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Un voyage dont on se serait bien passé
Soren Grim
Soren Grim
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Mar 18 Mai - 21:06
Assis sur un tabouret en bois massif dans une chambre, Soren s'efforçait de ne pas secouer ses jambes d'impatience et contenait son envie d'envoyer une nouvelle fois son poing contre un mur. Juste devant lui se tenait Myranda, propriétaire de la maison et de la grange dans laquelle Soren s'était installé contre services rendus. Équipée d'une petite pince, d'une bouteille d'alcool et d'un rouleau de bandage, la paysanne tenait la main de Soren devant elle, paume vers le sol et s'occupait de retirer les multiples échardes qui s'étaient profondément enfoncé dans la chair du jeune homme lorsqu'il avait violemment frappé la vieille porte en bois usité de l'étable.

- Putain !
- Arrête de bouger et laisse moi finir de te soigner. Et par pitié calme toi… Supplia-t-elle.
- J'aurai du être la, j'aurai pu faire quelque chose… Se lamenta Soren les dents serrées.
- Tu pouvais pas imaginer que ça arriverai et moi non plus. Conclut-elle fermement comme pour clore le débat.

Le regard de Soren se tourna vers le lit dans lequel reposait Horn, le paysan avec qui le jeune homme avait négocié ce fameux toit en échanges de services à la ferme, il y a de ça quelque temps. Les yeux clos et un bandage enserré sur la tête, l'homme d'âge mur était inconscient après avoir été violemment assommé et laissé pour mort en plein milieu de sa cours, reposant dans une flaque de sang s'échappant de la plaie de sa tête.

Partit pour aider Myranda à faire des achats en tout genre en ville très tôt le matin, Soren et elle étaient revenus un peu après l'heure du déjeuner, les mains pleines de bric à brac, avant de découvrir avec effroi la scène de l'homme inconscient. A cet instant, une terrible angoisse s'était emparé de Soren qui -après avoir veillé tout de même que Myranda s'occupait de son mari- s'était empressé de courir dans toute la ferme à la recherche des deux enfants qu'il avait à charge et qui vivaient avec lui, Lucilia et Han. Ses craintes se transformèrent en effroi lorsqu'il se rendit compte qu'il ne trouva aucune trace de ses deux protégés, ni dans les cachette d'urgence qu'il leur avait concocté, ni ailleurs. Seul vestige de leur présence, une cape à moitié déchirée dont il reconnu la provenance en un clin d'œil.

Elle appartenait à Lucilia, il lui avait fabriqué lui même, et elle ne s'en séparait pour rien au monde…

Terrorisé par ce qui venait d'arriver, Soren était passé également par la colère, d'où son actuelle blessure donc la paysanne s'occupait actuellement.


- Je vais les retrouver...Ils vont payer Reprit Soren avec une colère qui ne lui était pas habituelle.
- Ne te précipite pas, tu veux faire empirer les choses ?
- Je dois les retrouver !
- Oui, et pour ça tu dois savoir ou ils sont partit et pas courir à l'aveugle dans toute la cité comme un possédé.

Soren ne répondit rien, force était de constater que Myranda parlait d'or et connaissait rudement bien le tempérament impulsif du jeune homme. Son cerveau faisait défiler des centaines de questions à la secondes et son humeur passait de la colère à la crainte du pire régulièrement. Incapable de s'apaiser, il remercia silencieusement Myranda lorsqu'elle termina son bandage, constatant pour la première fois que sa main lui faisait terriblement mal. Il adressa un regard plein de compassion à Myranda avant de se lever.

- Tu vas t'en sortir ?
- Il a la tête dure tu sais, il va se reveiller, t'en fais pas. Allez, file et surtout...fais attention à toi mon garçon. Lui dit-elle en adressant au jeune homme un sourire à la fois triste et attendrissant.

La bienveillance de Myranda apaisa Soren pendant quelques secondes. Il quitta lentement la pièce non sans adresser un regard au pauvre homme toujours inconscient.

Toute au long de l'après midi et de la soirée, le jeune homme avait écumé tout les alentours, interrogé tout les passants et résidents, cherchant ne serait-ce qu'une information pouvant le conduire sur la piste des enfants. Des heures durant, Soren avait du contenir sa colère en constatant qu'il faisait complètement choux blanc, quel que soit la façon dont il abordait le sujet, personne n'avait rien vu, comment était-ce possible? Essayant de voir les choses différemment, le jeune homme profita de la soirée pour se rendre aux endroits où les rumeurs allaient bon train, les tavernes. Des heures durant, il écuma les tavernes les plus proches et même certaines bien éloigné de son point de départ, courant à travers les rues sans même considérer l'idée de faire une pause.

Au détour de la cinquième ou sixième taverne où il n'avait même pas songé prendre quelque chose à boire pour calmer ses poumons brulants, Soren put s'enquérir d'une rumeur comme quoi les enfants des faubourg avaient tendance à disparaitre ces derniers mois. Selon ces informateurs absolument pas fiables, Lucilia et Han auraient put être les nouvelles victimes d'un groupe de ravisseurs qui sévissaient surtout dans la partie sud des faubourg. Désormais sur une piste, le jeune homme redoubla d'effort et orienta ses recherche dans le sens de la seul information qu'il avait réussi à obtenir, précisant peu à peu l'histoire, recollant tout ensemble pour constater avec accablement qu'il semblait bien y avoir eu plusieurs enlèvements récent.

Il pensa un instant à aller interroger la garde, mais au delà de l'idée de se faire congédier comme un mal propre, il en avait été dissuadé par un homme ivre prétendant être le père d'un gamin disparu il y a trois semaines. Soren avait décidé de faire confiance au malheureux et avait écouté l'homme qui s'avéra bien bavard sur le sujet. Il raconta au jeune homme que ses recherches ne l'avait mené à rien, si ce n'est qu'aujourd'hui il doutait fortement que les ravisseurs ne se cachent dans la ville. La garde avait selon lui entreprit des recherches ne les ayant mené à rien, les poussant à abandonner l'enquête et à promettre de renforcer la surveillance dans le quartier...

Le père du gamin disparut avait cependant une autre théorie, une théorie que Soren avait par la suite fait corroborer avec d'autres témoignages, des heures durant encore. Petit à petit, ses recherches et questionnements le menèrent à une conclusion des plus inquiétantes.

Seul au milieu d'une rue faiblement éclairé, Soren reprenait son souffle pour la énième fois, les poing serrés à s'en blanchir les phalanges, ignorant la douleur de sa main gauche. Un seul nom lui trottait désormais en tête. Avec sa connaissance de la ville et de la manière de trouver une informations dans les rues, il y avait peu de chance qu'il se trompe, les enfants n'étaient pas à Claircombe. Ils étaient à Port-Aux-Échoués.



Un voyage dont on se serait bien passé W69b15

~Le lendemain Matin, aux aurores~

Soren n'avait pas dormi de la nuit, bien qu'il s'était forcé à faire une pause pour éviter de s'effondrer de fatigue. Il était retourné s'enquérir de l'état de Horn une dernière fois avant de repartir avec un seul objectif en tête. Les portes de la cité étaient encore fermées lorsque le jeune homme était arrivé devant le mur d'enceinte de la ville. Une capuche rabattue sur la visage pour se protéger de la fine pluie qui tombait depuis le milieu de la nuit. Debout au bord de l'avenue principale, Soren alla s'installer contre l'épais mur de pierre pour y prendre appui et ferma les yeux.

Lorsque la porte daigna enfin grincer sur ses imposant gonds pour libérer l'accès à la cité, Soren se précipita vers l'entrée avec un objectif précis en tête. Il trouva l'objet de sa recherche en la présence d'un homme au crane dégarni et aux larges épaules. L'homme était plus petit que Soren, mais plus large, et était habillé de vêtement de bonne qualité qui témoignait de son aisance. Il sifflotait en attachant des sangles de cuir sur un imposant chargement, dans une charrette tirée par deux chevaux de bât à fière allure..


- Excusez moi, j'ai besoin de me rendre à Port-Aux-Échoués.

Le ton de Soren était froid, bien qu'il ne s'essaye à rester poli.

- Grand bien te fasse mon gars, c'est tout droit ! Lança l'homme avec un rire gras.
- J'ai besoin d'un moyen de transport et j'ai pas les moyens de me payer un cheval.
- T'es mal barré alors, les convoyeurs de personne, ça coute un bras si tu savais!

Soren contint sa colère tant que possible, est-ce que ce marchand le faisait exprès. Soren sortit de sa poche une bourse étonnement bien remplie qu'il posa sur la caisse en bois que l'homme s'affairait à charger et le dévisagea sans une once de sourire, les yeux rougis par l'épuisement et les quelques larmes de colère et de désespoir qui lui avaient échappé pendant la nuit.

L'homme jaugea la bourse et dévoila ses dent dans un large sourire..


- Je dois bien pouvoir te faire une place derrière mais t'attend pas à du confort.
- Je m'en fous, je veux juste me rendre la bas. Lança Soren avec une certaine impatience dans la voix.
- Installe toi à l'arrière alors, j'ai encore deux trois choses à gérer et j'attend encore mon escorte.
- Merci. Fit simplement Soren d'une voix qui soulignait sa fatigue.
- Tu devrais essayer de dormir, t'as une sale tête.


Dans un autre contexte, le jeune homme aurai surement plaisanté à la suite de la réponse du marchand, mais aujourd'hui, il n'était que l'ombre de lui même.

Soren partit à l'arrière de la charrette et enjamba souplement l'emmarchement pour se retrouver dans le bac en bois solide, au milieu d'un groupement de marchandises. Le sol de la charrette n'était pas encore trop atteint par cette fine pluie persistante, si bien que le jeune homme en profita pour s'installer le dos contre une lourde caisse en bois, les jambes tendues en avant dans l'un des seuls espace libre autour de lui. Soren commençait à se dire qu'il aurai peut-être bien fait d'aller s'enquérir de l'aide de Mat dans cette histoire, mais la panique et l'urgence de la situation l'avait amené à ne pas suffisamment réfléchir pour ça, et maintenant, c'était trop tard.

La capuche à nouveau rabattue sur le visage, le jeune homme sortit de sa poche le morceau de cape roulé en boule qu'il avait conservé avec lui tout au long de la nuit. Il ramena le tissu contre lui et le serra doucement en se repliant quelque peu sur lui même, laissant même s'échapper à nouveau une larme qui roula sur sa joue. Condamné à ruminer les pires scenarios possible, Soren ferma les yeux et s'enferma dans sa bulle.
Meryl
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Mer 19 Mai - 16:50
L'air était lourd et les nuages menaçants, comme annonciateurs de drames à venir. Courant à en prendre haleine dans les rues de la ville, Meryl sentit les semelles de ses bottes élimées glisser contre la surface lisse et trempée des pavés. « Pitié, pourvu qu'ils ne soient pas tous déjà partis... » pensait-elle en apercevant au loin les portes de Jadis, son point de rendez-vous. D'habitude très ponctuelle lorsqu'il s'agissait de remplir un contrat, la jeune femme avait essuyé les imprévus depuis qu'elle avait posé le pied par terre, ce matin. Heureusement, elle ne tarda pas à remarquer la tête de Daniel, le fameux mercenaire à qui à elle avait promis ses services pour escorter un convoi de marchandises jusqu'à Port-aux-Échoués. Ce dernier était à la tête d'un petit groupe de quatre hommes qui avait l'habitude de faire ce genre de boulot ; cette fois, cependant, ses effectifs avaient été réduits de moitié et il avait été obligé de faire appel à deux volontaires à la Guilde. Meryl avait sauté sur l'occasion. Le travail n'était pas excitant, la destination non plus -trop d'Utgardiens, toujours- mais la paie était plus que correcte. Et Daniel avait l'air professionnel.

Lorsqu'elle arriva à sa hauteur, elle tenta de ne pas avoir l'air au bord de la suffocation mais une de ses mains alla se perdre sur ses cotes, massant le point douloureux qui était apparu presque à mi parcours. A croire que sa consommation trop régulière de Lotus Noir commençait à se faire ressentir.

- Je ne suis... pas en retard ? s'entendit-elle demander de façon saccadée.
- Notre commanditaire attend plus loin, prêt à partir, se contenta t-il de répondre avant de lui faire signe d'avancer.

Daniel avait constamment l'air dur, aussi ne s'en formalisa t-elle pas. De toute façon, elle était en tort dans cette histoire. Elle salua de la tête les deux hommes qui accompagnaient le chef du groupe, l'un imita son salut, l'autre l'accompagna même d'un sourire affable, sûrement ravi de voir qu'au moins une femme serait du voyage.

- Comme un imprévu n'arrive jamais seul, nous n'avons pas pu avoir autant de chevaux que nécessaire, lui expliqua Daniel alors qu'ils passaient les portes de la ville.
- Combien en manque t-il ?
- Juste un.

Meryl esquissa un sourire qu'elle tenta de cacher en baissant le menton au sol. Daniel n'aimait pas les imprévus, ça, elle avait pu le dire à l'instant où elle avait posé les yeux sur son air contrarié lorsqu'il était venu quémander l'aide de la Guilde pour trouver deux volontaires au pied levé. Mais un cheval de moins pour une expédition de ce genre, Meryl n'appelait pas ça un imprévu. C'était tout juste anecdotique.

- C'est pas grave, Ryl, je te ferai de la place sur le mien.

Cette voix... Encore ? Eh oui, encore. En levant les yeux devant elle, elle remarqua immédiatement le petit rictus insupportable de Finn qui attendait non loin du chariot de leur commanditaire. Et il avait le toupet de lui sourire comme si de rien n'était, ce crétin. Elle imaginait qu'il était trop tard pour refuser d'honorer le contrat ?

- Sans façon, répondit-elle froidement en passant à côté de lui, sans lui jeter un regard.
- Allons, t'es toujours fâchée ?
- Pour être fâchée, il faudrait que j'accorde un minimum d'importance à ton existence, et ce n'est pas le cas.

C'était la vérité, elle n'était pas fâchée. Tout juste lassée de revoir son visage, tout juste exaspérée de savoir qu'elle allait passer les prochains jours en sa compagnie, même si elle allait faire tout son possible pour que les interactions se limitent à leur stricte nécessité. Elle savait que son mépris était la seule chose qui ennuyait réellement Finn, bien qu'il ne l'avouerait jamais. Lorsqu'elle était en colère après lui et qu'elle lui montrait, il jubilait. Il n'aurait pas ce plaisir cette fois.

- Fais attention Ryl, si tu te retrouves en mauvaise posture pendant le voyage -et on sait tous les deux que ça arrivera- il se pourrait bien que j'ai du mal à y accorder de l'importance également, répondit-il avec un sourire carnassier.

Elle ne put s'empêcher d'émettre un rire sans joie.

- Je m'en sortirai, merci de t'en inquiéter.
- Oui, je vois que tu as apporté ta panoplie de la parfaite petite aventurière, dit-il en jetant un regard amusé à l'arc qu'elle avait dans le dos, une acquisition récente dont elle devait encore rembourser les frais. D'où les petits boulots peu excitants. J'espère que cette fois tu t'en serviras pour t'entraîner au tir sur cible mouvante. C'est beaucoup plus amusant, tu verras.
- Va te faire foutre, Finn.

Voilà, il avait encore gagné et elle avait perdu, son sourire s'accentuait alors qu'il la voyait serrer le poing. Elle détourna aussitôt son attention de lui, peu désireuse de lui donner encore plus de satisfaction. Elle allait devoir apprendre à faire comme s'il n'existait pas. Plus loin, Daniel serrait la main de leur commanditaire, un petit homme au crane presque chauve, assez bedonnant ; pas le genre à pouvoir défendre sa précieuse cargaison, d'où la nécessité de les engager eux.

