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Claircombe  :: Titre :: Faubourgs :: Après la pluie vint la pluie, ou le beau temps :: Page 1 sur 3 1, 2, 3  Suivant
Après la pluie vint la pluie, ou le beau temps
Meryl
Meryl
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Métier : Guide / Pisteuse
Jeu 25 Mar - 1:58
Elle avait la ville en horreur depuis quelques temps, elle ne savait pas trop ce qui avait déclenché ça. Enfin, si, elle le savait parfaitement, mais elle avait choisi de l'ignorer, comme souvent. Cela faisait maintenant trois semaines qu'elle était revenue de sa petite expédition dans la Forêt Tourmentée, et chaque minute qu'elle y avait passé avait laissé une séquelle plus grande que la précédente jusque dans son âme. Surtout dans son âme. Chose étonnante, elle n'était pas allée dilapider son argent durement gagné dans la première taverne venue, tout comme elle s'était refusée à abuser des drogues dont elle avait l'habitude ; sans doute la faute à ce petit champignon. Elle ne savait pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose, en revanche.

Les contrats s'étaient enchaînés depuis. Elle avait passé peu de temps à Claircombe, et le peu de temps qu'elle y avait passé avait été dédié aux préparatifs de futures expéditions, loin, toujours plus loin de la ville maudite. Elle acceptait de tout mais avait une petite préférence pour les contrats avec un faible taux de survie à la clé. Elle était également devenue riche, ou du moins plus riche qu'elle ne l'avait été auparavant. Elle avait pu presque tout renouveler, de ses bottes à sa ceinture en passant par un sac beaucoup plus grand et ergonomique que le précédent.

De retour à la Guilde avec tout son attirail, Meryl s'avança en direction du comptoir où Lazare, le propriétaire de l'établissement, vérifiait une à une quelques pièces d'or avant de les ranger consciencieusement dans l'un des très nombreux tiroirs qui constituait son bureau. Il ôta le monocle de son œil lorsqu'il la vit s'appuyer nonchalamment contre le meuble.

- Encore toi ? tenta t-il de maugréer avec conviction. Son œil rieur trahissait cependant sa bonne humeur.
- T'as quelque chose pour moi ?
- Laisse-moi voir ça...

Elle le regarda fouiller dans les parchemins éparpillés face à lui avec un sourire. On disait des Amaranthis qu'ils étaient tous terriblement ordonnés mais visiblement certains fruits étaient tombés bien loin de l'arbre. Sans s'expliquer pourquoi, son attention fut attirée par une note en particulier, épinglée sur le tableau d'affichage.

- C'est quoi, ça ?
- Hum, fit-il en relevant les yeux sur ce qu'elle lui désignait de la tête. Oh, ça. Ça ne t'intéressera pas. Aucun danger particulier. Aucun risque de se blesser mortellement ou de perdre un membre. Rien. Une promenade de santé. Un apothicaire Amaranthis qui veut juste renouveler son stock, il me semble.
- Qui donc ?
- Mayr. Adrian Mayr.
- Je prends le contrat.

Elle avait déjà enlevé la note du tableau d'affichage. En entendant ce nom, son cœur s'était  emballé d'anticipation. Alors comme ça son triste Amaranthis avait besoin d'une guide pour l'emmener chemin faisant sur des sentiers bucoliques ? Hors de question de passer à côté de cette occasion. Elle eut tout de même un léger pincement au cœur. Elle n'était jamais retournée le voir dans la fameuse taverne où il avait ses habitudes, elle était décidément une très mauvaise amie. Elle avait souvent repensé à lui, pourtant, jamais sans un sourire aux lèvres.

- J'ai déjà accepté ce contrat. Je suis censée le retrouver dans deux jours à la Porte d'Orée, à l'aube.

Meryl se retourna vivement pour faire face à une Amaranthis plus âgée qu'elle, qu'elle connaissait bien pour avoir déjà travaillé avec elle.

- Laisse-moi ce contrat, Triss. Je suis sûre que tu en trouveras un bien plus excitant.
- J'ai pas besoin d'excitation, j'ai besoin d'argent. Il paie bien, le travail est pas bien compliqué. Et depuis quand ça t'intéresse de cueillir des pâquerettes en compagnie d'un Amaranthis ?
- Depuis qu'il porte des lunettes.
- Quoi ?
- Laisse tomber. Laisse-moi juste ce contrat d'accord, et je te revaudrai ça. Tu sais quoi ? Je te laisse l'argent.

La dénommée Triss fronça les sourcils un instant.

- T'es en train de me proposer de faire le travail à ma place et de me donner l'argent alors que je n'aurais strictement rien fait dans l'histoire ?
- C'est exactement ce que je propose. Alors ?

Après la pluie vint la pluie, ou le beau temps W69b

Après la pluie vint la pluie,

ou le beau temps

Adrian & Meryl
Aube | Les Faubourgs | An 82, 1er mois d'Automne, Jour 25

Après la pluie vint la pluie, ou le beau temps Dse10

Deux jours plus tard, Meryl était au point de rendez-vous, anxieuse, impatiente, un peu gênée et songeuse. Tout ça en même temps. Adrian ne s'attendrait pas à la voir puisqu'elle avait « volé » ce contrat à une autre ; elle se demanda un instant si elle serait accueillie comme une bonne ou une mauvaise surprise. Se pouvait-il qu'il lui tienne rigueur de ces presque deux mois de silence ? Elle n'osait le croire. De son côté, la perspective de le voir avait égayé considérablement son humeur.

Le seul point noir à ce charmant tableau était assis à coté d'elle et se grattait l'arrière train avec énergie. Une langue pendante, un poil laineux trahissant son jeune âge et une queue battant furieusement sur ses mollets, l'objet de toutes les dernières nuits blanches de la guide appréciait visiblement la promenade. Meryl ne savait pas bien ce qui lui avait pris en l'emmenant avec elle, mais elle n'avait pu se résoudre à l'enfermer dans sa minuscule chambre d'auberge toute la journée.

Ce fardeau était le sien depuis quelques jours déjà, et elle commençait à envisager des stratagèmes douteux pour s'en débarrasser. Non pas qu'elle ne soit pas sensible à sa bouille angélique, mais le chiot était passablement insupportable, surtout la nuit. Et Meryl n'avait ni l'énergie, ni la patience de s'occuper de l'éducation d'un animal aussi... différent des autres.

- Pas de bêtises aujourd'hui, hein ?

C'était peine perdue. Il allait se mettre en danger et elle allait faire une crise cardiaque en le regardant faire. C'était comme ça chaque fois qu'elle l'emmenait avec elle. Heureusement, la journée d'aujourd'hui ne risquait pas de lui faire prendre de risques inconsidérés. « Allez cueillir des pâquerettes », comme elle disait, c'était plutôt agréable comme façon de passer sa journée. La compagnie le serait encore plus.

Le triste Amaranthis avait un peu de retard, ce qui, elle l'aurait parié, n'était pas dans ses habitudes. Lorsqu'elle le vit finalement arriver au loin, elle comprit pourquoi ; il se déplaçait désormais à l'aide d'une canne. Elle fronça instantanément les sourcils. Que lui était-il arrivé ? Il allait bien ? Pourquoi est-ce qu'elle n'étais pas au courant ? « Parce que tu ne t'es jamais donnée la peine de lui rendre visite ». Elle se sentait si amère, soudain.

Lorsqu'il arriva à sa hauteur, elle aurait aimé lui sourire, elle aurait aimé lui parler du temps, elle aurait aimé être aussi nonchalante qu'à l'accoutumée, l'appeler docteur, faire une blague à propos de n'importe quoi. Et... rien. Elle se contenta de le regarder de ses yeux rongés d'inquiétude.

Il avait l'air d'avoir passé des jours un peu compliqué dernièrement, un peu comme elle et comme l'attestaient les traces de strangulation qu'elle avait encore autour du cou. Ils formaient la paire, tous les deux. Et Meryl n'arrivait même pas à en rire.

- Bon sang, Adrian, qu'est-ce qui vous est arrivé ?

A côté d'elle, son compagnon à poil se mit à lui renifler les chaussures.


Dernière édition par Meryl le Lun 5 Avr - 23:12, édité 2 fois
Adrian Mayr
Adrian Mayr
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Métier : Apothicaire
Jeu 25 Mar - 22:05
Voila maintenant une quinzaine de jours qu'Adrian luttait dans son quotidien. Se mouvoir, faire ses ablutions ou même ranger et trier prenaient des dimensions que l'apothicaire n'aurai jamais soupçonné. Grièvement blessé suite à une altercation ayant mal tourné, il se retrouvait aujourd'hui à devoir se mouvoir avec prudence et précautions pour ne pas subir le douloureux rappel des affres subies par son corps. Les côtes recouvertes de bandages, quelques cicatrices éparses persistantes sur tout le corps ainsi qu'une jambes raidie et partiellement inutilisable, Adrian se maudissait encore de cette sombre histoire et de ses décisions hâtive lui aillant valu des jours de souffrance et une récupération difficile. Il s'adaptait cependant peu à peu à la situation et un besoin irrépétible de se mouvoir l'envahissait peu à peu, lui qui était si casanier. Bien qu'appréciant son lieux de vie et de travail, il n'était pas sortit plus que devant le pas de sa porte pendant ces quinze derniers jours et l'enfermement commençait à devenir un poids.

A point nommé qui sait attendre, le besoin de renouveler son inventaire de plantes courante s'était fait sentir, salvatrice justification lui donnant une bonne raison de se rendre en extérieur. Armé de sa canne, l'apothicaire avait pour la première fois, non sans mal, traversé les rues de Claircombe pour se rendre à la guilde des aventuriers. Peu désireux de faire appel à leur services pour des demandes précises, il devait admettre que l'assistance des officiants aventuriers pour des tâches simple comme celle d'un renouvellement d'inventaire était réellement avantageuse. Arrivé sur place, il n'avait pas perdu de temps pour rencontrer le désordonné Lazare et lui formuler sa demande, promptement enregistrée et affichée sur le tableau.[ Il ne s'était pas attardé plus que ça, si ce n'est pour donner ses recommandations afin que l'Amaranthis lui évite certains aventuriers qu'il n'appréciait guère à cause de leur manque de discernement.



Après la pluie vint la pluie, ou le beau temps W69b11


Adrian vérifia pour la troisième fois que le verrou de la porte était bien en place, puis réajusta les pans de son manteau pour se protéger de la fraîcheur qui dominait encore largement les rues de la cité si tôt dans la matinée. Le soleil pointant à l'horizon entamait timidement son ascension au dessus des hautes toitures du quartier Amaranthis, laissant planer une fraiche obscurité sur les venelles et avenues pavées. Le silence dominait encore le quartier, douce transition entre les folies de la nuit et la journée de labeur à venir. L'apothicaire aimait ces heures ou le monde basculait d'une ambiance à une autre car il y trouvait un moyen de profiter d'un calme extérieur un peu trop rare à son gout. Ajustant l'appui de sa canne, l'apothicaire redoublait de prudences sur la surface en pierre encore humidifiée par la nuit afin de s'éviter une désagréable glissade. Il commençait à s'habituer à cette assistance qui lui était encore indispensable pour se mouvoir, incapable de faire un pas assuré sans risque.

C'est donc d'une démarche claudicante que l'apothicaire prit la direction de l'ouest vers le lieu de rendez-vous fixé à Porte d'Orée. Pendant qu'il progressait non sans faire quelques arrêts pour reposer un peu son bras, il se plongea comme à son habitude dans ses pensées, explorant mentalement toute ses recherches récente, puis se projetant sur la journée à venir. Toujours penché sur l'appréhension, Adrian espérait sincèrement que Lazare lui avait fait la faveur de ne pas mettre n'importe qui sur le coup. Il avait quelques noms en tête pouvant illustrer facilement les profils à éviter. Blair était l'exemple parfait, un idiot uniquement dédié à ses propres performances et dont le seul sujet de conversation tournait toujours autour des femmes. A l'inverse, certains aventuriers bien plus respectueux faisaient un travail remarquable, Triss, Aaron, Sven, Norah...Pour ne citer qu'eux. S'il ne devait en retenir qu'un ou une, il choisirait d'ailleurs Triss, dont l'origine Amaranthis facilitait grandement le dialogue et la compréhension de l'univers d'Adrian. Elle lui laissait d'ailleurs globalement la paix, chose qu'il appréciait tout particulièrement.

L'apothicaire jura intérieurement de frustration lorsqu'il réalisa qu'il avait surestimé sa capacité à se mouvoir, le mettant ainsi passablement en retard, chose qu'il détestait et qu'il ne manquait pas de faire remarquer à ceux qui l'étaient en général. Concentré sur sa marche, il ne remarqua d'abord pas la personne qui l'attendait, toujours un peu embrumé dans ses réflexions. Il releva les yeux à quelques mètres de la destination pour sentir son coeur manquer un battement à cette inattendue découverte. Meryl se tenait devant lui, ce qui fit écarquiller d'étonnement les yeux de l'apothicaire qui s'attendait à tout sauf à ça...Il remarqua rapidement la tenue de la jeune femme, un équipement en bonne et due forme, paré pour explorer les alentours de la ville. Comprenant qu'aujourd'hui son guide ne serait autre que son amie, il nota intérieurement qu'ils n'avaient jamais parlé de ce que faisait Meryl dans la vie. Il faut dire qu'ils n'avaient pas tant eu le temps que ça de discuter d'autre choses que de leurs passés respectifs. Il ne put s'empêcher de noter également la mine inquiète qui se lisait sur le visage habituellement radieux de son amie, ainsi que les traces foncées parcourant son cou...

