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Claircombe  :: Titre :: Quartier Amaranthis :: Du scrupule? C'est quoi ça? [PV Jezabelle] ::
Du scrupule? C'est quoi ça? [PV Jezabelle]
Tobias Callahan
Tobias Callahan
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Âge du personnage : 16 ans
Métier : Voleur, prolétaire
Lun 15 Mar - 20:57
JOUR 10, TROISIÈME MOIS D’AUTOMNE, AN 82


Le vent soufflait dans les arbres, rappelant allègrement à qui pouvait le ressentir que l’hiver était à leurs portes. Frigorifiant, dépourvu d’humidité... assurément, la neige n’était plus très loin. Une nouvelle bourrasque souffla sur la population, en cette fin d’après-midi. Puisque le soleil déclinait paresseusement et lentement au loin, il n’était pas difficile de comprendre que l’air y était d’autant plus froid. Naturellement, Tobi resserra sa cape autour de lui de sa main gantée, ce qui contribua à conserver davantage sa chaleur. Malgré la température pas très clémente, les rues contournant et traversant le bazar de Clairecombe étaient bondées. Visiblement, l’attrait des achats divers qu’on pouvait y effectuer avait de quoi stimuler le porte-monnaie de plus d’un! Pour dire vrai, le jeune voleur n’y était absolument pas insensible, étant lui-même attiré comme une mouche vers toutes ces bourses remplies de pièces qui n’attendaient que d’être dérobées! Il fallait dire qu’il se trouvait régulièrement sans le sou et comme toute personne sensée, il espérait honnêtement pouvoir se trouver un endroit où se réchauffer et manger à sa guise. Toutefois, tout ce qui s’offrait à lui coûtait (il lui semblait, du moins) les yeux de la tête! Alors, inutile de préciser qu’il se trouvait régulièrement dans l’obligation de faire les poches d’autrui pour s’enrichir lui-même un brin. Bon, après, il y avait l’adrénaline, le goût du risque et bla bla bla bla...

Il n’était qu’un humble voleur de 16 ans, pardi!

Alors, il louvoyait parmi la foule de prolétaires, cherchant du regard un pigeon honnête citoyen à plumer pour son propre bien personnel. Oh il ne ferait pas la fine bouche! Peu lui importait que sa future cible soit nantie jusqu’aux oreilles ou en difficulté financière évidente! Personne ne lui faisait jamais de cadeau, alors il était hors de question qu’il se mette à avoir de la pitié pour autrui. Le boulot, c’était le boulot, un point c’est tout!

Mains dans les poches, l’air de rien, le jeune homme blond progressait parmi la foule encore dense malgré l’heure avancée de l’après-midi. Plusieurs femmes à la tenue bourgeoise scrutaient les étalages, caquetant comme des poules dans un poulailler et gloussant sous les potins conférés par leur copine de potinage. Ces femmes de la vie mondaine étaient si insipides que Tobias ne put s’empêcher de lever les yeux vers le ciel. Bonnes cibles, elles étaient pleines à craquer et comme elles étaient plus concentrées à juger autrui qu’à porter réellement attention à leur entourage immédiat, elles constituaient pour lui le parfait gagne-pain. Amaranthis jusqu’à la racine des cheveux, il était à parier qu’elles ne verseraient pas une larme (sauf de crocodile, peut-être) sur ces bourses dérobées, ayant accès à toutes les richesses qu’elles souhaitaient, de toute façon.

Ni une, ni deux, il passa près de la première potiche qui se trouvait sur sa droite, puis se contenta de dégainer subtilement l’un de ses petits couteaux de jet masqué sous le textile de sa manche. Seule la pointe de la courte arme blanche dépassait du bout de ses doigts. Un geste sec et précis : la cordelette fut tailladée avec agilité. Le petit sac en satin heurta le sol et d’un mouvement vif du pied, Tobi le rapprocha de lui. Il se pencha tout bonnement pour attacher sa botte et récupéra le premier larcin, ni vu, ni connu. Une fois son gain enfourné dans sa poche, il s’éloigna d’un pas nonchalant avant de s’engouffrer dans une allée secondaire, à l’écart du brouhaha principal. Callahan aurait pu en profiter pour faire les poches des trois autres catins de luxe, mais il craignait d’attirer l’attention s’il se faisait trop gourmand trop rapidement.

Prenant la bourse de satin fleuri dans sa paume gantée, il ouvrit les vestiges des cordelettes qui y trônaient, puis avisa les piécettes scintillantes qui s’y trouvaient. Un beau petit magot! Certes, il aurait pu en avoir davantage s’il eut été plus rapide : l’Amaranthis en question ayant assurément dilapidé une partie de sa petite fortune de poche. Mais voilà... ce n’était pas bien grave puisqu’il s’apprêtait déjà à retourner à la charge!

Il enfourna donc le fric dans sa propre bourse, puis jeta le contenant en tissu typiquement féminin plus loin, dans une pile de détritus. Son regard noisette scruta à nouveau la foule à la recherche des pimbêches richissimes... puis fut plutôt déçu de ne plus les apercevoir. Visiblement, elles avaient été attirées par d’autres étalages, plus loin, là où il risquait d’y avoir davantage de gardes. Merde... Il avait raté une belle occasion.

Malgré tout, son regard se porta naturellement vers une femme penchée sur un kiosque de somptueux bijoux. Peut-être était-elle plus curieuse que réellement acheteuse, il n’en savait rien! Le fait était que ses fringues (entièrement teintés d’ébène) démontraient également une certaine aisance. Elle était belle, vraiment très belle. Mais ce dernier détail, bien qu’attrayant à l’œil, ne l’empêcherait en rien de pouvoir accomplir à nouveau son méfait.

Prenant une grande inspiration, Callahan repositionna sa lame dans sa paume, puis se remit à marcher à travers la foule de prolétaires qui, lentement, s’amenuisait. Sans se presser, il contourna un étalage de pâtisseries, puis arriva près des bijoux où était penchée la magnifique femme. Encore une fois, il fit jaillir la pointe de sa lame hors de sa manche puis, dans un mouvement leste, sectionna la bourse de sa nouvelle cible sans la moindre vergogne. Répétant le même manège, il rapprocha son larcin grâce à son pied, puis se pencha pour attacher sa botte...

- Hey!! Gamin, ce n’est pas à toi, ça! S’écria instinctivement le joaillier en pointant Tobias du doigt. Mademoiselle!! Votre bourse...!

Et merde.

Son regard croisa celui de sa magnifique cible... Puis sans demander son reste, Tobi détala comme un lapin, non sans avoir préalablement fait main-basse sur la bourse de sa victime. Évidemment, le marchant de bijoux beugla rapidement à la garde, demandant prestement (tel un preux chevalier bedonnant...) de porter main-forte à sa cliente qui venait de se faire dérober son bien. Les choses se corsaient, décidément!

Les doigts serrés sur le petit sac de tissu rempli de piécettes, le voleur fixait son regard sur le chemin qu’il allait parcourir alors qu’un itinéraire se traçait naturellement dans son esprit. Les gardes pouvaient représenter un défi à semer, mais certains d’entre eux étaient plutôt paresseux à la tâche, alors il pouvait espérer qu’ils cesseraient cette course-poursuite au bout de plusieurs mètres. Ce qu’il n’avait pas prévu, toutefois, c’était que sa victime ne se décide à le pourchasser elle-même! Et elle était plutôt rapide, quand même!

Jurant, l’adolescent bifurqua sur une allée à sa droite, cette dernière menant vers les quartiers plus pauvres du secteur Amaranthis. Normalement, les belles bourgeoises dans son genre ne préféraient pas s’aventurer dans les endroits mal famés, probablement par crainte de salir leurs belles bottes ou quelque chose comme ça. Toutefois, plus le temps passait, plus il doutait que ce soit le cas de sa poursuivante...

