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Une Plume Vaut Mieux Que Deux Âmes Dans le Désarroi (PV Jezabelle Linderoth)
Baldhramn
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Jeu 3 Déc - 7:55
En cette claire nuit d'hivers, la lune observait le monde de son œil d'argent.
Nul nuage fantomatique ne venait voiler la douce clarté qui illuminait les collines environnantes. Une épaisse bande de neige recouvrait le paysage, comme un manteau blanc qui lui ne conserve aucune chaleur. Le scintillement du gel tranchait avec le noir onyx des rochers, des arbres maigrichons, et du ciel moucheté de poussière de diamant. Comme une berceuse, le vent  soufflait son chant, balançant mollement la cime des pins, et lissant l'eau du lac.

Assit sur un tronc renversé, au-devant d'une petite cabane, Baldhramn contemplait le paysage, une lumière admirative réchauffant son regard aussi gris et froid que l'acier. Vaarkarsh soit loué, Sa création révélait ce soir encore sa perfection. Le monde était beau. Puissant. Mystérieux et hostile. Mais terriblement beau.
De légères fumées pâles s'échappaient de ses narines suivant sa respiration apaisée. Chaudement emmitouflé sous ses peaux, il se lissait aller à la poésie des landes pures, écoutait la vie qui bruissait dans les buissons alentours, se sentait vivant, simplement là, à partager un moment avec l'astre lunaire.

Une boule blanche et glacée décrivit une courbe dans le ciel obscure, tirant l'homme de sa douce rêverie.
Sur le toit de la cabane, un garçonnet aux joues rouges de plaisir façonnait et projetait des amas de neige dans le lointain.

-"Où es-tu Monsieur Hibou ? Hou ! Houuu ! "

Un autre projectile fendit les airs et alla éclater en un mou ploc contre un tronc fendu.
En cette claire nuit d'hivers, la lune observait le monde de son œil d'argent. Son regard attendrit fixait l'homme au cœur aussi léger qu'un flocon, et cet enfant imaginaire, dont la joie enfantine n'avait rien d'irréelle. Plus tard, pour leur intimer le sommeil, la lune se creuserait pour former un berceau de lumière...


Baldhramn en avait par-dessus la tête !
Il avait erré plusieurs heures durant, dans le marché de Claircombe, et n'était pas encore parvenu à écouler toute la marchandise qu'il avait apporté. Les griffes et dents de bêtes sauvages s'étaient écoulées certes aisément, mais la tête de renard trophée, le grand cormoran, et ses plumes ainsi que les peaux de lièvres, et de daim n'avaient pas trouvé preneur. Déchargé du poids des plantes séchées, mais alourdit par les pièces de métal qui cliquetaient à la bourse de sa ceinture, l'homme n'avait aucun besoin de faire place devant lui pour évoluer parmi les badauds.
Des toiles colorées dominaient l'allée marchande, protégeant les étales et les têtes du vent frais, ou de tout caprice de la météo. Et sous cette cloche aussi bariolée qu'étouffante pour le chasseur, celui-ci s'avançait, sentant que le monde autour de lui lui donnait trop chaud. Le pesant rouleau de peaux à son épaule commençait sérieusement à lui lancer les muscles, et il commençait à en avoir assez des cris à la volée des vendeurs. L'air était saturé d'odeurs qui ne se mariaient pas entre elles. L'arôme des tubercules, s'entrechoquait avec le fumet du poisson frais, ou des épices. Quelques légumes de saisons embaumaient au milieu de ce tintamarre olfactif, et tous ces mélanges faisaient tourner la tête au chasseur.
Voilà pourquoi il était bien mieux dans la nature, à guetter patiemment sa proie. Il n'y avait point hurlements vantant tel ou tel produit, il n'y avait pas mille et une personnes au regard interloqués qui se poussaient sur son chemin, soucieux de ne pas se faire écraser. Il n'y avait pas d'hommes et de femmes inadapté à la vie dans la nature, pour lui rappelait qu'il n'était pas là où était sa place.

Fatigué de tourner en rond dans les rues étriquées de ce tas de cailloux, de bois et de merde informe pompeusement nommé Claircombe, l'homme décida de sortir de la masse pour aller se reposer plus loin.
La populace se fendait devant lui pour laisser passer son imposante stature. Jusqu'à ce qu'un homme lui rentre un coup d'épaule. Baissant les yeux et se tournant vers l'effronté, il constata qu'il s'agissait là d'un homme en arme au service de la ville. Le chasseur posa une grosse main sur l'épaulière bosselée de l'homme et l'enjoint à s'excuser pour sa maladresse. L'autre cracha entre les pieds de Baldhramn, interdit.
Très bien...

Quatre longues heures après avoir étalé l'impudent d'un coup de boule, le nomade fut enfin libre d'aller et venir à sa convenance. La garde avait saisit son oiseau aux couleurs de jais et d'argent, ainsi que ses peaux, et une bonne partie de son argent du jour. En amende, qu'ils disaient. Avec sa tête de renard sous le bras, et quelques belles plumes de l'oiseau, le chasseur broyait maintenant du noir sur un banc de pierre. Qu'il était singulier d'être furieux au milieu des hommes, en pleine journée, que seul la nuit avec pour seule compagnie les étoiles et leur reine argentée. Par les Tridéité, quelle horreur que cette après-midi !
Perdre autant de gains, et de marchandises avait le don de porter à ébullition la colère du colosse. Certes le garde qu'il avait tabassé pissait le sang par le nez. Certes il avait perdu trois ou quatre chicots. Certes sa mâchoire avait produit un crac inquiétant. Mais il était en vie, non ? Et c'était bien lui qui avait commencé !

Maugréant dans sa barbe, l'homme fit tourner entre ses gros doigts une plume noir onyx aux reflets d'acier. Lui qui avait toujours enseigné à sa sœur les bienfaits du calme, il avait bien bafoué ses propres enseignements. Phoenyx avait tellement créée de soucis par son impulsivité. Son frère le lui avait tellement fait la morale à ce propos. Et voilà que lui-même s'était fait chahuté pour les mêmes raisons. Quelle conclusion en tirer ?
Qu'il n'était pas assez fort. La prochaine fois, il étalerait aussi les deux potes du garde. Qu'aucun n'aille se plaindre.
Comment saurait-il avoir des problèmes... Si personne n'est là pour lui en donner ?

La plume décrivait des cercles paresseux sur la paume du Corbeau. Et il se plaisait à revoir le visage concentré de sa petite sœur. Que devenait-elle ? Allait-elle bien ? Où les Vaar Orées pouvaient bien se situer à ce jour ?  Et les autres ? Taelle était-elle une bonne chamane ? Mère était-elle encore en vie ? Est-ce que ses sœurs étaient devenues mère à leur tour ? ``
Toutes ces questions se bousculaient dans le crane de l'homme, qui commença à se sentir dépassé par ses émotions.
Ils lui manquaient...

-"Si tu veux la voir , elle est là. Reprend toi, bougre d'imbécile"

Sa voix, aussi froide qu'un lac gelé avait murmuré à son oreille droite. Enveloppée de son ombre, Elle était assise à son côté sur le banc de pierre, tendant un doigt griffu vers la foule qui passait devant la petite place où il se trouvait. Ses deux billes ignescentes lui décochaient un regard dégouté.

Baldhramn suivit la direction intimée. Tout d'abord, il ne comprit pas ce qu'on lui montrait. Il n'y avait là que de purs badauds béats.
Puis il la vit. C'était peut-être parce qu'elle était là que tous regardaient dans la même direction. Que les hommes étaient distraient et ne fixaient plus les étales. Et que les femmes rouspétaient, tentant de reconquérir l'attention de leurs hommes.

La femme, pâle comme l'aube un matin d'hiver semblait jeune et ses habits aussi sombre que le cœur de la nuit jetaient un contraste saisissant avec le teint de sa peau.
Plissant les yeux, Baldhramn se releva légèrement sur son banc. Quelque chose chez elle lui évoquait quelque chose de famili...
La femme portait dans les cheveux une couronne de plumes aussi sombres que ses longs cheveux. Le Chasseur sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine.

Par le nez de la Chamane, mais qu'est-ce que...?!

Il ne parvenait pas à détailler l'inconnue, mais maintenant, l'homme était prit de irrémédiable envie de découvrir ce que les Trois attendaient de lui, de cette journée, de cette rencontre.
Pourquoi lui envoyaient-ils ce message (quel message d'ailleurs ? ) par le biais de cette personne ?

Tout à coup totalement subjugué, le Corbeau se leva de son banc, et retourna se joindre à la foule qui passait. Malgré sa taille, et sa force, il se sentait un peu quelconque dans cette masse informe. Seulement, il tâchait de suivre cette couronne de plumes, cette chevelure corbeau, qui s'avançait à quelques dizaines de mètre devant lui.
Qui était-elle ? Il le saurait bientôt...
Jezabelle Linderoth
Jezabelle Linderoth
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Jeu 3 Déc - 20:22
Un cri dans la nuit... Jezabelle hurla à plein poumons et se réveilla en sueurs. Elle se redressa sur sa couche et chercha frénétiquement de quoi allumer une bougie. Une fois la lumière présente, elle prit plusieurs minutes pour reprendre sou souffle, épiant la moindre ombre qui guettait dans le noir. Mais rien... Seulement elle et ses cauchemars...

Cela ne faisait que depuis la veille que Théodore était parti et elle se sentait déjà perdue et vulnérable. Il lui avait promis de ne pas rester trop longtemps auprès de leur père adoptif, à Port-aux-échoués. Mais au vu de la lettre, le vieux Lennart était assez mal en point en proie à une forte fièvre. La jeune femme savait donc que son frère ne rentrerait pas avant plusieurs jours. Elle serrait ses couvertures contre elle, entendant vaguement la voix de son père dans les ténèbres. Mais cette voix, elle n'était que dans sa tête, dans ses souvenirs... Pourquoi après tant d'années avait-elle encore ces peurs enfantines ?...

Elle se leva alors et ouvrit grand les volets de la bâtisse, faisant entrer un peu de cet air frais de l'hiver dans la chambre. La lune, elle était si belle... On pouvait même voir son reflet sur le fleuve de là où elle était. Au fond, l'auberge n'était pas si éloignée des quais et possédait une vue imprenable sur ceux-ci. Ce qui expliquait que la fréquentation principale n'était autre que des dockers. Jezabelle resta un moment à la fenêtre, contemplant le vide malgré la froideur de l'hiver. Elle finit néanmoins par se remettre au lit, trop épuisée et transis de froid. Elle laissa tout de même la lueur de la bougie et les volets grand ouvert, elle ne voulait plus retrouver les ombres de la nuit...

* * * * *

Le lendemain matin, le réveil fut difficile. La belle n'avait dormi que quelques heures au final et même sa tisane ne lui mit pas le coup de fouet escompté. Elle grimaça en la buvant, toujours écœurée du goût qu'elle avait. Mais elle n'avait guère trop le choix à force pour stabiliser son état. Et cette décoction était plus ou moins fonctionnelle. Placebo ou pas, elle avait le mérite de faire taire les crises les plus intenses ou tout du moins, de les rendre plus supportables.

Théodore lui avait dit de fermer l'auberge et de faire un petit inventaire le temps qu'il n'était pas là pour ne pas la surcharger. Elle devait aussi refaire les stocks et pourquoi pas, penser à égayer la taverne avec de nouvelles décorations plus appropriées à la saison.

Au bout de plusieurs heures, Jezabelle jeta son calepin à travers la pièce et hurla de rage. La fatigue lui faisait refaire les comptes encore et encore et elle n'arrivait clairement pas à se concentrer. Elle soupira alors et se laissa tomber sur une chaise. Son regard se posa finalement sur cet arc accroché au mur. Elle avait déjà eu plusieurs propositions de rachat pour cet objet plutôt atypique, des sommes qui quelques fois lui avaient fait écarquiller les yeux. Mais jamais elle n'avait cédé. Après tout, c'était peut-être bien la seule chose qui pourrait lui donner un indice sur sa mère et sur qui elle était vraiment. On lui avait d'ailleurs bien confirmé qu'il était de manufacture nomade mais sans qu'on puisse lui en dire plus sur le sujet. Elle avouait aimer le voir là, toujours à portée de vision. Elle n'était pas vraiment proche de sa mère, ni lorsqu'elle était en vie ni même depuis sa mort. Mais elle était curieuse d'en apprendre plus sur son histoire et quelque part, son histoire à elle aussi.