Son propre regard s'assombrit un instant, que lui était-il arrivé, qu'avait-elle bien put faire pour se retrouver avec de telles marques. Une vague d'inquiétude traversa l'esprit de l'Amaranthis qui songea un instant que tout ne s'était pas si bien passé que ça depuis leur dernière rencontre. Il s'attendait néanmoins à ce qu'elle vire d'un coup de bord pour peindre à nouveau ce sourire caractéristique, couplé à une petit réplique sur la météo...


- Bon sang, Adrian, qu'est-ce qui vous est arrivé ?

Entendre son propre nom de la part de Meryl et non un "docteur" le prit de court, l'empêchant de répondre directement à la jeune femme sans digérer l'information d'abord. Il réalisa alors que cette air inquiet qui dénotait sur le moral de la jeune femme était en partie du à la canne qui soutenait la jambe de l'Amaranthis, et peut-être un peu la mine fatiguée qu'il arborait après cette déjà longue marche. Il maintint le regard de Meryl puis poussa un petit soupire, adoucissant son propre regard pour ensuite prendre la parole.

- Il semblerai qu'il ne fait pas bon d'essayer de prouver son innocence par la force sans en payer le prix. Voila une quinzaine de jour que je me remet doucement des conséquences de mes actes.

Son ton était calme, neutre comme à son habitude, bien qu'un peu plus adoucis qu'avec n'importe qui d'autre. Evasif dans son propos, il n'avait pas spécialement la volonté de cacher quoi que ce soit, seulement cette histoire ne manquait pas de rebondissement dont la narration trainerai vite en longueur. Il marqua une petite pause lorsqu'il remarqua le petit animal poilu qui reniflait ses chaussures. Instinctivement à la vue du petit être au poil duveteux, Adrian esquissa un sourire discret et inconscient. Il laissa le chiot continuer son examen olfactif, intrigué malgré tout par sa présence et se réservant la question pour plus tard pour se concentrer à nouveau sur Meryl dont les traces sur son cou ne manquait pas de tracasser l'apothicaire. Il reprit avant qu'elle ne réponde.

- Je vous raconterai plus en détail mes péripéties si cela vous inquiète tant, mais je dois vous retourner la question Meryl, avez-vous eu...des ennuis ?

Il aurai aimé lui adresser des salutations en bonne et due forme, répondre par un sourire à sa devenue classique mention de la pluie et du beau temps, écouter ses ironies et contempler son sourire. Pourtant, il se sentait surtout inquiet pour Meryl et n'aimait pas vraiment constater que la jeune femme ait pu souffrir depuis leur dernière rencontre. Son regard divagua à nouveau sur le curieux animal qui avait appuyé ses deux pattes avant sur la jambes valide d'Adrian pour continuer son examen, avant de redescendre et de tourner autour, emprunt d'une curiosité caractéristique d'un jeune chien.
Meryl
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Ven 26 Mar - 0:58
Impossible de savoir si elle était une bonne ou une mauvaise surprise : son triste Amaranthis était indéchiffrable comme à son habitude. Maudit masque, maudite rétention de sentiments. Puis le regard qu'il posa sur elle s'assombrit et pendant un moment Meryl crut qu'il n'était pas tout à fait heureux de la revoir. Elle ne comprit que plus tard que ses yeux n'étaient qu'un reflet de sa propre inquiétude. L'envie de se confondre en excuse lui saisit soudain les entrailles ; elle voulait lui demander pardon pour avoir disparu, pour ne pas avoir pris de nouvelles, pour avoir laissé tout cela se produire. Ridicule. Comme si sa présence aurait changé quoi que ce soit...

- Je vous raconterai plus en détail mes péripéties si cela vous inquiète tant, mais je dois vous retourner la question Meryl, avez-vous eu... des ennuis ?

Qu'y avait-il de plus réconfortant que de savoir que quelqu'un quelque part s'inquiétait pour vous ? Sans être totalement inédit, c'était assez rare pour être souligné. Mais aussi plaisant que cela puisse être, la dernière chose dont Meryl avait besoin, c'était de voir le visage d'Adrian s'assombrir davantage. Alors elle fit comme d'habitude, elle prit les choses avec légèreté.

- J'ai toujours des ennuis, docteur. Elle força un sourire presque convaincant. Le jour où je n'en n'aurais plus, c'est que je serai morte.

C'était censé être une plaisanterie et pourtant les mots résonnèrent étrangement à ses oreilles. Parler de la mort la faisait frissonner ; parler de sa propre mort en particulier. Le sourire mourut sur ses lèvres et s'installa un silence pendant lequel ils s'observaient tous deux comme s'ils cherchaient à deviner quels étaient les maux de l'autre. Heureusement, son compagnon à quatre pattes chassa la morosité ambiante et toutes les attentions furent bien vite dirigées vers lui. Meryl se précipita pour attraper le chiot et le glisser sous son bras avant qu'il ne fasse trébucher l'apothicaire déjà bien mal en point.

- Désolée. Il est très curieux. Et pas très bien dressé...


Trop remuant, la bête finit par retomber sur ses pattes avant de s'intéresser à tout autre chose, comme les papillons qui lui passèrent sous le nez. Meryl l'observa s'éloigner, sourcils froncés et visiblement inquiète.

- Vous aimez les chiens ?
Ce serait bien sa veine s'il avouait maintenant qu'il détestait ça. Mais à voir la mine de l'Amaranthis dès que ses yeux se posaient sur la boule de poils, elle aurait pu parier que ce n'était pas le cas.
- J'apprécie leur sens de la fidélité et la curiosité de leurs instinct. Je dirai donc que oui.
- Très bien ! Parce qu'il nous accompagne. Le chiot avait abandonné les papillons, il essayait à présent d'attraper sa queue. Meryl se frotta les tempes. Je l'ai récupéré chez les Ascaniens. Ils allaient s'en débarrasser de toute façon. Ils se sont aperçus qu'il était sourd, ce qui en ferait un très mauvais chien de garde, un très mauvais chien de chasse, un très mauvais investissement en somme.

Elle soupira, mains sur les hanches, alors que ses yeux ne quittaient pas son compagnon.

- Et ils ont raison. Peut-être qu'il aurait été plus charitable d'abréger sa vie. Mais à la façon dont elle en parlait, on pouvait deviner qu'elle était loin d'en être convaincue. On lui avait pourtant toujours appris que seuls les plus forts survivent et qu'il était dans l'ordre des choses de ne pas intervenir lors de la sélection naturelle. Et malgré tout... Elle n'avait pas pu se résoudre à le laisser là-bas, sachant ce qui l'attendait. Il n'est pas particulièrement têtu, comme on peut le penser au premier abord, c'est juste... qu'il n'entend vraiment rien de ce qu'on lui dit. Il ne connaît même pas son nom.

Dresser un chien qui n'entendait rien, c'était un vrai challenge, même pour elle. Elle avait pourtant quelques idées sur la façon de procéder avec lui, mais elle se refusait à l'envisager sérieusement. Elle ne voulait plus s'attacher. Ça finirait mal, ça finissait toujours mal, à n'en point douter.

- Il a besoin de quelqu'un qui sera ses oreilles. Encore faut-il lui apprendre à toujours regarder dans sa direction. Et malgré ça... ça reste un sacré handicap.

Il avait beau ne pas entendre tout ce qui se disait sur lui, l'animal avait été une parfaite distraction pour leur éviter d'avoir à s'épancher sur leurs ennuis respectifs. Meryl finit par soupirer avant de reporter son attention sur son triste Amaranthis, un sourire bien plus sincère que tout à l'heure flottant sur ses lèvres.

- Mais peu importe. Au cas où vous vous posiez encore la question : c'est moi votre guide pour la journée. J'espère que vous n'êtes pas trop déçu. Je ne vous parlerai pas de la météo, c'est promis. Sauf si vous me le demandez gentiment.

Meryl avisa la canne sur laquelle il s'appuyait. Quels que soient les ennuis qu'ils avaient eu, ça avait dû être assez sérieux. Elle hésita à lui demander de lui raconter toute l'histoire dès maintenant mais ne savait pas bien si elle en avait le droit.

- On ira à votre rythme, dit-elle en plongeant ses yeux dans les siens, si bien qu'il était difficile de dire si elle parlait de la marche ou d'autre chose.
Adrian Mayr
Adrian Mayr
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Métier : Apothicaire
Ven 26 Mar - 13:43
Captivé pour des raisons qu'il ne s'expliquait pas, Adrian avait porté son attention sur le chiot tandis que Meryl lui racontait son histoire et ce qui l'avait mené ici aujourd'hui dans les pattes des protagonistes. Cette histoire de condamnation à être très mauvais en tout ce qui constituait un chien de travail avait beau être terre à terre et honnête, l'apothicaire ne pouvait s'empêcher de sentir une vague frustration naître en lui. Certes, élever cet animal relevait du défi, impliquant beaucoup de temps de travail et de patience, chose que tout le monde ne pouvait se permettre d'ajouter à une vie bien remplie. Malgré cela, cette petite créature respirant l'innocence ne méritait pas quelconque châtiment aux yeux de l'apothicaire, qui se garda bien de tout commentaire, tout autant concentré qu'il l'était sur la boule de poils.

Il écouta attentivement les dires de Meryl, qui semblait déjà bien renseignée au sujet d'une approche d'apprentissage. Il se réserva plusieurs questions pour plus tard, lors de cette journée.

Adrian maintint le regard appuyé que lui adressait la jeune femme après avoir prit en considération son handicap et lui avoir annoncé qu'elle serai sa guide. L'apothicaire avait soupiré de soulagement en apprenant que c'était bien elle qui s'occuperai de l'expédition, mettant fin à ses inquiétude quant à la possibilité d'avoir à faire à un incompétent ou quelqu'un d'ennuyeux. Il lui adressa même un timide sourire en réajustant la position de sa canne pour ne pas engourdir son bras d'appui.


- Déçu de réaliser que je serai accompagné par quelqu'un de confiance et dont les conversations ne sont pas ennuyeuses à souhait? Certainement pas. Je vous remercie de prendre en considération mon manque de mobilité d'ailleurs.  
- N'hésitez pas à me le dire si vous avez besoin de faire une pause.

Bien que l'attention de Meryl soit appréciable et appréciée, Adrian s'agaçait intérieurement de sa propre incapacité à se mouvoir correctement, maudissant par la même occasion cette canne salvatrice l'épargnant de l'immobilité totale. Les premiers jours de marche avaient été un véritable calvaire pour lui et il n'était pas particulièrement habitué à être le centre de l'attention à cause d'un handicap. Malgré cela, il n'en trahit rien et se mit en route, accompagné de la jeune femme, précédé par le chiot qui s'impatientait déjà de les voir avancer en les regardant l'un puis l'autre tout en remuant la queue.

Ils avancèrent lentement, en silence d'abord, comme si une forme de gêne s'était installé depuis la dernière fois. Adrian se tracassait des mésaventures de son amie, mais il était convaincu qu'elle n'en parlerai pas s'il abordait le sujet directement. Au contraire, il était même possible que cela fasse disparaitre ce sourire caractéristique qui lui avait finalement plus manqué qu'il ne l'imaginait. Elle n'était pas revenue depuis cette nuit ou elle avait dormi chez lui, évitant ainsi de sombrer dans les abysses de la déchéance à grand renfort de drogue et d'alcool. Adrian ne s'en était pas offusqué, se doutant évidemment que Meryl avait probablement autre chose à faire que de lui rendre visite. Il lui était en revanche arrivé de penser à elle et de se demander s'il la reverrai ou si ce moment n'avait été qu'éphémère dans leurs vies respectives. Le fait qu'elle soit là à ses cotés lui fit s'interroger sur le fait que le hasard n'ai été le seul facteur déterminant de leur rencontre aujourd'hui.

Les maisons des faubourg se faisaient moins nombreuses à mesure qu'ils avançaient. Adrian évitait de se perdre dans ses rumination comme il avait l'habitude de le faire lors de ces expéditions, préférant garder son attention sur la réalité et sur celle qui l'accompagnait. Dès lors que les habitations se firent rare, le regard de l'apothicaire sondait les environs, à l'affut de premiers échantillons poussant aux abords de la ville. Il trouva rapidement un premier extrait de plante vers lequel il se dirigea. Le buisson aux feuilles encore très vertes était à une hauteur suffisante pour que l'apothicaire n'ait pas à se soucier de sa jambe lors de la collecte. Soigneusement, il collecta plusieurs extraits qu'il regroupa toujours avec précision dans sa main pour les entreposer dans un petit compartiment souple de son sac tenu en bandoulière. Il nota avec une pointe d'amusement que la petite boule de poil s'était placé juste entre ses jambes et reniflait sans ménagement l'exact même buisson. Lorsqu'Adrian eut terminé sa collecte, il croisa le regard chargé d'innocence du chiot qui semblait attendre quelque chose. L'apothicaire lui adressa un petit signe de tête en direction du chemin, geste qui fut étonnement bien interprété par le quadrupède qui se mit en route comme s'il avait parfaitement compris ce qu'Adrian avait voulu dire. Il laissa trainer son regard sur l'animal gambadant déjà vers sa nouvelle aventure avant de revenir aux cotés de Meryl.


