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Claircombe  :: Titre :: Quartier Ascanien :: Qui va à la chasse perd sa place [M&M's] ::
Qui va à la chasse perd sa place [M&M's]
Meryl
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Sam 27 Fév - 1:08
Qui va à la chasse perd sa place

Meryl & Markus
Au milieu de la nuit | Claircombe | Quartier Ascanien | An 82, Deuxième mois d'automne, Jour 10
Qui va à la chasse perd sa place [M&M's] Dgfdsf10

Au cœur de la nuit, alors que le quartier Ascanien était noyé sous des trombes d'eau qui s'écrasaient contre toitures et fenêtres, Meryl jouissait du confort d'un lit douillet et de la bonne chaleur des braises qui rougeoyaient encore dans l'âtre. Le lit et les draps dans lesquels elle se vautrait paresseusement n'étaient pas les siens, tout comme les vêtements d'ailleurs. Ce qui au départ ne devait être que l'affaire d'une nuit se transforma en l'affaire d'une semaine. Puis deux. C'était totalement illégal, totalement inconvenant, totalement honteux, mais c'était si bon. Avoir un toit sur la tête, un endroit où poser ses affaires, un endroit où préparer tranquillement le lièvre qui venait d'être chassé. Meryl appréciait cette vie, tout en sachant pertinemment que cela ne pourrait pas durer éternellement. Ce qu'elle ne savait pas, en revanche, c'est que tout prendrait fin cette nuit même.

Et l'occupant légitime de ce taudis, me demandez-vous ? Parti, pour Providence savait combien de temps. Cette masure près de la cathédrale était la demeure d'un ancien prêtre ascanien, mort bien avant qu'elle n'entre à l'orphelinat. On disait qu'il avait légué son bien à son seul fils mais personne ne l'avait vu depuis un moment. D'après les on-dit, toujours, il lui arrivait de s'absenter des semaines durant pour chasser en compagnie d'une bande de suicidaires, à bien des lieues de Claircombe. Meryl espérait secrètement qu'un félon l'ait fauché lors d'une de ces chasses et qu'elle pourrait continuer de profiter de tout le confort sommaire qu'offrait cet endroit.

Impossible pour elle de demander l'hospitalité de l'église : trop de fierté, surtout depuis sa mésaventure après le benêt de préfet Grison-Ebermann. On pouvait d'ailleurs se demander -assez légitimement- pourquoi elle ne quittait pas tout simplement le quartier ascanien puisqu'elle les détestait tant. Mais Meryl était pleine de contradiction et adorait se retrouver précisément là où elle n'était pas censée être.

Elle avait toujours eu le sommeil léger et l'ouïe fine, heureusement pour elle, sinon elle n'aurait jamais entendu le cliquetis de la serrure, surtout avec la pluie battante là-dehors. Ni une, ni deux, son instinct prit le dessus et elle roula hors du lit, vêtue d'une simple chemise d'homme qu'elle avait trouvée en farfouillant les tiroirs. Elle attrapa ensuite la poêle dont elle s'était servie plus tôt pour faire cuire des champignons et alla se cacher dans le petit renfoncement qu'offrait le bâtiment en se prenant à moitié les pieds dans ses affaires, éparpillées partout -Meryl aimait beaucoup s'éparpiller quand elle en avait l'occasion.

L'idée que cela puisse être autre chose qu'un cambriolage ne lui traversa même pas l'esprit. Mais qu'à cela ne tienne, elle allait défendre cet endroit comme si c'était chez elle - après une semaine à squatter, c'était un peu le cas de toute façon - et abattre le plat de cette poêle sur la tête de l'intrus avec tellement de force qu'il ramasserait ensuite ses dents sur le parquet.


Dernière édition par Meryl le Lun 23 Aoû - 13:53, édité 2 fois
Markus Falsom
Markus Falsom
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Lun 15 Mar - 0:57
Sous les trombes d’eau, une silhouette se déplaçait rapidement comme pour esquiver la pluie en direction d’une petite masure. Elle s’aidait d’une longue lance pour s’assurer d’un équilibre correct sur le pavé trempé, nécessaire pour supporter son poids et celui du lourd sac qu’elle portait sur son dos. La chasse avait été bonne pour la clique de Markus, ils revenaient d’une longue traque dans le Bois de l’Orée qui dura plus de deux semaines. Des biches, des lapins, deux Félons et même un Mustel rouge, la fourrure de ce dernier rentabiliserait le voyage à lui seul, le reste ne serait que du bénéfice.