Allait-elle réellement lui donner du fil à retordre? Il commençait à se poser sérieusement la question.
Jezabelle Linderoth
Jezabelle Linderoth
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Mar 16 Mar - 17:48
Le marché. C'était bien le seul endroit que Jezabelle aimait dans le quartier Amaranthis. Théodore l'avait envoyé faire le plein de quelques épices pour l'auberge et elle était plus que ravie de quitter ses corvées pour aller paresser là-bas. Les paquets à la main, elle continuait de passer d'étals en étals pour admirer les choses qu'elle ne pourrait sûrement jamais se payer. Un stand de bijoux attira néanmoins son attention. Il y avait toutes sortes de pierres mais aussi, des choses plus tribales comme des bijoux en os, en bois ou même en griffe. La jeune femme se releva alors, pensive. Elle n'y avait pas pensé en premier lieu mais elle pourrait peut-être faire monter la griffe qu'il lui avait offerte en pendentif... Cela pourrait être intéressant, elle ne resterait ainsi pas dans un coffret à prendre la poussière.

Tandis que Jezabelle réfléchissait à cette possibilité, elle ne perçut pas la lame qui taillait sa bourse accrochée à sa ceinture. Ce fut le cri du marchand qui l'alerta. Le temps resta un moment en suspend alors que son regard croisa celui du gamin visiblement auteur du larcin. Et soudain, il décampa, laissant les gens dans l'expectative et le marchand appeler la garde à plein poumons.

Ni une ni deux, la jeune femme emboita le pas du voleur, laissant ses paquets sur l'étal pour être plus à l'aise. Nul doutes que Théodore saurait le lui rappeler mais pour le moment, elle pensait surtout à ses maigres économies qui partaient à travers les rues. Elle n'avait clairement pas l'endurance physique requise pour ça mais elle était plus que jamais déterminée à récupérer son dû.

Jezabelle courait à perdre haleine et plus elle courait, plus elle s'enfonçait dans les quartiers un peu en retrait. Bientôt, elle ne reconnaissait plus rien. Les ruelles s'assombrissaient et devenaient peu à peu inquiétantes. Mais elle se focalisait sur le jeune homme qui courait devant elle. Plus que quelques mètres et elle allait le rattraper ! Elle le sentait hésiter et jeter des coups d'oeil dans sa direction. Bien mal lui en prit car elle combla la distance entre eux et finit par lui mettre la main dessus alors qu'il hésitait une nouvelle fois à un carrefour.

"Tu n'iras pas plus loin !" lui dit-elle alors que son bras attrapait celui du gamin.

Elle était à bout de souffle mais sa main tenait fermement le garnement à l'origine du méfait. Elle le força à lui faire face et posa son regard contrarié sur lui.

"Alors ? J'attends."

Jezabelle tendit sa main valide afin qu'il y dépose sa bourse. Elle ne comptait pas repartir sans ça, pas avec les efforts qu'elle venait de faire. D'ailleurs, elle promena ses yeux alentours un instant et se rendit compte qu'elle ne reconnaissait absolument rien de l'endroit où ils se trouvaient. Elle qui ne venait que peu souvent dans ce quartier, elle avouait ne pas connaître chacune des ruelles qui le composait.
Tobias Callahan
Tobias Callahan
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Mar 23 Mar - 16:17
Mais merde, elle allait le lâcher, oui?! Il ne demandait pas grand-chose! Uniquement qu’elle agisse comme toutes les autres petites bourgeoises et qu’elle décide de cesser cette course ridicule pour pleurnicher sur le pauvre sort de sa bourse perdue! Le cas échéant, il pourrait prendre une avance considérable et disparaître en douce comme il l’avait toujours fait. Mais non! Mademoiselle s’entêtait à le poursuivre avec l’espoir futile de l’attraper! Encore heureux, il gagnait du terrain. Le contraire aurait été profondément irritant. Déjà qu’il rageait intérieurement…

Bifurquant brutalement vers la gauche, les semelles de ses bottes de piètre qualité glissèrent sur le pavé humide alors qu’il détalait à nouveau dans cette allée un peu plus lugubre où trônaient plusieurs détritus ici et là. D’ailleurs, alors qu’il se concentrait toujours sur sa trajectoire, Tobi sauta par-dessus des restants de nourritures un peu moisis, puis ignora les feulements des chats de gouttière qui ne semblaient visiblement pas apprécier d’être dérangés dans leur train-train quotidien. Aboutissant entre deux immeubles des quartiers pauvres aux murs usés par le temps et les intempéries, Callahan décida cette fois de foncer vers la droite dans le but d’atteindre cette vieille taverne dont l’architecture extérieure un peu douteuse lui permettrait de grimper aisément pour atteindre les hauteurs. Elle n’oserait pas le suivre là-haut, ça, il en avait la certitude!

Si son plan avait de bonnes chances de réussite, Tobi n’avait pas prévu la présence de ce rat qui venait de traverser la rue perpendiculairement à lui. Merci à la malchance qu’il se coltinait sporadiquement, son pied écrasa le rongeur, faisant couiner l’animal de frustration. Évidemment, tout ça eut pour effet de le surprendre et l’adolescent perdit pied avant de s’étaler lamentablement sur le pavé humide, face contre terre. Grognant de frustration, il prit appui au sol avec ses mains et se releva d’un bond. Évidemment, la belle jeune femme brisa rapidement la distance les séparant et lui agrippa le bras dans le processus avec une poigne étonnamment ferme. Elle y tenait, à sa bourse, forcément! Dans un geste brusque du bras, elle obligea Tobi à se retourner pour lui faire face alors qu’elle plantait son regard courroucé dans le sien.

- Mais lâches-moi, bordel! Grogna-t-il alors qu’elle tendait la main dans le but évident de récupérer son dû. Si tu ne voulais pas te faire chopper ta bourse, tu n’avais qu’à faire plus attention!

Sale gamin? Peut-être… Mais il était surtout irrité de s’être fait prendre aussi bêtement alors que la jeune femme, devant lui, avait le souffle court, signe que la poursuite n’aurait probablement pas duré bien longtemps. Évidemment, elle ne semblait pas vouloir lâcher le morceau, mais le regard circulaire qu’elle jeta tout autour d’elle en disait long sur sa confusion du moment. Était-elle perdue? Voilà qui était intéressant… Du moins, il se serait fait un plaisir de la planter là, si ça n’avait été des rires qui fusaient depuis le bâtiment voisin. Trois hommes venaient de sortir de la maison rustre qui se trouvait à leur gauche, visiblement hilares devant une blague salace articulée par l’un d’entre eux.

Sitôt sortis de l’établissement, ils avisèrent le duo impromptu qui, visiblement, n’était pas des plus à l’aise. Tobi ne les connaissait pas personnellement, mais il les avait déjà vus à l'œuvre. Ces types étaient des brutes. Ils prenaient tout ce qui tombait sous leurs grosses mains et n’avaient de considération pour personne. La majorité du temps ivrognes, ils fouillaient souvent les vieilles épaves à la recherche de trésors pour s’enrichir sans avoir l’obligation de travailler. La rumeur voulait qu’ils aient fait des nombreux coups fourrés à d’autres chercheurs Amaranthis, tuant certains d’entre eux dans le processus pour s’assurer un butin qui, souvent, ne leur revenait pas réellement.

Évidemment, le plus petit des trois repéra la belle femme en noir, la détaillant de la tête aux pieds comme s’il s’agissait d’un butin particulièrement attrayant. Un sifflement vulgaire quitta ses lèvres et les deux autres types l’accompagnant jetèrent également leur dévolu sur elle. Oh, ils n’avaient que faire de Tobi. Il n’était qu’un mioche de 16 ans qui n’avait aucun objet de valeur en sa possession.

- Il est rare de voir une si belle femme près de ces taudis! Railla le premier.

- Normalement, les seules beautés qu’on croise, ce sont des catins qui écartent les cuisses pour un peu de monnaie… C’est ton cas, dis-moi?

- Allez, tu demandes combien, ma jolie? Pour trois honnêtes hommes qui ne veulent que du bon temps?