La jeune fille sachant bien qu'elle n'arriverait à rien se prépara alors en vue de sortir pour se changer les idées. Elle passa une robe sombre somme toute classique ainsi qu'une cape de fourrure bien chaude de même couleur et des chausses adaptées. Puis elle se para de ses plus belles plumes, accessoire indispensable à sa parure. Elle ne pouvait sortir sans ça, même lorsqu'elle n'était plus vraiment elle-même c'était un réflexe qui ne la quittait jamais. Elle agrémentait ses ornements au gré des saisons et de ce qu'elle arrivait à trouver sur les étals ou auprès des chasseurs. Mais celle-ci, couverte de plumes bleu nuit et noires avait sa préférence. Elle en prenait un soin tout particulier.

Elle choisit d'arpenter le marché à la recherche d'objets pour la taverne, autant joindre l'utile à l'agréable et elle ne pourrait pas dire qu'elle serait sortie pour rien. Elle avait pour habitude que les gens fixent leur regard sur elle lorsqu'elle se promenait ainsi mais elle n'en avait cure et se contentait de sourire. Souvent, lorsqu'elle arpentait la ville, elle était dans son monde et ne faisait guère trop attention aux cancans des vieilles mégères qu'elle croisait. La jeune femme huma l'air avec délice, l'odeur de l'auberge vide la dérangeait. Elle préférait largement lorsque celle-ci était pleine de vie et de chants. Et le marché était une bonne alternative.

Plusieurs heures passèrent alors qu'elle errait d'étal en étal, promenant son regard sur des bêtes empaillées, des têtes, des peaux, des armes d'apparats, etc. Elle ne savait que choisir et restait indécise. Elle finit par prendre une tenture dans les tons de bleu sombre avec une pointe de vert et des broderies d'or. Elle entendait déjà son frère râler que ça coutait un bras mais après tout, il n'était pas là et cela serait du plus bel effet dans la pièce commune. Pour la première fois de la journée, elle avait un sourire sincère sur le visage, se promenant avec son dû sous le bras. Elle pensait enfin que la mauvaise fortune l'avait abandonné. Mais seulement quelques minutes plus tard, un homme la percuta, renversant son breuvage sur sa cape de fourrure. Elle lui hurla dessus mais le malotrus se contenta de rire. Le sang de la jeune fille ne fit qu'un tour et sa main suivit un arc de cercle parfait lorsqu'elle lui envoya son poing droit dans le visage. Elle n'était pas femme combattante malgré son père utgardien mais elle ne supportait pas qu'on abîme ses tenues et qu'on lui manque de respect. L'homme face à elle fut totalement surpris par l'action qui venait de se dérouler. Il voulut engager des représailles mais ses collègues, visiblement hilares, l'en dissuadèrent et le ramenèrent avec eux un peu plus loin non sans s'être excusés auprès de la dame au préalable.

Jezabelle en avait ras le bol de cette journée pourrie... Au final, elle se demandait s'il ne valait pas mieux retourner à l'auberge voire même se recoucher et s'enfermer jusqu'au lendemain. Elle passa néanmoins sur un étal de légumes pour prendre de quoi faire son repas du soir et acheta un peu de viande pour agrémenter le tout. Puis elle s'en dirigea vers la taverne, bien décidée à rester là sans croiser personne jusqu'au jour prochain.

Elle ne se doutait cependant pas que quelqu'un la suivait depuis un bon moment déjà, guettant ses faits et gestes, invisible à sa perception...
Baldhramn
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Ven 4 Déc - 2:49
Les yeux rivés sur la chevelure agités par le vent du large, il avançait au milieu de la masse grouillante, mais cette fois sans lui accorder la moindre importance.
Il était sûr que ça n'était pas Phoenyx. Même pas une nomade, à en juger par ses vêtements. Alors pourquoi lui avait-Elle montré cette femme ?
Pourquoi le Créateur s'amusait-il à forcer son attention sur elle ? D'une poigne ferme, Baldhramn envoya valser au sol un vieil homme qui avait eu le malheur de se trouver entre lui et l'inconnue. Il y eu des contestations dans la populace, mais rien qui ne parvenait aux oreilles du chasseur.
Comme un puits sans fond, aussi sombre que la mort, il ne voyait ou n'entendait plus rien qui ne venait pas de la mystérieuse personne qu'il suivait.

Il sembla qu'elle eu un accrochage avec un idiot sur son chemin. L'individu avait une tête de fouine, avec son long nez, ses cheveux ras, le crane plat, et ses grandes oreilles. Visiblement entouré de deux de ses copains, ils s'amusaient de l'humeur de la femme en noire. Il ne savait pas trop ce qu'il avait bien pu se passer, mais c'était grave apparemment. Puis un gifle magistrale retentit. Le mouvement était allé si vite que le chasseur n'en avait vu que l'amorce. L'autre avait chancelé de deux pas, ce qui provoqua des rires gras dans son entourage. Quelques personnes s'étaient tournés pour observer la scène, et l'homme humilié, rouge de colère serra les poings. À en juger par les deux gabarits, ça allait mal finir.
Baldhramn pressa le pas. Encore cinq ou six mètres...

Mais l'histoire en resta là, les deux compères tirèrent leur compagnon de là, et ils se retrouvèrent sur la route du nomade. Alors comme ça il voulait jouer au dur...? Pourquoi ne pas tenter avec quelqu'un de leur mesure ?

-"Ne fait pas ça, ducon... Pour une fois, sert toi de ta tête..."

Le chasseur fit un pas de côté avant que les trois ahuris ne le croise, il leur bouchait le passage. Il jeta un coup d’œil à la femme. S'il réglait les choses assez vite, elle n'aurait pas encore tournée à l'angle de la rue...

-"Oh bouge d'là, gros tas ! T'prends tout l'passage."
-"Ça c'é bien di Dorian ! Bouge d'là l'ami, s'tu veu pa d'ennuis !"

Baldhramn eu un sourire.
Le coup partit. Il y eu un craquement. Le type au centre frappa le sol. Et ne bougea plus. Une clameur monta de la foule. Instinctivement, les bonnes gens se reculèrent pour ne pas être mêlés à la bagarre. Il y eu une seconde hors du temps. Tout semblait s'être arrêté. Les souffles étaient retenus dans l'assistance. Les adversaires se jaugeaient mutuellement.
Le nomade souriait. Ses phalanges rougies par le coup, encore levées.

-"Attention !"

Alors les deux autres compères se ruèrent sur le Corbeau ! Fouettant l'air de ses bras, l'un tentait vainement d'atteindre sa cible. Baldhramn parait les coups. Mais le second homme glissa sous sa garde et lui décocha une attaque ! Touché aux abdominaux, le chasseur s'arcbouta contre son adversaire. Grrrrr ! Tu vas voir toi !
Baldhramn se ressaisit. Il voulu saisir celui qui l'avait atteint pour lui casser les os, mais rata. L'autre agile comme une anguille parvint à se défaire de la prise et recula d'un pas. Son copain en revanche profita de cet instant.  Il décocha un coup de pieds qui atteignit le chasseur à la mâchoire. Tombant en arrière, il s'écrasa lourdement dans un étale de tissus projetant des bandeaux multicolores en tous sens.

-"Il ne va pas s'en sortir !"

L'homme frappa son premier assaillant du pied. Touché au-dessus du genou alors qu'il s'appuyait sur cette jambe dans sa course, le coup lui broya le genou vers l'arrière. L'infortuné s'effondra en gueulant comme un porc, tenant sa guibolle à l'angle bizarre. Le dernier se jeta sur Baldhramn. L'homme mit ses bras en avant, sentant une pluie de coup s'abattre dessus. Sans conséquences. Puis il se redressa et éclata la face du dernier d'un coup de coude. L'ennemi percuta de la tête un pilier de bois et s'effondra lourdement.

Une autre clameur monta des spectateurs. Il y avait autant d'indignation, que de colère, que des acclamations amusées. En voilà de l'animation !
Fulminant, le Corbeau marcha vers le gueulard restant.

-"Enfoiré d'enfant d'putain! T'vas l'payer cher sale... !"

Un pied négligent dans la face le fit taire. Et rouler ses dents à terre.
Puis Baldhramn se tourna vers les badauds, ouvrant les bras.

-"Qu'est-ce que vous regardez ! Retournez à vos vies !"

Au vu de comment le géant avait étalé les trois gaillards, personne n'avait envie de subir ses foudres. Tous baissèrent le nez. Chacun fit semblant de ne rien avoir vu. Et tous repartirent à leurs occupations initiales. Le célèbre courage et les valeurs du genre humain. Ce qui n'est pas mon problème ne vaut pas la peine que je ne m'interpose...
Sentant son sang pulser avec force, le chasseur reprit calmement son souffle, debout dans l'allée. Il devait se calmer. Il sentait la fureur lui souffler des conseils qu'il ne devait pas suivre.
Puis il se rendit à la petite boutique de tissu qu'il avait dévasté de son dos. Il laissa tomber le reste de sa bourse sur le comptoir démoli. Il avait cassé, il devait réparer.
Il grommela un vague Pardon à la femme ahurie, et alla récupérer sa tête de renard au sol. Puis il fit le tour des trois inconscients et leur saisit un anneau d'argent ciselé, trois sous, la chope de bois qui avait démarré l'altercation, et une cape, agrémentée de poils d'hermine.

Sans un regard en arrière l'homme reprit sa route, conscient que la femme avait dû lui échapper. Il trottina quelques instants et fini par la repérer, tournant à l'angle d'une ruelle. Derrière lui, on entendait la garde qui arrivait sur les lieux du chahut, et questionnait les témoins.
N'ayant absolument aucune envie de retourner dans le corps de garde une seconde fois, Baldhramn pressa le pas.

Il rattrapa la femme tout de noir vêtue devant la porte d'un bâtiment imposant. C'était là-dedans que les gens s'abreuvaient et gueulaient comme des soudards des chansons paillardes toute la nuit. Il fronça les sourcils, il n'appréciait pas spécialement ce genre d'endroit, mais lui se savait reconnaissable. La garde lui mettrait la main dessus rapidement. Ils pouvaient passer cette rue à tout moment et le rejoindre.

Alors que la femme déverrouillait la porte, l'homme arriva dans son dos, lui saisit les bras de ses énormes mains, et, plus avec empressement que brusquerie, la poussa à l'intérieur de l'édifice et entra avec elle. Puis il ferma la porte en appuyant son dos contre la pièce de bois. Puis, d'un doigt sur les lèvres il intima le silence à l'inconnue chez qui il était entré sans l'accord.

Il la lâcha cependant, la laissant prendre du champ, une distance de sécurité.
Il n'avait que bien peu conscience que sa stature et ses tatouages pouvaient lui donner un air menaçant. Il n'avait pas réfléchit au fait que le bleu qui s'étendait sur sa pommette gauche, ainsi que ses poings rouges montraient un bagarreur qu'une jeune femme de bonne maison ne voudrait voir surgir chez elle. Il ne pensait pas non plus au fait que la hache à sa ceinture, et les deux couteaux pouvaient lui donner l'air patibulaire. Que sa barbe fournie et ses habits de cuir, des gantelets au pantalon indiquaient un homme vivant de façon rude, loin des soucis des résidents de Claircombe.
Et malgré tout ce à quoi il n'avait pas réfléchit, l'homme dans une volonté désarmante d'indiquer le pourquoi de sa présence, tendit à la femme la pinte de bois dont le contenu s'était retrouvé sur sa cape.

-"Quelqu'un m'a remit ça. Pour toi..."


Jets de dés de la bonne foi ici. Le plus haut résultat gagne.
Jezabelle Linderoth
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Ven 4 Déc - 5:47
Jezabelle soupira en arrivant devant la porte de la taverne, cherchant la lourde clef qui pendait à sa robe, sous sa cape. Elle repensa à cet abruti qui avait osé tacher une si belle fourrure avec sa choppe dégueulasse et cela la remit en rogne. En fronçant les sourcils, elle tapa un coup de pied sec dans le bois. Puis elle ouvrit finalement la porte. Mais avant même qu'elle ne puisse faire un pas à l'intérieur, elle sentit une grosse paluche lui saisir le bras et la pousser fermement à l'intérieur.

"Mais qu'est-ce que... ?! Lâchez-moi !" cria t-elle.

Elle se tut finalement alors qu'il plaçait son gros doigt sale sur ses lèvres, lui intimant de la fermer net. Il s'était appuyé contre la porte de sorte qu'elle ne pouvait pas s'échapper. La journée devenait de pire en pire... Et Théo qui n'était pas là...

