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Claircombe  :: Titre :: Faubourgs :: Kell Drôle de Rencontre Qui Des Frey la Chronique (PV Freyhel) ::
Kell Drôle de Rencontre Qui Des Frey la Chronique (PV Freyhel)
Kell
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Lun 5 Avr - 14:49
- " ... Que de dire que c'était une belle victoire ! Scribe ? Cette date restera-t-elle dans les archives de Cœur de Potes ? "
Mélo' était de bonne humeur. Sa cervoise la rendait tout sourire. Ce breuvage qu'elle concoctait elle-même avec de l’eau, des céréales et des herbes aromatiques était rudement bon ! Et en ce jour d'allégresse, elle avait percé un de ses fûts.

Scribe leva le nez de sa chope de jus de raisins. Il chercha à tâtons son livre accroché à sa ceinture. Lui aussi la boisson fermentée commençait à faire effet. C'était pas pour les gamins, ça non ! Il saisit son bouquin et l'ouvrit, feuilletant à la recherche de la dernière page écrite. Une fois trouvé, il lu dans sa barbe :

- " Nous ne pouvons sortir. Ils ont pris le Pont et la deuxième salle. Trois potes sont tombés là. Puis quatre lignes sont tellement salies que je peux seulement lire : partis il y a cinq jours. Les dernières lignes sont les suivantes : Nous ne pouvons sortir. La fin vient, puis : des tambours, des tambours dans les profondeurs. Je me demande ce que cela signifie. La dernière chose écrite est un griffonnage : ils arrivent..."

Scribe releva la tête et nous regarda tout à tour.

- " Ces derniers mots datent d'il y a deux semaines. On avait perdu la Airom dans le quartier utgardien. Mais la prise de cette cave sera archivée les gars. Vous avez fait du bon boulot."

Chacun se rappelait le désastre de la Airom. Ce souterrain qui longeait les égouts possédait une vieille pièce où était stocké du matériel d'entretien tout poussiéreux. Ce poste avancé avait été le théâtre de nombreux combats. Son unique entrée et son emplacement en faisait un point stratégique de la ville. Après de longues semaines sans nouvelles nous étions allez voir par nous-même. Toute une communauté avait été monté pour faire la lumière sur cette sombre affaire. Mais nous nous rendirent vite à l'évidence. L'endroit avait été reprit par le gang de Kazadum. Pire encore, ils avaient un gros molosse nommé Golbarg qui rodait dans les couloirs ! Nous n'avons rien pu faire sinon fuir.

Mais aujourd'hui, Cœur de Potes s'était vengé en investissant par la force la cave du vieux Gilbon. Le papi tout gentil qui donnait des bouts de pain aux moineaux avait cessé d'aller à son banc. Une semaine ensuite, Kazadum s'emparait des lieux. Et maintenant, c'était chez nous. Nous les avions gazé à grands renforts de boules puantes faites maison. Alors bon, ça chlinguait encore grave pendant notre petite fête. Mais on aérerait demain. L'important, c'était que ça soit chez nous ! Et puis le butin était conséquent :
des tartes au citron, des pommes caramélisées, de la soupe d'écrevisses et de joncs, de drôle de champignons, et du miel. Autant de ressources indispensables pour le moral des troupes : Des sucreries. J'avais chargé Mélo' de mettre tout cela sous clé. Je récompenserais mes gars demain.

En attendant, les breuvages d'adulte coulaient pour célébrer dignement notre victoire. Nous avions mis les champignon à griller, ou, gloutonnement nous les gobions tout rond.
C'était un peu élastique sous la dent, ça avait un léger goût herbacé et noisette. Mais ça n'était pas mauvais du tout. Une douce euphorie planait sur mes troupes et dans ma tête.

- " Moi Kell, votre Suprême Chef, je déclare que le titre de meilleur guerrier revient aujourd'hui à Julia ! Ces deux pauv' tâches que tu as fichu au sol avec ton poil à gratter ! À les fouetter avec tes orties ! "

- " C'est toujours un plaisir de te voir corriger les p'tits cons. "

Julia esquissa un sourire. La bronzée était plus vieille que moi, et se battait comme une lionne, quoiqu'elle se montra encore plus utile pour les missions de soutien à l'infanterie. Elle visait comme une tireuse d'élite et pouvait fiche un caillou dans l’œil à au moins une trentaine de coudée ! Une recrue fiable et efficace.
Tout le monde l'acclama et applaudi, ou lui bourra les cotes. On était bien là, simplement à se faire péter le bide à la boisson et les champignons et la souplette.
Demain il faudrait songer à faire acheminer tissus à nos couleurs. Et arranger l'endroit pour pouvoir le défendre contre les agresseurs. Tout la logistique se ferait.

