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Eux (Solo)
Mattiméo
Mattiméo
Date d'inscription : 13/08/2021
Messages : 4
Mar 19 Oct - 23:32

Eux (Solo) 9175

En cette fraîche matinée, il se tenait assit là.
Le bassin derrière était à moitié vide. L'eau réfléchissait la couleur acier des cieux, lourds de nuages noirs et blancs menaçants. Une petite brise agitait ses mèches de feu, et transperçant ses vêtements. Tirant de sa besace un flasque de rhum, il bu et savoura la chaleur liquide qui enflamma sa gorge et son gosier.
Les premières neiges n'étaient pas encore tombées mais une fine pellicule de givre grisonnait les toits de la ville. Un léger nuage de vapeur s'échappait des bouches des badauds de la place. Ils allaient à leur triste vie, à leurs tristes occupations, ombres mouvantes ne parvenant pas à ternir la gloire de la grand Place du Capitaine.

Non, une seule personne rendait honneur aux bâtiments centenaires de l'endroit.
Aussi imposantes que n'exige des constructions posant les fondements d'une ville de cette ampleur, les structures s'élevaient vers le ciel. Mêmes si elles étaient aussi vieilles que la ville, elles montraient encore un génie architectural moderne, et esthétique, en plus d'une résistance structurelle satisfaisante.
Et aux pieds de la lourde statue centrale, passant ses petits doigts sur la plaque commémorative en marbre noir, Mariel lisait.

Sans qu'il ne su réellement pourquoi elle avait toujours aimé cet endroit, ce colosse de pierre.
Il avait beau sortir, espérer la voir jouer et se dépenser comme une enfant normal de son âge, elle se contentait de lire, de regarder les passants d'un œil torve, et respectueusement saluer la bonne Madame Agrisa, sur son banc. Sa toupie de bois, ou la petite balle ne trouvait nulle grâce auprès de l'enfant qui préférait se plonger dans une lecture silencieuse en battant mollement des jambes. Ou bien parler avec la vielle femme, comme pour se nourrir de toute son expérience et de sa sagesse.

L'amaranthis manchot souffla sur les doigts de sa main pour les réchauffer.
La fillette avait fini de s'absorber dans la contemplation de l'effigie de pierre et revenait à lui. Elle ne s'éloignait jamais bien longtemps.
Depuis qu'il avait été déshérité, depuis la mort de sa mère, l'enfant ne supportait plus de le quitter. Pas même du regard.
Il ouvrit grand le bras et l'entoura avant de la porter contre lui, et de frotter sa joue contre celle de sa fille.

-"Alors mon petit cœur ? On s'amuse comme une folle à ce que je vois? "

Elle se renfrogna au contact et maugréa.

- "Arrête. J'suis pas une enfant."

Et c'était précisément ce qui le préoccupait.
C'était une enfant. Et son refus de se comporter comme tel ne lui paraissait pas normal.
Lui regrettait les éclats de rire cristallin de la petite. Il se languissait de son regard brûlant de l'envie d'en découdre lorsqu'ils jouaient auparavant. Lorsqu'au matin il la tournait et la retournait dans la couette de la paillasse pour la piéger à tout jamais. Il voulait encore la sentir se débattre rageusement lorsqu'il passait son doigt sur la plante de ses pieds et qu'elle tressaillait. Il voulait qu'elle vienne encore lui demander qu'il la juche sur ses genoux, et que, allongé sur le dos, il la fasse s'envoler au-dessus de la paillasse dans des piaillements de bonheur. Il rêvait qu'encore elle claque son livre sèchement pour exiger de sortir parce que la bande de gamins de la rue allaient jouer à la mare.

Mais non.
La petite avait grandit trop vite. C'était une adulte miniature. Un cerveau rationnel dans un corps qui pourtant devrait courir après l'imaginaire. Les histoires des grands arrivaient bien assez vite. Survivre. Intriguer. Filouter. Rentrer dans les rangs, ou se battre pour sa liberté. Gagner son pain. Avoir peur de la mort, ou la saluer en amie. S’enchaîner à des promesses ou des personnes. Se montrer raisonnable alors que plus rien ne l'est.
Toutes ces préoccupations des grands, ça n'était pas ce qu'il voulait pour elle. Et pas maintenant.

Mariel avait grandit trop vite.

Il l'aida à se jucher sur ses épaules.
Elle aimait bien se poster là-haut, et, tel un chat, observer le monde.
Alors il se redressa du muret en pierre du bassin et entrepris de faire un petit tour de la ville. Qu'elle puisse voir du monde.
Et comme elle parlait peu, intérieurement, il chanta encore en son cœur.


Ma petite chérie
prêtée par les cieux
mon trésor le plus joli
je voudrais te dire que

Puisses-tu grandir dans la joie
chaque jour de ta vie
Que la curiosité te guide, que tu puisses rester coi
face à la beauté de la nuit
quelque soit le chemin que tu suis

Que ma main facilite ton futur
que tes amis te soutiennent en tout
Sache que tu es pure
n'essaie pas de trop vite grandir, surtout
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