Lorsque l'inconnu la lâcha, Jezabelle fit quelques pas en arrière. Elle entendit la garde passer non loin et se demanda alors si cet homme face à elle n'était pas un fugitif. Toujours ses paquets sous les bras, elle avisa rapidement l'allure de l'homme. Tatouages, grande stature, air bourru... Jusque là, rien de bien différent des dockers qui passaient les portes de son établissement. Mais clairement, ce type de tatouages et d'accoutrement n'avait rien de semblable par ici, à part sur les grands guerriers utgardiens. Cependant, il n'avait pas une tête d'utgardien... Quelque chose différait sans que la jeune fille n'arrive à mettre le doigt dessus... Cela dit, lorsque son regard se posa sur la multitude d'armes accrochées tout autour de lui, elle fit deux pas de plus en arrière, glissant lentement près du comptoir.

D'ordinaire elle n'aurait pas hésité à le gifler ou à sortir sa dague pour la placer dans un endroit stratégique du corps de l'intrus. Mais là, au vu du mastodonte et de son impressionnante collection de couteaux, elle avait préféré rebrousser chemin et envisager une autre tactique. Elle connaissait son auberge par coeur, sachant qu'une petite porte dérobée se trouvait à l'arrière. Cependant elle n'était pas sûre d'y arriver à temps.

Toute cette analyse se passa en une fraction de seconde dans sa petite tête bien faîte. Et alors qu'elle posait ses paquets lentement sur le sol et glissait sa main sous le comptoir pour attraper le hachoir qui s'y trouvait, son geste fut stoppé net par cette simple phrase qu'il prononça. Les yeux de Jezabelle se fixèrent alors sur l'objet en question, une petite choppe de bois. Elle ne savait pas trop de quoi il parlait mais à force de la regarder, elle la reconnut alors. Cet éclat dans la anse, c'était bien celle que tenait cet espèce d'imbécile qui l'avait percuté plus tôt. Bouche bée, elle regarda à nouveau le visage de l'homme et y nota un énorme bleu sur sa joue. Est-ce qu'il s'était battu contre ces types... pour... elle ?... Elle frissonna alors d'un coup, se demandant depuis quand il la suivait...

"Qui êtes-vous ? Et que me voulez-vous ?" lança t-elle d'une voix mal assurée, la main toujours sur le hachoir au cas où il se précipiterait sur elle.

Après ce qu'elle avait vécu durant sa vie, elle ne partirait sûrement pas seule. Elle se battrait jusqu'à sa mort, bec et ongles.
Baldhramn
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Ven 4 Déc - 7:27
Le Corbeau était maintenant dans le nid de l'inconnue.
Il parcouru l'espace d'un regard. L'endroit était vaste. Il pouvait bien contenir une vingtaine de gens ici. Soit une douzaine de nomades. Une grande cheminée occupait une place d'honneur et les alentours étaient dégagés. Des tables rondes et chaises à dossier emplissaient l'espace, et une sorte de longue table mangeait un côté de la salle. Parmi les siens, ce genre de longue table servait à découper les bêtes tuées à la chasse. Mais la place était vide. Et elle s'y rendait, d'ailleurs, la femme. Reculant lentement, en le fixant d'un œil méfiant comme s'il apportait des revenants avec lui.
Bah. Les gens d'ici...

Comme elle ne récupéra pas l'objet qu'il lui tendait, il laissa retomber son bras mollement. Bien...
Avisant l'une des tables prêt du feu, l'homme y marcha et se laissa tomber dans le dossier dans un grognement de satisfaction. La chaise produit un gémissement.
L'adrénaline retombait, apportant une intense sensation de fatigue. Il posa sur la table la tête de renard, ainsi que la choppe de bois et et la cape à col d'hermine Puis il commença à tripoter la pinte entre ses gros doigts, pour en apprécier les détails.

Le petit garçon passa la tête dans la cheminée et leva le nez en l'air, cherchant à voir s'il pouvait trouver le ciel.

-"Écho ! Écho ! "
Lança-t-il, enthousiaste, à l'attention des nuages.

Et il ressortit sa tête noire de suie, un grand sourire aux lèvres. Le chasseur réprima un sourire amusé, mais le suivit du regard quelques instants.

"Qui êtes-vous ? Et que me voulez-vous ?"

Mh ? Baldhramn tourna son regard vers la mystérieuse femme qui semblait bien décontenancée. Une femme de chez lui aurait saisit tout un panel d'armes pour le chasser immédiatement.
Elle l'aurait lardé à coups de couteau rageurs. Ou lui aurait fait sauté les valseuses d'un impact du pieds ! Ici, on lui demandait qui il était. Et poliment avec ça ! Il savait qu'ici le 'vous' était pour le respect. Le respect des inconnus. Il s'en tirait bien, vu le contexte.
L'homme laissa glisser un gros doigt sur le cercle de la chope, d'un air pensif. Il commençait à avoir mal à la tête, vu le coup de botte qu'il avait encaissé. Son ventre ne le faisait pas souffrir, mais les doigts de sa main gauche étaient tuméfiés et son poignet le lançait. Il s'attendait à avoir des courbatures demain. ...Enfin, plus que d'habitude.

Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas battu de la sorte. Trois adversaires en même temps. Il avait eu de la chance de s'en tirer à si bon compte. M'enfin. Il était là non ? Et eux devaient encore bien dormir. Le marché porterait dorénavant à tout jamais quelques dents plantées dans le bois attestant de leur défaite. Il fallait savoir apprécier ces choses là.
Il allait bien, eux non. Et justice était faite. La satisfaction coula en lui comme le vin chaud qui ragaillardit au cœur d'une tempête de neige.

Le Corbeau appuya son front sur le dos de ses mains recouvrant l'objet qui attirait son attention. Dans le fond, la chope était toute commune.

-"Il fait frais ici. Ne faudrait-il pas allumer le feu ? "

Par où commencer ? Bonjour madame. Je t'ai vu et ça m'a rappelé ma petite sœur que je ne reverrais jamais parce que je suis exilé. Comme je pensais à elle à ce moment et que tu m'es apparue, je suppute que tu sois un message que m'envoie le Créateur, mais je ne sais pas lequel. Alors parle et je saurais...
...Non elle ne comprendrait pas. La religion ici était dénaturée, fausse. Ils n'avaient pas la foi, comme à Vaar Orée. Pour preuve ! Ils s'étaient enlisés dans cette ville puante et n'en bougeaient plus, ne respectant pas la volonté des Dieux !
... Elle ne comprendrait pas.

Ou peut-être que si.
Il croisa son regard. Ses yeux au regard troublé dans ce visage doux. Et sans doute un peu triste. Tout cela était dominé par la coiffe de plumes noires. La signature même de Phoenix. Dans la vie il n'y avait pas de hasard. Et les femmes avaient ce petit truc en plus que les hommes ne pouvaient comprendre. Qu'on ne pouvait leur instruire. C'était ce qui était dit à la tribu. Voilà pourquoi les femmes dirigeaient, par chez lui. Alors sans doute que celle-ci avait aussi cette chose spéciale. Et sans doute aussi qu'elle serait réceptive à la portée spirituelle de son sentiment.
Finalement, il prit la parole pour se présenter de sa grosse voix de bass.

-"Je suis Baldhramn. Et je suis venu te remettre..."

Il se leva de sa chaise, se sentant mieux. Il prit la cape prise plus tôt et avança de quelques pas vers la femme, prenant soin de s'arrêter à une distance raisonnable d'elle. Mettons un peu plus que la taille de son bras. Elle semblait avoir la gifle cinglante. Ouvrant la cape, il tendit un peu les bras vers elle, comme pour lui montrer qu'il voulait la lui passer sur les épaules.

-"L'autre couillon t'as ruiné ton vêtement. Je me suis dis qu'il serait bête que tu tombes malade par sa faute."

L'accent de la sincérité était bien reconnaissable malgré son timbre grave.
Il l'observait, cherchant dans ses yeux, ou dans les mouvements de son corps un quelconque signe d’apaisement. Il n'était pas malandrin qui cherche à piller ! Était-elle si tendue à cause de son entrée surprise ? Pourtant il aurait pu se montrer plus brutal. S'il avait eu de vilaines idées en tête, n'aurait-il pas déjà commencé à les satisfaire ?

Dans la semi pénombre de la taverne vide, la femme était d'un teint fantomatique. Ses longs cheveux sombres encadraient son visage, dévalant en cascade autour de ses joues, de son cou. Sa taille était fine et la robe sombre masquait les formes de son corps tout en marquant la forme des hanches, le creux du dos. Une lumière douce tombait sur sa personne comme pour la démarquer de la pénombre environnante. Montrer que la pièce et elle-même appartenaient à deux mondes biens distincts.
Un bien étrange tableau qui s'offrait à lui. Mais pas moche.

-" Et toi ? Qui es-tu ?"
Jezabelle Linderoth
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Ven 4 Déc - 21:46
Jezabelle suivait l'homme du regard. Au moindre mouvement brusque, elle tirerait l'arme de sous le comptoir et elle comptait bien s'en servir pour défendre sa vie. Mais au lieu de se diriger vers elle, il alla s'asseoir sur une chaise près de la cheminée... Il avait l'air las et quelque peu mal en point... Alors, il s'était réellement battu... Mais que voulait cet homme bon sang ?... Il voyait bien que la taverne était vide, on ne sentait aucun fumé sortir de la cuisine, il pouvait donc en déduire qu'elle était fermée. Et voilà qu'il demandait à allumer un feu ! La jeune fille fronça alors les sourcils, décidément, elle n'arrivait pas à comprendre ce qui se tramait là.

Elle déglutit en croisant ses yeux, ils semblaient comme la sonder au plus profond. Ce regard intense fixé sur elle, peut-être que ce n'était pas sa vie dont il avait envie mais plutôt autre chose... Sa prise se raffermit alors sur le manche de l'arme qu'elle avait à présent bien en main. Son coeur tambourinait dans sa poitrine, elle sentait un goût amer dans sa gorge en pensant à ce qu'il pourrait lui faire. Mais encore une fois, il se contenta de se présenter, déroutant la jeune femme.

Baldhramn... Alors c'était visiblement son nom. Enfin, d'après ce qu'il lui disait. A nouveau il lui tendait quelque chose, une cape de plutôt bonne facture. Et apparemment, elle était elle aussi à l'autre abruti. Jezabelle ouvrit des yeux ronds. C'était bien sa veine... Un fou. Ce type là était complètement fou. Il l'avait suivi puis il avait tabassé le type qui l'avait embêté et maintenant il lui donnait les objets lui appartenant qu'il avait donc de fait volé sur lui. Et autant, les hommes normaux elle arrivait un peu à gérer. Autant un fou... Personne ne pouvait vraiment savoir ce qu'il pouvait faire.

Néanmoins, lorsque son regard croisa à nouveau celui de l'homme, elle lut quelque chose en lui. Une forme... d'innocence. Oui c'est ça. Malgré sa carrure imposante et son aspect assez peu sympathique, il faisait penser à un enfant qui cherche à se faire aimer de ses parents. Sa prise sur l'arme se desserra tandis qu'elle avisait son allure. Tous ses gestes n'amenaient à aucun danger. Tout du moins, pour le moment. Mais il était clair que quelque chose ne tournait pas rond en lui. Et il fallait tout de même se méfier. Elle fronça légèrement les sourcils et pencha la tête sur le côté. Comment n'y avait-elle pas pensé avant... Ce qu'elle pouvait être stupide quelques fois.

"Tu es un nomade n'est-ce pas ?" dit-elle alors d'une voix douce et quelque peu compréhensive, tandis qu'il lui demandait son nom.

Ces vêtements, ces tatouages, cette façon de se comporter. Non, il n'était clairement pas d'un des peuples vivants à Claircombe même. On aurait pu penser à un utgardien effectivement mais il n'en était définitivement pas un. Et il n'y avait donc qu'une seule explication. Bladhramn de son nom était un nomade. Elle comprenait un peu mieux son comportement, il devait être perdu au milieu de la foule et de la ville. Elle ne connaissait que peu ce peuple, ne s'aventurant que rarement en dehors des murs d'enceinte. Mais elle en savait assez pour savoir qu'il n'avait rien à faire en ville.

