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[Demeure Sigfusson] Entre nature sauvage & Civilisation [PV Tobias]
Freyhel
Freyhel
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Lun 22 Fév - 22:42
Premier mois d'hiver, an 82


[Demeure Sigfusson] Entre nature sauvage & Civilisation [PV Tobias] Fk5b


Soufflant dans ses mains gelées dans le but de les réchauffer au mieux, Freyhel s’était empressée de rentrer le bois préalablement coupé - par elle? faut pas rêver… - à l’intérieur afin de pouvoir garder la demeure bien chaude. Même si elle avait préféré prendre son temps comme lors des mois les plus chauds, elle avait tout de même dû se faire une raison. Elle n’avait ni cape, ni manteau. C’était une manière de s’assurer qu’elle n’irait pas bien loin, si jamais… Enfin, ce n’était qu’une « précaution supplémentaire ». De plus, sa lourde entrave toujours présente à sa cheville nue devenait si froide, qu’elle avait l’impression que le fer la brûlait. Évidemment, la jeune nomade en faisait fit, sachant très bien que ce n’était pas le cas. Tout ça. C’était dans sa tête! Cela ne voulait pas non plus dire qu’elle avait envie de prendre le risque de se coltiner une solide engelure… En tout cas. Ce n’était pas ce matin qu’elle arriverait à se sauver, assurément!

Finissant par rentrer en poussant la porte sans ménagement, elle balança le bois directement au sol, à ses pieds. Chose faite, elle frotta ses bras vigoureusement, puis ses mains et se dirigea vers le foyer sans pour autant se précipiter, juste par orgueil.

-Bien! Ne laisse pas traîner le bois là, toute la journée. Je n’ai pas envie de m’empêtrer à mon retour. Vue?

Elle ne tourna même pas la tête en sa direction, préférant profiter de la chaleur ainsi que de la vue du feu. Elle allait y penser, pour les bûches de bois. Elle ne cherchait pas du tout à le contenter, mais éviter sa colère était parfois plus appropriée. Déjà, si elle devait sortir ainsi sans le moindre textile en mesure de la garder moindrement au chaud, c’était parce qu'elle avait encore tenté de s’évader, la dernière fois. Foutue neige et foutu chiens!! Elle n’avait pas eu la chance de se rendre bien loin, avant qu’on ne la rattrape. C’était tellement frustrant, que parfois l’envie de hurler à plein poumons se faisait sentir… Mais elle ne pouvait pas. C’était comme ça. Elle sentit une tension sur sa cheville, ce qui la força à tourner la tête, un peu craintive.

-Oui et bien je ne vais pas oublier de raccourcir tout ça, cette fois! La dernière fois, si on t'avait vue, les conséquences auraient été dramatiques! Et je n'aurais franchement pas donné cher de ta peau!

Fit-il, tandis qu’il enroulait, puis bloquait les chaînes autour de l’une des solide poutres de l’habitation. Bien entendu, il jeta un coup d'œil vers sa captive qui déjà avait rapporté ses prunelles disparates sur les flammes, visiblement peu intéressée par ce qu’il racontait, comme d'habitude. Parler seul était devenu une habitude. Il continuait d'espérer bêtement qu’un beau matin elle se réveillerait et lui pardonnerait tout. Comprenne tout. Seulement, ce syndrome ne ferait jamais partie de la Vaar Mont qui ne rêvait que de lui fendre le crâne avec peu importe quoi de suffisamment contondant pour ce faire! La porte finit par se refermer et Freyhel jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, puis, avisa la chaîne qui la reliait à ce logis maudit. Ramassant cette dernière, elle tira dans l’unique but de juger de sa « liberté » pour la journée. Après tout, elle avait compris qu’il ne reviendrait que dans la nuit, même s’il ne l’avait pas mentionné directement à travers son terrible accent.

Le silence, la tranquillité et le crépitement des flammes. Elle se rapprocha davantage du feu, y tendant cette fois ses pieds nue en les frottant de ses mains. Ce mélange de froid et de bien être grâce au souffle de Vaarkarsh lui procura un agréable frisson. Restant ainsi un long moment, elle finit par s’activer en sentant son ventre gronder. Se dirigeant donc vers la réserve, elle tiqua et rata de peu de tomber en réalisant que son entrave s’y arrêtait plus tôt qu’elle ne l’avait cru. Sérieusement!? Aussitôt frustrée, elle se coucha sur le ventre et essaya de toucher, d'agripper l’un des paniers juste là!... Si près!! Allant même jusqu’à placer au mieux son entrave à la cheville pour se laisser le plus de chance possible, elle dû se rendre à l’évidence qu’il lui manquait environ une main!! Se redressant assise, elle observa les lieux dans le but de trouver quelque chose pouvant lui permettre de briser cette fatidique distance entre elle et les victuailles! Comme envoyé par Shoggoth, c’est Skal qui fit son apparition, visiblement intrigué par toute cette action de son côté. Les choses étaient rangées de manière à ce que les « indésirables » comme ces fouines, ne soient pas en mesure de saccager la réserve, mais… Elles faisaient un bon trio alors elle n’avait plus le moindre doute qu’ils trouveraient rapidement de quoi se mettre sous la dent!

Presque de bonne humeur, elle offrit une caresse encourageante au petit mustélidés, lorsqu’il lui sembla entendre des pas, dans la neige. Baissant aussitôt le regard, elle réalisa que Skal n’était déjà plus là. Contrairement à Jaks, il était beaucoup plus peureux et ne se montrait jamais lorsqu’il y avait d’autres personnes ici. Disons que ses instincts de survie étaient vraiment plus développés que son frère. Ce qui n’était pas plus mal. Quoi qu’il en soit, elle eut le même réflexe : ramassant prestement la chaîne à ses pieds comme si cela l’aiderait à aller plus vite, elle se réfugia sous un coffre sur pied. C’était à peu près le seul endroit où il était généralement plus difficile de la tirer, en cas « d’urgence ». Tendant l’oreille et avisant la porte, elle fut un peu surprise de voir qu’on semblait rôder autour du baraquement. Un maudit? Un voleur? Elle préférait de loin la seconde option, mais pour dire vrai, elle n’avait vraiment pas envie de faire face à un Utgardien étrangé. Ce n’était pas que Sigfusson avait fini par lui jouer dans la tête, c’était juste qu’elle n’avait pas la moindre raison de croire que quelque chose de bon essayait d’entrer ici.

C’est une fenêtre qui sembla intéresser davantage le rôdeur. Pour dire vrai, Freyhel ne pouvait pas dire si cette dernière était préalablement ou non verrouillée, mais le fait est, qu’elle réalisa bien vite qu’une ombre venait de s’y glisser. Son cœur se mit aussitôt à se débattre en fou dans sa poitrine, tandis qu’elle resserrait sa prise sur ses propres chaînes qu’elle avait ramenée contre elle, au mieux. Pour la jeune nomade, le combat était inévitable. Ce n’était pas comme si ses entraves n'offrait pas un chemin tout tracé jusqu’à elle. Voilà donc que la personne, visiblement vivante, ne semblait pas aussi costaude que ceux qu’elle avait l’habitude de rencontrer depuis déjà trop longtemps. Elle fut même étonnée d’y reconnaître des traits fort plus juvéniles qu’elle ne l’aurait cru. Cela ne l'influença cependant en rien quant à la fin funeste qu’elle lui réservait.

Frey resta terrée jusqu’à ce qu’il disparaisse dans la chambre de son geôlier, farfouillant cette dernière sans se méfier de quoi que ce soit. Longeant le mur sur sa droite en prenant soin de ne faire aucun bruit, elle s’adossa contre ce dernier, laissant une armoire la masquer du Shog. Au bout d’un moment, il apparut tout bonnement devant elle au point où elle sursauta presque. Loin de l’avoir vue, elle ne se fit pas prier pour mettre son plan en marche. Ce n’était qu'une question de secondes avant qu’il ne la repère, si déjà son regard semblait avoir coulé sur la chaîne, menant pratiquement jusqu’à lui…

Passant rapidement l’entrave par-dessus la tête blonde, elle tira aussitôt de toute ses forces vers l’arrière, prenant soin de bien enfoncer son propre menton dans son cou, histoire de ne pas se laisser sonner par quelconque riposte de la part de celui qu’elle jugeait comme une menace. Sentant son dos heurter férocement le mur, elle expira bruyamment, sans pour autant lâcher. Se servant de sa prise autour du cou de son adversaire, Freyhel se souleva et enroula ses jambes autour de la taille de ce dernier. Ce poids soudain sur l’intru sembla suffire à lui faire perdre l’équilibre, envoyant le duo contre le sol. Encore une fois, bien que la nomade encaissa le plus gros, elle sera de toutes ses forces ses jambes contre lui, l’empêchant ainsi de fuir. Malgré ses tentatives vaines de se défaire de sa poigne solide, elle savait qu’il était coincé!

La porte s’ouvrit, laissant entrer un souffle glacé jusqu’à la cuisine où se trouvaient les deux adolescents. Non! Mais qu’est-ce qu’il faisait là?! En reconnaissant jusqu’à ses foutues jambes, la Sang-de-Shog vit apparaître un Manfred fort ahuri devant la scène qui s’offrait à lui. Si elle crut qu’il aiderait le voleur, étant peut-être son complice pour une raison obscure, elle ressenti peut-être une certaine satisfaction en réalisant qu’il n’en ferait rien. Ce dernier se contenta tout bonnement de croiser les bras, son sempiternel sourire narquois au visage et appuya une fesse sur la table en bois massif.

-Mmh. Ouais. Coriace le chien de garde, hein? Il leva ses mains en guise de paix. Je juuuure par Njörd qu'elle n'est pas à moi!

Freyhel réalisa à peine que sa victime avait fini par se ramollir au point de ne plus se débattre du tout. Si elle voulut garder sa prise afin de s’assurer d’une bonne mort digne de ce nom, elle se souvint de la terre où elle se trouvait. Merde, merde, merde! C’était INJUSTE!!! Cet Utgardien était suffisamment fêlé pour la laisser se faire bouffer par le revenant. Elle le relâcha aussitôt devant la moue presque déçue de ce sadique qui se contenta d’hausser les épaules en ricanant. Se penchant vers le duo, la nomade se dégagea prestement de sous l’inconscient, pour chercher à éviter quelconque prise de ce malade. Avisant cette dernière en posant une main sur son cœur comme si elle le blessait terriblement, il se contenta d'agripper la belle au bois dormant pour lui enfiler les entraves avec lesquelles il semblait être entré.

-Un peu fâcheux. J’avais prévu une balade juste toi et moi, mais voilà que tu me fous ce gueux entre les pattes… Avisant le corps endormi au sol, il se massa la nuque, visiblement un peu irrité par la situation. Freyhel n’était en rien assurée par les intentions du meilleur ami de son ravisseur qui, aux dernières nouvelles, souhaitait tout bonnement se « débarrasser d’elle ». Il était convaincu que le plus prisonnier des deux était Hosvir. Shhhh!!! Laisse-moi réfléchir!



Dernière édition par Freyhel le Mar 23 Fév - 20:50, édité 1 fois
Tobias Callahan
Tobias Callahan
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Mar 23 Fév - 18:43
Le vent soufflait à l’extérieur en une bourrasque soudaine. Serrant les dents un bref instant, le gamin frissonna vigoureusement, tentant inconsciemment de chasser ce froid glacial qui menaçait de s’infiltrer dans ses os. Resserrant sa cape en fourrure contre lui, le jeune homme songea au fait que de trouver un abri était assurément la chose la plus logique à faire, du moins, jusqu’à ce que les bourrasques se calment un peu. Si d’emblée il songea à la taverne du coin, il se rappela sans le moindre doute la dernière discussion qu’il avait eue avec le tenancier. Ce dernier lui avait fait bien comprendre que s’il ne comptait pas consommer de nourriture ou d’alcool, alors il n’était pas le bienvenu. Or… il avait quelques piécettes sur lui, mais il préférait les garder pour plus tard.

Levant le regard droit devant lui, Tobias repéra cette chaumière, un peu à l’écart des autres et dans un état presque lamentable. Enfin, pas qu’elle était décrépite, mais assurément, elle avait besoin d’amour. Pourtant, ce qui attira davantage son attention était sans équivoque cette fumée qui s’échappait de la cheminée. Bien sûr, c’était un signe évident qu’il y avait âme qui vive dans cette baraque, mais s’il jouait bien son jeu, peut-être pourrait-il profiter un peu de la chaleur de ce foyer avant de reprendre la route. Accélérant le pas, l’adolescent parcourut le peu de distance qui le séparait encore de la maison, puis frissonna à nouveau alors qu’il commençait à neiger. Tout de même prudent, il jeta un coup d’œil par l’une des fenêtres et constata que la pièce devant lui était complètement vide. Il fit le tour du bâtiment, jetant un coup d’œil sporadiquement pour essayer de repérer les habitants, sans succès. Curieux, il revint vers la façade avant et posa une main sur la poignée, tentant d’ouvrir cette dernière, sans succès. Hmmm… verrouillée. Les propriétaires étaient peut-être sortis, tout compte fait ?

Si pendant un bref instant il songea à forcer la porte sur ses gonds, le voleur décida finalement d’y aller davantage en finesse. S’approchant à nouveau de l’une des fenêtres situées à flanc de bâtiment, le jeune homme tira sur le cadre de cette dernière et repéra un tout petit loquet qui l’empêchait de l’ouvrir. Sans hésiter, il glissa une main gantée sur l’un de ses couteaux de jet, puis fit glisser la fine lame dans l’entrebâillement de la fenêtre, faisant sauter ledit loquet d’un coup sec. Tobias se glissa à travers l’interstice crée par la cloison vitrée, puis atterrit sur le plancher de bois usé avant de refermer derrière lui. Déjà, la chaleur (même modeste) des lieux eut tôt fait de le faire soupirer de satisfaction. Curieux, il jeta un regard tout autour de lui, avisant à quel point l’endroit semblait pauvre.

La curiosité étant souvent considérée comme un vilain défaut, Callahan se laissa porter par cette dernière, vaquant de pièce en pièce pour essayer de dégoter un truc intéressant à emporter avec lui (tant qu’à être là…). La chambre des maîtres (du moins, le croyait-il) qu’il repéra semblait plus prometteuse que le reste… ce qui était en fait qu’une vaine illusion. Meh. Revenant sur ses pas, il pénétra à nouveau dans la pièce principale… Puis tout se passa très vite. Du coin de l’œil, il repéra cette lourde chaîne qui trônait au sol… Toutefois, avant qu’il ne puisse articuler le moindre propos, un tintement se fit entendre derrière lui. Vive comme une vipère, l’inconnue derrière lui enroula l’entrave métallique autour du cou du voleur, puis tira violemment vers l’arrière, coupant net la respiration du pauvre Tobias qui mit une seconde de trop à piger ce qui se passait. Titubant vers l’arrière, il sentit son corps heurter celui de la jeune femme, qui, assurément, venait de percuter un mur. Le souffle de cette dernière avait été expiré d’un seul coup et il l’entendait gémir sous l’effort alors qu’il tentait de se débattre comme un diable dans l’eau bénite.

Bon sang, il devait se débarrasser de cette chaîne !! Il allait crever bêtement dans ce taudis simplement parce qu’il avait été imprudent ! Levant un bras, il balança une main vers l’arrière, agrippant la chevelure de son agresseuse au passage qu’il tira violemment. Si elle semblait en ressentir une certaine douleur, elle ne lâcha pas sa prise féroce pour autant. Son poignard !! Il devait prendre son poignard !! Malheureusement pour lui, il commençait à perdre ses forces et ses poumons en feu lui faisaient bien comprendre que la fin était proche. Le sang était monté à son visage et il sentait ses jambes ramollir alors que d’une autre main il tentait d’attraper son arme à sa taille. Afin de s’assurer de la meilleure prise possible, la connasse derrière lui enroula ses jambes autour de ses hanches, lui faisant perdre le peu d’équilibre qui lui restait. Le duo s’écroula au sol et Tobias en échappa même, dans un tintement métallique, l’arme qu’il venait enfin de libérer de sa ceinture. En un dernier geste désespéré, le voleur agrippa la chaîne qui mordait férocement la chair de son cou et tentait de la tirer vers l’avant pour créer ne serait-ce qu’un espace suffisant pour lui permettre de respirer, sans succès. Ses yeux roulèrent dans leurs orbites et il était sur le point de perdre connaissance, l’empêchant de percevoir le cliquetis du verrou en provenant de la porte principale du bâtiment. Cette dernière s’ouvrit à la volée, poussant l’air froid à s’engouffrer dans la demeure. Une silhouette massive se tenait dans l’embrasure, fixant le duo hétéroclite qui gisait au sol. Si pendant un bref instant Tobias crut qu’il allait recevoir l’aide de ce nouvel arrivant, il comprit rapidement que ce dernier n’en ferait rien. Oh il perçut la voix grave de l’étranger, mais ne comprit en rien le sens de ses propos, puisque déjà, il perdait connaissance.

***********************

Il n’était pas mort. Fort heureusement ? Enfin, il n’en savait rien. Pour dire vrai, le trou à rats dans lequel il avait abouti malgré lui lui faisait un peu peur. Sa tête lui faisait un mal de chien et que dire de sa gorge ? Il avait l’impression de sentir encore et toujours l’étau cruel qui s’y était enroulé, plus tôt. Pourtant, il arrivait à respirer, bien que son souffle découlait davantage du râle que de la réelle inspiration. Il était allongé au sol et n’avait pas envie de bouger. En fait, il aurait même préféré replonger dans l’inconscience, puisque c’était forcément moins douloureux que la réalité. Malgré tout, il geignit, puis ouvrit mollement une paupière alors que son regard encore embrumé repérait la silhouette costaude d’un grand gaillard penché au-dessus d’un foyer crépitant.

- Tiens, tu te réveilles enfin ! Il était temps ! Déclara celui qui semblait de toute évidence être un Utgardien alors qu’il jetait une bûche dans les flammes orangées. Elle t’a pas raté, la petite ! C’était assez divertissant de vous voir aller.

Mollement, l’adolescent tourna la tête vers sa droite et sursauta malgré lui en voyant la folle furieuse le fixer d’un air meurtrier, à quelques mètres de lui. Geste typique d’un instinct de survie encore bien présent, Callahan se redressa d’un coup, ignorant la douleur lancinante de son crâne, puis effectua un vif mouvement de recul. Bien sûr, c’est à cet instant précis qu’il prit connaissance de la lourde chaîne qui le retenait également captif au mur, rajoutant au sentiment de panique qu’il ressentait déjà. Oh putain de merde !! Notant silencieusement la présence d’un solide bracelet métallique qui lui mordait férocement la chair du poignet, Tobias agrippa le lien de mailles et tira naturellement sur ce dernier, comme si ce geste futile allait soudainement le libérer. Évidemment, cela soutira un ricanement de la part de celui qui était de toute évidence son geôlier.

Le cœur battant la chamade, l’adolescent fixa le type costaud devant lui, puis tiqua alors qu’il avait la nette impression de l’avoir déjà vu quelque part. Ce dernier soutint ses prunelles noisettes avec un sourire narquois, puis se redressa soudainement, plus menaçant que curieux.

- Tu demandes où tu as déjà vu ma tronche, pas vrai ? Articula l’inconnu en ricanant. Moi je sais. Tu te rappelles tout ce fric que tu m’as pris ? Celui-là même que je venais de gagner aux jeux de hasard… Et bien, moi je m’en souviens très bien… Je me suis juré qu’un jour, je te mettrais la main au collet et je te ferais payer cet affront. Et bien, nous y sommes ! Ajouta-t-il d’un air amusé alors qu’il avait lentement parcouru la distance le séparant de Tobias.

Naturellement, le voleur recula en rampant, mais son dos percuta rapidement le mur derrière lui. Un poing fut rudement balancé sur sa gueule, rajoutant à sa migraine déjà bien présente alors qu’il basculait sur le côté sous l’impact. Grognant d’insatisfaction, Callahan tenta de se redresser à quatre pattes, mais un coup de pied le heurta violemment dans les côtes dans un bruit mât, lui faisant perdre son souffle à nouveau. Il toussotait à pleins poumons et sentit la poigne solide de son geôlier lui agripper le crâne pour plaquer son visage sur les lattes de bois usées du plancher.

- Je te jure que tu vas me le payer, petite merde, continua l’Utgardien sur sa lancée. Je n’ai pas encore décidé ce que j’allais faire de toi, mais crois-moi, tu vas regretter que cette sauvage ne t’ait pas tué.