- Je vous présente mes hommes, Irving et Jayden. Les deux autres ont été engagés à la Guilde.
- Finn, se présenta très succinctement le jeune homme qui s'était mis juste à côté d'elle, trop proche pour qu'elle se sente à l'aise. Elle frissonna d'horreur en sentant sa main se poser presque fraternellement sur son épaule. Et elle, c'est la petite Ryl.
- Meryl, rectifia la jeune femme en se dégageant souplement de son emprise.

Le marchand les salua tous deux d'un signe de tête avant de les informer qu'il était prêt à partir immédiatement. Même si c'était lui qui payait, c'était à Daniel que revenait la tâche de diriger le convoi, aussi ne tarda t-il pas donner l'ordre de se mettre en route, une fois les dernières vérifications d'usage effectuées.

- T'es sûre que tu veux pas monter avec moi ?

Cette fois, plus de sarcasme, il était sérieux et attendait vraisemblablement d'elle qu'elle le suive, ce que n'importe qui d'à peu près mature aurait choisi de faire, mais il en était hors de question, et elle lui tourna ostensiblement le dos pour bien le lui signifier. Meryl n'aurait qu'à se trouver une petite place à l'arrière du convoi, entre deux caisses ; en plus, elle serait à l'abri de la pluie.

C'est en passant sa tête à l'intérieur du chariot qu'elle remarqua qu'elle n'était pas la seule à avoir eu cette brillante idée. Capuchon rabattue sur le visage, elle ne vit pas tout de suite le visage de l'inconnu et se demanda un instant si le marchand avait connaissance de sa présence. Dans le doute, elle préféra ne rien lui dire ; elle n'était pas là pour dénoncer des passagers clandestins mais pour protéger ce convoi, rien de plus.

- Est-ce qu'il reste une petite place pour moi là-dedans ? demanda t-elle avec sa bonne humeur coutumière.

Et elle le reconnut aussitôt qu'il leva les yeux vers elle, et pourtant les dieux savaient qu'elle n'avait pas souvent vu ce regard de la part de Soren. Avait-il pleuré ? Les souvenirs de leur dernière rencontre se bousculèrent dans son esprit. Ils s'étaient quitté en bons termes cette fois là, et même s'ils ne s'étaient pas promis de se revoir un jour, Meryl n'aurait pas été contre cette idée. Elle avait même imaginé des tas de scénarios dans lesquels ils se retrouvaient pour avoir cette fameuse discussion qu'elle avait le vague souvenir d'avoir déjà eu avec lui.

Autant dire qu'elle ne s'était pas du tout attendu à le retrouver ici, recroquevillé au milieu de caisses à l'arrière d'un chariot.

- Soren ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu quittes la ville ? C'était les premières questions qui étaient sorties de sa bouche mais elle en avait une douzaine d'autre. Mais il y en avait une qui était peut-être plus importante que les autres en cet instant. Est-ce que... tu vas bien ? demanda t-elle prudemment.
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Jeu 20 Mai - 0:11
Par le plus grand des miracles, Soren avait réussi à calmer ses tremblements et à somnoler quelque peu, frappé par la fatigue de cette nuit sans sommeil. Il n'aurait su dire s'il s'était passé dix minutes ou une heure cependant lorsque des voix à l'extérieur le tirèrent de ses rêveries. Principalement composé de voix masculines, les discussions semblait traiter du voyage et de paiement, si bien que le jeune homme n'en écouta pas un traitre mot et se laissa aller à ses sombres considérations, ne pouvant s'empêcher de s'imaginer toutes les issues possible à son aventure inconsidérée. Il ne put repartir dans son demi sommeil cependant, trop perturbé par le bruit environnant et ses propres ruminations. Tout perdu qu'il était, il ne remarqua pas qu'une des voix masculine aurai pu lui être familière.

D'un coup cependant, une phrase l'interpella plus que les autres, mais surtout une sonorité, "Ryl". Venait-il de se faire des idées ? La voix qui venait de prononcer cette syllabe l'interloqua et raisonna plusieurs fois dans son esprit, le ramenant quelque semaines plus tôt dans une taverne Utgardienne. Non, il avait du faire erreur et son esprit lui jouait des tours, accumulation de fatigue et d'angoisse, une simple hallucination auditive.

Pourtant, quelques secondes plus tard, une voix féminine raisonna, une voix qu'il ne pouvait oublier ou confondre, que ça soit dans le timbre ou l'intonation. Son attention se concentra sur la conversation entre les deux personnes à l'extérieur, confirmant ses soupçons sans laisser de place au doute.

Certes, Soren et Meryl avaient prit soin de ne pas se croiser pendant neuf longues années, chose qu'ils s'appliquaient beaucoup moins à faire aujourd'hui, mais pour autant, quel était la probabilité pour que les deux jeunes gens se retrouvent toujours aux mêmes endroits, dans des conditions complètement inhabituelles, voir parfois rocambolesques. Soren n'était jamais allé à Port-Aux-Échoués, et comme par hasard, ce jour précis ou le destin l'y conduit, Meryl se retrouve de la partie? Cette simple pensée le fit frissonner, sans qu'il ne comprenne bien de quel émotion cette manifestation physique retournait. Néanmoins, il était sur de ne pas être en colère contre elle et sa présence.

Ce qui se jouait dans sa tête était plus terre à terre, Soren n'avait nullement l'habitude de se montrer sous un mauvais jour, plus enclin à être le joyeux luron ou celui qui prend toujours tout à la légère. Bien entendu, il lui était arriver d'exploser de colère ou de tristesse, comme lors de cette fameuse retrouvaille en prison, mais ce cas isolé ne reflétait en rien le tempérament du jeune homme. La simple idée qu'elle le voit dans cet état lui noua l'estomac. Avec un peu de chance, elle ne remarquerai pas sa présence et cela lui laisserai le temps de reprendre du poil de la bête avant de se montrer au grand jour. L'émotion contraire évoqué par la présence de la jeune femme se matérialisait par ce besoin brulant d'aller lui parler, de la voir à ses cotés, de ne pas se sentir seul dans ce désespoir qui grandissait de minutes en minutes en lui. Il en était même venu à penser à cette bribe de souvenir de leur dernière soirée, mais remémorer la chose qui l'avait tant angoissé sur le moment s'avéra l'apaiser l'espace de quelques secondes. Soren était décidé, il allait prendre son temps avant de se montrer et essayerai de faire bonne figure.


- Est-ce qu'il reste une petite place pour moi là-dedans ?

Cette voix et ce ton guilleret si familier le mirent complètement en émoi, si bien que le jeune homme du se contenir de ne pas craquer nerveusement alors qu'il comprenait qu'il allait devoir faire route avec Meryl qui venait de grimper dans la charrette. C'est à cet instant qu'il réalisa d'ailleurs qu'ils venaient tout de parler du fait qu'il manquait une monture, avant cela, il n'avait fait qu'écouter les voix sans prêter attention au discours. Concentré sur son morceau de plancher depuis le début, Soren dut se résoudre à adresser un regard à la jeune femme, même s'il aurai préféré rester invisible au moins encore une heure ou deux...

Lorsqu'elle lui adressa la parole, Soren serra les dents pour ne pas éclater et lui adressa un sourire tout sauf convainquant.


- Oui, ça va...J'ai...j'ai besoin de prendre l'air hors de la ville. Dit-il d'une voix fébrile qui finissait de décrédibiliser son sourire tout en serrant dans son poing le morceau de cape.
- C'est vrai que l'air n'est pas le même hors de la ville. Répondit-elle sans un sourire l'air presque grave, un regard que Soren avait beaucoup de mal à soutenir à cet instant.
- Il parait...je sors pas si souvent alors...j'en sais rien.

Comme si les choses ne pouvait pas être pire, l'air grave de Meryl s'amplifia pour définitivement confirmer à Soren qu'il n'échapperai pas aux explications.

-Soren... Est-ce que t'as besoin d'aide ?  Et si tu peux rien me dire de plus, cligne juste trois fois des yeux et je comprendrais le message. Essaye-t-elle de plaisanter, sans grand succès.

Evidemment, vu l'état du jeune homme, difficile pour quelqu'un qui le connait un tant soit peu de ne pas se dire que quelque chose ne va pas. A cet instant et si le problème n'avait pas été si omniprésent dans sa tête, Soren aurait plaisanté sur un sujet et détourné l'attention d'une manière ou d'une autre. Aujourd'hui, il n'en avait ni la force, ni l'envie, il serra encore un peu plus la cape dans son poing, jusqu'à s'en blanchir les phalanges. Son sourire s'effaça soudainement, comme s'il lui en coutait de l'afficher, laissant place à un visage fatigué et angoissé.

- De l'aide ? Oh, non je ne crois pas que...Enfin ça devrait...ça devrait aller hein?

Cette question n'avait aucun sens étant donné qu'il n'avait rien expliqué, mais tout allait trop vite dans sa tête pour qu'il structure ses propos de la bonne manière. conscient qu'il en avait trop dit et pas assez à la fois, il ferma les yeux une seconde pour prendre une grande inspiration, desserrant sa poigne qui commençait à réveiller les douleurs sous son bandage. Lorsqu'il rouvrit ses yeux encore rougit de cette éprouvante nuit, il reprit la parole d'une voix qui trahissait une certaine faiblesse.

- Ils les ont enlevé Meryl...ils ont enlevé les enfants...Ils ont disparu... Ses dernier mots moururent dans le silence.

Il ne lui avait jamais parlé des enfants, mais Meryl avait eu l'occasion de rencontrer l'ainée lorsqu'elle avait tenté de lui substituer quelque chose sur le marché lors de leur dernière rencontre. Peut-être avait-elle eu l'information que Soren vivait avec deux enfants à sa charge, peut-être pas, pour autant, il n'avait pas eu la force d'en dire plus en une fois. Objectivement, voir la jeune femme juste à coté de lui, brisant sa solitude et ses ruminations au profit d'une compagnie qui dernièrement s'était avéré plus agréable que désagréable. Bien qu'il regrette de s'afficher ainsi devant elle, il n'eut pas l'énergie pour se présenter sous un meilleurs jour.
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Jeu 20 Mai - 1:32
Meryl avait réussi à se glisser entre deux caisses, presque en face de Soren, si bien que leurs pieds se touchaient presque. Elle n'avait pas une seule fois quitté le jeune homme du regard alors que le sien s'obstinait à la fuir. Sans doute aurait-elle dû braquer son attention ailleurs, ou au moins faire semblant, car personne n'aimait être dévisagé de la sorte dans un moment de vulnérabilité, mais c'était plus fort qu'elle. Elle ne l'avait jamais vu dans cet état, jamais ; elle s'était même demandé s'il existait quoi que ce soit au monde capable de le mettre à terre, tant il semblait rire de tout. C'était encore quelque chose qu'ils avaient en commun, d'ailleurs. Comment était-on passé du jeune homme joyeux à l'ombre qui lui faisait face et qui semblait prêt à craquer à n'importe quel moment ?

- Ils les ont enlevés Meryl...ils ont enlevé les enfants...Ils ont disparu...

Elle fronça les sourcils. Le reste de ses paroles mourut dans sa gorge, laissant planer un silence aussi lourd que les nuages au dessus d'eux. Depuis leur rencontre sur la place du capitaine, il y a de cela quelques semaines, Meryl s'était douté que Soren venait en aide à des enfants des rues, exactement comme l'avait fait Grim avant lui. Elle n'avait jamais voulu évoquer ce sujet avec lui, de peur que cela les ramène invariablement à faire des comparaisons dont Soren se serait bien passé. Mais aujourd'hui, vu la situation, Meryl ne pouvait faire autrement que de demander des détails.

- Qui ça « ils » ? Et de combien d'enfants parlons-nous ?

Soren avait-il pris toute une confrérie sous son aile ? Et pourquoi ses recherches l'emmenaient-il à Port-aux-Échoués ? Elle réserva ses questions pour plus tard, consciente qu'y répondre pourrait être un peu éprouvant pour le jeune homme. Le voir comme ça... C'était difficile. Non seulement les tensions s'étaient apaisés entre eux mais surtout... il avait été son meilleur ami, pendant une courte période, certes, mais il avait été là dans ce qui avait été probablement l'une des pires périodes de sa vie. Elle n'avait jamais oublié ça, comme elle n'avait jamais oublié l'affection sincère qu'elle lui portait. Tout ce qui avait pu se passer de mal entre eux n'avait à cet instant plus aucune importance.

Mue par un brusque sentiment d'urgence qu'elle n'arriva pas à expliquer sur le moment, Meryl changea sa position pour se placer à genoux, face à lui. Elle voulut d'abord lui prendre les mains, comme le font les amis pour montrer leur sollicitude, mais cela lui semblait bien peu. Alors elle lui saisit doucement le visage, pour le relever vers elle. Le regard qu'elle plongea dans le sien était doux mais résolu.

- Hey, Soren, regarde-moi. Je suis là, ça va aller.

Même si les mots pouvaient sembler creux, ils étaient prononcés avec la plus désarmante des sincérités.

- On va les retrouver. Peu importe où ils se trouvent en ce moment, on va les retrouver, je te le promets.

Les promesses de ce genre étaient dangereuses, Meryl le savait. Mais elle savait aussi que la force de sa conviction était la seule chose dont son ami avait besoin à cet instant. S'il était brisé, elle serait insubmersible, et s'il doutait, elle serait pleine de certitudes. D'un geste du pouce, elle essuya la seule larme qui trahissait le désespoir de Soren.
Soren Grim
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Jeu 20 Mai - 18:01
Faire face et sourire avait été trop dur pour entretenir quelconque apparence, Soren n'en avait pas l'énergie et il ne l'aurai pas eu d'avantage même s'il avait dormi. De toute façon, le jeune homme doutait avoir été capable de faire semblant face à Meryl, elle qui semblait capable d'abattre les barrières mentales que Soren essayait de rétablir d'un simple revers de main. Il n'eut pas la force de lui répondre immédiatement, mais considéra tout de même la question. Il y a encore quelques temps, Soren aurait juste rejeté avec virulence Meryl simplement si elle lui avait adressé la parole, aujourd'hui, il réalisa qu'il exprimait un certain réconfort dans le simple fait qu'elle soit à ses cotés.

Trop dans le vague pour être réactif, il ne remarqua le changement de position de son amie que lorsqu'elle lui releva la tête dans sa direction avec une troublante douceur. Son regard trouva celui de Meryl alors qu'un étrange sentiment d'inversion de rôles s'emparait du jeune homme. Muet face à celle qui fut autrefois sa meilleurs amie, ses bras était parcouru de soubresaut face à l'émotion contenue.


-  Hey, Soren, regarde-moi. Je suis là, ça va aller.

Quelque chose en lui le retenait de s'effondrer complètement, une force morale et sentimentale qu'il avait construit depuis sa plus tendre enfance, cette même force qui l'avait autrefois amené à vouloir protéger Meryl de ses peurs et de ses angoisses de jeunesse. Il pouvait constater au travers du regard de la jeune femme qu'aujourd'hui, elle aussi usait de cette même force comme une main tendue au jeune homme et que nulle faux semblant n'aurai loisir de subsister. Pour la première fois face à Meryl, Soren se montrait vulnérable.

- On va les retrouver. Peu importe où ils se trouvent en ce moment, on va les retrouver, je te le promets.

Il aurait voulu lui dire de ne pas se soucier de lui et de ses problèmes, de se contenter de faire sa mission et ne pas s'exposer au danger pour rien, mais la simple présence d'une amie à ses cotés lui faisait réaliser à quel point il avait été idiot de partir seul dans une telle entreprise.

