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Claircombe  :: Titre :: Quartier Amaranthis :: Ca commence toujours par un coup de matraque... ::
Ca commence toujours par un coup de matraque...
Alec Anshan
Alec Anshan
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Lun 19 Oct - 11:20
Il y a un vieux proverbe dans le milieu des couches interlopes les plus anciennes de la cité : On ne réveille pas le Vaarkarsh qui dort sans un bon plan. On enseignait toujours aux jeunes du milieu, donc, de ne pas frayer avec plus gros poisson sans une bonne assurance-vie. Et c'est peut-être ce qui manquait dans la caboche de toute personne traitant avec les Anshan. Oh, certes, Alec était le plus lumineux du duo. il pouvait même passer pour un membre respectable et respecté de la communauté. Mais au fond, tout ça n'avait aucune importance quand on commençait à parler...

"... Affaires. C'est tout. Tu me comprends, Nachab ?"

L'homme acquiesce, un mince filet de sang perlant au coin des lèvres, muet. Alec sourit, largement, écartant les mains et déployant les étoffes de soie recouvrant ses avant-bras comme deux étranges ailes sans plumage.

"Bon. Je crois que ça ne se reproduira plus. Je suis ravi que tu sois venu en m'en parler. Tu sais à quel point la confiance que nous accordons à nos partenaires..." Appuyant une main sur le coeur de l'homme assis. "Compte pour nous. Et cette confiance, nous l'étendons aussi à ta famille, Nachab. Une semaine." Un léger claquement dans les mains, et les deux hommes présents au fond de la pièce attrape l'homme par les épaules, avant de le trainer à l'extérieur sans ménagement. Retournant à l'imposant fauteuil au fond de son bureau, il s'y enfonce d'une traite, un mouvement fluide et perturbée, si peu, par le bruit du tissu contre le bois. Fermant les yeux, sa poitrine se soulève dans une longue et lente respiration. Ces journées consacrées au recouvrement des dettes -monétaires ou non- sont terriblement longues. S'il tuerait pour une masseuse, il devait se contenter pour l'instant de fermer les yeux pendant un instant de silence et...

Et...

Il entrouvre la paupière droite, pour apercevoir Kassius. "Mmmmh ? On a terminé pour la soirée ?" "Pas exactement, jeune maître. Je... Me suis permis de rajouter un nom à la liste." L'homme tend de sa main parcheminée la liste en question, qu'Alec parcourt du regard, avant de sourire. "Tu me déçois, mon vieux. Une dette individuelle sur une somme pareille, c'est réglé par..." "Non, non, jeune maître, si vous me le permettez..." Il tend un doigt, tapotant doucement une note au coté de la somme, et du nom. Pensif, Alec se concentre un instant. Une main vient doucement se poser sur son menton, grattant pensivement -oui, les mains sont pensives à l'envie- sa courte barbe. "Je vois... Tu penses à..." "Vos ancêtres n'auraient pas rougi." Alec acquiesce doucement. "Je me demande parfois pourquoi tu ne diriges pas le cartel, Kassius." "La peur d'être écartelé par votre frère ?" "Précisément ! Fais la rentrer. Euh, tu l'as bien..." Le vieil homme hoche la tête, et se dirige vers l'entrée du bureau, avant d'ouvrir la lourde porte. Claquant des doigts, il indique à la visiteuse de prendre un siège face au marchand, bien moins imposant. Sur les accoudoirs de bois, des tâches brunes sont encore figées dans les noeuds du noble matériau.

Unissant ses mains sous son nez, Alec reste un instant silencieux, ses yeux verts fixés sur le visage de la nouvelle entrante. Et une longue minute passe ainsi, les deux hommes ayant amené la jeune femme restant tout aussi silencieux en encadrant la porte. Puis soudain... "Quel plaisir." Le marchand étend ses mains, largement. "Quel plaisir de pouvoir enfin vous rencontrer en personne." Au moins deux minutes entre la lecture de son nom et la-dite rencontre. Une éternité. "On m'a beaucoup parlé de vous, euh..." Il tourne une main dans le vide, cherchant Kassius du regard. "Dame Meryl." "Meryl ! Alors, dites moi, Meryl, j'ai appris avec tristesse que vous aviez contracté une petite dette auprès de l'un de nos établissements, mmmh ?" Une moue couvre son visage. De la tristesse. Presque sincère. "Racontez moi tout."
Meryl
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Mar 20 Oct - 10:20
C'était une excellente soirée. Certes les petits-fours n'étaient pas très bons, trop secs et vraiment pâteux en bouche, mais au moins ils étaient gratuits. Malheureusement, les boissons, elles, étaient tout à fait payantes et vraiment pas données ; et elle s'était fait la réflexion qu'il n'y avait que dans un établissement tenu par un Amaranthis qu'on échafaudait ce genre de plan sournois pour pousser à la consommation. Hélas, c'était aussi dans les établissements Amaranthis qu'on s'amusait le plus, Meryl l'avait constaté ; ils étaient bien les seuls à ne pas avoir peur de proposer à leurs clients des divertissements qui auraient sans doute scandalisé la plupart des Ascaniens.