S-Sauvage ? Les dents serrées, Tobias tentait de trouver une issue à sa situation déplorable. Dès qu’il sentit la poigne de l’homme le relâcher, il tourna le regard vers la jeune femme qui, visiblement, ne bronchait pas depuis l’endroit où elle était installée. C’était vrai alors ? Elle était une nomade ? Si c’était le cas, elle était la première en son genre qu’il côtoyait. Voilà une raison de plus pour se méfier d’elle ! Qui lui disait qu’elle ne tenterait pas de le mordre ou, pire, de le bouffer ? Pour peur qu’il en savait, elle était peut-être aussi primitive qu’une bête féroce rôdant dans les bois ! Merde, merde, merde ! Il devait foutre le camp !

- Oui, je me rappelle de toi… Articula difficilement Tobias d’une voix rauque en avisant l’Utgardien devant lui. Je… Je vais te rembourser, je le jure. Mais je ne te sers à rien en étant enfermé ici… Penses-y. Si j’ai réussi à te faire les poches aussi facilement, je peux le refaire, mais à ton compte… Je… Je peux te rapporter beaucoup de fric. Ça ne sert à rien de me garder enchaîné comme un chien… comme cette sauvage.

Il jeta un regard en coin à la créature qui le fixait toujours d’un air mauvais.

- Elle comprend ce qu’on dit ? Elle parle notre langue ? Osa-t-il dire, comme si la jeune femme était un animal quelconque, ce qui causa l’hilarité de leur geôlier respectif.

Oui, elle comprenait… Mais ne semblait pas dotée de la faculté de la parole. D’ailleurs, peut-être était-elle courroucée des propos qu’il venait d’articuler, mais elle eut un mouvement vif en sa direction, lequel fut encombré par les chaînes qu’elle devait traîner. Sans trop le vouloir, Callahan bondit vers l’arrière comme un chat sursautant, puis tomba directement sur les fesses en poussant un petit cri strident.

Vraiment… pouvait-il garder cette chose loin de lui ? Il n’avait pas envie de se faire dévorer vivant… !
Freyhel
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Mer 24 Fév - 4:31
[Demeure Sigfusson] Entre nature sauvage & Civilisation [PV Tobias] Fk5b


Manfred s’occupait du nouveau captif, ne perdant pas de temps pour refermer un étaux métallique autour de son poignet. Dès lors, il était solidement relié au mur par une chaîne fort peu longue. C’était solide. Freyhel y avait eu droit quelques fois. Le jeune intru maintenant entravé et n’ayant pas la moindre chance de fuir, l’Utgardien entreprit de lui faire les poches sans le moindre scrupule. Pendant que l’attention était sur un autre, la native observait sa cachette, n’espérant là que le bon moment pour s’y lancer.

-Tiens. Des jolies armes ça. Ça m’étonne presque qu’il sache s’en servir. Petit con.

Se redressant avec les quelques couteaux de jet dans une main et une bourse loin d’être pleine dans l’autre, Manfred rangea le tout de manière à éviter que la nomade qu’il observa un moment, ne profite de son inattention pour le prendre lui aussi de dos. Pour avoir soigné quelques fois son bon ami qui en avait vu d'autres, le roux était suffisamment perspicace pour comprendre que la nomade était dangereuse. Malgré son jeune âge qu’ils ne pouvaient qu’estimer, elle était sournoise et n’était absolument pas en quête d’honneur. D’ailleurs, puisqu’il la surveillait tout de même plutôt étroitement, il sut très vite se mettre en travers de son chemin, lorsqu’elle tenta de rejoindre le couvert du coffre. Essayant de l’attraper, l’homme referma ses large bras dans l’air tandis qu’elle venait de s'accroupir. Profitant de sa position, elle laissa ses mains la soutenir, puis étira une jambe qu’elle balança de toutes ses forces contre celle du roux. Ce dernier, chutant vers l’arrière, se rattrapa cependant de justesse grâce à la table. Sans demander son reste, Frey se jeta vers ce qui lui semblait être pour l’heure son seul salut, mais elle n’eut la chance de faire que deux ou trois pas, que son pied enchaîné fut bloqué net dans son mouvement. En vue de l’arrêt brusque, la manœuvre la fit basculer vers l’avant.

À peine écrasée sur le ventre, elle sentit aussitôt un poids sur elle. Bien entendu, peu désireuse de se faire coopérative peu importe ses desseins, la Sang-de-Shog se débattit de plus belle. S’assoyant carrément sur son dos, Manfred gloussa sous la colère évidente de la furie et prit soin de ne pas se faire mordre ou griffer, lorsqu’il lui passa finalement les anneaux de fer aux poignets. Au bout d’un moment, il finit, non sans quelques difficultés, par entraver ses chevilles dans un nouvel étaux. Ce dernier était directement relié à ses poignets. Voilà ce qui compliquait ses plans possibles d’évasion. Manfred allait-il les tuer tous les deux, finalement? Assurément, ce Shog dans les vapes avait vraiment choisi la mauvaise demeure à cambrioler.

-Ouf! Ça m'a donné soif, tout ça! Pas toi?

Déclara-t-il en plongeant une main dans son épais manteau de fourrure pour en sortir une gourde de cuir, laquelle il ouvrit pour prendre plusieurs gorgées. S’essuyant la bouche du revers de la main, il se redressa finalement, s’assurant bien entendu de ne pas rester à la portée de la petite sauvageonne. Il attrapa alors un sac qui trônait sur la table et qu’il avait sans doute apporté avec lui, pour le lui balancer, carrément.

-Enfile ça. On va sortir et on à un petit bout de chemin à faire. Je n’ai pas envie que tu crèves bêtement de froid en cours de route… Allez! Me regarde pas comme ça! On a déjà perdu suffisamment de temps.

Baissant ses prunelles sur le vieux sac à bandoulière, elle y nota aisément ce qui semblait être un textile fait de fourrure. Sortant ce dernier prudemment comme si elle craignait que quelque chose dans le sac ne l’attaque, elle réalisa bien vite qu’il s’agissait simplement d’une cape. Entre-temps, Manfred ajoutait un bout de bois dans le foyer, lorsqu’un gémissement se fit entendre sur sa gauche. Évidemment, toute l’attention fut dirigée vers la belle qui émergeait de son sommeil. Même si le barbu s’adressa à l’adolescent, c’est sur elle, en premier, que le regard du voleur s’arrêta. Il avait intérêt à ne pas l’approcher! Comme s’il avait lu dans ses pensées, ce dernier, visiblement encore sonné, se redressa d’un bond dans le but évident de créer le plus de distance possible entre eux… Une bonne chose, s’il la craignait. Réalisant visiblement sa nouvelle situation de captif, son attention se porta naturellement vers leur geôlier qui ne se fit pas prier pour prendre la parole. Il semblait n’attendre que ça. De toute façon.

Dans son coin, Frey écouta les propos échangés et chercha bien entendu à se faire une idée de l’étrange relation que les deux mâles entretenaient. Visiblement, c’était loin d’être l’amour fou entre eux, ce qui la rassurait un peu. Préférant détourner le regard tandis que l’adolescent se faisait malmener, c’est un éclat discret, mais argenté qui attira son attention, juste sous l’armoire à quelques pas d’elle… U-une arme!!! Pour avoir vu les quelques petits couteaux du voleur, cela ne fut pas bien long pour que le calcul se fasse rapidement dans sa tête. Rapportant son regard sur les charmantes retrouvailles, ce dernier s'assombrit aux dernières paroles du faible. Être comparée à un chien ne la dérangeait pas trop. Elle préférait même de loin une telle chose que d’être rabaissée au rang de Shog! Par contre, ce qui la dérangea, c’est qu’il semblait prétendre moins mériter sa situation précaire qu’elle…

-Oh ça, pour comprendre, elle comprend! Mais de tous les nomades, il à fallu qu’Hosvir choisisse celle-là!

Il s’était préalablement esclaffé, terriblement amusé par les questionnements du jeune inculte. À peine le blond tourna de nouveau son regard inquiet en sa direction, qu’elle feint de se redresser pour l’attaquer. Évidemment, à sa grande satisfaction - et l’hilarité de Manfred -, le nouveau venu recula si vivement, qu’il tomba de nouveau sur les fesses, non sans pousser un cri plus aigu qu’elle ne l’aurait pensé…

-HAHAHAHA!! Tu aurais dû voir ta gueule!!!! Ah!! Je sens que je vais m’amuser, durant ce petit voyage, finalement!

Profitant du fait que toute l’attention de Manfred se trouvait ailleurs, Freyhel se contenta de glisser doucement, très doucement vers l’armoire. Elle écoutait l’échange, tout en gardant ses prunelles disparates sur le duo masculin. Sa cape sur les cuisses, elle la laissa couler prudemment sous le meuble.

-Mais tu sais quoi? Tu as raison… Tu ne me sers strictement à rien ici et tu vas effectivement me rembourser! Tu vas même me rapporter beaucoup de fric! Comme tu dis… Il esquissa un sourire carnassier. Je suis sûre que mon client ne sera pas déçus d’obtenir un morveux en ton genre en guise de petit extra!

Choisissant de leur faire finalement dos, la native s’empressa de se pencher, puis, à l’aide d’une brève manœuvre, ramena la lame jusqu’à elle, sous sa cape. Afin d’éviter que le frottement puisse attirer l’attention, Frey  bougea bien entendu sa cheville. S’immobilisant au même moment où l’adulte se retournait vers eux, son regard coula légèrement vers le blond. Il y avait de fortes chances que ce dernier l’ai vue et il avait intérêt à se la fermer sinon c’était lui qu’elle égorgeait! Avoir une telle opportunité ne se représenterait pas une sitôt et elle comptait bien prendre la perche que la Tridéité venait de lui tendre. Fort heureusement, l’Utgardien semblait n’avoir strictement rien vu, puisqu’il s’avança dès lors d’un pas décidé en leur direction, forçant instinctivement le jeune duo à se crisper.

Malgré les vaines tentatives de fuir la prise de leur geôlier, ce dernier réussit sans trop de mal à agripper le jeune voleur. Encore une fois, Freyhel soupira intérieurement et ne se fit pas prier pour s’empresser de cacher l’arme sous son chandail en enfilant sa cape.

-Ah! Voilà qui est bien! Elle sait réfléchir! On à une journée entière de marche à faire, alors j’espère que vous allez être tranquille. Autrement, c’est à pied que vous allez la faire et ça… C’est si je suis de bonne humeur...

Tirant carrément sur la chaîne reliant ses poignets ensemble, Manfred la força à se lever. Il tenait l’adolescent d’une poigne solide et il fallait admettre qu’en vue de sa force et de la situation, il avait le dessus et de loin sur le jeune duo. Cela, cependant, ne serait qu’une question de temps. Elle devait se faire patiente et frapper au bon moment. Passant l’embrasure de la porte, Freyhel repéra tout de suite l’énorme Bantha qui attendait patiemment là, sommairement attaché, son épaisse fourrure au vent. Ramenant ses mains contre elle puisque dépourvue d’une paire de gants, elle en profita pour tenir plus fermement sa cape, rassurée de sentir l’arme sous le bout des doigts...
Tobias Callahan
Tobias Callahan
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Ven 26 Fév - 20:22
Bien sûr qu’il avait perçu son rire, à ce connard d’Utgardien. En fait, était-ce réellement étonnant de sa part ? Tobias n’était pas FORCÉMENT réputé pour son courage à tout casser, alors qu’il crie de surprise de manière UN PEU TROP aigüe… Bref, ça n’avait rien de trop étonnant, pour qui le connaissait vraiment. Ainsi, malgré son cœur battant la chamade, le voleur jeta un regard en coin en direction du grand gaillard qui, visiblement, était plus qu’hilare. Préférant ne pas répondre à sa provocation, Tobias déglutit nerveusement, puis jeta un bref regard en direction de la sauvage qui semblait faire on-ne-sait-quoi sous l’armoire la plus près.

- Que… ? Fit-il, soudainement alors qu’il réalisait de quoi parlait l’Utgardien. En guise d’extra… ?!

Naturellement, il ramena de nouveau son attention sur l’adolescente, comprenant soudainement malgré lui, grâce à sa perspicacité, quel sort lui était réservé. V-vendue ? Comme un chien ? Et c’est un peu ce qui l’attendait, puisqu’il était désormais considéré comme un « bonus ». Oh bon sang, il avait la nausée, maintenant. Certes, il se doutait bien que plusieurs trucs sordides se déroulaient au sein de Port-aux-Échoués, mais la traite humaine n’avait pas forcément effleuré son esprit. Et en quoi serait-il un bonus ? À qui allait-il être donné comme un vulgaire objet dont on voulait se débarrasser ? L’angoisse lui mordait les tripes, mais il ne comptait pas rester là, bien sagement.

Dans un geste d’une nonchalance presque écoeurante, le grand gaillard leur fit dos et du mouvement en provenance de la sauvage attira rapidement l’attention du voleur. Uh ? C’était sa dague, ça, pas vrai ? S’il venait d’ouvrir la bouche en guise de protestation (parce que bon, il n’appréciait pas forcément qu’on lui prenne ses effets), Tobias se ravisa rapidement, songeant au fait qu’il pourrait profiter de la tentative de rébellion de cette nomade pour foutre le camp. Évidemment, lorsque le roux se retourna de nouveau pour leur faire face, Callahan opta pour une pose recroquevillée sur lui-même, peu enclin à faire preuve d’assurance, pour ne pas éveiller les soupçons. Assurément, il avait perçu le regarder meurtrier que lui avait balancée la blondinette, mais le voleur préféra ne pas répondre à cette œillade.

Lorsque le grand type s’approcha d’eux, l’adolescent se crispa et rampa légèrement en reculant, comme si cette vaine tentative d’évasion allait lui apporter quoi que ce soi. La poigne solide de son geôlier lui mordit rapidement le bras, forçant Callahan à se redresser en titubant.

- Ne me touche pas, salopard ! Gronda-t-il entre ses dents, malgré lui. Même s’il avait peur de ce qui allait se passer, il ne pouvait se résoudre à se faire donner comme un vulgaire bout de pain à qui voudrait bien de lui.

Bon, sa maigre tentative de rébellion n’eut d’autres effets que de faire rire l’Utgardien… mais c’était mieux que rien. Pour sa part, la nomade se redressa sans opposer de résistance et s’enveloppa dans sa cape, ce qui allait être une maigre consolation pour elle, vu le temps glacial à l’extérieur. Nus pieds, croyait-elle réellement qu’elle irait loin ? Il espérait vraiment qu’elle puisse se vêtir plus convenablement que ça… Enfin, pas que son sort lui importait réellement. Sans plus de cérémonie, l’homme tira sur les chaînes de l’esclave féminin, puis incita ses deux victimes (après avoir détaché Callahan du mur) à le suivre vers l’extérieur du bâtiment. Dès que la porte fut ouverte, un vent frigorifiant fouetta le duo, mêlé à une neige qui tombait de plus en plus abondamment. Devant eux se trouvait un bantha qui attendait patiemment son propriétaire. Immuable face à la froideur de l’hiver, l’animal ne réagissait que très peu devant les flocons qui lui fouettaient le fasciés.

Plissant des yeux, Tobias tituba à nouveau alors que l’Utgardien le tirait à sa suite. Évidemment qu’il tenta d’émettre quelconque résistance, mais son mal de crâne carabiné le rendait moins résistant et plus fragile. Sans un mot supplémentaire, le grand roux attrapa l’autre extrémité de la chaîne de la nomade et vint glisser cette dernière dans un anneau solidement fixé à la selle de cuir du bantha. Il tira ensuite sur le lien de mailles métalliques puis fixa deux nouvelles menottes à son embout. Évidemment, Tobias ne resta pas là les bras croisés. Profitant de l’inattention du guerrier à son égard, le voleur en profita pour tenter quelque chose. Usant de toute son adrénaline, il poussa violemment son geôlier pour le déstabiliser, faisant ainsi grogner le bantha de nervosité, ce qui lui permit de se libérer momentanément de sa poigne. Ni une, ni deux, Callahan prit ses jambes à son coup avec la ferme intention d’abandonner la sauvage à son triste sort.

Le souffle court mais les muscles tendus sous l’adrénaline, le gamin se concentrait sur sa trajectoire, plutôt que de réellement porter attention à son adversaire. Un sifflement se fit entendre derrière lui, puis l’adolescent poussa un cri de douleur et de stupéfaction alors qu’il sentit quelque chose lui enrouler les jambes. Perdant l’équilibre, il s’affala sur le sol enneigé, expirant tout l’air de ses poumons au passage. Dire que ses jambes étaient souffrantes était un euphémisme. Pour dire vrai, ce foutu bolas qui venait de s’enrouler à ses chevilles lui avait heurté les tibias de plein fouet dans le processus et il espérait sérieusement n’avoir rien de cassé. Ricanant, l’Utgardien arriva rapidement à sa hauteur, le félicitant pour la vitesse de croisière qu’il avait réussi à atteindre aux pas de course. D’un mouvement sec, il retourna Tobias sur le dos, puis lui fracassa le nez d’un violent coup de poing, lui faisant voir des étoiles. Oh putain…

Les yeux larmoyants alors que le sang coulait de ses narines, le voleur se fit traîner par les chevilles jusqu’au bantha, là où la nomade gisait au sol après avoir été elle aussi (visiblement) assommée pour éviter une quelconque fuite. Sifflotant un air joyeux, le roux fixa finalement les nouvelles menottes aux poignets de Tobias, reliant donc ce dernier à la sauvage par la même chaîne, laquelle était fixée à la selle du bantha par cet anneau solide.

- Allez, debout mes agneaux, on a de la route à faire ! S’exclama-t-il d’un ton hilare alors qu’il se hissait lui-même sur le dos de sa monture imposante. J’espère que tu pourras marcher, morveux, autrement, tu seras tout bêtement à la traîne… Par contre, ma jolie poule, si tu suis gentiment, peut-être que je serai enclin à te faire monter… Mais tu auras intérêt à être très gentille.

Grognant de douleur, Callahan se redressa en chancelant. Le vent froid lui glaçait déjà les os, ses yeux larmoyaient toujours et son nez pissait le sang. Un claquement de langue lui fit comprendre que son geôlier venait de sommer au bantha d’entamer sa marche et, bien vite, la chaîne fit pression sur ses poignets pour l’obliger à avancer. Ce n’était pas pour rien que le grand gaillard avait choisi cette journée précise pour se rendre à Claircombe : vue la mauvaise température, personne ne serait assez con pour s’aventurer sur la route. Mettant un pas devant l’autre, le voleur se secoua la tête pour tenter de retrouver ses esprits, puis jeta un regard en coin vers sa compagne d’infortune qui arborait également un œil au beurre noir naissant. Ils marchèrent au rythme de la bête qui les guidait à travers la tempête de neige pendant que l’Utgardien en question fredonnait une chanson de son répertoire que Tobias ne connaissait en rien.

- Ça fait longtemps que tu es coincée avec ce type ? Souffla-t-il en direction de la sauvage, profitant du sifflement du vent pour éviter de trop attirer l’attention du cavalier devant eux. Je sais que tu me comprends… Bien que je n’aie aucune envie de m’allier avec toi, il est évident que, seul, on n’y arrivera pas… Tu as pris mon poignard … je t’ai vue. Il a mes couteaux de lancer, ça aussi je l’ai vu. Il suffirait que je puisse m’approcher de lui, rien qu’un peu, et je pourrais les récupérer sans trop de souci…

Suspendant ses propos, Tobi toussota bruyamment alors qu’il avait remarqué un mouvement de tête en leur direction, en provenance de leur geôlier. Baissant le regard pour se protéger momentanément de la neige qui fouettait leurs traits faciaux, Callahan savait qu’il aurait l’air piteux dans cette posture. Il voulait s’assurer que l’Utgardien puisse bien le sous-estimer. Avoir l’air faible était sa meilleure carte pour un meilleur effet de surprise. Dès que le cavalier se remit à fredonner, le voleur ramena son attention vers la sauvage tout en gardant une distance avec elle… Il n’avait pas oublié le coup de la chaîne…

Portant son regard noisette vers la jeune fille blonde, il comprit bien malgré lui qu’elle ne lui faisait aucunement confiance. Oh, le sentiment était partagé. Mais il était assez perspicace pour comprendre qu’il allait avoir besoin d’un minimum de coopération de sa part s’il voulait se libérer et avoir une chance. Elle était frigorifiée, voilà qui n’était pas une grande surprise. Elle n’avait qu’une cape sur les épaules et ses pieds nus étaient à la merci des affres de Dame Nature.

