confortablement dans le petit coin de salon prévu à cet effet. Le confort des banquettes était remarquable pour un espace de boutique, soulignant le niveau de qualité de l'endroit. A vrai dire, l'apothicaire avait soigneusement choisit une boutique de réputée, quitte à faire les choses, autant les faire bien.

La tasse de thé arriva assez vite, tandis que Meryl elle venait de disparaitre dans une des cabines. Adrian remercia la vendeuse d'un hochement de tête et lui adressa un regard assez sérieux.


- Je compte sur vous pour faire quelque chose qu'elle appréciera elle-même avant tout. Dit-il presque à voix basse.

Avec un nouveau clin d'œil et un sourire, la vendeuse répondit sans paroles à l'apothicaire, avant de se diriger vers les cabines ou l'attendait déjà la jeune femme.
Meryl
Meryl
https://claircomberpg.forumactif.com/t12-meryl-guide-touristique
Date d'inscription : 23/09/2020
Messages : 727
Âge du personnage : 23 ans
Métier : Guide / Pisteuse
Jeu 3 Juin - 20:59
Inutile de dire que c'était une grande première pour Meryl qui n'avait ô grand jamais franchi le seuil d'une boutique aussi luxueuse. Si elle pensait pouvoir attraper la première robe venue pour l'enfiler à la va-vite quelques minutes avant le dîner de ce soir, la petite vendeuse semblait bien décidée à leur fournir une prestation aussi personnalisée que possible, voyant en Meryl une sorte de diamant brut qu'elle n'avait plus qu'à tailler. Cette dernière se prêta au jeu de bonne grâce, d'une part parce qu'Adrian lui avait promis de lui trouver un placard si elle en ressentait le besoin mais aussi parce qu'elle trouvait finalement tout cela assez amusant.

Une fois dans la cabine, Meryl ôta toutes les couches de ses vêtements, ne gardant que le strict nécessaire. Une première robe fut apportée par la vendeuse ; d'un marron sombre brodé de fils dorés dessinant des motifs délicats sur toute la poitrine, elle était surmontée par une sorte de traîne d'un bleu nuit, presque noir, que l'on nouait à la taille grâce à un petit nœud de la même couleur que les borderies. À part une taille marquée, cette robe ne laissait pas entrevoir quoi que ce soit puisque le col venait recouvrir jusqu'à ses clavicules. Même si elle ne se voyait pas encore -le miroir était à l'extérieur, la forçant à sortir pour voir comment cela rendait sur elle- elle pouvait dire sans l'ombre d'un doute que c'était probablement la chose la plus distinguée qu'elle ait porté de sa vie.

Lorsqu'elle sortit enfin, presque timidement, elle se contenta de basculer d'un pied sur l'autre devant Adrian, un peu mal à l'aise, attendant son verdict avec fébrilité. L'image que lui renvoyait le miroir à sa droite lui sembla étrange, si bien qu'elle n'arrivait pas tout à fait à se reconnaître.

- Je trouve cette robe jolie mais... Peut être un peu trop sombre ou... ? dit-il d'un air hésitant.
- Sombre mais sobre ! commenta la vendeuse avec enthousiasme. Et distingué. Tous vos critères sont réunis, cependant je pense pouvoir vous proposer quelque chose de plus clair si vous trouvez cela trop austère. Mais vous, jeune fille, qu'en dîtes-vous ?
- Je ne sais pas trop...

Elle n'avait tellement pas l'habitude de porter ce genre de chose qu'elle était parfaitement incapable de dire si cela lui allait ou non.

- Alors c'est que ce n'est pas la bonne ! trancha la brune avant de lui faire signe de repartir se changer en cabine. Meryl ne se fit pas prier pour disparaître.

La deuxième robe était plus clair, tout le haut était fait d'un tissu vaporeux d'un bleu très clair, si bien qu'elle avait l'impression d'avoir les épaules enveloppées dans une sorte de nuage. Comme sur la première robe, un tissu plus rigide et plus sombre venait lui ceindre les hanches et la taille, donnant un aspect vertigineux à sa chute de rein. « Vous avez la taille marquée, il serait criminel de ne pas la mettre en valeur » avait commenté la vendeuse. Cette fois en revanche, la poitrine était dégagée, laissant apercevoir la naissance de ses seins, et le décolleté était travaillé de petits motifs floraux extrêmement délicats, faisant tout le charme de cette robe. Peut-être était-ce un poil trop délicat pour Meryl, d'ailleurs...

Elle sortit de la cabine avec légèrement plus d'assurance que la première fois, convaincue d'être à son avantage dans cette robe, sans toutefois s'y sentir aussi à l'aise que si elle portait ses vêtements habituels. Aussitôt, elle vit Adrian tenter de se cacher le visage avec sa tasse de thé, ce qu'elle prit comme une réaction négative. Les mots qu'il prononça presque à mi-voix juste après démentirent totalement cette impression.

- Celle ci est très... très jolie.
- Effectivement, et elle vous va très bien qui plus est, commenta la vendeuse d'un œil expert. Si Meryl sourit à l'idée de plaire au triste Amaranthis, elle ne put s'empêcher de jeter des regards perplexes au reflet que lui renvoyait le miroir. La vendeuse parût comprendre ce qui se jouait dans la tête de la blonde. Mais vous, vous ne semblez pas convaincue.
- Elle est très jolie, c'est juste que..., répondit-elle sans lâcher son reflet des yeux alors que son sourire s'évanouit sur ses lèvres.
- Vous n'avez pas l'habitude vous voir comme cela, je me trompe ?

Meryl hocha la tête.