C’est donc avec un large sourire sous sa capuche imbibée d’eau qu’il tourna dans la rue de son chez lui, en espérant ne pas avoir oublié une fenêtre ouverte depuis son départ au regard du déluge. Il aimait ce moment : Rentrer chez lui avec tout son barda, poser son sac et se laisser tomber dans son lit après avoir allumé le foyer. Finit le froid et le sol rude pour dormir, Markus allait passer toute la nuit et une partie de la journée à se reposer. Rien à faire, les autres s’occupaient de la viande et des peaux, il avait réussi à filer avec quelques corvées qui ne pressaient pas. Malin comme un Félon, il avait tout rangé avant de partir pour n’avoir rien à faire en rentrant et il se remercia d’être aussi sympa avec lui même tout en glissant la clef dans la serrure de son taudis.

D’un pas assuré, Markus rentra chez lui en laissant échapper un soupir d’aise d’être enfin protégé des éléments, déposant son sac et sa lance à coté du seuil. L’endroit était sombre mais il faisait chaud et une délicieuse odeur de champignon grillé flottait dans l’air, il était enfin chez lui. Le trappeur éreinté commença à retirer ses bottes puis il se figea comme si son cerveau se mettait en marche. Chaud ? Champignon grillé ? Il se redressa d’un pas malhabile en regardant autour de lui, cherchant à distinguer quelque chose dans la pénombre. D’un pas vif, il parcouru la distance qui le séparait de sa lance pour s’en emparer mais ce fut sa perte car il se rapprocha d’un petit coin sombre habité par une furie.

Alors même qu’il refermait ses doigts sur la hampe de bois, une douleur vive transperça son crâne suivi d’un son sourd, il posa le brutalement le genou à terre et manqua de tourner de l’œil pour échapper à l’affliction crânienne. Markus restait néanmoins un chasseur éprouvé par la vie difficile à l’extérieur des murs, son instinct repris le dessus et il se laissa glisser au sol pour se retourner sur le dos, lance vers son agresseur. L’assassin de sa cervelle ne portait qu’une longue chemise...Une de SES chemises, pour seul vêtement et son arme n’était autre qu’une de ses poêles. Pendant un moment, le chasseur pensa halluciner suite au violent coup sur son crâne puis il se reprit assénant un violent coup de lance vers la silhouette en chemise.

L’intrus manqua de se faire embrocher par la pointe de fer mais visiblement elle était plus maigre qu’il ne le pensait car la lance traversa de part en part sans la blesser après qu'elle est esquivé en se laissant tomber par terre. Dans son action, la pointe de la lance accrocha le lin du vêtement, terminant de le déchirer : Son agresseur était maintenant nu comme un ver. Reprenant du poil de la bête, galvanisé par sa réussite et la douleur de son crâne, Markus se redressa rapidement pour coincer la malotrue. En effet, le squatteur n’était autre qu’une jeune femme à l’allure sauvage et au regard vif qui essaye de lui échapper mais elle était chez lui. Après quelques roulades et jet d’objet, il finit par la bloquer dans un coin de son atelier, la pointe de son arme juste sous la gorge. Markus la regarda de haut en bas, se rinçant l’œil au passage avant que la douleur de son crâne de ne le ramène à la réalité.

– QU’EST CE QUE TU FOUS CHEZ MOI ?!