Un timide hochement de tête fut sa seule réponse alors qu'elle chassait cette larme fugace de sa joue. Son regard resta un long moment planté dans celui de Meryl. L'espace d'un instant, il en était même venu à se demander s'il méritait la considération qu'elle lui accordait. Après tout, il l'avait chassé de ce refuge qu'il avait lui-même tenu à lui offrir. Pour une raison pouvant être justifiée selon le point de vue certes, mais quand même. Ce geste et cette décision restés inchangés pendant si longtemps avaient contribué à lui construire une rancœur tenace envers Meryl qui n'avait pu que s'éloigner sans avoir une quelconque chance de s'expliquer ou d'essayer d'arranger les choses. Aujourd'hui encore, en faisant montre d'autant d'attention pour lui, elle lui démontrait qu'il avait probablement fait une erreur et qu'il avait simplement une chance incroyable qu'elle accepte de passer outre ce tragique passé, au moins pendant un temps.

Elle ne retira ses mains qu'une fois sur que Soren n'allait pas s'effondrer, ce qui permit au jeune homme de se calmer quelque peu et de dissiper un peu le chaos de ses pensées pour se reconcentrer sur la question qu'elle lui avait posé. Il tira sa capuche en arrière pour sortir son visage des ombres et passa sa main dans ses cheveux pour chasser des mèches rebelles.


- Je sais pas qui ils sont. On vit depuis quelque temps dans un petit coin de grande aménagé, c'est pas le grand luxe, mais ça dépanne. On peut rester en échanges de services rendu, alors du coup les gamins font les petites mains occasionnellement. Myranda, la propriétaire, avait besoin d'aide en ville, je l'ai accompagné et...

Soren déglutit alors qu'un poids lui enserra la poitrine, il rapprocha de nouveau instinctivement le morceau de cape déchiré de lui, comme pour le protéger du monde.

- Ils ont assommé Horn, le fermier, et ont enlevé les gamins...J'ai passé la nuit à me renseigner et à chercher une piste, apparemment c'est pas la première fois que ça arrive ces derniers mois...Les gardes ont jamais rien trouvé, et mes recherches ont finit par me donner la destination la plus probable, Port-Aux-Échoués...

Essayant de ne pas s'étaler sur les détails, Soren s'efforçait malgré tout d'être précis et de ne rien omettre, qui sait...peut-être Meryl aura-t-elle entendu parler de quelque chose. Sa prise sur la cape se relâcha, la faisant tomber sur sa cuisse alors qu'il massa doucement sa main bandée de son autre main pour évacuer la tension générée par le fait de garder le poing serré aussi longtemps.

Soren savait qu'il avait également autre chose à préciser, mais il eut une hésitation à l'idée de parler des enfants, un peu de peur de se retrouver à faire des parallèles avec le passé, mais surtout parce que la simple évocation de leurs visages dans l'esprit du jeune homme le faisait vaciller. Il prit son courage à deux mains et se décida à parler malgré tout.


- Ils sont deux, Lucilia, l'ainée et Han, son petit frère. Tu as déjà vu la grande, elle a essayé de te détrousser la dernière fois qu'on s'est vu.Cette pensé lui arracha un sourire aussi fugace qu'inattendu. Je les ait recueillis un peu par la force des choses, il y a quelques années...Il s'arrêta, comme de nouveau pétrifié à la simple idée de parler d'eux. Ils...Ils comptent beaucoup pour moi.

Sa dernière phrase avait été spontanée et relativement instinctive, comme s'il ressentait le besoin de dire à haute voix ce que représentait les deux frère et soeur. Une nouvelle fois, Soren hésita à dire à Meryl qu'elle devait rester loin des ennuis et du danger, mais la promesse qu'elle lui avait adressé un peu plus tôt avait chassé cette considération de son esprit.
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Jeu 20 Mai - 23:41
Rassurée de sentir les soubresauts de son corps se calmer doucement, Meryl s'éloigna de Soren pour reprendre sa place initiale. Dans un autre contexte, sans doute aurait-il tenté de la dissuader d'offrir son aide, aujourd'hui il semblait beaucoup trop fatigué pour faire autre chose que de simplement y songer. Une part de lui devait aussi être lucide quant à ses chances de retrouver les deux enfants sans aucune aide ; que cette aide vienne de Meryl ou de n'importe qui d'autre, il ne pouvait se permettre de la refuser.

Plus détachée que lui émotionnellement, Meryl analysait assez froidement les informations qu'il lui donnait. Elle n'avait jamais entendu parler d'enlèvements dans les faubourgs, mais il est vrai qu'elle y avait passé peu de temps ces derniers mois. Même si Soren disait ne pas connaître l'identité des ravisseurs, la jeune femme voulut tout de même s'assurer qu'il n'avait pas simplement  énervé la mauvaise personne. Quelqu'un qui le détesterait suffisamment pour faire ce qu'il y avait de pire au monde : s'en prendre à son point faible.

- Tu ne connais personne qui aurait des raisons de t'en vouloir ?
- Personne ne m'en veut au point d'enlever deux gamins innocents, j'en suis à peu près sur.

Il disait ça comme si s'en prendre à des enfants étaient une limite que presque personne n'oserait franchir. Elle fronça les sourcils. Grim aussi pensait que ses actes n'auraient pas de répercussions sur ses protégés ; il avait tort. Ce n'était évidemment pas une pensée qu'elle pouvait se permettre de partager avec Soren.

Elle fut donc obligée de le croire sur parole et commença à réfléchir à la raison qui pourrait pousser des gens à enlever des enfants pour les emmener à Port-aux-Échoués. Les séquestrer au nez et à la barbe des gardes de Claircombe était sans doute trop risquée, et même si le village de pécheurs n'étaient pas un endroit sans foi ni loi, les règles y étaient probablement bien plus souples que sous la régence du Gouverneur. Quant à ce qu'ils avaient l'intention de faire de deux mômes... Elle sentit un long frisson lui parcourir l'échine. Non, elle ne préférait pas y penser maintenant si elle voulait conserver un minimum de recul sur la situation.

Lorsque son attention revint vers Soren, elle le trouva encore plus fatigué que quelque minutes plus tôt, l'air plus affligé que jamais. Hélas, elle ne pouvait rien faire pour lui dans l'immédiat.

- T'as pas l'air d'avoir passé une très bonne nuit, tu devrais peut-être te reposer. Il faudra avoir les idées claires une fois là-bas.
- T'as pas tort... Je suis pas sûr de réussir à fermer l’œil, mais je vais essayer.

Il se cala un peu mieux contre les caisses avant de fermer les yeux ; Meryl garda son attention sur lui tout du long. Ballottée doucement le long de cette route trop droite et bercée par le son de la pluie s'écrasant contre la toile cirée qui les protégeait, elle fut presque tentée de l'imiter, avant de se dire que ce ne serait pas très professionnel. Le trajet jusqu'à Port-aux-Échoués n'était pas censé prendre plus que la journée mais avec la pluie qui s'était intensifiée au fil des heures, l'idée d'atteindre leur but avant le coucher du soleil sembla tout à coup bien optimiste. Lorsque l'une des roues de la charrette se bloqua dans un monticule de terre et de boue et que rien ne semblait possible pour l'en sortir, il fut décidé de monter le camp avant que la nuit ne prenne tout le monde par surprise.

- Allez, viens nous filer un coup de main Ryl !

Passant sa tête par dessous la toile cirée, le regard de Finn tomba presque aussitôt sur Soren.

- On a un squatteur dans la cargaison et tu ne juges pas utile de nous prévenir ?

Meryl se redressa souplement malgré les courbatures qu'avait entraîné cette longue journée recroquevillée au milieu des caisses de marchandises. Elle lança un regard noir à Finn avant de sauter pieds joints dans la boue.

- Fous-lui la paix, c'est pas le jour, le prévint-elle.
- Qu'est-ce qu'il fout là ?
- Il prend l'air.
- Arrête d'être aussi agressive, ça m'excite beaucoup.

Levant les yeux au ciel, Meryl ignora le jeune homme pour se diriger vers Daniel qui donnait déjà ses directives pour passer la nuit à venir dans les meilleures conditions. Deux tentes assez grandes pour y accueillir quatre personnes chacune furent dressées sous les arbres qui bordaient la route et on pria pour que la pluie se calme suffisamment pour pouvoir allumer un feu. Visiblement, Daniel avait tout prévu, sûrement habitué à ce genre de situation.

- Dès que la route sera un peu plus sèche, on pourra sortir le chariot de ce bourbier. Pour l'instant, c'est même pas la peine de l'envisager. La nuit devrait tomber d'ici deux heures. On arrivera à Port-aux-Échoués assez tôt demain matin.

Lorsque la tête de Soren émergea du chariot pour les rejoindre, Finn renifla bruyamment.

- Regardez qui voilà, le passager clandestin !

- Ce n'est rien, il a payé son trajet, répondit le marchand.

Meryl lança un regard narquois à Finn qui se retrouva une fois de plus comme un abruti qui avait ouvert la bouche trop vite.

- Si t'as rien prévu comme provision pour le voyage, je peux partager ce que j'ai sur moi avec toi, lui dit-elle dès qu'il fut arrivé à sa hauteur. Elle s'attendait déjà à ce qu'il refuse, ce qu'elle n'accepterait en aucun cas. Tu dois manger, tu dois prendre des forces pour ce qui nous attend là-bas. Tu ne peux pas te permettre d'être affaibli.

Voilà des arguments qui devraient faire mouche. Elle finit par lui sourire pour adoucir quelque peu ses propos avant de lui tendre un petit paquet contenant toute la viande séchée qui lui restait. D'un geste presque hésitant, elle attrapa doucement son bras pour y exercer une légère pression.

- Je sais que c'est frustrant de devoir s'arrêter... Mais de toute façon, une fois sur place, il aurait fallu se calfeutrer pour la nuit et attendre le lever du soleil. Dans un sens, ça ne change pas grand chose, avait-elle murmuré.
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Ven 21 Mai - 1:07
La présence de Meryl dans cette charrette avec lui avait eu raison de sa résistance et libéré une petite partie de ses angoisses, résultant d'un retour en force de la fatigue qui l'accablait depuis la fin de la nuit. Désormais installé au mieux sur le sol en bois brut, il se concentra sur le son de la pluie battante pour ne pas ruminer de sombres pensées. Soren ne détestait pas la pluie, au contraire. La ou tout le monde la trouvait triste, lui y voyait souvent un moment d'apaisement et de contemplation, lui permettant de recentrer son esprit lorsque trop de choses se bousculaient dans sa tête. Cette nuit en revanche, le jeune homme avait maudit l'arrivée de la bruine qui l'avait accompagné dans ses recherches, lui compliquant la tâche.

Le jeune homme sombra dans un sommeil assez profond pour ne pas se réveiller pendant les heures qui suivirent. La seule chose qui le tira finalement de sa torpeur fut le changement de rythme et les voix plus présentes à l'extérieur. Toujours à moitié en sommeil, il n'écouta que d'une oreille la discussion. Vaguement, il avait entendu la voix de Finn qu'il avait déjà identifié plus tôt. Il n'y accorda pas plus d'attention que ça, à peu près sur que les propos du mercenaire avaient vocation à juste être désagréable.

Décidé à ne pas se rendormir, Soren se redressa contre la caisse qui lui avait servit à se stabiliser en étant allongé et prit le temps d'émerger de cette trop longue sieste qui mine de rien ne lui avait pas fait de mal. Souplement, le jeune homme sortit de la charrette, s'attirant le regard de plusieurs mercenaires, dont Finn qui ne put s'abstenir de faire un commentaire. Habituellement, Soren aurai eut un petit sourire provocateur à la simple idée que le marchand venait de rabattre le caquet de Finn sans qu'il n'ai eu à répondre, il n'en était rien aujourd'hui. Le visage cerné et froid, Soren ne souriait pas et son regard ne se tourna pas une seconde vers celui qui aimait tant provoquer les gens. Il évita d'ailleurs de regarder qui que ce soit, si ce n'est Meryl pendant quelques secondes. Pas encore tout à fait réveillé, Soren profitait presque de sa semi léthargie qui lui refusait l'accès à ses angoisses et ruminations.

Il ne remarqua pas que Meryl venait d'arriver à sa hauteur avant de voir les pied de la jeune femme là ou quelques secondes plus tôt il contemplait le sol.

Si elle n'avait pas anticipé comme elle venait de le faire, Soren se serait insurgé quant au fait de piocher dans les rations de Meryl et son refus aurait été net, mais force était de constater que la jeune femme avait raison, une fois de plus. Lorsqu'il tendit la main pour récupérer le paquet, il sentit la main de la jeune femme attraper son bras doucement, geste qui attira d'autant plus son attention sur ce qu'elle avait à dire.


- Je sais que c'est frustrant de devoir s'arrêter... Mais de toute façon, une fois sur place, il aurait fallu se calfeutrer pour la nuit et attendre le lever du soleil. Dans un sens, ça ne change pas grand chose.

A croire que la jeune femme lisait dans ses pensées, encore une anticipation qui donna une nouvelle occasion à Soren de se taire. L'argument avait à nouveau fait mouche, si bien que Soren lui adressa sans vraiment le faire exprès un timide sourire. Il récupéra le paquet et planta son regard fatigué dans celui de Meryl.

- Moitié, moitié, sinon je mange rien. Dit-il calmement.
- T'es dur en affaires. D'accord.

Aussi bonne qu'était l'argumentaire de Meryl concernant l'importance de se ressourcer, il aurai été inconcevable pour Soren qu'il subtilise les rations de Meryl sans même partager à part égale, voir en en donnant un peu plus à la jeune femme. C'était comme ça, il avait toujours été comme ça, et ça ne changerai pas aujourd'hui. Elle n'avait d'ailleurs pas cherché à insister, connaissant bien le coté borné du jeune homme.

La pluie accorda un répit aux voyageurs qui purent enfin s'atteler à l'allumage d'un feu de camp autour duquel ils s'installèrent. Continuant de tomber malgré tout, la pluie aurait viré au cauchemar si les flammes n'étaient pas venu réchauffer le groupe qui en profitait pour sécher un maximum de choses et se débarrasser de l'humidité qui s'insinuait dans les articulations et les vêtements. Bien qu'il fasse partie de ceux les plus au sec, Soren ne cracha pas non plus sur la chaleur réconfortante de ce feu de camp. Il ne parvint évidemment pas à se détendre, l'impatience se remarquait dans le mouvement irrégulier de ses jambes sur place. Assis aux cotés de Meryl, le jeune homme n'avait pas beaucoup parlé autour du maigre repas. Comme hypnotisé, ses yeux s'étaient retrouvés absorbés par les flammes dansantes juste devant lui.

Ce fut pourtant lui qui entama à nouveau la conversation avec la jeune femme.


- T'es déjà allé à Port-Aux-Échoués? Dit-il en tourna doucement la tête vers Meryl
- Oui, j'y ai passé un peu de temps il y a quelques années... Répondit-elle sans y manifester quelconque réjouissance.
- Vu ta tête, je dirai que c'est pas terrible comme endroit.
- C'est pas l'endroit le problème, plutôt ce que j'y ai amené avec moi. La Baie est agréable, l'odeur de la mer aussi... Bon, il faut juste faire abstraction des créatures qui sortent de l'eau la nuit pour essayer de te bouffer. C'est pour ça que je te disais que tout le monde se calfeutre dès que le soleil se couche.
- Ouai, j'ai eu vent de ces bestioles, il me racontait leur histoire pour me faire peur quand j'étais gosse.