Profitant de la diversion dégoûtante, Tobias fit un mouvement brusque de l’épaule, se libérant momentanément de la poigne de la bourgeoise qui, forcément, se retrouvait malgré elle en mauvaise posture. Ni une, ni deux, le voleur la laissa en plan et détala loin de la scène avec comme objectif de profiter de sa liberté nouvelle. Tant pis pour elle! Elle n’avait qu’à ne pas le suivre!

Mais la conscience était une chose bien perfide en soi. Rapidement, la culpabilité le rongea alors qu’il comprenait très bien que la jeune femme était dans cette fâcheuse situation par sa faute à lui! Elle était au bazar uniquement pour faire des emplettes, pas pour se faire leurrer dans les quartiers pauvres et se faire agresser bêtement par ces brutes. S’étant arrêté, le blondinet se massa la nuque alors qu’il ressentait un profond malaise à l’idée de l’abandonner à son triste sort.

- Mais merde… jura-t-il alors qu’il tournait brusquement les talons.

D’où il était, il entendait très bien l’altercation entre les trois crétins et leur jolie victime. Selon leurs propos déplacés et indécents, il ne faisait aucun doute qu’ils comptaient abuser d’elle, voire que sa résistance les amusait encore davantage. Alors qu’il courait pour revenir sur ses pas, Tobi agrippa une bouteille vide à moitié éclatée qui trônait au sol. Dès qu’il posa son regard sur les trois brutes, il balança son projectile improvisé en leur direction, heurtant le plus petit des trois en pleine tête. Le verre éclata dans tous les sens et l’homme ciblé s’écroula dans le processus. Les deux autres étaient estomaqués.

- Vite, il faut foutre le camp!! Cria Tobias en agrippant le poignet de la jeune femme pour l’attirer à sa suite. Il ne faut pas rester là!
Jezabelle Linderoth
Jezabelle Linderoth
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Mer 24 Mar - 2:15
Jezabelle pensait simplement récupérer son dû et faire demi-tour. Mais la situation tournait visiblement au vinaigre. Lorsqu'elle vit les trois homme sortir du coin de rue, elle se figea. Ils n'avaient clairement pas l'air avenants. Quand l'un d'eux la déshabillait littéralement du regard, elle plaqua par réflexe son bras sur elle. Elle se sentit tout à coup... sale...Toujours agrippé au garnement, elle recula néanmoins d'un ou deux pas suite aux réflexions. Elle n'osait répondre, se retrouvant comme figée face à eux. Même le coup de Tobias ne réussit qu'à la faire reculer d'avantage.

Ses pensées se perdirent. Les démons refaisaient surface, une ruelle, un danger... Son souffle se fit court alors qu'elle continuait à reculer face à l'homme qui avait l'air fermement décidé à la prendre qu'elle le veuille ou non. Et d'ailleurs, elle savait pertinemment que ses deux compères ne se gêneraient pas pour passer à sa suite. Son regard affolé se promena tout autour mais rien, pas âmes qui vivent ou bien personne n'avait envie de voir, tout simplement. Elle sentit finalement le mur contre son dos et l'homme lui agrippa les poignets.

"Tu as l'air tout à fait délicieuse de près" fit-il avant de lui lécher le cou de façon salace.

Les deux autres riaient à gorges déployées. Celui qui était visiblement le chef ramena ses mains au-dessus de sa tête et les maintins d'une seule main. Puis l'autre vint doucement se faufiler sous sa robe et remonter le long de la cuisse de la jeune femme. C'est alors qu'elle se mit à hurler et se débattre, cherchant par tous les moyens à se sortir de ce guêpier.

Peste était de ce mioche qui l'avait attiré là ! S'il faut, il était de mèche avec ces types ! SI jamais elle s'en sortait, elle tuerait tout le monde, lui compris !

Au moment où elle se pensait perdue, l'homme face à elle se prit une bouteille en pleine poire. La jeune femme ferma les yeux pour éviter que les brisures de verre ne viennent trop la blesser. Avant même qu'elle ne réalise ce qui se passait, le voleur de tout à l'heure l'attrapa par la main et l'emporta avec lui dans une course folle, laissant en plan les trois gredins.

Tandis qu'elle se remettait de son choc, ils couraient à perdre haleine dans le dédale de rues. Jezabelle se contentait de tenir fermement la main du gamin et de suivre. Lui avait l'air de savoir où ils allaient. Elle, si elle lâchait, elle était perdue, dans tous les sens du terme. Elle entendait les pas des truands à leur poursuite. Malgré leur apparence, ils n'étaient pas si balourds que ça. Ils commençaient même à les rattraper petit à petit et elle sentait bien que c'était elle qui ralentissait la cadence. En robe et sans grande compétences physiques, elle peinait de plus en plus. D'autant plus qu'elle était déjà essoufflée par sa course avec le jeune homme.

Il dût le sentir lui aussi lorsqu'il tourna à droite soudainement dans une ruelle étroite puis à gauche et encore à gauche. On aurait dit un étrangloir que cette venelle et Jezabelle ne voyait pas bien comment ils pourraient s'en sortir comme ça. Là, il s'arrêta, chercha à la va vite les recoins puis l'amena par un trou assez petit. Leurs minces statures les laissaient passer sans soucis. Ce qui ne serait probablement pas le cas pour les trois autres. Il lui fit presser un peu le pas encore quelques mètres et entra dans une maison délabrée. Les plafonds étaient quelque peu troués, les escaliers tremblaient à leur passage. A tel point que Jezabelle faillit passer à travers une planche vermoulue mais réussit de justesse à atteindre la suivante. Ils montaient toujours plus haut dans la vieille bâtisse laissé visiblement à l'abandon par ses anciens propriétaires. La décoration témoignait d'une opulence passée et vu la poussière qui recouvrait les rares objets qu'il restait, cela ne datait pas d'hier.

Arrivés en haut, il stoppa, lui intimant de ne pas faire de bruits. Elle trouva un vieux sofa complètement dégarni et s'y installa dessus. Elle ne savait pas trop quoi penser de tout ça. Un coup il la volait, puis il l'abandonnait dans une ruelle manquant de se faire violer et maintenant il la sauvait. C'était à n'y rien comprendre. Ils attendirent un moment, Tobias semblait guetter quelque chose. Enfin il se détendit et elle en fit de même.

"Merci" fit-elle enfin en brisant le silence. "Mais, je ne comprends pas. Pourquoi m'avoir sauvé ? Tu n'es pas avec eux ?"
Tobias Callahan
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Mer 31 Mar - 16:08
Merde, merde, merde, merde! Il les entendait pester, plus loin derrière eux. Furieux, hargneux et désireux d’avoir réparation pour cette jolie donzelle qui leur avait été lâchement dérobée, ce trio de truands allait assurément faire parler de lui dès que l’occasion se présenterait. Jusqu’à présent, Tobi faisait tout en son pouvoir pour éviter les ennuis inutiles avec ce genre d’individus. N’étant pas de taille face à eux, il savait pertinemment que s’il se faisait prendre du revers, il allait se faire mettre en charpie. Certes, sa conscience n’avait de cesse de lui répéter qu’il faisait la bonne chose en sauvant la mise de cette femme qu’il avait lui-même leurrée jusqu’ici, mais à quel prix? Forcément, il allait en subir les conséquences un de ces jours et ça le terrorisait, pour dire vrai.

Ses bottes martelaient le sol humide du pavé alors qu’il tirait toujours sur la main de sa compagne impromptue. Il espérait qu’elle soit suffisamment en forme pour tenir le rythme, parce qu’il n’avait pas l’intention de ralentir, même si ses poumons brûlaient. Il savait pertinemment que ces trois lourdauds allaient les suivre dès que le plus petit se serait remis de son choc, alors ils n’avaient malheureusement pas le temps de traîner! D’ailleurs, cet état de fait lui fut rapidement confirmé puisque déjà, il entendait leurs poursuivants courir derrière eux. Poussés par l’énergie de la colère, ils les rattrapaient plus rapidement qu’escompté, ce qui alimenta la crainte ressentie par l’adolescent. La jeune femme n’était pas assez rapide pour les semer sans compter que sa tenue n’était absolument pas adaptée pour ce genre d’exercice. Leur seule issue? La ruse.