- C'est tout à fait normal. Il faut du temps avant d'apprivoiser une facette de nous que l'on ne connaît pas du tout. Mais je peux vous assurer que vous n'êtes absolument pas ridicule dans cette tenue, si vous en doutiez encore. Peut-être que la prochaine robe finira de vous convaincre, filez donc en cabine ; moi, je vais nous refaire un peu de thé !

Les mots de la vendeuse avait réussi à lui tirer un nouveau sourire à Meryl avant qu'elle ne s'éclipse. Ce n'était qu'une robe après tout, elle avait affronté des choses autrement plus dangereuses que des robes. Elle attrapa la prochaine et l'enfila en laissant son esprit vagabonder sur la raison qui la faisait se sentir si stupide. Une fois sur son dos, elle ne put s'empêcher de froncer les sourcils ; est-ce que c'était elle ou bien les robes avaient de moins en moins de tissu à mesure que le temps avançait ? Celle-ci était d'un vert intense, ne laissant que peu de place à l'imagination. Le décolleté -si on pouvait encore appeler ça un décolleté- était si profond qu'il ne manquait que quelques centimètres de plus pour que l'on aperçoive sa cicatrice sur le bas ventre. Quant au reste... la longueur de la robe aurait été acceptable si elle ne laissait pas voir la quasi totalité de ses jambes dans le mouvement. Les femmes Amaranthis portaient-elles réellement ce genre de chose ?

Cette fois, Adrian manqua de s'étouffer avec son thé en la voyant apparaître.

- Quand on avait dit sobre et distingué, j'avoue que je ne m'attendais pas vraiment à ça. Est-ce que ce n'est pas un peu trop... ? Est-ce qu'on la laisserait entrer au dîner de ce soir dans cette tenue, pour commencer ?
- Je... vous... il est vrai que la sobriété n'est pas vraiment au rendez vous mais... Vous êtes ravissante, dit-il en bégayant. Après... Il ne faudrait pas que vous soyez mal à l'aise.

Depuis quand Adrian bégayait-il ainsi ? Elle se mit à éclater de rire.

- Honnêtement, c'est plutôt vous qui avez l'air mal à l'aise !
- Je dois avouer que... cette robe vous va à ravir.

Ce commentaire fit naître le premier vrai sourire de Meryl depuis les essayages ; elle s'amusa même à tourner sur elle-même pour que l'apothicaire ne perde pas une miette de cette tenue scandaleuse. Elle avait presque oublié à quel point il était grisant de faire rougir le triste Amaranthis, mais au delà de ça, il venait de lui dire quelque chose s'était longtemps demandé secrètement : il la trouvait jolie. Bon, certes, il la trouvait jolie dans cette tenue, là, présentement, et peut-être pas le reste du temps, mais c'était une petite victoire ; il n'en fallait pas plus pour faire accélérer légèrement les battements de son cœur.

- Ah, vous trouvez ? Vous pensez que c'est elle que je devrais prendre ?


Cachant le rougissement de ses joues à l'aide de sa tasse de thé, Adrian hocha la tête presque inconsciemment.

- Si vous vous sentez bien dedans...

Un glapissement retentit soudain dans la pièce lorsque la vendeuse revint avec le thé. Elle s'empressa alors de couvrir Meryl avec le premier drap qui lui tomba sous la main, avant de la guider précipitamment jusqu'à la cabine.

- Pardon, excusez-moi, cette tenue était destinée à l'Éveil des Sens, je ne sais pas comment elle a fini là, c'est... Veuillez me pardonner, dit-elle en s'inclinant bien bas vers l'apothicaire.
- Oh, cela explique l'absence de sobriété..., répondit-il distraitement avant de se prendre d'un vif intérêt pour la tapisserie de la boutique.

Rejointe par la petite brune replète qui se confondit encore mille fois en excuse, Meryl laissa ses doigts traîner sur le tissu d'un air songeur.

- Ne vous inquiétez pas, je crois que cette robe lui a beaucoup plu. Peut-être que...
- Est-ce que c'est à lui ou à sa mère que vous souhaitez plaire en priorité ?
- Eh bien...

À lui, sans l'ombre d'un doute. Mais elle ne pouvait pas vraiment se permettre de répondre ça, si ?

- Je ne plairais jamais à sa mère, je veux simplement que ma tenue soit la seule chose sur laquelle elle ne puisse pas m'attaquer.
- Alors oubliez cette robe, conseilla la vendeuse avec un sourire.

Elle poussa un soupir à fendre l'âme avant d'ôter le tissu puis tenta de se consoler en se disant qu'elle n'aurait jamais supporté braver le froid de l'hiver dans cette tenue. Les essayages continuèrent encore un long moment et Meryl se mit à essayer des robes de plus en plus loufoques, sous le regard amusé d'Adrian qui semblait heureux de la voir se détendre suffisamment pour prendre tout cela comme un jeu. La vendeuse ne s'agaça aucunement de ce délai, voyant que Meryl avait besoin de s'habituer à se voir autrement avant d'arriver à se sentir véritablement à l'aise dans une robe. Le soleil s'était couché depuis deux bonnes heures lorsque finalement elle déclara :

- C'est celle-là.
- Très bon choix. Dans le plus pur style Ascanien. Elle n'est pas tape-à-l'oeil et pourtant elle attire le regard. C'est un choix assez osé mais puisque vous ne leur ressemblerez jamais vraiment autant cultiver cette différence, lui répondit la vendeuse tout en s'occupant de dompter sa crinière dans un coin à l'écart de la boutique. Quant à vos cheveux, j'avais imaginé faire quelque chose d'un peu sophistiqué mais je dois admettre que je les préfère détachés. Laissez-moi juste ajouter une petite touche personnelle, et vous serez parfaite...