- Écoute… toi et moi, on sait très bien que tu ne pourras pas rester comme ça très longtemps… Ce type est malade, quoi ! S’exclama-t-il en parlant tout bas, lui-même grelottant. L’hypothermie va avoir raison de toi bien avant qu’on arrive à Claircombe… Il faut qu’on le pousse à s’arrêter…

À peine venait-il d’articuler ces propos qu’il fit rapidement volte-face, flanquant un solide coup de pied dans les jambes de la nomade qui accusa le coup. En moins de deux, elle s’écrasa face contre terre avec un bruit mât et une plainte étouffée. Bien sûr, le bantha n’arrêta en rien sa trajectoire, tirant la jeune femme dans la neige déjà bien épaisse.

- Hey !! S’écria l’adolescent, attirant ainsi l’attention de l’Utgardien. Elle ne va pas bien ! C’est le froid je crois bien !! On… On ne peut pas continuer comme ça… Elle va se récolter des engelures ou crever sous la neige… La bête s’arrêta et Tobi s’accroupit après avoir reculé pour marquer une distance entre lui et la sauvage. Psssst… ça c’est pour le coup de la chaîne… Maintenant on est quitte.

Le rouquin poussa un soupir de frustration et d’indignation, puis descendit de son perchoir vivant. Après tout, une esclave estropiée par le froid ou encore morte d’hypothermie, ça ne valait pas grand-chose. [/justify]
Freyhel
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Mar 2 Mar - 1:05
[Demeure Sigfusson] Entre nature sauvage & Civilisation [PV Tobias] Fk5b


Arrivant à la hauteur de la bête, Freyhel frissonnait déjà sous la température extérieure. Il était plus qu’évident qu’elle ne survivrait pas à ce voyage d’une journée avec toute cette neige et le vent qui déjà, s’était intensifié depuis sa dernière et brève sortie. Cette idée déjà défaitiste ne lui ressemblait pas, mais il faudrait peut-être qu’un jour elle finisse par admettre que le temps n’arrangeait en rien sa situation. En même temps, ne devait-elle pas se montrer forte et inébranlable? Elle était fatiguée… Mais elle n’avait pas le choix de continuer et ce, jusqu’à sa mort. N'était-ce pas la seule solution pour espérer sauver son âme fort possiblement souillée? Comment pouvait-elle savoir où elle irait, lorsqu’elle trépassera? Peut-être était-ce ainsi que les choses allaient se terminer pour elle? Morte de froid entre deux bourgades? Peut-être devrait-elle s’en contenter. Au moins, elle ne serait sur aucune de ses deux terres souillées par les échoués.

Secouant légèrement de la tête, elle se ressaisit. Glissant de nouveau ses mains sous sa cape, elle s'apprêtait à sortir l’arme dans le but de trancher net la gorge de Manfred, dès que ce dernier se détournerait d’elle pour relier le jeune Shog contre le bantha, lui aussi. Cependant, les choses ne se déroulèrent - encore une fois - absolument pas comme elle l’avait souhaité. Surprise elle aussi par la soudaine rébellion du nouveau captif, elle fit un pas vers l’arrière durant la bousculade, serrant davantage le couteau dans sa main et glissant cette dernière hors de sa cape. C’était le moment! Ni une, ni deux, dès que le blond quitta tel un daim dans la neige, la nomade se tourna brusquement vers l’Utgardien qui contre toute attente, s’en prit directement à elle en lui envoyant un puissant coup qu’elle ne vit pas venir sur la tempe. Sentant ses jambes vaciller sous l’engourdissement qui l'envahit aussitôt, elle chercha mollement à éviter le coup qui s'ensuivit rapidement. La native avait un vague souvenir d’avoir reçu un poing puissant en pleine poire… Puis c’est à peu près tout.

Ce n’est même pas le froid qui la fit revenir à elle. C’est un sifflement et des pas dans la neige qui lentement la forcèrent à émerger doucement des brumes où elle se trouvait préalablement. Les flocons de neige et le vent soulageaient presque son visage, en cet instant précis. Frey cligna des yeux non sans grogner en portant une main à sa tempe endolorie et fronça les sourcils à mesure que les derniers événements lui revenaient à l’esprit. Elle réalisa aussi, d’ailleurs, que le bourdonnement qu’elle entendait était la voix de son geôlier. Elle ne comprit rien de ses propos. L’esprit encore un peu trop embrouillé. Un claquement de langue, puis une tension sur ses poignets, la força à s'incliner vers l’avant et par le fait même finir mollement sur le ventre. La neige qui pénétra ses vêtements par son collet fut suffisante pour la ressaisir. Se servant de la tension sur ses chaînes à ses quatre membres, la native positionna ses jambes devant elle, puis tira de toutes ses forces avec ses mains lesquelles attrapèrent les maillons. Par cette motion, elle se redressa presque comme si rien.

Ressentant une légère nausée, elle se racla la gorge et toucha prudemment sa tempe, vérifiant si elle ne saignait pas, tant la douleur était encore lancinante. Frappée par une soudaine révélation, Freyhel plongea prestement sa main là où elle avait rangé son arme et… Évidemment qu’elle ne s’y trouvait plus! Elle la tenait dans ses mains, lorsque ce fichu roux l’avait frappé!! Non, non, non! Jetant un regard vers l’arrière comme si cela suffirait à faire voler l’arme à elle, elle ne fut même pas en mesure de repérer son éclat, déjà bien loin, dans la neige. Rapportant son regard vers l’avant en poussant un soupir exaspéré bien malgré elle, la Sang-de-Shog se mordit la lèvre en songeant au fait que Jaks et Skal lui manqueraient… Ils avaient été ses seuls compagnons durant ces trois dernières années et réaliser de nouveau cette totale solitude qui s’annonçait à elle lui serra la gorge.

Le trajet durait déjà depuis un moment et le vent n’avait de cesse de les fouetter de plus en plus fort. Un blizzard s’était levé et il était même devenu difficile de repérer Manfred sur le bantha. C’était tout dire! En ce qui la concernait, elle commençait à ne plus sentir les extrémités de son corps ce qui, malgré tous ses efforts et ses connaissances, allait s'avérer plutôt grave si elle continuait sur cette voie. Ses pas devenaient de plus en plus lourds et elle avait même l’impression, maintenant qu’elle y pensait un peu trop, que ses jambes en entier étaient engourdies par le vent glacial.

À travers les sifflements et les chansons interprétées par l’Utgardien, elle sursauta de nouveau en entendant la voix du blond à ses côtés. Frey l’avait presque oublié, tant elle cherchait à se concentrer pour mettre un pied devant l’autre, tout en réfléchissant… Au mieux, à sa fuite. Elle écouta donc d’une oreille un peu distraite l’adolescent, qui, suite à sa question posée à la volée et à laquelle la réponse ne devait pas réellement lui importer, enchaîna en lui déclarant qu’il avait de loin, aucunement envie de s’allier avec elle… Bon. Il avait au moins le mérite d’être franc, ce qui était une qualité en soi… Son regard s'assombrit cependant aussitôt lorsqu’il osa faire mention du poignard qu’elle avait perdu par SA faute à LUI. Évidemment, même si elle ne se trouvait plus en territoire maudit et que techniquement, elle pouvait prendre la parole, l’envie n’y était même pas. Elle était trop en colère, trop habituée d’être seule et contre tous pour oser partager quelconque pensées. Pourquoi? Pourquoi lui ferait-elle cette fleur? Détournant son regard furieux vers l’orée de la forêt à quelques mètres plus loin, elle ne remarqua pas vraiment le coup d'œil méfiant de leur geôlier sur eux.

Claircombe?!... C’est vivement qu’elle tourna sa tête de nouveau vers le voleur. Il… Il était hors de question qu’elle se rende à une nouvelle agglomération! Encore moins Clairtombe! Peut-être avait-il eu le temps de voir son expression carrément paniquée, avant qu’il ne la frappe sournoisement sur une jambe, ce qui lui fit échapper une plainte mêlée de douleur et de surprise. Son cœur battait la chamade et le froid qui la percuta de nouveau lui fit serrer les dents. Il était hors de question qu’elle mette les pieds à cet endroit maudit!! MAUDIIIIT! Pour le peu qu’elle en avait entendu, en plus d’être bourré de Shogs tout aussi égaré les uns des autres, cet endroit était une vraie forteresse afin d’éviter quiconque d’en sortir!!... Cela lui donnait la nausée elle… Elle ne se sentait pas très bien, finalement.

Restant misérablement couchée sur le ventre, choisissant de prendre cette perche tendue de manière imposée, elle passa près de tenter un coup en direction de l’imbécile qui avait déjà gâché sa foutue journée, alors qu’ils prétextait être quitte?! Il avait de la chance que le bantha finisse par s’arrêter, laissant les pas de l’homme qui approchaient se faire entendre. Non sans avoir ordonné à l’autre imbécile de reculer, elle sentit une poigne solide l'agripper par un bras, puis par l’autre et dès lors la secouer comme un pruneau tandis qu’elle faisait « la morte ».

Poussant plusieurs jurons, Manfred la relâcha tout bonnement, la faisant retomber comme un chiffon sur la neige molle. Il glissa une main dans l’une de ses poches et en sortit sa gourde. Retirant le bouchon, il dû se pencher pour lui agripper la mâchoire dans le but de la forcer à l’ouvrir. Avec un truc fort dans le gosier, elle reprendrait ses esprits, c'était assuré! Évidemment, Freyhel, ne supportant pas ce contact, sans même pouvoir être en mesure de voir ce qui en découlait... Finit par ouvrir vivement les yeux et leva rapidement ses jambes jointes dans le but de flanquer un coup directement dans l’attirail de son geôlier. Dans le silence de sa propre douleur, l’Utgardien eut la présence d’esprit de reculer prestement de quelques pas en titubant et surtout pas du côté de l’autre jeunot. Légèrement incliné vers l’avant, c'est le souffle encore un peu court que ce dernier commença à laisser couler divers propos fleurissants à l’égard du duo, considérant aussitôt qu’il s’agissait d’un coup monté.

Restant au sol, la nomade choisit de profiter du contact de son épaisse cape entre la neige et ses fesses, pour ramener ses jambes et surtout ses pieds contre elle et sous le textile un peu humide à l’intérieur en vue de ses nombreuses chutes. Profiter de cette brève pause pour se réchauffer un peu était instinctif. Il n’était pas difficile de voir que sur ça, il n’y avait aucune mise en scène. Bien que cela ne l’empêcha pas de recevoir un coup de pied en plein contre son épaule puisqu’elle s’était recroquevillée pour éviter de le recevoir en pleine tête, elle resta un moment ainsi. De toute façon, se retrouver dans un petit cocon de chaleur semblait bêtement être tout ce qui comptait dans l’immédiat : elle était frigorifiée pour de vrai! Sous les propos insistant de son compagnon d’infortune, Manfred balança un coup dans la neige vers ce dernier d’un air irrité.

-Non, mais tu te la fermes?! Par Njörd! Sache que tu n’es qu’un extra et que ton piètre prix saura me faire le plus grand plaisir, langue ou non!!! Alors réfléchi bien! Je ne me répéterais pas…

Sans quitter de son regard veineux ses deux prisonniers, il se dirigea vers le bantha et remonta tout bonnement sur ce dernier. Invitant de nouveau l’animal imposant à s’activer, il tourna sur leur droite, quittant le chemin dans le but de ne pas se retrouver à la vue du premier curieux lorsque le tout se calmerait. Freyhel, comprenant qu’ils allaient bientôt être à l’abri du froid, ne se fit pas trop prier pour se redresser et suivre l’animal. On dirait qu’entre leur départ du chemin et présentement, cela fut de trop courte durée puisqu’elle avait rapidement pris refuge sous le gros animal grégaire arrêté. Ce dernier dégageait une grande quantité de chaleur au point où pour la native, rien ici présent ne pouvait être comparable. Pourquoi par Vaarkarsh voudrait-elle entrer dans cet endroit exigu avec deux Shogs mâle, de surcroît?! Si le blond n’avait pas la vivacité d’esprit de faire comme elle, tant pis! Agrippée férocement à la fourrure du bantha au point de faire presque paniquer la bête, c’est de force qu’on avait réussi à la rentrée et ce, ironiquement pour son bien ainsi que celui du second prisonnier. Il fallait tout de même avouer que morts gelés, ils n’auraient pas la moindre valeur, enfin… Beaucoup moins.

-Je te le dis. De vraies bêtes sauvages qui préfèrent l’extérieur plutôt qu’un toit. Tu vas lever le nez sur ça, aussi?

Fit-il, lui balançant un petit bout de viande séchée, imitant ce geste vers le prisonnier masculin. Elle ne savait pas pour lui, mais étant plutôt affamée en ce moment, elle ne se fit pas prier. Toujours enveloppée dans sa cape comme d’un refuge, elle sortit prestement un bras et attrapa le morceau. Elle fixait d’ailleurs la victuaille qui rétrécissait depuis tout à l’heure avec de plus en plus de désespoir. Est-ce que ça avait été si évident? Enfournant le tout dans sa bouche sans la moindre hésitation, elle jeta un coup d'œil oblique vers l’adolescent, se demandant s’il mangeait sa part ou non, parce-que autrement, Il n’avait qu’à montrer le moindre signe d’hésitation, qu’elle serait sans doute déjà en train de l’engloutir. Ce petit moment sembla amuser leur geôlier qui lui balança un nouveau bout de viande, prenant ensuite une bonne lampée de sa gourde.

-Alors? Tu vas me dire ce que tu faisais chez Hosvir? Qu’est-ce que tu cherchais, hum? Qui t’a envoyé? Tu es bien loin de ton petit quartier merdique…

Mastiquant son second morceau cette fois au lieu de l’avaler directement, elle fut surprise de voir apparaître un autre. Certaine de ne pas avoir vu l’Utgardien sortir de nouveau quelque chose de la besace, son regard un peu curieux se tourna vers le blond. Pourquoi lui donnait-il tout bonnement sa part, sans savoir s’il en aurait demain? Il ne lui semblait pas qu’ils soient partis du bon pied, ou bien elle avait raté un truc. Perplexe, elle agrippa le morceau et le croqua.

-Si j'étais toi, j’éviterais de faire ça. Tu n’as aucune idée du genre de sangsue qu’elle peut être. Rapidement tu vas te réveiller avec un couteau sous le menton ou bien avec une oreille en moins. Hein, petite conne? Crois-moi, il faut se méfier de ces bêtes-là, mais encore plus quand elles sont poussées devant l’ennemi en guise de sacrifice par leur propre tribu.

Devenue totalement imperméable à ce genre de discours depuis son rapt, elle se contenta de manger le dernier morceau de viande à sa portée comme s’il ne parlait même pas, observant la mini ouverture de leur petite tente de fortune en souhaitant qu’il décide de faire une sieste, dans le meilleur des mondes, chose qui somme toute, la surprendrait grandement... En tout cas, si le jeune Shog avait cherché à détourner la conversation de lui, c’était une brillante réussite.

-C’est vrai que pour un môme de la rue, tu n’y connais rien à ces histoires… Il gloussa, prenant une nouvelle gorgée de sa boisson. Et bien moi non plus! Cria-t-il, hilare en flanquant un coup de pied sur la jambe du concerné. Reprenant un peu son sérieux cependant, il continua. Je sais juste que des nomades blond, c’est mal reçus! Sa mère est probablement allée supplier un…. Ah, je ne me souviens plus comment ils appellent ça. Eux. C’est pas moi l’expert dans le domaine. Il secoua la tête. Bref! Si même ceux de sa race n’en veulent pas, crois-moi, c’est qu’il y a une bonne raison!! Sigfusson lui a littéralement sauvé la vie - de moi! Ironique, hein? - Il jeta une oeillade sombre à la nomade. Et elle l’a remercié comment? En essayant de le tuer je-ne-sais-pas combien de fois! Alors je rend cette petite histoire le plus rentable possible et bon débarras! Comme toi, tiens! Au fond, je rends service à la société en la débarrassant de petits malandrins en votre genre!

Ricanant, il prit une énième gorgée de sa gourde.
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Métier : Voleur, prolétaire
Jeu 11 Mar - 17:44
Reculant encore davantage alors que l’Utgardien approchait en ronchonnant, Tobi fronça des sourcils alors que ce dernier secouait la pauvre sauvage sans ménagement. Alors quoi? Il voulait lui rompre un bras dans le processus? Pas la peine d’y aller si fort… Pour dire vrai, le blondinet garda sa réplique pour lui-même, même si ça lui avait brûlé les lèvres de laisser sortir le tout comme un venin, qui, avouons-le, n’aurait aucun effet sur le geôlier. Jurant tout haut, le grand gaillard laissa mollement tomber son esclave dans la neige comme une moins que rien alors qu’il farfouillait déjà ses poches pour sortir une gourde en peau tannée. D’une main rude, il agrippa la mâchoire de la jeune femme et força cette dernière à avaler plusieurs lampées d’un liquide inconnu du voleur.

Les sourcils froncés, Callahan observa la scène en se demandant s’il devait intervenir ou pas. Pour dire vrai, il avait un peu envie de laisser cette fille se démerder seule, mais une petite voix, au fond de lui, lui sommait de faire quelque chose. Secouant la tête, Tobias força sa conscience à fermer sa gueule, peu soucieux de se coltiner une raclée digne de ce nom pour avoir tenté d’aider une bouseuse qui avait voulu sa peau, un peu plus tôt. De toute façon, cette dernière démontra rapidement à quel point elle était capable de prendre soin d’elle-même : à peine le liquide avait-il touché ses lèvres qu’elle ouvrit les yeux pour balancer ses pieds joints directement dans l’entre-jambe de l’Utgardien, le forçant à plier l’échine et à tituber de douleur. Instinct profondément masculin oblige : Tobias eut une grimace de compassion, un bref instant, pour son geôlier. Les filles avaient-elles la moindre idée de la douleur que pouvait occasionner ce genre de coup-bas? Enfin, après, ce n’était pas comme si ce type ne l’avait pas cherché, hein.

Visiblement furieux, le geôlier pesta contre ses prisonniers et flanqua un solide coup de pied sur la jeune femme qui, instinctivement, s’était recroquevillée sur elle-même. À voir la quantité de coups répétés, Tobias comprit rapidement quel type de rincée elle allait recevoir pour avoir tenté de se défendre. Bon okay… Pour cette fois, il voulait bien réagir un peu, puisqu’il craignait un peu malgré lui que le roux ne décide de la battre à mort, par simple vengeance.

- Non mais arrête, merde! Se surprit-il à crier alors qu’il se redressait de sa pleine hauteur. Ça ne sert à rien de la tabasser comme ça! Tu crois peut-être qu’elle va pouvoir marcher plus vite?! Ce serait idiot de croire qu’une fille à moitié morte puisse valoir quoi que ce soi…!

Assurément énervé par l’intervention non-sollicité du gamin, le guerrier se retourna rapidement vers lui et flanqua un nouveau coup de pied rageur dans la neige, faisant virevolter celle-ci directement au visage du blondinet pour le faire taire. Évidemment, Callahan ne put répondre autrement face aux menaces proliférées en sa direction qu’en toussotant, ayant avalé une bonne lampée de neige sous l’attaque sournoise du roux. Puis, sans un mot supplémentaire, le geôlier tourna les talons dans un mouvement de frustration pour ensuite grimper à nouveau sur le bantha. Si tôt la bête activée, le trio s’enfonça dans le boisée à droite de la route, Tobias marchant dans une cadence régulière tout en jetant de nombreux regards en coin en direction de la sauvage blonde. Si d’ordinaire il aurait ressenti une nervosité grandissante quant au fait de se retrouver en pleine nature sauvage, cette fois-ci, l’adolescent ne pouvait faire autrement que de songer à ne pas simplement crever de froid. Il fallait dire qu’il avait beau être bien vêtu, le vent glacial de l’hiver finissait par le frigorifier jusqu’aux os.

Les minutes s’écoulèrent et déjà, le bantha s’arrêtait, servant temporairement de refuge étrange à la sauvage qui se recroquevilla sous la bête puante. Haussant un sourcil devant cette attitude qui lui paraissait franchement bizarre, Tobi serrait tout de même ses bras contre lui, comme si ce geste futile allait lui apporter un minimum de chaleur. Devant lui, l’Utgardien s’affairait à monter une tente de fortune en toile, se démenant contre le vent qui menaçait à tout moment de faire affaisser leur unique chance de ne pas crever de froid.

- Me refiler un coup de main, ça ne te passeras jamais par l’esprit, hein, morveux? Déclara le rouquin à la volée d’un air méprisant en dévisageant le voleur qui restait sur place sans bouger.

Pour sa part, Tobi se contenta de lever les avant-bras pour montrer ses liens métalliques, avant de les ramener contre lui.