Le reste de la soirée était un peu flou, mais elle se souvenait avoir absolument voulu jouer à un jeu dont elle ne connaissait pas les règles. Heureusement que la maison faisait crédit ce soir là. Ou peut-être faisait-elle crédit jusqu'à une certaine somme ? Impossible de se souvenir exactement de ce qu'on lui avait dit. Quand elle avait voulu repartir pour continuer sa petite vie, un type patibulaire l'avait retenu par le bras en lui disant qu'elle devait signer une reconnaissance de dettes. Elle avait signé, on l'avait laissée partir, fin de l'histoire. Ou le croyait-elle, naïve qu'elle était.

Deux jours plus tard, on vint la chercher dans la taverne où elle avait ses habitudes, celle où la bière est la moins mauvaise et les sièges sont les moins inconfortables, gentiment mais fermement. Les deux hommes qui l'escortèrent restèrent sourds à ses questions qu'elle s'amusa pourtant à répéter jusqu'à ce qu'ils arrivent à destination. Le riche mobilier qui l'entourait captiva son attention un long moment, mais les minutes s'égrainèrent sans que quoique ce soit ne se produise, et l'attente lui parût aussi interminable que le couloir dans lequel elle se trouvait.

Lorqu'enfin on la fit entrer dans le bureau, son regard eut du mal à ne pas se perdre dans le décor, mais loin d'être intimidée par la situation, Meryl prit place face à son interlocuteur sans se douter le moins du monde de qui il était ou de ce qu'il lui voulait. Elle nota toutefois ses mains parfaitement manucurées, un détail qui, pour une raison obscure, acheva de la convaincre que cette rencontre allait être déplaisante.


- Ouais, pareil.

De quel plaisir parlait-il ? Tout ceci n'était qu'un terrible quiproquo, visiblement. Trahissant toutefois un début de malaise, elle bascula d'une fesse à l'autre sur son siège. Un sourire éclair passa sur son visage lorsqu'on lui donna du « Dame Meryl » mais il laissa place bien vite à une expression indéchiffrable.

- Oh, c'est donc pour ça que je suis là ? C'est vraiment une petite dette de rien du tout. Combien déjà ?
- Trois cents valons.
- C'est une erreur, il y a sûrement un zéro de trop.

L'autre homme secoua gravement la tête, mutique.

- C'est ennuyeux parce que, voyez-vous, je suis... comment vous dites, déjà ? Ah oui, insoluble !
- Insolvable ?
- Oui, c'est ça. Vous êtes un p'tit malin, vous !

Elle lui lança un regard appréciateur avant de revenir à l'homme qui croisait les mains gravement sur son bureau. Allait-il vraiment exiger un remboursement immédiat pour trois cents malheureux valons ? Rien que le tapis dans le couloir de l'entrée avait dû coûter dix fois plus. Mais les Amaranthis étaient ainsi, de vrais pinces, des oursins dans les poches. Meryl préféra donc le rassurer immédiatement.

- Écoutez, je peux réunir la somme d'ici une petite semaine. Ouch, c'était faux, elle ne pourrait jamais tenir de tels délais. Ou peut-être deux semaines. Aucune chance, mais c'était un délai plus raisonnable. Vous savez quoi ? Arrondissons à un mois !