Sans vraiment savoir à quoi s'attendre, Meryl laissa la vendeuse recouvrir ses lèvres d'une fine couche de rouge à lèvre à l'aide d'un pinceau. Visiblement satisfaite de ce qu'elle voyait, elle se redressa avec un grand sourire avant de l'attraper par les épaules pour l'attirer dans le petit salon où Adrian était resté en compagnie d'un plateau de petits biscuits.

Différente mais pas méconnaissable, Meryl semblait tout droit sortie d'une vie parallèle dans laquelle elle aurait été la pupille d'une riche famille ascanienne. Sa robe blanche brodée de perles argentées était toute à cette image : un peu trop stricte pour correspondre entièrement aux standards amaranthis mais terriblement élégante. Ses cheveux étaient lâchés mais les ondulations semblaient cette fois savamment calculées pour tomber sur ses épaules de façon la plus flatteuse possible. Il ne lui manquait plus qu'un air hautain pour faire totalement illusion, mais elle restait Meryl et c'est donc plutôt un sourire qu'elle choisit d'adresser au triste Amaranthis.

- Alors ? Est-ce que vous pensez qu'on me laissera entrer ?

Bien qu'elle n'aurait jamais voulu l'avouer, c'était surtout son avis à lui qui avait de l'importance.
Adrian Mayr
Adrian Mayr
https://claircomberpg.forumactif.com/t52-adrian-mayr
Date d'inscription : 22/10/2020
Messages : 572
Âge du personnage : 31 Ans
Métier : Apothicaire
Ven 4 Juin - 14:00
L'appréhension d'Adrian muée par l'idée que Meryl pouvait à tout moment abandonner ce plan farfelu s'était évanouie dès lors qu'il avait vu ce sourire sincère qu'elle en était venue à arborer lors des essayages. Aussi long qu'eut été le défilé, Adrian avait apprécié de voir la jeune femme se prêter au jeu et passer un bon moment, ce qui somme toute était l'une des choses qui l'importait le plus. Désormais en train de patienter pendant que la vendeuse s'occupait des cheveux de son amie, l'apothicaire revint à des considérations plus terre à terre en repensant à ce fameux diner. En soit, il n'y avait pas de raison que quelque chose se passe mal, pourtant, Adrian ne pouvait s'empêcher d'imaginer que sa mère avait échafaudé des plans dans son dos pour lui faire rencontrer quelqu'un notamment. Bien entendu, il était aussi possible qu'elle ait simplement voulu avoir son fils à sa table ce soir la. Possible...mais peu probable. En bon termes malgré tout, Adrian devait beaucoup à sa mère, si bien qu'il lui passait certains très quelque peu dérangeant de son caractère.

Sortant de ses réflexions lorsqu'il entendit Meryl et la vendeuse revenir, son regard se posa sur la jeune femme et ses yeux s'écarquillèrent de surprise. Désormais totalement apprêtée, Adrian ne put masquer un petit sourire approbateur à la vue de son amie dans cette robe blanche lui donnant des allures de noblesse évidente. Bien plus sobre que certaines tenues, l'apothicaire appréciait le fait que la vendeuse n'ait pas fait en sorte de transformer complètement Meryl. La mise en valeur de la chevelure de la jeune femme allait bien entendu dans ce sens, ce qui n'était pas pour déplaire à l'apothicaire qui avait toujours trouvé les cheveux détachés de son amie remarquable. Comme la touche finale d'un tableau réussi, ce qui finalement vint mettre le plus en valeur ce bel ensemble était le sourire qu'elle lui adressa avant de prendre la parole.


- Alors ? Est-ce que vous pensez qu'on me laissera entrer ?

Le sourire de l'apothicaire s'étira un peu plus, réduisant encore un peu son attitude neutre qu'il avait l'habitude d'arborer.

- Quand bien même ma chère mère aurait eu le pouvoir de vous refuser l'entrée, je pense qu'elle ne pourrait même pas s'y résoudre en vous voyant ainsi, vous êtes ravissante.

Après un sourire en guise de seule réponse, Meryl finit par regarder ailleurs, quelque peu touchée par la gêne visiblement. C'est à ce moment qu'Adrian réalisa avec quel spontanéité il avait donné son point de vue à la jeune femme. faisant naitre également chez lui une petite gêne à son tour. Il reporta alors son attention

- J'ai remarqué une tenue que je pense vous prendre également pour moi ce soir. Puis-je vous demander encore un peu de votre temps ?
- Mes clients sont rois !
- Très bien, je pense que nous n'en aurons pas pour longtemps. Meryl, vous devriez peut-être choisir aussi quelque chose pour vous couvrir lorsque nous serons en extérieur, qu'en pensez-vous?
- Oh, mais je peux très bien remettre ma veste, inutile de faire des dépenses supplémentaires...
- Vous n'y pensez pas ?! S'écria la vendeuse, presque scandalisée. J'ai ici quelque chose qui vous irait à merveille !
- Autant aller au bout des choses et les faire bien. Pourriez vous aller le chercher pendant que j'essaye la tenue ?

D'un hochement de tête, la vendeuse acquiesça les dires de l'apothicaire et fit signe à Meryl de la suivre dans l'arrière boutique. Adrian quant à lui se leva et se dirigea vers un coin du magasin où il avait remarqué un veston sombre et élégant brodé de motifs vert, relativement discret pour ne pas rendre l'ensemble criard et suffisamment visible pour une tenue de soirée. Après un essayage concluant, Adrian retrouva Meryl et la vendeuse dans la pièce principale où il vit la jeune femme affublée d'un châle en fourrure clair aussi fin qu'élégant, mais suffisamment chaud pour ne pas laisser la jeune femme désemparée face au froid.