- Encore aurait-il fallu que je ne sois pas ligoté à une sauvage qui tente de fusionner à un putain de bantha… Tu as voulu ça, alors tu peux te débrouiller avec l’abri… Un regard cynique de la part de Callahan démontrait bien qu’il n’avait aucunement l’intention de lever le petit doigt pour porter main-forte à son geôlier.

Le grand gaillard se mit à jurer tout haut, promettant à on-ne-savait-quel-dieu qu’il allait tout faire pour se débarrasser de ces boulets au plus vite. Au bout d’un moment, la tente se dressa parmi les arbres et le bantha fut attiré vers d’énormes sapins fournis avant d’être recouvert par une épaisse couverture destinée à cet effet. En ce qui concernait les esclaves… Et bien, Callahan entra dans l’habitacle sans opposer la moindre résistance alors que la sauvage criait et feulait pendant que l’Utgardien la traînait de force à l’intérieur. Une fois la jeune femme installée (pour ne pas dire simplement lancée) dans un coin, le roux se laissa tomber sur des peaux étalées au sol, près de l’entrée. Pour sa part, Tobi était assit au fond de l’abri de fortune, face à son geôlier alors qu’un feu les séparait, la fumée jaillissant de la tente par un orifice situé au sommet du toit conique.

Si les deux prisonniers conservaient maintenant un silence total, le roux, pour sa part, décida de faire la conversation tout seul, espérant ainsi sympathiser avec le voleur au détriment de la sauvage. Sans plus de considération pour eux, il leur balança des morceaux de viandes séchées comme s’ils n’étaient rien d’autres que des chiens. Si la nomade s’empressa d’engloutir le sien, Callahan, pour sa part, se contenta de retourner sa portion entre ses doigts gelés sans montrer la moindre envie de l’ingurgiter. Oh, il n’était pas une fine gueule! Il avait déjà mangé des trucs plus infects que ça… Seulement, les récents événements lui avaient littéralement coupé l’appétit. Continuant de causer en solo, l’Utgardien lui posa plusieurs questions, lesquelles restèrent sans réponse, vu le manque de coopération évidente de Tobias. Tournant son regard noisette vers sa compagne d’infortune, le voleur jeta sa ration en sa direction ce qui, visiblement, fit plaisir à cette dernière.

Évidemment, son geste découlant davantage d’un réflexe naturelle que d’une réelle bienfaisance ne passa pas inaperçu, puisque déjà, le roux le mettait en garde contre la nomade. Haussant les sourcils, le blondinet ne put s’empêcher de jeter une nouvelle œillade vers l’adolescente. Sacrifice? Ils faisaient vraiment ce genre d’atrocités? Alors… ils étaient vraiment des bêtes, pas vrai? Ramenant ses jambes contre lui, le voleur déglutit alors qu’une peur nouvelle de l’esclave à qui il était ligoté venait de grimper en lui. Assurément, il allait finir par y passer… que ce soit par sa main à elle ou celle de l’Utgardien. Visiblement, la principale intéressée n’en avait rien à foutre, puisqu’elle était plus occupée à dévorer sa pitance qu’à démentir les propos du connard qui siégeait à l’entrée de la tente. Ou alors elle ne comprenait réellement que dalle… ce qui n’était pas improbable non plus.

Reprenant la causette, le roux avala une lampée de sa boisson alcoolisée alors qu’il était hilare face à ses propres propos. Pour toute répartie, Tobi se coltina un coup de pied qui se voulait complice et encaissa le coup non sans vaciller. Puis, il écouta malgré lui les paroles perfides du roux qui, visiblement, se faisait un point d’honneur à répandre toutes ces médisances au sujet de la blondinette dont la compagnie était imposée. Ainsi, elle était rejetée de sa propre tribu? Personne ne se souciait d’elle réellement… Le regard que lui jetait l’adolescent muta soudainement, passant du mépris à la compassion. Il comprenait ce qu’elle vivait, en partie. Lui-même était rejeté par la société Amaranthis, faute d’avoir le fric ou l’intelligence pour s’élever dans les hautes castes. Le combat-même que son père avait mené toute sa vie et qui l’avait tué, au final. Sans compter tout ce mépris et cette violence qu’il avait subi au sein même de l’Orphelinat qui avait eu pour mandat de le protéger… Sœur Clémence… il s’en rappellerait toute sa vie.

Bon, certes, elle avait voulu le tuer. Il ne l’oublierait pas, mais certains gestes posés par cette dernière s’expliquaient, soudainement.

Sursautant sous le nouvel éclat de rire méprisant du guerrier, Tobi déglutit. Okay… Ils devaient foutre le camp et vite. Lui et la fille. Quitte à se séparer une fois libérés. Son cerveau fonctionna soudainement à cent miles à l’heure alors qu’il détaillait subtilement les liens qui le reliaient à la sauvage. Certes, les chaînes semblaient solides et lourdes… et sa compagne imposée ne parlait pas, mais elle comprenait. Ça, il en était certains. Il n’avait pas la moindre arme sur lui, ayant été dépouillé de ses biens, un peu plus tôt. Toutefois, il y avait surement un truc, dans cette tente, qui pourrait lui permettre de défaire les loquets des menottes qui les retenaient prisonniers, non?

- D’ailleurs, morpion, tu es un réel petit cachotier! Continua le geôlier, hilare, tenant entre ses mains un petit paquet constitué de feuilles qu’il ouvrit délicatement. J’ai trouvé ça, en te faisant les poches, plus tôt! De la poudre de lotus noir… Petit coquin! Tu aimes ce genre de truc?

Merde… Il comptait sur le lotus noir pour se faire un peu de fric, chose qu’il n’avait pas pris le temps de vendre, encore.

- C’est pour la vente… J’ai besoin de fric… Déclara-t-il d’un ton monocorde, malgré son regard furieux.

- Oh et bien, tu n’auras plus à te soucier de ça! Confisqué! Voilà!

Gloussant, le roux sortit une pipe en bois de ses poches, puis bourra une partie de la poudre dans la cavité arrondie. Utilisant une éclisse de bois, il plongea l’extrémité de cette dernière dans les flammes, puis alluma le tout avant de prendre plusieurs lampées de la fumée psychotrope. Le sourire qu’il affichait en disait long sur les bienfaits ressentis alors qu’il déposait le paquet de nouveau fermé à ses côtés. Reprenant sa gourde, l’Utgardien avala de grandes gorgées de l’alcool avant de finalement terminer le tout en un grand trait. Rotant sans la moindre retenue, il jeta le contenant dans le fond de la tente, puis porta à nouveau la pipe à ses lèvres alors que ses deux esclaves restaient terriblement silencieux. Le grand guerrier leur jeta un regard, à tour de rôle, puis ramena son attention plus insistante sur la jeune femme.

- Sérieusement, vous êtes chiants tous les deux! J’essaie d’être gentil en vous permettant de vous réchauffer et d’avoir un toit sur la tête, et pour quoi? Rien du tout! Grogna-t-il en continuant de fumer allègrement le lotus, dont l’odeur agressait les narines de Callahan. Pas un merci! Pas une petite causette pour faire passer le temps… RIEN. Je vous donne même à manger! À quel point je peux être sympa, quand même!

La tension venait de monter d’un cran dans l’habitacle de fortune. Tobias crut voir la sauvage se crisper alors qu’elle comprenait bien mieux que lui ce qui était en train de se passer.

- Mais on s’emmerde!! Tant pis, on va trouver de quoi passer le temps!

Le roux se redressa à genoux, puis agrippa la nomade qui poussa un cri. Mais qu’est-ce qu’il foutait?! Se raidissant, Tobi sentit son cœur se débattre dans sa cage thoracique alors qu’au fond de lui, il comprenait très bien ce qui allait se passer. L’Utgardien proliférait des propos indécents à l’endroit de l’adolescente blonde alors qu’il lui saisissait ses jambes nues pour l’attirer jusqu’à lui. Évidement, cette dernière tentait de se défendre comme elle le pouvait, poussant le geôlier à grogner de rage. Ce dernier rabattit son poing directement au visage de l’esclave pour la forcer à se calmer alors qu’il défaisait déjà ses braies de l’autre main.

- Tu as déjà baisé une fille comme elle, morveux? Balança-t-il à l’intention du voleur, un sourire méprisant et chargé de sous-entendus au visage. Crois-moi, elles adorent ça! Plus c’est vigoureux, plus elles s’y plaisent! Je vais te montrer comment on fait… Et voilà qu’il la retournait déjà comme une crêpe.

Il était complètement cinglé!! Il allait la violer, comme ça, devant lui?! Les plaintes de la jeune femme résonnaient dans son esprit comme un bruit strident, agressant. Allait-il réellement rester là, sans rien faire, pendant que leur bourreau se préparait à commettre l’irréparable?! Tobi se sentait déconnecté de la réalité. Une rage monstrueuse gronda en lui. Sans réfléchir, il se releva d’un coup, puis fondit sur l’Utgardien comme un puma sur sa proie, l’empêchant du coup de s’immiscer vulgairement en elle. Callahan frappa l’homme devant lui comme un déchaîné avant de se faire balayer d’un violent coup de pied. Si le guerrier roux aurait pu être fou de rage, il en était plutôt davantage hilare.

- Tu te bats comme une fillette, morveux! Je te jure, reste en dehors de ça, sinon je t’égorge sur le champ!

L’alcool et la drogue embrumaient visiblement son jugement, puisqu’il se contenta de ramener son attention vers sa victime qui tentait de se dérober de sa poigne. Sans plus de cérémonie, le roux agrippa une cheville de la nomade et la tira vers lui comme si elle représentait la friandise la plus délicieuse qui soi. Non… Non… Tobi ne pouvait laisser faire une telle ignominie! Instantanément, il repéra le glaive qui battait la hanche de l’ivrogne et se releva en un bond. De sa main leste, il empoigna le manche de l’arme blanche et la tira brusquement hors de son fourreau. Ses réflexes et son jugement altérés par les substances qu’il avait consommées, le roux ne fut pas assez rapide pour prévenir le coup qu’il allait recevoir.

VLAN. Des hurlements. Du sang éclaboussant l’esclave nomade. Un poignet sectionné et une jambe libérée de l’entrave imposée par le violeur. Tout le monde fut surpris du geste violemment proliféré par Tobias, incluant lui-même. Figé sur place, la bouche ouverte et le glaive toujours en main, il observa le geôlier qui se tortillait et hurlait des injures en tenant son moignon ensanglanté. Certes, il s’était déjà battu, à plusieurs reprises même! Mais jamais il n’avait mutilé qui que ce soi. Il n’avait jamais fauché la vie de personne non plus. Il avait l’impression de ne plus sentir son propre corps tellement il était saisi par son propre geste. La nomade fut la première à réagir, retirant l’arme de la paume du voleur pour l’enfoncer dans l’abdomen de l’Utgardien avant de lui flanquer un coup de pied pour l’obliger à basculer vers l’arrière. Les gargouillements du roux tirèrent brutalement le blondinet de sa torpeur, laissant place à la peur et l’urgence d’agir. Sans attendre, il agrippa la besace du guerrier, laquelle contenait probablement tous leurs effets, puis fit main-basse sur le paquet de lotus noir jonchant le sol.

- Il faut foutre le camp!! S’écria-t-il soudainement en agrippant des couvertures chaudes au passage. S’il est attendu quelque part, alors tu peux être sûre que ses potes se questionneront sur son absence et rappliqueront rapidement! Il ne faut pas qu’on traîne! Il faut qu’on soit le plus loin possible avant de tomber nez à nez avec de foutus Utgardiens fous furieux!!

Le roux, toujours vivant, riait maintenant malgré ses blessures à l’apparence fatale. Il les injuria avec hargne alors que Tobias terminait de rassembler à la volée le nécessaire. Puis, il agrippa le bras de la sauvage qui, évidemment, eut un mouvement d’épaule pour se dégager.

- Allez, ne reste pas là!! On est ligoté toi et moi. Si on ne trouve pas la clé des serrures, je connais quelqu’un qui pourra nous aider! S’écria-t-il en se saisissant de la chaîne qui les reliait l’un à l’autre. Allez, cours!!

Et il sortit de la tente sous les hurlements et gargouillis hargneux du geôlier mourant. S’il croyait de prime abord que sa compagne d’infortune le suivait, il fut surpris d’être déstabilisé par une résistance incroyable imposée par les chaînes. La nomade était toujours à l’intérieur alors que d’autres hurlements jaillissaient, signe qu’elle tardait à le suivre.

- Mais merde, viens!!

Et elle obtempéra enfin, arborant une bouche ensanglantée sans qu’il ne comprenne pourquoi. De toute façon, il n’avait pas le temps d’évaluer davantage la situation… Il ramena son attention vers les arbres…

Le bantha… Il leur serait nécessaire!
Freyhel
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Jeu 18 Mar - 17:50
[Demeure Sigfusson] Entre nature sauvage & Civilisation [PV Tobias] Fk5b


Elle ne portait plus réellement d’attention aux propos vides de son geôlier. Deux mots cependant détonèrent du reste et son regard impair se posa malgré elle sur les mains de ce dernier : Lotus noir. Elle était un peu satisfaite de voir à quel point les Shogs s’arrachaient ce genre de truc. Ce n’était pas quelque chose qu’un nomade paierait une fortune pour obtenir. En tout cas, pas elle. Elle présumait même que tout nomade qui se respectait, connaissait au moins une source, puisqu’ils avaient tous passé par la case des « initiés ». Cela ne faisait que lui rappeler à quel point ces êtres venus par delà le grand bleu pouvaient être aussi paresseux et vulnérables en pleine nature. Ils ne savaient même pas où trouver une masse de broussailles! En même temps, aussi ridicule que cela puisse être, elle savait au fond d’elle que c’était une bonne chose pour les terres d’Avalone… Même si des connards comme Manfred s’en prenaient à des groupuscules comme le sien dans le but de leur voler leurs modestes récoltes… Et tout le reste.

Le parfum typique de la vivace parvint à ses narines, ce qui lui fit comprendre que l’Utgardien comptait bien profiter dans l’immédiat de sa trouvaille. Cela lui fit aussi réaliser qu’ils n’étaient pas près de partir et ça ne devrait que lui laisser davantage la chance de trouver une manière de le surprendre. Surtout s’il continuait à picoler et inhaler cette plante de la sorte. Si un petit brin d’espoir s’était immiscé en elle l’espace d’un moment, Freyhel fut rapidement sortie de ses rêveries en voyant un objet traverser la tente pour s’écraser quelque part entre le blond et elle. Réalisant qu’il s’agissait de la gourde, elle releva son regard vers le roux qui, d’instinct, lui semblait plus dangereux. Si son discours n’était pas plus différent qu’à l’habitude, c’est par sa malheureuse expérience qu’elle fut en mesure de déterminer sans le moindre doute la nature du regard qu’il posait avec détermination sur elle.

La native n’eut que le temps de se raidir avec appréhension que déjà le Shog à la chevelure de feu se jetait sur elle. Poussant un cri sous la surprise, elle chercha naturellement à éviter ses mains qui agrippaient le textile dans lequel elle se trouvait. Abandonnant son cocon de chaleur, son échappée fut brève puisqu’elle sentit une poigne au niveau d’une cheville, lui coupant net la fuite. Chutant vers l’avant, elle protégea de justesse son menton en se soutenant de ses mains, puis poussa un second cri en sentant son corps glisser sur le tapis de fortune qu’elle chercha à agripper par réflexe tout en se débattant. Rapidement sous son assaillant, Freyhel fut en mesure de profiter de leur proximité et du fait qu’elle lui faisait désormais face pour ramener ses bras autour du cou de ce dernier, profitant de ses chaînes comme de sa seule arme solide. Si elle n’avait pas manqué de repérer une épée courte qui trônait à la taille de son kidnappeur, l’atteindre était toutefois une autre histoire. Malgré la peur, il n’y avait aucune chance pour qu’elle se confonde en d'innombrables supplications. Encore moins sous les coups qu’elle se coltinait majoritairement sur les bras, sans doute dans le but d'atteindre ses côtes pour lui faire lâcher le morceau. En guise d’ultime rébellion, Frey cracha à la figure du Shog afin de lui exprimer tout ce mépris qu’elle avait pour les monstres en son genre.

Si elle put noter avec satisfaction la couleur de plus en plus rouge que prenait l’Utgardien, elle ne vit que trop tard l’ombre du poing qui vola directement sur son visage. La sauvage ne pourrait même pas prétendre avoir sentie quoi que ce soit, tant le choc lui fit voir des étoiles. Pour dire vrai, il lui semblait avoir eu une légère absence puisque son premier réflexe fut de porter ses mains à l’endroit du coup reçus, ayant carrément tout lâché. La douleur qui lui traversa cette fois le visage tandis qu’elle grimaçait, se chargea de lui faire prendre conscience de sa fâcheuse position. Le fait qu’il y ait un spectateur pour assister à la scène sordide était bien loin de déranger son agresseur qui, tout comme elle, n'était pas près de s’imaginer quelconque intervention de sa part.

Se débattant avec fureur, Vaar Mont hurlait de rage en réalisant qu’elle perdait lentement, mais sûrement le combat. C’était comme si ce simple ajout dans sa résistance suffirait à lui insuffler quelconque puissance mystique. Soudainement, le blond apparut dans son champ de vision et poussa avec force Mandred qui, déséquilibré, ne s’empêcha pas de répliquer durement d’un coup de pied, ne laissant aucune chance à son compagnon d’infortune de continuer dans sa lancée. Pour sa part, tremblant malgré elle de la tête au pieds, Vaar Mont se contenta de remonter le cuir tanné au niveau de ses hanches, puis de chercher à sortir de cet endroit qui, pour dire vrai, l’étouffait littéralement. Si elle avait momentanément laissé de côté le fait qu’elle était toujours enchaînée à un autre prisonnier, c’est de nouveau la prise de l’Utgardien autour de sa cheville qui la força à chuter. Cette fois à quatre pattes, elle profita de son support pour lui offrir plusieurs coups de pieds de son autre jambe tout en poussant un hurlement rageur. De nouveau, l’adolescent apparut pour rabattre soudainement une longue lame contre son agresseur qui avait toute son attention sur elle. Ce fut une coupe nette qui lui sectionna l’avant-bras pratiquement en deux. Le sang gicla sur elle sans ménagement, tandis qu’elle fut tout autant aux premières loges pour lire l’expression à la fois confuse et paniquée du nouvel estropié.

Était-ce un sourire en coin qui venait d'apparaître sur ses lèvres? Bien sûr que oui! Reprenant une distance convenable entre elle et Manfred, elle ne chercha même pas à essuyer son visage. Attendant quelconque coup fatal afin de mettre à mort leur geôlier, c’est en tournant ses prunelles disparates vers le jeune voleur qu’elle réalisa qu’un truc clochait. À voir son expression pratiquement plus surprise que la victime elle-même, il était plus qu’évident qu’il ne ferait pas davantage. Ce redressant donc, elle brisa la distance les séparant et lui arracha prestement l’arme des mains. Manfred avait uniquement eu le temps de lever ses bras en guise de paix, ou un truc comme ça, que la lame s’enfonçait déjà dans ses chairs. D’un coup de pied, Freyhel repoussa l’homme, dévoilant le glaive dégoulinant de sang. Le gargouilli que laissa échapper le Shog était une douce mélodie à ses oreilles, mais ce fut le brusque retour du blond qui la sortit de sa contemplation, alors qu’il se jetait ici et là en parlant beaucoup trop vite…

La sang-de-Shog fronça les sourcils avec suspicion tandis que sa victime se mit plutôt à rire avec quelque peu de difficultés. Ne voyant littéralement plus de son œil droit, elle ne fit que réagir à la prise qu’elle sentie à son bras. Se contentant de rouler de l’épaule et de lever son arme vers l’adolescent, elle stoppa cependant son geste, assimilant ses propos. Le voyant s’activer, elle tourna sur elle-même, puis se dirigea avec conviction vers leur geôlier afin de le finir une bonne fois pour toute, puis de trouver la clef, simplement persuadée qu’ils étaient sur la même longueur d’onde. Visiblement, ce n’était pas dans les plans du voleur puisqu’il avait détalé à l’extérieur. Résultat? La motion la renvoya brusquement sur le dos. Lui coupant le souffle. Bien entendu, il n’en fallut pas plus à l’Utgardien pour qu’il tente de se saisir d’elle, ne serait-ce que pour les empêcher de fuir. Se servant de son poids pour immobiliser la blonde et de sa main valide, il cherchait à agripper son arme alors que son avant bras sanglant écrasait sa trachée. En vue de ses entraves et la fatigue qui la gagnait, Freyhel profita simplement de ce qu’elle avait en enfonçant ses doigts dans le moignon tout frais de son opposant qui riposta d’un nouveau coup de poing tout en hurlant. Tournant la tête de justesse pour éviter le pire, elle se mit à paniquer en sentant le vide entre ses doigts. Non! Elle avait perdu l’arme! S’accrochant donc à deux mains à celle valide de son opposant, la nomade croqua la première chose à sa portée, plus précisément son index, qui fut sectionné à l’instar d’un simple bout de carotte. Évidemment qu’il lâcha sa prise! Il roula sur le dos en ramenant sa main blessée et ce qui restait de son autre bras contre lui.