Sans prévenir sa compagne, Tobi bifurqua brutalement vers la droite, la tirant à sa suite comme si elle n’était qu’une simple poupée de chiffon. L’allée empruntée était exiguë, mais ne les empêchait en rien de se mouvoir. Puis, sans attendre, l’adolescent prit une avenue à gauche, puis encore à gauche. Ils devaient se cacher s’ils désiraient s’en sortir en évitant une confrontation qui semblait maintenant inévitable… d’autant plus que Tobias avait compris qu’ils en sortiraient perdants. Ils approchaient de sa cache, laquelle était assurément inconnue de leurs adversaires. S’arrêtant soudainement, le blondinet tituba de quelques pas quand il se coltina la jeune femme de plein fouet, laquelle n’avait pas été prévenue de son brusque arrêt. Ne s’en formalisant en rien, il jetait un regard tout autour de lui afin de s’assurer qu’ils pourraient se cacher sans se faire voir, puis bougea un panneau de bois appuyé sur le mur de pierres devant eux. Une cavité y était dissimulée : suffisamment grande pour qu’ils puissent s’y glisser, mais trop petite pour qu’une personne plus corpulente ne puisse les suivre.

- Viens, souffla-t-il tout bas. Et referme derrière toi.

Il se pencha et ouvrir le chemin en se glissant dans son trou de souris, sachant pertinemment que la jeune femme le suivrait. Une fois de l’autre côté, l’adolescent pressa le pas et parcourut les quelques mètres le séparant d’une vieille porte délabrée, à flanc de maison abandonnée. Il fit signe à sa partenaire du moment de se dépêcher tout en jetant des regards nerveux tout autour. Dès qu’ils furent à l’intérieur, il referma prudemment la cloison derrière eux, puis abaissa une barre de bois transversale afin de barricader l’accès menant à l’extérieur.

- Par ici, continua-t-il tout bas en grimpant le grand escalier aux marches pourries qui menaient à l’étage supérieur. Fait gaffe où tu marches, certaines planches peuvent s’écrouler sous tes pieds…

Une fois à l’étage supérieur de cette maison en décrépitude, le jeune homme se figea sur place tout en levant une main. Il intimait ainsi la jeune femme de faire comme lui, puisqu’il pouvait percevoir sans mal les cris furieux des trois hommes qui, visiblement, les cherchait activement depuis les rues. Les promesses d’indécence et de violence qu’ils balançaient sans ménagement avaient de quoi lui donner froid dans le dos. Surtout, ils devaient s’assurer que ces idiots ne découvrent pas cette cachette. Au bout d’un moment, ils s’éloignèrent, permettant ainsi à Callahan de pouvoir respirer plus aisément.

La jeune bourgeoise se détendit à son tour, puis alla s’installer sur le vieux canapé pendant que Callahan s’approchait de la fenêtre poussiéreuse afin de surveiller les environs.

- Bin… Parce que c’est ma faute si tu étais coincée avec eux… Répliqua-t-il aux questionnements légitimes de la belle demoiselle. Puis, il gloussa, un peu ironiquement. Avec eux? Jamais. Ces trois idiots sont insupportables et ils prennent tout ce qu’ils veulent sans considération. Y compris la vertu des femmes qui ont le malheur de croiser leur route et d’être jolies. Je suis peut-être un voleur, mais j’ai quand même une conscience, aussi petite soit-elle…

Se massant la nuque, il jeta un regard vers elle, puis poussa un soupir. Puisqu’ils étaient dans ce merdier ensemble, mieux valait effectuer les présentations en bonne et due forme.

- Je m’appelle Tobias Callahan. Et toi? Fit-il alors qu’il s’approchait d’un meuble usé par le temps et les intempéries. Il ouvrit ce dernier, puis sortit une besace. Il en défit les cordelettes, puis farfouilla ses maigres effets pour en sortir un petit paquet en tissu. Il ouvrit ce dernier, lequel contenait quelques noix et fruits séchés. Une maigre réserve qui, somme toute, aurait de quoi le rassasier. Tu en veux?

Il tendit son petit butin vers Jezabelle afin de partager un peu. Après tout, ils allaient sûrement rester ici un petit moment, le temps que le trio d’abrutis ne décide de passer à autre chose.

- Hmmm… mouais on est chez moi, en ce moment, rétorqua-t-il en mâchouillant un abricot séché d’un air pensif, alors qu’il s'asseyait sur un vieux tabouret de bois. Il se doutait bien que l’interrogation allait être articulée, à un moment où un autre. Les adultes, en général, ne trouvaient pas naturel qu’un garçon de son âge soit seul, sans parent ou mentor pour servir de tutelle. Enfin, c’était la maison de mes parents, quoi. Elle a été oubliée au fil du temps. Remarque, ça m’arrange. Je peux m’y planquer sans me faire déranger… Il haussa les épaules. Si je peux me permettre… Je suis assez surpris que tu m’aies suivi jusque dans les bas-fonds des quartiers pauvres Amaranthis. Normalement, les jolies bourgeoises comme toi n’osent pas s’aventurer trop loin. Elles n’aiment pas la crasse et le fait de salir leurs précieuses bottes… Tu me sembles différente d’elles. Remarque, c’est un compliment. Je méprise ce type de personnes…

Non. Tobi n’avait jamais aimé les riches et la haute société de Claircombe. Pendant qu’ils se vautraient dans leur luxe comme des pachas, le reste du monde vivait comme des miséreux. Une injustice flagrante que trop peu de gens ne prenaient en considération. Soupirant à nouveau, il eut un mouvement hésitant… Puis plongea sa main dans sa poche avant de lancer la petite bourse en tissu sur le canapé désuet, près de Jezabelle. Il se sentait plutôt mal, maintenant, de l’avoir traîné dans ce taudis.

- C’est ta bourse… Je suis désolé des soucis que je t’ai causés… Je t’aiderai à atteindre le bazar dès que le danger sera écarté…
Jezabelle Linderoth
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Jeu 1 Avr - 21:57
Apparemment le gamin ne faisait pas partie du groupe de gros balèzes. Un bon point pour Jezabelle qui se détendit un peu plus pour le coup. Il avait vraiment l'air de s'en vouloir d'avoir laissé la jeune femme aux mains de ces scélérats. Lorsqu'il revint et se présenta, elle fit de même.

"Jezabelle Linderoth" fit-elle alors un peu timidement.

Il partagea finalement son frugal festin avec elle et elle en fut la première surprise. Elle finit par prendre quelques fruits secs et les mangea doucement. Quand il lui parla un peu de son histoire, elle promena son regard autour d'elle. La maison était véritablement dans un état de délabrement avancé. S'il était seul dans cette grande maison vide, c'était sûrement que ses parents n'étaient plus. Jezabelle eut une pensée un peu triste pour lui, un enfant de son âge ne devrait avoir à évoluer seul dans les rues de Claircombe. Elle se dit qu'elle aurait pu finir comme ça elle aussi si Lennart ne les avait pas recueilli.

Tobias comme il se nommait semblait, malgré sa haute stature, n'être encore qu'un gamin. Maintenant que Jezabelle le voyait bien, elle ne pouvait plus douter. Mais il ne devait pas manger à sa faim vu sa corpulence chétive. Si seulement elle avait acheté quelques victuailles au marché, elle aurait pu les partager avec lui. Cependant sa course folle lui avait fait tout laisser sur place...

La jeune femme eut un petit rictus à la mention de "jolies bourgeoises". Elle-même ne se considérait pas comme ça, elle n'avait rien à voir avec les gens de la haute société, n'avait aucune prétention de richesse ou de gloire. Elle ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi les gens s'évertuaient à vouloir toujours plus alors qu'ils en avaient déjà bien assez. Elle fut surprise dans ses pensées par la petite bourse qui arriva près d'elle. Son regard se posa sur le jeune voleur alors qu'elle la gardait en main.