- J'espère que vous êtes armée de patience car ce n'est surement pas la plus grisante des aventures que je vous propose la.
- Sans vouloir vous inquiéter, j'ai l'habitude que les choses ne se passent pas comme prévu. Elle se tut un instant et reprit en souriant. Mais je serai plus que ravie d'un peu de calme. J'ai eu ma dose d'aventures pour les trois prochaines années. Bon, les trois prochains jours, disons...
- Oserai-je vous demander ce qui vous est arrivé pour tirer de telles conclusions? répondit-il sans hésitation, comme attendant l'occasion de demander.
- L'une de mes dernières expéditions ne s'est pas très bien passée. Je pourrais faire un commentaire sur le tempérament bouillonnant des Utgardiens mais... c'était pas vraiment de sa faute. Son sourire se voulut rassurant. Mais je vais bien, vraiment.
Le regard de la jeune femme se tourna à son tour vers la canne de l'apothicaire
-Et vous ? Vous avez énervé la mauvaise personne ? Mauvais endroit, mauvais moment ? Glissé dans votre baignoire... ?

Adrian leva les yeux au ciel en repensant à l'incongrue situation qui l'avait mené à se retrouver dans cet état. Heureusement pour lui, seul sa blessure à la jambe était visible tant elle était difficile à dissimuler, avec possiblement cette pointe de fatigue accumulée à cause de sa convalescence. Il prit la parole en se voulant également rassurant dans son ton.

- Mis à part la baignoire, je peux valider vos deux affirmations...Je me suis retrouvé embrigadé dans une course à la présomption d'innocence des plus inhabituelles m'ayant amené à...neutraliser quelqu'un, au prix d'une ou deux blessures, comme vous pouvez le constater. Malgré cela, rassurez-vous également, je vais bien.

Suite à cet échange, Adrian sentit comme un poids se dégager de la conversation et de son esprit. L'un comme l'autre soucieux et maladroits face à leurs inquiétude, ce petit résumé de la situation avait au moins eu le mérite de redonner un peu de légèreté à l'instant et les traits de l'apothicaire s'étaient enfin quelque peu adoucit. Une partie de lui-même se demandait toujours cependant s'il avait fait quelque chose qui ne fallait pas pour qu'elle ne soit jamais revenue avant ce jour-ci...

Ils continuèrent à progresser lentement sur les chemins, toujours précédé par leur compagnon canin qui poursuivait à nouveau un papillon virevoltant près de sa truffe et qui captivait à nouveau le regard de l'apothicaire.
Meryl
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Sam 27 Mar - 0:39
- Ça alors ! Vous vivez une vie bien plus excitante et dangereuse que la mienne, finalement. Je sais qu'il ne faut jamais se fier aux apparences, mais quand même.
- Croyez-moi j'aurai préféré ne pas avoir à écraser la tête d'un homme contre une table.

La jeune femme écarquilla les yeux. Qui était-il et qu'avait-il fait de son triste Amaranthis ? Difficile de l'imaginer faire preuve de violence, encore plus difficile d'imaginer qu'il inventait toute cette histoire. Meryl était à la fois stupéfaite... et amusée.

- Vous... quoi ? Vous cachez tellement bien votre jeu ! Je vous pensais plutôt du genre à empoisonner le verre de vos ennemis. Ma foi, voilà qui remet tout en perspective... Si on se fait attaquer, je vous laisse prendre les choses en main, docteur.
- Il semblerait que j'ai payé le prix fort..., dit-il en levant sa canne, sourire aux lèvres.
- Mince. Elle jeta des coups d’œil tout autour d'eux. De toute façon, il n'y a pas de tables ici, je ne vois pas comment on pourrait s'en sortir.

Il y avait quelque chose de différent chez lui mais elle n'aurait su précisément dire quoi. Ou alors c'était juste parce qu'elle le voyait pour la première fois évoluer dans un autre élément que sien. Elle-même préférait largement les grands espaces aux endroits étriqués dans lesquels se terraient les gens la plupart du temps. Ces dernières semaines à battre la campagne lui avait rappelé à quel point tout ceci lui avait manqué. Peu importe l'énergie qu'elle mettait à vouloir se domestiquer, elle restait un animal sauvage au fond.

Le rythme était aussi soutenu que le permettait l'état de l’apothicaire. Autrement dit : il était très lent. Mais la guide ne s'en formalisait pas et semblait visiblement passer un bon moment. Elle appréciait échanger des banalités avec lui, elle appréciait les silences également, et aussi tous les moments à l'observer à la dérobée alors qu'il étudiait la flore autour d'eux. Plusieurs fois, elle l'interrogea sur les plantes qu'il étudiait et plusieurs fois elle lui en désigna d'autres dont il ne connaissait pas les propriétés. Si le savoir nomade en matière d'herboristerie était quelque chose qu'elle gardait jalousement pour elle la plupart du temps, elle semblait cette fois toute disposée à partager ses connaissances avec Adrian.

Et lorsqu'ils ne discutaient pas, la guide essayait d'apprendre quelques tours à son compagnon à quatre pattes, associant quelques gestes à des ordres précis. Le plus gros souci qu'elle rencontrait, visiblement, c'était le rappel.

- Il faut qu'il apprenne à constamment garder les yeux sur son maître, ou au moins lui jeter des coups d’œil fréquents, sinon il ne saura pas quand il faut reprendre la route, expliquait-elle. Et s'il faut le prévenir d'un danger, d'un prédateur... Elle soupira tout à coup. Je crois que sa place n'est pas à l'extérieur des murs de Claircombe.

L'oeil de la jeune femme était tantôt agacé, tantôt attendrie, comme l'était souvent le regard d'une mère sur son enfant. Elle avait beau s'en défendre, l'idée de le garder avec elle lui avait traversé l'esprit. Brièvement. Le temps de se rappeler à quel point elle avait souffert la dernière fois qu'elle avait perdu un animal. Un animal... Il avait été tellement plus que ça pour elle.

- Je devrais pouvoir trouver quelqu'un en ville qui accepterait de le garder. Peut-être même qu'il pourrait avoir une belle vie, bien qu'elle ne sera jamais aussi excitante que ce à quoi il aurait pu prétendre s'il n'avait pas été différent.

Où trouver cette perle rare, en revanche, était une question qu'elle ne s'était pas encore posé. Perdue dans ses pensées, elle passa en revue tous les gens qu'elle connaissait de près ou de loin et qui seraient susceptible d'accepter de passer quelques nuits blanches les prochaines semaines. Quelqu'un de doux, de patient ; un peu solitaire également, et à qui cette relation indéfectible pourrait faire le plus grand bien à long terme. Elle observa pensivement le chiot laper la main de l'apothicaire tandis que ce dernier était penché vers lui... Et la lumière se fit soudain.

- Adrian...

Elle avait parlé tout bas, son air était devenu conspirateur.

- Vous avez bien dit que vous aimiez les chiens, n'est-ce pas ?
Adrian Mayr
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Sam 27 Mar - 23:53
Attentif aux moindres détails de son environnement, Adrian trouvait plaisante la compagnie de Meryl dans cette expédition. Pas désagréable pour un sous, patiente et enjouée sur presque tout les sujets de conversation, elle apportait une certaine légèreté à l'expédition qui n'était pas pour déplaire à l'apothicaire, habitué à passer son temps auprès de gens en quête de soins. Bien sur, ses patients étaient dans l'ensemble de bonne personnes, mais la plupart s'en venaient quérir Adrian pour régler un problème et non pour passer un bon moment. Par la même occasion, prendre l'air lui permettait de s'oxygéner un peu de tout ses tracas et surmenage quotidien.

Leurs échange concernant les essences de plantes que collectait Adrian suscita vivement la curiosité de l'intéressé. Ayant presque oublié que Meryl avait été nomade, il fut d'abord surprit qu'elle lui apporte un si important complément de connaissances sur les effets de végétaux dont il ignorait les propriétés. Aucunement bercé d'orgueil sur le sujet, l'apothicaire écoutait avec grand intérêt les savoirs que lui apportaient son amie, elle même également curieuse d'apprendre les effet de telle ou telle plante. Intérieurement ravi de pouvoir échanger des connaissances, Adrian exprimait pour une fois une expression des plus détendues.

Lorsqu'il ne collectait rien, Adrian écoutait et regardait s'affairer à l'éducation de leur compagnon à poils. Appliquée et attentionnée, elle se donnait beaucoup de mal pour lui apprendre des choses et le petit animal semblait quant à lui apprécier cette attention portée sur lui, bien qu'il ne comprenne pas encore tout ce qu'elle essayait de lui communiquer. Une nouvelle fois l'animal se dirigea vers Adrian dont le regard s'était à nouveau égaré sur le chiot, hypnotisé par cet air innocent et cette impression de le voir sourire en permanence. Il se pencha en avant pour lui tendre la main, recevant en retour un témoignage d'affection du petit animal qui à nouveau posa ses deux pattes avant sur la jambe valide de l'apothicaire pour mander un peu plus d'attention. L'apothicaire entendit à peine lorsque Meryl l'appela -une nouvelle fois par son prénom- et à voix basse...Annonciateur d'une mauvaise nouvelle ou d'un sujet plus sérieux qu'à l'accoutumée. Il se redressa en tournant la tête vers la jeune femme, l'air interrogateur.


- Vous avez bien dit que vous aimiez les chiens, n'est-ce pas ?
- Oui j'ai dit que...Attendez une seconde...

Il marqua une petite pause et écarquilla les yeux de surprise en dévisageant Meryl, repensant à ce qu'elle venait de dire concernant l'adoption du chiot.

- Meryl, vous n'y pensez pas...?
- Pour être honnête, j'y pense depuis notre première rencontre et je pense que nous devrions passer le pas une bonne fois pour toutes, ça ne peut plus durer. Attendez... de quoi est-ce que, vous, vous parlez ? Ah ! Le chien ! Oui, ce serait temporaire bien évidemment. Le temps pour moi de trouver quelqu'un pour s'occuper de lui. Je ne vais pas pouvoir le garder avec moi éternellement, vous me rendriez un grand service.

Adrian ne répondit pas dans l'instant, laissant planer une petite pause et ruminant les dires de la jeune femme. Que diable avait-elle voulu dire lorsqu'elle parlait de passer le pas...Il n'en avait réellement aucune idée et ne s'y attarda pas plus que ça pour revenir au sujet initial l'ayant déjà bien assez prit de court comme ça pour qu'il ne puisse se concentrer sur autre chose. L'entendre dire qu'il lui rendait service valait son pesant d'or dans l'argumentation...Mais un chien? Lui? Était-il vraiment capable de s'occuper d'un être vivant au quotidien, qui plus est un être doté d'un handicap. Son regard passait de Meryl au chiot toujours appuyé contre lui et mandant son attention, langue pendante et queue frétillante. Adrian joua distraitement avec sa barbe, l'air songeur et emprunt d'une soudaine timidité.

- Je ne sais pas...Même temporairement je ne suis pas sur d'avoir les ressources pour lui offrir une vie décente. Je...je vais réfléchir pendant cette journée.

La conversation n'alla pas plus loin sur le sujet pour le moment, au grand réconfort de l'apothicaire qui était réellement prit d'une confusion quasi totale face à ce choix. Au fond de lui, une petite voix n'avait de cesse de lui dire que ce petit être méritait d'avoir un foyer et quelqu'un pour prendre soin de lui, mais une part rationnelle l'intimait également à ne pas prendre de décision hâtive et à peser le pour et le contre avant de se retrouver encombré d'un compagnon auquel il ne pourrait accorder de temps.

Les protagonistes reprirent la route sur le même rythme qu'en ce début de journée. Adrian se maudissait de sa propre lenteur et des nombreuses pauses supplémentaires qu'il demandait pour remuer son bras rendu douloureux par l'appui de la canne. Il ne regrettait cependant aucunement d'avoir choisit de ne pas avoir demandé à quelqu'un de prendre sa place. Continuant la collecte dans le calme et les banalités verbales, le groupe s'avançait peu à peu vers une partie du chemin entourées d'arbres et d'arbuste créant naturellement une forêt à faible densité qui semblait s'élargir sur une bonne distance. Une expression satisfaite passa sur le visage de l'apothicaire, rassuré d'avoir enfin atteint cette zone boisée renfermant une quantité importante de plantes intéressantes et nécessaire au bon fonctionnement de sa boutique.

Adrian remarqua subitement un changement de comportement chez leur compagnon quadrupède. Le chiot s'était stoppé, la truffe relevée s'agitant frénétiquement. Une odeur avait captivé son attention...Et ce fut assez pour que l'animal s'élance rapidement en avant à vive allure. Adrian et Meryl eurent le même reflexe de s'élancer en avant, mais l'apothicaire paya chèrement ce mouvement instinctif par une vif douleur qui lui fit échapper un grognement de peine qui attira l'attention de sa compagne de route. Adrian hocha la tête d'un signe se voulant rassurant et avança au plus vite vers le chiot incapable d'entendre l'appel de ses compagnons, précédé par Meryl qui progressait évidemment plus vite. Fort heureusement pour eux, l'animal s'arrêta à quelque mètre de l'embouchure forestière pour renifler un haut treillis. D'abord soulagé, le duo déchanta rapidement en voyant une main gantée se saisir du petit animal par la peau du coup, le décollant de terre.