Le chasseur avait presque crié tant il était contrarié, cela aurait du être une bonne soirée or autour de lui, c’était un bazar sans nom. Visiblement, elle avait pris ses aises et fouiller le moindre placard avant d’étaler tout ce qu’elle trouvait par terre. Markus n’était pas loin de faire fi de la Providence et d’appeler la garde Ascanienne par pure vengeance.
Meryl
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Lun 30 Aoû - 22:03
Acculée comme un animal, Meryl eut quelques longues secondes pour rejouer la scène dans son esprit et lister toutes les petites erreurs qu’elle avait commises et qui avaient précipité cette fâcheuse situation. Quelqu’un de plus raisonnable qu’elle aurait rapidement admis que squatter la masure du chasseur pendant aussi longtemps avait été la première d’entre elles, mais Meryl était loin d’être raisonnable ; elle préféra s’agacer de ne pas avoir roulé à droite plutôt qu’à gauche ou de ne pas lui avoir envoyé ce vase au visage lorsqu’elle en avait eu l’occasion. Mais la véritable morale de cette histoire la frappait de plein fouet maintenant qu’elle avait ces quelques longues secondes – pas si longues d’ailleurs en réalité – pour y réfléchir : vivre dans le confort et la sécurité des murs de la cité l’avait ramollie. Jamais elle ne se serait laissée avoir aussi facilement par la faune d’Avalone, alors comment expliquer qu’un vieux chasseur fourbu et épuisé par son voyage avait réussi cet exploit ?

Elle sentit son regard descendre sur elle alors qu’elle n’avait plus le moindre tissu sur le corps et regretta de ne pas avoir frappé plus fort avec cette poêle. Là où n’importe quelle autre femme aurait tenté maladroitement de cacher sa poitrine ou son intimité, Meryl eut seulement le réflexe de mettre son bras en travers de son abdomen, masquant l’horrible cicatrice qui lui barrait le bas ventre. Comme si ça avait la moindre importance… Le mur derrière elle l’empêcha de reculer davantage et la pointe de la lance que tenait le chasseur toucha sa carotide. C’était typiquement ascanien, ça, de menacer une femme nue, désarmée et qui agissait plus par instinct que par malveillance ; et il aurait sûrement le toupet de lui dire qu’elle l’avait bien cherché en plus.

– QU’EST CE QUE TU FOUS CHEZ MOI ?!

C’était le moment d’avoir l’air aussi convaincante que possible. Heureusement, elle savait à peu près à qui elle s’adressait et connaissait le mot magique.

- Par Providence, ayez pitié… !

Voilà, excellent.

- Je cherchais juste un endroit où m’abriter quelque temps. L’église… l’église m’a dit que c’était l’ancienne maison d’un prête et que plus personne n’y vivait depuis longtemps. Je ne savais pas… S’il vous plaît, ne me faîtes pas de mal !

Elle essaya de se convaincre qu’il n’y avait rien d’humiliant à jouer les femmes fragiles juste le temps que la lame pointée sur sa gorge s’éloigne un peu, elle n’y réussit qu’à moitié. À son grand soulagement, le chasseur sembla faire preuve de bon sens et écarta légèrement son arme, même s’il hésitait visiblement sur la suite à donner à cette histoire. Funeste erreur. Meryl n’attendit pas de savoir quelle serait la sentence pour s’être introduite ici et pour avoir tenté de lui fracasser le crâne ; elle lui envoya son pied dans les valseuses avec l’aisance de quelqu’un qui avait sûrement eu l’occasion de beaucoup s’exercer dans sa vie. La réaction fut immédiate : il se plia en deux de douleur.

Sans demander son reste, Meryl profita de l’opportunité pour s’enfuir aussi vite que possible, sans prendre le temps d’attraper quoi que ce soit au passage. Elle se retrouva donc nue sous la pluie battante, en pleine nuit, courant à en perdre haleine dans les rues du quartier Ascanien, glissant à moitié sur les pavés trempés. Pendant une minute ou deux, elle se persuada qu’elle avait réagi au mieux ; après tout, rien ne disait que le chasseur n’aurait pas exigé quelconque compensation pour ce qu’elle avait fait, et connaissant les Ascaniens, il aurait certainement eu une brillante idée qui ne lui aurait pas plu du tout.

Et enfin la voix de la raison se fit entendre : qu’espérait-elle accomplir maintenant qu’elle n’avait littéralement plus rien ? Comme une idiote, elle avait tout laissé derrière elle ; elle n’avait certes pas grand-chose mais c’était justement la raison pour laquelle cela comptait autant. De plus, nue comme un ver en plein quartier Ascanien, c’était la peine de prison assurée pour outrage public à la pudeur. Combien de temps avant qu’une patrouille ne lui tombe dessus ? Et personne chez qui trouver refuge...

- Merde, t’es vraiment trop con Meryl !