"Je suis Jezabelle" ajouta t-elle finalement, restant toujours à bonne distance. "Ces objets que tu me tends là, c'est très gentil mais tu n'avais pas le droit de les prendre. Certes cet homme était un malotrus mais ces objets sont à lui. Et ici, nous n'avons pas le droit de prendre ce qui ne nous appartient pas. C'est pour ça que la garde te recherche non ?"

La jeune fille s'approcha doucement de lui, sans faire de gestes brusques, elle ne voulait pas l'affoler. Elle avait choisi de ne pas prendre le hachoir en main mais gardait néanmoins sa dague dans sa poche au cas où. Certes, elle ne pensait pas avoir vraiment le temps de la sortir s'il choisissait de l'attaquer mais cela la rassurait quelque part. Une fois à proximité, elle lui prit la cape des mains et la garda contre elle.

"Ne t'inquiète pas, j'irais la rendre moi-même à cet homme. Je ne dirais rien à la garde."

Il avait l'air assez perdu comme ça, elle ne voulait pas en rajouter et lui laissait donc une porte de sortie pour éviter les problèmes. Il ne comprenait peut-être pas ce qu'elle faisait, ou peut-être que oui. Elle n'était pas vraiment au fait de comment ça se passait dans un clan nomade après tout. Et quelque part, il avait l'air totalement épuisé. Elle ne se sentit pas le courage de le laisser errer seul dans la ville alors que les heures défilaient et que la lumière commençait à tomber. Elle ne savait pas au fond d'où il venait et s'il saurait sortir tout seul dans la pénombre. D'autant plus qu'il y avait de grandes chances pour qu'il se fasse attraper par la garde.

"Est-ce que tu as faim ?" lui demanda t-elle calmement en posant sa main sur son bras. "Je n'ai pas grand chose de frais mais je peux préparer quelque chose avec ce que j'ai dans les stocks si tu veux."
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Sam 5 Déc - 5:30
L'homme plissa les yeux alors que la femme répondait à sa question par une autre.
Ses yeux enfoncés sous une arcade sourcilière prononcée étaient plongés dans l'ombre. Les jeux de lumières sur son visage lui donnaient une expression des plus dures. Plus qu'il n'aurait voulu afficher, du moins. Il y eu comme un grondement sourd, roulant dans sa poitrine alors qu'elle évoquait son appartenance aux nomades. Il croisa ses puissants bras, montrant inconsciemment corporellement qu'il se fermait à la discussion. Sa tête rentrait dans les épaules. Il était visiblement renfrogné.

Elle avait pourtant posé sa question avec douceur, à la manière d'une jeune donzelle qui tend une main tremblante vers la tête d'un tigre en colère.

-"Chut, tout doux Bald', elle ne pouvait pas savoir."

Restant tout contrit, l'homme grogna avec mauvaise humeur un :

-" De quoi j'me mêle, Jeune Pousse...? "

Il reporta ensuite son attention sur la femme qui se présenta, répondant enfin à son besoin d'information.
Il l'écouta jusqu'au bout, ne comprenant pas bien où elle voulait en venir. Il sembla qu'elle le prenait pour un voleur, subtilisant à l'envie ce qui ne lui appartenait pas.
Mais il n'avait rien volé, il avait gagné ces objets. Il s'agissait de deux façons d’interpréter les évènements de façon tout à fait différente. Et la sienne était limite insultante.
Patte d'Ours n'était pas un voleur. Et les gourdiflots qu'il avait encastrés savaient assurément qu'il avait prit un trophée sur eux, de son plein droit de vainqueur.
En somme c'était comme un tribu versé pour garder la vie sauve. S'il avait tabassé ces types pour son propre contentement, il n'aurait pas gardé ce qu'il avait sélectionné là.
C'était évident enfin !

Il se passa une grosse pogne sur le front, tâchant de rester concentré malgré le regard de Lui et Elle, rivés sur lui. Ils voulaient qu'il tente de la comprendre, d'adopter son point de vue.
Et à vrai dire, tout buté qu'il fut sur ses lois, la façon saugrenue qu'avait choisit Claircombe de traiter les litiges le laissait aussi curieux que perplexe.
Puis il entendit une phrase qui le révolta ! Il n'en croyait pas ses oreilles !
Cependant il choisit de rester silencieux. Et sa volonté, pourtant mise à rude épreuve paya. Elle lui proposait à manger.

Voilà qui était TRÈS INTÉRESSANT !

Et elle lui toucha le bras.
En dehors de leur contact soudain c'était la première fois qu'ils se touchaient dans un sentiment apaisé. L'homme ressentit une drôle d'impression.
Jamais marié, il n'avait connu nulle femme, et les seuls corps qu'ils touchaient étaient des bêtes qui se battaient pour leur vie, ou qu'il découpait.
Cette main sur son bras, ses doigts fins sur son bracelet le troublèrent. M'enfin ! Il suivait son passage sur son bras des yeux, comme le chat guette la proie, tous sens en alertes.
Il retrouva sa contenance en un instant.

Alors il retourna s'installer à la table, et, posant ses coudes sur le bois, commença à regarder de plus près ses phalanges. Rien de grave. Ça serait vite remit.

-"Je me contre-fiche de la garde et de leurs conneries ! J'ai gagné ces bibelots à la régulière en étalant trois crétins qui  te manquaient de respect. Et je n'évite les soldats que parce qu'ils vont encore me coller au trou et me voler mon argent durement gagné. Ces trucs sont à toi. C'est un tribu à ta personne. Pour se faire pardonner d'êtres cons."

Il tendit ouvrit le poing  laissant tomber sur la surface plane  l'anneau d'argent ouvragé. Il roula quelques instants avant de s'affaisser et s'immobiliser.

-"L'anneau, symbole d’engagement. La promesse de ne plus t’incommoder. Cette chope, objet du méfait, il te revient maintenant."

Baldhramn regarda autour de lui. Dans une taverne il fallait payer une consommation. Ça serait sa première fois, alors autant faire les choses dans les règles.
Les trois sous pris sur le troisième larrons tombèrent sur la table dans un bruit clair.

-"Et cet argent, pour payer un bon verre de..."

Qu'est-ce qu'on pouvait bien boire ici ? Les laits de chèvre au miel, le vin de sureau, et l’hydromel devaient être inconnus ici. Mh. Il chercha dans sa mémoire le nom d'une boisson dont il avait bien pu entendre parler jadis...

-"... Euh... De.... De rhum ! Oui voilà ! De rhum."

Se passant une grosse pogne dans les cheveux, l'homme se fit la réflexion qu'il était tout de même bien urbain. Il faisait là preuve de diplomatie. Se massant la nuque, il laissa son regard trainer dans la salle, suivant du regard les lignes ornementales de la structure. Après avoir passé tout ce temps dans si petit trou à rat, cet espace, paraissait bien plus accueillant et chaleureux, même sans qu'on puisse admirer le ciel.

-"Mais bien sûr Jézabèle.  Où sont les poulardes ? J'ai faim ! Où sont les veaux, les rôtis, les saucisses ? Où sont les fèves, les pâtés de cerf ? Qu'on ripaille à plein ventre pour oublier cette injustice ! Y'a pas quelques soissons avec de la bonne soivre, un porcelet, une chèvre rôtie, quelques cygnes blancs bien poivrés ? Ces combats m'ont mis en appétit."

Le ton revenait à une forme d'amabilité. Nulle doute que la nourriture était un point faible de l'homme. Tapotant pensivement la  pointe d'une plume de son grand cormoran, contre le bois inégal de la table, les yeux de Baldhramn s'arrêtèrent sur l'arc accroché au mur. En un regard il sut que ce type d'arme provenait de sa culture.

Il se leva doucement de sa chaise et marcha pour observer l'arme de plus près. Il ne la touchait pas, mais en observait la corde, les rainures dans le bois, la taille, la souplesse, les ornements.
Ce monstre avait dû chasser du gros gibier. Il ne s'agissait pas d'une pièce Vaar Orée, le bois n'était pas le même , ni même les couleurs et les figures sculptées.
Mais l'arme restait d'excellente facture.

-"Qui t'as remit ceci ?"

Il restait tourné vers l'arme, touchant avec les yeux. Étrange que pareil instrument de mort se retrouve suspendu au-dessus du sol pour seule utilité que la décoration. Quel gâchis.
Bras croisés, il tournait le dos au reste de la salle, la tête légèrement penchée sur le côté.
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Sam 5 Déc - 20:22
Une fois de plus, Jezabelle suivit les mouvements de l'homme de près. Il repartit en direction de la table et se contenta de s'asseoir calmement. Décidément, ses actions étaient incompréhensibles. Pourtant, elle n'avait rien fait de mal... Elle n'aurait peut-être pas dû le toucher, peut-être que c'était mal vu chez eux. Il fallait vraiment qu'elle en apprenne plus sur ce peuple pour éviter toute bourde future.

Elle l'écouta parler et donner sa version de l'histoire. Et comme elle le pensait, il n'arrivait visiblement pas à comprendre comment ça fonctionnait ici. Elle se contenta de ne rien dire pour ne pas aggraver la situation. Ces objets, c'était sûrement un grand gage de respect de les lui offrir et elle ne voulait pas le froisser outre-mesure. Elle irait d'elle-même voir les trois abrutis et leur expliquer la situation plus tard. Avec de la chance, ils ne feraient pas trop de vagues quant à tout ça. Et elle était même prête à leur verser trois sous pour apaiser tout le monde. Décidément, cette journée allait lui coûter cher...

La jeune femme posa ses paquets, sa propre cape et celle qu'il lui avant tendu sur une table près d'elle. Puis elle se dirigea vers Baldhramn et sourit en récupérant les pièces. Elle repartit donc lui servir ce qu'il avait commandé et ramena un grand verre de rhum. Cependant, ses sourcils se froncèrent lorsqu'il évoqua de sortir les grands moyens juste pour le sustenter. Il se prenait pour qui ? Elle n'était pas sa boniche que diable ! Et ce n'était sûrement pas avec ce qu'il lui avait donné qu'elle allait vider son stock pour lui ! Elle prit une grande inspiration pour essayer de rester la plus diplomate possible sans pour autant décolérer.

- Pardon mais j'ai dit que je pouvais te donner à manger avec ce que j'avais en stock. Mais je ne vais pas vider mes réserves pour toi. J'ai un commerce à faire tourner. Donc tu mangeras ce que je te donnerais et ça sera très bien.

Ma parole, ce type était complètement fou ! Passer du rire aux larmes, de la joie à la colère, le tout en un instant. Elle se demandait si tous les nomades étaient comme lui et si c'était le cas, elle comprenait un peu mieux les sautes d'humeur de sa défunte mère. Elle s'en repartit vers la cuisine sans même attendre sa réponse parce que de toutes façons, elle avait été claire et sa remarque n'en attendait pas. Elle n'oublia pas de récupérer le hachoir sous le comptoir, se disant que ça pouvait toujours servir au cas où.

Une fois dans la pièce, elle coupa ardemment les légumes, toujours les muscles tendus de s'être fait parler de la sorte. Ce n'était pas un homme qui allait lui dire quoi faire et quoi lui donner à manger ! Elle était déjà bien bonne de lui proposer quelque chose alors qu'il ne lui avait donné que quelques pièces et qu'en plus, l'auberge était fermée ! En y pensant, elle donna un grand coup de hachoir et décapita une pauvre carotte qui partit s'écraser contre le mur. Consciente que sa colère montait, elle prit un moment pour respirer un grand coup et se calmer. Sinon et malgré la carrure du nomade, elle allait vraiment lui envoyer le hachoir dans le visage. Elle mit le tout à mijoter sur le feu et se dirigea vers la pièce principale en l'entendant demander quelque chose.

Jezabelle s'approcha de l'homme alors qu'il louchait sur l'arc imposant au mur. Elle se demandait si lui aussi allait lui demander de l'acheter, comme tout le monde. Mais il n'en fit rien. Il voulait simplement savoir d'où il venait. Pour le moment tout du moins.

- Tu parles de cet arc ? Je l'ai trouvé dans le grenier ici même. Je pense qu'il était à ma mère, j'ai appris il y a peu qu'elle était une nomade. Mais je n'ai pas plus d'informations sur le sujet.

Elle jeta un oeil à Baldhramn et le chemin se fit de lui-même dans sa tête. Il allait peut-être pouvoir l'éclairer et lui donner une information. Aussitôt, elle prit une chaise et monta dessus pour décrocher l'arme. Puis elle le tendit à l'homme.