"Merci" dit-elle simplement. "Je ne suis pas vraiment une bourgeoise. Je ne suis qu'une modeste aubergiste. Comme tu as pu le voir, ma bourse n'est pas forcément pleine de pièces."

Elle soupesait sa maigre cagnotte dans sa main. Puis son regard passa une nouvelle fois sur le garçon devant elle. Elle attrapa finalement quelques pièces et les lui tendit en souriant.

"Je pense que tu en as plus besoin que moi."

Elle pensait à ceux qui lui avaient tendus la main lorsqu'elle avait le même âge. Elle ne pouvait pas rester là sans rien faire. Elle aurait aimé faire plus mais pour le moment, ce n'était pas forcément possible dans la situation où ils étaient.

"Ça fait longtemps que tu erres dans la rue ? Tu vis tout seul ici ?"

Il avait l'air de dire qu'ils allaient rester un bon moment cachés ici. Autant discuter un peu pour en apprendre plus sur ce jeune voleur et qui sait, peut-être trouver un meilleur moyen de le remercier d'être revenu la sauver.
Tobias Callahan
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Mer 14 Avr - 21:02
Jezabelle Linderoth? Il avait déjà entendu ce nom, il ne savait plus où d’ailleurs. Une commerçante peut-être? Contrebandière? Non, elle n’avait pas l’étoffe d’une criminelle.. Une artiste? Peut-être, c’était probable, elle semblait aimer les belles choses vu son apparence soignée. Bref, il allait assurément se rappeler de ce nom. Lançant la petite bourse près de la jeune femme, l’adolescent enfourna un autre fruit séché dans sa bouche, puis enfonça ses mains dans ses poches d’un air désolé. Certes, il était parfois peste, opportuniste, et n’avait que peu de scrupule à faire main-basse sur les propriétés des autres… Mais il n’aimait pas causer de la souffrance outre mesure. Or, il avait mis Jezabelle dans un sale pétrin sans le vouloir, et ça… ça le rendait foutrement mal à l’aise. Et puis, il ne savait pas trop pourquoi, elle ne lui inspirait pas vraiment de mépris comme les autres bourgeoises qu’il avait croisées. Du moins, pas autant… Elle semblait… différente.

Peut-être avait-elle lu dans ses pensées, au final? Elle lui confirma ne pas être membre de la haute société et ajouta n’être qu’une aubergiste, pas la plus fortunée qui soit, de surcroît. Effectivement, il s’était attendu à une petite fortune en faisant main-basse sur sa jolie bourse en tissu, ce qui n’avait pas été le cas. Ainsi, puisqu’elle était propriétaire d’un établissement, c’était probable qu’il ait déjà entendu son nom quelque part, lui qui connaissait Claircombe comme le fond de sa poche. Quant à son apparence soignée… elle était simplement jolie, quoi! Pas de crime ou de vanité outre mesure. Voilà qui le rassurait un peu. Tobi détestait réellement les petites nunuches des hautes castes sociales et venir en aide à l’une d’entre elles lui puait un peu au nez. Heureusement, ce n’était pas le cas de Linderoth.

La jeune femme vêtue d’ébène lui jeta un regard, puis, ouvrit sa petite bourse avant de balancer quelques piécettes en sa direction, lesquelles Tobi attrapa machinalement sans trop de mal. Les sourcils haussés de surprise, le blondinet comprit qu’elle lui en faisait don, simplement parce qu’il semblait en avoir besoin. Elle était sérieuse? La générosité gratuite n’était pas monnaie courante ces jours-ci, alors ce geste carrément altruiste le mettait un peu mal à l’aise…

- M-Merci… Fit-il en avisant les vallons qui trônaient au creux de sa paume gantée.

Ce n’était pas grand-chose en soi, mais c’était suffisant pour lui permettre de se payer un repas chaud. Certes, les rats faisaient l’affaire (bien que souvent à peine digestes, en contrepartie) et l’empêchaient de crever bêtement de faim, mais Callahan se languissait d’un bon pot-au-feu bien réconfortant. Quelque chose de délicieux qui soulageait l’âme et l’estomac. Ainsi, il esquissa un sourire vers sa compagne du moment avant d'enfourner son maigre butin dans ses poches.

- Pour dire vrai, ça fait un sacré moment, maintenant, admit-il, plus à l’aise, alors qu’il empoignait quelques noix ainsi qu’un abricot séché. J’ai vécu dans l’orphelinat ascanien pendant quelques années avant de foutre le camp… Divergence d’opinions avec certaines figures d’autorité, si on veut… je préférais me démerder seul que de devoir rester là-bas plus longtemps. À cette déclaration, il haussa les épaules, comme si c’était la chose la plus banale du monde. Mais pour répondre à ton autre question : oui, je vis seul. Pour être totalement honnête, tu es la première à savoir où je me terre. Un coup du hasard, puisque nous étions tout près...

S’approchant un peu maladroitement de la jeune femme, Tobi décida de s’asseoir sur la petite table basse en bois.

- Je suis désolé de t’avoir mise dans ce pétrin… Ces trois connards… ils sont tenaces. Ils ne lâcheront pas le morceau de si tôt… Je m’en veux un peu de t’avoir traînée sur leur chemin... Il se massa à nouveau la nuque, visiblement malaisé. Hum… Mais dis-moi, tu dis être aubergiste… Ton établissement s’appelle comment? Il est situé où?

Assez fidèle à ses racines Amaranthis, Tobias était curieux de nature. Détaillant Jezabelle, il esquissa un sourire gentil en sa direction. Oh il ne souhaitait pas la berner en accumulant des informations à son sujet. Loin de là. Seulement, il ne recevait jamais de visite et il avait l’habitude la solitude, malgré les quelques fois où il s’était acoquiné à Soren Grim ou à Kell et sa bande de Coeur de Potes. Pour une fois, il pouvait se poser un peu et discuter avec quelqu’un d’autre que des pigeons ou des chats de ruelle.

- Tu as quelqu’un qui t’attend à ton auberge? Un mari peut-être? Je veux dire, si c’est le cas, il va être mort d’inquiétude, puisqu’on risque de devoir se terrer ici un petit moment… Je préfère attendre que la nuit tombe avant de se risquer à l’extérieur, ça nous permettra de quitter les bas quartiers en douce… J’espère que tu n’y vois pas trop d’inconvénients…

Mâchouillant quelques raisins secs, il eut un sourire plein d’espoir, l’espace d’un bref instant.

- Dis, avec le fric que tu m’as refilé, je peux me payer un repas dans ton établissement? Une auberge, ça a forcément une cuisine… J’ai réellement envie d’un truc chaud qui remplit la panse… Si tu savais. Les fruits séchés et les noix, ça aide pour tenir le coup, mais ça n’a rien à voir avec un vrai bon repas! J’en rêve! Si en plus tu acceptes de me baisser un peu le prix, je suis prêt à faire passer un sale quart d’heure à ces types qui te font chier. J’ai beaucoup d’imagination et je peux être très énervant quand je m’y mets. C’est donnant-donnant, quoi.

Son large sourire en disait long. Certes, il n’arrivait pas à la cheville de Coeur de Potes, mais il avait un bel éventail d’imbécilités à tester sur des individus qui le méritaient.

- Bon, je sais, c’est un peu culotté de demander une baisse de prix alors qu’on se connaît à peine, mais qui ne tente rien, n’a rien, pas vrai? Il croisa les bras sur sa poitrine. En attendant, j’imagine que tu auras des paquets à récupérer au bazar, pas vrai? Puisque je t’ai un peu coupé l’herbe sous le pied...

Notant qu’ils avaient terminé leur encas, Tobi se redressa, puis se dirigea vers le bord de la fenêtre laissée entrouverte. S’y penchant, il agrippa une corde, puis remontant une chaudière de bois qui, visiblement, était remplie d’eau de pluie. Il se désaltéra pour ensuite en proposer à Linderoth.