Qui ne tente rien n'a rien.
Alec Anshan
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Mar 20 Oct - 11:09
L'Amanranthis pince doucement ses lèvres, écoutant sans un mot la jeune femme face à lui doucement égrener sa négociation. Mais il fallait se rendre à l'évidence, concrètement, que la jeune femme soit "insolvable", ça lui en bougeait une sans toucher l'autre. Plus prosaïquement, ce n'était pas la première fois qu'Alec entendait cet argumentaire. Je pourrai vous payer. Sauf que si tu pouvais payer, il fallait d'abord réunir la somme, jouer ensuite. Simple question mathématique qui, grâce à son insolvabilité par certaines têtes de pioche, avait le bon goût d'offrir un levier de négociation appréciable pour le marchand. Ce qui compte n'est pas la somme, mais la dette. Et le bout de papier sur lequel on inscrit le chiffre devient un graal plus précieux qu'une bourse.

"Une dette qui couvre non seulement les pertes que vous avez essuyé dans notre établissement, mais aussi... Hum...
- Un serveur molesté, six verres, deux tables, les pertes engendrés par vingt minutes d'esclandre, les frais de soin engendrés auprès des gardes vous ayant fait sortir. 274 valons. Plus 26 valons de jeu. Et les taxes.
- Voilà."

Se levant de sa chaise, le maitre marchand se dirige vers un petit meuble dans son dos, et, versant le contenu rouge sang d'une carafe de cristal dans un verre unique, il se retourne pour sourire à son invitée.

"Le problème, c'est que le moment où vous avez mis les pieds ici, la confiance a été brisée, Meryl. Voyez-vous, vous auriez pu venir parler de votre problème à notre Famille, nous aurions trouvé une solution. Mais non, il a fallu que nous venions vous trouver. Et ces messieurs ont d'autres choses à faire..." Il désigne les deux mastards de son verre, reposant la carafe. "Que chercher à vous ramener ici dans un sac quand vous aurez malencontreusement oublié de payer dans une semaine."

Tirant sa chaise, il s'y assied, buvant lentement une gorgée de vin. Laissant trainer le verre au bout de ses doigts, il semble pensif, son regard fixé sur le visage de la jeune femme. "Vraiment... Nous allons devoir trouver une solution ensemble. Ne vous inquiétez pas, un Anshan trouve toujours une solution et..." Il claque deux doigts. "Et pendant que je pense, Meryl, pourquoi ne pas me parler de vous, mmmh ? Il parait que vous avez une histoire... Passionnante. Vous me devez bien ça." Son sourire s'élargit, et une nouvelle fois, ses dents semblent donner une lueur étrange à son visage cuivré.
Meryl
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Mar 20 Oct - 15:12
Meryl se ratatina dans son siège à mesure qu'on lui énonçait les frasque dont elle avait été l'auteur deux jours plus tôt. Quelques bribes de souvenirs lui revinrent et elle ponctua chaque charge avec une excuse tout prête en réserve, comme « Mais le serveur avait insulté ma mère ! » ou encore « Alors, ça, par contre, c'était vraiment pas de ma faute ! », ce qui ne sembla pas vraiment convaincre son auditoire.

Elle ne savait pas pas bien si elle allait juste se faire sermonner comme une enfant ou si la véritable raison de toute cette comédie allait bientôt lui être révélée mais son cerveau, lui, commençait à échafauder toutes sortes de plans ridicules pour se sortir de ce mauvais pas. Lorsqu'il prétendait pourquoi trouver une solution, d'une voix doucereuse qui ne manqua pas de lui évoquer les pires scénarios, Meryl se ratatina un peu plus.

Pleurer dans les jupes du Cardinal ne donnerait sûrement rien, et ce même si elle était certaine d'être son orpheline préférée. La dernière fois qu'elle avait osé lui demandé de l'argent, il l'avait congédié en lui disant qu'il prierait pour âme.

Mais finalement, les plus sombres prédictions de la jeune femme ne se confirmèrent pas. L'individu en face d'elle se montrait simplement curieux de son histoire. La façon dont il l'évoquait suggérait qu'il était déjà au courant des grandes lignes, mais elle le suspectait encore de jouer la carte du bluff. Quoi qu'il en soit, si c'était un déballage de vie privée qui l'intéressait, il allait être fort déçu.


- Ma foi, elle n'est pas plus passionnante qu'une autre
, répondit-elle poliment tout en se demandant quel récit elle allait bien pouvoir inventer pour l'occasion. Je suis la fille du Hurlsk, mais ça vous le saviez sans doute déjà.

Personne ne pouvait se douter, au premier abord, qu'elle n'était pas utgardienne. Quant à savoir si elle était réellement la fille du Hurlsk, après tout même elle n'aurait pas su dire s'il s'agissait de la vérité ou d'un mensonge.