Le tout c'était de ne pas prendre la grosse tête. Comme le champignon avec son gros chapeau ! Ah ah ah !
Je tirais le collier que j'avais sous ma chemise. J'avais prévu pour la fin de la bataille une récompense pour le Meilleur Valeureux Pote. Et le MVP c'était Julia aujourd'hui. Je me levais et allait jusqu'à elle. Houlà, le sol n'était pas droit ici. Je lui passais autour du cou le pendentif. C'était une vrai dent de Félon faite en résine et peinte par mes soins, avec gravé dedans MVP. C'était une décoration très prisée dans ma guilde infantile.

- " D'ailleurs quelqu'un a des nouvelles de Bertelaut ? "
- " Il a faillit crevé quand son adversaire lui a fait bouffer des épinards. "
- " Quelle horreur ! "

Dans le fond de la sale le pauvre gisait à terre, couché sur le flanc. La guerre avait son lot de héros et de soldats tombés au combat. Il ferait sans doute partie de ces gueules cassées qui ont donné leur corps en sacrifice pour une cause meilleure. Des épinards. C'était épouvantable...
Je me levais maladroitement pour aller voir. Décidément, le sol esquivait mes pieds ! Impossible de le poser tout droit !
Allons bon...

- " Hé ! Chef ! Vous allez pisser ? Trop d'alcool pour vot' petite vessie ? "
- " Ah ah ah ! T'es con ! "

C'était vrai qu'il était con ! Mais il savait super bien enluminer, et écrire. Savoir très rare parmi les miens. D'où son nom imposé de Scribe. Il s'appelait comment déjà sinon ? Vivianne ? Ah bah nan vu que c'était un garçon ! Et d'où il disait que j'avais un petit kiki lui ! Je le ferais fouetter le cul avec des orties tient. Ou alors il devrait faire une bise à une fille. Hé hé ! Et tout le monde se foutra de sa gueule parce qu'il est amoureux.
Ça n'avait pas l'air comme ça, mais j'étais un chef cruel.

En parlant d'air... J'étais au grand air. C'est vrai qu'on respirait mieux ici que dans la cave avec le feu. Même si la fumée sortait par le soupirail...
Je poussais un soupir. Et seulement alors je constatais qu'un monsieur me regardait. Il avait un grand chapeau marron tout rond sur la tête avec des poids blancs. Ses jambes étaient comme des racines qui sortaient de terre pour qu'il se déplace. Hé hé hé, c'est ça vieille branche, bouge de là pour ne pas prendre racine !
Ah ah ah !
Étrange, et fascinant. Tout le quartier avait changé, ici. Je n'étais pas surpris. Simplement, je m'émerveillais que le ciel soit si vert. Et pétillant. De petites bulles éclataient dans mon cerveau et je me sentais tout léger. C'était sans doute pour ça que le sol tournait sous moi. En fait je ne marchais pas, c'était tout qui bougeait. J'étais comme sur des savonnettes.

Oh ! Et là-bas il y avait une asperge ! Je me rapprochais pour voir. Enfin, mon pas aérien me déporta sur le côté. Les courants de l'air me rabattaient ! Faut dire qu'ici, la tête dans les nuages, il y avait une sacrée brise. Zut je fonçais tout droit vers... !

BAM
!

J'étais choqué. Incroyable ! Le mur venait de me coller un coup de poing !
Je sentais une drôle de sensation pousser sur mon front. Comme une fleur, tient ! Ça me rappelait que j'avais toujours une pomme caramélisée dans la main. J'allais croquer dedans lorsque je vis la chose la plus amusante du monde : une chèvre avec des cheveux blonds et des peintures bleues sur la robe. Elle était blanche et bleue, et mâchait des jonquilles. Sa barbichette s'agitait au rythme de la mâchoire, et son regard observait mon âme au travers de ma peau et de mon crâne. Juchée sur un banc, elle était fière sur ses sabots.

Le sol de la rue glissa vers la chèvre, ce qui fit que je me trouvais juste à côté. Je jetais mes fesses sur le banc et eu un sourire en entournicotant mon index dans sa barbichette, et lui collant ma pomme caramélisée dans la bouche.

- " Salut toi. Tu sais que tu me rends complètement chèvre ? "

J'accompagnais ma question en faisant la vague avec mes sourcils. La situation était tordante, et j'avais bien l'intention d'aller au bout de ce bon moment...
Freyhel
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Métier : Ça dépend des jours...
Mar 13 Avr - 21:24

Kell Drôle de Rencontre Qui Des Frey la Chronique (PV Freyhel) Bufx


La nuit était tombée depuis quelques heures déjà, mais cela n’empêchait pas le coin d’être encore trop mouvementé pour Frey. Elle n’avait cependant plus grand choix puisque ses maigres réserves de nourritures étaient presque épuisées et, préférant se renflouer avant de voir le fond en ces temps difficiles, elle s’était risqué un peu plus tôt qu’à l’habituel. Sortir la nuit n’était pas nécessairement une préférence habituelle chez la jeune nomade, mais en ces circonstances, cela lui semblait malgré tout plus aisé de se faufiler parmi les quelques bâtiments, tout comme à l’intérieur de ces derniers, la majorité des fermiers se trouvant dans leurs maisons… Ou à errer dans les rues. Allant et venant de Clairtombe. Là où elle avait fait ses adieux à ce Tobias Callahan, qui l’avait surprise sur bien trop de points pour qu’elle soit en mesure de les énumérer. S’il avait ébranlé certaines de ses croyances? Totalement. Mais n’y avait-il pas, parfois, quelques exceptions à certaines règles? N’en était-elle pas elle-même une preuve vivante? Enfin, pour elle-même, certes.