- Tiens tiens tiens, qu'est ce que nous avons la !

Un homme de bonne taille venait de sortir de l'obscurité générée par l'orée forestière et l'épaisse haie, se plantant sur le chemin tout en tenant fermement le chiot qui, paralysé par la poigne dans son cou, n'esquissait plus un mouvement et gratifiait Adrian et Meryl d'un regard de détresse. Les traits marqués et une cicatrice lardant son visage et une épée courte à la ceinture, l'homme ne semblait en rien recommandable Une seconde personne vint se camper aux cotés du deuxième, ressemblant beaucoup au premier pour ce qui était de l'allure et l'équipement, suivit par un molosse de couleur sombre à la musculature imposante grognant allègrement après le petit chiot haut perché. De l'autre coté du chemin, un troisième homme, armé d'un arc, restait en retrait, bien qu'il n'eut aucune volonté de se faire discret. Adrian revint à hauteur de Meryl, recouvrant le retard qu'il avait prit alors qu'elle s'était élancé après le chiot.

- On dirai que les tourtereaux se font une petite ballade !
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Dim 28 Mar - 17:16
Elle avait l'habitude que les choses ne se passent pas comme prévu, elle le lui avait dit plus tôt, à mi-chemin entre la plaisanterie et l'expérience de celle qui avait vu son lot de situations dégénérer. Pour autant, elle n'avait pas vraiment cru que ce serait le cas cette fois-ci, naïve qu'elle était. Même les braves avaient besoin de repos de temps en temps, mais il semblait qu'il n'y en aurait pas pour elle. Meryl tenta toutefois de se rassurer : ce n'était pas parce que trois types patibulaires accompagnés d'un molosse capable de les mettre en pièces venaient de sortir des fourrées que les choses allaient nécessairement mal se passer. De l'optimisme aveugle, de la nonchalance, une aptitude hors du commun à nier le danger, tout cela à la fois... C'était tout ce qui la caractérisait. Cette fois, en revanche, c'était différent : elle n'était pas seule, et ce n'était pas tant pour elle qu'elle s'inquiétait que pour les autres.

Son regard passa de la boule de poil tenue sans ménagement par l'un des types à Adrian dont la mobilité était réduite à son minimum. Seule, elle s'en serait sortie sans peine. Cette réflexion ne menait nulle part mais elle ne put s'empêcher de se la faire, comme si cela donnait une soudaine justification à la solitude qu'elle s'infligeait et à sa volonté de pas prendre de nouveaux fardeaux sur ses épaules. En voyant le chiot pendre à bout de bras, comme un vulgaire bout de chiffon, son sang ne fit qu'un tour. Il avait beau ne pas être son chien, il était sous sa protection. Et un bon chef de meute était censé défendre ses protégés... Un bon chef de meute savait aussi reconnaître lorsqu'un combat lui serait défavorable, comme c'était le cas ici. De tous les putains de bosquet qu'il y avait ici, il avait fallu que ces trous du cul viennent pisser dans celui-là !

- C'est drôle la vie, vous passiez ici une heure plus tard et on était tous déjà loin, pas vrai les gars ?
- Ouais, hilarant.

Le balafré tourna son regard vers elle, comme surpris qu'elle ose répondre quelque chose, ou simplement surpris par l'absence d'inquiétude dans sa voix. Il y avait une règle si on voulait survivre dans ce monde : ne pas montrer sa peur. C'était vrai face à un prédateur, ou face à n'importe quel animal, mais ça l'était encore plus face à des hommes. Meryl savait aussi que tenter de désamorcer une situation avec un peu d'humour pouvait parfois donner des résultats étonnants.

- Vous aussi vous êtes venus pour les champignons ? Elle désigna certains champignons aux alentours dont le chapeau rouge tout tacheté de pois blancs n'était pas sans évoquer une mort lente et douloureuse en cas d'ingestion. Ceux-là sont excellents ! Faut juste bien les faire bouillir sinon ils ont tendance à donner la chiasse.

D'abord interdits, les hommes éclatèrent bientôt de rire, seul l'archer un peu en retrait resta de marbre.

- Non, on n'est pas là pour les champignons, non.

Inutile de dire pourquoi ils étaient là, c'était presque écrit sur leurs visages. Le Fleuve du Tentacle n'était pas si loin et Meryl savait qu'il s'y passait des choses plutôt louches : contrebande et compagnie. Loin de se démonter, la blonde avait l'intention de les faire parler le plus possible, comme pour gagner du temps, histoire de se laisser quelques minutes de plus pour avoir une idée lumineuse.

- Je vois. Elle hasarda son regard autour d'elle, comme si elle cherchait à voir s'ils n'étaient que trois ou s'il y en avait encore plus cachés dans le bosquet. Son rapide examen confirma sa première hypothèse, à son plus grand soulagement. Vous autres, les contrebandiers, vous n'êtes pas censés faire vos affaires quand la nuit tombe ? Il n'est même pas midi ! Accordez-vous des pauses.

Le second couteau du groupe s'approcha d'elle, un sourire de mauvaise augure peint sur le visage, et se mit à écarter quelques mèches de son visage avant de jouer distraitement avec celles qu'il avait gardées dans les doigts, son souffle à quelques centimètres à peine de sa peau. Il n'avait même pas eu besoin de dire quoi que ce soit : la menace était limpide. Meryl s'était imperceptiblement raidie.

- Elle parle trop, finit-il par dire avant de s'écarter légèrement.

Son plus gros défaut ou sa plus grande qualité, tout dépendait des circonstances. En l'occurrence, elle n'était pas sûre que cela jouait en sa faveur. Peut-être que c'était le moment de faire profil bas. Fermer les yeux. Attendre que ça passe. Comme si elle en était capable... Au moins, cette déplaisante proximité avait confirmé une autre de ses hypothèses : ils étaient tous avinés, et seraient donc moins réactifs un cas de confrontation. Une confrontation ? Mais à quoi pensait-elle ? Avec Adrian qui pouvait à peine se déplacer sans sa canne et son chiot encore recroquevillé comme s'il vivait la pire expérience de sa vie... Qu'espérait-elle accomplir ? Même ivres-morts ces hommes auraient pu les maîtriser sans peine.

Le balafré se mit à les fouiller l'un après l'autre, d'abord Adrian à qui il extirpa une jolie somme d'argent, puis Meryl auprès de qui il s'autorisa quelques mains plus baladeuses. Et il n'y eut pas que l'argent qui y passa, les provisions également. La blonde les observa sans mot dire, alors qu'ils se baffraient de tout ce qu'elle avait sur elle, ce qui aurait pu la faire vivre des semaines en cas de problème. Son regard était noir.

- Je te conseille de ne rien tenter ma jolie, sinon Edris ici présent se fera un plaisir de te transpercer d'une flèche.
- Vous êtes tous ivres. Il serait fichu de rater un Bantha dans un couloir, alors me transpercer d'une flèche...

De nouveaux éclats de rire se firent entendre. Malgré leur apparente hostilité, ils semblaient tout de même apprécier l'échange de mot et la témérité de la guide. Elle, elle n'appréciait rien du tout mais se garda bien de l'afficher ouvertement.

- Edris, t'entends ça ? Elle pense que t'es pas le meilleur tireur des Faubourgs ! Je suis sûre qu'elle s'imagine tirer mieux que toi !
- Sans l'ombre d'un doute.

Quand le balafré s'approcha d'elle pour lui saisir le menton entre ses doigts sales, elle sut qu'elle avait fait une erreur.

- T'as l'air bien sûre de toi et t'as du cran. J'ai bien envie de jouer à un petit jeu. Qu'est-ce que tu dirais de nous montrer de quoi t'es capable ? Mais pas de jeu sans récompense à la clé. Celle que je te propose vaut vraiment le coup, tu verras : si tu réussis on vous laisse partir sans discuter, avec tout l'argent qu'on vous a pris.
-C'est quoi le jeu ? s'entendit-elle demander alors que l'inquiétude commençait à lui nouer l'estomac. Et c'est quoi le piège ?

Pour toute réponse, le balafré se contenta de rire avant de faire un signe à l'un de ses compagnons. Le second couteau attrapa Adrian par les épaules avant de l'attirer plus loin, jusqu'à ce que son dos touche un tronc d'arbre. D'un geste, il lui arracha la canne des mains et s'amusa de le voir chanceler sous l'effort que lui imposait le fait de prendre appui sur sa jambe blessée. Puis, sans crier gare, l'homme sortit l'une des pommes qu'il avait volé dans leurs provisions quelques minutes plus tôt avant de la faire tenir en équilibre sur la tête de l'apothicaire, non sans avoir mordu dedans juste avant.

- Si j'étais toi, je resterai le plus immobile possible..., lui dit-il avant de s'éloigner doucement.
- Vous n'êtes pas sérieux ? demanda Meryl, incrédule face à la scène, voyant exactement où tout cela allait mener.
- Quoi ? T'as pas les tripes de le faire ? Si tu te vantes de savoir mieux tirer qu'Edris alors ça devrait être un jeu d'enfant.

Meryl se sentait fébrile, elle regrettait toutes les bravades et paroles en l'air qu'elle avait pu dire un peu plus tôt. Elle savait tirer à l'arc, c'était l'une des premières choses qu'elle avait apprise, et elle n'était pas mauvaise. Mais là, on lui demandait de prendre le risque de planter une flèche dans le crâne de son triste Amaranthis. Il suffisait d'une seule erreur, une seule minuscule erreur, pour que la flèche n'atteigne pas sa cible mais l'espace entre ses deux yeux. C'était de la folie. C'était...

- Regarde comme elle tremble. Elle va pas le faire.
- Elle va le faire, laisse lui le temps. Tu veux le serrer une dernière fois dans tes bras avant de le tuer ? Lui donner un baiser d'adieu ? Vas-y. Et pas la peine de penser à fuir.

Sans même réfléchir à ce qu'elle faisait, Meryl se dirigea vers Adrian, un pas après l'autre, le cœur au bord des lèvres. Elle avait la conviction que si elle réussissait à les impressionner, tout finirait bien. Mais avait-elle envie de prendre un risque pareil ? A mi chemin, elle envisagea ses autres options ; fuir n'en était pas une. Le chiot était resté avec eux et semblait visiblement trop craintif pour penser à détaller. Lorsqu'elle arriva à la hauteur de son triste Amaranthis, Meryl lui attrapa immédiatement un bras pour qu'il puisse prendre appui sur elle et soulager sa jambe. Elle devait en finir au plus vite. Il fallait juste qu'elle se fasse un peu plus confiance, qu'elle...

- Si je devais rater mon tir...

Le reste de ses paroles mourut dans sa gorge et avant qu'il ne puisse répondre quoi que ce soit, elle plaqua ses lèvres contre les siennes. Le baiser dura un instant et une éternité, le temps pour elle de rassembler un peu de courage et de rayer quelque chose sur la liste de tous les regrets qu'elle aurait si elle devait mourir demain. Elle rouvrit les yeux pour constater qu'Adrian avait laisser les siens fermés. Venait-elle d'imaginer la caresse qu'il lui avait rendu ?

Elle fit volte-face avec la certitude qu'elle ne blesserait pas son triste Amaranthis, peu importe ce que cela coûterait. A six mètres de là l'attendaient les trois hommes, sourires mesquins aux lèvres, dont le fameux Edris qui lui tendait déjà son arc et ses flèches. Fermement campée entre tous ses lourds gabarits, il était inutile de penser à tirer sa flèche ailleurs que sur la cible indiquée. Meryl soupira, résolue, et banda l'arc jusqu'à ce que la corde touche sa joue. Le tir était effectivement facile, en théorie, mais impossible de se concentrer sur quoi que ce soit d'autre que le visage d'Adrian. Les minutes passèrent sans qu'elle décoche jamais sa flèche. Alors que les hommes s'impatientaient à ses côtés, elle détendit très lentement la corde, baissant son arme.

- Je ne peux pas.
- Et voilà, je l'avais dit !
- Trouillarde !
- Prenez l'argent, prenez tout, ça m'est égal, mais laissez-le.

Le balafré soupira, visiblement déçu. Lui, contrairement à tous les autres, avait été convaincu qu'elle le ferait et la déception semblait grande. On lui retira l'arc des mains, alors qu'il se saisit à nouveau du chiot qui restait pétrifié à ses pieds. Meryl s'apprêtait à bondir sur lui d'un instant à l'autre.

- Si tu refuses de nous divertir, quelqu'un d'autre devra le faire à ta place. Et si on voyait lequel de mon molosse ou de ton minuscule rat est le fort ?
- Non !