L'apothicaire ne discuta pas le prix relativement élevé qu'avait annoncé la couturière, après tout, il s'agissait d'une prestation de qualité et en ce sens Adrian n'y voyait rien à redire. Il esquiva soigneusement le sujet des dépenses, conscient que tout le monde ne pouvait pas s'offrir le luxe d'acheter de telles tenues pour une soirée. Peu dépensier dans la vie de tout les jours, l'apothicaire trouvait une certaine satisfaction à user de son argent pour ce genre de moment qu'il était de plus en plus content de partager avec Meryl.

Désormais habillés pour la soirée, Adrian et Meryl sortirent de la boutique sous les salutations enjouées de la vendeuse. Le froid mordant de l'extérieur s'était alors amplifié avec la tombée prématurée de la nuit hivernale. Refermant soigneusement les pans de son manteau, Adrian tourna les yeux vers Meryl.


- J'aimerai repasser au Lys d'Argent, m'assurer que Whisper ne manque de rien. Je ne suis jamais très serein à l'idée de le laisser seul, mais avec autant d'inconnu autour de lui, il ne sera peut-être pas à l'aise.

Sans plus s'attarder immobile dans le froid, ils prirent la direction du Lys d'Argent sous quelques timides flocons de neige venant parsemer le sol du quartier Amaranthis. Une fois arrivé, Adrian déverrouilla sans trainer la porte pour qu'ils puissent se réfugier à l'intérieur. La chaleur ambiante générée par le feu entretenu par Adrian toute la mâtinée avait permis au lieu de conserver une température ambiance relativement agréable malgré son absence.

Accueillis comme des rois par le compagnon canin d'Adrian, ils durent tout de même veiller à ce que Whisper ne saute pas sur les vêtements tout neufs et propres qu'ils venaient d'acheter, surtout aux vues de la blancheur de la robe que portait Meryl. Ils prirent malgré tout le temps de lui accorder l'attention qu'il demandait en le gratifiant à tour de rôle des caresses qu'il réclamait tant.

Adrian indiqua un endroit à l'étage où Meryl put déposer ses affaires qu'elle avait quitté au profit de sa tenue de soirée. l'apothicaire en profita pour ajuster deux trois détails de sa tenues, chassant également des imperfections de sa barbe que lui seul semblait voir. Prêt à partir, Adrian prit le temps de vérifier que son compagnon canin ne manquerai ni d'eau, ni de nourriture, lui offrant même quelques friandise presque par culpabilité. Conscient qu'il retrouverai Whisper surement en train de dormir sur son lit, il posa directement la petite cordelette nouée que lui avait fabriqué Meryl lorsqu'il était chiot sur le lit, incitant ensuite l'animal à grimper pour se coucher sur le matelas. Aussi joueur qu'il pouvait être, Whisper n'avait pas tendance à détruire les choses, et encore moins ses possessions auquel il semblait tenir, comme ce fameux petit jouet qu'il affectionnait tant.

Désormais sur que tout était en place, Adrian revint aux cotés de Meryl, constatant à nouveau l'élégance que la jeune femme s'était si bien approprié en arborant une telle tenue.


- Vous êtes prête ? Ou peut-être voudriez vous attendre encore un peu?
Meryl
Meryl
https://claircomberpg.forumactif.com/t12-meryl-guide-touristique
Date d'inscription : 23/09/2020
Messages : 727
Âge du personnage : 23 ans
Métier : Guide / Pisteuse
Sam 5 Juin - 1:47
Pendant qu'Adrian s'occupait de son compagnon à poils, Meryl faisait les cents pas dans la pièce principale à l'étage, appréciant sans se l'avouer le bruit que produisait le talon de ses chaussures sur le plancher. Certes, elle venait de perdre ses principaux atouts si elle en venait aux mains avec la grande bourgeoisie Amaranthis -sa rapidité et l'effet de surprise- mais au moins se fondrait-elle un peu mieux dans le décor. Soucieuse de ne pas laisser transparaître de failles trahissant l'imposture de cette robe, elle s'amusa aussi pendant de longues minutes à parfaire sa démarche, essayant d'avoir l'air aussi sûre d'elle que possible.

Lorsqu'Adrian revint dans la pièce, habillé pour la soirée, Meryl laissa son regard s'égarer de bas en haut, avec beaucoup plus d'insistance qu'elle ne l'aurait souhaité. Certes, le triste Amaranthis était élégant en toute circonstance, mais il fallait avouer qu'il l'était particulièrement ce soir. À court de mots et soudain consciente que son intérêt devait se lire dans ses yeux, elle détourna pudiquement le regard sans rien dire. Est-ce que c'était le fait de vivre une situation si inédite qui la rendait aussi timide ?

Son attention désormais focalisée sur la cheminée et les braises qui continuaient de rougeoyer dans l'âtre, elle se rappela tout à coup qu'elle s'était promis d'éviter de revenir ici ; et même si ses promesses semblaient faites pour être brisées dès que cela concernait Adrian, cette réfléxion ne fit qu'accentuer son trouble, chose qu'heureusement il ne sembla pas remarquer.

- Vous êtes prête ? Ou peut-être voudriez vous attendre encore un peu ?

- Il paraît que ça ne se fait pas trop d'arriver à l'heure à une soirée mondaine et que plus on est important, plus on arrive en retard. C'est vrai ? demanda t-elle en lui souriant, dissipant son trouble par la même occasion.

Une petite voix dans sa tête lui demanda à quoi elle jouait en essayant de faire durer ce tête à tête, ici et maintenant, question à laquelle elle fut bien incapable de répondre.