S'il n'avait pas été aussi épuisé moralement, jamais au grand jamais Soren n'aurait mentionné Grim aussi abruptement, encore moins devant Meryl qui s'était raidit en entendant la réponse du jeune homme et s'était abstenu de répondre quoi que ce soit. Soren réalisa seulement ce qu'il venait de dire en constatant la légère crispation qu'avait exprimé Meryl, sans ça, il n'aurait même pas réalisé ce qu'il venait de faire. Un silence pesant s'installa entre eux, silence qui ne dura pas longtemps.

- Désolé je...désolé.

Venait-il de s'excuser d'avoir mentionné Grim devant elle? Il semblerait. Une nouvelle fois, si Soren avait eu le temps et les ressources pour mesurer ses propos, il se serai juste contenté d'éviter complètement le sujet ou alors il serai passé à autre chose dans la seconde qui suivait. Une nouvelle fois, tout sonnait différemment et le jeune homme n'avait pas l'énergie nécessaire à ça, était-ce finalement un mal pour un bien? Reportant son attention sur le feu, Soren ressortit le morceau de cape qu'il avait précieusement rangé dans une poche assez large de son vêtement. Son regard désormais perdu sur le bout de tissu, Soren se contracta et son regard se voila à nouveau de tristesse, avant de laisser apparaitre une autre expression qui n'était pas non plus si coutumière chez lui, la colère.

- Ils vont payer pour ça...Qui qu'ils soient, ils paieront pour ce qu'ils ont fait.

Les dent serrées, Soren avait parlé malgré tout calmement. Cette froideur qui ne lui était pas habituelle témoignait bien de la détermination du jeune homme, dont les mot semblaient être tout sauf des paroles en l'air.
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Dim 23 Mai - 1:02
Silencieuse, Meryl s’abîma dans la contemplation des flammes pour ne pas avoir à regarder le jeune homme à côté d'elle. Cette simple mention de Grim avait été comme une gifle, un brusque retour dans le passé qui, contrairement à beaucoup de souvenirs qu'ils avaient en commun, n'avait  cette fois rien de réjouissant. Et dire qu'elle s'était presque convaincue qu'il restait quelque chose à sauver de cette amitié... Mais une amitié en restait-elle une dès lors que l'on ne pouvait même plus parler de l'homme qui avait été comme un père pour Soren ? Le pire avait peut-être été de l'entendre s'excuser juste après, réveillant une culpabilité qu'elle pensait avoir enfoui bien mieux que cela.

La colère que Soren manifestait à voix-haute en aurait sûrement surpris plus d'un, mais pas Meryl. Elle l'avait déjà vu dans un état similaire, une fois ; elle en avait même été la cause principale. Bon sang... était-ce parce qu'il venait de parler de Grim qu'elle ne pouvait s'empêcher de repenser à tout ça ? D'habitude, ces souvenirs étaient solidement verrouillés, tellement inaccessibles qu'aucune séance d'auto flagellation n'était envisageable. Ne pouvait-elle pas faire comme d'habitude et passer outre ? Ce n'était certainement pas le moment de ruminer, il avait besoin d'elle, elle était censée le soutenir moralement, pas plonger à la rencontre de ses propres démons.

Et pourtant elle ne prononça plus un mot de la soirée.

Heureusement, Daniel finit par la sortir de sa torpeur pour lui proposer le premier tour de garde : le plus facile. Si elle avait été dans son état normal, Meryl aurait sans doute tiqué là-dessus et n'aurait jamais accepté de se voir attribuer ce qu'il y avait de plus simple sous prétexte qu'elle était une femme ; même si cela partait d'un bon sentiment, la galanterie n'était pas quelque chose qu'elle appréciait particulièrement. Ce soir, elle accepta sans faire de difficulté.

S'il y en avait un pour qui la galanterie n'avait pas la moindre importance, c'était leur commanditaire, qui déclara vouloir dormir au calme dans sa charrette, laissant Meryl se débrouiller pour se faire une place pour la nuit au milieu de cinq hommes. Soit, elle était assez grande pour remballer vertement quiconque aurait un geste ou un mot déplacé. Mais très vite, Daniel se retrouva à partager une tente en compagnie de ses deux hommes, alors que Finn, Soren et elle héritaient de la seconde, ce qui éloigna toutes les préoccupations qui pouvaient exister à ce sujet.

Tous se souhaitèrent une bonne nuit et Meryl fut laissée seule devant le feu de camp, en compagnie de ses pensées. Elle se demanda à quel point c'était une bonne idée de laisser Soren et Finn partager une tente puis se rassura en voyant qu'aucun d'entre eux ne semblait désireux d'adresser la parole à l'autre. Elle chassa bien vite le superflu de son esprit pour pouvoir de concentrer sur son tour de garde, qui ne se résumait pas à attendre patiemment en ressassant de vieux souvenirs, comme on aurait tendance à le croire. Meryl passa donc toute la première partie de la soirée à scruter l'obscurité et à tendre l'oreille alors qu'elle marchait silencieusement jusqu'aux limites que constituait la lumière du faible brasier qui lui tenait compagnie.

Ce n'est qu'après trois bonnes heures qu'elle entendit de l'agitation dans l'une des tentes avant de voir émerger Finn.

- Tu comptais venir me réveiller à un moment pour que je prenne le relais ou tu voulais jouer les femmes fortes et veiller toute la nuit ? demanda t-il d'un ton qui manquait de son mordant habituel.
- Tu vas quand même pas te plaindre d'avoir dormi un peu plus longtemps, si ?

Finn sourit et alla s'asseoir près du feu alors qu'elle faisait toujours les cents pas autour de celui-ci. Maintenant qu'il était là, elle pouvait aller se blottir quelques heures dans la tente et se reposer pour affronter la journée du lendemain qui -elle le sentait- n'allait pas être de tout repos. Mais arriverait-elle seulement à dormir ? Elle avait l'impression d'avoir la tête beaucoup trop pleine pour accéder au sommeil. Finn semblait savoir exactement ce qu'elle avait à l'esprit, comme souvent.

- Si c'est ce crétin qui te met dans tous tes états, pourquoi tu lui dis pas d'aller se faire voir ?
- Si le crétin dont tu parles, c'est toi, alors il me semble l'avoir déjà fait des douzaines de fois, répliqua Meryl.

Elle était sur la défensive, comme à chaque fois qu'il était question de Soren. Pourtant, elle regretta presque aussitôt d'avoir usé de sa répartie habituelle ; aussi peu délicat qu'il pouvait être en toute circonstance, elle avait senti une certaine forme de sincérité dans sa curiosité. Hélas, sa réplique transforma l'expression neutre du jeune homme en un rictus vicieux qu'elle ne lui connaissait que trop bien.

- J'imagine que pour quelqu'un comme toi, ça doit être difficile à vivre d'être la méchante de l'histoire. Tu penses que tu vas arriver à fermer l’œil cette nuit ?

Elle fronça les sourcils.

- Si toi tu y arrives, j'ai aucune raison de m'inquiéter.

Et elle le laissa planter là, sans plus cérémonie, et avec la sensation qu'elle venait peut-être de louper quelque chose. Rien de ce qu'il aurait pu dire ce soir n'aurait pu la mettre en colère, et pour cause : elle s'infligeait bien pire dans sa tête. Lorsqu'elle pénétra dans leur tente, la première chose qu'elle vit fut le dos de Soren, obstinément tourné vers la toile de leur abri. Elle ne savait pas bien s'il dormait ou s'il faisait semblant, mais comme elle n'avait aucune envie de discuter, elle alla simplement s'installer à l'écart, présentant elle aussi son dos à tout ceux qui entreraient. Contre toute attente, le sommeil ne tarda pas à venir.

Un voyage dont on se serait bien passé W69b

Elle se souvenait des bruits de leur pas dans le long couloir, elle se souvenait de son cœur bondissant dans sa poitrine, frénétique. Chaque battement le poussait un peu plus dans sa gorge nouée ; elle en avait la nausée. Et cette sensation horrible, cette conviction d'être en train de faire une grave erreur. Est-ce qu'il était trop tard pour faire marche arrière ? Une main se posa sur son épaule, rassurante. Elle n'osa même pas lever les yeux vers lui, par honte.

Si elle avait été plus lucide, elle aurait su qu'il avait parfaitement compris ce qu'elle était en train de faire. Et si elle avait relevé les yeux vers lui, elle aurait vu qu'il n'y avait pas la moindre trace de déception dans son regard. La prise sur son épaule se renforça, comme pour l'ancrer dans le moment présent. « Tout va bien se passer, ne t'inquiètes pas ». Encore une fois, il prenait le temps de la rassurer.

Les larmes lui montèrent aux yeux. Pas le choix, elle n'avait pas le choix.... C'est ce qu'elle aurait aimé lui dire, une piètre excuse.

« Quoi qu'il arrive, restez ensemble. Il aura besoin de toi, vous serez plus forts en restant tous les deux. »

Elle avait hoché la tête alors que les larmes avaient fini par dégringoler sur ses joues. Elle avait hoché la tête tout sachant pertinemment que ce qu'il lui demandait était impossible.

Un voyage dont on se serait bien passé W69b

Elle avait ouvert les yeux alors que les premiers rayons du soleil n'avaient pas encore tout à fait percé le ciel nocturne. Au loin, elle entendait déjà le chant des oiseaux les plus matinaux. Le rêve de la nuit était encore nimbé de brume, si bien qu'elle ne comprit pas pourquoi ses joues étaient couvertes de larmes lorsqu'elle passa une main sur son visage ; elle s'empressa de les essuyer d'un revers de manche avant de sortir de la tente. Plus que deux heures les séparaient de leur destination, et une fois là-bas les choses sérieuses commenceraient. Elle ne pouvait pas se permettre de se laisser distraire par quoi que ce soit... Les dernières bribes de son rêve s'effacèrent doucement, et elle ne fit rien pour les retenir.
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Dim 23 Mai - 21:32
Lorsque le premier tour de garde fut assigné à Meryl, Soren eut tout de même une petite hésitation à lui proposer de rester pour l'accompagner dans sa veille, mais le simple fait de constater qu'elle n'avait plus daigné dire un seul mot du reste de la soirée après qu'il ait accidentellement mentionné son père adoptif l'écarta assez naturellement de cette idée. Aussi involontaire et dénuée de double sens qu'avait été la dite mention, elle avait eu l'effet d'un coup de massue sur le peu d'ambiance positive que maintenait la bienveillance de Meryl face à la détresse de Soren, fermant la conversation pour le reste de la soirée. Soren ne se fit pas plus loquace à la suite, répondant seulement aux éventuelles questions qu'on lui posait, et elles ne furent pas nombreuses. En soit, le jeune homme était assez satisfait d'être presque invisible aux yeux des autres.

Le silence eut cependant cet effet pervers de le faire ruminer cette erreur. Devait-il en la présence de Meryl se comporter toujours comme si Grim n'avait même pas existé? Cacher une partie majeure de sa propre vie n'était pas chose aisée et le jeune homme s'attristait de cette conclusion. Il n'avait tellement pas pensé à mal en le mentionnant qu'il lui avait même fallu quelques secondes pour comprendre sa regrettable erreur, qui l'empêcha de dormir pendant une bonne partie du début de la nuit. Prostrée dans son coin de la tente, il remercia presque Finn de ne pas lui avoir adressé la parole. Perdu dans ses pensées, le jeune homme s'efforça malgré tout à trouver le sommeil.

La nuit fut ponctuée de réveils, de sursauts et de besoins impérieux de détendre la crispation qui l'envahissait dès que ses rêves viraient aux cauchemars. S'il avait cru que le fait de savoir les enfants aux mains de ravisseurs serai le comble de l'insupportable, il était encore bien loin du compte lorsque son esprit se décida à mélanger les évènements, le ramenant par la même occasion dans le passé encore et encore. Lorsqu'il se retourna brusquement tout en sortant de sa torpeur, il remarqua que Meryl avait remplacé Finn dans la tente, elle aussi dos à l'entrée, à l'exact opposé. Pendant un instant, la voix d'enfant de son amie lui disant "Hey Soren, tu dors?" raisonna dans sa tête, le ramenant une nouvelle fois un peu trop en arrière. Il pesta intérieurement contre lui-même et son actuelle fébrilité qui le laissait un peu trop impuissant face aux évènements à son gout.

Le jeune homme se retourna alors lentement pour ne pas réveiller la jeune femme. Pas vraiment prêt à se rendormir, il fit inconsciemment quelque chose qu'il faisait déjà à l'époque, écouter le souffle régulier de Meryl pour vérifier qu'elle s'était finalement bel et bien endormi. C'est à ce moment qu'il entendit d'ailleurs quelque chose qui lui noua l'estomac encore un peu plus. Dans son sommeil, Meryl sanglotait, un son qui brisa le coeur de Soren tant il s'était efforcé de toujours l'éloigner de ce genre de sentiment par le passé. Pendant de longues minutes, le jeune homme hésita à s'approcher d'elle pour lui apporter du soutien ou faire œuvre de présence pour la rassurer comme à l'époque...

Il se ravisa aussi vite alors que la réalité le rattrapa. A ce jour, les sanglots qu'il entendait étaient possiblement à cause de lui. A la simple mention de Grim, Soren avait eu le talent de remuer le passé un grand coup et de le replacer au devant de la scène, si bien que l'idée de réconforter la personne à qui il venait de nuire lui parut tout à coup bien absurde, voir même un peu cruelle. Serrant les poings, le jeune homme déplorait intérieurement cette situation et commençait à réaliser qu'il n'y avait presque jamais rien de bon à ce qu'il soit proche de Meryl, pour elle en tout cas...La simple idée de lui nuire plus encore qu'il y a neufs ans où même de simplement l'empêcher d'avancer sans lui rappeler ses souffrance lui procura même un certain dégout de lui-même dont il ne se détacha pas pour le reste de la nuit.


_Le lendemain _

Meryl était sortie de la tente quelques minutes après que Soren se soit réveillé. Il n'avait esquissé aucun mouvement, laissant le soin à la jeune femme de sortir et de ne pas lui imposer sa présence dès le réveil. Il ne traina pas beaucoup plus longtemps pour sortir à son tour, esquivant un maximum le regard de ses compagnons de voyage pour aller s'isoler un peu à quelques pas de la charrette. Il prit quelques longues bouffées d'air frais et s'efforça de se recentrer sur le présent. Beaucoup de choses allaient l'attendre à compter de ce jour, bien qu'il en ignore presque tout pour le moment. Le soleil perçait doucement les nuages à l'horizon, baignant peu à peu la plaine de son aura dorée, traversant le mince brouillard qui tapissait le sol.

La pluie s'était stoppé au milieu de la nuit, laissant les sols humide mais bien plus praticables, si bien que le groupe ne traina pas pour s'affairer à dégager la charrette de son piège. Cette fois, Soren se mit à contribution pour assister le groupe dans l'extraction de la roue, profondément enfoncée dans la terre. Assisté par la tirée des chevaux et une bonne synchronisation sous les ordres de Daniel, la charrette fut de nouveau bien campée sur ses quatre roues en très peu de temps. Soren aida le marchand à vérifier l'accrochage des marchandises pendant que les mercenaires se chargeaient de tout le reste. Sans s'attarder sur la causette, le jeune homme se hissa dans la charrette pour reprendre sa place, un peu moins épuisé que la veille. Il fut assez surpris de réaliser que Meryl prit sa suite et grimpa elle aussi à nouveau pour s'installer entre les marchandises. Après le mutisme d'hier, il aurait presque pu parier qu'elle ferai route à l'écart et non à ses cotés.

La charrette de nouveau en route, un long silence s'était installé et semblait pouvoir durer jusqu'à l'arrivée à Port-Aux-Échoués entre les deux passagers. Désormais presque sur que Meryl ne briserai pas le silence, Soren prit les devant, mué par cette préoccupation qui lui trottait depuis trop longtemps en tête.