Mais c'était trop tard, l'homme jeta l'animal dans la direction du puissant mâtin qui referma sa mâchoire sur le pauvre chiot dans un concert de grognements et de jappements à soulever le cœur. Instinctivement, Meryl avait donné un coup de pied dans la direction du molosse, directement dans son museau. Elle avait frappé fort, si fort qu'elle avait même caressé l'espoir de le tuer sur le coup, mais ce dernier se contenta de gémir, lâchant sa proie avant de se saisir du pied qui venait de s'abattre sur lui. Elle tomba à la renverse et se saisit rapidement du chiot avant de le serrer dans ses bras pour le mettre en sécurité, réalisant avec horreur que certaines parties de son pelage étaient poisseuses de sang. Son mollet fermement emprisonné dans la gueule de la bête, Meryl se saisit du seul couteau de chasse qu'elle avait sur elle, avant de s'écrier :

- Rappelle ton putain de clébard ou je lui troue la cervelle !
Adrian Mayr
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Lun 29 Mar - 0:17
Loin d'être enjoué à l'idée de servir de cible vivante, tant par l'humiliation que par son incapacité à protester aux vues de son état, Adrian se trouvait dans une très mauvaise posture. Silencieux depuis un moment, l'apothicaire n'exprimait nulle forme de peur face à cette périlleuse situation, toute émotion fermement occultée derrière son masque habituel. Se forçant au calme, il se contentait d'analyser la situation et d'essayer de ne pas agir inutilement. De condition physique précaire, il n'avait pour solution que de faire fonctionner sa tête. Forçant l'appui sur sa jambe valide, Adrian remerciait intérieurement cet arbre qui lui permettait de s'épargner bien des peines en évitant soigneusement de penser à la possible flèche qui le clouerai définitivement à l'écorce de celui-ci.

Il vit Meryl s'approcher alors, les yeux empli d'une inquiétude qu'il ne lui connaissait presque pas. S'efforçant lui même de ne pas se laisser dépasser par ses inquiétudes, il s'efforçait de faire fonctionner sa matière grise afin de trouver une solution à leur périlleuse situation. Pour le moment, rien ne lui venait en tête si ce n'est une futile tentative de fuite fuite. Son destin était donc réellement écrit au bout de la pointe d'une flèche? Lorsqu'elle arriva à sa hauteur, il voulut parler, mais elle le devança d'une petite seconde.


- Si je devais rater mon tir...

La suite de la scène réduisit à néant toute idée de dire quelque chose. Le baiser qu'il reçut de la part de Meryl déversa en lui un torrent d'émotions qu'il n'aurai même pas soupçonné exister en lui. L'espace d'un instant, un flux ininterrompu de chaleur semblait s'emparer du corps de l'apothicaire qui, sans même s'en rendre compte, rendit la pareille à la jeune femme, prolongeant d'une fraction de seconde le doux échange intemporel, court et infini à la fois. Privé de ce moment par le temps et les évènements, Adrian revint durement sur terre dès lors que Meryl s'était détournée de lui pour retourner à sa place.

Lorsqu'il vit l'arc bandé dans les mains de la jeune femme, la flèche pointée dangereusement vers lui, toute trace de ce qui venait d'arriver déserta son esprit pour se concentrer sur ce qui s'apprêtait à arriver. Bien que confiant en la capacité de Meryl à réussir son tir, il ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer que sa vie pouvait se terminer d'un instant à l'autre, sur une bourrasque malvenue ou un tremblement intempestif...La réalité le rattrapa soudain, à cet instant ou la mort le montrait du doigt. Adrian n'avait plus d'autre choix que d'attendre patiemment la fatalité d'un destin qu'il ne contrôlait plus. Les poing serrés de rage face à son incapacité à agir, il détourna le regard comme pour fuir le projectile mortel.

Il ne put réprimer son soulagement lorsqu'il se rendit compte après un furtif regard vers le groupe que Meryl avait baissé son arc. L'inquiétude le gagna alors qu'il remarqua les raillerie des brigands à l'égard de son amie. Ses yeux s'écarquillèrent d'horreur lorsqu'il vit le chiot projette violemment dans les airs, atterrissant ensuite lourdement au sol pour se retrouver aux prises avec le molosse qui s'attaqua sans aucune forme de pitié au pauvre petit être. D'urgence, Adrian s'élança en avant...

Le premier pas le foudroya de douleur, envoyant une déhanche électrique dans tout son corps, le rappelant à l'ordre immédiatement. Il jura intérieurement en laissant échapper un grognement exultant sa souffrance. A la volée, il ramassa une branche basse qu'il utilisa comme appui de fortune. Six mètre les séparait...Six long mètre qui parurent un véritable enfer pour l'apothicaire, ne pouvant compter sur la fiabilité de sa canne de remplacement. La scène qui se dessinait devant lui faisait bouillir son sang de rage, Lorsque Meryl tomba à la renverse, l'apothicaire oublia sa douleur et prit plusieurs appuis franc sur sa jambe. Personne ne l'avait encore remarqué alors qu'il approchait...Plus que trois mètres....


- Rappelle ton putain de clébard ou je lui troue la cervelle !

Couteau sortit, le corps replié sur le malheureux chiot, le regard de Meryl brillait d'une détermination farouche alliant désespoir et colère. Détachant son regard de son amie, Adrian prit un nouvel appui qui lui fit serrer les dents au point de rendre tout les muscles de sa mâchoire douloureuse. D'un coup de sifflet, le brigand avait rappelé son molosse, les yeux rivés sur le couteau de chasse menaçant de le priver de son compagnon de chasse, dégageant le mollet ensanglanté de Meryl.

-Attention à ce que tu fais ma jolie ou je te jure que tu...
- Deux fois la somme que vous venez de récupérer!
- Que...

Adrian venait de faire surface au milieu du groupe, claudiquant grâce à son bâton de fortune. Il se campa fermement entre Meryl et les malandrins, le regard sombre, arborant son expression neutre habituelle, si ce n'est avec un air un peu plus autoritaire. L'intervention vocale avait eu pour effet de faire redescendre l'action, était-ce parce qu'ils ne craignaient rien de lui, possiblement. Au moins, la violence avait été stoppée nette par cette intervention des plus innatendue. Plongeant son regard dans celui du chef de groupe, Adrian reprit la parole.

- Cette somme que vous nous avez subtilisé, vous n'avez fait que vous réjouir de trouver une bourse remplie sans consulter réellement son contenu. Je vous en offre le double si vous nous laissez en paix.
- Heyy mais tu te prend pour qui toi? Tu crois que tu peux intervenir et faire le malin comme...
- Chef, y'a presque que des grosse coupures la dedans !

Le second venait d'ouvrir la bourse précédemment prise dans les affaires d'Adrian, scrutant son contenu, piqué de curiosité par les dires de l'apothicaire. Le chef détourna la tête avant sans finir sa phrase, croisant le regard de son second, emprunt d'un scepticisme qui transpirait sur son visage aviné. Cet argent, l'Amaranthis le prenait avec lui comme une "sécurité" en cas de recours financier quelconque ou de moyen d'atténuer des conflits en tout genre. Focalisé sur l'argent, beaucoup de situations se solvaient aux moyens de compensations monétaires...

Adrian était à l'affut du moindre détail indiquant ou non si son dialogue faisait mouche. Lorsque leur échange non verbal se termina, le chef pivota à nouveau vers l'apothicaire qui n'avait pas bougé d'un pouce.


- Tu veux dire que tu nous à planqué des sous en plus ? Railla le brigand
- Absolument pas, voila tout ce dont je disposais sur moi, cependant je suis apte à vous payer le double dès mon retour à Claircombe si tant est que nous repartons tous en vie.

Après un petit silence, un rire généralisé se déclencha chez les trois brigands. Adrian s'y attendait, attentif aux ouvertures possible dans son argumentation. Se retenant de regarder derrière lui pour ne pas briser cette fausse assurance, une vague d'inquiétude le fit frissonner alors qu'il pensait à Meryl au chiot, tout deux blessés. Il trouva la brèche lorsqu'il remarqua que seul le chef du groupe riait franchement, accompagné par automatisme par ses deux compagnons, un peu plus curieux de cette fameuse somme doublée.

- T'es un marrant toi ! Tu penses qu'on va te croire quand tu nous dis que tu reviendras gentiment nous payer demain? A moins que l'on garde une petite garantie… dit-il en égarant son regard sur Meryl.
- Je m'appelle Medivh Ohara, second siège au conseil des Amaranthis de Claircombe, également chercheur en herboristerie. Chaque déplacement que je réalise en extérieur est consigné dans un registre incluant mon heure de départ et une estimation de mon heure de retour. Si cette heure excède, un contingent armé ainsi qu'une équipe de pisteur sont mandatés pour partir à ma recherche.

Un nouveau flottement s'installa pendant quelques secondes, mais aucun rire ne se fit entendre cette fois. Qu'ils y croient ou pas, la question commençait à tourner dans leur tête.

- Et toi illustre truc conseille de je sais pas quoi, tu vas me dire que tu sors tout seul sans escorte? Reprit-il.
- L'intimité de ma fiancé et moi-même ne regarde personne.
- Grossière erreur finalement tu ne trouves pas ?
- L'erreur serai probablement de ne pas accepter que nous nous retrouvions dans deux nuits à l'orée des faubourg pour que je vous remette en main propre cette somme promise.

Un silence plana sur l'assistance. Adrian n'hésitait pas a appuyer son regard sombre et plein de fausse assurance sur les deux sous fifre, toujours plus sceptique quant à leur position de force. L'alcool ingurgité par les individus aidait Adrian à prendre le pas sur la conversation. Pour une fois, savoir entretenir de faux semblants d'assurance sociétale comme savait si bien le faire le peuple Amaranthis avait quelque chose d'avantageux. Le chef quant à lui semblait garder contenance, bien qu'un peu plus crispé que précédemment. L'apothicaire attendait patiemment, son bâton de fortune toujours à la main, concentré sur un éventuelle mouvement de son amie.

- J'en reviens au problème initial. Quelle garantie j'ai que tu me roule pas dans la farine.
- Vous avez un nom, vous avez un visage, vous avez mon rang, aurai-je vraiment vocation à vous défier et me priver de mes sorties en dehors de la cité ?

Aux vues du désespoir de la situation, Adrian priait en son fort intérieur que le manque de discernement des trois rustres face à lui leur soit favorable...
Meryl
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Mar 30 Mar - 12:35
Même en sachant que l'animal en face d'elle avait été dressé pour mordre et que ce n'était pas dans sa tête à lui qu'elle avait envie d'enfoncer la lame de son couteau, Meryl n'aurait pas hésité une seconde. Elle fut soulagée quand la pression autour de son mollet se relâcha : elle avait senti les dents du molosse percer le cuir et, derrière lui, sa chair. L'adrénaline anesthésiait heureusement toute douleur. Dans quel état était réellement sa jambe, là dessous ? Elle ne le saurait qu'après avoir ôté sa botte.

Langue pendante et respiration erratique, le chiot dans ses bras n'en menait visiblement pas large. Ses doigts cherchèrent avec anxiété les endroits où les crocs s'étaient plantés et soupira de soulagement lorsqu'elle remarqua que seules les canines de la bête s'étaient enfoncées profondément. Il s'en sortirait, sa respiration ne trahissait qu'une grande anxiété et pas un état plus grave, et elle se félicita d'être intervenue si vite

La guide réagit à peine lorsque Adrian apparut de nulle part entre elle et leurs assaillants mais fronça les sourcils quand il leur promit encore plus d'argent. Quoi ? C'était ça, sa stratégie ? Pousser l'humiliation encore plus loin ? S’aplatir devant ces brutes ? Des promesses en l'air, probablement, juste pour leur laisser l'occasion de filer, mais cela restait malgré tout difficile à entendre. Elle était dans un tel état de fureur que même faire semblant de coopérer avec eux lui était insupportable. Alors elle serra les dents et ne dit pas un mot.

Et le verdict tomba.

- Deux nuits, c'est le temps qu'on te laisse pour réunir ton argent. Tu viendras seul à la nuit tombée, la sauvage ne doit pas t'accompagner.

Il gratifia Meryl d'un sourire narquois, sourire qui vacilla un instant devant le regard noir qu'elle lui lança en guise de réponse.

- Désolé, mon cœur, mais j'ai l'impression que t'as pas du tout l'intention de jouer selon les règles,  lui dit-il avant de reporter son attention sur Adrian. Inutile de penser à nous doubler en envoyant des mercenaires pour nous faire la peau, on se fera très discrets avant d'être sûrs que t'as bien respecté notre marché. Et si l'idée d'oublier toute cette histoire une fois chez toi te traverse l'esprit, sache que c'est elle qu'on retrouva pour récupérer ce que tu nous as promis.
- Retrouvez-moi.

Autant gagner du temps, après tout, Meryl n'avait effectivement aucune intention de jouer selon les règles, cela, il l'avait bien compris, alors pourquoi faire semblant ? Qu'ils la retrouvent donc ou ce serait elle qui les retrouverait ; elle s'en faisait la promesse. Le balafré éclata de rire.

- Ton courage n'est que de la poudre aux yeux. Tout aurait pu très bien finir si tu avais tiré cette foutue flèche. Mais t'as pas eu les tripes... Dommage. Allez les gars, allons réfléchir plus loin à une façon de dépenser tout cet argent. Oh, j'ai failli oublier...

Il fit un bref signe à son comparse avant que celui-ci ne jette la canne de l'Amaranthis à ses pieds, puis ils s'éloignèrent enfin. Une fois certain d'être en relative sécurité, Adrian fit volte-face pour s'enquérir de leurs états mais Meryl s'était rapidement soustraite à son examen.