- Ça fait longtemps que tu es aubergiste? Ajouta-t-il. Je dis ça parce que tu as l’air plus jeune que beaucoup de tenanciers que j’ai connus...
Jezabelle Linderoth
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Jeu 22 Avr - 19:27
Jezabelle était contente de voir à quel point ces pièces lui faisait plaisir, cela n'était pas grand chose mais elle comptait bien faire plus pour lui à l'avenir. Elle l'écoutait raconter sa vie qui n'avait rien à envier à la sienne. Au final, ils n'étaient sûrement pas les seuls à avoir vécu une enfance difficile, seuls les plus riches ou les plus chanceux avaient de quoi vivre aisément à Claircombe. Les autres devaient se contenter des miettes et essayer de vivre comme ils pouvaient. La jeune fille avait plutôt bien tourné dans l'ensemble, elle avait trouvé dans les ténèbres un appui qui lui avait donné une sentiment de sécurité, même aussi infime que ce soit. Ce n'était visiblement pas le cas du jeune Tobias. Elle comprenait bien pourquoi il volait en promenant son regard autour d'elle. Et elle avait à présent juste envie de l'aider comme on l'avait fait pour elle.

Lorsqu'il se confondit en excuse et lui indiqua que les malotrus ne lâcheraient pas prise, elle se contenta d'esquisser un sourire. Ils avaient l'air d'être plus ou moins en sécurité ici et s'il fallait passer la nuit ici cela ne lui faisait pas peur. Après tout, elle avait déjà dormi à la belle étoile en pleine forêt avec Eccho le mois dernier, elle n'était plus à ça près.

Le jeune garçon reprit finalement la conversation. Il parlait encore et encore, la bombardant de questions à tel point que Jezabelle n'avait pas le temps de répondre. Il avait l'air plein de vie et cela l'amusait beaucoup. La vie à la dure ne semblait pas avoir terni son enthousiasme et c'était un bon point pour s'en sortir en ce bas monde.

"Assez, pas si vite !" fit-elle avant de rire. "Laisse-moi une seconde et je vais te répondre sur tout ça."

Elle attrapa le baquet et bu quelques gorgées d'eau en grimaçant légèrement. Puis elle soupira, il ne pouvait décemment pas continuer de vivre comme ça. Il allait forcément tomber malade ou lui arriver quelque chose de grave.

"Bon. Tout d'abord, mon auberge se nomme le Phoque Rieur. Elle se trouve sur les quais, dans le quartier Utgardien. Je ne sais pas si tu vois où c'est mais si tu demandes aux dockers du coin, ils te l'indiqueront j'en suis sûre. Dis-leur que tu viens de ma part. Ils sont un peu bourrus mais ils sont gentils ne t'en fais pas" dit-elle avec un clin d'oeil. "Et puis, non, je n'ai pas de mari" ajouta t-elle en souriant de façon amusée. "Je la tiens avec mon frère, lui-même n'est d'ailleurs pas marié à mon grand désarroi."

Jezabelle leva les yeux au ciel en soupirant. Elle poussait toujours Théodore à se trouver une compagne pour l'aider dans la vie et le soutenir, lui affirmant qu'il ne pouvait décemment pas rester vieux garçon éternellement. Mais ce grand sensible ne voyait rien dans les petits sourires que lui adressaient certaines jeunes femmes plus jolies les unes que les autres, c'était quelque part désespérant.

"Mais oui, il va sûrement s'inquiéter, il s'inquiète toujours. Vois-tu, moi non plus je n'ai pas eu une vie facile. J'ai juste connu les bonnes personnes qui m'ont aidé à reprendre pied. Certes, ce n'est pas le luxe et la richesse mais bon, j'ai un endroit confortable où dormir et de quoi manger à ma faim" fit-elle en haussant les épaules.

Elle avait aussi connu les mauvaises personnes au mauvais moment. Mais cela, elle se gardait bien de le dire. Le tout était de montrer de l'optimisme, il n'avait pas besoin qu'elle lui déballe sa triste enfance pleine de souffrances.

"On a hérité de la taverne de notre père à sa mort en fait. C'est pour ça qu'on est aussi jeunes. Et puis jeune, tout est relatif... J'ai tout de même vingt-six ans. Je passe un peu pour une vieille fille vu que je n'ai toujours pas de mari."

La brune fit une moue un peu dépitée en y repensant. Beaucoup des habitués voire même Lennart lui-même essayaient de la caser avec un bel Utgardien, quel qu'il soit. Cela en devenait un peu pénible à la longue. Elle baissa la tête en repensant soudain à Eccho... Puis elle finit par secouer la tête, c'était tout bonnement stupide, ils ne se reverraient jamais après tout alors inutile d'y repenser.

Détaillant le jeune Tobias, elle remarqua qu'il n'était clairement pas épais. Elle se demandait s'il mangeait vraiment à sa faim. Les larcins ne faisaient sûrement pas l'affaire pour quelques bons repas. Elle prit donc une décision.

"Écoute, tu vas venir avec moi à la taverne et je te servirais un bon repas. Je pourrais même t'offrir une nuit chez moi si tu veux. Et je ne veux surtout pas de cet argent que je t'ai donné, tu t'en serviras pour acheter autre chose."

Jezabelle s'approcha de lui et lui offrit un sourire. Elle lui prit la main de façon tendre et quelque peu maternelle.

"Tu ne peux pas continuer à vivre comme ça, il va finir par t'arriver quelque chose. Tu aurais pu me laisser avec ces types là-bas dans la ruelle et j'aurai clairement passé un sale quart d'heure. Mais tu ne l'as pas fait. Il y a du bon en toi, je le sens. Alors chaque fois que tu en ressentiras le besoin, tu pourras venir à la taverne et je t'y accueillerais avec plaisir. Et même si je ne suis pas là, mon frère fera de même."

Elle était sincère dans ses paroles, elle voulait vraiment l'aider. Parce que Jezabelle était comme ça, elle aidait ceux dans le besoin par pure gentillesse et ce, même si quelques fois cela lui jouait des tours.

"Tu n'auras pas besoin de voler chez moi, tu seras toujours le bienvenu. Et je n'accepterai pas de refus" ajouta t-elle avec un nouveau clin d'oeil amusé.
Tobias Callahan
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Lun 10 Mai - 16:42
S’assoyant à nouveau sur son tabouret, Tobi détaillait la jeune femme devant lui, laquelle prenait une lampée d’eau de pluie à même le baquet, à son tour. Ça lui faisait à la fois bizarre et du bien d’avoir un peu de compagnie. Il se sentait moins seul. Momentanément, du moins. Portant son regard noisette sur elle, l’adolescent lui accordait toute son attention. Le Phoque Rieur, hein? Il connaissait l’établissement de nom, seulement. Il fallait dire qu’il traînait très peu dans le quartier Utgardien. Ces derniers possédant des manières plus rustres et étant plus promptes à la violence, il préférait généralement se tenir loin de leur secteur, même s’il lui arrivait parfois (rarement) d’y traîner. Malgré tout, il nota mentalement les informations que Jezabelle avait bien voulu lui donner, esquissant au passage un léger sourire en coin lorsqu’elle lui balança un clin d'œil presque complice. D’ailleurs, elle en profita pour répondre à une autre de ses interrogations de plus tôt : non, elle n’avait pas de mari, mais dirigeait son établissement avec son frangin, lequel ne manquerait sûrement pas de s’inquiéter de son absence.

Hochant de la tête alors qu’il continuait d’écouter attentivement ses propos, le jeune voleur croisa les bras sur sa poitrine alors que sa vis-à-vis lui révélait ne pas avoir eu une vie facile, également. Mouais. Forcément, la vie en Claircombe n’était pas toujours rose. Enfin… soit tu naissais dans les bonnes familles, soit tu étais recalé à la rue, comme un rebut… Du moins, c’était sa vision de la chose. Heureusement, malgré les difficultés, Jezabelle avait su donner un sens à sa vie et s’appuyer sur les bonnes personnes pour mener une vie confortable sans débordement de luxe. Poursuivant sur sa lancée, la jeune femme à la tenue sombre précisa avoir hérité de la taverne de son géniteur, ce qui expliquait ainsi sa jeunesse évidente pour une tenancière. Hochant de nouveau de la tête, Tobi ne pouvait que la comprendre. Il avait perdu son père beaucoup trop tôt également et sa mère… elle était il ne savait où, pourrissant dans un sanatorium en compagnie d’autres cinglés, comme elle. Cette simple pensée lui faisait mal au coeur.