Quoi qu’il en soit, la native s’était furtivement glisser à l’intérieur d’une grange. Elle était déjà plus familière avec certains animaux qu’elle n’avait pas nécessairement eu la chance de connaître dans la nature, mais pas encore totalement. Certains étant très loin d’avoir quelconque instinct de survie suffisamment développé pour le faire, elle n’avait pas eu de mal à tuer et dérober quelques poules ici et là, mais ce qu’elle préférait plus que tout, c’était de prendre les œufs. Bien plus utile et subtile aussi. Avec les grands froids, elle ne pouvait se contenter de quelques lièvres, elle mourrait de faim avant la mi-saison. Elle ramassait donc ses œufs en les fourrant prudemment dans son sac à bandoulière, lorsqu’un bruissement sur sa droite attira son attention. Tournant la tête, elle remarqua de justesse un vieillard qui se tenait là, râteau levé pour le rabattre directement sur elle. Retenant un petit cri surpris, la blonde se jeta sur le côté et pu sentir sans mal ses œufs se fracasser sous l’impact. Non!!

-Sors d’ici sale batarde!!!

BANG!

Elle reçut cette fois un coup directement dans le dos, tandis qu’elle se faufilait prestement par là où elle était entrée. Pas la peine qu’elle déguerpit de la terre de cet homme sans demander son reste. Se sont des aboiements derrière elle qui lui firent comprendre qu’il avait lâché un clébard à ses trousses! Plongeant sa main dans son sac, elle put y sentir sans mal les diverses coquilles cassées, qu’elle empoigna du mieux. Chose faite, elle sortit le tout et balança la maigre poignée sur le sol enneigé. Quelques secondes à peine s’étaient écoulés que les aboiements cessèrent. Risquant un œil par-dessus son épaule, Freyhel esquissa un sourire ravie en voyant le molosse qui léchait avec satisfaction ce qu’elle avait laissé derrière elle.

BANG!

Sa course fut violemment coupée par une masse dans laquelle elle venait de foncer avec tant de force, qu’elle en fut projetée directement sur les fesses. Haletante, elle releva ses prunelles disparates vers l’inconnu aux traits qui se muèrent rapidement de surprise à colère. Eh merde! Elle avait volé ce Shogs il y a deux jours! Inutile de préciser qu’au même moment où ce dernier se penchait pour tenter de la saisir, que la Vaar Mont roula sur elle-même, pour se redresser prestement et déguerpir de nouveau. Le bon côté des choses, c’est qu’avec sa jambe de bois, elle savait que l’homme ne pourrait la rattraper. Elle se contenta donc de traverser une ruelle, puis une autre avant de finalement se mettre à marcher et longer prudemment les murs. Il était hors de question qu’elle ne retourne dans sa cache sans la moindre once de nourriture! Elle devait se concentrer. Elle avait eu des jours meilleurs, c’est bien vrai, mais elle ne comptait pas non plus se laisser abattre pour si peu. Surtout pas avec l’odeur qui venait de percuter ses narines…

Son estomac grondant aussitôt, Frey leva légèrement le nez, cherchant du regard d’où pouvait bien provenir cette délicieuse odeur de pain frais. S’activant de nouveau, mais cette fois de manière plus calme, elle déambula quelque peu avant de découvrir la chaumière d’où ce parfum s’échappait. Loin de vouloir se la jouer trop téméraire, Freyhel choisit d’attendre là. Tout comme avec les proies dans la nature, elle ne devait pas se précipiter.  Elle attendit donc là, au froid depuis un bon petit moment, désireuse de ne pas se faire surprendre durant son vol. Elle grignotait quelques écailles d’oeufs question de s’aider à se faire patiente, lorsqu’elle remarqua du mouvement un peu plus loin. Un garçon bien plus jeune qu’elle venait de foncer dans un passant qui, sans la moindre considération, lui offrit un bon coup sur la tête pour continuer son chemin, offusqué. Pour dire vrai, la jeune native était encore trop peu familière avec les « coutumes Shogs », mais elle était surprise de réaliser doucement à quel point les adultes n’avaient pas le moindre lien avec les plus jeunes, qu’ils soient de leur sang ou non. Beaucoup d’entre eux, si elle avait bien compris selon les propos de Tobias, pouvaient, du jour au lendemain, se retrouver seuls et détestés de tous parce qu'ils se devenaient orphelins. Frey était loin d’avoir vécu le même genre de situation qu’eux et considérait toujours que les tribus nomades étaient mieux, malgré ses blessures. Peut-être, qu’au fond, ils avaient raison : Les Shogs étaient perdues. Ils ne s’occupaient même pas de leurs plus jeunes dans le besoin! Quelle étrange et triste société…