- Je suis sûre que si vous alliez lui parler, il réglerait cette histoire de dettes pour moi.

Il y avait toujours une part de lucidité chez elle qui était tout à fait consciente que tout ce qu'elle faisait était voué à l'échec, pourtant elle ne pouvait s'empêcher d'essayer, encore et encore. Jusqu'à ce que les gens perdent parfois patience...
Alec Anshan
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Mer 21 Oct - 11:35
S'il avait été croyant, Alec aurait sûrement juré intérieurement à chaque interjection prononcée par la nomade. Mais, fidèle à sa réputation, le benjamin des Anshan se contentait de sourire largement, continuant son flot de paroles sans jamais s'interrompre, faiblir, ou se déconcentrer. Il avait affronté pire qu'une enfant, et il n'allait quand même pas, maintenant, se laisser faire comme un bleu. Non le serveur ne l'aurait jamais insulté, et oui, oui, définitivement, tout était de sa faute. Quand bien même ça ne l'était pas, ça l'était.

En revanche, ce qu'il remarquait, c'était l'effet de sa tirade. Ce qu'il y a de bien, dans ces peuplades primitives, c'est leur incapacité à faire taire leurs émotions, extérieurement. La pauvre, pensait Alec, se ferait bouffer dans la première réception des familles Amaranthis si elle avait le malheur de tomber un jour au milieu de ces requins. Enfin, il y avait peu de chance qu'elle y soit un jour...

Et sa capacité à raconter des histoires... Décevante, mais il s'y attendait. Elle résistait, on allait devoir tirer quelques cordes.

"Je pense que vous mentez, et c'est très vilain. Si vous étiez la fille du Hurskl, ces messieurs se seraient surement retrouvés roués de coups avant même de pouvoir formaliser votre invitation ici. Et pour être franc, j'aurai chargé quelqu'un d'autre de s'occuper de votre personne, si vous aviez été utghardienne. Si possible, de cette race, personne n'aime les incidents diplomatiques. Non, nous le savons tous les deux, vous êtes un cas beaucoup, beaucoup plus intéressant, jeune fille."

Reprenant une longue gorgée de vin, il fait tourner le fond de son verre, doucement.

"Vous voyez, lorsqu'on négocie... Ne me remerciez pas, c'est une petite leçon gratuite qui laissera votre dette inaltérée... on vient avec un certain nombre de ressources. Des atouts. Une carte dans votre manche. Vous voulez sortir de cette pièce. Mais contrairement à ce que vous pensez, éroder ma patience n'en est pas une, et le temps n'est pas votre allié."

Son sourire s'élargit à nouveau, tandis qu'il s'installe plus confortablement dans son siège.

"Faites nous une faveur. Racontez moi. Votre histoire. Laissez moi vous aider."
Meryl
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Mer 21 Oct - 12:58
Un mensonge aussi éhonté n'aurait pu duper que le plus naïf des Ascaniens, bien évidemment. Aussi n'eut-elle pas l'air étonné ou honteux d'être pris sur le fait, un mince sourire se dessina simplement sur ses lèvres.

Cette manie de tourner autour du pot comme un chat autour d'une souris, c'était vraiment un truc d'Amaranthis. Cela faisait partie des quelques raisons pour lesquelles elle n'aimait pas avoir affaire à eux. L'une des autres raisons était qu'ils étaient trop curieux ; son interlocuteur était fidèle à tous les clichés, pour l'instant. Au moins ne naviguait-elle pas totalement dans l'inconnu.

Hélas, elle ne pouvait pas lui donner ce qu'il demandait. Elle trouverait bien une autre façon de rembourser cette dette absurde...


- Si nous le savons tous les deux, pourquoi perdre du temps ? Je ne serai sûrement pas dans votre bureau si vous ignoriez tout de moi. Votre temps n'est pas précieux ? Ou alors vous aimez juste le son de votre voix, comme beaucoup de vos pairs ? J'ai rencontré beaucoup de types comme vous, qui voulaient absolument en apprendre plus sur « moi ». J'ai déjà joué le jeu. Mais aujourd'hui ça ne m'intéresse plus. Si vous aviez l'intention de me demander une faveur qui concerne mes... anciens amis, de jouer les diplomates pour que vous puissiez les rencontrer, ou que sais-je, je vais vous répondre ce que j'ai répondu à tous les autres : allez bien vous faire foutre.