Elle s’était entourée de ses bras, comme pour conserver la chaleur qui prenait elle aussi la fuite, tandis que l’eau ruisselait sur elle, collant sa longue chevelure contre son crâne, ses épaules, son dos. L’averse était si violente que chaque goutte qui s’abattait sur elle lui laissait une marque rouge sur la peau. La mort dans l’âme, elle se résigna à faire demi tour, vers la masure du chasseur. Elle toqua sans douceur plusieurs fois contre le battant, jusqu’à ce qu’il daigne enfin lui ouvrir. Était-il en colère, agacé, excédé, fou de rage, perplexe, désabusé, elle n’aurait su le dire tant elle était aveuglée par la pluie. Et alors que des excuses auraient probablement dû être de rigueur, elle demanda simplement :

- Je peux récupérer mes affaires ? On se gèle dehors.

Si le culot avait dû avoir un visage, nul doute que ç’aurait été celui de Meryl.
Markus Falsom
Markus Falsom
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Jeu 28 Oct - 23:20
Plié en deux après un coup qui avait le don de terrasser les hommes, Markus en aurait bien pleuré tant son crâne et son entrejambe semblait se disputer la primauté de la douleur. Pour l’instant son aine remportait la compétition haut la main et il ne fit rien pour empêcher cette furie de s’enfuir par la porte. C’était même un bon débarras et il resta plusieurs minutes sur les genoux à maudire cette femme qui avait ruiné sa soirée.

Il se demanda pourquoi la Providence lui offrait une chasse généreuse pour ensuite lui envoyer un coup de pied dans les couilles. Littéralement. Habituellement, il n’avait jamais eu de problème de squatteur tant le quartier Ascanien avait la réputation d’être intransigeant avec les fauteurs de troubles. Pourtant sa baraque était une proie facile vu qu’il s’absentait de longues semaines pour chasser et une fille particulièrement teigneuse l’avait repéré.

Markus se décida à se relever en s’appuyant sur sa lance, jurant de tendre des pièges dans sa maison pour la prochaine fois. Elle avait foutu un sacré bordel, à croire qu’elle avait cherché dans le moindre tiroir pour en vider son contenu. La femme avait aussi tapé dans ses réserves mais elle ne semblait pas avoir volé quoique ce soit du moins, il n’avait rien vu qui manquait. L’entrejambe toujours douloureuse accompagné d’un mal de crâne perçant, il se dirigea vers son lit et laisser le reste à demain. Hélas pour le chasseur, la Providence n’en avait pas fini avec lui car on frappa plusieurs fois à la porte.

— Le Livre me vienne en aide…

C’est un Markus blasé qui ouvrît la porte et tomber nez à nez avec son agresseur aussi nu qu’un vert sous cette pluie torrentielle. Avec la plus grande désinvolture, elle lui réclama ses affaires. Tout un tas de sentiments se mêlèrent dans l’esprit de l’Ascanien, d’abord la colère alimentée par la douleur lui donnait la sale envie de coller une raclée à cette sale teigne. Puis la mesquinerie de simplement lui fermer la porte au nez et de la laisser se débrouiller avec le froid et la garde. C’est pourtant la pitié qui prit le dessus en voyant cette femme sous cette averse glaciale. Markus grogna de dépit et se décala en ouvrant la porte avec lui.

— Tu vas crever de froid. Rentre.

Elle resta quelques secondes de plus sous la pluie battante, comme si finalement elle n’était plus vraiment sûre de vouloir rentrer. Elle était déjà trempée jusqu’aux os de toute façon, alors un peu plus ou un peu moins… Elle se résolut pourtant à avancer prudemment à l’intérieur du taudis maintenant bien inhospitalier. Enveloppée dans ses propres bras comme pour tenter de se réchauffer, elle resta un moment plantée au milieu de la pièce sans rien faire d’autre qu’observer le chasseur.

— Merci, finit-elle par articuler.

Son regard tomba sur toutes ses affaires éparpillées au sol.
— J’ai rien volé. J’ai rien touché, et surtout pas les croquis qu’il y a sous le matelas. Je voulais juste me mettre à l’abri.

Markus referma derrière elle, verrouillant la porte après avoir posé son arme et se tourna vers cette femme trempée et toujours dans le plus simple appareil. Un nouvelle épreuve envoyée par la Providence, comme si tout avait décidé de dérailler pour tester sa résilience.