- Mon père a dit sur son lit de mort qu'elle avait été banni de son clan et qu'il l'avait trouvé errant en dehors de la ville. Je n'étais pas très proche d'elle mais je tiens beaucoup à cet arc. Néanmoins, si tu peux me donner des informations dessus, je suis volontiers encline à sortir quelques viandes séchées pour agrémenter le repas.

Elle s'en retourna finalement vers la cuisine pour vérifier son ragout. Mais son regard bloqua sur la plume sur la table. Elle était si belle... Elle serait du plus bel effet dans une de ses coiffes... Elle se demandait s'il allait s'apercevoir de quelque chose si elle la prenait dans son dos... Non ! Non elle ne pouvait pas faire ça. Elle se retourna alors une nouvelle fois vers Baldhramn, s'éclaircit la gorge et s'adressa à lui.

- Si... Si tu rajoutes cette plume en gage de paiement, je veux bien sortir quelques pâtés en plus...
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Sam 12 Déc - 5:11
Au moins Jezabelle acceptait-elle les trois présents qu'il lui faisait.
Il se sentait honoré de lui rendre ce qui lui était dû. Il avait le doux sentiment de la récompense du juste. Au moins les coups qu'il avait prit n'étaient pas vains.
En revanche il tiqua sur la façon dont-elle s'adressa à lui par rapport aux mets à manger. Certes il y était allé fort en gueule, mais c'était pour la blague, et il sembla que la femme ne l'avait pas entendu de cette oreille. Enfin...
Encore une preuve que l'humour était un truc de mec.

Au moins un bon fumet parvenait aux narines du grand nomade. L'air embaumait d'une odeur qui enchantait son estomac et excitait ses papilles. Il n'avait encore que mangé deux fois aujourd'hui. Et l'idée d'être invité, pour une fois, ne faisait que lui rendre la perspective d'un repas plus alléchante encore.
Jezabelle revint et exposa ce qu'elle savait de l'arme au mur. C'est à dire pas grand chose.
Toujours bras croisés, l'homme se tourna quelque peu dans sa direction. Une exilée ? Comme lui ?
Intéressant.

Il en fallait beaucoup pour retirer à un nomade le droit de rester parmi les siens. Encore plus si c'était une femme. Les tribus avaient terriblement besoin de renouveler les individus qui la composaient.
Les femmes étaient donc peut-être ce qu'une tribu pouvait avoir de plus précieux. Il était d'autant plus étonnant que la mystérieuse mère se soit défaussée de son arc.
Pour le Corbeau, c'était comme si elle avait renoncé à ses traditions, à sa vie passée.
Et c'était grave, très grave.

Les Dieux avaient punis les hommes car ils s'étaient sédentarisés.
Un arc était un outil d'homme en mouvement. Il permettait d'abattre des proies, de se défendre contre des prédateurs. La corde pouvait servir pour la pêche, le bois comme d'un bâton pour se défendre au corps à corps. C'était l'arme par excellence du nomade ! Il eu fallut qu'elle ne trépasse, ou qu'elle ne trahisse ses croyances pour s'en défausser.
Et même si cela était plus triste, Baldhramn préféra penser que l'âme de la femme eu connu le repos, plutôt que de l'imaginer, perdue dans ce vaste monde, en raison de son parjure. De l'abandon de toutes les lois religieuses qu'on lui avait enseigné.

Enfermé dans sa réflexion, il en fut tiré par la promesse salivante d'ajout de viande séchée.
Il adorait cela le bougre. Ses yeux brillèrent. Elle savait comment lui parler ! Le gamin sortie de la pièce où la femme s'était retirée plus tôt. Il avait les joues salies par des miettes brunes.
Mais elles semblaient pleines et son air satisfait trahissait qu'il avait chapardé dans les réserves, le félon !

-" Chon chambon braiché est de premier ordre ! Abcholument divin. Miam! "

Mais la température baissa soudainement dans la pièce. Une chute vertigineuse du mercure qui s'accompagna aussi de la montée des ombres. La lumière se fit plus pâle, l'environnement plus monochrome. De la neige tomba, paresseuse, pareille à de la cendre. Les teintes chaudes et rassurantes du bois virèrent au gris, le plafond se para de morceaux de viandes sanguinolents. Parmi eux, les restes d'un homme, attaché la tête en bas par la vertèbre saillante de son demi haut du corps. Dépecé, il se balançait silencieusement, et Baldhramn avait l'intuition glaçante que son père, là-haut l'observait.

Malgré ta stature et ton air patibulaire, présentement, tu étais apeuré comme le chaton par un soir d'orage.
Qui sait quelle forme prendrait cette crise ? Si tu la contrôlerais ou si elle t'emmènerais encore auprès des âmes égarées?
Pour le moment tu percevais encore cette Jezabelle qui s'approchait de la table, les yeux avides vers cette plume que tu avais conservé. Mais était-ce bien Jezabelle ? Ou Phoenyx dissimulée derrière un masque ? T'adressait-elle un test par le biais de cette question concernant l'arc ?
Au fond de toi tu trouvais trop singulier que deux femmes à l'autre bout du monde puissent partager l'attrait des plumes dans les cheveux, posséder une mère nomade, ainsi qu'un père décédé.

La température glaciale ne te permettait pas de conserver la tête froide. Et tu frissonnas bien malgré toi.
Nyxie avait déjà chassé le monde des esprits par sa seule présence. Par son contact et sa chaleur. Eut-il été possible que le schéma se répétait ?
Et si l'apparition de la femme n'était qu'une manifestation de ta petite sœur qui savait qu'à cet instant, tu allais perdre pieds. À nouveau confronté à l'épreuve qui te tourmentait ?

Sentant la crise monter en force, tu revins t'assoir en hâte, le teint livide.
Tu pris la plume dont il était question dans tes grosses mains. Elle était entourée de fumée aussi sombre et opaque que l'encre de seiche. Puis tu pris la partie de la coller dans la main de la femme, une main sous celle de Jezabelle, l'autre dessus, la plume noire serrée entre vos mimines.
Fermant les yeux, tu tâchas de faire le vide dans ta tête. De ne plus m'entendre de susurrer des promesses de mort imminente d'une voix doucereuse.
Ainsi un temps indéfini s'échappa.

Et la chaleur de cette main combattait le froid ambiant. Elle agissait comme un feu qui chasse les ténèbres, et réchauffe le cœur au milieu de la nuit.
La main, la plume. L'espace d'un instant que tu voulais conserver, tu pouvais te croire chez toi, parmi les tiens.
Tu serras la main plus fort, les yeux toujours résolument fermés.


Lorsque Baldhramn rouvrit les yeux, tout était revenu à la normale.
La crise était passée, il avait faillit y succomber. Quelque chose ou quelqu'un l'avait empêché de sombrer. Et il était facile de deviner à qui il devait sa bonne fortune.

Il releva la tête vers sa sauveuse providentielle.

-"Merci..."

Il relâcha l'étreinte sur sa main, laissant l'objet demandé. Elle pouvait la conserver, maintenant. Il lui devait bien ça.
Puis il posa le front sur la table perdu dans ses pensées.

- " Je ne sais pas d'où... Provient ton héritage. Cependant il n'existe pas tant de tribus que cela de par l'Avalone. Je mènerais... L'enquête lors de prochaines arrivées nomades. Sauf pour les Vaar Orée. Je n'ai pas le droit... De les approcher. Et lorsque j'aurais ta réponse, j'exigerais cette viande séchée que tu as mis en gage tout à l'heure."

Alors qu'il ne s'était pas écoulé si longtemps, il paraissait essoufflé. Comme s'il avait couru toute la journée durant, il ne parvenait que difficilement à reprendre sa respiration.
Sa voix était plus profonde aussi.
Mais il redressa la tête et la pencha en arrière pour vider d'un trait le verre de rhum qui avait été apporté.
Il ne connaissait pas du tout ce breuvage et la sensation de brûlure dans sa gorge et dans son ventre le désorientèrent autant qu'elle fut bienvenu après le semblant de crise qu'il avait vécu.
Pour un peu il aura recraché l'alcool aussi sec. Mais sa curiosité avait été plus forte.
Et maintenant qu'il avait avalé ce simple verre, il fut comme soulevé par un haut-le-cœur.

Qui pouvait donc boire cela ? Comment se désaltérer avec cette eau de feu ? Étrange.
Il ne savait pas qu'un jour, il tolérerait plus une journée passée, sans ce liquide...
Jezabelle Linderoth
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Lun 14 Déc - 7:19
A la mention de la plume, Jezabelle vit l'homme se figer. Ses yeux se perdirent dans le vague et son teint prit une couleur pâle, comme s'il avait vu une de ces créatures de la nuit là, juste en face de lui. La jeune femme ne comprenait toujours pas ce qu'elle avait bien pu faire. Elle prit même peur lorsqu'il vint s'asseoir en hâte à la table et se recula quelque peu. Une de ses mains serra alors la dague dans la poche de son tablier, elle avait vu juste, en ce moment même il paraissait comme fou. Et personne ne sait vraiment ce dont sont capables les fous...

Encore une fois, Baldhramn surpris Jezabelle par ses gestes. Il lui prit simplement la main et serra la plume dans celle-ci, ses mains enserrant la sienne. Puis il ferma les yeux, serrant plus fort. Le moment ne dura que l'espace d'une ou deux minutes tout au plus mais la jeune femme fut un brin chamboulée par tout ça. Ça ne paraissait rien mais c'était pour elle un geste tout à fait intime que lui tenir la main de la sorte. Cela faisait longtemps que personne ne l'avait fait, hormis son frère. Elle sentit son coeur tambouriner dans sa poitrine et ses joues s'empourprèrent, sans même savoir pourquoi. Après tout, elle ne connaissait pas cet homme, pourquoi réagir de la sorte ?...

Lorsqu'il rouvrit les yeux et la remercia, elle ne sut pas quoi répondre. Elle était trop remuée pour dire quoi que ce soit. Leurs yeux se croisèrent un instant et elle vit une lueur étrange, comme si l'homme avait effectué une longue traversée, comme s'il s'était perdu l'espace d'un instant. Jezabelle ne comprenait pas. Elle n'arrivait pas à cerner Baldhramn. Certes ils ne s'étaient rencontrés qu'aujourd'hui même cependant, il y avait quelque chose en lui d'indéchiffrable. Et cela piquait sa curiosité au vif et l'attirait comme un papillon à une lumière.

Le nomade s'écroula finalement sur la table, visiblement à bout de souffle. Jezabelle elle, serra la plume dans sa main et contre elle. Ce n'était qu'une plume mais cela avait l'air d'être bien plus pour lui et maintenant, pour elle. Elle en prendrait soin. Elle se demandait soudain si les plumes avaient une véritable valeur auprès des tribus de nomades. Si c'était le cas, peut-être que sa mère faisait déjà cela avant elle. Et peut-être alors qu'inconsciemment elle reproduisait le schéma. Peut-être, peut-être... Au fond, elle n'en savait rien...

Jezabelle sourit légèrement lorsqu'il affirma vouloir mener l'enquête sur ses origines. Elle avait enfin trouvé une porte d'entrée pour cette quête. Son regard se posa sur l'arc sur la table, peut-être qu'un jour elle saurait enfin d'où il venait. Elle se prit même à penser qu'elle pourrait apprendre à s'en servir. Après tout, elle avait probablement des prédispositions pour savoir tirer avec de par ses origines. Si sa mère avait cela, c'était indéniablement qu'elle-même s'en servait.

La jeune femme voulu lui toucher le bras pour le remercier mais elle se souvint de la conséquence que cela avait eu tout à l'heure et se ravisa. Elle ne savait pas trop quoi faire. Elle ouvrit cependant des yeux ronds en le voyant renverser le verre dans son gosier, tête en arrière. Et à voir sa tête, il n'avait clairement pas l'habitude de boire ce genre de chose. Jezabelle le fixa quelques secondes puis sans aucune mauvaises pensées, elle se mit à rire. Elle avait un rire sincère et communicateur, cela lui arrivait quelques fois bien que c'était assez rare depuis quelques temps. Elle n'avait nullement l'intention de se moquer de Baldhramn, elle était seulement amusée par la situation. Elle ne pensait pas qu'un gaillard comme ça tolèrerait si mal le rhum. Elle se calma finalement, se disant qu'il allait peut-être mal le prendre. Puis elle lui sourit franchement.

"Merci pour la belle plume. Elle sera du plus bel effet dans une de mes coiffes."