- J'aimerais vous dire que c'est un mythe mais ce serai vous mentir. Nous pouvons nous octroyer le loisir d'avoir un peu de retard si besoin.
- Seulement un peu ? Mince, moi qui pensais que vous étiez l'invité le plus important ce soir, taquina t-elle.
- Il est possible que je sois attendu, dit-il comme s'il n'était pas du tout ravi à cette idée. Après tout, vous avez raison, prenons notre temps, ajouta t-il ensuite avec un petit sourire.

Elle lui rendit son sourire et laissa s'installer un silence qui d'habitude ne l'aurait gênée en rien. Est-ce que la nervosité commençait à monter malgré elle ? Non, il y avait autre chose, mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.

- Si vous avez des mises en garde particulières à faire avant de me jeter dans la fosse aux lions, c'est le moment où jamais.
- Évitez de prendre à cœur tout ce que pourrais dire ma mère, sinon à part ça, rien de spécial.

D'ordinaire, elle se serait moquée de ce qu'aurait pu lui dire sa mère comme d'une guigne, mais peut-être pas ce soir, sans doute parce que, pour une fois, elle avait fait des efforts pour éviter les remarques désobligeantes. Mais même affublée de vêtements hors de prix, sa mère savait ce qu'elle était, elle ne pouvait pas vraiment faire semblant en sa présence.

Après avoir vérifié pour la troisième fois que tout était en ordre dans la boutique -Adrian semblait beaucoup y tenir, pour une obscure raison- et que Whisper ne manquait de rien, ils finirent par prendre le chemin de la demeure familiale, à quelques rues d'ici. Malgré le froid mordant, leur pas était lent, comme s'ils étaient tous deux réticents à l'idée de se retrouver au milieu d'autres personnes et que leur compagnie réciproque était tout ce dont ils avaient besoin.

Au détour d'une rue, Meryl finit par mettre le doigt sur ce qu'elle avait été incapable de mettre en mot quelques instants plus tôt, une sorte d'interrogation qui était restée dans son inconscient lorsqu'il l'avait invitée à ce dîner la veille.

- En nous voyant arriver ensemble, les gens ne risquent-ils pas de croire qu'on... enfin que nous... euh... Visiblement, même encore maintenant, les mots ne semblaient pas vouloir sortir de sa bouche de façon fluide et compréhensive. Heureusement pour elle, Adrian comprit très vite où elle voulut en venir.
- Ce n'est pas impossible... mais arriver séparément me parait un peu compromis.

Elle se racla la gorge.

- Certes. Ce que je voulais savoir, c'est plutôt si on devait démentir quoi que ce soit ou si vous préférez qu'on... laisse le mystère intact ?
- Je ne sais pas, je ne voudrais pas vous imposer un mensonge à tenir toute la soirée.

Étonnement, son seul souci semblait résider dans le fait de lui demander de jouer la comédie et beaucoup moins dans le fait que sa réputation puisse en souffrir d'une manière ou d'une autre ; Meryl était pourtant convaincue qu'une relation même frivole avec quelqu'un comme elle ne serait pas vue d'un très bon œil par la haute société dont il faisait partie.

Et encore plus étonnant fut le fait que Meryl ne semblât pas si réfractaire à l'idée d'être utilisée de la sorte, alors que cela l'aurait fait bondir de colère si n'importe qui d'autre le lui avait suggéré.

- Au moins, cela vous éviterait d'être abordé toute la soirée, enfin j'imagine.
- Je vous propose que nous improvisions un peu, quitte à laisser planer un mystère comme vous le dites.

Elle se mit à rire, dissipant quelque peu le malaise de cette conversation.

- Improviser, ça, je sais faire !

Ils avaient essayé de faire traîner le trajet le plus longtemps possible mais ils arrivèrent malgré tout bien vite devant le portail du manoir, un peu plus austère et effrayant que la dernière fois que Meryl y était venue ; sans doute parce qu'il faisait nuit noire, ou alors n'était-ce qu'une impression liée à ce qui l'attendait entre ces murs, elle ne savait pas bien. Contre toute attention, ce petit châle en fourrure autour de ses épaules était au moins aussi chaud que l'était sa veste d'hiver, confirmant qu'on pouvait marier style et efficacité lorsque l'on y mettait les moyens. Ainsi Meryl aurait pu rester plantée là une bonne demi heure de plus avant de trouver le courage de franchir le seuil.

- Vous êtes nerveux ? Parce que moi pas du tout, déclara t-elle à Adrian avec une conviction toute feinte.
Adrian Mayr
Adrian Mayr
https://claircomberpg.forumactif.com/t52-adrian-mayr
Date d'inscription : 22/10/2020
Messages : 572
Âge du personnage : 31 Ans
Métier : Apothicaire
Dim 6 Juin - 18:08
L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre Living11

Soirée |  Quartier Amaranthis | Demeure familiale Mayr | An 83, premier mois d'hiver, Jour 15


- Vous êtes nerveux ? Parce que moi pas du tout.

Adrian laissa s'échapper un profond soupire tandis que ses yeux se perdaient dans la contemplation de la grande porte de la demeure familiale. La petite touche ironique des propos de Meryl ne lui avait pas échappé, faisant écho à ses propres doutes quant au déroulement de la soirée à venir. Essayant de contenir son appréhension, l'apothicaire se cacha derrière son habituelle neutralité avant de répondre.

- J'ai l'impression de toujours être un peu nerveux lorsque je me rend dans cette demeure, aujourd'hui ne fait pas exception.