- Je suis navré, lâcha-t-il un peu malgré lui, faisant allusion à la perte de son paternel. Je comprends comment tu as dû te sentir. Puis, il poussa un soupir et haussa des épaules. De toute façon, avoir un mari ou une femme, c’est surement un peu surfait, quand même. J’ai vu toutes sortes de gens dans ma vie et j’ai pu remarquer que la plupart des couples se prennent la tête pour des broutilles de toute façon. Rien de bien utopique… Du moins, c’est ce que j'ai conclu.

Un silence survint entre eux, quelques instants. Visiblement, les deux compagnons d’infortune eurent un moment pour réfléchir à leur passé, ravalant les mauvais souvenirs afin d’éviter de les étaler inutilement. Ce fut Jezabelle qui prit d’abord l’initiative de rompre la tension du moment, effectuant une proposition au blondinet qui, pour dire vrai, l’étonna plus qu’autre chose. La suivre dans son auberge? Elle était sérieuse? Avait-elle oublié qu’il était à l’origine de son malheur du moment? Elle avait failli se faire agresser par sa faute et s’était retrouvée, loin des siens, au beau milieu de l’un des trop nombreux quartiers pourris du secteur Amaranthis… toujours par sa faute. Et voilà qu’elle faisait preuve d’une générosité sans nom simplement pour le bien d’un adolescent qui, la plupart du temps, passait inaperçu aux yeux des prolétaires.

Papillonnant des paupières, Tobi était estomaqué par son offre plus que généreuse.

- M-merci… Souffla-t-il alors qu’il se remettait de sa surprise. Je… je ne dis pas non pour un repas de temps en temps, histoire de me remplir la panse et tout… Mais… heu… voilà… je… bref…

Il bafouillait. Pour dire vrai, il ne savait pas trop si elle l’invitait à vivre de manière plus ou moins permanente dans son auberge ou non. Que pouvait-il répondre? Pour dire vrai, il n’avait pas envie d’y résider. Non pas qu’il n’appréciait pas cette offre en or, bien au contraire! Mais il avait certaines craintes découlant de son passé qui l’empêchait de franchir le pas. Il tenait à sa liberté totale et avait appris à survivre par lui-même sans rendre de comptes à personne. Et puis… aussi gentille soit-elle, il ne connaissait pas réellement Jezabelle, alors il n’était pas prêt à lui accorder totalement sa confiance.

Se raclant la gorge, l’adolescent esquissa néanmoins un sourire de gratitude, puis se dirigea vers la fenêtre crasseuse pour jeter un regard à l’extérieur. Les cris provocateurs de leurs poursuivants se faisaient toujours entendre. D’où il était, Callahan pouvait les voir arpenter les rues, émettant à voix haute des promesses complètement dégueulasses envers la jeune femme. Décidément, ils étaient têtus et persévérants, ceux-là. Poussant un soupir, Tobi secoua la tête, puis jeta un regard vers la jeune femme.

- On ferait bien de dormir un peu. Ils vont jeter l’éponge au courant de la nuit, j’en suis persuadé. Ils ont l’air ivres, de toute façon. Dès l’aurore, nous sortirons pour t’aider à foutre le camp d’ici, d’accord? D’un mouvement de menton, il désigna le canapé à peu près en état sur lequel elle se trouvait déjà. Tu peux dormir ici! J’ai une paillasse juste là, je vais m’y assoupir un peu.

Bien sûr qu’il n’avait pas répondu à l’invitation formulée plus tôt. Il préférait rester évasif, évitant ainsi de la décevoir ou de la courroucer face à un refus de sa part. Il… n’était simplement pas prêt, pour dire vrai. Sans un mot supplémentaire, Tobi s’allongea sur le dos sur sa paillasse, un peu à l’écart, puis glissa ses mains sur sa nuque. Il scruta le plafond un instant, submergé par ses pensées, avant de s’assoupir beaucoup plus rapidement que prévu…

***********************

Il avait eu le sommeil léger et un peu agité. Les trois crétins qui étaient à leur recherche avaient beuglé quelques propos indécents pendant une bonne partie de la nuit avant de finalement jeter l’éponge. Compte tenu de sa responsabilité évidente au vu de la situation de merde dans laquelle il avait plongé Jezabelle, il n’était pas si surprenant de constater que Tobi était le premier debout. À l’horizon, au-dessus de Claircombe, une timide lueur se pointait à peine, annonçant de manière un peu précoce la venue de l’aurore. C’était le moment parfait pour se mettre en branle. S’étirant, puis jetant un énième regard vers la ruelle à travers la fenêtre, Callahan décida finalement de réveiller doucement Jezabelle, une main sur son épaule. Il espérait qu’elle ait réussi à sommeiller, ne serait-ce qu’un peu.

- Hey, réveille-toi, souffla-t-il tout bas, soucieux de préserver ses tympans de si bon matin. C’est le moment de s’activer, tout est silencieux, dehors…

Il esquissa un sourire avant de s’éloigner pour donner un peu d’espace à sa compagne du moment.
Jezabelle Linderoth
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Jeu 27 Mai - 15:50
Jezabelle avait réussit à cacher sa réaction lorsque le jeune homme avait été désolé pour la perte de son père. Elle ne voulait plus repenser à cela, maintenant il n'y avait qu'elle, son frère et Lennart. Tout simplement. Mais elle avait décelé une souffrance dans le coeur de l'adolescent, il était sûrement très proche de son père lui. Elle l’espérait en tout cas. Personne ne méritait de subir ce qu'elle-même avait subi.

La jeune femme émit un léger rire alors que Tobias paraissait gêné par sa proposition. Il avait tout de même l'air content et cela lui mit du baume au coeur. Elle aimait aider les gens, c'était dans sa nature, tout simplement. Certains disaient d'elle qu'elle en faisait même trop quelques fois. Mais elle ne pouvait s'en empêcher. Et puis, malgré ce qu'il avait fait, le jeune garçon avait l'air d'avoir bon fond. Il ne méritait pas de vivre comme un rat dans la rue, sans rien ni personne. Au moins, elle, elle serait là s'il en avait besoin à l'avenir.

Combien de temps encore allaient-ils devoir rester là ? Théodore devait se faire un sang d'encre à ne pas la voir rentrer alors que le soleil déclinait à vue d'oeil. Ô, il y avait bien quelques fois où elle découchait mais c'était assez rare. Et il finissait toujours par rameuter la garde. Garde qui l'envoyait paître en lui rappelant à quel point sa soeur était grande et qu'elle avait bien le droit de faire ce qu'elle voulait. Jezabelle repensa à la dernière fois où elle n'avait pas dormi dans son lit. Cette fois-là, elle avait dormi à même le sol en pleine forêt. Avec Eccho... Elle soupira alors, encore une fois le nomade lui revenait en tête et elle se sentait stupide de penser à lui de la sorte. Tobias finit par la tirer de sa rêverie, lui indiquant qu'ils allaient devoir passer la nuit ici. Cela ne l'enchantait pas vraiment mais bon, elle préférait cela plutôt que de finir dans une partie à quatre avec les autres malotrus qui gueulaient dans la rue.

La brune hocha simplement la tête lorsqu'il lui désigna le canapé, comme pour le remercier. Elle fit cependant une légère moue alors qu'il se couchait sur cette paillasse de fortune. Elle aurait vraiment aimé faire plus pour lui et lui apporter un peu de confort. Elle espérait vivement qu'il accepte sa proposition faite plus tôt, ne serait-ce que pour de l'appoint, ce serait déjà ça. Alors qu'elle pensait à tout ça et bien d'autres choses, le sommeil la gagna et elle s'endormit finalement, se recroquevillant sur elle-même comme pour garder sa propre chaleur.