Elle prit alors son verre et le remporta en cuisine. Quelques minutes plus tard seulement, elle revint avec un plateau couvert de victuailles. Il y avait là le ragout qu'elle avait préparé mais aussi les fameux pâtés qu'elle avait promis, une bonne grosse miche de pain et un peu de viande qu'elle avait pris un peu plus tôt sur un étal. Elle posa le tout sur la table et en cadeau, lui déposa une choppe de bière devant lui.

"Désolé, il y a peu de viande. Mais je ne pensais pas avoir un invité ce soir. J'espère que le repas te conviendra."

Jezabelle attendit alors près de lui, elle ne savait pas trop s'il allait se servir seul ou s'il fallait qu'elle fasse le service. Elle avait porté assiette, cuillère et couteau pour cela. Même si des couteaux, il en avait bien assez. Mais ils n'étaient peut-être pas fait pour dîner.

Pourquoi faisait-elle cela pour un type qu'elle venait juste de rencontrer le jour-même et qui l'avait presque séquestré dans son auberge et avait un comportement de dérangé notoire ? Elle ne le savait pas au fond. Mais ce qu'elle avait vu dans ses yeux, la perdition, la solitude et peut-être même la peur... Elle ne connaissait que trop bien ce sentiment. Et sans doute qu'elle avait envie de l'aider alors que personne ne le pouvait vraiment pour elle. Elle avait envie de lui donner la chance qu'elle n'avait pas. Malgré ses muscles et sa carrure, il paraissait un chaton égaré quelques minutes plus tôt. Et c'était en partie cela qui l'avait touché en plein coeur. Et puis, elle n'allait pas abandonner le seul qui pouvait lui donner une piste sur ses racines.

Sans même s'en rendre compte, sa main se leva et ses doigts touchèrent alors son visage, traçant les contours des tatouages. La jeune femme était fascinée par les circonvolutions du dessin. Elle se demandait si cela avait vraiment un sens ou s'ils n'étaient que des illustrations purement décoratives... Lorsqu'elle s'aperçut de son geste, elle retira sa main aussitôt, détournant le regard, visiblement gênée par la situation.

"Je... Je... Je suis désolée... Je ne voulais pas... Enfin... Vous... Sers-toi je t'en pries ! Et si tu as besoin d'autre chose, n'hésite pas !"

Bon sang, pourquoi avait-elle fait cela...
Baldhramn
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Mer 16 Déc - 2:22
Visiblement, sa faible résistance au rhum amusa Jezabelle, bien que Baldhramn fut incapable de dire ce qu'il y avait de si désopilant là-dedans.
Mais il ne ressentit aucun courroux envers elle. Son amusement ne portait nul moquerie, et il était doux à l'oreille d'entendre si pure éclat de rire. Le visage habituellement si inexpressif du chasseur vit naitre l'ombre d'un sourire. Regardant le fond de son verre qu'il entourait de sa grosse main, ses lèvres s'étirèrent plus encore. Les yeux rieurs, les rides à leur coins, plus fins qu'à l’accoutumé. Un spectacle peu commun, chez cet homme bien plus à même de maugréer et se méfier de tout.

Elle le remercia ensuite pour l'ultime don qu'il lui fit et il acquiesça d'un signe de tête. Il lui paraissait évident maintenant que la vie qu'il avait prit à l'oiseau, le fait qu'il ai décidé de le défausser de son plumage, et qu'il ai apporté tout cela aujourd'hui, tout était destiné à cet instant. Il n'y avait pas de hasard. Seulement le jeu des Dieux.
Il ne savait pas ce qu'ils avaient prévu encore le concernant, mais il suivrait la voie qu'ils lui avaient destiné. Qu'importe où cela le mènerait, au moins espérait-il que l'issue fusse heureuse.

La femme s'éclipsa ensuite, et le petit garçon la suivit, curieux. Le Corbeau vit cela d'un mauvais œil et lui signe de revenir, mais rien à faire ! Le fripon déjà se glissait par l'ouverture à la suite de Jezabelle.

Le femme de l'ombre, nonchalamment assise sur la rambarde de l'escalier donnant sur les chambres à l'étage, avait les yeux blancs qui luisaient de colère. Sa voix persifla à droite de Baldhramn.

-" Par le Créateur, ce que tu peux être stupide ! Utilise ce qui te sert de cervelle. Cette femme se joue de toi. Elle a dû tirer son truc dans une vieille brocante ! Et là à faire ses plus grands yeux de biche ! Et voilà que je touche le bras, et voilà que je te sers à manger ! Tu vas encore te faire avoir ! Reprend ta route. "

Il secoua la tête.

-" Qu'est-ce qui te prend ? Rien de tout cela n'est préjudiciable ! Je suis sûr qu'il y a quelque chose de Phoenix ou des Dieux qui est à l’œuvre ici. "

L'homme ne songeait absolument pas à prendre congé. On ne saurait imaginer plus belle sortie de crise, que celle-ci. Des mets fumants servis à l'instant, et avec de la bière, s'il vous plait !
Et de beaux pâtés semblant succulent. C'était quoi ? Du cerf ? Du lapin ! Le ragoût n'était pas en reste, et le fumet qui s'en dégageait laissait présager des belles saveurs à venir.
Le ventre de Baldhramn grogna son impatience, et l'homme se tapota le ventre en guise d'apaisement.

-" Hé, doucement toi. Oui ça à l'air bon, et tu  vas avoir ta part. "

Jezabelle disposa de quoi se restaurer agréablement, et une fois tout en place, se recula.
Alors le chasseur ferma les yeux, posa ses grosses paluches sur la table, à plat, et pria.

-" Créateur, Ô toi qui étend tes bienfaits sur l'Avalone, moi, Baldhramn, je te remercie pour le repas qui m'est présenté. Aujourd'hui j'absorbe cette bonne chaire, demain, je nourrirais à mon tour animaux et végétaux pour que ton cycle soit accompli. Pourvoie à mes besoins, comme à ceux de Jezabelle, qui me lie à toi aujourd'hui. Que son rire raisonne toujours en ces murs comme l'eau claire de la rivière au petit matin. Et que mon appétit soit comblé, ma soif étanchée. Merci. "

Alors seulement, l'homme attaqua à belles dents les mets sur la table. Il s'étonna qu'elle n'eut pas préparé aussi ses propres plats. La nourriture explosait en saveurs multiples. L'ensemble était bien plus complexe et dense que ce que le chasseur pouvait bien s'envoyer lorsqu'il cuisinait pour lui-même. Sans être sophistiqué, il pouvait sentir une certaine attention dans le plat, un équilibre dans les  épices, et les goûts. Et la sauce liait parfaitement les différemment éléments. Là où sa propre cuisine était plus brute. Droit à l'essentiel.
Cela lui rappela bien loin en arrière les repas à la tribu. Après une longue journée de route. Après avoir établi le camp, et traqué un hypothétique gibier alentour.
Cela lui rappela la cacophonie des rires, des appels lancés en tous sens, le bruit des ustensile tirés des malles, les piaillements impatients des Bout d'Chous, et les sons des feux qui crépitaient joyeusement en grillant les viandes piquées au-dessus.

Depuis combien de temps vivait-il dans ce dénuement ? Dans le regret des siens ? De moments simples partagés en famille. L'écho d'un rire, une chanson entonnée sous la voute céleste endormie, les applaudissement battant la mesure.

Quel généreux repas. Pourtant il était fait en toute simplicité. Un en-cas sur le pouce. Mais l'homme avait la tête qui tournait de sensations oubliées. Peut-être la pointe de coriandre qui lui rappelait les préparations de chez lui. Un truc qu'elle tenait aussi de sa défunte mère ? Qui sait...

Baldhramn mangeait avec appétit, mordant dans le pain, puis avalant encore une cuillerée du ragout, mâchant comme un forcené les victuailles, lorsqu'il ralenti, puis cessa tout à fait.
Son regard remonta pour trouver les yeux de Jezabelle. Comme hypnotisée, elle avait tendu les mains, et s'était rapprochée. En soi, rien d'alarmant...

Sauf qu'elle venait de lui caresser le crane du bout des doigts, là !

Au fond, rien d'insultant ou de méchant à son encontre, non ! Mais ce contact était si surprenant ! Si Saugrenu au-milieu de cette scène de restauration.  C'était surréel. D'autant plus que personne, oui personne ne l'avait jamais touché comme ça. Peut-être mère, il y a bien longtemps, lorsque qu'enfant, il partait d'une crise de larmes. Peut-être Phoenyx lorsqu'il était partit dans le monde des Âmes Égarées, ce soir là, avec le marcassin.
Il y avait un contexte familial, un rapprochement qui expliquait pareil geste intime chargé d'affection, ou de... Tendresse ?

Baldhramn se passa le revers de main sur le menton. Ses yeux n'étaient plus que deux fentes, tant il plissait les yeux, les sourcils si froncés qu'ils auraient pu toucher terre. Figé entre deux bouchées de nourriture, l'homme, s'il était indécis, n'était pas outré, bien que l'apparence laissait présager qu'il était furieux. Il lâcha sa cuillère qui retomba dans un tintement clair dans son assiette. Elle était en tout point confuse et bredouilla des paroles d'excuse. À l'en voir son teint, son attitude, elle nageait en plein désarroi.
Or il se trouvait que Baldhramn n'avait que faire des conventions. Et qu'il était aussi curieux que joueur. Et il avait là parfaite situation pour s'amuser aux dépend de la femme. Et chercher à comprendre les raisons de son geste. Le hasard n'existait pas.

Aussi vif que la langue du caméléon, le Chasseur détendit son bras, saisissant le poignet de Jezabelle et la tira auprès de lui malgré son mouvement arrière. Si le geste était sec, il était dépourvu de brutalité. Si la force était suffisante pour la ramener à lui bien malgré elle, la volonté première n'était pas de la faire décoller du sol et lui ramasser les dents contre la table.
Sa grosse paluche refermée sur son petit poignet pâle comme le lait, et à la douceur équivalente, il lui reposa la main sur sa tempe, les yeux dans les siens.

Puis il prit le parti de se lever... Et de passer son autre main dans les cheveux en cascade de la jeune femme. Elle allait sans doute piquer un fard. Et cela l'amusait rien qu'à l'idée.
Et peut-être ce geste recueillait un sens qui lui échappait ?
Non, il en doutait. Mais il voulait en être sûr.
Et se jouer de la politesse de la femme qui n'avait pas su aller contre ses propres questionnements intérieurs.

-"Mais qu'est-ce que tu fous ?! Ahuri ! Seuls les mariés ont le droit de se toucher de la sorte ! De se laisser aller en mamours répugnants ! "

À l'instar de l'ours, dont on lui avait donné le surnom, Baldhramn s'était toujours imaginé seul, dans sa grotte, avec ses vieilles habitudes, et sa vie reculée en solitaire. Il était en paix avec lui-même et ne cherchait pas femme. Ces choses n'étaient pas pour lui. À l'exclusion de sa tribu, il avait décidé de ne pas imposer la honte à ses enfants, de ses propres erreurs.
Il n'était donc pas question de sentiments ici. Du moins le pensait-il dans sa tête qui n'était plus si claire. Le rhum avalé d'un trait et la bière sifflé aussi sec avaient un effet rapide sur lui qui ne buvait que de l'eau depuis maintenant un paquet de saisons.
La pièce tanguait doucement, comme l'embarcation de roseaux sur le fleuve tranquille.

-" Ça t'intéresse ? Mais tu n'as droit qu'à une réponse. Choisit bien. L'origine ? Ou le sens ? "

Vraiment, cette journée n'avait pas son pareil, il doutait qu'il puisse un jour trouver situation plus étrange que maintenant, à l'avenir...
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Sam 19 Déc - 7:42
Jezabelle avait été ravie de voir que l'homme se régalait de bon appétit. Moins lorsqu'il dévorait absolument tout ce qu'elle avait porté. Elle se rassura cependant en se disant qu'elle en avait gardé pour elle dans la cuisine, fort heureusement. Elle avait aussi été touché par cette prière qu'il avait lancé, ce n'était clairement pas commun qu'un de ses clients remercient les dieux de cette façon. Ici en général, les gens commandaient puis ils mangeaient sans même une prière. Ils se contentaient de remercier le service, enfin, pour la plupart. Mais ces mots qu'il avait prononcé l'avait vraiment ému jusque dans son coeur, particulièrement lorsqu'il l'avait évoqué. Bien qu'elle ne croit pas vraiment à toutes ces choses, elle voyait la ferveur dans les paroles du nomade.