- Je vais bien. C'était une phrase qu'elle répétait beaucoup, elle l'avait même tellement répétée à des moments où ce n'était visiblement pas le cas qu'Adrian semblait maintenant hésiter à la croire. Je vais vraiment bien. C'est de lui dont il faut s'occuper.

Pour preuve, elle se redressa comme si de rien n'était, laissant ainsi de l'espace à l'apothicaire pour s'occuper de leur boule de poils. Toujours furieuse après ce qui venait de se passer, elle s'accorda un moment à l'écart pour fulminer. D'un geste rageur, elle ôta sa botte pour constater que sa blessure était effectivement superficielle. Elle avisa ensuite les trous laissés dans le cuir, l’œil sombre.

- Foutue, marmonna t-elle à elle-même. Génial. C'est vraiment super...

Ce n'était pas comme si elles étaient neuves, qu'elles avaient coûté une petite fortune ou qu'elles venaient tout juste de se faire à la forme de son pied... En réalité, les trous dans sa botte étaient un problème dérisoire en comparaison de toute le reste, mais râler à propos de ça, c'était tenter d'occulter ce « tout le reste », de minimiser ce qui venait de se passer. Évidemment qu'elle vivait bien plus mal le fait que son chien ait été blessé, évidemment qu'elle vivait mal d'avoir été dépouillée de presque toutes les économies qu'elle avait durement gagnées, évidemment qu'elle vivait encore plus mal d'avoir été obligée de tenir en joug son triste Amaranthis, tout ça pour divertir une bande de peigne-culs qui se croyaient tout permis.

Et tout cela, tout cela, ils le paieraient aux centuples.

Meryl était fatiguée d'être constamment ballotté d'un problème à un autre. La journée avait pourtant si bien commencé, évidemment que quelque chose allait mal tourner, c'était écrit dans les astres. Est-ce les Dieux se payaient une bonne tranche de rire, en ce moment même, en observant la scène ? « Hé, regardez tous, y avait une merde par terre, une seule merde sur des lieues à la ronde, devinez donc qui est la pauvre pomme qui a marché dedans ? Meryl, encore ! ». Non, la triste réalité, c'est que les Dieux ne devaient même pas poser les yeux sur elle à cet instant, pas plus qu'ils ne l'avaient fait le reste de sa vie.

Elle remit sa botte et s'approcha d'Adrian qui était assis par terre, penché sur le chiot, et lui prodiguait quelques soins de fortune avant de pouvoir reprendre la route. L'animal s'était calmé, sa tête reposait à présent sur la cuisse de l'apothicaire, l'observant à travers ses longs cils d'un air reconnaissant. En temps normal, elle s'en serait sûrement voulu de couper court aussi abruptement à un moment pareil, mais ses pensées étaient toutes tournées vers sa future vengeance.

- On rentre, faut pas rester là, dit-elle d'un ton qui ne souffrait pas de discussion. Je vais le porter s'il ne peut pas marcher.

Et dire que la journée avait si bien commencé...
Adrian Mayr
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Mar 30 Mar - 15:37
Adrian n'insista pas pour examiner la blessure de la jeune femme, voyant à son regard sombre qu'il n'était nullement approprié de forcer sa décision. Sans attendre, l'apothicaire s'était empressé d'examiner le chiot qui, sous une légère pression sur son flanc, se laissa docilement tomber à la renverse sur le sol. Avec la plus grande attention, l'Amaranthis examinait l'animal blessé sous toute les coutures, observant les marques provoquées par le molosse sur les flanc du petit animal. Le reflexe qu'avait eu Meryl pour repousser l'assaillant avait probablement été salvateur, laissant seulement une blessure mineure à leur compagnon canin. Adrian soupira de soulagement tout en sortant de son sac une petite fiole ainsi qu'un linge fin. Il imbiba le linge d'un peu d'eau venant de l'outre que les brigands avaient daigné leur laisser. Toujours avec douceur, il nettoya les plaies pour dégager le sang qui maculait le pelage duveteux du chiot afin de bien dégager la blessure. Il déboucha la petite fiole d'une main pour imbiber une partis sèche du linge de la décoction puis passa sur les plaies de l'animal, dont les saignements s'était déjà naturellement stoppés.

Apeuré et Haletant, le chiot n'esquissait un mouvement, les yeux braqués sur celui qui s'affairait à le soigner. Adrian croisa le regard du petit animal à plusieurs reprise, comme pour communiquer avec lui et bien lui faire comprendre qu'il était la pour son bien. Lorsque ses mains se détachèrent de l'animal, celui-ci se redressa timidement et se leva. Après quelques pas, il s'approcha un peu plus d'Adrian et posa sa tête sur sa cuisse. L'apothicaire le gratifia de caresses en évitant soigneusement de passer sa main sur les blessures du malheureux. C'est à ce moment que Meryl, qu'il avait entendu grommeler à propos de sa botte un peu plus tôt, revint à leur cotés pour intimer un départ imminent. Adrian acquiesça d'un signe de tête avant de se relever, par lui même à l'aide de sa canne qu'il avait enfin récupéré.


- Il vaudrai mieux le porter au moins pendant quelques minutes, pour éviter aux plaies de saigner.

Pas un mot de plus n'eut été prononcé ensuite. Bien qu'attrapant l'animal avec soin pour le porter, Meryl ne décolérait pas et cela se voyait sur son visage. Adrian quant à lui semblait bien plus calme, en apparence tout du moins. Au fond de lui, l'apothicaire sentait également une certaine haine grandir à chaque fois qu'il repensait à leur mésaventure. Se faire subtiliser de l'argent était certes agaçant, mais cela n'avait rien de comparable au fait que ces brigands avaient expressément mis Meryl et le chiot dans une situation périlleuse. Chaque mots et chaque gestes allant dans ce sens revenait en mémoire à l'apothicaire qui, les dents serrés, n'en exprima rien et respecta longuement le silence imposé par la situation.

Repartir en arrière dans une telle ambiance n'avait déjà rien d'amusant, mais est-ce que cela pouvait s'arrêter là? Non, il manquait ce petit détail qui semble tout juste désigné pour en rajouter une couche. Alors qu'ils approchaient à nouveau des faubourg, voyant les maisons se dessiner peu à peu, une pluie battante vint se joindre à la partie. Si Meryl avait été de bonne humeur quelques minutes plus tôt, elle aurai surement dit quelque chose du genre "Je crois que ça se couvre docteur, tant pis pour la ballade au soleil". Mais ce coup-ci, rien, seulement le silence pesant uniquement perturbé par le son des gouttes d'eau s'écrasant au sol. Que cette pluie se mêle à la fête alors que le temps ne s'y prêtait pas du tout initialement, passe encore, mais fallait-il vraiment qu'elle s'amplifie jusqu'à les forcer à presser le pas pour atteindre le préau d'une habitation des faubourg et attendre que l'orage passe ? Les cheveux et vêtements trempés, les deux protagonistes se retrouvaient à nouveau dans ce pesant silence, immobile.

Adrian, se forçant toujours au calme, se doutait bien que s'il disait un mot de travers, la jeune femme s'énerverai, peut-être contre lui ou contre le monde entier. Il avait pourtant plusieurs interrogations, notamment celle qui concernait les plans qu'elle envisageait pour la suite, redoutant que la tempétueuse Meryl ne réclame vengeance. Peut-être qu'engager la conversation d'abord sur un autre sujet aiderai...qui sait. Il n'eut pas beaucoup de temps pour réfléchir avant de lui adresser la parole, de sa voix calme habituelle, bien qu'un peu plus fort pour passer au dessus du son de la pluie.


- Meryl, le chiot...Je vais le garder temporairement si cela peut vous rendre service.

Un hochement te tête...Un simple hochement de tête qui ce coup-ci eut le don de piquer l'apothicaire d'agacement. Alors qu'il pensait que ce sujet pouvait avoir un minimum d'importance -ce qui était en réalité surement le cas-, Adrian n'eut pour réponse qu'une vague affirmation muette...Bien entendu, il comprenait la colère qui semblait posséder la jeune femme, pour autant, il avait un peu de mal à juste laisser filer toute cette histoire. Tant pis, peut-être fallait-il aborder le sujet maintenant, car Adrian ne pouvait se résoudre à juste partir dans son coin en faisant comme si de rien était, certainement pas avec elle.

- Je ne sais pas ce que vous prévoyez pour la suite, mais s'il vous plait, ne soyez pas inconsidérée dans vos choix.
- Inconsidérée dans mes choix ? Il n'y a rien d'inconsidéré à vouloir que justice soit faite. Dit-elle d'une crispation presque palpable.
- Je conçois votre besoin de justice, je parlais plutôt des risques que vous semblez disposé à prendre pour obtenir rétribution. Nous sommes tous en vie et globalement indemne, il serai fâcheux de se précipiter vers le danger.
- Il est hors de question que je les laisse s'en tirer à s'y bon compte. Tout sera différent la prochaine fois, parce que je n'aurais pas à m'inquiéter de ce qui vous arrive.
- Et pendant cette dite prochaine fois ou vous allez brillamment solver cette situation, je n'aurai que mon inquiétude de savoir ce qui peut vous arriver ?
- Ouais, vous allez devoir vivre avec ça. Ça ne représente peut-être rien pour vous mais c'est toute ma vie qu'on vient de me prendre. Vous... apparemment vous vous contentez de jeter de l'argent dans une direction en espérant que cela chassera vos problèmes, je n'ai pas ce luxe.

Adrian fronça les sourcil, prit une grande inspiration et ferma les yeux un instant avant de les rouvrir pour poser à nouveau son regard sur la jeune femme.

- Bien entendu vous pensez savoir exactement ce que je pense et la façon dont j'appréhende les évènements comme toute personne regardant un Amaranthis dans les yeux. Croyez-vous vraiment que cela m'amuse de jeter de l'argent par les fenêtres comme vous le dites ? Non ce n'est pas le cas, mais soyez sure que j'en aurai donné le quintuple si j'étais sur que cela vous sauverai la vie à nouveau! Pendant ces six mètres me séparant de vous j'ai cru à chaque secondes que mon maudit handicap m'empêcherai de faire quoi que ce soit pour éviter un drame, alors oui, je jette volontiers cet argent plutôt que de vous voir au sol baignant dans votre sang. Vous auriez préféré que je me jette sur lui, que l'on y passe tous dans la souffrance mais avec la satisfaction de ne pas avoir perdu nos affaires sans se battre dignement?

Pour une fois, le ton qu'avait employé Adrian n'avait rien de calme, tant par le volume que par l'intonation. Au fond, l'apothicaire comprenait cette colère justifiée qu'exprimait Meryl. Au delà de l'affront que venaient de subir les protagonistes, elle y perdait bien plus que lui, chose évidemment importante à prendre en compte. Malgré cela, il ne pouvait s'empêcher de s'imaginer les conséquences possible si cette négociation n'avait pas eu lieu. La main serré sur sa canne à s'en blanchir les phalange, Adrian se tourna pour observer la pluie battante qui n'en finissait plus d'inonder les faubourg. Adrian reprit d'une voix froide, la colère désertant à nouveau sa voix.

- Si vous voulez faire justice, ne le faites pas seule, s'il vous plait. S'il vous arrive quelque chose, je ne me le pardonnerai pas...
Meryl
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Mar 30 Mar - 17:24
Comme si les choses ne pouvaient pas être pire, le ciel craqua au dessus d'eux, rendant l'heure de marche qui leur restait jusqu'aux portes de la ville glissante et particulièrement pénible. Ce n'était même pas une petite pluie d'automne, comme il y en avait plein à cette époque de l'année, c'était un vrai déluge, et son fardeau dans les bras l'empêchait de toute façon de se protéger correctement. Meryl laissa l'eau glisser sur elle sans broncher, la volonté de sauver quoi que ce soit de cette journée s'était depuis longtemps évanouie. Elle voulait juste retourner dans sa minuscule chambre d'auberge. Elle avait payé jusqu'au reste de la semaine, il lui restait au moins ce laps de temps avant de devoir trouver une solution d'urgence.

Le trajet fut assez silencieux ; chacun semblait revivre la scène d'un peu plus tôt. Meryl ne décolérait pas et savait pertinemment qu'elle risquait d'être désagréable si elle avait le malheur d'ouvrir la bouche. Et elle ne voulait surtout pas que son ire s'abatte sur Adrian. Surtout pas. Mais lui... lui semblait décidé à mettre à mal cette excellente résolution. Lorsqu'ils marchaient, il était plus facile de se concentrer sur la route, pour ne pas glisser... mais là, sous leur abri de fortune, le silence devenait vraiment pénible, presque gênant. Adrian fut le plus téméraire des deux... ou le plus fou.

Et comme elle l'avait redouté, Meryl n'était pas disposée à se détourner de ses sombres considérations pour entendre réellement ce qu'il avait à lui dire. Pire encore, elle se montrait injuste. La dernière tirade de l'apothicaire eut au moins le mérite de la secouer un peu. Et contrairement à ce qu'elle aurait pu croire, elle décoléra presque instantanément. Son regard était resté obstinément fixé sur la pluie battante mais cette fois elle consentit à le regarder enfin.

- Je suis désolée si je vous ai donné l'impression de vous reprocher quelque chose.