— Tu as réussi à toucher à mes croquis ?! Tu ne les as pas abîmé j’espère ?!

Evitant de bousculer la jeune femme, il se dirigea vers le lit où il cachait ses précieux dessins, Markus attrapa la couverture au passage et la jeta vers son invitée.

— Si tu veux pas choper le mal, tu vas devoir te sécher et te réchauffer. Je peux t’offrir un toit pour la nuit mais pas un médecin.

Il était occupé à soulever le matelas pour retrouver ses croquis qui semblait vraiment lui tenir à cœur. Un grand éclat de rire résonna dans la pièce alors que la jeune femme s’enroulait dans la couverture qu’il lui avait jetée au visage.
— En fait, je disais ça pour plaisanter, j’ai vraiment pas regardé sous le matelas, mais vue ta réaction, je commence à regretter. Sans qu’il s’en rende compte, elle était venue se poster derrière lui, tentant de regarder par dessus son épaule.
- Y a quoi dessus ? Est-ce que Providence approuverait  ? demanda t-elle tout sourire.

En effet, le jeune chasseur sortît plusieurs feuilles d’une boîte caché sous son matelas alors qu’il ne prêtait pas attention aux piques de sa squatteuse. Comment faire confiance à quelqu’un qui a essayé de vous prendre votre chez vous et de vous fracasser le crâne ?

— Laisse la Providence en dehors de ça. Elle a eu son lot d’injures venant de ma part avec notre rencontre. Délicatement, il ouvrit le coffret et en inspecta le contenu, un soupir de soulagement ponctua finalement l’inspection. Derrière lui, sa compagne d’un soir pouvait constater que les précieux croquis détaillaient des schémas ainsi que des calculs. Si elle en avait quelques connaissances, elle reconnaîtrait sans doute des tentatives pour une espèce de piège à loup révolutionnaire mais non abouti.

— C’est le travail d’une partie de ma vie. Un nouveau soupir et il reposa ses précieux gribouillages dans leur boîte et la reposa sur un établi non loin. L’ascanien reporta son attention sur ce drôle d’oiseau.

— Ça t’arrive souvent d’occuper les baraques des autres ? T’es à la rue ?

- Non ! Si… Enfin, ça dépend des moments. Elle laissa planer un long silence. Je reste jamais très longtemps en ville alors à quoi bon avoir une adresse fixe ? Tu vas pas me dénoncer à la garde, hein ?

— Comment ça tu restes jamais longtemps en ville ?

Il lui jeta un regard clairement suspicieux, plissant légèrement ses yeux. Il se trouvait déjà à part en étant un chasseur, on le traitait de cinglé de s’éloigner de la sécurité des murs alors passer plus de temps dehors que dedans avait le don de lui hausser les sourcils.
— Tu chasses ? Cette fois, il l’a regarda de haut en bas ce qui pouvait être déplacé vu sa tenue mais il avait l’air de s’attarder sur ses muscles plus que ses formes.

- Ça m’arrive. Elle haussa les épaules. Mais le plus souvent j’accompagne juste les chasseurs. Je m’assure qu’ils ne se perdent pas, qu’ils tombent pas dans un piège, qu’ils touchent pas aux plantes vénéneuses, qu’ils fassent pas trop de bruit, qu’ils s’aventurent pas sur le territoire d’un trop gros prédateur, ou pire, un territoire nomade. Ce sont pas les types les plus futés de Claircombe, heureusement qu’il y a des gens comme moi pour leur sauver les fesses, ajouta t-elle d’un air moqueur.

Sans vraiment savoir pourquoi il fut piquer dans son égo par cette remarque sur sa profession et il se retourna vers elle en fronçant les sourcils. Il leva un doigt alors qu’il commençait une tirade pour lui clouer le bec à cette pimbêche aux cheveux d’argent qui n’avait montré pour le moment que ses capacités à faire des bonds pour s’échapper.

— Tu dois vraiment être recruté par les petits chasseurs qui ne savent même pas mettre un pied devant l’autre. Je veux dire, tu as sans doute quelques atouts mais c’est pas avec ta…

Markus fut interrompu par trois rudes coup à sa porte. Il tourna la tête vers cette dernière avant de regarder Meryl comme s’il s’attendait à ce qu’elle soit au courant. Visiblement ce n’était pas le cas, il se leva en grognant sur le Livre pour allez ouvrir la porte.