L’appel du blond à l’extérieur finit de la convaincre, malgré la clé qu’elle espérait voir sur l’homme grièvement blessé! N’ayant cependant plus très envie de s’attarder elle non plus, elle se pencha pour agripper le glaive, puis retira de force les bottes de l’amputé. Tant pis si elles étaient trop grandes! C’était tout de même mieux ça, que de perdre ses orteils! Chose faite, elle les enfila, puis ramassa le doigt, une peau et sortit à son tour pour se retrouver devant un jeune Shog complètement paniqué. D’ailleurs, il ne perdit pas de temps pour chercher à défaire nerveusement le nœud qui retenait le Bantha un peu agité. Elle ne savait pas si son compagnon d’infortune voyait juste concernant les raisons qui pousseraient des personnes à les rechercher activement, mais elle savait assurément qu’Hosvir, lui, était peut-être déjà sur leurs traces et c’était plus que suffisant! Le fait que son meilleur ami et elle manquent à l’appel, lui ferait sans doute « craindre le pire ». Perdant patience, elle rangea le doigt dans une poche de son pantalon, puis le glaive temporairement sous son bras et arracha la corde des mains du voleur pour se charger elle-même de défaire le nœud. Malgré ses tremblements encore présents et le froid, elle n’avait pas envie de rester ici et d’attendre que l’Utgardien crève et les prennent au revers. Le décapiter ne semblait pas non plus, hélas, être une option. Elle n’avait, pour dire vrai, plus trop la force de résister à qui ou quoi que ce soit et ses entrailles lui sommaient de se contenter de fuir, car elle en avait enfin la chance… Réellement. Et fuir c’était aussi très bien.

Le duo impromptu se retrouva bien vite sur l’animal à la fourrure épaisse, se servant des couvertures pour se garder au chaud. Si au tout début le voleur refusa de lui donner les commandes, il abandonna rapidement toute résistance au bout de quelques longues minutes à devoir ramener l’attention du Bantha qui préférait s’arrêter à presque chaque conifère pour y goûter ses épines. Ils restèrent un long moment en silence, avant que finalement, le voleur prenne la parole. Lui demandant alors préalablement si elle allait bien, il enchaîna quelques secondes plus tard en réalisant son mutisme toujours bien présent. Il sembla jugé pertinent de la rassurer sur le fait qu’il connaissait réellement quelqu’un, pour leur soucis. Freyhel était terriblement mitigée. Pourtant, elle n’avait d’autre choix que de se faire à l’idée qu’elle n’avait aucune autre option. Si seulement cela n’avait été que ses poignets… Mais ses chevilles lui posaient aussi de sérieux problèmes. Elle avait du mal à encaisser le fait qu’elle allait à cet endroit qui devait encore sans doute empester les corps et la terre brûlée. L’idée même la terrifiait, pour dire vrai.

Se tournant légèrement vers le blond, elle observa un moment ses traits comme si cela suffirait à lui apporter toutes les réponses à ses inquiétudes. Si tel ne fut pas le cas, le Shog sembla profiter de ce contact visuel pour lui offrir son nom en pointant son propre thorax. Tobias Callahan. Si les traits de l’adolescent n’étaient plus aussi méprisant qu’aux premières heures de leur rencontre, elle était malgré tout bien loin d’avoir ne serait-ce que l’idée de lui répondre. Son œil fut plutôt attiré par une autre besace, plus grande et accrochée au Bantha. Si déjà ce Tobias n’avait pas attendu pour fouiller dans celle qu’il avait réquisitionné à leur kidnappeur, Freyhel lui donna le contrôle du grand animal, puis quitta quelques secondes la chaleur de leur cocon. Prenant soins de ne pas perdre ses bottes dans le processus ou bien de ne pas s'entremêler dans les chaînes, elle défit les sangles du sac de cuir, puis le ramena contre elle. Tandis qu’elle venait de s'engouffrer de nouveau sous les peau en prenant soins de ne rien échapper, elle poussa un petit cri surpris en ouvrant l’objet qui laissa apparaître une petite tête brune. Elle comprit tout de suite de qui il s'agissait : Jaks! Comment avait-il bien pu se glisser là?! Par réflexe, elle agrippa la fouine et avisa avec intérêt dans le sac, comme si elle espérait y voir apparaître la seconde, mais non. Ce petit futé avait assurément senti les vivres sur l’animal, probablement après qu’il soit sorti de la demeure à la suite à la première altercation.

Ramenant l’animal contre elle avec un soulagement plus profond qu’elle ne l’aurait imaginé, elle laissa ce dernier se contenter de la renifler et de lecher le sang qui la recouvrait encore avec grand intérêt. Cela, d’ailleurs, poussa peut-être Callahan à leur proposer une pause, question de se débarbouiller un peu et de se reposer. Ils devaient se rendre à l’évidence que tous deux étaient totalement exténués par leur mésaventure. Il était plus que certain qu’ils n'arrivaient pas à arriver à Claircombe avant la tombée de la nuit et même s’ils continuaient encore entre les nuages épais et l’astre lunaire, ce ne serait pas possible. Trop heureuse d’avoir Jaks avec elle, Frey ne répondit même pas à l’intention du jeune homme. De toute manière, elle préférait cent fois dormir faire une pause, que de rentrer dans cette ville maudite en pleine nuit! Si tout allait bien, ce qu’elle doutait… Ils arriveraient en Claircombe avant que le soleil ne soit à son zénith s’ils partaient suffisamment tôt, ce qui lui donnerait presque une journée entière pour se débarrasser de ses chaînes et fuir cet endroit avant la tombée de la nuit! C’était un peu sa seule chance. Il n’y avait aucune raison pour qu’elle réussisse à se défaire de ses liens en pleine nature, seule…

Pointant de son index un endroit sur leur gauche, la nomade avait trouvé un petit endroit qui serait parfait afin que le Bantha puisse se nourrir d’écorce ou d’épines tandis qu’ils se reposeraient sur lui. Avant cependant, il fallut abandonner la chaleur que dégageait l’animal et les diverses peau, question de retirer le plus de sang possible de sur son visage, ses vêtements grâce à la neige. Il semblait que les Shogs avaient vraiment une plus grande sensibilité à la chose. Notamment, ainsi barbouillée ils attireraient trop l’attention, ce que tous deux refusaient ardemment.

Chose faite, Freyhel observa un moment le jeune homme qui venait de remonter sur leur monture, puis grimpa à son tour. Jaks roupillait dans sa nouvelle besace de laquelle elle avait retiré la nourriture, dans le but de la serrer ailleurs. Tout près du blond, elle finit par lui faire signe de lui faire face, puis porta doucement ses mains à son nez. À voir l’expression de Tobias, il devait sans doute comprendre qu’elle comptait lui remettre le tout en place? Refusant visiblement, elle haussa les épaules, puis effectua ce soins sur elle-même. Peut-être allait-il changer d’idée? elle pouvait comprendre qu’il soit méfiant… Elle était elle-même, de toute manière! Oh certes, elle laissa échapper un gémissement douloureux sous le léger craquement sonore, restant quelques secondes les yeux fermés et les mains sur son nez, mais elle respirait déjà mieux et la désagréable pression à son visage s'était amenuisée.

Après, le silence avait duré longtemps. Tous deux semblaient emprisonnés dans leurs pensées. Il n’y avait que le vent qui soufflait avec force contre eux, mais les fourrures qu’ils avaient étaient heureusement plus que suffisantes. Ils n’avaient pas vraiment le choix de rester l’un contre l’autre s'ils désiraient au mieux profiter de toute la chaleur qui leur était offerte et de ne pas en perdre une seule miette, car les choses pourraient drastiquement tourner en leur défaveur, advenant un tel cas. Frey le savait.
Tobias Callahan
Tobias Callahan
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Lun 29 Mar - 17:43
Son cœur se débattait dans sa poitrine alors que ses mains trituraient nerveusement la corde qui maintenait le bantha à l’arbre. Encore sous le choc de ce qu’il venait de vivre, le blondinet déglutissait péniblement. Il ne jeta aucun regard à sa compagne imposée alors qu’elle venait de s’approcher de lui, son visage toujours ensanglanté... hémoglobine qui ne semblait pas être le sien. Visiblement impatiente devant les mains soudainement empotées du voleur, la sauvage lui arracha bêtement la corde des mains pour s’occuper de cette besogne elle-même. Si au départ Callahan voulut protester, sa conscience lui somma de se taire, par crainte de la courroucer davantage. Il avait vu ce qu’elle pouvait faire... et la bouche ensanglantée de cette dernière laissait entendre à un excès de cannibalisme de sa part avant de sortir de la tente... Elle avait très faim, alors bouffer rapido presto un petit bout de l’Utgardien était plus que probable... Comme les bêtes sauvages, quoi! Et lui, il était coincé avec elle!! De quoi le faire flipper, littéralement.

Ainsi, le duo insolite se retrouva rapidement sur le dos de la bête bovine, emmitouflé dans les couvertures volées afin de se garder au chaud. Si d’emblée Callahan prit les rênes de leur destrier imposé, il se rendit vite à l’évidence qu’il était d’une incompétence crasse dans le domaine. Non seulement il avait beaucoup de mal à comprendre comment se faire obéir de la bête, mais cette dernière se foutait royalement de sa gueule. Préférant grignoter des épines de conifères que de faire son travail de bantha, le bovin velu ignorait royalement les directives floues que tentait de lui donner le jeune homme blond. Forcé d’admettre qu’il valait mieux donner les commandes à la nomade, le voleur ne s’obstina pas sur le sujet, ayant quand même en tête l’idée qu’elle puisse le bouffer en dessert n’importe quand.

Ainsi, il était installé à l’arrière, enroulé dans sa couverture épaisse qui lui couvrait même l’arrière de la tête. La sauvage, pour sa part, était concentrée sur la trajectoire à suivre et Tobi se demandait réellement si elle les guidait vers Claircombe ou pas. Le doute l’assaillait et l’angoisse commençait à lui enserrer à nouveau les tripes. Puis qu’ils progressaient en silence depuis un bon moment, il décida de quitter son mutisme en espérant convaincre sa compagne imposée de se rendre vers la grande cité, et non pas de le diriger droit vers un guet-apens.

- Est-ce... Est-ce que ça va, dis-moi? Articula-t-il, incertain. Je veux dire... tu as vécu la merde, là-bas, alors j’imagine que tu as surement déjà été mieux... Enfin, je présume, hein. Autrement, ta vie serait vachement triste et morne... et... et... Et il disait vraiment de la merde en ce moment. Bref… je digresse... De toute façon, avait-il oublié qu’elle ne savait pas parler? Je voulais juste que tu saches que je connaissais réellement quelqu’un qui pourrait nous aider… en Clairecombe, je veux dire. Normalement, il coûte la peau du cul, mais comme il m’en doit une, on devrait s’en tirer à bon compte… Un rire nerveux naquit de ses lèvres. Est-ce que les sauvages utilisaient réellement la peau du cul des gens après les avoir mangés? Pour la tanner ou quelque chose comme ça… Peut-être que l’expression venait de là, au fond… Merde, il avait trop froid, ça lui brouillait cerveau.

Sursautant, le blondinet soutint le regard de sa compagne, puis déglutit avant de pointer son propre thorax du doigt. Allaient-ils… communiquer?

- Je m’appelle Tobias. TO-BIAS. Tu piges? Tobias Callahan… Ah mais c’est peut-être compliqué… Juste Tobias, ça ira. Ou Tobi si tu as du mal avec le S… Ah oui, c’est vrai, tu ne parles pas… mais tu sais... Déblatéra-t-il alors qu’elle venait de lui fourrer les rênes dans les mains. Oh mais merde, qu’est-ce que tu fous? Je vaux rien dans le contrôle du bantha, tu as bien vu tout à l’heure…

Malgré tout, le voleur agrippa les sangles de cuir usées et tenta de garder le cap tout en jetant des œillades vers l’adolescente qui, visiblement, quittait les fourrures pour agripper une sacoche qui était fixée à la selle du bantha. Tobi ramena son attention vers la route, puis sursauta quand cette dernière poussa un cri strident. Q-Quoi?!! Manfred les rattrapait à la course avec son moignon pissant le sang partout?!! Où ça?! Naturellement, il jeta un regard derrière lui… pour voir une boule de poils qui pointait le bout de son museau hors du sac de voyage. C’était quoi ça? Une belette? D’où venait-elle? À voir comment elle serrait la bestiole contre elle, il comprit rapidement qu’il s’agissait probablement de sa petite bête domestique.

Trépignant sur place, l’adolescent tentait de faire taire le malaise profond qui le tenaillait… Puis fut attiré par de petits bruits légers… comme de petits coups de langue donnés à grande vitesse. Tournant la tête de nouveau vers la nomade, il remarqua que la belette semblait vouloir faire la toilette de sa maîtresse, laquelle était encore barbouillée du sang de l’Utgardien… Attendez… Un animal goûtant le sang humain… c’était forcément une mauvaise chose, non? Oh bon sang… Elle partageait avec lui… Fort de son ignorance, Tobi se sentit devenir blême. Il se racla la gorge, puis se massa la nuque de sa main gantée.

- On devrait prendre une pause, suggéra-t-il tout bonnement. Il se fait tard, nous sommes exténués, c’était forcément son cas vu tous les scénarios à la con qu’il se coltinait, et tu devrais te débarbouiller un peu avant que nous arrivions à Clairecombe, histoire d’éviter d’attirer l’attention des gardes… Si déjà, la visibilité était réduite à cause des bourrasques de neige, il n’osait pas imaginer en pleine nuit. Si nous reprenons la route au petit matin, nous serons de retour à la cité vers midi.

Il avait réussi à articuler le tout sans bégayer! Il y avait de quoi le féliciter, non? Rapidement, la sauvage pointa un endroit sur leur gauche et Callahan repéra à la volée une agglomération de gros conifères. Les ramures de ces derniers étaient immenses et denses, fournissant une bonne couverture pour minimiser les chutes de neige. De plus, ils seraient moins visibles depuis la route. Sans attendre, le Claircombois dirigea leur monture dans la zone visée, puis se jeta en bas de la selle au même rythme que la nomade blonde. Si pour sa part il souhaitait simplement se dégourdir un peu les jambes et fixer les sangles du bantha aux conifères pour éviter qu’il ne se sauve, la sauvage, elle, se jeta littéralement à poils dans un banc de neige. Oh… Putain… Elle allait se geler les… le… enfin… Pourquoi rougissait-il comme un con?! Il détourna le regard rapidement avant de trop détailler la cannibale qui se roulait dans la neige comme un ours heureux. Elle faisait naître chez lui - en ce moment même - des sentiments carrément contradictoires… Merde. Mieux valait retourner près du bantha. Sans un mot de plus, il grimpa à nouveau sur l’énorme bête et s’emmitoufla à nouveau dans sa couverture, profitant de la chaleur de l’animal sous ses fesses. Rapidement, la sauvage vint le rejoindre, puis s’installa tout près de lui avant de lui faire face. Délicatement, elle posa une main sur son nez et ce n’est qu’à ce moment qu’il comprit les desseins de cette dernière : elle souhaitait replacer l’os fracturé!

- Non ça va, merci.

Il ne lui faisait pas confiance. Certes, c’était douloureux et inconfortable, mais il vivrait avec cette sensation désagréable. Haussant des épaules, l’adolescente procéda à replacer elle-même l’arête de son propre nez, puis laissa échapper une plainte alors qu’un craquement sonore et écoeurant venait de se faire entendre. Oh putain, ça devait faire mal… Elle resta un moment sans bouger, les yeux fermés. Pour dire vrai, le silence régna un sacré moment entre eux. Seul le bruit du vent pouvait se faire entendre, ponctué ici et là du bruit de la mâchoire du bantha qui mâchouillait paresseusement son écorce.

C’est lorsque du mouvement se fit sentir sous eux qu’ils furent sortis de leur mutisme, poussant une expression surprise en chœur. Le destrier imposant et velu avait choisi de se coucher dans la neige, les pattes sous lui pour les protéger du froid et pour lui permettre de détaler au moindre signe de danger. Déstabilisé, Tobi tomba à la renverse et c’est cul par-dessus tête qu’il s’enfonça dans la neige, perdant sa couverture au passage. Jurant tout haut, il se débattit dans l’immensité blanche et froide, puis se dressa en grelottant. C’était lui où il avait perçu un gloussement, derrière lui? Vu le sifflement du vent, il n’était pas certain d’avoir bien entendu.

- Bordel, c’est froid! Grelotta-t-il en se redressant pour courir derrière sa couverture soufflée par le vent. Il était hors de question qu’il laisse sa seule source de chaleur le quitter de la sorte! Sans plus attendre, il détala à sa suite, et ce, malgré la résistance imposée par la chaîne reliée à la nomade. Heureusement, au bout de quelques mètres, il put faire main-basse sur le textile, puis l’enroula autour de ses épaules avec désespoir avant de revenir sur ses pas. Ah… Pardon… je… ça va? La blonde tentait de se redresser à son tour, couverte de neige alors que, forcément, elle avait été traînée dans le processus. Malgré tout, Tobi ne put s’empêcher de rire. Quelle situation ridicule! Je suis désolé! Je n’avais pas envie de crever de froid! Ça ne se reproduira pas!

Évidemment qu’elle ronchonnait. Pouvait-il lui en vouloir pour ça? Absolument pas! Revenant sur ses pas, il tendit la main vers la nomade dans le but de l’aider à se redresser, puisqu’elle était embourbée dans le tapis de neige. Évidemment, le mouvement naturel de recul qu’elle eut en disait long sur les conditions dans lesquelles elle avait été détenue. Assurément, cet Utgardien qu’ils avaient abandonné avait été violent avec elle. Déjà, sa tentative de viol était un bel exemple de ce qu’elle avait déjà pu vivre. Ne s'offensant en rien du rejet de son aide, le blondinet haussa les épaules puis contourna la bantha (autant que la chaîne pouvait le lui permettre) et s’installa contre le flanc de ce dernier. Usant de l’une des quelques couvertures de fourrure volées (qui était probablement utilisée par la sauvage, avant qu’elle ne soit expulsée malgré elle du cocon de chaleur qu’elle s’était créée), il étendit cette dernière - tout en la repliant sur elle-même - au sol afin de pouvoir s’y asseoir sans trop se geler les fesses. Au bout d’un moment, la blondinette fit son apparition et vint s’installer également sur le flanc de la bête, profitant de la chaleur de cette dernière tout en étant à l’abri du vent.

Si elle voulut se rapprocher de lui en premier lieu, le blondinet eut à son tour un mouvement de recul. Oh il avait trouvé marrant le petit intermède qu’ils avaient vécu dans la neige tout à l’heure, mais il n’oubliait pas qu’elle était une cannibale! Comment le pouvait-il, de toute façon? Certes, il se doutait bien qu’elle souhaitait seulement maximiser son apport en chaleur, mais il ne pouvait pas effacer son visage barbouillé de sang de son esprit.

- Qu’as-tu fait à l’Utgardien avant de sortir de la tente? Balança-t-il du tac au tac. Tu es sorti le visage couvert de son sang… Et il a laissé entendre beaucoup de choses sur toi et ton peuple. Pardon, mais tu ne peux pas m’en vouloir d’être prudent et… Elle venait de ramener ses effets contre elle et quelque chose roula sur la couverture, entre eux deux. Un. Putain. De. Doigt. Inutile de préciser que Tobi se redressa en un seul bond! Mais merde!! C’est quoi ça?! Le doigt de l’autre gaillard?!! Pourquoi tu gardes ça avec toi?! C’est vrai ce qu’on dit?! Vous bouffez des gens?! C’est ça le sacrifice dont il parlait?!

Bon… ses propos avaient été balancés à une vitesse assez surprenante et il n’avait même pas pris son souffle, entre-temps! Inutile de préciser qu’en surplombant ainsi sa compagne imposée de toute sa hauteur, bien campé sur ses pieds, il n’allait absolument pas contribuer à la garder au chaud!