Se crispant en réalisant que le jeunot venait directement vers elle, la blonde fronça cependant les sourcils en voyant bien que sa démarche n’avait rien de naturelle. À moins que de marcher comme un pingouin était normal, chez lui? Jetant quelques coups d'œil nerveux ici et là, elle n’osa cependant pas fuir lorsqu’il arriva à sa hauteur. D’ailleurs, si elle avait pu s’attendre à une tonne de choses, la suite la fit littéralement déraper. Sursautant en voyant une pomme qui sentait délicieusement sucré apparaître sous le nez. Elle recula un peu plus la tête en dévisageant quelques secondes le gamin-shog qui enroulait ses doigts autour d’une de ses mèches. Il… C’était elle ou bien il sentait l’alcool? Agrippant machinalement le petit bâtonnet qui soutenait la pomme, toujours tendue devant elle, Frey la renifla un peu, puis choisit de croquer dans cette dernière pour goûter. Pourquoi elle refuserait une telle offrande? Pour dire vrai, avec ce que le voleur lui avait fait découvrir dans cette ville maudite, il était plus que certain qu’elle reconnaîtrait une odeur de caramel n’importe où, maintenant! Et cette pomme en contenait! Mâchant le tout, elle offrit son plus beau sourire à cet inconnu qui, pour dire vrai, était le plus gentil qu’elle avait croisé jusqu’à maintenant!

De sa main libre, elle pointa, sans toucher le front du garçon. Une ecchymose y apparaissait déjà doucement et il aurait franchement une sale gueule - sans compter le mal de crâne - demain matin. Se penchant tout bonnement, elle prit une poignée de neige et posa cette dernière sur le front de cet interlocuteur impromptu, gardant toujours une pression jusqu’à ce qu’il tienne lui-même le tout en place. C’était certes très froid, mais ça ferait du bien! Voyant bien qu’elle avait toute son attention, la jeune nomade choisit de le questionner un peu. Après tout, elle était curieuse de voir un jeune garçon comme lui aussi tard la nuit et ce petit intermède lui permettrait de se faire patienter, le temps de pouvoir mettre le grappin sur les pains tant convoités! Croquant de nouveau dans la pomme, elle songeait à comment elle pourrait bien le questionner, quand elle reconnut la jambe de bois, plus loin! Ah ça, c’était pas de chance! L’homme, sans doute aussi rouge de colère qu’à leur toute première rencontre, la pointa directement du doigt. Avec lui, deux hommes habillés de la même manière plantèrent leur regard sur elle avant de s’avancer d’un pas décidé. Par Vaarkarsh! La Tridéité ne semblait pas être de son côté ce soir!

Bondissant sur ses jambes alors que déjà, au loin, on s’exclamait, Freyhel pointa rapidement ceux qu’elle reconnut comme étant une garde ou bien des soldats au jeune homme, puis détala. Allez savoir pourquoi, cependant, elle avait agrippé l’avant-bras de ce dernier de sa main libre et avait choisi de le traîner à sa suite. Si à une autre époque cela ne lui aurait strictement rien fait, peut-être qu’aujourd’hui elle n’avait pas trop envie d’attirer des ennuis à celui qui était venu vers elle, sans la moindre animosité et lui avait offert une pomme caramélisée. Avec un peu de chance, il trouverait un coin où ils pourraient se planquer ou bien sinon, elle l’abandonnerait quelque part en cours de route. Le principal était que ceux qui les avaient vus ensemble, ne le retrouvent pas par la suite.

Kell
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Ven 16 Avr - 12:59
Chèvreuh chèvreux !
Toi qui est toute beeeeelleuh !
Je veux que tu bêêêêêlleuh !
En rythme sur ma ritourneeeeeelleuh !
Je veux que tu sois ceeeeeeeelleuh !
Qui...


Oh ! Elle mange ma pomme. Hé hé !
Elle avait un bon coup de dent celle là. Je me demandais si elle produirait un fromage au bon goût de miel, du coup ? Je ne savais pas. En tout cas, la biquette me gratifia d'un grand sourire. Il fallait voir le tableau ah ah ha ! Une belle chèvre, avec ses yeux sur les côtés, ses cornes, et au-dessus des longs cheveux tout blonds, avec sa robe blanche striée de bleue, toute soyeuse, la barbichette emmêlée qui avait un sourire jusqu'aux oreilles ! Moh ! Elle était contente.