— Si c’est un type que tu connais, je te préviens je ne suis pas une auberge Utgardienne !

Sans attendre sa réponse, il ouvrit un peu violemment la porte pour tomber nez à nez avec un garde Ascanien qui le salua d’un bref signe de tête. Derrière l’homme on pouvait entendre une certaine agitation, visiblement plusieurs gardes toquaient chez les habitants du quartier ainsi qu’une vive voix lointaine.

— Bonsoir, citoyen. J’ai quelques questions.

L’homme d’arme n’avait pas cherché à se présenter, considérant son uniforme comme une preuve suffisante de l’autorité qu’il représentait. Le chasseur fit la moue, l’air de ne pas savoir pourquoi on le dérangeait en début de soirée et surtout pas un temps comme celui là. Le garde semblait partager son avis, il était trempé de la tête au pied et le gambison rouge sous son plastron de fer était gonflé par une grosse quantité d’eau.

— Il y’a un problème ?

Derrière son dos, il fit un petit signe de la main pour essayer de prévenir son intruse de se planquer. Enfin, du moins il se pensait compréhensible, de dos cela ressemblait plus à un jeune homme un peu lent qui essaye de faire rire quelqu’un avec ses doigts. Le garde quand à lui fit un geste de la main autoritaire devant le trappeur.

– C’est moi qui pose les questions et je n’ai pas envie de perdre mon temps.

Il marqua un arrêt condescendant dans son discours pour savoir si Markus avait bien compris et ce dernier, habitué à aux frasques de la garde Ascanienne se contenta de hocher la tête sans un mot, le regard blasé.

– Avez vous vu ou entendu quoique ce soit d’étrange ce soir ?

Cela commençait très mal. En plus, la vive voix commençait à se rapprocher donnant à l'ambiance globale quelque chose d'inquiétant.

– Rien d’inhabituel, non.

Le garde l’observa l’air de ne pas y croire mais continua.

– Pas de…

L’homme n’eut pas le temps de terminer que du grabuge éclata juste derrière lui, visiblement le propriétaire de la vive voix était arrivé au niveau de la maison de Markus. Alors que le garde se retournait, Markus pou reconnaître un des prêcheurs Ascanien qui avait l’habitude d'haranguer les foules à l’entrée des marchés. Sauf que ce soir, il semblait bien plus en forme et la rue du chasseur n'avait rien d'un marché.

Sa simple toge lui collait la peau à cause de la pluie, il marchait pieds nues et tenait un exemplaire du Livre détrempé entre ses doigts caleux. Les gardes semblaient ne pas savoir quoi faire avec ce serviteur de la Providence sans risquer de pêcher, du moins personne ne voulait être le premier à le toucher par peur du courroux céleste. Les hommes de foi étaient quasiment intouchables chez les Ascaniens. Le prêcheur regardait autour de lui comme une bête perdue puis tomba à genou sans prévenir, levant les bras vers le ciel avant de brailler.

– Je t’ai vue ! Je t’ai entendue ! Oh magnificence ! Oh Sainte des saintes ! Providence ! Ton serviteur t’a vue ! Elle est descendue en ce lieu ! Elle a pris la forme la plus pure qu’il soit ! Celle d’une ingénue au cheveux d’argents ! La pluie ne semblait pas faire trembler son corps nue ! Le divin ne craint rien ! En ses heures sombres de divisions, Elle est venue à moi dans le plus simple appareil pour m’avertir ! Oui ! Réjouissez vous ! La Providence ne nous a pas oubliée ! Réjouissez vous et embrassez le Livre !

Le chasseur regarda l’homme en pleine béatitude mêler ses larmes à la pluie aussi heureux qu’un enfant alors qu'il embrassait son livre avec toute la ferveur d'un jeune homme. Markus eu envie d’éclater de rire mais toute trace d'hilarité disparue bien assez vite quand il aperçu les gardes fouiller la maison en face de la sienne. Les Ascaniens ne rigolaient pas avec la religion et on pourrait l’accuser d’avoir voulu tourmenter un saint homme ou même de lui avoir joué un mauvais tour avec sa complice.
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