- L’Utgardien, il disait que tu ne savais pas parler! Mais tu comprends ce que je dis, je le vois! Alors essaie de t’expliquer d’une manière ou d’une autre parce que franchement, nous allons avoir un sérieux problème toi et moi si tu crois pouvoir me buter ou me bouffer dès que j’aurai le dos tourné!

Il était très sérieux, malheureusement. Toutefois, puisque le vent continuait de souffler et que les bourrasques de neige étaient toujours bien présentes (sans compter qu’il faisait presque nuit), Callahan n’aurait bien vite pas d’autres choix que de venir se réfugier à nouveau près du bantha, s’il ne voulait pas bêtement mourir de froid. D’ailleurs, déjà, son corps exprimait son mécontentement en le poussant à grelotter violemment. Jurant tout bas, le voleur revint s’installer près de la bête velue, tout en gardant une distance avec la nomade qui avait récupéré le doigt tranché. Tendu comme une barre de fer, l’adolescent ramena ses jambes contre lui sous la couverture qu’il avait en sa possession, puis glissa une main sur sa ceinture de poignards, laquelle avait été récupérée plus tôt, dans la tente de l’Utgardien. Oh il n’avait pas non plus l’intention de l’assassiner stupidement de manière préventive… Non seulement il se voyait mal traîner un corps partout avec lui, mais il n’était pas comme ça, de toute façon. Il voulait uniquement se protéger d’une éventuelle attaque!

Même s’il était refermé sur lui-même comme une huître, le voleur de 16 ans ne put s’empêcher de jeter un regard vers sa compagne d’infortune qui semblait secouer doucement la tête tout en montrant le doigt qu’elle avait en sa possession. Tentait-elle de lui dire qu’elle n’avait pas mangé une partie de leur geôlier? Ou qu’il faisait fausse route sur certaines allégations qu’il avait articulées plus tôt? Comment savoir… C’était à la fois effrayant et frustrant, tout ça! Grognant d’irritation, le jeune homme porta une main à l’arête de son nez pour pincer l’endroit entre ses deux yeux… puis laissa échapper une plainte, se rappelant à la volée de la fracture qui s’y trouvait.

Levant les mains en guise de paix, sa vis-à-vis désigna le visage du blondinet du menton avant d’approcher sa main très doucement. Elle voulait réellement lui replacer cet os… Du moins, c’est ce qu’il en avait conclu. C’était peut-être une façon de montrer sa bonne foi? Il n’en savait rien… Si ça se trouvait, elle allait simplement en profiter pour l’étrangler à nouveau, geste qui ne serait sûrement pas interrompu cette fois. Serrant les dents, Callahan ne bougea pas d’un poil, à la fois curieux de la voir à l'œuvre et ayant un peu envie, au fond de lui, que cette douleur sur son visage ne disparaisse enfin. Délicatement, les doigts fins et glacés de la sauvage se posèrent de part et d’autre de l’arête de son nez… puis…

CRAC.

Le tout fut replacé en un mouvement sec et Tobi ne put s’empêcher de laisser échapper une plainte de douleur. À l’instar de la guérisseuse improvisée, un peu plus tôt, il porta instinctivement une main à son visage en gémissant alors qu’elle reprenait rapidement ses distances. Ah ouais… il devait l’admettre : il respirait vachement mieux. De plus, la pression désagréable s’estompait déjà…

- Merci… marmonna-t-il malgré lui. Comment tu t’appelles? Ah ouais, c’est vrai, tu ne parles pas… Tu permets que je te nomme, alors? Ce sera plus simple que de me référer à toi sous le pseudonyme de « Hé toi! ». Il détaillait la jeune femme de ses yeux noisettes. C’était étrange de constater à quel point elle pouvait lui inspirer de la crainte, de l’inconfort… mais une certaine admiration, en un sens. Elle ne se laissait pas abattre par ce qu’elle vivait et faisait preuve d’un je-m’en-foutisme assez étonnant. Et il était forcé d’admettre qu’elle était réellement belle, malgré les saletés qui la recouvraient ici et là… Je vais t’appeler Sarah, faute de savoir ton nom. Ça te va?
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Jeu 1 Avr - 4:37

[Demeure Sigfusson] Entre nature sauvage & Civilisation [PV Tobias] Fk5b


Freyhel écoutait le vent qui soufflait et profitait de son odeur qu’il apportait, celle du pin. C’était frustrant d’être aussi près de la nature et de devoir malgré tout lui tourner le dos pour aller suicider son âme à cause de stupides chaînes qu’elle rêverait de voir fondre sous les flammes de Vaarkarsh. Le seul souci, c’était qu’elles étaient toutes contre sa chair et celle de ce Shog un peu bizarre. Pour dire vrai, elle devait admettre que celui-là ne lui semblait pas très hostile et c’était, en soit, suffisamment déconcertant pour que cela suffise à la renfrogner davantage. Après tout, pour le peu qu’elle avait vécu et de ce qu’elle avait entendu de ses aînées, les Shogs étaient tous des monstres et il ne fallait jamais leur faire confiance, pas plus que leur adresser la parole! Pourquoi ce dernier en ferait-il exception? Pourtant. Il y avait quelque chose de différent dans ses yeux et dans le ton de sa voix. Et c’était dérangeant. Elle ne savait pas vraiment comment agir, le concernant. Il avait presque l’air aussi humain qu’elle.

Fort heureusement, la Tridéité la secoua un peu en prenant le contrôle des muscles du bantha. De toute façon, il lui semblait qu’elle avait presque fini par fermer les yeux. Si elle fut en mesure de se retenir de justesse pour éviter de chuter dans la neige en s'agrippant à une sangle, ce ne fut pas le cas de l’adolescent qui se retrouva dans une position fort vulnérable. Laissant échapper un gloussement malgré elle, sa petite pointe d'hilarité fut de courte durée lorsqu’elle sentit son corps se faire propulser à son tour. Poussant un bref cri surpris, la native tenta de tomber sur ses pieds, mais perdit malgré tout l’équilibre vers l’avant. Elle n’était pas en mesure de faire le poids contre le blond qui était déjà sur une lancée. Il lui sembla traîner sur un ou deux mètres, avant qu’elle ne tire furieusement sur ses chaînes ce qui fut totalement inutile en soit. Réalisant dès lors la raison qui avait poussé Callahan à détaler de la sorte, elle serra les dents, puis choisit de retirer ses bottes pour les secouer, de la neige s’y étant engouffrée dans le processus. Le mouvement qu’elle aperçut du coin de l'œil la força à effectuer un vif mouvement de recul, un peu surprise. Si son regard s’était instantanément rivé sur le voleur de manière menaçant, signe qu’elle était déjà prête à en découdre, le haussement d’épaule totalement désintéressé de ce dernier l'a surpris presque tout autant.

Finissant par se redresser et secouer au mieux la neige sur elle, Freyhel revint vers le bovin pour réaliser que l’une de ses couvertures avait été utilisée comme tapis. Loin cependant de s’en formaliser, elle se contenta de resserrer la seule fourrure qu’elle avait contre elle, puis se lova contre l’animal chaud. Encore heureux que ce dernier leur soit plus utile vivant que mort car assurément, elle aurait trouver de quoi rester au chaud avec sa carcasse. Se rapprochant instinctivement un peu plus du voleur uniquement dans le but de pouvoir profiter d’un peu de chaleur supplémentaire et éviter de laisser le vent froid se glisser entre eux, elle sursauta un peu sous le vif mouvement de recul de ce dernier. La jeune native regretta aussitôt son geste, pour dire vrai. Au moins, les propos du concerné eurent tôt fait de la sortir de ses étranges pensées moroses qui menaçaient de la prendre d’assaut… Pour l’emporter vers d’autres songes à la même saveur, mais pour des raisons bien différentes. Se renfrognant, car de toute manière elle ne voulait pas parler, elle ramena ses effets contre elle et bien entendu, pour aider la situation, le doigt déjà bleuit et froid de Manfred roula entre eux… Inutile de préciser que la réaction du blond fut instantanée?

Levant sa tête pour l’observer, elle le laissa déblatérer ses propos ponctués de menace et ne bougea pas de yiota. Elle savait qu’il ne ferait pas long feu dans cette position et comme de fait, quelques minutes à peine s’écoulèrent avant que Tobias ne reprenne sa position initiale. Si l’envie de faire perdurer sa crainte la concernant était présente, elle ramassa cependant le doigt et le fourra de nouveau dans une poche, tout en secouant négativement de la tête. Il n’avait pas la moindre idée de ce que voulait dire l’Utgardien. De toute manière, ces propos étaient vides de sens. Il parlait selon son point de vue à lui. Il ne faisait pas du tout référence à sa réalité à elle…

Visiblement irrité par son manque de réponses, son compagnon d’infortune pinça l’arrête de son nez, pour rapidement avoir un rappel concernant la douleur y irradiant. Voulant faire preuve de bonne fois encore une fois, Freyhel leva les mains en guise de paix, puis désigna le visage du blondinet du menton avant d’approcher sa main très doucement. Après tout, elle savait qu’il était armé et une entaille supplémentaire ne lui disait rien. Voyant que cette fois Tobias semblait plus enclin à ce qu’elle lui vienne en aide, elle finit par déposer avec prudence et délicatesse ses doigts contre le nez de ce dernier, puis, une fois certaine du mouvement à effectuer, replaça le tout en un coup sec. Le craquement sonore, rapidement suivi de la plainte qui s’écoula des lèvres de son « patient » fit comprendre à la native que le tout fut bien fructueux. Sans attendre cependant, elle avait repris ses distances, advenant que sa réaction soit plus violente que prévu. Sait-on jamais.

Somme toute, le bien ressenti par l’adolescent fut, tout comme elle, instantané. S’il lui fallut quelques secondes pour reprendre ses esprits, elle se contenta d'apporter son attention sur lui. Il la remerciait? Ça c’était étrange. Son nom? Elle le détaillait tandis qu’il en faisait de même. S’il semblait vouloir le deviner, Frey, elle, cherchait à lire en lui. Son attitude la rendait perplexe et elle devait admettre que cela ne l’aidait en rien quant à savoir la manière d’agir avec lui. Un allié? Temporaire? Sarah?... C’était tout de même mieux que tous les autres surnoms auxquels elle avait eu droit, durant ces trois dernières années… En plus, il lui demandait - comme - naturellement son avis. Cela lui arracha un petit sourire en coin, tandis qu’elle hocha légèrement, mais positivement de la tête. Ça aussi c’était nouveau venant d’un Shog. Peut-être qu’il était différent. Après tout, il était déjà contraire à ce qu’elle avait connu et entendu. Est-ce que c’était mal d’être finalement un peu curieuse? Choisissant de lui faire face en se repositionnant, laissant le côté de son corps bien contre le bantha, elle posa un index sur sa lèvre, puis glissa jusqu’à son menton. Même si son visage ne conservait que les vestiges de ses peintures, elle se disait que peut-être il comprendrait. Voyant que ce dernier fronçait les sourcils en lui mentionnant, de fait, ne pas comprendre, elle se rapprocha de lui et posa sa main sur sa bouche, puis, traça de nouveau, sur sa personne, cette ligne imaginaire de sa lèvre à son menton.

Évidemment, ce n’était pas vraiment une nouveauté de lui expliquer qu’elle ne parlait pas, mais, selon elle, c’était déjà beaucoup! Après tout, il n’était pas nomade. À quoi s’attendait-elle? Ils ne connaissaient rien! Même si ses peintures avaient été parfaites sur son visage comme lors de leur rencontre, il n’aurait pas été en mesure de deviner ce choix personnel. S’étirant vers l’avant après s’être de nouveau positionner dos au bantha, la native se servit de la neige pour dessiner un soleil que le Shog devina très bien. Par la suite, elle lui fit son opposé, qui était la lune. Lorsqu’il comprit, elle dessina rapidement un paysage avec plusieurs bonhommes allumettes. Si le tout avait l'air carrément banal, elle en coucha quelques-uns, puis les désigna comme étant en train de se lever, visiblement dénuée de cervelle. Mimant dès lors un « mort vivant », elle hocha négativement de la tête et défit tout son dessin d’un bref coup de main dans la poudreuse, pour aussitôt dessiner ce qui, toujours grossièrement, ressemblait à une ville fortifiée : Claircombe. Redressant ses prunelles inquiètes vers lui, elle lui pointa leurs chaînes, les lèvres pincées. Évidemment, Tobias s’empressa de leur dire qu’ils devaient aller là-bas et qu’aucun mort vivant ne déambulait librement, comme ça, dans la bourgade. Se renfrognant un peu, n’osant se laisser trop vite rassurée, Freyhel dessina de nouveau la lune et se pointa, puis hocha négativement de la tête, pour glisser son index encore une fois de sa lèvre à son menton. Ce petit manque de compréhension sembla aussi irriter son interlocuteur qui lui répéta de nouveau que les morts ne courraient pas les rues dans Claircombe, lui demandant, au passage, à quoi elle pouvait bien croire pour pensée une idiotie pareille, ce qui eut tôt fait de la choquer. À quoi elle croyait?! Le dévisageant carrément comme s’il venait de dire la chose la plus stupie du monde, elle croisa ses bras contre sa poitrine, puis détourna la tête.

Si le silence dura quelques longues secondes, la voix de nouveau calme du blondinet se fit entendre. Ce dernier tentait une dernière question plutôt légitime. Cette fois, il semblait vouloir savoir pourquoi elle ne lui parlait pas, à lui, car le tout serait plus simple. Bien qu’elle était d’accord avec cette idée, elle risqua un coup d'œil en sa direction, puis se contenta de dessiner de nouveau la lune, pour mimer de dormir et resserra le textile contre elle, pour détourner la tête et fermer les yeux. Bon. Elle n’avait pas l’intention de dormir, mais cela inciterait assurément le voleur à cesser de la questionner, ou bien à vouloir en savoir davantage la concernant. Pourquoi voudrait-il faire une telle chose d’ailleurs? Qu’est-ce qu’il cherchait réellement, en faisant tout ça?
*******


Le temps avait passé étrangement vite malgré la position dans laquelle ils se trouvaient du moins, c’était ce que Freyhel se disait. Elle ne savait pas si le blond avait fini par s’assoupir, mais elle devait admettre que la respiration calme et constante du bantha, tout comme le petit corps chaud de Jaks dans le creux de son cou avaient au moins eut raison de ses muscles crispés et grelottant de nervosité, plus que de froid. Le vent s’était calmé et le paysage aux reflets azurés laissait sous-entendre la présence d’un soleil émergeant derrière les nuages, mais surtout l’horizon. Ils devaient se remettre en route si elle souhaitait, au moins, sortir de ce tombeau avant la tombée de la nuit. C’était son dernier rempart devant la liberté. Une dernière épreuve de courage avant de pouvoir définitivement tourner la page et ne plus jamais revoir des entraves sur elle à la seconde où elle baisserait les yeux.

Jetant un coup d'œil vers son compagnon d’infortune, elle ne fut pas en mesure de dire si ce dernier était ou non éveillé, puisqu’il avait lui aussi choisi une position pour maximiser sa chaleur. Quoi qu’il en soit, elle bougea quelque peu, puis finit par repousser la couverture qui la recouvrait ainsi que toute la neige qui s’y était accumulée. Ce simple geste incita aussitôt le blond à s’activer à son tour. Freyhel tapota quelque peut le bantha pour l’inciter à se redresser, avant de se résoudre à tirer sur une sangle pour le forcer à le faire. L’animal velu grogna de désapprobation, offrant un coup de pied en guise d’étirement, puis se redressa non sans gratifier les deux « bipèdes » d’une longue et infinie flatulence. Chose faite, il s’ébroua, leur balançant toute la neige accumulée sur sa fourrure. Se pinçant le nez d’une main, la native jeta un coup d'œil semi amusé et dégoûté vers le Shog, puis haussa les épaules avant de monter sur l’animal non sans glousser légèrement.

Le lever de soleil avait quelque chose de relaxant en soi. Malgré le fait qu’elle se sentait un peu comme un animal qu’on envoyait chez le boucher. Tobias semblait beaucoup plus enthousiaste qu’elle à l’idée d’aller s’emmurer et elle avait du mal à comprendre cette attitude. Ne savait-il pas ce qui s’était produit en ces lieux? Ou bien il l’ignorait volontairement? Cela l’inquiètait et la fascinait presque en même temps. Lorsqu’elle vit cependant l’ombre de la cité s’agrandir au loin, l’air semblait davantage assécher sa gorge, tandis que ses mains devenaient de plus en plus moites. Ouf. Autant ces constructions lui semblaient immenses, autant elles la rendaient terriblement mal à l’aise. Comment… Comment n’allait-elle pas paniquer à l’intérieur de ces murs?! Serrant un peu plus Jaks contre elle, un peu à son insu, elle détourna un regard outré vers le blond qui lui annonçait qu’ils devraient vendre le bantha, question d’attirer le moins d’attention possible sur eux à l’intérieur des murs.

Frey hocha aussitôt négativement de la tête, puis se pointa, pour pointer le paysage au loin. Elle tapota ensuite la bête. Oui. Clairement, la native souhaitait garder la créature massive. Ce serait assurément un bon atout pour elle afin de se déplacer à l’extérieur et de survivre. Surtout en plein hiver. Évidemment, la « fin » de ce trajet fut ponctuée de plusieurs arguments venant du blondinet, qui avait la ferme intention de se débarrasser de l’animal. Certes, même si l'admettre lui déplaisait, Freyhel dû se faire une raison. Elle ne connaissait pas du tout les environs de Clairtombe et encore moins les divers dangers pouvant entourer les lieux. Laissez ce pauvre animal attaché à un arbre à l'attendre, c'était presque sceller son arrêt de mort. Elle n’était pas égoïste à ce point tout de même. Elle souhaitait déjà pouvoir être en mesure de sortir de cet endroit maudit, sans tache à son âme, avant la tombée de la nuit. Certes, elle en espérait peut-être un peu trop, mais tout de même…

C’est donc sous le regard insistant des gardes de l’entrée, que le duo impromptu traversait les hauts remparts, dévoilant à ses prunelles disparates pour la toutes premières fois, les vestiges encore érigés de ces contes qui lui faisaient si peur, enfant.
Tobias Callahan
Tobias Callahan
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Lun 3 Mai - 16:42
Détaillant ses traits harmonieux, Tobi hocha également de la tête lorsqu’il comprit qu’elle appréciait l’appellation dont il venait de l'affubler. Bon, au moins, ils allaient pouvoir communiquer plus aisément en utilisant ce référent! Après, il allait devoir rester attentif à la gestuelle de la muette, s’il ne voulait pas louper quelconque information de sa part! Pivotant légèrement sur elle-même, la sauvage décida de lui faire face, appuyant le côté de son corps contre le flanc du bantha, avant de porter une main à sa bouche. Son index, tenu à la verticale, s’appuya sur ses lèvres pleines, puis dessina un trait imaginaire jusqu’à son menton. Un air entendu ceignait ses traits et Tobi, pour sa part, se contenta de froncer les sourcils. Elle lui intimait le silence? Pour quelle raison? Avait-il dit un truc pour mériter une telle réplique de sa part? Il n’en savait rien, pour dire vrai.

- Je… ne suis pas sûr de comprendre… articula-t-il, plus qu’incertain. Visiblement, cet état de fait ne sembla pas la décontenancer, puisqu’elle se repositionna, de nouveau pour lui faire face, effectuant le même geste sur sa bouche, comme si cette deuxième tentative allait être plus claire que la première.

Son manque de réaction parlait de lui-même. La sauvage avait très bien compris qu’il ne pigeait absolument pas ce qu’elle voulait dire. Enfin… sauf peut-être qu’elle lui intimait de fermer son clapet… Ce qui était plutôt impoli en soi. Appuyant à nouveau son dos au bantha, la jeune femme se pencha vers l’avant et se mit à dessiner dans la neige, mouvement qui, forcément, suscita l’intérêt chez Tobi. Un soleil… puis une lune… Elle parlait de la nuit tombée, peut-être? Un paysage et des bonhommes un peu mabouls qui se redressaient… OH des morts-vivants? Les morts-vivants étaient présents la nuit? À voir sa tentative de mimer la chose, Callahan ne put s’empêcher d’esquisser un sourire en coin. Alors qu’elle secouait machinalement la tête, la sauvageonne balaya son dessin du revers de la main, puis en entama un nouveau. Une ville fortifiée… Claircombe? Au moins, ça il l’avait pigé du premier coup… Relevant ses prunelles inquiètes sur lui, Sarah pointa ensuite leurs entraves puis pinça des lèvres. Oh… Elle avait peur de se rendre en Claircombe? Mais ces chaînes ne partiraient pas d’elles-mêmes…

- Je comprends que tu ne sois pas rassurée d’aller dans la cité, mais nous n’avons pas vraiment le choix, il faut qu’on se débarrasse de ces chaînes… Et puis, si c’est les morts-vivants qui t'inquiètent, il n’y en a pas dans Claircombe... Répondit-il calmement.