La seule personne à qui elle avait des reproches à faire sur toute cette histoire, c'était elle-même. Il n'avait même pas idée de nombre de remontrances qu'elle s'était infligé sur le chemin. Et comment lui reprocher d'avoir tenté de résoudre cette affaire de la seule façon qui était à sa portée ? Elle s'était sentie horriblement impuissante... mais lui avait dû ressentir exactement la même chose. Peut-être même de façon décuplée, dans son état actuel.

- Et vous vous trompez : je ne sais rien de ce que vous pensez ou de la façon dont vous appréhendez les événements, parce que vous n'en laissez jamais rien paraître à personne. Je ne prétends même pas le deviner, et encore moins le comprendre.

Et ça non plus, ce n'était pas un reproche. Elle avait passé suffisamment de temps avec lui pour savoir que cette facette de sa personnalité était comme le bois dont il était façonné. C'était quelque chose qu'elle appréciait chez lui d'ailleurs, pour une obscure raison.

- Quant à ce que j'aurais préféré... J'aurais préféré ne pas avoir volé ce contrat à Triss juste pour passer un moment avec vous, j'aurais préféré que pour une fois on m'épargne d'autres ennuis mais plus que tout, j'aurais préféré ne pas vous avoir entraîné là-dedans. Elle laissa s'écouler un petit temps avant de reprendre. Je m'en sors mieux quand je suis seule. Dès qu'on ajoute quelqu'un à l'équation, ça... ça marche pas.

Elle brisa finalement le contact visuel pour porter son attention sur la pluie. C'était plus facile de regarder la pluie.

- Si je vous promets de ne pas être seule pour leur mettre une raclée, vous allez me promettre de ne pas vous impliquer en échange ? Avant même qu'il puisse répondre, elle soupira. Non, bien sûr que non. Parce que vous êtes au moins aussi têtu que moi. Alors pourquoi avoir cette conversation, finalement ? On sait déjà où tout cela va mener.
Adrian Mayr
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Mer 31 Mar - 1:51
Les yeux quelque peu perdus sur le rideau d'eau qui s'écoulait le long du toit de chaume qui les abritait, Adrian sentait toujours cette colère bouillir lentement en lui. Il n'en avait pas après Meryl, bien qu'il eut cru en revanche un instant qu'elle lui en voulait vraiment. Son regard s'était tourné a nouveau vers la jeune femme lorsqu'elle reprit la parole, faisant descendre le ton de la discussion à des niveaux bien plus supportable. La pique concernant son manque d'appréciation de la valeur de l'argent avait quelque peu vexé l'apothicaire bien qu'il n'en montrait rien. Il s'était avancé cependant en imaginant que Meryl était comme tout les autres, à juger sans comprendre et à se baser sur les préjugés. Il prit l'observation de la jeune femme concernant sa neutralité quotidienne plutôt bien, dissipant quelque peu la vexation.

Attentif aux moindres mots qu'elle lui exprimait, il ne se permit pas de répondre, pas tant qu'elle n'avait pas tout dit. Content au fond que la situation se désamorce avant de rendre cette journée pire qu'elle ne l'était déjà, Adrian esquissa même un timide sourire, à peine perceptible alors qu'elle se détournait de lui pour contempler la pluie. Reportant également son attention au loin, il soupira.


- En effet, nous ne pouvons pas nous promettre de telles choses, mais si nous savons ou nous allons, alors pourquoi ne pas aller se sécher avant de geler sur place...Voulez-vous m'accompagner chez moi?

Sans réellement tourner les yeux mais sans trop hésiter non plus, Meryl acquiesça d'un simple signe de tête. Adrian attarda son regard sur son amie, constatant avec soulagement une accalmie dans les traits de la jeune femme. L'apothicaire resserra les pans de son manteau du mieux qu'il pouvait avant de s'avancer pour braver la pluie qui tombait maintenant à un rythme régulier, un peu moins soutenu qu'au début de l'averse. Le duo, accompagné de leur compagnon canin, franchirent à nouveau la porte de la cité, se retrouvant bien vite dans le quartier Amaranthis. Avançant lentement à cause du handicap d'Adrian, ils essayèrent de tirer profit au maximum des abris de certaines devantures de magasins et autre bâtisses, se protégeant au maximum de la pluie. Malgré cela, le calme revenu permit à Adrian d'avoir à nouveau les idées claires, l'amenant à faire fi de cette pluie qui avait déjà terminé de les tremper depuis un bon moment. Tout en continuant de marcher, il prit la parole. Du coin de l'œil, il observa le petit animal, docilement lové contre Meryl qui s'appliquait à lui offrir une position des plus adéquate, au détriment de son propre confort

- Je vais avoir besoins de vos conseils avec hm...quel est son nom d'ailleurs ?
- Il n'en a pas. Comme il n'entend rien...
- Vous marquez un point. Pourtant...ne serait-t-il pas approprié de lui donner un nom?
- Si, bien sûr. Je n'ai pas voulu le faire jusqu'ici parce que j'avais peur de... m'attacher.

Bien que comprenant le point de vue de Meryl, l'apothicaire avait du mal à accepter que le chiot ne soit affublé d'un nom, comme si son handicap lui interdisait cette dénomination commune à tout animal de compagnie. Bien entendu, un nom chez un animal restait principalement un moyen pour le maître de rappeler la bête près de lui ou lui donner des ordres, mais l'apothicaire trouvait ça...dérangeant. Captivé par le petit animal, un magnétisme évident le conduisait à toujours regarder comment celui-ci se portait. Bien entendu, il n'était pas vraiment encore sur à cet instant que le fait d'accéder à la requête de Meryl ne soit vraiment la meilleurs idée qu'il ait eu, mais il avait parlé instinctivement, se laissant guider par ce que lui disait son coeur et non sa tête, pour une fois...Cette solution temporaire, il la lui devait bien. Presque pour lui même, il reprit la parole en se grattant pensivement la barbe de sa main valide, d'une voix distincte.

- Whisper, ça sonne plutôt bien...

Aucune réponse ne vint, laissant Adrian perdu dans ses réflexions, avançant presque machinalement vers sa demeure.

Arrivé enfin sur place, un certain réconfort s'empara de l'apothicaire alors qu'il déverrouillait la lourde porte boisée de l'entrée pour laisser passer Meryl en premier. La chaleur naturelle de la bâtisse offrit enfin un soulagement et un abri durable aux deux protagonistes. Sans plus s'attarder en bas, Adrian invita Meryl à se rendre à l'étage en premier, prétextant que l'ascension des marches était longue et fastidieuse dans son état. Alors que son amie commençait à monter, il balaya du regard la boutique, constatant avec joie que rien n'avait bougé, si tant est qu'il y ait eu une raison que quelque chose ne se soit déplacé...

Après la lente et quelque peu douloureuse ascension, Adrian se retrouva également à l'étage. Sans perdre de temps, il s'affaira à récupérer des étoffes de fourrure soigneusement pliées dans un des placard de la chambre, tandis que Meryl s'occupait d'allumer un feu dans l'âtre, face au canapé et fauteuils. Le chiot de nouveau sur ses quatre pattes restait quant à lui debout vers le centre de la pièce, timide quant à cet endroit qu'il ne connaissait pas encore. Du regard, l'animal suivait tantôt l'un et l'autre des humains présent dans la pièce, se plaçant aux endroit ou il pouvait entrevoir les deux protagonistes sans trop bouger.

Adrian revint avec plusieurs étoffes de fourrure épaisses qu'il déposa sur le fauteuil, puis il ôta son manteau qui avait remarquablement bien isolé le reste de ses vêtement, limitant l'humidité à quelque chose de supportable qui sècherai sous la chaleur réconfortante du feu. Il le déposa soigneusement étendu sur un bras d'un fauteuil qu'il déplaça pour le rapprocher de l'âtre dans laquelle les flammes naissaient doucement sur les buches de bois. Adrian attrapa l'une des étoffe, duveteuse et épaisse, et la déposa au sol soigneusement, l'agençant pour faire lui donner une forme cylindrique. S'accroupissant difficilement en gardant appui sur sa canne, il attendit que le chiot capte son regard pour tendre une main devant lui, paume vers le ciel. Le petit animal ne se fit pas prier, comprenant l'appel -probablement plus par curiosité qu'autre chose- et s'approchant de la main d'Adrian pour le gratifier d'une léchouille. De cette même main, Adrian tapa doucement sur l'espace molletonné prévu pour le quadrupède, ce qui eut pour effet de faire sauter en avant le chiot qui avait interprété le geste comme un appel au jeu. L'apothicaire le gratifia d'une caresse et se releva, ne détachant le regard que lorsqu'il fut sur que le petit animal se soit bien installé. La fatigue combinée au stress n'avait visiblement pas seulement eu raison des forces des deux amis, car le chiot se lova confortablement au centre de sa couche et n'en bougea pas, laissant trainer ses yeux vers Adrian et Meryl, comme précédemment.

Ramassant une nouvelle étoffe, il la tendit a Meryl, lui adressant un regard amical et un petit sourire.


- Vous connaissez les lieux maintenant, si vous souhaitez vous changer, la salle de bain est à vous.
Meryl
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Mer 31 Mar - 12:25
Fascinant de voir comme la colère avait fondu comme neige au soleil, comme la tempête qui avait menacé de tout emporter sur son passage s'était tue, comme les torrents qui agitaient son esprit s'étaient taris. Et contrairement à ce qu'elle avait pu dire plus tôt, les mots échangés n'avaient pas été vains. Meryl appréciait l'inquiétude d'Adrian à son égard, même si elle est déterminée à ne pas le montrer et encore moins l'encourager.

Bien que le reste du trajet se fit dans un relatif silence, la tension était bel et bien retombée. La jeune femme avait accepté sans trop d'hésitation de raccompagner l'apothicaire chez lui, sans doute parce qu'elle n'avait pas réellement envie que leurs chemins se séparent maintenant. Elle savait d'expérience que même la pire des journées pouvait bien se finir en sa présence.

Une fois dans la demeure de l'Amaranthis, elle monta quatre à quatre les escaliers pour allumer un feu dans l'âtre, comme le lui avait demandé son hôte, essayant de limiter les traînées d'eau qu'elle laissait dans son sillage. Rien n'avait été épargné après leur longue marche sous la pluie battante, et surtout pas sa botte trouée qui produisait maintenant un drôle de bruit spongieux chaque fois qu'elle posait le pied par terre.

- Vous connaissez les lieux maintenant, si vous souhaitez vous changer, la salle de bain est à vous.

Seulement elle n'était pas certaine d'avoir encore quoi que ce soit de sec à se mettre sur le dos. Et maintenant qu'un feu réconfortant brûlait joyeusement dans l'âtre, elle n'avait plus du tout envie de s'en éloigner. Avec un demi sourire, elle répliqua :

- Vous m'avez déjà vue toute nue, est-ce que ça vaut bien la peine que je change de pièce ?

Le rouge monta instantanément aux joues de son triste Amaranthis, exactement comme elle l'avait prévu ; elle dut se mordre les joues pour éviter d'éclater de rire devant sa mine. Il détourna rapidement le regard, comme effrayé par l'idée qu'elle puisse se dévêtir devant lui d'un instant à l'autre, puis passa une main maladroite dans ses cheveux avant de répondre.

- Je... Il est vrai que... Enfin faites comme vous voulez...

Sans doute était-elle cruelle de jouer ainsi avec lui mais il était difficile de s'en empêcher. Toutes ses réactions l'amusaient beaucoup et avaient au moins le mérite d'occulter totalement ses problèmes un bref laps de temps. Sans sembler ressentir la moindre gêne, Meryl ôta les couches supérieures de ses vêtements pour les disposer devant le feu, de façon à ce qu'ils puissent sécher correctement. Elle hésita une fraction de seconde avant d'y ajouter son pantalon, dévoilant ses jambes fuselées et la pâleur de sa peau, ce qui semblait déjà être trop pour le pauvre Amaranthis qui s'appliqua à regarder partout ailleurs que sa direction.

L'instinct du médecin fut tout de même plus fort que la gêne car ses yeux furent bien vite attirés par la blessure qu'elle avait au mollet. Rien de bien grave, selon lui, mais qui nécessitait tout de même d'être désinfecté, surtout sachant que c'était un animal qui avait causé ça. Il apporta quelques décoctions et un bandage avant de s'asseoir en face d'elle, près du feu. Peut-être que dans un autre contexte que celui-ci, elle lui aurait tout pris des mains pour s'en charger elle-même. Cette fois, cependant, elle n'en fit rien et lui tendit simplement sa jambe, très docilement, l'ombre d'un sourire sur les lèvres. Si elle ne le quitta pas une seule fois du regard, lui semblait avoir la ferme intention de ne plus du tout la regarder pendant l'opération.

Culpabilisant peut-être un peu de le mettre aussi mal à l'aise à dessein, Meryl voulut choisir un sujet de conversation léger pour passer le temps agréablement.

- Par simple curiosité, quels sont les premiers symptômes de la rage ?

Bon, pour le sujet léger, on repassera.

- Ce sont les même que beaucoup de maladie, fièvres, fatigue, perte d'appétit, frissons et j'en passe.
- Oh super. Comme ça, quand je commencerais à frissonner, je ne saurais pas si c'est à cause de la pluie ou du fait que je vais mourir... Le suspens sera à son comble !
- Croyez moi, il est fort probable que la pluie soit la cause d'un éventuel frisson.