* * * * *

Jezabelle sentit une main se poser sur elle et un léger son. Elle maugréa quelque peu, frotta ses yeux et les ouvrit à contrecoeur. Elle mit quelques secondes à se remémorer ce qu'elle faisait là et qui était devant elle. Puis la lumière fut. Elle hocha simplement la tête devant les dires du jeune homme, toujours un peu ensuquée par sa nuit sur le canapé légèrement défoncé. Au final, elle n'avait pas eu aussi froid qu'elle l'avait pensé au départ, c'était déjà ça.

La brune s'approcha doucement de la fenêtre et contempla le spectacle qui s'offrait à elle. C'était la première fois qu'elle voyait la ville de cette façon, de chez elle, on ne voyait que les quais et les ruelles du quartier Utgardien. Elle n'avait jamais vu le quartier Amaranthis baigné par la lumière du soleil levant. Elle émit un sourire en voyant cela. C'était étonnant à quel point même dans les situations les plus insensées elle arrivait à rêver et à trouver de la poésie dans ce qui l'entourait. Elle nota aussi que les affreux n'étaient plus là en bas de la maison à faire les cent pas comme des félins en attente de nourriture.

La jeune femme finit par s'étirer de tout son long et bailler à s'en décrocher la mâchoire. Puis elle se retourna vers Tobias et lui signifia d'un signe de tête qu'elle était prête à partir.

"Du coup, comment veux-tu qu'on procède ? Tu sais déjà par où on va passer ?"

Elle espérait bien qu'il avait déjà un plan bien en tête parce qu'elle, elle ne savait absolument pas où ils étaient...
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Ven 9 Juil - 16:36
Tobias se recula, afin de permettre à Jezabel de pouvoir se relever sans se sentir envahie par sa présence. À voir la raideur du mouvement, le jeune homme compris que son vieux canapé n’était pas forcément aussi confortable qu’il ne l’avait préalablement cru. Pour dire vrai, il avait souvent l’habitude de dormir sur une paillasse de piètre qualité avec une couverture qu’il avait volée à un prolétaire, alors pour lui, ce canapé était la chose la plus confortable sur lequel il lui était donné de s’assoupir. Mais étant propriétaire d’auberge, il était à parier que Jezabel connaissait beaucoup mieux!

La jeune femme se redressa, puis se dirigea vers la fenêtre afin de jeter un regard vers l’extérieur. Si d’emblée il avait cru qu’elle guettait les mouvements de leurs poursuivants de la veille, Callahan comprit d’emblée - en observant ses traits émerveillés - que la vue actuelle n’était pas piquée des vers. Ah ouais. Les levers de soleil étaient carrément magnifiques depuis cette fenêtre. Encore plus lorsque l’on siégeait sur le toit, dont les pignons étaient particulièrement élevés. Combien de fois Tobi avait-il profité de ce spectacle? Il ne les comptait plus, pour dire vrai. C’était son moment de paix et en profitait souvent pour casser la croûte, lorsqu’il avait de la nourriture à portée de main. Bref.

Son invitée s’étira comme un chat, puis pivota sur elle-même pour lui faire face avant de le questionner quant à la suite des événements. Par où allaient-ils passer? Vu l’heure matinale et l’état d’ivresse très avancé des lourdauds qui les avaient poursuivis, il doutait que ces derniers soient encore debout. Ils étaient surement partis se coucher où avaient sombré dans un coin des bas-fonds, pour peu qu’il en eût à foutre. Il les méprisait et c’était peu dire!

- Et bien… nous allons simplement sortir par la porte, fit-il avec un sourire en coin alors qu’il enfonçait les mains dans ses poches. Je doute qu’ils soient encore à l’affût à cette heure, si tu veux mon avis. Ou alors, la chance ne sera réellement pas de notre côté! Sinon, nous allons passer par les ruelles du quartier, puis rejoindre le centre de la cité.

D’un mouvement de menton, il demanda silencieusement à Jezabelle de le suivre alors qu’il se dirigeait vers le grand escalier défraîchi (voire pourri par endroit), lequel il descendit en faisant bien attention de ne pas marcher sur une latte instable.

- Fais gaffe, surtout!
Se contenta-t-il de balancer alors qu’il effectuait un pseudo jeu de pieds sur les marches devant lui.

Une fois au rez-de-chaussée, il s’approcha de la porte principale de la résidence, puis ouvrit cette dernière, laquelle grinça épouvantablement sur ses gonds. Mouais… Elle allait lâcher, un de ces jours, il s’en doutait bien… tant pis.

Une fois à l’extérieur, Tobi fit signe à son invitée de l’attendre. Il allait jeter un bref regard dans les environs, simplement par sécurité. Mains toujours dans les poches, il trotta dans la mauvaise herbe qui ornait la devanture de la résidence décrépite, puis s’arrêta une fois près du pavé de l’allée. Il regarda d’abord à gauche et à droite, puis fit une petite ronde très sommaire avant de revenir sur ses pas.

- C’est bon, la voie est libre!

Dès que Jezabel fut près de lui, l’adolescent se mit en marche, d’un pas régulier, à travers les rues à l’apparence piètre des bas quartiers. Il avait l’habitude de ce décor et il y trouvait, étonnamment, un certain réconfort.

- On se dirige vers le quartier Utgardien, pas vrai? Confirma-t-il auprès de sa compagne du moment alors qu’une trajectoire se dessinait déjà dans sa tête. Continue de faire gaffe quand même, pour quelques jours. Ces trois crétins ont plus de contacts qu’ils en ont l’air et ils pourraient bien essayer de te retrouver simplement par envie de terminer ce qu’ils ont commencé. Ils sont cons comme ça, tu vois. Je les connais depuis un moment. Ils font la vie dure à pas mal de gens. Pour ma part, ils vont vouloir me faire payer mon affront d’hier, mais ils ne me font pas peur. Ils sont lents, idiots et souvent très saouls. Donc ils n’arriveront pas à m’attraper.

Il esquissa un sourire en coin. Il se savait rapide et agile comme un chat. Certes, ça ne le rendait en rien invincible, mais il était plus difficile à coincer.

- Enfin, j’imagine que t’as vu pire dans ton établissement. Je veux dire, des ivrognes, il y en a partout et il paraît que les Utgardiens aiment beaucoup l’alcool. Tu dois en voir de toutes les couleurs, par moment, pas vrai? Des rixes et tout ça... Puis, il secoua doucement la tête. Des brutes, quoi.

Il bifurqua vers la gauche, aux côtés de la jolie femme de noir vêtue.

- J’ai de mauvaises expériences avec les Utgardiens en général, ajouta-t-il. En fait, il avait du mal également avec les Ascaniens et plusieurs Amaranthis. Sans compter cette crainte qu’il ressentait naturellement envers les Sauvages. Autant dire qu’il était très sélectif, tout simplement. Hey! J’y pense, je profiterais peut-être de ton invitation d’hier soir pour me remplir la panse ce matin, si l’offre tient toujours! Ça fait des lustres que j’ai pas avalé un réel bon déjeuner…

Il offrit un léger un regard en coin en direction de Jezabel, battant des paupières dans le processus comme pour se donner un air adorable. Il était un pauvre gamin de la rue, pas vrai? Évidemment, il gloussa, sachant qu’il n’avait quand même pas la bouille trop mignonne des bambins plus jeunes. Lui et Jezabel se connaissaient si peu… et pourtant, il suffisait d’une promesse de nourriture pour qu’il baisse davantage sa garde. Naïveté ou jeunesse?

- Oh mince, je tuerais pour bout de pain bien chaud avec de la confiture… Ça fait toute une vie que je n’en ai pas mangé! Pour ponctuer ses propos, son ventre gronda. Ça y est, j’ai la dalle.

Les oiseaux chantaient et au loin, on pouvait entendre un coq crier. Bientôt, la cité s’animerait. Pour dire vrai, il était à parier que les marchands s’affairaient déjà à monter leurs étalages.
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