Si ce n'est que la présence de son amie avait don d'atténuer ce ressentiment qui l'assaillait. L'idée que les choses tournent au vinaigre entre Meryl et sa mère était bien sur un scénario qu'Adrian avait envisagé, mais il s'était aussi préparé à ne pas laisser les choses mal se passer. Sans l'avoir explicitement dit, l'apothicaire s'était décidé à faire en sorte que Meryl ne passe pas l'entièreté de sa soirée à subir des remarques désobligeantes qui la forcerait à serrer les dents. S'il le fallait, Adrian était même prêt à prendre la décision de partir d'ici. Lorsque son regard se posa sur la jeune femme qui semblait plus à l'aise encore avec sa tenue, Adrian s'imagina que les remarques acerbes sur la tenue de Meryl n'allaient pas vraiment avoir de crédibilité aux yeux des invités. Lorsqu'il réalisa que son regard s'était perdu un peu trop longtemps à son gout sur les détails de la "tenue" de Meryl, il se tourna vers la porte et actionna la poignée pour dévoiler le hall d'entrée.

Le hall d'accueil de la demeure ne soulignait en rien l'éventuelle présence d'un diner avec bon nombre de convives tant il semblait agencé comme à l'accoutumé. Si l'on tendait l'oreille cependant, un petit bourdonnement parvenait aux oreilles depuis le salon du rez-de-chaussée. Éclairé chichement, chaque portes et allées de la pièce était encadré de lanternes dessinant naturellement les axes de circulation de la pièce. Tout le long du mur longeant l'escalier massif à droite de la pièce était également équipé de chandeliers à intervalle réguliers, tous allumés. Dénué de lustre central, le haut plafond demeurait sombre, créant un aspect presque intimiste à ce volumineux espace qui ne servait pourtant qu'à desservir les autres pièces.

Alors que les protagonistes s'avançaient de quelques pas dans la pièce, Hans, le majordome à la droiture impeccable et aux airs beaucoup trop soignés débarqua de nulle part, presque comme s'il se tapissait dans l'ombre pour surveiller l'arrivée d'éventuels invités, chose qui n'était pas impossible à vrai dire. Adrian n'aimait pas particulièrement ces apparitions surprises qui manquaient de faire sursauter l'apothicaire à chaque fois.


- Maitre Adrian, bienvenue chez vous. Dit-il en souriant cordialement avant de porter son regard sur Meryl.Et bienvenue à vous également dame...?
- Meryl. Intervint rapidement Adrian, comme pressé de couper court aux rond de jambes du majordome.
- Dame Meryl, nous ne savions pas que Maitre Adrian viendrait accompagné.
- Difficile de prévenir lorsque l'on reçoit une invitation la veille seulement, comme vous vous en doutez. Répliqua Adrian, presque satisfait que le fait qu'il soit accompagné surprenne.
- Bien entendu monsieur, n'y voyez point de jugement de ma part, laissez moi donc vous débarrasser de vos manteaux pour que vous puissiez vous rendre au salon.

Alors qu'il débarrassèrent leurs surcouche de vêtements, Adrian sentit son estomac se nouer, toujours pour les mêmes raisons. L'imminence du moment avait cependant commencé à renforcer toute son appréhension. Désormais en tenue de soirée et libérés de leurs manteaux, Adrian ne put s'empêcher de constater qu'ils faisaient ce soir un duo assez remarquable en terme d'élégance. Plus il voyait Meryl s'accoutumer de sa tenue, plus il la voyait gagner cette assurance qu'elle avait généralement et qui la caractérisait quelque peu. Bien que la tenue la mette évidemment à son avantage, l'apothicaire s'était déjà admis à lui même depuis longtemps qu'il trouvait que Meryl était une femme plutôt jolie, quel que soit son accoutrement. Reportant son regard sur la porte au bout du couloir, Adrian s'évita de rougir à force de ruminer de telles pensées.

Ils s'avancèrent dans le long couloir lentement, comme pour retarder l'inévitable encore un peu, sans un mot cependant, laissant raisonner leur pas sur le sol carrelé et impeccable de la pièce. Malgré la lourde porte close, le bruit ambiant semblait se faire de plus en plus fort à mesure qu'ils approchaient du double battant qui les séparait encore de ce fameux diner. Arrivé enfin à hauteur, Adrian attendit quelques secondes, puis il se décida à pousser la porte.

Le bruit précédemment concentré en un bourdonnement sembla s'engouffrer dans le couloir comme une rafale de vent libérée de ses entraves, venant tout à coup contraster avec l'ambiance austère de l'entrée. La chaleur renforcée par deux feux de cheminés et la présence d'un nombre conséquent d'invités vint elle aussi réchauffer les deux nouveaux venus, les libérant des dernière réminiscence de la fraicheur extérieur. Éclairé de toute part, le salon bien plus coloré et végétalisé avait été savamment agencé pour qu'il y ait suffisamment de place pour que les gens ne se marchent pas dessus. Plusieurs tables rondes sans chaises avaient été disposés de manière éparses, toute garnie d'amuse bouche, de verres en cristal et de bouteilles toutes plus colorées les unes que les autres. A chaque table était installé un domestique, engagé pour l'occasion.

Tous debout pour le moment, les invités occupaient le large espace du salon en petit groupes de discussions, parfois autour d'une table à déguster de petit mets apéritif, d'autre fois simplement près d'un des feux pour profiter de la douce chaleur du bois incandescent. L'ambiance semblait au beau fixe, animé par des éclats de rires et de voix ponctuels. Presque tout les invités avaient déjà un verre à la main et ne se privaient pas pour consommer à outrance. La terrasse avait également été éclairée et équipé de petite tables haute pour que les invités puissent aller se rafraichir à l'air frais occasionnellement. L'ensemble de lumières intérieures et extérieures renvoyaient leur chiche éclairage sur les grande baie vitrée, les rendant encore plus impressionnant qu'à l'accoutumé.