Visiblement irritée pour une raison qui échappait totalement au voleur, la jeune femme dessina plus frénétiquement la lune sur la neige, puis se pointa elle-même avant d’effectuer ce même geste sur ses lèvres... Mais merde, pourquoi elle insistait comme ça?! Il était exténué, il avait mal partout et se sentait - déjà - passablement irrité par la situation dans laquelle il se trouvait malgré lui. Ainsi, ce ne fut pas bien étonnant de le voir perdre rapidement le peu de patience qu’il tentait tant bien que mal de conserver!

- Mais puisque je te dis qu’il n’y a pas de morts-vivants, la nuit, dans Claircombe! Tu peux me croire, j’y vis depuis un sacré moment, maintenant! C’est quoi cette croyance idiote? Une autre invention débile véhiculée par tes potes sauvages?! S’exclama-t-il, complètement excédé.

Bon pour dire vrai, il avait carrément manqué de délicatesse sur ce coup-là. Évidemment, Sarah s'offensa de ses propos, croisa les bras sur sa poitrine, puis détourna la tête. Elle était désormais fermée comme une huître, mais Tobi ne s’en formalisa pas. Pour dire vrai, il avait vraiment besoin de se reposer un peu, alors il n’avait plus la moindre envie de se casser la tête avec tout ça. Ils iraient en Claircombe, point final. Resserrant sa couverture contre lui, le blondinet se blottit davantage contre le bantha, puis se mura dans un silence qui fut partagé par sa compagne d’infortune. Si ce dernier perdura de longues minutes, Tobi décida volontairement de le rompre, puisqu’il se sentait à nouveau calme. Il allait tenter une dernière et unique question, après quoi, il jetterait l’éponge.

- Est-ce uniquement à moi que tu refuses de parler? Pourquoi? Articula-t-il doucement.

Il jeta un regard en coin vers elle. Si elle avisa son air plus détendu un instant, Sarah décida simplement de le référer à son dessin de lune avant de s’installer pour dormir, visiblement, Bon. Sa réponse était claire : il n’aurait aucune réponse de sa part ce soir. Ni même jamais, qui sait!

**************************

S’il s’était assoupi? Sa respiration lente en était une bonne indication, mais c’est surtout ce ronflement intense qui sortit de sa gorge alors qu’il se retournait qui marqua le ton. Pour dire vrai, ce dernier fut suffisamment fort pour pousser le jeune homme à se réveiller en sursaut, croyant momentanément qu’une quelconque bête féroce était prête à lui bondir dessus à tout instant. Uh?? Les yeux encore embrumés, il s’était redressé inconsciemment, sur le qui-vive, et avait jeté un regard circulaire semi-absent autour de lui pour réaliser que tout était calme. Dans un mouvement las et encore endormi, il se laissa retomber contre le flanc du bantha avant d’essuyer sa bouche baveuse du revers de la main. La neige avait cessé, c’était une bonne chose en soi.

Du mouvement sur sa droite attira momentanément son attention quelque peu défaillante. Sarah était réveillée et semblait vouloir s’activer. Même s’il avait eu en tête lui demander de se recoucher, le voleur n’en fit rien et se contenta de s’étirer langoureusement comme un chat. Visiblement, son manque de hardiesse à s’atteler à la tâche fut récompensé par un coup de pied de bantha qui le fit brutalement basculer sur le côté (BON MATIN!). Grognant de douleur et d’insatisfaction, le jeune voleur roula sur lui-même avec la ferme intention de se redresser, mais l’univers n’entendait simplement pas à lui faciliter la tâche. Ainsi, alors qu’il s’apprêtait à se relever, une flatulence bruyante et odorante fut dégainée par l’animal, laquelle heurta le blondinet en pleine poire!!! OH BON SANG!! Il avait eu de la brise malodorante directement dans la bouche!!! ÇA GOÛTAIT LA FLATULENCE DE BOVIDÉ MAINTENANT! Évidemment qu’il toussota comme si sa vie en dépendait, passant près de vomir au passage. Jurant à voix haute, il chancela et retomba sur les fesses dans la neige, dans la plus grande indifférence de tous. Putain… était-il le seul à se dire qu’il aurait préféré ne pas se lever du tout, ce matin?! Le bantha s’ébroua, balayant la neige dans tous les sens, et Tobi se redressa en maugréant. Ce n’est qu’à ce moment qu’il put noter le sourire amusé que venait de lui balancer la nomade.

- Avoues que tu es très satisfaite de ce qui vient de se passer… déclara-t-il d’une voix rauque alors qu’elle grimpait nonchalamment sur le dos de la monture. J’en ai marre...

Le Claircombois imita sa compagne d’infortune et s'installa sur le dos de l’animal qui, déjà, se mettait en marche. Agrippant une gourde en peau tannée qu’il avait dérobée à l’Uthgardien plus tôt, Callahan prit une lampée d’eau, se gargarisa puis cracha le tout, espérant faire disparaître le goût infect qui avait envahi sa cavité buccale, un peu plus tôt. Prenant une deuxième gorgée qu’il avala cette fois, il tendit ensuite le récipient à Sarah, puis plongea son regard vers l’immensité déroutante de la vie sauvage qui les entourait. Pour dire vrai, ça le rendait nerveux tout ça. S’imaginer s’aventurer dans cette vaste étendue naturelle lui donnait le vertige. Se perdre était si facile et il avait entendu toutes ces histoires concernant la faune sauvage qui se faisait un PLAISIR de bouffer les curieux qui osaient s’aventurer trop loin… Bon sang, il avait hâte de revenir dans l’enceinte de la cité! Cette simple pensée avait quelque chose de réconfortant.

Tournant la tête vers le chemin qu’ils suivaient, le blondinet ne put s’empêcher de se réjouir alors qu’il put discerner la silhouette de Claircombe : immense, imposante, protectrice…

- Ah! Enfin! Ne put-il s’empêcher de dire, assurément optimiste quant à l’avenir. Poussant un soupir d’aise, il s’étira à nouveau. Il va falloir vendre le bantha, déclara-t-il à brûle-pourpoint. Vu la taille du machin, on ne peut pas se permettre de le traîner avec nous. Il va attirer l’attention et on veut absolument éviter que nos adversaires nous pourchassent dans la cité... Tu comprends?

Oh oui, elle avait compris. C’était d’ailleurs pour cette raison précise qu’elle secouait vivement de la tête. Elle n’était pas d’accord de se débarrasser de la bête et le mouvement qu’elle effectua fut sans équivoque : elle désirait le garder pour lui faciliter la vie, dès qu’elle sortirait de la cité. Oui, d’accord… mais c’était ridicule. Ils ne pouvaient pas le trimballer comme ça dans Claircombe. Il serait un boulet, un fardeau…

- Non, il ne vient pas avec nous, trancha-t-il sans la moindre hésitation. Nous allons avoir besoin de mobilité dans la cité et le bantha nous en empêchera. Et puis, les Uthgardiens qui nous poursuivent vont le reconnaître, puisqu’il appartenait à ton bourreau. Nous serons repérés en un rien de temps et je ne donne pas cher de notre peau s’ils venaient à nous mettre la main dessus… Et puis… tu te vois, toi, l’attacher à l’extérieur jusqu’à ce que tu reviennes? Nous n’avons aucune idée combien de temps tu resteras dans la cité… Il sera laissé à lui-même, vulnérable aux prédateurs. L’attacher, c’est signer son arrêt de mort, tu le sais. Le vendre à un fermier ou un marchand serait le mieux.

Elle avait dû se faire une raison et Tobi en fut très satisfait. Ainsi, le duo passa devant les gardes ascaniens qui effectuaient la surveillance des grandes portes de Jadis, situées à l’est, puis s’aventura dans Claircombe, à la plus grande satisfaction du voleur qui avait l’impression de pouvoir mieux respirer. Dès leur entrée, une agglomération de personnes fut perçue, entassée autour de l’accès principal de la ville, là où plusieurs marchands attiraient déjà l’attention. Vendre le bantha fut un jeu d’enfants. Un commerçant avait vite démontré son intérêt pour la bête, prétextant avoir besoin de sa force pour bouger sa marchandise vers un autre point de vente. Et voilà! Une coquette somme qui, forcément, allait être foutrement utile. Revenant sur ses pas alors qu’il lançait la bourse pleine dans les airs, le blondinet afficha une expression satisfaite alors qu’il rattrapait le tout d’une main ferme. Son regard noisette se porta instinctivement vers Sarah qui, pour dire vrai, n’en menait pas large. Absolument terrorisée, la nomade jetait des coups d’oeil tout autour avec frénésie, notant les soldats qui passaient tout près et sursautant sous le grand éclat de rire d’un fermier qui se dirigeait vers les Portes de Jadis pour sortir de la cité.

- Sarah! Viens, ne reste pas là. Fit-il en tirant un peu sur le lien de métal qui les unissait. Évidemment, des regards curieux leur furent jetés, puisque la scène qu’ils offraient était plutôt inusitée. L’esclavage étant interdite dans les limites de Claircombe, forcément, les prolétaires se questionnaient sur leur situation. Ne traînons pas, mon pote se trouve dans le quartier Amaranthis. Nous devons traverser tout le district Ascanien, pour nous rendre à la Place du Capitaine. À partir de ce point, nous emprunterons les ruelles, ce sera plus rapide.

Évidemment, elle semblait trop distraite pour réellement capter ce qu’il disait. Mieux valait agir alors. Effectuant un signe de la main, il l’incita à le suivre alors que, déjà, il se mettait en marche, suivant l’artère principale du district Ascanien vers le centre de la mégapole. Si le duo préféra garder le silence, le brouhaha de la vie en ville, pour sa part, était réellement partout. Les gens s’affairaient à leurs tâches quotidiennes, comme des fourmis dans une fourmilière. Tobias avait l’impression que Sarah ne savait plus trop où donner de la tête, par manque d’habitude. Ainsi, il tapota son épaule afin de l’inciter à garder son attention sur la route pavée qui s’étendait devant eux. Ça l’aiderait à être moins étourdie par toute l’action qui se déroulait autour d’elle. Ils en avaient pour un moment à marcher avant de se rendre chez l’ami de Callahan, alors mieux valait se concentrer sur leur trajectoire.

Suivant la foule de gens qui suivait la même trajectoire qu’eux, les deux jeunes comparses marchèrent d’un bon pas en direction du centre-ville, puis se détacha de la plus grande partie des prolétaires qui, elle, se dirigeait vers les grandes portes de l’immense cathédrale ascanienne qui se dressait devant eux. Architecture à en couper le souffle, l’église était simplement sublime ET imposante. Voilà qui dégoûtait royalement le voleur qui ne put s’empêcher d’esquisser une grimace. Non seulement ne croyait-il en rien à ces foutaises de Providence, mais il ne pouvait s’empêcher de se dire que l’argent découlant d’un tel édifice aurait pu servir à nourrir presque la totalité des familles pauvres claircomboises, et ce, pour plusieurs mois. Prenant une grande inspiration, il ne put s’empêcher d’agripper la main de Sarah pour l’attirer à sa suite alors qu’ils arrivaient enfin en vue de la grande Place du Capitaine, laquelle était bondée de prolétaires à cette heure de la journée. Le duo s’immisça à travers la foule, contournant des gardes pour éviter d’attirer l’attention dans le processus. Sarah semblait crispée, sur le bord de la crise de panique. Elle n’avait pas eu besoin de parler que Callahan avait un peu compris le message.

Notant la pâtisserie qui avait pignon sur rue au coin de la Place du Capitaine et de la petite avenue Des Aventures (tout près de la guilde des Aventuriers), le jeune homme accéléra le pas, trottant tout en traînant la nomade derrière lui. Il ne s’arrêta qu’une fois dans l’allée peu fréquentée, incitant la sauvage à s’adosser contre la pierre de la pâtisserie.

- Respire, fit-il doucement, gentiment. Je comprends que tu n’es pas à l’aise et que les bains de foule ne sont pas ton truc… À partir de ce point, je pourrai nous guider à travers le quartier Amaranthis tout en évitant les artères principales. Ce sera plus simple et plus tranquille, crois-moi. Calme-toi, ça va aller, je te le promets…

Jetant un regard tout autour, il fut satisfait de voir que l’avenue qui s’étendait devant eux était beaucoup plus déserte que la Place du Capitaine. Il avait un peu de scrupule, quand même, à traîner la cannibale parmi les Claircombois… Non seulement avait-il peur qu’elle attire l’attention inutilement sur eux, mais il craignait également qu’elle… enfin… ne croque l’un d’entre eux au passage? C’était ridicule, il s’en doutait bien, mais puisqu’elle refusait de parler, il ne savait absolument rien sur elle et les siens… Alors il ne pouvait faire autrement que spéculer! D’ailleurs, tout ça lui fit penser qu’il n’avait rien avalé depuis un moment maintenant, son estomac confirmant cet état de fait avec un grondement assourdissant.

- Tu as faim, dis-moi? Demanda-t-il à la sauvage, songeant au fait que de la nourrir était la meilleure stratégie pour la garder tranquille. Avec le fric découlant de la vente du bantha, j’ai suffisamment de valons pour nous payer de quoi manger… Allez viens!

Lui faisant signe de le suivre, le voleur entra dans la pâtisserie ou déjà, une odeur carrément alléchante leur chatouillait les narines. Tobi se dirigea vers le comptoir, puis esquissa un charmant sourire à la pâtissière qui lui jetait un regard incrédule… Ah...Visiblement, elle se questionnait concernant la chaîne qui le reliait à Sarah…

- Bonjour! Fit-il d’une voix doucereuse. J’aimerais avoir une boîte des brioches, s’il vous plaît. Oh et trois croissants au beurre!

La femme rondelette hocha de la tête sans quitter la chaîne du regard, puis fit signe à son employée de rassembler la commande. Le prix fut dévoilé et Tobi paya son dû sans rouspéter même s’il trouvait le tout plutôt cher. Il ne voulait pas attirer encore davantage l’attention sur eux.

- Mais dis-moi mon garçon, c’est quoi cette chaîne qui vous relie, toi et la jeune fille… S’enquit immédiatement la pâtissière qui déposait la boîte remplie de douceur sur le comptoir de bois.

- Ah… ça. Heu… Et bien… On est inséparable, vous savez… Elle ne peut plus se passer de moi! Un large sourire au visage, il enroula les épaules de Sarah de son bras, espérant intérieurement qu’elle jouerait le jeu. Nous sommes fiancés… Mariage arrangé par nos parents et tout, et tout… Mais comme on avait du mal à s’entendre il y a quelques mois, ils ont décidé de nous ligoter l’un à l’autre pour une journée, histoire de… de renforcer nos liens! Explication douteuse que la pâtissière avait du mal à adhérer. Bon et bien… bonne journée!

Il agrippa le paquet, puis attira Sarah à sa suite, hors de l’établissement. Le duo s’aventura à nouveau dans la petite allée adjacente, puis alla s’installer en position assise sur des caissons qui traînaient, à flanc de pâtisserie. Ouvrant la boîte, Tobi tendit les victuailles à Sarah afin qu’elle y goûte. Lui-même se saisit d’un croissant au beurre, croquant dans la croûte feuilletée avec appétit. Oh bon sang… c’était délicieux!! Ça lui faisait un bien fou!
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Ven 7 Mai - 19:33

[Demeure Sigfusson] Entre nature sauvage & Civilisation [PV Tobias] Fk5b


Elle ne portait plus trop attention à Tobias, pour dire vrai. Ses prunelles observaient tout autour d’eux, comme si elle s’attendait à devoir parer une quelconque attaque. Il y avait tellement de personnes! Tout semblait si… Si… Si désorganisé! Une tonne d’odeurs différentes percutaient ses narines peu habituées. C’était les effluves des vieilles Shogs avec de la couleur sur les yeux et les lèvres, sans compter leurs grandes toges qu’elles devaient tenir pour marcher dans la neige qui étaient les pires, pour le moment. Il y avait aussi des hommes plutôt vieux qui scandait des choses en brandissant tantôt des poules, tantôt des foulards ou des manteaux. Des bruits métalliques, partout. Des épées, des armures. Freyhel connaissait ses sons et avait repéré les Shogs-soldats. Pour dire vrai, il y avait trop de choses à surveiller en même temps et son compagnon d’infortune agissait comme si c’était normal d’avoir du mal à se comprendre dans toute cette cacophonie. Elle allait porter ses mains à ses oreilles lorsque la voix connue de l’adolescent l’interpella. Évidemment, elle ne se fit pas prier pour le suivre, avisant la petite poche de cuir avec curiosité. Si petit contre un bantha aussi gros?

Elle se demandait comment grand était le district Ascanien. Elle ne pouvait que se faire une image mentale des lieux, pour le peu qu’elle en avait vue de loin avant d’y entrer. Maintenant, les huttes s’élevaient si haut qu’il lui était par moment presque impossible de voir le ciel. Par Vaarkash! L’idée même de marcher dans les vestiges de ce massacre la terrorisait et la fascinait à la fois et s’il n’y avait pas autant de monde, peut-être toucherait-elle un peu la pierre. Y sentirait-elle le souffle du créateur? Des cris l’arrachèrent à ses songes, la faisant sursauter et regarder instinctivement le ciel. Rien. Personne n’avait même semblé réagir à cet hurlement strident. Frissonnant un peu, plus de nervosité que de froid, La jeune Vaar Mont cherchait à se montrer courageuse, seulement, le point qu’elle ressentait dans sa poitrine, amplifié par la faim, n'aidait en rien sa cause. Oui, certes, elle était une sauvage, mais elle avait aussi passé les trois dernières années de sa jeune existence totalement isolée et son premier bain de foule était… Étouffant. Angoissant. Dans cette immense Cité, de surcroît. Mais elle était là… Elle n’en avait pas trop le choix, mais elle était là tout de même… Car elle aurait bien pu lui couper le bras durant son sommeil.

Quoi qu’il en soit, malgré leurs chaînes, Frey comptait bien rester près de Tobias. Même s'ils ne s’entendaient pas totalement bien, les choses auraient pu être pires et il était vrai qu’ils avaient foutrement mal commencé. En même temps, elle ne voyait pas comment cela aurait pu en être autrement. Regrettait-elle d’avoir tenté de le tuer à leur premier contact? Non, pas vraiment puisqu’elle considérait son geste légitime, en vue de la situation dans laquelle elle se trouvait. S’il n’était pas comme ces enfoirés c’était tant mieux, mais il avait encore beaucoup de chemin à faire pour gagner sa confiance et elle ne songeait même pas au fait qu’il puisse vouloir le faire. Ils venaient de deux mondes diamétralement opposés. D’ailleurs, elle releva ses prunelles disparates avec une forme de curiosité. Il y avait au bout de la grande artère dans laquelle ils se trouvaient, un énorme bâtiment où beaucoup semblaient se diriger. Jetant un coup d'œil oblique vers le blond, elle nota la grimace qu’il effectua et se demanda si c’était une tradition. Après tout, les Shogs étaient étranges.

Si elle croyait être au bout de ses peines, la jeune nomade réalisa bien vite qu’il n'en était pas fini des bain de foule, puisqu’ils arrivaient à un endroit encore plus bondé que lorsqu’ils étaient arrivés. Par la Trinité! Ils étaient une armée, ici! Bien, bien plus nombreux que tous les nomades réunis, il lui semblait bien. Pire encore! En plus d’être coincés entre des murs et des bâtiments aussi haut que les arbres, ils se faisaient bousculer en vue de leur taille, à travers toutes ces personnes, entassées comme des écureuils sur un grill!! Elle.Devait.Sortir! Maintenant!! Et l'envie de pousser les gens qui la bousculaient se fit terriblement présente. Le fait que Callahan lui tienne la main, comme pour mieux la guider, avait peut-être contribué à lui offrir le courage de parcourir les premiers mètres, mais maintenant, au beau milieu de tout le monde… Sans la moindre vue sur une sortie de secours, les choses devenaient trop lourdes pour elle. Elle avait besoin d’une pause. Idéalement de partir d’ici, de retourner dans la forêt et ne plus penser à rien! Elle était fatiguée et elle en avait marre! Le pas du voleur se fit plus pressant, la forçant à le suivre de cette nouvelle cadence, tandis qu’ils avaient contourner un petit groupuscule d’homme armés avec des casques.