Sauf que sa curiosité l'avait une fois de plus rattrapé... Ce tatouage l'avait comme appelé, elle n'avait pu se contenir et l'avait touché une fois de plus. Et maintenant, elle s'en mordait un peu les doigts... Pourquoi fallait-il qu'elle cède à chaque fois à se malheureux défaut ?... Elle était sûre d'avoir fait un faux pas avec Baldhramn, vu à quel point il s'était figé tout à coup. Apparemment, ce n'était vraiment pas quelque chose qui se faisait par chez eux. Qui savait ce qu'il allait bien lui faire à présent... Elle n'osait pas du tout le regarder, elle gardait ses yeux loin de côté, pour un peu elle les aurait même fermé.

La jeune femme sursauta légèrement au bruit de la cuillère. Plus encore lorsqu'il attrapa son poignet pour la ramener vers lui. Elle lâcha un léger cri, la peur l'envahissant peu à peu, ne sachant pas ce qu'il allait advenir d'elle. Cependant, il se contenta de la fixer, ses yeux dans les siens et de ramener sa main là où elle était précédemment. Jezabelle tremblait quelque peu de tous ses membres. Son souffle se coupa presque quand le nomade se leva et la toisa toujours de son regard intense. Elle finit par rougir tandis qu'il passait sa main dans sa chevelure.

Et alors, elle ferma les yeux... Ce simple contact était bien plus intime que ce que les gens pensaient. Personne ne lui avait caressé les cheveux de la sorte depuis très longtemps... A part son frère bien sûr. Mais ce n'était pas la même chose. Elle sentit son coeur résonner dans sa poitrine, c'était bien trop intense pour elle. Que se passait-il aujourd'hui ? Pourquoi lui ? Pourquoi ils agissaient en ce sens ?... Elle n'arrivait pas à comprendre... Baldhramn avait tout pour qu'on se méfie de lui. Mais elle n'arrivait pas à en avoir vraiment peur. Était-ce son propre sang qui réagissait instinctivement à cette rencontre ? Sa mère était-elle encore là pour la guider vers la vérité ?

Elle ouvrit alors les yeux et vit une lueur à l'intérieur de ceux de son interlocuteur. Mais elle ne fut pas capable de l'analyser clairement. Et c'est alors que le chasseur posa cette question. Celle qui figea Jezabelle. Que choisir après tout ? Le sens ou l'origine ? Elle se mordit la lèvre, ayant toujours détesté les choix cornéliens. Elle réfléchit pendant quelques instants, pour elle c'était indissociable, elle ne pouvait en choisir qu'une... Ses doigts s'agitèrent une nouvelle fois sur les marques sur son visage, elle avouait volontiers que sa peau était plus douce que ce qu'elle paraissait.

Alors elle choisit.

"Parle-moi des nomades. Parle-moi de ta culture, de tes traditions, des clans. Dis-moi tout, je veux tout savoir."

La jeune femme n'avait répondu à la question. Ils ne s'étaient rencontrés que le jour-même et cette intimité non voulue était peut-être une volonté des dieux après tout. Elle voulait profiter de la présence d'un nomade pour qu'il lui apprenne un maximum de choses sur son peuple. Elle, elle avait de toutes façons tout son temps et toute information était bonne à prendre. Et peut-être après pourrait-elle répondre à sa question lorsqu'elle en saurait un peu plus.

"Mais avant, je pense qu'il serait bon de mettre quelques bûches dans la cheminée" ajouta t-elle en souriant alors qu'elle tremblait non plus de terreur mais de froid.

Elle se félicitait d'avoir porté un stock de bois à l'intérieur, assez pour tenir jusqu'au lendemain en tout cas. Elle attendrait qu'il la laisse partir pour en prendre un peu sur le côté de l'âtre et allumer un bon feu. Les nuits étaient de plus en plus froides à Claircombe et cela était nécessaire si elle ne voulait pas mourir de froid dans quelques heures.
Baldhramn
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Lun 21 Déc - 21:02

Gagné.
La peau de Jezabelle s'était parée de son plus bel effet rosé. Comme des pétales de rose prises dans la neige. Ses lèvres avaient rougies tout à coup. On eu dit une jeune jouvencelle embrassée pour la première fois de sa vie.
Cela amusa le chasseur.La plupart des hommes et des femmes perdaient contenance lorsque leurs corps se rapprochaient. Et lui ne comprenait pas trop pourquoi.

L'humain n'était qu'un tas de muscles d'os et de sang. Certes les femmes pouvaient se montrer attirantes. Certes, leur pâleur était attirante. Certes, la douceur de leur peau, la chaleur de leur corps était intéressant. Certes, leurs longs cheveux lisses dans le vent les rendaient irrésistibles. Certes, la ligne de leurs lèvres avait quelque chose d'envoutant. Certes, la grâce de leur corps tout en courbes leur donnait un charme certain. Lorsqu'elles se déplaçaient avec souplesse, faisant rouler leurs hanches rondes, marquant le creux de leur taille, de leur dos cambré. Certes, leurs yeux pouvaient hypnotiser aisément. Certes le parfum naturel de leur peau agissait parfois comme une drogue auquel on devient dépendant.
Certes, les femmes étaient les plus belles en ce monde.

Et alors ?

Pas de quoi en devenir ahuri, ne plus savoir trouver ses mots, et bafouiller comme un imbécile. L'esprit, la morale, l'intelligence et la foi en les Dieux n'étaient-ils pas des critères biens plus importants sur lesquels s'appuyer ? Le corps était appelé à changer. La beauté et la candeur de la jeunesse se transformaient le temps passant. Certaines devenaient bien plus belles avec l'âge, d'autres ne pouvaient que devenir amères en constatant que leurs beaux jours étaient passés. Et alors que les capacités comme la beauté extérieure s'amenuisent, seule la grandeur de l'âme et de l'intelligence brillent. Celles-ci ne peut que s'intensifier avec l'expérience.
Bon. Il existait aussi des gros cons qui dégénéraient avec le temps, mais c'était plus rare.

Baldhramn était fier de ne pas faire partie de ces gens qui étaient insensibles aux dangers des appâts féminins. De ne pas avoir l'esprit troublé par un regard, par une pose explicite, ou une situation chargée en tension sexuelle.

-" C'est parce-que tu n'as pas encore rencontrée la bonne, s'pèce de vieil ours solitaire..."

J'avais persifflée, agacée à tes pensées.
Tu n'étais qu'un crétin de penser que seuls les autres pouvaient se montrer idiots en présence de leur amour. Le fait que tu n'ai pas trouver le tient, était autant une chance, qu'une forme de malheur. C'était un aussi beau sentiment qu'une malédiction qui fait souffrir bien plus que de raison. Bien employé, il pouvait faire déplacer des montagnes. Mais lorsqu'il ne menait nul part, la tristesse qu'il imposait pouvait abattre même la plus solide des personnes.
Être fier de ne pas savoir était stupide. Et j'ai toujours pensé que tu l'étais.
Quelle souffrance que d'être enfermée avec toi jusqu'à la fin de notre existence commune.
Toujours là pour t'aider, mais pas par gentillesse. Simple nécessité. Si tes conneries t'étaient fatales, je disparaissais avec toi. Et hors de question de libérer mon âme parce que tu étais trop bête pour vivre.

Et toi tu jouais avec Jezabelle, te croyant au-dessus des sentiments, sous prétexte que tu n'avais pas connu cette douce euphorie qui embrume les pensées.
Tu te servais de la proximité de ton corps pour mettre mal à l'aise cette inconnue à la coiffe de plumes - signature de ta sœur - pour l'embrouiller, sachant parfaitement que tu étais imposant par la carrure. Ce genre d'attitude t'attirait toujours des ennuis. En tout temps et tout lieu tu t'étais vite ennuyé de ce qui se répétait, de tout ce que tu connaissais.
Tu rêvais de surprises et de chamboulements.
Alors quoi ? Cherchais-tu à la secouer pour voir si ses réactions te surprendraient ?

Cette femme laissa encore glisser ses doigts sur ton crane, parcourant à l'envie les traits dessinés.
Et après un court temps de réflexion, sembla choisir une autre option que celles que tu lui avaient imposé.
Cela pouvait aussi bien être une bonne pirouette qu'un mouvement maladroit pour se dépêtrer d'une situation qu'elle ne maitrisait plus.
À voir...


Baldhramn cligna une fois puis une seconde fois des yeux. Il s’était attendu à ce qu’elle choisisse parmi les réponses proposées. Il avait même prévu qu’elle n’en sélectionne aucune et se rétracte en proposant plus de nourriture encore.
Mais pas qu’elle demande à en savoir plus sur son monde.
Les gens d’ici n’en avaient que faire. Ils préféraient leur vie désenchantée tournée vers le profit, et les minables réussites du quotidien. Les ragots, les commérages et les coups fourrés entre voisins.

Pas commune, cette femme en noire.

Il ébouriffa affectueusement de sa grosse patte les noirs cheveux fins de la tavernière, avec un léger sourire. Parler des siens le mettait de bonne humeur. Et la bière qu’il avait descendue aussi.
Puis le chasseur laissa libre la femme de ses mouvements et retourna à la table où son repas n’était pas terminé. Il y constata que sa chope était désespérément vide.
La fin de son repas l’appelait, et il se voyait mal débuter son récit le ventre à moitié plein.

À nouveau attablé, il reprit du ragout et mâcha pensivement. Par où commencer ?
Il y avait tant à dire. Il se régalait, cherchant l’inspiration. Il n’était pas un orateur, ni même spécialement un homme bavard.
Se passant une main dans la barbe, il se creusa les méninges. Mais cela aiguisait la sensation de sa pommette fendue, depuis la bagarre. Réfléchir lui faisait mal. Et puis ça n’était pas vraiment son truc.

Le temps qu’il se décide, un feu crépitait joyeusement dans la vaste cheminée. Sa lueur jetait des lumières vivaces sur les murs, étirait les ombres des tables. Le contraste de la silhouette cette femme totalement noire à la peau de lait qui se découpait sur le fond miel lumineux du feu était saisissant.

Baldhramn tapota le fond de sa chope par trois fois doucement contre la table.

-« Je ne serais pas contre encore une rasade de ce breuvage ! Il m’égaie. Et parler me donne soif. »

Commença-t-il comme pour se lancer. On avait vu mieux comme introduction, mais au moins, il y avait là un début.

 Assied toi, femme, je vais te parler des Vaar Orées, des miens. J’étais Baldhramn Vaar Orée, surnommé Patte d’Ours. Ma tribu fait partie des plus grandes et plus puissantes parcourant les terres de l’Avalone. Et nous pensons qu’il est vital de le faire, le Créateur voit l’existence de cet endroit comme un défi à son encontre. Et aucun esprit sensé ne veut s’opposer à un dieu… »

Ayant fini de se restaurer, il se dit qu’il lui restait bien encore une place quelque part pour une douceur sucrée afin de fermer le repas. Il en aurait bien fait part à la tenancière des lieux, mais il lui sifflait déjà sa bière, et était bien trop occupé à ordonner ses pensées.
À choisir ce qu’il allait dire ensuite. Il y avait tant à Raconter…

L’homme se releva, et empoigna le dossier ouvragé de sa chaise.
Il la tira ainsi jusqu’à quelques pas du feu et s’y rassit, plus proche des flemmes.
Faisant fi de toutes les autres chaises, il désigna ensuite ses cuisses aussi épaisses que des troncs d’arbre. Comme s’il y invitait Jezabelle à s’assoir là.

-« Il y a tant à raconter que je ne pourrais tout narrer en une lune. Il faudra répéter ce moment, sinon tu n’auras jamais le fin mot de l’histoire. De mon histoire, tout du moins… »

Profitant de la douce chaleur qui l’enveloppait, le chasseur se perdit quelques instants dans la danse des flammes. Leurs ondulations gracieuses éblouissaient autant qu’elles fascinaient.