Adrian balaya la pièce du regard, détaillant au mieux les premiers invités qu'il put distinguer au milieu de cette imposante foule. A vue de nez, il y avait plus de vingt invités dans cette pièce, ce qui rassura presque Adrian qui redoutait d'avoir affaire à une soirée trop intimiste. Qui plus est, il y avait fort à parier que tout le monde n'était pas encore arrivé. Certains yeux se posèrent sur les nouveaux arrivants, leur provoquant des petit chuchotements et des airs surpris. Certains invités ici présent connaissaient Adrian depuis longtemps, et il ne l'avait jamais vu venir accompagné de quelqu'un depuis Ludmilla, alors forcement l'esprit de ces dites personnes allait travailler et spéculer sur l'impromptue présence de Meryl.

L'apothicaire détailla des visages connus et d'autre moins connus, mais dans l'ensemble de ceux qu'il vit dans un premier temps, il ne remarqua rien de spécialement gênant. Bien entendu, il ne put détailler chaque visage, mais au moins certaines personnes comptaient dans ceux que l'apothicaire n'avait pas en horreur, ce qui était déjà un bon point. Son regard se posa alors sur un petit groupe qui gravitait autour d'une seule et même personne : Magda, la mère d'Adrian. Elégante comme à son habitude, la maitresse des lieux avait redoublé de soins sur sa tenue, comme si chaque parcelle de son accoutrement -de la coupe de cheveux aux chaussures- avait été méticuleusement calculé. Malgré ce soit notable, elle restait habillée avec une étonnante simplicité qui semblait paradoxalement renforcer sa prestance face aux invités haut en couleur qui foulaient le sol de la demeure.

Le regard de Magda sembla magnétisé par celui de son fils, car il s'échangèrent un regard avec une déroutante synchronisation. D'un geste et d'un sourire, Magda s'échappa de son petit groupe de personne pour s'avancer vers les nouveaux venus. Lorsqu'elle arriva à leur hauteur, son regard passa très succinctement sur Meryl, sans qu'aucune expression ne se trahisse dans son regard. Elle adressa alors un sourire enjoué à Adrian qui lui répondit de la même façon.


- J'ai bien cru que tu te ferais désirer au point d'arriver dernier, bienvenue mon fils.
- Vous savez pourtant mère que je n'aime pas me faire remarquer, nous avons simplement fait au mieux pour ne pas avoir de retard.
A la mention du nous, Magda dirigea son regard sur Meryl qu'elle jaugea sans aucune retenue de haut en bas. Pas une seconde les yeux de la matrone ne s'assombrirent, Au contraire, les yeux de la matrone laissait exprimer une certaine détente, était-ce du au verre qu'elle tenait à la main? Possiblement. Sans détourner le regard, elle adressa même un sourire -un peu moins enjoué cependant-, à Meryl.
- Adrian ne nous à pas prévenu qu'il aurait une cavalière ce soir. Dois-je toujours vous considérer comme une patiente de mon fils Meryl? Dit-elle sur un ton relativement neutre qui n'était pas sans rappeler le ton habituel d'Adrian. Après une brève pause qui ne laissa pas à Meryl ni à Adrian le temps de répondre, elle reprit. Pardonnez ma curiosité, cela ne me regarde pas. Je vous laisse aller vous servir de quoi vous sustenter, nous nous reverrons certainement plus tard.

La toute dernière seconde pendant laquelle le regard de Magda s'était attardé sur Meryl avait été le seul moment ou une pointe de noirceur avait pu être décelée. Il n'eut pas fallut longtemps à la mère d'Adrian pour qu'une première remarque ne fuse. D'ailleurs l'apothicaire n'était pas bien certain que le fait que sa génitrice se rappelle du nom de Meryl ne soit une bonne nouvelle. Au moins elle n'avait fait aucun commentaire sur la tenue de la jeune femme, pour le moment en tout cas. Adrian ne prit pas cette petite victoire pour acquis, connaissant trop bien le coté versatile et tranchant de sa cher mère. Sans trainer, Magda les laissa après ce bref échange pour s'enquérir de saluer un autre groupe d'invité. Cette escapade renforça l'appréhension d'Adrian, trouvant l'échange qu'il avait eu avec sa mère un peu court pour que la bonne humeur dont elle avait fait preuve ne soit totalement sincère.

D'un signe de tête, Adrian incita Meryl à le suivre vers une table relativement inoccupée encore et où reposaient plusieurs verres remplis d'un liquide sirupeux aux reflets dorés. Il s'empara délicatement de deux d'entre eux avant d'en tendre un à Meryl, sondant pas la même occasion l'assemblée sans vraiment être concentré sur son analyse.


- Aussi bref qu'ait été l'accueil, attendez-vous à ce que mère revienne avec des invités à saluer régulièrement, profitons donc de ce petit répit que nous offre ce début de soirée. Fit-il en reportant son attention sur Meryl, tendant son verre en avant pour trinquer, avec un très léger sourire dessiné sur les lèvres.
Meryl
Meryl
https://claircomberpg.forumactif.com/t12-meryl-guide-touristique
Date d'inscription : 23/09/2020
Messages : 727
Âge du personnage : 23 ans
Métier : Guide / Pisteuse
Lun 7 Juin - 14:20
S'il y avait bien une chose que Meryl devait admettre c'est que le lieu était décoré avec goût ; Magda n'étalait sa richesse qu'avec parcimonie là où d'autres auraient déployé les grands moyens pour épater la galerie. Sans doute existait-il deux catégories parmi la haute bourgeoisie Amaranthis : ceux qui n'avaient plus rien à prouver à personne et ceux qui devaient constamment rappeler à quel point ils étaient importants. La famille Mayr faisait partie de la première, visiblement.