Son sourire avait disparu et elle croisait maintenant les bras contre sa poitrine dans une posture défensive. Elle doutait que cette entrevue prenne fin juste après lui avoir raconté tout ce qu'il voulait savoir, de toute façon, alors pourquoi faire l'effort ? Les Amaranthis aimaient sans aucun doute la connaissance, mais lui avait l'air de poursuivre un autre but, et ne se serait probablement pas contenté de ça.


- Allez-y, demandez-moi n'importe quoi d'autre. Et finissons-en rapidement. Votre bureau sent le renfermé, et je suis plus à l'aise dans les grands espaces, comme vous devez vous en douter, ajouta-t-elle dans une pointe de sarcasme.


Dernière édition par Meryl le Mer 21 Oct - 16:38, édité 1 fois
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Mer 21 Oct - 16:34
Alec se perd un instant dans son verre, toujours souriant. Il y a deux manières, pour un homme, de cacher ses émotions. La première consistait à éviter d'en montrer tout court. Ce moyen était à la fois le plus évident, mais aussi le moins naturel du monde. Le second était de porter le même masque durant l'entièreté d'une conversation. Et il excellait dans cet exercice.

Il avait touché une corde sensible. Et ça valait bien plus, en effet, que de réentendre ses origines, bien que la confirmation d'une simple note sur une page manuscrite. Terminant son verre d'un trait, il le repose sans bruit sur le bureau.

"Vous êtes perspicace, et vous manquez pourtant la cible. Loin de moi l'idée de négocier avec des nomades, que m'apporteraient-ils ? Sans offense, Meryl, mais nous savons que votre peuple a aussi peu de liens avec nous que l'huile avec l'eau. En revanche, ce que je sais de vous, c'est que vous êtes une personne... Spéciale."

La désignant du doigt pour appuyer ses propos, il les claque.

"Et vous avez bien plus de valeur que vous ne semblez le penser. Vous le ditez vous-mêmes, vous êtes une femme des espaces, une guide. Que pouvez-vous apporter à cette ville qu'elle n'ait déjà ?"

Se relevant, il se dirige vers la fenêtre derrière lui, faisant signe à la jeune femme de s'approcher. Sous leurs yeux s'étend l'entrée des bazars. Le manoir familial, situé à l'exacte proximité du lieu, offrait une vue imprenable sur les tentures colorées, la foule criarde malgré l'heure avancée, et l'air lourd, et chargé d'épices, que même les vitres ne parvenaient à pleinement stopper.

"Allons, venez. Je ne vais pas vous mordre. Dites-moi donc, Meryl... Que connaissez vous de nous ? De notre peuple, de ce quartier ? Je suis sur que vous vous êtes déjà perdus dans ces allées, je serai curieux de savoir ce qu'une femme comme vous peut ressentir au milieu de cette..." Civilisation ? "Foule."
Meryl
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Ven 23 Oct - 21:28
Allons bon, elle était « spéciale », maintenant. Venant d'un homme comme lui, cela pouvait autant être une insulte qu'un compliment. Le fait qu'il n'ait pas de vues sur les nomades était à la fois rassurant et... terriblement inquiétant.

Elle porta une main à sa poitrine, un peu théâtrale, et poussa un long soupir de soulagement, mais le rictus légèrement moqueur au coin de ses lèvres trahissait sa gouaille.


- Quel soulagement ! Pendant un instant, j'ai cru que vous alliez me proposer d'être votre dix-septième épouse ou quelque chose dans le genre. Vous aimez bien jouer avec les nerfs des gens, hein ? Toute cette mise en scène pour me proposer du travail, vraiment... Mes tarifs étaient trop chers pour que vous passiez par les voies normales ?

Quelles grosses pinces, ces Amaranthis ! Et attendre que quelqu'un soit dans une posture délicate pour lui demander un service... typiquement eux, ça aussi ! Maintenant elle pouvait difficilement lui dire non, quand bien même le travail ne lui plairait pas du tout. Mais s'il s'agissait juste de faire ce qu'elle faisait d'habitude, c'est à dire guider quelqu'un dans les landes avaloniennes sans qu'il ne se fasse tuer, c'était dans ses cordes, et cela ne serait pas trop désagréable.