Et plus elle montrait ses dents aussi blanches que la neige plus elle levait une patte vers mon visage. Mais qu'est-ce que...
Par un procédé que je n'aurais su expliquer, elle sépara son sabot fendu, comme pour me démontrer qu'il n'y avait rien dedans. Oui, d'accord. Et alors ?
L'animal ferma le sabot et le rouvrit ! Et maintenant j'avais du sel sur la tête ! Un tour de magie ! Incroyable ! Une chèvre faiseuse de sel !
C'était la chèvre de Monsieur Salin !

Je posais une main sur mon front pour m'assurer que c'était bien réel. Il glissait entre mes doigts comme le tissu le plus doux du monde. J'en portais un peu à ma bouche et... !
Le sel avait un goût de cristal arc-en-ciel. Un peu luisant, mais appétissant ! Un sourire de contentement illumina mon visage. Quelle journée, vraiment !

Puis la chèvre bondit en cabriolant. Elle sauta au-dessus de ma tête, puis s'élança sur un bouc bébé. D'un coup de pattes, elle l'envoya bouler, puis son sabot tourna ma tête dans la ruelle. Je plissais les yeux, cherchant ce qu'il fallait voir. C'était vrai qu'on entendait bien le violet par là-bas. Et il y avait un type, tout rond, comme une pièce. C'était drôle parce que d'ailleurs il possédait un bouclier vallon. Il était donc rond-rond! Comme un chat ? Ron-ron. Qu'est-ce que je suis drôle à me faire rire ! Hi hi... !

WOOOOOAW !

Tout à coup je me retrouvais sur le dos du quadrupède qui cavalais à toute allure ! Mais la chèvre avait un nombre de pattes compris entre trois et six ! Donc elle allait très vite ! Il fallut que je me raccroche à ses cornes pour ne pas me retrouver à terre ! Ça filait vite quand même ! J'eus une idée formidable ! On allait faire la course ! Le premier arrivé au bout du ciel aurait gagné !

- " Le dernier arrivé est une poule mouillée ! "

Et je me mis à tricoter de toute la force de mes petites jambes. Mais c'était bizarre. Mes guibolles étaient comme toutes molles. Elles n'avaient plus un genoux mais étaient toutes souples. On eu dit un poulpe courant sur des tentacules ! Ça faisait flap flap flap ! Et ça fait Bim Bam Boum ! La chèvre galopait en tête, mais j'avais la ferme intention de la rattraper ! Chèvre, ferme. La bonne blague !
Je rigolais. Je courais de toutes mes forces, les étoiles me souriaient depuis là-haut, le vent sifflait dans mes oreilles. La respiration courte j'aspirais l'air à grandes goulées.
Ce soir j'étais heureux. Courir simplement avec cette chèvre. Sans rien devant ou derrière nous ! Juste la course implacable de la jeunesse. Un jeu, de mon âge. Avec une bêbête toute gentille qui faisait du sel. À Coeur de Potes, j'étais le chef, je devais tout diriger, m'inquiéter des opérations, m'assurer d'être respecté, coordonner de la logistique, tenir les gars en ordre et les nourrir. Même ceux qui étaient plus vieux que moi, je devais les tenir à ma botte et m'assurer qu'il n'y ai pas de mutinerie.
Mais je n'avais que neuf ans.

Et là, pour une fois, je pouvais juste être un gamin. Simplement jouer, faire la course avec cette drôle de biquette sympa et oublier tout le reste ! C'était bon de lâcher prise !
Je fonçais donc dans l'allée en libérant ma joie.

- " YAHOUUUUUU !"

Je sautais par-dessus un vieux cageot et me tournait dans les airs pour faire un clin d’œil à la chèvre qui avait les cheveux au vent ! Je manquais de me vautrer en retombant, mais en faisant la toupie je parvins à rester en équilibre. Par contre je perdis beaucoup de vitesse.

Tout à coup, un cri dans la nuit.

- " SUPRÊÊÊÊME CHEEEEEEF !"

Je me tournais dans la direction. Il y avait un garçon au teint pivoine sur un toit de paille avec son lance pierre. Il avait le Coeur de ma mafia infantile peint sur la redingote.

- "Je vous couvre Chef ! "

Il banda son arme et tira. Je ne regardais pas s'il faisait mouche. En fait je ne savais pas sur quoi il tirait ! Mais oui ! Il y avait un abris à l'angle de la rue ! La bicoque du père Moncel n'avait pas d'étage et son toit était plat. Avec son accord on avait établit un poste avancé là-haut. Bien-sûr je lui versais un tribu en bois en échange. Comme cela il pouvait chauffer sa maisonnée sans se fatiguer à prendre des fagots. Les bons comptes font les bons amis.

Freinant en atteignant le tournant, je tirais sur la queue touffue de la chèvre pour attirer son attention !