Contrairement à sa dernière visite, personne n'avait eu l'audace de faire comme si elle n'était pas là ; du majordome jusqu'à la mère d'Adrian en passant par chacun des invités qui les avaient vus arriver, Meryl avait été la cible de bon nombre de regards ; quant à savoir si cela était une bonne ou une mauvaise chose, elle l'ignorait encore. Peut-être la dévisageait-on parce qu'elle ne portait pas la bonne tenue ou peut-être simplement parce qu'elle accompagnait Adrian ; dans tous les cas, elle n'était pas passée inaperçue, pour le meilleur comme pour le pire.

Elle s'était raidie imperceptiblement lorsqu'elle avait vu Magda fondre sur son fils comme un oiseau de proie dès qu'elle l'avait aperçu et ne sut comment interpréter la remarque qui lui avait été adressée. Malheureusement, elle n'eut pas le temps de répondre que, non, elle n'était pas là en tant que patiente et qu'elle ne l'avait d'ailleurs jamais été, même si Adrian l'avait présenté comme telle lors de leur première rencontre. De prime abord, l'on pouvait penser que cette salutation sommaire annonçait la fin des hostilités ouvertes entre les deux femmes, mais le furtif regard noir que Magda lui avait lancé avant de s'éloigner n'avait pas échappé à Meryl. Merveilleux...

Le triste Amaranthis détourna bien vite son attention sur un verre d'alcool qu'elle dut se retenir d'avaler d'une traite ; l'ébriété ne lui serait d'aucune utilité ce soir, il avait même de fort à parier que ce serait tout le contraire. Malgré le mauvais pressentiment qui ne l'avait plus quitté depuis qu'elle avait franchi les portes du manoir, Meryl essaya de profiter du calme avant la tempête, comme le conseillait Adrian. Elle l'imita d'ailleurs en balayant la foule du regard, observant avec attention à quel type de personnes elle allait avoir affaire lors de cette soirée.

Il y avait de tout et de tous les âges, il était donc difficile d'y voir une habile manœuvre de la mère d'Adrian pour jeter son fils dans les bras d'une jeune fille ; Meryl pensait qu'elle aurait choisi une ambiance beaucoup plus intimiste si cela avait été le cas. Elle allait d'ailleurs faire cette remarque à haute-voix lorsque son regard rencontra celui d'un homme d'une cinquantaine d'années qui la dévisageait depuis ce qui lui semblait être un long moment. Sans même expliquer pourquoi, un frisson lui parcourut l'échine, le genre de frisson qui s'accompagnait d'une très désagréable impression.

Elle brisa aussitôt le contact visuel et fit mine de ne pas avoir remarqué l'insistance avec laquelle il l'avait regardé pour reporter son attention ailleurs. A mi-voix, elle demanda à Adrian :

- L'homme là-bas, à droite, avec les deux autres hommes en pleine conversation...
, commença t-elle prudemment tout en évitant de jeter un œil dans la direction qu'elle désignait. Vous le connaissez ?
- C'est un confrère médecin, il me semble l'avoir déjà vu par le passé, répondit simplement Adrian sans toutefois parvenir à masquer totalement la méfiance dans sa voix.

Meryl fronça brièvement les sourcils. Un confrère médecin... Adrian était probablement le seul médecin Amaranthis à qui elle faisait confiance ; tous ceux qu'elle avait rencontrés dans sa vie avant lui lui avaient fait une assez mauvaise impression, pour ne pas dire une terrible impression parfois. Elle modifia sa position jusqu'à tourner ostensiblement le dos à cet homme qui la mettait de plus en plus mal à l'aise et avala une gorgée de son verre. Adrian, lui, pouvait encore remarquer que le regard de son confrère s'égarait un peu trop souvent sur Meryl, sans même chercher à se montrer discret et comme s'il hésitait à les rejoindre pour se présenter.

- Je crois que toutes vos peurs concernant cette soirée étaient injustifiées, déclara soudain la jeune femme. Regardez tout ce monde, et il y en a encore qui arrivent. Franchement, si votre mère voulait vous présenter quelqu'un, elle l'aurait fait dans un autre... Oh, dites-moi que je rêve...

Non, elle ne rêvait pas : parmi toutes les nouvelles têtes qui venaient d'entrer dans la salle, elle reconnut celle-là sans aucun mal. Petite, rousse, un sourire diaboliquement angélique sur les lèvres, Oriana était apprêtée comme si elle avait l'intention de mettre à ses pieds l'ensemble des invités ce soir. L'ensemble des invités ? Non, car Meryl savait très bien que seul l'un d'entre eux l'intéressait réellement.

Et qu'est-ce qui était le pire, finalement ? Qu'Oriana soit présente ou que la mère d'Adrian vienne l'accueillir avec autant de chaleur, lui adressant des sourires qu'elle ne réservait d'habitude qu'à sa progéniture ? Un peu amère devant ce spectacle, Meryl se dit pourtant qu'elle ne devrait pas être aussi surprise de voir ces deux femmes s'entendre aussi bien.

Bon, c'était pas tout ça mais... où se trouvaient les placards dans cette immense maison ?

- Si on bouge pas, peut-être qu'elles ne nous remarqueront pas, commenta Meryl à mi-voix alors que l'attention d'Adrian était maintenant focalisée sur le même spectacle.


Dernière édition par Meryl le Lun 16 Aoû - 2:33, édité 1 fois
Contenu sponsorisé
Claircombe  :: Titre :: Quartier Amaranthis :: Le Lys d'Argent :: L'amour que l'on cache est si semblable à l'amitié qu'il est facile de s'y méprendre :: Page 1 sur 3 1, 2, 3  Suivant