- Dis...T'es sure de vouloir m'accompagner ? Dit-il en tournant le regard vers Meryl.
- On va tous les deux au même endroit. répondit-elle en faisant mine d'ignorer la question
- Mais pas pour les même raisons, j'ai l'impression de t'embarquer dans un mauvais plan.
- As-tu vraiment le choix ? Non pas que je te pense incapable de t'en sortir mais... Es-tu prêt à risquer leurs vies par orgueil ? Ou... parce que tu n'as pas envie de m'avoir dans les pattes ?

Meryl détourna le regard en prononçant la fin de sa phrase, ce qui eut don d'agacer Soren plus que de raison, car évidemment pour lui, il n'avait jamais été pour lui question de ça.

- Nan, je suis pas prêt à ça, mais je sais pas si je suis prêt à te voir risquer ta vie pour mes propres erreurs. Il marqua une petite pause avant de reprendre sur un ton plus ferme. Te méprend pas, il est pas question de t'avoir ou non dans les pattes...
- J'ai risqué ma vie pour des gens que j'aimais bien moins que toi. Laisse moi prendre mes propres décisions, je suis une grande fille. Et je t'ai fait une promesse. Dit-elle plus en reportant son regard sur Soren.

La légère douceur réapparu dans la voix et l'expression de Meryl arracha Soren de ses idées sombres si bien qu'il n'insista pas sur son argumentation. Après tout, il était vrai qu'elle lui avait fait une promesse. Cela ne l'empêchait pas de s'inquiéter face aux risques encourus à se lancer dans une telle aventure. Soren n'avait nul doute sur les compétences et la lucidité de Meryl quand au fait de faire ses propres choix, l'inquiétude qui l'animait était bien plus brute et terre à terre et concernait uniquement le fait que tout pouvait arriver, mais surtout le pire. Ce que le sort lui réservait passait au second plan, comme souvent, ce qu'il réservait à son amie et aux enfants en revanche prenait toute la place dans l'esprit du jeune homme.

- Agissons avec prudence dans ce cas...

S'il y a bien quelque chose que Soren ne pratiquait jamais, c'était la prudence, le fait qu'il invoque ce mot dévoilait son évidente inquiétude. Il était trop épuisé moralement pour entretenir de faux semblant, de toute façon. Le silence reprit sa place dans la charrette, légèrement moins pesant pour le jeune homme maintenant qu'il avait exprimer l'un de ses nombreux tracas lié à cette expédition suicide.

Le temps s'avéra bien plus clément à ce jour, permettant une progression fluide et sans encombres qui n'était pas sans satisfaire Soren dont le temps lui semblait compté. Lorsque le marchand annonça à haute voix l'arrivée à Port-Aux-Échoués, Soren sauta de la charrette en marche pour constater que devant lui s'étendait la ville portuaire. Plus grande qu'il ne l'avait imaginé, la fatigue déserta son visage pour laisser place à un air fermé et déterminé, masquant tout à coup toute trace de fébrilité ou d'angoisse. Malgré cela, le jeune homme eut l'impression de s'être lancé dans la recherche d'une aiguille dans une botte de foin, tant tout ce qui l'entourait lui était inconnu. Il y avait fort à parier que l'enquête à mener sur place serai longue et fastidieuse.
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Lun 24 Mai - 1:08
Meryl avait toujours aimé la mer, l'odeur iodé, le bruit des vagues qui s'écrasent contre les falaises, l'horizon inatteignable. Ici, au milieu de toute cette activité humaine, ce n'était probablement pas le meilleur point de vue pour l'apprécier à sa juste valeur, pourtant Meryl prit plusieurs grandes respirations, se gorgeant des meilleures et des pires odeurs du port. Elle n'était pas revenue ici depuis bien longtemps. La dernière fois, elle était arrivée sur une barque, assise sur une caisse d'hydromel utgardien éventrée, le cœur en miette et des larmes plein les yeux.

Alors que le marchand qu'ils accompagnaient s'occupait déjà de décharger sa cargaison, aidé par Daniel et ses hommes, Meryl s'approcha prudemment de Soren dont les yeux scrutaient les alentours, comme découragé d'avance par les futures recherches qu'il allait devoir entreprendre.

- T'as une idée d'où commencer ? Avait-elle demandé presque timidement.
- Je sais pas comment sont les locaux, mais faire parler quelques soiffards ou des commerçants me paraissait un bon point de départ.

Non, il n'en avait pas la moindre idée. Et comment lui en vouloir ? Il n'avait pas le luxe du temps, il agissait dans l'urgence exactement comme elle l'aurait fait si elle avait été à sa place. Bien qu'elle s’inquiétât également du sort des deux enfants, Meryl se forçait à garder cette distance qui l'empêchait de foncer tête baissée dans une direction au hasard, espérant juste que sa bonne volonté serait couronnée de succès.

- Tu ne vas sûrement pas aimer ce que je vais dire mais... Finn pourrait nous aider.
- Nous aider à quoi ? À faire des remarques les plus désobligeantes possible en nous demandant en plus de le payer pour ça ? Le jeune homme semblait plus blasé qu'en colère, un bon point pour elle.
- Il n'est pas si terrible... On ne savait pas trop si elle tentait de le convaincre lui ou elle-même.
- Si, il l'est. Et puis, pourquoi il voudrait nous aider ?
- Parce que je lui demande. Était-ce vraiment aussi simple ? Meryl tenta de se souvenir de toutes les fois où Finn lui avait refusé son aide. Il n'y en avait pas tellement, à son grand étonnement.
- Fais comme tu veux. Si il me fait une remarque sur le sujet, je pars sans lui, et sans toi, répondit-il, calme mais inflexible.

Elle ne répondit rien. Qu'aurait-elle pu dire, de toute façon ? Qu'il était stupide de réagir de cette façon ? Il était à bout de nerf et elle ne pouvait que le comprendre, aussi choisit-elle de ne pas se formaliser de la façon qu'il avait de la repousser au moindre désaccord. Elle lui demanda simplement de l'attendre, le temps qu'elle discute avec le jeune homme, voulant justement éviter que les remarques désobligeantes tombent directement dans les oreilles de Soren.

- Finn, j'ai besoin de toi, lui dit-elle en guise de préambule.
- Alors ça c'est vraiment dommage, répondit-il avec son sarcasme habituel.
- C'est important, je ne viendrais pas te voir si ça l'était pas.
- Il fallait peut-être y penser avant d'être aussi désagréable.
- Oh, pitié ! Tu ne supporterais pas de me voir prendre un ton mielleux pour te demander quelque chose, tout comme tu ne supportes pas d'avoir une conversation avec moi qui ne se finit pas invariablement en insultes ! Maintenant arrête de jouer la comédie et aide-moi !
- Toi, ne joue pas la comédie. On sait très bien que ce n'est pas vraiment toi que je vais aider dans cette histoire. Le regard froid de Finn se posa sur Soren, quelques mètres plus loin.
- Des enfants ont été enlevés dans les Faubourgs et on a toutes les raisons de penser qu'ils ont fini ici. Est-ce que tu sais quelque chose à ce sujet ? Au moins un endroit où commencer les recherches ? Elle le vit hésiter. Des enfants, Finn. Il y a bien une limite à ce que tu peux tolérer, non ?

La mâchoire de Finn se contracta presque imperceptiblement alors qu'il observait un point au loin, refusant tout contact visuel avec elle. Peu importe, elle savait qu'elle avait déjà gagné la bataille. D'un geste, elle fit signe à Soren de les rejoindre, pour qu'il puisse lui aussi entendre les informations que Finn partagerait avec elle.

- Je ne sais rien au sujet des enfants, je peux seulement te donner un nom : Varthellis Morvan. Si quelqu'un sait exactement ce qui se passe dans les fonds de cale de chaque bateau qui mouille dans la Baie, c'est lui. Tu le trouveras tous les soirs à la Lanterne Assourdie.

Elle connaissait cet endroit de réputation. La Lanterne Assourdie était le nom du bâtiment dans lequel se trouvait tous les divertissements dont on pouvait rêver dans un village de pêcheurs : alcool, prostituées, jeux d'argent... Le bateau quittait les quais dès la tombée de la nuit pour y revenir au petit matin ; c'était également l'un des endroits les mieux gardés du coin. Entrer là-dedans ne poserait pas de problème, en sortir sans encombre après avoir fait du grabuge en revanche...

- Il ne s'agit donc que de trouver cet homme et de le faire parler.
- Ça ne devrait pas être trop difficile : il aime les jolies femmes. Meryl grimaça. Même si, de ce qu'on m'a raconté, il les aime plutôt dociles et ingénues. Tu vas peut-être devoir faire un effort ou deux sur l'amabilité.
- Charmant... Elle frissonna rien que d'imaginer ce que suggérait Finn à demi mot. Elle aurait tout le temps de réfléchir à un autre plan d'ici là. Merci pour les informations.

Elle s'apprêtait à s'éloigner lorsqu'elle sentit une main se refermer sur son bras.

- Meryl. Le ton était curieusement moins dur que d'ordinaire, ce qui lui fit lever bien haut les sourcils. Tu ne peux pas t'attaquer à ça toute seule.
- Je ne suis pas toute seule, répondit-elle en hasardant un regard vers Soren.

Finn suivit son regard et fronça les sourcils. Cela semblait lui demander beaucoup d'efforts pour ne pas dire ce qu'il pensait de Soren à cet instant précis.

- Ça ne suffit pas. Je t'accompagne.

Les sourcils de la jeune femme se haussèrent davantage.

- Si tu suggères de prendre ma place pour t'asseoir sur les genoux d'un pervers libidineux, j'accepte avec plaisir mais tu ne viens pas de dire qu'il préférait les femmes ?
- Non, je te laisse cette partie ; je te parle de ce qui viendra après, lorsque sur un coup de sang tu lui trancheras la gorge et que la moitié des gardes sera à ta recherche.
- Ce manque de confiance me blesse énormément, répondit-elle, sarcastique, avant de se tourner vers Soren. Je ne sais pas si...

Si c'était une bonne idée d'imposer la présence Finn plus que nécessaire. D'un autre côté, il n'avait pas vraiment tort, une lame de plus de leur côté si les choses venaient à dégénérer ne serait pas de refus.
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Lun 24 Mai - 12:44
Varthellis Morvan, voila que Soren entendait pour la première fois un vrai nom à la place d'une rumeur ou d'une théorie. Le jeune homme n'avait absolument aucune confiance en Finn, mais il doutait fortement que le guerrier ne trahisse Meryl de quelconque façon et pour absolument rien. Pas enchanté à l'idée de le voir graviter avec eux, Soren mit ses appréhensions de coté en se concentrant sur ce qui l'intéressait vraiment, retrouver les enfants. L'allusion au rôle qu'aurai possiblement Meryl dans cette histoire le dérangea en revanche, non seulement car ce plan s'annonçait périlleux pour elle mais aussi parce qu'il doutait fortement de l'aptitude de chacun d'entre eux à faire que les choses se passent en douceur.

Il n'émit aucune protestation lorsque Finn retint Meryl par le bras pour ne pas lui laisser le choix de l'accompagner. Le regard que le guerrier lui adressa ne lui fit ni chaud, ni froid. Il pouvait bien penser ce qu'il voulait, Soren n'en avait rien à faire, habitué à se faire jauger au premier regard par n'importe qui. Il espérait cependant que Finn tiendrai un minimum sa langue et se contenterai de les assister, chose dont il doutait fortement pour le moment. Son regard se reporta sur Meryl lorsqu'elle attira son attention.


- Je ne sais pas si...
- On doit donc attendre le soir pour être sur de le trouver c'est bien ça ? Dit-il en évitant la question mais pas le regard de Meryl.
- Ouais, aucune chance de tomber sur lui par hasard au milieu de la journée. Il est pas du genre à se mélanger au petit peuple.

L'idée d'attendre fit grincer des dents Soren qui garda malgré tout ses protestations pour lui. S'il n'y avait rien à faire, autant ne pas discuter sur le sujet.

- Et selon toi, il y a d'autres choses à savoir avant de se rendre la bas ?
- Quand vous entrerez là-bas, vous serez désarmés et vous y resterez coincés jusqu'au petit matin. Soutirer des réponses à Varthellis par la force n'est pas une option.
- Comme souvent.

L'idée d'être désarmé n'enchantait pas Soren, mais elle ne lui posait pas plus de problèmes que ça. Aussi impulsif qu'il puisse être d'accoutumé, l'une des premières leçons qu'il avait put tirer dans sa vie était que beaucoup de choses peuvent se régler sans avoir recours à la violence, bien qu'elle soit parfois inévitable et qu'à cet instant précis Soren avait déjà imaginé mille façons de faire souffrir les ravisseurs de Lucilia et Han. Soren reprit la parole après avoir laissé quelques secondes de silence, reportant alors son attention sur Meryl.

- Je vais me préserver de mon impatience en allant marcher un peu et en attendant le soir. T'as peut-être encore du boulot ou...? Il ne termina pas sa phrase mais l'idée était assez explicite.
- Je vais venir avec toi.

Surpris, Soren s'était attendu à aller explorer seul les environs aux vues de l'ambiance entre eux depuis hier soir. Presque un peu mal à l'aise en repensant à ce qu'il avait entendu sous la tente, Soren trouvait malgré tout une certaine satisfaction à la voir l'accompagner. Pour être même tout à fait honnête, cela le rassurait quelque peu sur le fait qu'elle ne devait pas le détester tant que ça, une idée qui s'était insinué contre son gré dans sa tête depuis ce matin.

Les deux jeunes gens partirent en direction des abords de la ville, laissant Finn en compagnie des mercenaires. Passant par des routes tracées naturellement le long de la baie, ils se retrouvèrent assez rapidement avec une vue imprenable sur l'Océan. L'horizon désormais libérée de tout obstacle, le jeune homme laissa s'égarer son regard sur l'immensité bleue. Les embruns porté par le vent s'engouffrant sur les façade rocheuses vinrent frapper son visage doucement, libérant de fortes odeurs iodées dénuées des senteurs de la ville. Pour la première fois Soren découvrait l'infinité de l'horizon océanique, chose qu'il n'avait jamais vu auparavant. Toujours resté cloitré à l'intérieur de Claircombe, cette découverte aurai pu être des plus agréable si la raison de sa venue n'avait pas été si dramatique.

Ils marchèrent un moment en silence, ce qui laissa l'occasion à Soren de repenser à la façon dont il avait parlé à Meryl un peu plus tôt, jugeant le ton qu'il avait employé avec elle alors qu'elle tentait de l'aider quelque peu inapproprié. Trop perturbé par tout ce qui se passait, il n'en avait même pas eu conscience. Il finit par briser le silence alors qu'ils contemplaient l'horizon du haut d'une petite falaise descendant en à pic sur la mer et dont le bruissement des vagues raisonnait en contrebas.


- J'ai pas été tendre avec toi tout a l'heure, je sais que tu essayes de m'aider, j'ai juste...Enfin bref, désolé pour ça
- C'est rien. T'es à cran et... Finn étant ce qu'il est, je comprends. Dit-elle en regardant le jeune homme, l'air surprise.
- Je dois bien admettre qu'il a rien fait de mal pour l'instant, au contraire...
- Pour l'instant ! Le rire de Meryl accompagnant son propos arracha un petit sourire à Soren, saluant quelque peu la tentative de la jeune femme pour détendre l'atmosphère.