Ils traversèrent finalement la population dense, pour ralentir dans une plus petite ruelle. S’adossant contre le mur de pierre, elle se sentait terriblement trop essoufflée pour le peu d’effort qu’elle venait d’effectuer. Elle n’avait commencé à faire ce genre de « crise » que depuis sont rapt, mais une aussi forte que celle-ci, cela faisait un moment que ça ne lui était pas arrivé. Incapable de masquer son inconfort, le jeune voleur eut bien entendu tout le luxe de noter son état. Pour dire vrai, le simple fait qu’il ait compris son malaise grandissant et l’avait sortie de cet endroit lui faisait tout aussi bizarre, mais de manière positive. Elle trouvait cela gentil, bien qu’elle comprenait aussi que d’attirer l’attention sur eux était une très mauvaise idée. Elle notait bien qu’elle faisait un peu tache dans le décors et elle sauterait à la gorge du premier qui oserait s’en prendre à elle. Oui, elle était à cran et se sentait coincée, prête à bondir à la moindre menace pour sauver sa peau. Elle détestait la sensation, mais… Tobias attira de nouveau son attention. Il lui sommait de respirer, de se calmer et elle suivit son regard vers l’avenue qui semblait en effet beaucoup plus calme. Elle devait y arriver. Elle avait fait une bonne partie du chemin et elle n’était même pas sûre qu’elle serait en mesure de s’y retrouver pour sortir de cet endroit toute seule… D’accord, ça, ce n’était absolument pas le genre de penser qu’elle devait avoir…

Faim? Fric, Valon et manger. Il savait parler, lui… Lui offrant un petit sourire pincé en le suivant non sans reprendre une bonne inspiration, Freyhel le suivit jusque dans la grande hutte en poussant une porte au lieu d’une peau. Un peu fascinée, mais assurément charmée par les effluves qui venaient de percuter son nez, la native laissa son regard parcourir ce qui semblait être des pains de toutes sortes… Partout. Il y en avait pour nourrir toute une tribu! Son ventre gronda férocement tandis qu’elle jeta un bref coup d'œil vers la Shog que Callahan prit en charge. Elle, elle était trop occupée à fourrer ses mains sans son sac à bandoulière pour éviter que Jaks ne sorte de là. Il gigotait comme un fou déjà, là dedans. Restant près du blond, puisque de toute manière ils étaient reliés ensemble, elle ne remarqua pas les regards étrange de la rondelette, observant plutôt le nouveau venu qui rassemblait des victuailles qui lui étaient encore inconnues, mais qu’elle avait très hâte de goûter. Avait-elle le droit de manger un truc comme ça? Ici? D’avoir du plaisir gustatif, dans son ventre?... En tout cas.

Elle sursauta en sentant le bras de l’adolescent s’enrouler autour de son épaule. Si elle fut surprise de ne pas le frapper tout de suite et de plutôt lui jeter un regard perplexe, elle comprit rapidement qu’ils étaient soi-disant mariés. Han?! Laissant valser un moment son regard entre Tobias, la femme devant eux et l’autre. Elle se disait que ces Shogs étaient complètement débile de faire ce genre de truc pour créer des couples! Après ils disaient que c’était les personnes comme elle, les sauvages! Sentant une vague de rébellion monter en elle, la Vaar Mont se contenta malgré tout d’offrir un faux sourire totalement dépourvu de conviction, puis suivit son compagnon d’infortune à l’extérieur de la boutique, comprenant bien de toute manière, qu’il ne valait mieux pas s’attarder à cet endroit. Il retournèrent dans la petite ruelle calme de plus tôt et s’installèrent sur de solides caisses de bois. C’est clairement ici qu’ils allaient manger et elle ne se fit pas prier pour prendre elle aussi une pâtisserie lorsque le tout lui fut tendu. Elle agrippa la même que Callahan et croqua presque aussitôt que sa bouchée fut prise. Affichant un sourire aussitôt ravie, elle pointa le tout, cherchant à savoir le nom, tout en prenant une seconde et immense bouchée. Bien entendu, Jaks sortit rapidement de sa cachette et agrippa le restant de croissant au beurre qu’elle tenait dans ses mains pour commencer lui aussi à manger avec appétit. S’en faisant offrir un nouveau, cette fois, Frey pointa un viennoiserie, visiblement curieuse d’en découvrir son nom, puis en agrippa une d’office en même temps que le jeune Shog. Une brioche. Ça sonnait doux! Sa sentait bon et fort à la fois. Elle adorait déjà. Croquant dans le tout, elle laissa échapper un soupir d’extase en offrant son plus beau sourire à Tobias. Ce n’était pas uniquement parce qu'elle était affamée et qu’elle voulait être gentille. Non, c’était vraiment, mais vraiment délicieux! Elle prit même un petit morceau qu’elle tendit exprès à son petit mustélidé afin que ce dernier y goûte aussi.

Chose faite, Freyhel attendit que le voleur lui jette un coup d'œil pour lui signer « merci », qu’elle considérait universel, en posant sa main à plat près de ses propres lèvres, puis de l'avancée avant de finalement reprendre une bouchée. Cette fois, Tobias sembla comprendre, puisqu’il lui mentionna qu’il n’y avait là aucun problème, puisque c’était leur fric et qu’ils avaient tous les trois la dalle. Elle ne savait pas si c’était parce-qu’il avait moins peur ici, qu’il avait mangé un peu, mais il avait l’air plus calme et aussi plus gentil. Il avait même pensé à Jaks, alors elle présuma qu’il voulait peut-être mieux le connaître? Lui offrant son plus beau sourire, elle agrippa la fouine qui faisait sa toilette et la posa directement sur les genoux du Shog qui sembla sursauter en levant les mains en l’air. Ricanant, elle agrippa l’une de ses mains et la posa sur Jaks, puis grattait elle-même un peu derrière l’oreille de ce dernier tandis qu’il laissait une de ses pattes tiquer sous le bien-être. Le blond ne semblait pas trop habile avec les animaux, puisque sa fouine ne resta pas sur lui bien longtemps, choisissant plutôt de sauter de nouveau sur elle et de s'installer, comme si rien pour continuer minutieusement le nettoyage de ses pattes collées par le sucre.

Freyhel tapota l’épaule de Tobias qui observait les environs tout en mangeant, lui aussi, une nouvelle brioche. Elle lui pointa alors les environs, les diverses grandes huttes, lui, les environs de nouveau. Enfin. C’était un peu erratique comme signaux, mais elle voulait un peu tout savoir. Vivait-il près d’ici? Ici? Pourquoi autant de huttes? Elles avaient des noms? Et l’immense hutte de plus tôt où tout le monde allait? Ils étaient encore bien loin? Bref… Peu importe la réponse qu’il lui donnerait, en cet instant précis saurait la contenter et sans doute la pousser à se questionner d’avantage. Ah, oui! Elle pointa la chaîne, puis la pâtisserie. Elle pointa ensuite l’adolescent, puis finalement elle en fronçant les sourcils. Elle pointa des personnes plus loin et joignit ses mains ensemble. Bon certes, s’il ne comprenait pas, ce n’était pas bien grave, mais elle trouvait leurs coutumes vraiment étranges. Elle secoua négativement la tête, puis soupira avant de prendre une nouvelle bouchée de sa seconde brioche.
Tobias Callahan
Tobias Callahan
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Mer 16 Juin - 20:55
Ce sourire ravi qu’elle venait d’esquisser en disait long sur le degré de déliciosité de la pâtisserie qu’elle venait d’enfourner dans sa cavité buccale. Si d’emblée son premier réflexe fut de glousser, Tobi ne se fit pas prier pour imiter sa compagne en prenant une bouchée plus grosse que nécessaire de son encas actuel.

- Ch’est un croichant au beurre,
articula-t-il difficilement, la bouche littéralement pleine. Ch’est bon hein?

Visiblement, elle était de son avis à voir la tronche qu’elle tirait! Alors qu’ils engloutissaient littéralement leur encas du moment, l’hermine que trimballait la jeune fille pointa le bout de son museau, soucieux de récolter le morceau que lui tendait la sauvage dans un élan évident de générosité. Ni une, ni deux, le duo d’infortune termina d’ingurgiter le croissant qu’ils avaient tous deux sélectionné, puis Sarah indiqua le paquet à nouveau, désireuse de pouvoir se servir, encore une fois. Hochant la tête, Tobi tendit leur butin gustatif vers la jeune femme alors que lui-même avait entrepris de mettre la main sur une pâtisserie.

- C’est une brioche aux raisins et à la cannelle, déclara-t-il en voyant sa compagne l’imiter sans la moindre hésitation. Ces trucs sont carrément hallucinants, tu vas voir!

Inutile de préciser que la nomade ne s’était pas fait prier pour goûter à cette succulente gourmandise! Une bouchée franche fut prise à même la pâte moelleuse et à voir l’air extatique qui trônait sur ses traits fins, Tobi ne put s’empêcher de faire autrement que d’éclater de rire. Pendant un bref instant, il avait oublié ces chaînes qui les ligotaient l’un à l’autre. Il avait simplement l’impression de passer du bon temps avec une amie, ce qui était une première, depuis que sa route avait croisé malencontreusement la sienne. Sourire accroché aux lèvres, il croqua à son tour dans la brioche, poussant également un profond soupir de satisfaction.

- Mais putain, ch’est vrai que ch’est bon che truc, articula-t-il, la bouche pleine pendant que Sarah en faisait également profiter son hermine.

Ramenant ses prunelles noisettes en direction de la blondinette, le voleur put percevoir ce geste qu’elle venait d’effectuer à son égard. Pour une fois, il avait bien saisi la signification de ce mouvement. Avalant sa bouchée, il afficha un sourire franc en sa direction, puis hocha de la tête.

- Mais il n’y a pas de quoi, fit-il calmement en se repositionnant sur son caisson exempt de neige. C’est notre fric et comme on crevait la dalle tous les trois… Bref, j’ai cru que ça te plairait. Content de voir que je ne me suis pas trompé.

Maintenant qu’il était de retour dans une zone plus familière, il se sentait plus calme et avait maintenant la possibilité d’étancher sa faim. Forcément, ça jouait sur son humeur, tout ça. Et pas que la sienne! Sarah, malgré sa peur des foules, semblait davantage disposée à… à quoi? Ne plus le manger? Ne pas lui arracher un doigt comme à cet idiot d’Utgardien? Il n’en savait trop rien pour dire vrai. Mais somme toute, il avait moins peur d’elle. Peut-être le ressentait-elle? Comme les animaux? En guise de réponse silencieuse, la blonde esquissa un sourire radieux, puis déposa son hermine directement sur les cuisses de Callahan qui fut pris par surprise. Naturellement, il leva les mains, mais se laissa docilement guider par sa compagne alors qu’elle lui intimait silencieusement de caresser l’animal, plus particulièrement derrière les oreilles. Si d’emblée il semblait maladroit avec le mustélidé, l’Amaranthis d’origine ne fut pas trop surpris de voir l’animal revenir auprès de sa maîtresse. Peut-être allait-il nouer des liens avec ce dernier, un jour? Enfin… si leur collaboration imposée se poursuivait au-delà de la libération de leurs chaînes! Parce qu’il n’était pas dupe : les chances que Frey et lui se séparent étaient très élevées. Du moins, le croyait-il réellement…

- Fais gaffe quand même, avec ton animal, la prévint-il, de bonne foi. Il y a énormément de chats errants en Claircombe. Ils n’en feront qu’une bouchée, ce qui serait, somme toute, plutôt dommage…

Il ne savait pas trop si elle avait pigé sa mise en garde, mais il espérait que oui. Elle avait vécu pas mal de trucs moches, alors perdre l’hermine serait sûrement douloureux pour elle. Continuant de déguster sa brioche, Tobias jeta un regard circulaire aux environs, à l’affût des gardes qui se feraient un plaisir de leur pourrir la vie. C’est alors qu’il sentit la main de la nomade lui tapoter l’épaule, histoire d’attirer son attention. S’en suivit une myriade de mouvements un peu chaotiques qui rendit le jeune homme plutôt confus. Pour dire vrai, ça lui donnait l’impression qu’elle pointait partout à la fois, de façon aléatoire, puis elle fronça les sourcils et serra ses deux mains ensemble. Oooookay? Papillonnant des paupières dans une incompréhension totale, Tobias se contenta d’avaler sa bouchée.

- Ça va? Se contenta-t-il de dire, très calmement et assurément perplexe. Puis, lentement, il tourna la tête vers la foule, se demandant visiblement ce qui avait pu causer un tel émoi chez la jeune femme. Certes, elle ne se sentait pas bien en Claircombe… mais que pouvait-il y faire de plus? Il y a un truc qui cloche avec les maisons? Demanda-t-il tout bonnement. C’est alors qu’il constata que les traits de la nomade s’étaient éclaircis. De nouveau, elle pointa la maison la plus près avec un enthousiasme soudain. La maison? OH! Je pige maintenant! Tu veux savoir comment se nomment les choses?

Plus ou moins. Mais on était plus près du but qu’initialement. Tobi entreprit alors de nommer les différents objets pointés par la jeune femme, comme s’il s’agissait de la chose la plus normale qui soit.

- Une lanterne. Un caisson. Un chien. Un crieur public… Ils font part à la populace des dernières nouvelles qui se sont déroulées dans la cité ou dans les environs, décida-t-il de préciser, puisqu’il doutait qu’elle connaisse ce genre de profession. Une pelle. Un gros type qui a sûrement trop mangé de brioches. Un étalage : on y vend des denrées à qui souhaite se les procurer. Encore un chien, il est simplement plus gros que celui qu’on a vu précédemment. Un ivrogne. Encore un chien. Je sais, ils ne se ressemblent pas tous. Une carriole. Une ombrelle. Non, mais ça, ça reste toujours un chien... Ça c’est des gardes, ils font régner la loi et l’ordre et je ne les aime pas beaucoup, tu vois. D’ailleurs, ils arrivent par ici… OH MERDE! On s’en va!

Bondissant sur ses pieds, Tobi fit signe à Sarah de faire de même le plus rapidement possible. Ces soldats… il les connaissait bien. Il s’était fait poursuivre par ces derniers à quelques reprises pour des fautes qu’il avait commises délibérément. Autant dire que ces types ne l’aimaient pas beaucoup et avec raison! Si d’abord il se contenta de marcher plus rapidement que la moyenne tout en poussant sa compagne à marcher devant lui, Callahan ne put s’empêcher d’accentuer le rythme lorsqu’il comprit que ses potes soldats l’avaient repéré.

- Callahan!! Te voilà, petite merde!!

- Putain!!

Il se mit à courir cette fois, incitant la sauvage à faire comme lui. Les deux compagnons d’infortune s’enfoncèrent dans la ruelle, leurs pas martelant le pavé glacé et couvert de neige par endroit. Malheureusement pour eux, le tapis hivernal laissé par la tempête de la veille était un bon indicateur pour permettre à leurs poursuivants de les suivre à la trace. Bifurquant rapidement à gauche, le voleur courait à en perdre haleine. Heureusement pour lui, Sarah possédait autant de facultés physiques que lui, ce qui lui permettait de suivre la cadence sans le moindre souci.

Si d’emblée on pouvait croire que l’adolescent de 16 ans n’avait aucune idée de la direction à prendre, la réalité en était tout autre : il attirait par exprès ses assaillants dans les bas quartiers Amaranthis, ne serait-ce que pour les distancer. Deux établissements plus loin se trouvait une vieille taverne. À flanc de cette dernière se trouvait une vieille écurie à moitié affaissée que les propriétaires n’avaient jamais rénovée. Ainsi, il leur serait facile d’y grimper pour atteindre le toit et, vu leur maigre stature, Tobi n’avait aucun doute quant à la capacité de la fondation chambranlante à pouvoir supporter leur poids. Toutefois, il en serait tout autre pour les soldats!

Il courait et courait, les semelles de ses bottes glissant par endroits sur les plaques de glace masquées par la neige. Sarah faillit d’ailleurs perdre pied, elle aussi, à un moment où un autre. Si par réflexe il avait voulu agripper la chaîne pour lui éviter une chute potentielle, le blondinet décida finalement de simplement lui empoigner la main. Dans un mouvement vif, il l’aida à se stabiliser, puis reparti de plus belle puisque les soldats gagnaient du terrain. D’ailleurs, il pouvait entendre sans mal les injures qu’ils poussaient à son égard.

- Tiens bon, on y est presque!! S’écria-t-il alors qu’il la tira brusquement vers la droite, dans une allée étroite qui menait à la rue voisine.

Plusieurs rats couinèrent à leur approche, détalant dans tous les coins comme si leur vie en dépendait. Jaillissant de l’étroit passage, le duo s’élança dans la rue et rapidement, Tobi put percevoir la vieille taverne nommée : La Chopine Cuivrée. Une affiche salie par les intempéries ballottait mollement dans le vide au bout de quelques chaînes rouillées. Malgré l’heure hâtive de la journée, on pouvait déjà entendre les discours des ivrognes qui y flânaient et les éclats de rire des serveuses qui tentaient d’être le plus aimables possible. Au lieu de pousser la porte de devant, Callahan se précipita sur le côté du bâtiment et grimpa rapidement sur une charrette à moitié renversée.

- Vite, grimpe!

Le toit de l’ancienne écurie était dangereusement incliné vers la ruelle et, à vue de nez, il n’était pas bien difficile de repérer les traces de moisissures striées de glace. Un coup bien placé et tout s’écroulerait comme par enchantement! Malgré tout, Callahan s’agrippa à une poutre devant lui et se hissa sur la toiture où plusieurs tuiles de terre cuite manquaient à l’appel. Si la fondation de l’annexe de La Chopine Cuivré émit une plainte grinçante sous le poids de l’adolescent, elle ne céda pas, malgré tout, lorsque la nomade décida de le suivre. Agrippant à nouveau la main de la blondinette, Tobias courut vers le mur de la bâtisse principale devant et s’arrêter. Il appuya son dos contre le bois du mur de la taverne, puis fléchit légèrement les genoux. Joignant ses mains l’une dans l’autre, il était déterminé à faire la courte échelle à sa compagne afin qu’elle grimpe en premier. Fort heureusement, il n’eut aucunement besoin de lui expliquer ce qu’il en retournait, car cette dernière avait pigé dès le premier regard. Son pied s’enfonça donc dans les paumes jointes de Tobias et ce dernier la fit grimper en la propulsant vers le haut. Encore une chance, elle était légère comme une plume, merci au manque de nourriture et aux mauvais sévices subis par l’Utgardien de plus tôt!

En un mouvement fluide, la belle atteignit le toit solide de la taverne et s’y hissa sans trop de difficulté. Levant le nez vers le ciel, l’Amaranthis d’origine attendait impatiemment qu’elle ne daigne lui tendre la main pour l’aider à se hisser à son tour! Pendant ce temps, les gardes avaient atteint la charrette renversée près du flanc de l’écurie et, même s’il était évident que la structure ne tiendrait pas le coup sous leur poids combiné, tentèrent malgré tout une manoeuvre pour mettre la main au collet de l’orphelin de 16 ans. Dès que le premier se hissa sur le toit pourri, les poutres de soutien se mirent à grincer dangereusement. Écartant les bras pour conserver son équilibre, l’adolescent jura puis jeta un nouveau regard vers Sarah qui, visiblement, s’était allongée sur le toit de la taverne pour lui tendre le bras d’un air insistant. Ni une, ni deux, Callahan effectua un bond et agrippa la paume tendue vers lui. Il se hissa avec l’aide de la sauvage pendant que la structure de la vieille écurie cédait finalement sous le poids des gardes dans un vacarme assourdissant.

Sur le toit principal de La Chopine Cuivrée, Tobi était à quatre pattes, aux côtés de Sarah, alors que tous deux reprenaient leur souffle. Tout en bas, ils pouvaient entendre le propriétaire des lieux surgir de son établissement comme une furie alors que les deux soldats tentaient de se redresser parmi les débris. Les injures pleuvaient en direction des représentants de l’ordre, ce qui eut pour mérite de les occuper un moment.

- Merci… Fit le voleur, le souffle court alors qu’il s’étirait le cou pour essayer de voir les soldats empêtrés dans les débris.

- Par là, nous pouvons continuer notre route… Continua-t-il en désignant les limites opposées de la taverne d’un mouvement du menton. Les autres bâtiments adjacents n’étaient pas bien loin. Il suffit de sauter… Si nous continuons vers l’ouest, nous devrions atteindre la forge d’un ami sans trop de souci… Il y est apprenti. Il pourra nous aider à nous débarrasser de notre chaîne…

Parce que ouais, forcément, il commençait à en avoir marre de se coltiner ce lien qui entravait la majorité de leurs mouvements!
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