- " Là ! "

Pendait le long du mur une simple corde avec des nœuds à intervalles réguliers. Je sautais le dernier mètre et m'accrochais à l'échelle improvisée. En appuyant les pieds contre le bâtiment, et en se tenant bien aux boules le long de la corde on pouvait se hisser facilement. Passant les coudes sur le toit, je jetais un regard. Il y avait là un petit feu qui ronflait doucement. On avait fait installer des barrières le long des bords pour ne pas tomber, et une grande banderole bigarrée déchirée était tendue  à l'horizontale pour faire un semblant de plafond, pour protéger des intempéries. Quatre petites buches étaient posées autour du feu comme chaises de fortunes et il y avait une caisse remplie de cailloux contre une des barrière. Enfin, des jarres et sceaux étaient posés ça et là, récoltant l'eau de pluie et rosée, pour permettre aux occupants de boire quand le temps le permettait. Une des places était occupée. Avec sa tête de radis, le gamin assit les mains devant le feu ne me disait rien. Il faisait griller ce qui avait du être une poule sur une broche. Quand il me vit il se leva aussitôt et m'aida à grimper totalement.

- " Bonsoir chef ! On attendait pas vot' visite. Euh... c'est qui ça ? "

Je pris quelques instants pour reprendre mon souffle.

- " C'est mon invitée d'honneur ! Elle fait de la magie ! Alors on la garde pour la nuit. "
Freyhel
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Jeu 29 Avr - 19:05

Kell Drôle de Rencontre Qui Des Frey la Chronique (PV Freyhel) Bufx


Si cela prit quelques secondes avant que le jeune Shog ne s’active, dans sa course, elle fronça les sourcils, ne comprenant absolument rien à son histoire de poule mouillée. Chose sûre, il détala de bon cœur et prit les devants. Avec un peu de chance, il savait où il allait puisqu’il lui semblait qu’il avait parlé « d'arriver ». Jetant un coup d'œil rapide par-dessus son épaule, Freyhel était malgré tout soulagée de voir qu’ils arrivaient sans trop de mal à distancer ses poursuivants, mais elle savait bien que cela ne voulait pas dire qu’ils étaient tirés d’affaire pour autant. D’ailleurs, le jeune brun s’exclama soudainement, la faisant littéralement sursauter. Non, mais ne pouvait-il pas faire un peu moins de bruit? Ils étaient en fuite. Pour couronner le tout, le gamin sauta sur une caisse pour tournoyer et lui offrir un clin d’oeil au passage. Elle se surprit alors à se demander s’il était simplement trop bête ou bien fort courageux.

Dans tous les cas, une voix en hauteur et droit devant se fit entendre, forçant la native à relever ses prunelles disparates vers les toits dans le but d’en trouver l’origine. Si elle eut le temps de noter les traits infantile de la nouvelle tête, elle repéra aussi et surtout le lance pierre qui pointait droit vers eux. Peu encline à se laisser atteindre, advenant qu’elle soit une cible, la blonde se jeta sur le côté. Si elle entendit le projectile fendre l’air, il restait malgré tout loin d’elle et semblait directement atteindre l’une des personnes souhaitée, soit l'un de leur poursuivant qui venait de tourner l’intersection.

Se redressant et reprenant à peine la cadence, Frey sentit qu’on tirait sur la fourrure de son manteau, et bifurqua sans trop se questionner à la suite du jeune Shog qui s’empressait déjà de grimper le long d’une corde dans le but évident de rejoindre le toit du bâtiment. Ne se faisant pas prier pour grimper à son tour dès que l’espace le lui permit, elle jeta un coup d'œil nerveux dans la rue d’où arriveraient très vite les hommes adultes. Rapportant son regard vers le haut, elle vit le pied de son compagnon d’infortune disparaître sur le toit et parcouru rapidement la distance la séparant d’un sol ferme. Chose faite, la nomade agrippa la corde et la remonta, évitant ainsi de trahir leur position - si ce n’était pas déjà fait -, mais surtout, empêchant les adultes de venir les attraper ici. Se laissant tomber sur les fesses et appuyant son dos contre le rempart en haletant, elle se permit enfin d’aviser les deux nouvelles têtes. Si elle comprenait bien, ces derniers connaissaient le jeune brun, lequel portait le sobriquet de chef. Savoir ainsi qu’elle était déclarée comme une invitée d’honneur la fit sourire, inclinant légèrement de la tête en guise de salutation. Elle n’avait pas trop saisi le truc sur la magie, mais elle se disait que peut-être pensait-il que tous les nomades pouvaient parler comme bon leur semblait avec les défunts.