Qu'il soit une personne détestable ou non, Soren avait bien vu que Finn ne laisserai pas Meryl courir tout droit à la catastrophe. S'il avait été seul, il aurai surement bien plus douté de la véracité des propos du mercenaire, il y aurai eu fort à parier d'ailleurs que les deux hommes ne se seraient même pas adressés la parole en amont.

Assez calme malgré la situation, Soren profitait de cet isolement pour mettre de l'ordre dans ses idées. Il se devait de rester concentré sur son objectif, mais malgré cela, l'idée de parler de ce qui s'était passé dans la nuit venait de lui traverser l'esprit à nouveau. Questionner Meryl sur le sujet aurai été une option, mais le jeune homme s'en abstint une seconde avant d'ouvrir la bouche, mué tout à coup par une appréhension qui le réduisit au silence. Cette appréhension, il la devait évidemment à lui-même et à ses angoisses revenues au devant de la scène, peut-être n'était-ce pas le moment d'aborder le sujet.


- Si on trouve un autre plan que celui de te faire asseoir sur les genoux d'un pervers, je suis preneur...
- Si je n'ai besoin que de m'asseoir sur ses genoux, ma foi... on s'en sortirait pas si mal. Dit-elle d'un air peu enjouée, arrachant un frisson de dégout à Soren.
- Il n'y aura pas plus, il aura parlé d'ici là.

Aussi déterminé qu'était sa voix, Soren déplorait intérieurement de ressentir autant d'incertitude.

Les deux jeunes gens restèrent un long moment à marcher lentement le long de la falaise qui bordait la baie, profitant de l'infinité aux reflets indigos pour se ressourcer loin des bruits de la ville qui leur parvenait à peine, masqué par le fracas des vagues contre les falaises et le bruissement du vent s'engouffrant dans les cavités rocheuses. Conscient du danger qui guettait à la tombée de la nuit, ils ne trainèrent pas plus longtemps que nécessaire, bien avant que le soleil ne commence à faiblir à l'horizon.

Sur le chemin du retour, Soren et Meryl n'échangèrent que quelques banalités occasionnelles. Le jeune homme sentait le poids de son appréhension compresser sa poitrine à chaque pas le rapprochant de la ville portuaire, s'efforçant malgré tout à ne rien laisser transparaitre. Lorsqu'ils arrivèrent enfin à l'entrée de la ville, le jeune homme put détailler l'endroit pour la première fois. La structuration de la baie, aussi anarchique qu'elle puisse paraitre, semblait régie par le rythme des cargaisons entrant et sortant de navires. Les échos de voix s'élevant de tout les recoins de la ville laissait sous entendre qu'une journée à Port-Aux-Échoués n'était pas de tout repos. Alors que l'après-midi était bien avancée, le rythme de travail semblait s'être accéléré afin que toute les tâches en cours soient terminés à temps, avant le soir ou il était relativement hors de propos de faire des heures supplémentaires.

Sur ses gardes, Soren observait tout le remue ménage avec une certaine curiosité. En un sens, l'activité exercée ici ressemblait à celle des quais de Claircombe, décuplée par le nombre bien plus important de navires et d'habitations à même le front de mer. Les odeurs de marée emplissaient les narines du jeune homme, mélange de senteurs de poissons, d'algues marines, mais aussi d'effluves d'être humains bien moins ragoutante. Ce vaste désordre olfactif collait parfaitement à l'image de ce qui se dessinait devant les yeux de Soren. A cet instant, le jeune homme réalisa qu'il était réellement reconnaissant envers Finn de leur avoir donné un nom, leur faisant gagner un temps précieux sur les recherches, entreprise qu'il avait bel et bien sous estimé avant d'arriver ici.
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Mar 25 Mai - 0:12
Les excuses de Soren tombèrent un peu comme un cheveu sur la soupe mais eurent au moins le mérite de détendre légèrement le poids que la jeune femme avait dans le creux de l'estomac depuis le début de la journée. Et dire qu'elle avait tenu à l'accompagner durant cette promenade uniquement parce qu'elle ne lui faisait pas assez confiance pour se tenir hors des ennuis d'ici la tombée de la nuit ; elle le connaissait suffisamment pour savoir que l'idée de foncer tête baissée vers le danger sans personne pour couvrir ses arrières lui avait effleuré l'esprit. N'en aurait-elle pas fait autant à sa place ?

Leur conversation fut étonnamment calme et pourtant persistait cette tension qu'elle avait senti depuis la veille au soir. Ou peut-être qu'elle se faisait des idées et que toutes les pensées du jeune homme convergeaient vers une seule et unique chose : le sauvetage des enfants. Mais alors pourquoi passait parfois furtivement cette expression sur son visage, celle de quelqu'un qui s'apprêtait à déclarer quelque chose avant de brusquement changer d'avis ? Et comme si Meryl avait compris que ce qu'il s'empêchait de dire à voix haute de ne lui aurait pas plu du tout, elle ne chercha pas à creuser le sujet.

Lorsqu'ils s'en retournèrent à Port-aux-Échoués, Meryl fit une brève visite guidée à Soren pour lui montrer les points importants du village, à commencer par l'endroit où il pourrait trouver un guérisseur si d'aventure leur petite escapade dans le bateau-lupanar ne se passait pas comme prévu ; le fameux bateau était d'ailleurs l'un des bâtiments les plus impressionnants de la Baie, sans doute l'un des rares à avoir survécu au naufrage quatre-vingt trois ans plus tôt.

Finn ne tarda pas à se montrer, leur demandant de le rejoindre dans l'une des auberges du coin pour préparer au mieux leur plan d'attaque. La chambre qu'il avait choisie était minuscule et miteuse mais aucun d'entre eux n'aurait de toute façon l'occasion d'y dormir ce soir. Le guerrier leur conseilla d'ailleurs d'y laisser leurs armes et tout ce qu'ils ne souhaitaient se voir confisquer si les choses tournaient mal.

- Mets ça ce soir. Et ne me demande pas comment ou à qui je l'ai piqué, dit-il à Meryl en lui envoyant un tissu rouge et vaporeux dans les bras.

L'air un brin dubitative, Meryl ne fit aucun des trente-deux commentaires qui lui brûlaient la langue et partit se changer derrière le paravent de la petite chambre. A mesure que ses propres vêtements s'empilaient sur le meuble, on l'entendit bougonner.

- T'es sûr que t'as rien de plus tape-à-l’œil ? On ne va probablement pas me remarquer des plus hautes tours de Claircombe dans cette tenue !
- Pardon d'être aussi franc avec toi, Ryl, mais si tu y allais dans les frusques que tu portes d'habitude, il y aurait peu de chance que Varthellis t'accepte à sa table -ou qui que ce soit d'ailleurs. Et estime-toi heureuse : il y en avait des pires dans le lot, mais j'ai supposé que tu n'accepterais pas de porter quoi que ce soit qui laisse entrevoir ton ventre.
- T'as bien supposé ! l'entendit-on répondre presque avec colère.

Lorsqu'elle se montra enfin, un long silence s'installa dans la pièce. Jamais de sa vie elle n'avait porté pareil accoutrement. La robe était d'un rouge beaucoup trop vif pour la rétine, et le décolleté était beaucoup trop plongeant pour ne pas lui donner l'impression d'être à moitié nue, d'autant qu'aucun tissu ne venait couvrir ses bras. Et si la longueur du vêtement semblait de prime abord être la seule chose d'acceptable, on remarquait bien vite que le tissu était fendu des deux côtés, laissant apercevoir ses cuisses au moindre mouvement de ses jambes. Ce n'était pas outrageant mais presque. D'un point de vue extérieur, on ne pouvait nier que la robe lui allait plutôt bien, épousant ses formes de façon flatteuses, surtout au niveau de la poitrine. Du point de vue de Meryl, elle était parfaitement ridicule. D'ailleurs, elle s'imagina que le silence qui s'était installé dans la pièce était un aveu silencieux.

- Ne riez pas. Ne souriez pas non plus ! D'ailleurs, ne dîtes pas un mot !
- Tu es... Enfin tu...Ouais, c'est pas mal quand même..., commenta Soren qui semblait avoir du mal à détourner les yeux de ce qui était le plus mis en valeur dans cette robe.
- Attends, il y a un truc qui va pas, répondit Finn qui tendit sa main en avant, paume ouverte, afin de cacher uniquement le visage de Meryl à sa vue. Ah oui ! Là, ça va mieux !
- T'es vraiment le roi des cons ! dit-elle rageusement en lui envoyant l'une de ses bottes au visage.

Un voyage dont on se serait bien passé W69b

Le désespoir au fond des yeux, Meryl avait été la première à passer la fouille réglementaire pour entrer à la Lanterne Assourdie. Même s'il était difficile de camoufler quoi que ce soit de dangereux à quiconque tant la tenue qu'elle portait ne laissait pas de place à l'imagination, le garde à l'entrée prit un temps considérable pour vérifier que rien n'était dissimulé dans les plis du tissu vaporeux. Il lui lança un sourire goguenard à la fin de la fouille auquel elle répondit par un regard noir. Sans doute fallait-il y voir une mise en bouche pour la soirée qui s'annonçait. Si des vies d'enfants n'étaient pas en jeu, elle aurait fait demi tour. Alors qu'elle entrait sous le pont du navire, elle se remémorait les derniers paroles que Finn leur avait adressé.

« Varthellis est un très bon ami du chef de Port-aux-Échoués, d'où les quelques privilèges qu'il a réussi à s'octroyer. Il va certainement vous donner envie de le tuer à la minute où vous lui parlerez, n'oubliez pas qu'il est très important ici. L'alcool devrait couler à flot ce soir, il sera dans les meilleures dispositions possible pour laisser échapper une information ou deux. Les gens qui vont venir lui parler au cours de la soirée pourraient également avoir des choses intéressantes à dire. »

Laisser la soirée suivre son cours en écoutant les conversations à la table de Varthellis, tout en se faisant passer pour la potiche de service, assise sur ses genoux ; c'était le plan. Elle espérait que tout serait aussi simple mais une curieuse appréhension lui nouait les tripes. Heureusement que Soren serait là, peut-être pas à sa table mais pas loin, juste au cas où. Finn aussi les accompagnait même si c'était plutôt les divertissements à la Lanterne Assourdie qui l'intéressaient réellement ; il avait promis de leur offrir une diversion ou deux s'ils en avaient besoin mais Meryl n'était pas dupe, elle savait qu'il serait bien trop ivre le cas échéant pour respecter cette promesse.

La Lanterne Assourdie s'étendaient sur plusieurs niveaux, le premier n'était qu'une taverne très classique avec plusieurs chambres à bas prix pour ceux qui n'avaient pas les moyens de s'offrir le grand luxe des étages inférieurs. Plus on descendait et plus les divertissements devenaient « intéressants ». Une salle de jeux était sur le pont inférieur et encore plus bas un bordel où Meryl aurait parfaitement eu sa place, vu l'accoutrement des danseuses. Quant à ce qu'il y avait encore plus bas, Finn leur avait dit que c'était là-bas qu'étaient organisés « les combats ». Quand elle lui avait demandé des précisions, il était resté très vague.

C'est évidemment jusqu'au bordel que leurs pas les menèrent, puisque c'était là que Varthellis passait le plus clair de son temps, même s'il ne boudait pas la salle de jeux de temps à autre. L'ambiance y était étouffante mais les vapeurs de Lotus Noir dans la pièce la rassurèrent presque immédiatement. Elle partit s'installer au comptoir et attendit patiemment que ses deux comparses apparaissent à ses côtés, comme si de rien n'était. D'un geste de la tête, Finn lui indiqua une table bien à l'écart des autres, où un Utgardien à l'air patibulaire échangeait quelques mots avec un autre homme attablé face à lui.

- C'est lui Varthellis.

Il n'avait pas l'air très intelligent mais elle fut presque rassurée de voir qu'il n'avait rien de terrible.

- Un Utgardien ? Vu le nom, je m'attendais à...
- Non, Varthellis, c'est l'autre.

Elle détailla l'autre homme à la table et ses yeux s'écarquillèrent d'horreur. Massif, chauve, un cou inexistant ou perdu dans les multiples bourrelets qui lui soutenaient la tête, Varthellis était probablement l'homme le plus répugnant qu'elle avait rencontré jusqu'ici, et pourtant elle en avait rencontré. Et ce n'était pas seulement les traits disgracieux de son physique... c'était un tout. Son regard paré d'effroi s'égara sur ses larges mains ; il aurait pu brisé le cou de n'importe qui dans cette pièce sans effort.

Elle s'arracha à cette vision d'horreur pour reporter son attention sur Finn.

- C'est une blague ? Le tressaillement dans sa voix trahissait son angoisse.
- Si je t'avais prévenue, tu te serais dégonflée.

Finn osa un sourire mais elle, elle avait envie de hurler. Ou de pleurer, elle ne savait plus trop.

- Bon courage, dit-il avant de s'éloigner du comptoir, bien décidé à les laisser tous deux mener leur barque comme ils l'entendaient.

Presque fébrile, Meryl était restée les yeux rivés devant elle, incapable de regarder à nouveau dans la direction de Varthellis.

- Je crois qu'il va me falloir un verre ou deux avant d'y aller, avait-elle murmuré à Soren.

Non, elle ne se défilerait pas, elle avait juste besoin de rassembler un peu de courage. Presque indépendamment de sa volonté, elle se leva d'un coup pour se planter à côté du premier venu qu'elle aperçut la pipe aux lèvres. Sans cérémonie, elle lui arracha presque des mains pour directement en avaler les vapeurs noires.

- Hey, mais... !
- Taisez-vous, j'en ai plus besoin de que vous en ce moment.

Mais l'homme ne semblait plus avoir envie de répliquer quoi que ce soit, les yeux rivés sur le décolleté de la blonde. Après la troisième bouffée, elle sentit enfin son système nerveux revenir à la normale. Comme cette sensation lui avait manqué... Lorsqu'elle revint vers Soren, elle eut l'air tout à coup beaucoup plus apaisée, même si une crainte semblait persister au fond de ses pupilles entièrement dilatées.

- Je vais le faire, dit-elle comme pour se donner de l'assurance. Je vais le faire... Juste cinq petites minutes. On pourrait en profiter avant pour... Je sais pas... Elle se passa une main dans les cheveux. Tu vas garder un œil sur moi, hein ?
Soren Grim
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Mar 25 Mai - 1:49
Pas vraiment motivé à l'idée de se faire détrousser de ses effets personnels, Soren avait prit le partit d'écouter Finn et de ne pas tenter d'introduire une arme à bord du navire. Désarmé, le jeune homme ne se trouvait pas si vulnérable que ça tant le combat à main armée n'avait jamais été une activité de choix pour lui. Essentiellement, il avait eu recours à sa dague pour dissuader ou se faciliter l'infiltration quelque part. S'il lui arrivait de se battre, il ne cherchait jamais à tuer son adversaire.

Mal à l'aise pour son amie qui passait à la fouille avant lui, Soren eut une vive appréhension de la soirée à venir, mais surtout de ce que risquait de subir Meryl. Le fait qu'elle se retrouve affublée de vêtements affriolants dans l'unique but de séduire un éminent pervers provoquait un réel dégout au jeune homme qui n'arrêtait pas de se dire qu'il trouverai un autre plan avant qu'elle n'ait à s'infliger ça.

Sa désillusion fut grande lorsqu'ils arrivèrent à l'étage du bordel, enveloppé dans les volutes de Lotus Noir et les effluves corporelles d'ébats amoureux. Soren observait les alentours sans un sourire, ni une plaisanterie, concentré uniquement sur le fait de repérer les lieux et s'ancrer chaque recoins le plus rapidement possible dans la tête. Séparé un instant de Meryl et Finn, le jeune homme du retenir son envie de devancer la jeune femme en cherchant Varthellis lui-même. Une très mauvaise idée en somme, mais qui avait au moins l'honneur de laisser la jeune femme plus en sécurité. Il se ravisa, continuant son observation silencieuse. Il revint après quelques minutes auprès de Meryl dont les formes valorisées dans sa presque indécente robe ne manquait pas de la faire remarquer.