-« Ce feu me rappelle ceux de chez moi. La nuit, nous nous réunissions tous autour de grands brasiers et la chasse du jour était disposé au-dessus pour cuire les viandes et légumes. Certains faisaient des repas à part, mais la majorité des gens se réunissaient et racontaient des histoires. Les enfants écoutaient, les yeux brillants. C’était souvent ma mère, la chamane qui contait un de ses souvenirs, une légende, ou une fable de l’un des Trois. Et si ça n’était pas elle, c’était l’une des Sages. Parfois il y avait des jeux. Toute la journée nous chassons, traquons, déplaçons la tribu, nos tentes, nos biens.
J’ai un petit frère et deux petites sœurs. Leur talent est indéniable. Ils sauront faire grandir la tribu comme jamais elle n’a grandi, je le sais. J’étais chasseur. Mon père m’a tout enseigné. Du petit au gros gibier, je peux tout pister et tuer. Ce soir, je vais te parler de la légende du Corbeau, du Colibri, et du Hibou…
 »

Baldhramn se sentait la tête légèrement bourdonnante. Comme si l’intérieur de son crane avait été posé sur des linges. Étrangement, il alignait les mots sans que cela lui paraisse aussi pénible que d’habitude. Était-ce du fait d’évoquer les Vaar Orées ? Ou la boisson ?
En tous cas il était plaisant de se retrouver dans cette situation. La première fois depuis bien longtemps qu’il ne s’était pas senti aussi léger.
Peut-être devrait-il songer à renouveler l’expérience. Étaler quelques corniauds, puis venir ici se faire servir à boire en parlant de sa vie et des siens.
Oui, décidément cela lui plaisait bien…
Jezabelle Linderoth
Jezabelle Linderoth
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Mer 23 Déc - 1:37
Elle avait sourit alors qu'il ébouriffait ses cheveux. Cette grosse main qui frayait dans sa chevelure, cela lui plaisait. Elle ne savait pas pourquoi, mais cela lui plaisait beaucoup. Elle le laissa s'attabler à nouveau et poursuivre son repas tandis qu'elle allait mettre une bûche dans l'âtre. Les billots n'étaient pas coupés trop gros de sorte qu'elle puisse les porter sans problèmes. Cependant, cela demandait de maintenir le feu plus souvent.

Jezabelle finit par rejoindre son curieux invité à la table. Elle remarqua que sa choppe était vide et sous ses demandes, s'occupa de la lui remplir une nouvelle fois. Elle avouait qu'elle se sentait moins seule avec lui en ces lieux. Même s'il était atypique, elle espérait que cela ferait taire quelque peu ses démons les plus secrets, ceux qui revenaient la hanter lorsque personne n'était auprès d'elle.

Elle finit par s'asseoir à côté de lui et l'écouta commencer son récit. Il avait soudain l'air de bonne humeur et la jeune femme se délectait par avance d'entendre toutes ces histoires. Cependant, lorsqu'il s'approcha du feu et lui désigna ses cuisses elle leva un sourcil. Il pensait vraiment qu'elle allait venir sur ses genoux comme une enfant ? Ou comme... Sûrement pas ! Elle appréciait sa présence, elle n'allait pas non plus se jeter sur lui à la moindre occasion. Elle avisa plutôt un fauteuil près de l'âtre et se recroquevilla dedans, se fichant qu'il le prenne mal ou pas. Après tout, il était tout à fait déplacé d'aller se lover contre lui sur ses genoux alors qu'ils ne se connaissaient que depuis le jour-même. Elle n'était pas ce genre de femme. Tout du moins, elle ne l'était plus... depuis ce fameux jour... Rien qu'à cette pensée, elle sentit son ventre la tirailler. Elle prit alors une profonde respiration et tenta de se calmer, ce qui marcha fort heureusement.

Et puis, il reprit son récit. Comme elle le lui avait demandé, il lui parlait des siens et de sa vie parmi eux. Elle voyait la joie que cela lui procurait de lui raconter tout ça. Mais elle sentait bien aussi que ses histoires étaient teintées de nostalgie. Étrange, pourquoi parlait-il de tout cela au passé ? Aurait-il quitté son clan ? Si c'était le cas, pourquoi avait-il l'air si heureux lorsqu'il était avec eux ? Jezabelle continua de l'écouter, elle aimait qu'il lui explique la vie de nomade. Elle avait l'impression d'en apprendre plus sur ses origines alors même que sa mère ne semblait pas venir de ce clan précis. Elle se demandait si elle aurait été heureuse dans ce genre de milieu... Et elle en conclut qu'elle ne le saurait au fond jamais. Elle devait seulement se contenter de ce qu'elle avait à présent.

La nuit était déjà tombée alors que la jeune femme écoutait de façon assidue les histoires du grand gaillard auprès d'elle. Ils étaient uniquement nappés de la lumière du feu qu'elle ravivait quelques fois. Elle ne manquait par ailleurs pas de remplir la chopine du nomade de façon régulière. Ce qui le faisait parler plus fort et amenait quelques rires entre eux. Elle se leva une nouvelle fois pour aller quérir du breuvage au comptoir quand soudain, on frappa à la porte de façon soutenue. Ses mouvements stoppèrent, qui pouvait bien toquer à cette heure tardive alors que la taverne était fermée ? L'écriteau était pourtant bien visible sur la devanture.

"Dame Jezabelle, ouvrez par la garde."

La jeune fille se figea à l'annonce. Elle fit aussitôt signe au nomade de se taire, l'implorant presque en espérant vivement qu'il suive son conseil. Elle attrapa en hâte les objets du délit et les lui fourra dans les bras. Une nouvelle fois, on entendit des coups sur la porte.

"Oui une minute j'arrive !"

Puis elle se tourna à nouveau vers le nomade, s'adressant à lui à voix basse.

"Va te cacher à l'étage le temps que je règle tout ça. Je promets de venir te chercher dès qu'ils seront partis."

Sentant qu'il ne saisissait peut-être pas la portée de la chose, elle prit son visage dans ses mains et fixa ses yeux d'un air suppliant.

"Je t'en prie, fais ce que je te dis. Je ne veux pas qu'il t'arrive des problèmes, ils ne doivent pas te trouver ici alors pour une fois, fais ce que je te demande."

Elle n'avait pas envie de voir sa seule source d'informations fiables finir derrière les barreaux. Qui savait si elle pourrait le revoir un jour après cela. Et elle aimait véritablement l'écouter raconter toutes ces histoires. Cela lui rappelait les longues soirées qu'ils passaient avec Théodore et Stella, buvant les paroles du vieux Lennart au sujet des légendes du port et de la mer, des monstres marins, des ombres qui rodaient la nuit dans les ruelles les plus sombres... C'était sans doute un peu pour cela qu'elle ne voulait pas qu'il se fasse attraper...

Jezabelle finit par poser son front contre le sien doucement et ferma les yeux.

"S'il-te plait..." demanda t-elle en dernier recours.
Baldhramn
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Dim 27 Déc - 2:48
Devant le feu dansant, Baldhramn brûlait  de raconter son histoire.

-"Alors... Dame Hibou était la reine de la forêt. Où que se pose ses gros yeux d'or, tout lui appartenait. Mais..."

Toc toc toc !
"Dame Jezabelle, ouvrez par la garde."

Le chasseur marqua une interruption. Un léger sourire flotta fugitivement sur son visage, sous sa barbe fournie. Que... Que cela signifiait-il ? La garde l'aurait donc pissé.... Pisté jusqu'ici ? Possible, bien qu'il ne sut pas comment ils aient pu retrouver sa trace. Et pour quel délit ? On vous l'demande m'sieur ! Il y avait des bagarres tous les jours ici. Il devait s'agir d'une autre affaire. Restant impassible il ne savait guère comment réagir lorsque sa tête de renard, et toute la quincaillerie qu'il avait accumulé jusqu'ici lui furent bazardé dessus.

Toc toc toc !

Il aurait voulu enfiler la tête de renard.
Il tenta de ne faire choir aucun des bibelots qu'on lui avait refourgué à l'arraché. Qu'est-ce qui la mettait dans cet émoi ? Et moi ? Hu hu hu...

Jezabelle le saisit et approcha son visage. De si près on lisait aisément la détresse dans ses yeux étang sous le ciel d'hiver. Elle lui demanda, presque supplia, qu'il disparaisse à l'étage. Une émotion presque triste était palpable, bien que Baldhramn fut incapable d'en saisir la raison. Il n'était... déjà pas facile de saisir une femme... Alors leurs émotions...

Elle semblait affirmer que cela avait rapport à lui, mais il ne la côtoyait que depuis la journée. Peut-être n'aimait-elle pas non plus les gardes ? Devait-il les cogner aussi ? Il pouvait étaler n'importe qui ! Vouiii !
Ou peut-être qu'elle ne devait pas servir de gens, et que sa présence posait un problème par rapport à sa profession ?
Oui, ça devait-être quelque chose dans ce goût là...
Le goût de ce breuvage ! Hé !

La femme ferma les yeux et posa son front contre le sien, en un geste tendre.
Aussi douce que son apparence.
Le chasseur haussa un sourcil. Jamais il n'avait eu de contact similaire avec aucune femme sinon sa mère ou ses petites sœurs. Les longs cheveux parfumés de Jezabelle encadraient son visage créant un tunnel qui les liait. Soit elle s'attachait très vite, soit elle se montrait très émotive avec tout un chacun. Mais il était évident qu'elle appartenait à ces gens tactiles qui communiquaient et renforçaient leurs émotions par le touché.
Fallait-il donc la toucher pour qu'elle soit touchée ? Baldh' t'es un génie, mon vieux !

"S'il-te plait..."

Il la considéra un instant. Puis il passa ses doigts sous son menton et releva son regard sur lui, lentement.
Il aurait voulu partir en fou rire, mais se retint.

Toc toc toc !

Après un flottement, Baldhramn passa sa grosse main dans les cheveux de Jezabelle et les ébouriffa. Une seconde fois aujourd'hui.
Puis il se leva et, les bras chargés de son bazar grimpa l'escalier vacillant un peu, pour atteindre l'étage supérieur. Quatre portes de bois narguaient ici le nomade. Elles étaient fermées, et après avoir tenté de les ouvrir, il s’aperçut à sa grande consternation que toutes était verrouillées.
Allons bon ! Embarrachiant que cela ! Où se cacher maintenant ?

En bas, la tenancière échangeait des phrases rapides avec un homme à la porte. Elle avait fait entrer une petite troupe, tout ce qu'il y avait de plus obligatoire pour se montrer polie, mais on sentait un ton plutôt pressé de les voir se carapater.
Pourquoi y avait-il deux sièges devant la cheminée alors qu'elle était manifestement seule ? Oh, elle attendait le retour de son frère et lui avait préparé la place au coin du feu.
En allait-il de même pour les couverts sur la table ? Il faudrait qu'elle se montre créative dans sa réponse.
Baldhramn, lui, avait bien une idée... Mais elle était déplacée.

Découvrant une ouverture pourvue d'un escalier de bois, qui fuyait toujours plus haut, le chasseur s'aventura par là, tentant de se montrer discret malgré ses pas incertains. C'était comme si le sol esquivait ses pieds. Il monta doucement, se demandant comment les gens d'ici avaient bien pu trouver l'inspiration pour créer pareil bâtiment. S'il y avait des torches ou bougies à intervalles réguliers, ici elles étaient éteintes, si bien que l'homme s'aventurait dans le noir.
S'efforçant de ne pas laisser aller son imagination à la dérive, il fit tout ce qui était en son pouvoir pour ne pas se remémorer sa vision de l'endroit avec toutes les viandes et père pendues au plafond. La forêt à la brune se montrait bien plus effrayante que cette ville.

Évoluant silencieusement... Enfin, relativement discrètement dans les ombres, le chasseur atteint enfin une très large pièce éclairée sur un versant par des fenêtres épaisses aux verres ne permettant pas de voir au-dehors. Les lumières de la ville et de Sélène se jetaient un doux mélange de lueurs orangées flamboyantes, et d'une couleur de givre à l'intérieur. Un amoncellement d'objets en tout genre se découpait dans les ombres, on eu dit un débarras. Chaises bancales, ou cassées, tables encombrantes, une vieille grosse malle, des armoires branlantes, et des décorations inutilisées occupaient l'espace.

Déposant sur une surface quelconque le matériel qui lui occupait les bras, il se montra nonchalant, et la chope lui échappa des mains pour aller rebondir dans un bruit épouvantable au sol.
Baldhramn eu tout juste le réflexe de poser son pied sur l'objet pour limiter les chocs. Il eu une grimace, se figeant et écoutant si le bruit avait alerté ses messieurs.

-" Puteborgne ! "

Espérant que Jezabelle avait la situation bien en main, l'homme, alors curieux de tout ce qui pouvait bien être entreposé là commença à errer parmi le mobilier et passa la tête dans la malle.
Il sembla que cette partie de l'endroit pouvait lui en révéler plus sur la femme qui l'avait accueilli.

Montre moi ce que tu possèdes et je te dirais qui tu es...
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