Reprenant son souffle, elle attarda un peu plus son attention sur les lieux. C’était plutôt simplet, mais très convenable. Elle ne pouvait même pas se targuer d’avoir quelque chose du genre. Il fallait avouer que son petit terrier qu’elle avait choisi de squatter faisait malgré tout l’affaire et restait un très bon abri, pour le temps qu’elle resterait là. Elle devrait d’ailleurs prochainement se trouver autre chose, puisque de toute manière, elle savait bien qu’à creuser la terre gelée elle finirait par s’épuiser. Sinon, savoir qu’elle pouvait rester ici pour la nuit si elle le désirait la rassurait un peu. Elle n’aurait pas à parcourir de nouveau les diverses ruelles des faubourgs pour rentrer et se reposer au chaud. D’ailleurs, l’odeur alléchante de poulet grillé vint à ses narines bien rapidement. Bien qu’elle crevait de faim, elle s’approcha et s’assit devant les flammes et y tendit les mains question de les réchauffer.

-Tu sors d’où? Je tes jamais vue dans le coin.

La questionna le gamin au lance pierre. Curieux, son copain laissa son regard clair se poser sur elle, attendant naturellement une réponse. Freyhel se contenta de pointer vers le Nord, puis posa son index sur le sol et profita de la fine couche de cendre pour y dessiner prestement plusieurs arbres.

-Une sauvage! Je le savais! Comment tu l'as trouvé, chef?!

Un peu trop anthousiasme, le gamin s’approcha d’elle et tendit la main pour toucher ses cheveux, main laquelle elle offirt une petite tape nette, fixant ce dernier les sourcils froncés. Si celui qui l’avait sortie de son petit merdier vint s'asseoir près d’elle, cela lui rappela qu’elle devait tout de même lui offrir un petit présent en guise de remerciement, tout comme parce-qu’il avait choisi de l’héberger sans même la connaître. Il était aussi un peu amusant, bien qu’étrange et c’était un chef. C’était comme ça de toute manière qu’on lui avait appris la politesse et la reconnaissance.

Ainsi donc, elle porta ses mains à son cou et passa un collier par-dessus sa tête et sa généreuse chevelure blonde. C’était une petite cordelette qu’elle avait roulée avec de la fourrure de bantha et qui la rendait terriblement solide. Diverses billes y avaient été encastrées et au milieu trônait une piécette de cuivre qu’elle avait trouvé, n’en connaissant même pas la valeur. Affichant un sourire gentil, elle tendit l’objet vers le jeune gamin affecté, puis, lorsqu’il prit l’objet, elle porta a main à plat près de ses propres lèvres, puis de l'avança, signant là un simple mot qu’elle considérait unniversel : Merci.

Kell
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Sam 8 Mai - 17:28
Je pris quelques minutes pour reprendre mon souffle.
Je m'appuyais des mains sur mes genoux. Quelle formidable aventure que c'était ! Un course-poursuite, une chèvre magique, et oh ! La grosse poule qui cuisait sur le feu avait six pattes et je ne m'en rendais compte que maintenant. Oho ! Intéressant. Comme on adorait tous les cuisses de poulet, il y en aurait pour tout le monde cette fois. Et puis de toutes les manières, je n'avais pas vraiment l'estomac qui grondait.

L'enfant radis interpela alors ma chèvre d'un ton qui ne me plu guère. Je fronçais fort les sourcils. S'il continuais sur cette voie là, avec cette voix là, j'allais lui coller une punition exemplaire !
Personne ne parle mal à ma chèvre magique. En plus, il s'attendait à quoi ? Qu'elle réponde, peut-être ? Gros bêta, c'était une biquette ! Elle n'allait pas tout à coup lui répondre un truc ahurissant du type : 'Salut, je m'appelle Freyhel, et je ne suis pas une chèvre magique mais une nomade perdue'.
Ce qu'il était con ! Ça serait parfaitement grotesque et surréaliste ! Je savais que je n'avais pas des lumières sous mes ordres, mais là...

Mais ma nouvelle amie darda ses yeux intelligents de chèvre, tout en mâchonnant son pissenlit. Alors que sa barbiche s'agitait de gauche et de droite, elle se redressa sur ses pattes arrière et pointa le ciel du sabot. Puis tout à coup elle l'abattit à côté du feu dans un mouvement que je trouvais très très TRÈS impressionnant à admirer. Alors les flammes du feu devinrent vertes ! Oui vertes comme une forêt. La poussière du toit fut balayé par un vent venu d'ailleurs. Seul restait au sol comme tracé au charbon de bois une gravure très détaillée. On lisait une mer d'arbres, une rivière qui séparait les cimes, s'abattant avec fracas en contrebas. J'entendais le bruit de la cascade tant l'illustration était réaliste. Des nuages passaient mollement, mordus par des montagnes en pointes, au loin. Sans doute là qu'elle représentait son pays de naissance.
Il ne semblait pas magique du tout par contre. J'aurais imaginé des champignons géants, un ciel à gauche, et pas en haut ! Je pensais qu'elle pouvait sauter d'îlot en îlot de terre, flottants dans le vide. Que d'un coup de cornes elle pouvait fracasser des nuages de glaces pour forcer son chemin et accéder à sa nourriture.