Attentif à ce que Finn pouvait encore leur apporter, il suivit du regard l'endroit qu'il indiquait alors à Meryl et du retenir une moue écœurée en voyant l'ignoble personnage. Un frisson lui remonta dans le dos, allait-il vraiment laisser Meryl s'asseoir sur les genoux de cet horrible personnage sans broncher ? Cette idée lui paraissait inconcevable dans l'immédiat. Finn les abandonna peu de temps après, laissant à Soren le soin de constater l'évidente fébrilité de Meryl.


- Je crois qu'il va me falloir un verre ou deux avant d'y aller.

D'un simple hochement de tête, Soren acquiesça avant de poser des pièces sur le comptoir en captant l'attention du tavernier à qui il demanda deux verres. Son regard se porta de nouveau sur Meryl lorsqu'il la vit détaler vers un inconnu pour lui subtiliser sa pipe pour en profiter allègrement pendant qu'il se rinçait l'œil, geste qui lui arracha un froncement de sourcil et un air quelque peu inquiet. Il attendit patiemment qu'elle revienne, sceptique quant à ce qu'il venait de se passer, compréhensif malgré tout aux vues de ce qui l'attendait. Il n'émit aucun commentaire sur le sujet, mais se garda l'image dans un coin de la tête. L'attitude plus apaisée et les pupilles dilatée de la jeune femme ne suffirent pas à rassurer Soren qui s'inquiétait dès lors de plus en plus. Son visage s'adoucit cependant quelque peu lorsqu'elle lui adressa sa dernière phrase.

- [...] Tu vas garder un œil sur moi, hein ?

Soren glissa lentement le verre d'hydromel qui venait d'arriver devant Meryl et lui adressa un regard bienveillant et un timide sourire qui ne masquait que partiellement son inquiétude.

- Je serai là, je vais pas te lâcher.
Meryl ingurgita son verre cul sec sans plus de cérémonie.
- Merci...
- Si je dois intervenir, il faut que tu puisse me faire un signe facilement reconnaissable, au cas ou.
- Oh je sais ! Et si j'agitais les bras en hurlant "Ohé, Soreeeeeeen !" ?  Dit-elle en essayant visiblement de détendre l'atmosphère, ce qui marcha en partie.
- Si tu fais ça avec une telle robe, je pense que tu vas en dévoiler plus que de raison... Répondit-il pour tenter lui aussi la légèreté.
- Si quelque chose ne va pas, je mettrai mes cheveux comme ça... Décida-t-elle en dégageant son épaule gauche pour déporter tout ses cheveux à droite.
- Ouai...c'est bien ça...

Fort heureusement pour Soren, les lumières tamisées de l'endroit avaient surement caché la légère rougeur qui lui était montée aux joues en voyant Meryl dévoiler son épaule dénudée, accentuant encore plus l'aspect vertigineux de son décolleté et mettant ses formes bien plus en valeur. Certaines images d'un passé relativement proche lui étaient revenus en tête l'espace d'un instant, une vague histoire de couloir et d'alcool qu'il préféra chasser de son esprit au plus vite avant de se sentir trop mal à l'aise et que son esprit ne se mette à faire de terribles amalgames.

- Et si je veux te demander de ne pas intervenir, même si les choses ont l'air de mal se passer... Je les mettrai de l'autre côté. Dit-elle en joignant le geste à la parole, était-elle obligée de le faire de manière si sensuelle, ou Soren avait-il l'esprit mal placé?
- On va faire ça...Soren but également son verre cul sec, un peu pour fuir la vue que lui offrait Meryl dans cette somptueuse robe. L'envie de lui dire honnêtement comment il la trouvait ainsi habillée lui traversa l'esprit, mais le contexte l'en empêcha aussi sec.

Le silence s'installa brièvement entre eux, chacun ayant besoin de se concentrer sur ce qu'il avait à faire. Soren se maudissait quelque peu de n'avoir que si peu de marge de manœuvre, non pas par orgueil, mais parce que Meryl s'exposait à sa place. malgré cela, elle semblait vouloir s'en tenir au plan et Soren respectait cela. Une chose était sur en revanche, il ne permettrait pas qu'il lui arrive quoi que ce soit. Animé d'une certaine détermination Soren tapa doucement des poings sur la table avant de se redresser du comptoir sur lequel il avait prit appui.

- Je vais aller me poser quelque part, j'ai déjà repéré un coin ou je te verrais sans problèmes. Si jamais tu te sens pas prête et que t'as besoin qu'on change le plan, insiste pas, fais le signe et je reviendrai te voir pour qu'on trouve une autre stratégie. Je te quitterai pas des yeux Meryl, donne moi cinq minutes d'avance. Et surtout...Sois prudente Meryl...S'il te plait.

Ses derniers mots avaient été dit d'une douceur qui tranchait avec le sérieux et la concentration lisible sur son visage. Tout en faisant volte face, Soren s'avança dans la foule, traversant sans se presser la surface centrale du bordel pour s'approcher de la table de leur cible. Habile dans l'art de se faire oublier, Soren s'était immédiatement mis dans la peau d'un client lambda, agissant de l'exact même manière que n'importe quel homme ici, devenant ainsi un monsieur tout le monde. Son regard ne passa pas plus d'une fois sur Varthellis, nul besoin d'insister ou d'essayer de voir quelque chose de plus, il devait d'abord trouver le meilleurs point de surveillance pour ne pas éveiller les soupçons. Sur le chemin, Soren repéra Finn au loin, de l'autre coté du bordel, mémorisant l'endroit également, juste au cas ou.

Le jeune homme trouva assez rapidement l'endroit idéal pour surveiller sans être vu. L'une des tables les plus proches de celle de Varthellis -bien que relativement éloignée-, était occupée par quelques ruffians échangeant des insultes en réglant leur compte aux cartes. Soren esquissa un sourire, une table de jeu était une dissimulation parfaite pour lui. Sans attendre, le jeune homme récupéra nonchalamment une chaise sur la table d'à coté et s'installa entre deux hommes dont l'odeur d'alcool fort se faisait sentir à la moindre approche. Surpris, les regard des joueurs convergèrent vers le jeune homme.


- C'est pas une table pour les enfants p'tit, dégage de là. Lança un homme d'Age avancé au cheveux longs, grisonnant et dégarni en leur sommet.
- Je suis ici pour jouer, pas pour parler. répondit-il avec un air provocateur.
- Et qu'est ce qui te fais croire qu'on accepte des joueurs à notre table?

Soren balaya l'assistance du regard et son sourire devint presque mesquin. Il avait fait mouche du premier coup, une provocation et un air sur de soi avaient suffit à ce que la curiosité de tout les joueurs soit réveillée, à l'image de la question que venait de lui poser le chef de table. S'il n'avait pas été intéressé, l'homme aurai autoritairement congédié Soren sans ménagement. Le jeune homme sortit alors de sa poche un bon paquet de pièces, suffisamment pour provoquer des regards avide aux joueurs, mais pas trop pour ne pas faire dans l'excès. Une partie de ces pièces venaient directement de son voisin de comptoir qui somnolait ivre mort juste à coté de lui quelques minutes plus tot.

- J'ai bien envie de me remplir les poches ce soir. Dit-il en jouant avec quelques pièces
- Tout ce que tu vas faire, c'est finir sans tes vêtements mon p'tit. Railla le chef de table, provoquant l'hilarité de ses comparses. Très bien, alors tu vas jouer ton entrée en un contre un, contre Rem, si tu gagnes, tu auras le droit de te faire plumer, si tu perds, c'est que tu vaux rien, et tu nous laisses toute ta petite fortune en plus.

Soren posa ses yeux sur le fameux Rem qui venait de se manifester, le même que son chef, en plus jeune et plus narquois, un sourire au moins aussi provocateur que celui du jeune homme sur le visage. L'homme battait les cartes avec une redoutable aisance tout en fixant Soren sans scille. Moins concentré, le jeune homme porta son attention sur Meryl qu'il voyait encore au comptoir. Pour lui, l'affaire était déjà dans la poche, il avait déjà gagné sa place, celle qui lui permettait de voir son amie qu'elle soit au comptoir ou auprès de l'horrible personnage. Un frisson lui remonta à nouveau l'échine alors que son regard se posa sur Varthellis brièvement. Son attention fut captée par un claquement de doigt de Rem qui venait de lui distribuer sa main.

Soren était très nul aux cartes, lorsqu'il affrontait quelqu'un à la loyale. En revanche, lorsqu'il s'agissait de tricher, peu de gens lui arrivaient à la cheville. Sans même porter attention à Rem, il savait que l'homme avait déjà entamé une tentative de triche, c'était évident aux vues de son attitude et de la main plus que douteuse qu'avait Soren. Pourtant, en quelques tours à peine, le jeune homme emballa la partie et esquissa un sourire des plus détestable à son adversaire.


- Je te fais cadeau de ta mise sur celle la, je voudrais pas qu'on commence en étant fâché.

Un sourire carnassier s'afficha sur le visage de certains joueurs. Soren n'avait plus qu'a gagner suffisamment pour ne pas se faire jeter, et perdre également pour ne pas éveiller les soupçons. Aux vues du niveau d'alcoolémie de ses adversaire, il n'aurai aucun mal à se jouer d'eux suffisamment pour exercer sa surveillance sans encombre. Désormais installé, Soren attendit patiemment que son amie se décide à y aller ou non, attentif au moindre signe intimant une intervention de sa part.
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Mar 25 Mai - 12:06
L'idée de vider un deuxième verre avant de rejoindre Varthellis était tentante mais elle devait malheureusement garder la tête froide si elle voulait avoir un relatif contrôle sur les événements. L'appréhension était revenue dès que Soren s'était éloigné et toutes les théories les plus saugrenues lui traversèrent un moment l'esprit. La pire d'entre elle ne voulut cependant pas la quitter aussi vite que les autres... Et si Finn s'était joué d'elle en lui donnant le nom de Varthellis, un homme qu'il savait répugnant, ainsi qu'un moyen humiliant pour obtenir des informations alors qu'il ne savait rien du tout en réalité ? Cela expliquerait aussi pourquoi le jeune home avait tant tenu à l'accompagner : c'était pour la regarder mettre toute dignité de côté et pouvoir s'en moquer à l'avenir. Non, elle devenait folle, elle devait arrêter de se chercher des excuses pour ne pas exécuter le plan. Alors que le salvateur Lotus Noir commençait à envahir son cerveau et l'alcool se mélanger à son sang, Meryl sentit le calme revenir lentement.

On disait des femmes qu'elles avaient l'habitude de jouer de leurs charmes pour obtenir ce qu'elles voulaient, surtout lorsque c'était une question de survie, mais Meryl n'avait jamais eu besoin de recourir à ce genre de stratagèmes par le passé. Il était impensable qu'une femme nomade courbe l'échine face à un homme, quel qu'il soit, et si sa survie dépendait du bon vouloir d'un Shog alors l'histoire se réglait dans le sang et la violence. Et par les Dieux, comme elle aurait aimé que cette histoire se règle de cette façon, alors que ses yeux se posaient une fois de plus sur l'homme dont elle était censée gagner la confiance de la plus avilissante des manières. Elle se promit toutefois qu'elle ne ferait rien ce soir qui serait trop dur à supporter.

Son meilleur sourire de façade accroché aux lèvres, elle avança vers lui la démarche assurée ; mais plutôt que de directement montrer de l'intérêt pour sa cible, elle s'intéressa plutôt à son voisin de table, à qui elle passa les bras autour des épaules avant d'approcher son visage de son oreille.

- T'étais passé où ? demanda t-elle d'une voix enjôleuse. Lorsqu'il se tourna vers elle, elle eut un mouvement de recul et ôta précipitamment ses mains, l'air gêné. Oh, excusez-moi... De dos, je vous ai pris pour quelqu'un d'autre. Je me disais aussi, une heure qu'il est parti et je le retrouve en train de discuter avec un inconnu plutôt que de revenir dans mes bras. Elle adressa un sourire poli à Varthellis qui ne la quittait plus des yeux.
- Pas de mal, répondit l'Utgardien qui égara son regard sur toute sa silhouette.
- Vous ne l'auriez pas vu par hasard ? Un grand brun musclé, un peu trop éméché ? Elle regarda autour d'elle, toujours très souriante. Bon, ce n'est pas ce qui manque ici...

L'Utgardien secoua la tête, Varthellis n'esquissait toujours pas un geste mais il ne cachait pas l'intérêt qu'il avait pour elle, ce qui étrangement la rassura au lieu de la dégoûter. Au moins elle était un appât suffisamment attrayant pour qu'il morde à l'hameçon.

- Bon, je suppose qu'il ne reviendra pas, dit-elle tristement en faisant disparaître son sourire. Je n'ai plus qu'à retourner noyer mon chagrin dans l'alcool.

Elle allait repartir, elle esquissait même un mouvement dans ce sens, mais une main lui saisit doucement mais fermement le poignet, l'empêchant de s'éloigner. Si Varthellis ne lui souriait pas tout à fait, ses yeux parlaient pour lui.

- Laissez-moi vous offrir un verre, ma jolie. Un homme qui abandonne une femme comme vous au milieu de tous ces rustres ne mérite pas votre compagnie.

Ravie de voir que les choses se déroulaient comme elle l'avait envisagé, Meryl n'eut même pas besoin de forcer son sourire cette fois. Contre toute attente, il se décala légèrement pour lui laisser une place à ses côtés et elle s'y installa sans se faire prier ; elle était bien trop proche mais au moins n'était-elle pas sur ses genoux. Lorsque la main de Varthellis vint à la rencontre de son dos, là où le tissu de sa robe laissait entrevoir une bonne partie de sa peau, elle tressaillit. Oui, bon... Elle ne pouvait pas esquiver toutes les situations inconfortables non plus. Au loin, ses yeux furent directement attirés par Soren qui avait trouvé une place de choix pour observer ce qui se passait à leur table. Elle n'osa ni sourire ni lui faire le moindre signe et baissa presque aussitôt les yeux, peut-être à cause d'une honte qu'elle ne s'expliquait pas tout à fait.

Comme elle s'y était attendue, c'est surtout sur elle qu'était tournée toute l'attention de ces messieurs. Lorsqu'on lui demanda son nom, elle sortit le premier qui lui vint à l'esprit.

- Oriana.

Peut-être était-ce parce qu'elle était censée réaliser le numéro de l'ingénue que Meryl avait tout de suite pensé à elle.

- Et moi, puis-je connaître le nom de mon sauveur ?
- Vous ne le connaissez pas déjà ? demanda t-il d'un air soudain inquisiteur.

Un instant, elle eut peur d'être démasquée, puis elle reprit très vite contenance en se disant qu'il prêchait sans doute le faux pour savoir le vrai, ou qu'il se jugeait trop important ici pour ne pas être connu de tous.

- Je ne suis pas d'ici et je ne connais pas grand monde.
- Il est vrai que je ne vous ai jamais vue avant, je pense que je m'en serai souvenu si ça avait été le cas. Appelez-moi Varthellis, dit-il en saisissant sa main pour y déposer un baiser, comme un parfait gentilhomme. L'expression de doute qu'il avait affiché plus tôt avait disparu et le pouls de Meryl se calma doucement.