Elle hésita un instant à rejoindre son interlocuteur à la fenêtre mais finit par se plier à sa requête de mauvaise grâce. Toutes les questions qu'il lui posait avaient l'air de gros pièges tendus dans lesquels il espérait qu'elle tomberait tête la première, ou qu'elle éviterait avec brio, elle ne savait pas trop.

Elle haussa donc les épaules : autant rester naturelle.


- C'est un endroit coloré, vivant. Bruyant aussi, peut-être un peu trop. J'y ai mangé le meilleur rat braisé aux épices de toute ma vie. Le vendeur avait essayé de faire passer ça pour du poulet mais, hé, il faut plus que quelques épices pour me duper.


Délaissant la vue imprenable sur le bazar, elle reporta son attention sur lui.

- Je sais aussi que quand vous pensez que quelque chose vaut le coup, vous n'hésitez pas à y mettre le prix. Ça tombe bien, je suis sûre de valoir le coup !
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Ven 23 Oct - 23:31
Tournant son regard vers la nomade, son sourire se mut en rire, un rire réservé, mais relativement franc. Suffisamment, en tout cas, pour ne pas passer pour un de ces rires qu'on laisse échapper dans une soirée mondaine, entre deux canapés et une coupe de vin coupée à l'eau. Il secoue doucement la tête, chassant l'idée de la main, faisant flotter les étoffes accrochées à ses bras.

"Non, non, rien de tout cela. Quelle horreur. Imaginez la jalousie de ma seizième épouse si je lui ramenais une jeune concurrente." Et jolie ? Meh. Pour qui aimait l'exotisme d'une sauvageonne, pourquoi pas ? "Non, vraiment, n'y voyez aucune mise en scène ou demande glauque Meryl. Dites-vous simplement que vous vous êtes retrouvée dans une situation... délicate pour le commun des mortels, mais dont vous pourriez tirer un certain bénéfice. Vous savez, les affaires, c'est une histoire d'étoiles qui s'alignent. Mais pour saisir l'alignement, il faut savoir regarder en l'air."

Appuyant sa métaphore d'un doigt accusateur, il se saisit d'un second verre, sur le meuble proche, qu'il remplit du même vin, avant de la tendre à la jeune femme.

"Et comme j'ai la chance d'avoir votre attention... Vous brulez. A un doigt. Quand à la paie, elle est relative à l'effacement de votre dette. Vous avez saisi l'essentiel. Cet endroit est bruyant. Trop. D'accord, il est nécessaire qu'il le reste pour notre bien commun, mais dans la cacophonie... On ne s'entend plus parler. Le marché, Meryl, au sens large, fonctionne comme CE marché, en particulier. La concurrence nous pousse, mais pour rester visible..." D'une pichenette, il chasse un mouton de poussière sur son épaule. "Il faut se montrer agressif."

Claquant des doigts, il désigne du manteau une carte massive au mur. Kassius l'atteint, la dépliant en grand. La ville, et ses environs. Plus l'on s'éloigne, plus les traits se font brouillons, preuve du manque flagrant d'exploration passé les faubourgs. Des tracés semblent rajoutés à l'encre, noire, rouge, vert... Des chemins, apparemment incomplets, parcellaires...

"Je vous présente mon terrain de jeu. Ces lignes, jeune fille, sont autant de voies commerciales, empruntés par les cartels et sociétés amaranthis commerçant avec l'extérieur, ou suivant des trajets expéditionnaires. Et chacun d'entre nous garde précieusement les informations les concernant. Ressources, taille des caravanes, parcours, protection... L'amaranthis qui met la main sur le parcours de ses concurrents sans lui faire changer de route par sécurité possède un avantage décisif pour faire porter sa voix. Et c'est là que vous intervenez, Meryl. Des patrouilles, des corps expéditionnaires n'auront jamais votre rapidité d'action, votre connaissance de l'extérieur... Et regardez vous ! Qui ferait attention à vous ?"

L'homme sourit de toutes ses dents.

"Faites nous suivre les lignes, et je vous assure que le cartel oubliera notre petite histoire de dettes. Faites en suffisamment, et vous gagnerez de quoi perdre pour les années à venir dans toutes les tavernes de la ville. Bien sûr, je ne vous force pas la main. Dans le cas contraire, un plan de paiement devra être discuté avec Kassius et... Hum... Ces messieurs..."

Oui, c'est bien le bruit d'un craquement de cervicales qu'on entend dans leur dos.
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