Quoi qu'il en soit, je restais toujours impressionné par son nouveau tour de magie. C'était vraiment épatant.
ET L'AUTRE LÀ QUI ME CASSAIT MON DÉLIRE ! Alors comme ça il traitait ma copine de sauvage, hein ? J'allais lui coller une tarte exemplaire lorsque ma fière compagnon détendit ses pattes arrières. Médusé, je la regardais au ralenti s'élever dans les airs. D'une torsion du bas du corps, elle pivotait sur elle-même et décocha un coup de sabot arrière magistral au garçonnet radis ! En plein dans la gueule ! Quel coup de sabot retourné arrière !
Incroyable !

D'habitude je n'aimais pas qu'on maltraite mes hommes, mais là, j'étais trop sur le cul pour dire quoi que ce soit. Et puis il l'avait bien mérité.
J'applaudis bruyamment de mes mains en rigolant. Les pattes sur les flancs la bête, dressée sur ses pattes arrières avait collé son crane contre celui du radis, et le défiait du regard. Ah, il ne fallait pas lui casser les co... Cornes, à ma chèvre magique ! Ça non. C'était la plus forte chèvre de tout l'Avalone. Et la plus belle.

L'impoli polisson sembla se ratatiner sur lui-même sous le regard inquisiteur de Bernard la Chèvre. Oui, parce que je l'avais appelé comme cela. Ça lui allait bien, je trouvais. L'autre ne pipa mot et resta tout penaud.
Mais ça ne s'arrêta pas là, parce que le plus beau restait à venir. Car mon amie pouvait tout faire, et avait un grand cœur. Alors elle ouvrit son pelage, comme on délasse le col
d'une chemise de lin. Un pendentif formidable se cachait entre ses poils. Des perles précieuses y étaient fichées, et une pièce ancienne y était attachée. On eu dit un vieux vallon frappé il y a des millénaires.
J'en avais entendu parlé. C'était une relique d'un ancien temps. Si ma mémoire ne me faisait pas défaut, c'était le Collier de Bonne-Fortune ! Taillé par Claire Combe la Belle, directement dans une écaille d'un dragon. C'était un trésor inestimable ! Il apportait là richesse à son possesseur en l'échange de jours de vie.
Certaines poules mouillées n'étaient pas prêtes à payer le prix. Mais moi oui. Mon âme était forte, mon désir de devenir le meilleur Seigneur de la Guerre de ce monde était plus puissant que tout.

Alors qu'elle tendait les pattes vers moi, je m'inclinais pour recevoir le présent humblement. Elle passa la pièce antique autour de mon cou, et alors que son poids reposait sur mes épaules, je me sentis investit de la mission de réussir mon rêve. Bernard m'avait choisit pour me passer le flambeau. Elle savait que moi seul avait une chance de mener à bien l'invasion des peuples. Mon cœur pur et ma détermination l'avaient conduit à se sacrifier pour me permettre de poursuivre ma quête.
J'en eu les yeux qui s'embuaient. Personne ne me faisait de cadeau à moi. Ou alors pour acheter ma pitié avant que je ne me mette en colère. Là, c'était gratuit, fort de sens, et désintéressé.
J'étais tout ému.

-" Chef, un problème ? Vous pleurez Suprême Chef ? "

Je me tournais pour ne pas que mes hommes ne voient que j'étais touché.

- " Non, il pleut. "
- " Mais non, pas du tout il fait un peu frais mais... "
- " Il pleut j'ai dis ! "

Et je me jetais autour du cou de Bernard la Chèvre Magique alors qu'elle m'envoyait un bisou ensorcelé. Je frottais ma joue contre son pelage si doux.
C'était la plus gentille du monde.

- " Merci Bernard. T'es la meilleure ! "

Je la serrais fort contre moi, content de caresser ses beaux cheveux d'or.
Lorsque je me détachais d'elle je pris avidement mon nouveau pendentif, et l'inspectais sous toutes les coutures. Totalement absorbé par l'objet.

- " Suprême Chef, euh, pour manger, c'est prêt, si vous voulez. "

Je balayais l'information d'un mouvement négligent de la main .

- " Oui oui, mangez si vous voulez. Nourrissez d'abord mon amie. Vous mangerez uniquement ce qu'elle ne prend pas. J'ai dis. "

Ah, les deux loulous ils n'en menaient pas large, ha ha ! C'était moi le patron ici. Et ils allaient regretter de ne pas avoir accueilli Bernard en Reine !
Je leur ferais fouetter le derrière avec des ronces. Ça leur fera les pieds...

Toujours le regard avide rivé sur mon beau collier, je lançais à Bernard.

- " Tout ce qui est ici m'appartient. Même ces deux idiots, là. Donc si tu veux quelque chose, considère que c'est autant à moi qu'à toi. Mange et bois autant que tu le veux. Ensuite on pourra jouer et se raconter des histoires qui font peur avant de dormir. Ou des histoires drôles, on verra, selon mon humeur. "
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