Des verres remplis d'un vin clair et délicatement parfumé furent amenés à leur table et la jeune femme s'en servit bientôt comme bouclier pour ne pas avoir à parler trop souvent. Heureusement, l'intérêt qu'elle avait suscité en arrivant se dissipa à mesure qu'avançait la soirée. L'alcool coulait effectivement à flot et il fut difficile de garder les idées totalement claires, d'autant que Varthellis semblait curieusement s'intéresser au nombre de verres qu'elle ingurgitait. Soucieuse de ne pas le contrarier, elle surjoua un peu son état d'ébriété dans l'espoir qu'il baisse sa garde.

A son grand désespoir, la plupart des discussions auxquelles elle assista n'avaient pas grand intérêt, si ce n'est flatter les ego des participants. Les têtes défilèrent à leur table, sans qu'aucune d'elle ne lui semble digne d'être mémorisée. Meryl tenta alors d'obtenir des informations par elle-même, en se montrant curieuse des activités de Varthellis, par le biais de plaisanterie ou simplement en se montrant un peu plus tactile qu'à l'accoutumée. Si au départ la manœuvre lui arrachait chaque fois un frisson d'effroi, ce n'était plus qu'une formalité après quelques heures, une sorte de routine à laquelle elle ne réfléchissait plus tellement. Une part d'elle-même avait conscience qui si elle n'obtenait rien ce soir à cette table alors elle allait devoir trouver des réponses à ses questions d'une autre façon... Peut-être que Varthellis serait plus loquace en privé ? Non, elle n'avait pas vraiment envie de penser à ça pour l'instant.

- [...] deux de plus cette semaine, un ami à moi me les garde dans la cale de son navire.
- Combien pour les deux ?

Elle ne sut pas vraiment pourquoi mais son intérêt pour ce qui se passait autour d'elle se raviva soudain.

- Hors de question que je les vende tout de suite. Ils ne sont pas encore prêts.
- Je peux m'en charger moi-même, si ce n'est que ça. Ils ont quel âge ?

Varthellis parût se tendre légèrement à cette question

- On en discutera une autre fois, tu ne vois pas que tu ennuis la dame à toujours parler affaires ?
- Oh, non, non... Ne vous inquiétez pas pour moi. Je ne savais pas que vous faisiez commerce de bêtes en plus de tout le reste Varthellis.

L'autre homme s'esclaffa, amusé.

- De bêtes, oui, ahaha !

Varthellis lui jeta un regard noir et Meryl sentit une pierre lui tomber dans l'estomac. Est-ce que sa paranoïa venait juste de se réveiller ou est-ce qu'ils étaient en train de parler de ce qu'elle croyait ? Sa tête commençait à tourner et elle n'avait pas les idées suffisamment claires pour réfléchir calmement. La seule chose dont elle était sûre, c'est qu'il fallait mettre Soren au courant tout de suite, juste pour qu'il écarte l'hypothèse qui était en train de prendre forme dans son esprit.

- Si c'est ma présence qui vous gêne, je vais aller m'éclipser le temps de me rafraîchir. Je n'en aurais pas pour très longtemps.

Une main s'égara sur ses fesses lorsqu'elle se redressa, mais perturbée et ivre comme elle l'était, elle ne prit même pas le temps de s'en offusquer. Elle lança un regard équivoque à Soren, alors qu'elle s'éloignait de la table de Varthellis, espérant qu'il la suive sans tarder. Elle s'assura qu'il remarque bien l'endroit où elle partait, avant de prendre la direction de l'une des nombreuses alcôves de la pièce, camouflée par d'épaisses tentures de couleur pourpre, servant de lieu d'intimité aux clients du bordel. Ainsi camouflée à la vue de tous, Meryl se laissa tomber dans l'un des fauteuils et se prit la tête dans les mains. Elle n'eut pas vraiment conscience du temps qui s'était écoulé avant que Soren ne la rejoigne. Lorsqu'elle leva les yeux vers lui, elle eut l'air étrangement fatiguée.

- Soren... J'ai l'impression que Varthellis n'est pas juste quelqu'un de très bien renseigné, je crois que... Peut-être que c'est lui qui... Bon sang, pourquoi elle n'arrivait pas à finir ses phrases, avait-elle peur que Soren perde la raison en écoutant sa théorie et lui fonce dessus pour lui en mettre une ? Oui, il y avait un peu de ça. Mais surtout, elle pouvait aussi avoir tort, rien de ce qu'elle avait entendu n'était suffisamment équivoque, il lui allait une confirmation. L'homme qui est à sa table en ce moment, il faut que tu le suives dès qu'il partira, il a pas mal bu et il a l'air d'avoir la langue bien pendue. Il faut que tu apprennes ce qu'il trafique avec Varthellis.
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Mar 25 Mai - 14:19
Soren s'était rassuré de voir que Meryl n'avait pas finit sur les genoux de Varthellis, une bien maigre victoire qu'il savoura en remportant d'une consternante manière un tour à mise élevée, arrachant moultes protestations à sa table qu'il se contenta d'ignorer pour récolter ses gains. C'était déjà la quatrième fois qu'il faisait le coup, il lui suffisait de perdre un peu pendant un tour ou deux pour relancer la fougue du jeu chez ses ivrognes d'adversaires, une formalité en sommes. Forcé de consommer quelques verres pour ne pas éveiller les soupçons quant à ses intentions, Soren mesurait ce qu'il buvait pour garder l'esprit clair au maximum.

Crispé malgré tout, le jeune homme observait avec attention l'échange qui se profilait au loin. Visiblement attentive à tout ce qui se passait, le jeune homme ne manqua pas de remarquer que Meryl s'essayait à gagner l'attention de leur cible avec des gestes qu'il devinait difficile à exécuter. La tension montait de minutes en minutes chez Soren, se sentant presque impuissant face à ce qu'il voyait. Attentif au moindre signal d'alarme, il se sentait prêt à retourner le bateau tout entier pour la sortir d'un éventuel péril s'il le fallait. Dissimulant sa colère dans des injures prononcé à chaque fois qu'il perdait, le jeu lui servait d'exutoire, permettant ainsi de ne pas agir de manière impulsive. Sa patience avait malgré tout des limites et le temps commençait à filer un peu trop à son gout.

A bout de nerf, le jeune homme manqua de renverser la table ne serait-ce que parce que l'échange se prolongeait encore et encore sans que rien ne semble bouger. S'efforçant de rester le plus discret possible, Soren hésita à aller s'aérer sur le pont arrière du bateau, sorte de petit balcon accessible par une petite porte vitrée à l'étage du dessus. Il se ravisa, incapable de s'imaginer laisser Meryl seule. En parlant du loup, le regard qu'elle lui adressa en se levant l'alerta sur un possible mouvement. Attentif, il la vit s'éloigner de la table de Varthellis, prenant bien la mesure de la direction qu'elle prenait pour ensuite la suivre discrètement. Par prudence, il attendit de finir la manche et d'empocher quelques gains avant de quitter la table


- Messieurs, je vais me trouver un peu de compagnie, je reviendrai vous plumer plus tard peut-être !
- Cause toujours gamin, tu fais que perdre depuis tout à l'heure !

Cumulant plus de défaites que de victoire, Soren repartait malgré tout avec beaucoup plus d'argent en poche qu'au départ, s'étant assurer de ressortir victorieux des manches avec les plus grosses mises. Concentré sur plus important ce soir, il se dirigea sans trainer vers l'alcôve tout en restant le plus discret possible afin de n'éveiller aucune attention sur lui. Il s'installa sur la banquette en face de Meryl et constata avec un certain malaise qu'elle semblait atteinte moralement par quelque chose tant la fatigue se lisait sur son visage.

Le poing du jeune homme se serra et une  expression de colère passa sur son visage lorsqu'il comprit l'évidente fin de phrase non prononcée par son amie. Il était donc possible qu'ils ne soient pas en présence d'un informateur mais bien du ravisseur en personne. Soren manqua de se lever et de commettre l'acte le plus stupide qui soit, mais le visage fatigué de Meryl et la pensée qu'il eut pour les enfants le maintinrent sur son siège. Toujours attentif à ce que Meryl lui disait, il se remémora le visage du type qui était effectivement à la table avant qu'ils ne s'éclipsent. Le jeune homme avait mémorisé chaque tête qui était passé discuter avec Varthellis, au cas ou, si bien que même si l'homme s'était éclipsé, il saurai le retrouver sur ce bateau. Quelque chose le chiffonna cependant, quelque chose qu'il n'arrivait pas à se retirer de la tête.


- Et toi, tu comptes faire quoi maintenant ?
- Retourner voir Varthellis, j'ai l'impression qu'il commence tout juste à baisser sa garde.

Soren hésita avant de reprendre. C'était bien ce qu'il craignait.

- Je suis pas sur que ce soit une bonne idée que je m'éloigne de toi...
- Je le pensais aussi mais à part une main baladeuse ou deux, il n'a rien fait de vraiment terrible jusqu'ici. Il ne tentera rien dans un lieu aussi fréquenté, et puis Finn est encore dans le coin, au pire.
- Ouai, d'accord, il sait se tenir, mais ce type est dangereux, et à mon avis imprévisible.
- S'il va trop loin, je lui mets une gifle et je me drape dans la dignité qu'il me reste avant de prendre la fuite. Dit-elle avec un sourire un peu rassurant.
- Je suis sur qu'il s'en remettrait pas. Répondit-il en esquissant un timide sourire. Mais ne prend pas trop de risques...
- Promets-moi d'être prudent toi aussi.

Un lourd silence s'installa alors que Soren tournait les yeux vers la surface boisée du fond de l'alcôve.

- Soren...Finit par insister Meryl, le regard appuyé sous entendant l'attente d'une réponse.

Reportant finalement son attention vers elle et après avoir pesé le pour et le contre, Soren remarqua que la jeune femme le dévisageait

- Oui, je te le promet. Dit-il calmement. Maintenant dis moi exactement comment s'est passé la conversation entre Varthellis et l'autre gars.

Attentif à chaque mots et détails, Soren enregistrait tout ce qui pouvait lui être utile pour échafauder un plan qui tenait la route. Il n'aimait pas du tout l'idée de laisser Meryl toute seule aux prises avec cet homme, bien qu'elle sache se défendre. Ce qui l'inquiétait finalement le plus, c'était l'abnégation dont Meryl se sentait capable de faire preuve pour mener à bien la mission, la simple idée qu'elle se place dans des situations traumatisante lui donnait des envies de meurtre qui ne cessaient de s'amplifier à la simple idée que le grassouillet informateur soit également le commanditaire.

Désormais debout, Soren fit volte face pour s'en retourner en premier à l'extérieur de l'alcôve, Il se retourna une dernière fois et adressa un regard noir à Meryl qui ne lui était pas directement destiné, le genre de ceux qu'on ne voyait pas souvent chez lui.


- S'il te fait du mal, crois moi qu'il ira nourrir les poissons avant même qu'on soit revenu au port.

Un voyage dont on se serait bien passé W69b16

Soren n'écouta pas un traitre mot de l'homme à qui il venait d'offrir un verre, lui faisant croire qu'il venait de se faire abandonner par sa femme et qu'il avait besoin d'un camarade de boisson. L'individu était ivre comme pax deux et avait finit par entamer un long monologue introspectif sur sa vie alors qu'il consommait à outrance, la couverture parfaite pour Soren qui n'était pas retourné à la table, préférant ainsi se comporter comme une personne normale qui se serai désintéressé de ses camarade de jeu. Debout assez loin de leur cible, Soren s'agaçait de voir que Meryl avait du cette fois s'asseoir sur les genoux de l'horrible personnage qui passait régulièrement une main dans son dos dénudé, arrachant un frisson de dégout à Soren à chaque fois. Attentif malgré tout, le jeune homme eut la satisfaction de voir que sa nouvelle cible venait de quitter la table en saluant Varthellis.

Le jeune homme se mit en mouvement sans trainer, laissant son compagnon de beuverie dans son monologue ininterrompu.. Suivant le plus discrètement possible l'homme, il remarqua que celui-ci cherchait probablement la compagnie d'une demoiselle, aux vues des regard lubriques qu'il leur adressait, se comportant comme un cuisinier choisissant un morceau de viande au marché. Le jeune homme dut contenir sa colère, si Meryl avait vu juste, il avait juste devant lui une personne ayant voulu racheter les enfants à son compte, ce qui lui donnait envie de mener une expédition punitive ici et maintenant, une bien stupide idée, en somme. Guettant l'occasion d'agir, Soren s'assura que la tablée de Varthellis n'ait pas de vue sur lui ou sur l'autre homme. Ce constat fit naitre un sentiment d'inquiétude, car cela voulait dire qu'il ne voyait plus Meryl non plus.

Nul besoin de tarder d'avantage, Soren posa une main ferme sur l'épaule de l'homme chauve qui lorgnait le fessier d'une danseuse avec une certaine proximité. L'homme se retourna, prêt visiblement à contester le fait d'avoir touché avant de payer. Soren ne lui laissa pas ce loisir.


- Varthellis m'envoie prolonger votre échange.
- Quoi? Mais de quoi tu me parles toi?
- Il n'est pas tranquille aujourd'hui et il a la désagréable impression qu'on l'écoute, du coup, il m'envoie avec des consignes pour vous.
- Des consignes hein?Répéta-t-il d'un air incrédule. Ecoute mon gars, je sais pas de quoi tu parles mais sache que...
- Huit et Onze ans. Pour répondre à votre question. Répondit Soren en lui coupant la parole.

La fermeté de Soren sur l'énonciation des âges des enfants avait complètement rabattu le caquet et le sourire narquois du malfrat. Ravisant sa position quant à celui qu'il venait de l'aborder, l'homme regarda à droit et à gauche, comme s'il se sentait tout à coup épié. C'était un véritable coup de poker que venait de jouer Soren. D'après ce que lui avait dit Meryl, il y avait peu de chance que la discussion n'ait pas traité du sujet des enfants. Ainsi, l'énonciation de leur âge devait faire mouche. Malgré tout, la possibilité que Meryl se soit fourvoyée restait envisageable, même si le jeune homme en doutait fortement. L'attitude de l'homme chauve ne fit qu'amplifier cette impression d'avoir fait mouche.

- Pas ici, on remonte. Va nous chercher à boire et retrouve moi sur le ponton intermédiaire.

L'homme s'éloigna sans demander son reste. Soren hésita un instant avant de le suivre pour ne pas se risquer à le voir alerter quelqu'un, mais lorsqu'il vit l'homme prendre la direction de l'escalier en regardant plusieurs fois dans la direction de Varthellis, il comprit que ses arguments avaient eu force de persuasion. Il s'exécuta ainsi comme prévu, commandant deux verres avant de remonter l'escalier en bois à son tour. Durant le court trajet, Soren se remémora chaque détails comme s'il avait été présent à la table lors de la conversation, il se devait d'être irréprochable dans son jeu d'acteur s'il voulait avoir une chance de soutirer un minimum d'informations, ainsi il se força à garder son calme et à rester très neutre dans tout ce qu'il dirait. Il poussa du pied la porte entre ouverte du ponton arrière de l'étage intermédiaire pour se retrouver sur un balcon redessinant la poupe du navire. Juste devant le balcon, une chaloupe était solidement accrochée au navire par deux cordes à poulie, elle même enchâssée dans les montants de l'étage supérieur du navire. Soren aperçu l'homme chauve dans un coin, le regard perdu dans l'obscurité dominant la ville de Port-Aux-Échoués. Lorsqu'il s'approcha, l'homme attrapa un des deux verres sans ménagement et s'en envoya une longue gorgée avant de parler à voix basse, bien qu'ils ne soient que deux sur ce ponton.

- J'espère qu'il me fait pas perdre mon temps, alors met toi à table sans trainer.
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