Plus probable encore était que la cause d'un éventuel frisson soit le contact des doigts de son triste Amaranthis sur sa peau. Malgré des gestes purement professionnels, il était doux et bientôt elle trouva presque tout trop délicieusement insupportable. Par les Dieux... n'était-elle pas censée ressentir ce genre de bouffées de chaleur après cinq verres d'alcool ? Son regard alla se perdre ailleurs lorsqu'elle réalisa que la curieuse attraction qu'elle ressentait envers lui depuis le tout début commençait à prendre des proportions qu'il était difficile d'ignorer. A quel moment une telle chose avait pu avoir lieu ? Il n'avait même pas ses lunettes sur le nez, c'était incompréhensible.

Lorsque son attention tomba finalement sur la boule de poils endormie à côté d'eux, elle trouva enfin un sujet de conversation salutaire.

- Je sais ce que je vous ai demandé et je sais ce que vous m'avez répondu mais... si vous n'êtes pas à l'aise à l'idée de le garder avec vous quelque temps, je comprendrai. Je vous ai peut-être un peu forcé la main. J'ai juste pensé que cela vous ferait du bien d'avoir un peu de compagnie...
Adrian Mayr
Adrian Mayr
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Mer 31 Mar - 21:44
Faire une allusion à l'épisode de nudité qu'avait pu constater Adrian l'avait directement renvoyé à des images qu'il préférait éviter de se remémorer lorsque la principale intéressée était juste en face de lui. Ce constat fut d'autant plus vrai lorsqu'elle commença à ôter une partie de ses vêtements, moment ou l'apothicaire chercha du regard quelque chose pour détourner son attention de Meryl. Ses yeux s'égarèrent sur les flammes réconfortante de l'âtre, masquant un minimum -il l'espérait-, le rouge qui lui était monté aux joues depuis un moment déjà. Sans vraiment s'en empêcher, son regard se dirigea de nouveau vers son amie qui avait fini d'ôter les couches supérieures de ses vêtements et...son pantalon également. Il avait beau avoir vu bon nombre de corps dénudés pour moultes raisons médicales, celui de la jeune femme lui semblait totalement extérieur à toute procédures de santé...

Consciencieux malgré tout, ses yeux s'était posés sur la blessure visiblement peu profonde de son amie, qu'il lui proposa de désinfecter et de soigner. Profitant de ce prétexte reprendre un peu contenance, il put enfin recentrer son esprit sur quelque chose de concret qui n'impliquait pas des bribes de souvenirs du corps dénudé de la jeune femme. Concentré à sa tache, il s'affaira à étudier la blessure de Meryl, appliquant avec soin un premier baume sur la peau pâle de son mollet, dans la plus grande douceur. Soucieux de bien faire, une dimension particulièrement soigneuse s'ajoutait à l'équation lorsqu'il s'agissait pour Adrian de soigner Meryl, que la blessure soit bénigne ou non. Evitant soigneusement de tourner la tête, la chaleur qui lui était montée aux joues un peu plus tôt ne semblait pas vouloir s'atténuer, bien que l'apothicaire avait au moins réussi à s'armer de son masque de neutralité de Médecin, créant un bien étrange mélange d'expressions sur son visage. Qui plus est, Adrian sentait que le regard de Meryl était posé sur lui, l'incitant doublement à ne pas croiser les yeux de son amie afin de ne pas montrer sa gêne.

Attentif aux questions de Meryl, il n'en releva pas les yeux pour autant, toujours concentré sur sa tache, pensant s'éviter de révéler sa trop grande pudeur et timidité. Au fond de lui, et même s'il n'était pas capable de tout interpréter, il appréciait le fait qu'elle accepte son aide, elle qui ne l'avait finalement jamais mis en doute quant à ses compétences, comme le faisait souvent les gens qui venait lui rendre visite la première fois, désabusés par les clichés connu sur les Amaranthis. Par dessus tout, il commençait enfin à comprendre ce que son cerveau essayais de lui dire: Il appréciait sincèrement et tout simplement la compagnie de Meryl, bien que celle-ci ait un don pour jouer avec les limites de sa timidité. Lorsqu'elle parla d'un frissonnement, il fut presque sur de percevoir sous ses doigts un très léger frémissement naitre sur la peau de la jeune femme, juste sous ses doigts...bien qu'il n'aurai pu le jurer.

Il termina de nouer un petit bandage imbibé d'un liquide antiseptique, prenant toujours soins de ne pas trop serrer afin de ne pas rendre l'applique désagréable. Se relevant doucement, son regard remonta "involontairement" le corps de la jeune femme pour venir chercher le regard de son amie, qu'il trouva détourné et concentré sur leur petit compagnon canin. Il tourna la tête lui aussi en direction du chiot tout en ajustant sa canne pour se tenir à nouveau correctement debout. Un petit sourire naquit sur son visage à la vision de la boule de poil endormie sur son lit douillet.


- Pour être tout à fait honnête avec vous, vous m'avez un peu pris de court tout a l'heure...Mais vous n'avez pas totalement tort, je peux vous rendre ce service et peut-être qu'un peu de compagnie me sera appréciable...En revanche, j'aurai besoin de quelques conseils avisés afin de faire les choses bien.
- Bien sur, tout ce que vous voulez.
- Nous aurons tout le temps de voir cela une fois réchauffés et reposés.

L'apothicaire alla s'installer sur l'une des extrémité du canapé, profitant avec une satisfaction à peine dissimulée de la chaleur du brasier, emplissant la pièce d'une douce odeur boisée lui faisant presque oublier ce pourquoi. Un silence uniquement ponctué par le crépitement du bois s'installa, laissant le temps aux protagonistes de respirer un peu, chacun perdu dans leur pensées. Le regard d'Adrian passa succinctement du brasier au petit chiot endormi, l'amenant à réfléchir aux dires de Meryl en jouant distraitement avec sa barbe, comme à son habitude. Bien qu'ayant prétexté une première fois qu'elle lui demandait ça comme un service, elle venait clairement de mentionner qu'elle avait envisagé cette idée également pour offrir de la compagnie à l'apothicaire dont la solitude n'était plus à prouver. Un petit sourire se dessina sur son visage, cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas pu simplement apprécier une attention à son égard. Après tout, il pouvait bien s'occuper du petit animal pendant quelques temps...

Son regard tourna vers la jeune femme qui avait les yeux fermés et semblait elle aussi profiter de la chaleur du feu. Bon gré mal gré, il resta un instant figé à contempler le visage enfin un peu plus détendu de Meryl. Fort heureusement, ses yeux restèrent clos jusqu'à ce qu'Adrian détourne le regard pour pencher la tête en arrière et contempler le plafond. Rassuré que toute la colère accumulée pendant ce début de journée n'ai jamais réellement explosé, il s'accorda un petit soupire avant de prendre la parole à nouveau.


- Me voila très mauvais hôte, voulez vous boire quelque chose ?
- Si vous, vous buvez quelque chose, je me joins à vous. Sinon... j'aime autant garder les idées claires.
- Un seul verre n'a jamais tué personne, certains médecins l'offrent même en échange d'une coopération de la part de leur patiente.
- Pas besoin d'avoir recours à de tels stratagèmes cette fois-ci. Je serai très coopérative.

La dernière remarque laissa apparaitre à nouveau un discret sourire alors qu'il se releva assez souplement, habitué maintenant à faire usage de sa canne pour ce genre d'exercice. Se dirigeant vers l'arrière salle de la cuisine, il tira une bouteille entreposée dans un coin à l'abri de la lumière suffisamment aéré pour que la chaleur de la pièce n'ait de prise sur la température du lieu. Revenant à la cuisine, il tira deux verres à pied d'un placard et déboucha la bouteille pour verser avec précautions le vin de sauge aux reflets dorés, légèrement sirupeux et dont les senteurs étaient puissante et entêtantes. Il ajusta le remplissage une ou deux fois pour s'assurer que les deux verres se trouvent à dose égales. Bien qu'ayant un évident problème avec l'alcool en temps normal, Adrian savait aussi apprécier les liqueurs de bonnes qualité comme celle-ci. En plaçant entre ses doigts les deux parties fines des verres, il parvint à s'en saisir d'une seule main, inclinant le sommet des contenant très légèrement pour ne pas les entrechoquer. Il revint doucement vers l'espace ou se trouvait Meryl et lui tendit les verres pour qu'elle s'en saisisse d'un, avant de retourner à l'exacte même place que précédemment.

- J'espère que vous appréciez le vin de sauge, le même que la dernière fois qui est personnellement un de mes préférés.
Meryl
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Ven 2 Avr - 21:35
Elle allait vite regretter d'avoir accepté ce verre, vu comme ses pensées s'égaraient déjà alors qu'elle était parfaitement sobre. Sur l'échelle des bonnes idées, mettre à mal son inhibition se situait à quel niveau, exactement ? D'ordinaire, elle n'avait aucun problème à lâcher prise ; cette fois, une petite voix dans sa tête lui murmurait que ce n'était pas le bon moment. Et pourquoi diable se retrouvait-elle toujours à boire lorsqu'elle était en sa compagnie ? Heureusement, Adrian avait élargi la distance qui les séparait ; lui sur le canapé, elle sur le sol, genoux repliés contre sa poitrine, profitant de la chaleur des flammes. Sa chemine était déjà pratiquement sèche, et ses cheveux avaient commencé à onduler tout autour de ses épaules, jusque dans le milieu de son dos, lui donnant un air encore plus sauvage qu'à l'accoutumée.

- Merci, murmura t-elle en attrapant délicatement le verre qu'il lui tendit. Je crois que la dernière fois que j'ai bu du vin, c'était ici. La dernière fois que j'ai bu tout court d'ailleurs.

Cette nuit qu'elle avait passé en sa compagnie avait mis un terme à une longue période d'errance ; le lendemain, tout avait été différent. Peut-être parce qu'elle avait enfin les réponses à ses questions, peut-être parce qu'elle n'avait plus besoin de songer à l'hypothétique. Ou peut-être que la seule présence d'Adrian avait calmé quelque chose chez elle ce soir-là. Après cette histoire, elle avait repris le contrôle de sa vie : le passé, elle ne pouvait pas le changer, elle pouvait faire ce qu'elle voulait du présent, en revanche. Et en parlant du présent, son triste Amaranthis l'y ramena brutalement.

- Vous avez vraiment "volé" le contrat à Triss... pour passer du temps avec moi ?

Penché en avant, le menton presque posé sur sa canne, il la dévisageait si intensément qu'elle eut soudain du mal à avaler sa salive. C'est vrai qu'elle lui avait parlé de ça. Elle pensait que cette information n'avait pas été correctement enregistrée par Adrian mais apparemment elle se trompait.

- Volé, volé, tout de suite les grands mots. On a trouvé un arrangement, disons. Moi je vous accompagnais pendant qu'elle... encaissait l'argent. Oui, bon ! Ça a l'air nul comme arrangement, dit comme ça, mais je voulais juste vous revoir. Spontanée, beaucoup trop spontanée pour son propre bien.
- Eh bien je... Je dois admettre que cela me fait plaisir également. Je me demandais presque si j'aurais de vos nouvelles un jour.

Il lui souriait presque sans s'en rendre compte et son cœur rata un battement.

- J'ai toujours eu peur de mal tomber, de tout mettre sens dessus dessous pour disparaître ensuite, de vous attirer des ennuis aussi. Elle eut un éclat de rire sans joie. Et cette journée a prouvé que toutes mes peurs étaient justifiées.
- Vous ne m'avez attiré aucun ennui, ne vous accablez pas de cette mésaventure s'il vous plaît. Nous serions passé exactement au même endroit avec Triss et qui sait, peut-être tout aurai été encore pire ? Et puis... Pourquoi prétendre mal tomber alors que je viens de vous dire que cela me faisait plaisir de vous revoir ?

Elle baissa les yeux et avala quelques gorgées pour se donner contenance. Qu'est-ce qui lui arrivait, soudainement ? Meryl n'avait jamais été du genre timide, au contraire, elle assumait toujours tout : ce qu'elle disait, ce qu'elle ressentait... Il n'y avait pas de place pour l'hésitation dans un esprit comme le sien, et pourtant, à cet instant, elle était pleine de doutes. Sa petite voix lui murmurait encore que ce n'était pas le bon moment, alors que tout autour d'eux criait le contraire.  Une question lui brûlait les lèvres, une question qu'elle avait envie de lui poser ici et maintenant, une question qu'elle ravala en même temps que la liqueur qui brillait dans son verre.

Ce n'était pas le bon moment. Elle ne savait ni comment ni pourquoi elle en était convaincue mais elle avait appris à se faire confiance pour ce genre de chose. Le contact visuel était rompu, et lentement, elle se tourna pour faire face à la cheminée.

- Est-ce que vous avez l'intention de vous rendre au point de rendez-vous dans deux jours ? Respecter le marché ? Ils bluffaient sûrement, vous savez, c'est même certain. Vous pouvez tout aussi bien ne pas honorer votre parole, il ne se passera rien du tout. Si en revanche vous aviez dans l'idée de jouer au plus malin avec eux... Je connais une ou deux personnes qui seraient disposées à nous donner un coup de main. Et j'ai bien dit « nous » : il est hors de question que je vous quitte d'une semelle.
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