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Claircombe  :: Titre :: La place du Capitaine :: Joies Enfantines (PV Tobias) (Terminé) ::
Joies Enfantines (PV Tobias) (Terminé)
Kell
Kell
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Sam 20 Fév - 23:55
EEEEEEEEEEt zut...

Je commençais à avoir très mal à la caboche, à force. J'avais un épineux problème, mais pile alors que mon plan allait se mettre en action ! Horripilant !
J'étais contrarié. Et moi, quand je fais ma tête de cochon, faut pas être là. Parce que ça va faire du vilain. Oh que oui !
Enfin...

Ce matin, c'était le grand jour.
Cela faisait bien deux, trois lunes que je m'échinais à faire en sorte que tout le monde soit là pour le plan. Il fallait que Tonn, Julia, Arman et Lidie désertent de leurs chambres, qu'Erwann ai quitté le chocolatier, que Tom fugue de chez le bottier et que bien sûr Mélodie soit présente. Toute cette logistique compliquée n'avait pu se faire que par mon cerveau génial. Le plan allait faire mal. Très mal.

Et pourtant il était simplissime à mettre en place. D'une facilité enfantine, oserais-je même dire.
C'était bien simple.

Tout remontait à ce soir où Mathias et Drouillon m'étaient tombés dessus. À ce moment là, j'avais quitté mon escorte habituelle pour rentrer par chez moi. Je n'autorise personne à venir chez moi. C'est trop personnel. Mais bref, ces deux fils de merde de félon avaient surgi de l'ombre, près de la rue du faucillon. Ils m'avaient tabassé comme cela, s'emparant de mes souliers, ainsi que
de ma patte de lapin fétiche, et de ma brioche. Après m'avoir rossé, ils s'en étaient retourné comme de rien, me laissant le cul par-terre, la face ensanglantée, et une sourde haine en héritage.
Ils ne savaient pas à qui ils avaient affaire ! J'allais les retourner, leur faire payer l'humiliation. Ils allaient comprendre que devant Kell le Grand, destructeur de Claircombe, Seigneur de la guerre sans partage sur l'Avalone, on ne pouvait que courber l'échine. Et supplier une clémence qui ne viendrait jamais.

-" Kell, Arman ne pourra pas être là. Il semblerait qu'il se soit gavé de bigareaux. Et qu'ils étaient empoisonnés. Du coup il vomit ses tripes depuis hier soir, ce con.'

La voix alto douce et calme de Mélodie me fit revenir au présent. J'avais un épineux problème, mais pile alors que mon plan allait se mettre en action ! J'étais contrarié.
Arman, à l'origine devait se charger d'aller dans la maisonnée de Drouillon pendant que j'attirais ses parents dehors. Il s'agirait de faire main basse sur des objets de valeur et de les chaparder.
Mettre une famille sur la paille en compensation de mon orgueil blessé. Sans parler de ruiner leur baraque.
Disproportionné ? Certes. Mais conforme à mon bon plaisir.

-" Qu'est-ce qu'on fait, Kell ? Il n'y avait qu'Arman pour réussir à s'infiltrer comme tu l'avais prévu."
- " Ouaip, chef, c'est coton. Peut-être qu'il faudrait attendre un peu."

Je plissais les yeux de mécontentement. Mon petit nez se retroussa. Ma grimace fit reculer les enfants. Ils savaient que dans ce genre de moment, j'étais susceptible de faire avaler du caca de chien à n'importe qui.

- " On s'en tient au plan. Il n'est pas encore l'heure. Tous à son poste. Je vais aller dénicher le meilleur voleur de la ville. Une perle rare ! Je sais qui peut nous venir en aide..."

Je crânais. Je ne connaissais pas pareil spécimen. Et si ça avait été le cas, je n'en aurais pas référé à cet abruti d'Arman. Je gardais néanmoins en mémoire que Tonn avait voulu laisser tomber.
Il aurait sa punition lui aussi. Je n'aimais ni le pessimisme, ni qu'on ajourne un de mes plans. Ni qu'on doute de moi ou de mon intelligence manifestement supérieur. J'allais le faire se baigner au ruisseau, les pieds attachés à la barque, tient.

J'ordonnais la dispersion. Le groupe se divisa, et les enfants se mêlèrent à la foule, chacun se rendant à son poste pour effectuer leurs tâches respectives. Chacun devait respecter un ordre précis à un moment précis pour que tout fonctionne parfaitement. J'avais encore une heure pour me dégotter un voleur, et je n'avais pas l'ombre d'une idée d'où chercher.

- " Ton gaillard, ça ne serait pas lui, par hasard ? "

Mélo' tendait le doigt vers un adulte. Il était jeune, mais un adulte quand même. Il s'agissait d'un grand filiforme, aux cheveux courts au regard éteint. Il envoyait voler une pomme dans les airs avant de la saisir à nouveau, puis de lui faire encore goûter aux joies de la pesanteur. Certes le type semblait vivre chichement, mais je ne voyais pas pourquoi elle me le désignait spécialement.
Je penchais la tête sur le côté comme un hibou.

-" Et bien quoi ?'
-" Je l'ai vu. Il a chopé sa pomme au vieux, là, et remplacé par une pierre de même poids. Papy n'a rien vu."

Elle annonçait cela, comme de rien. Il fallait dire qu'elle était difficilement impressionnable. Mais qu'est-ce qu'elle avait l’œil pour repérer les jeunes talents ! Un plaisir cette fille. Bien la seule, d'ailleurs...

-" Bien sûr que c'est lui mon voleur. Il est parfait je te dis. Par contre il n'est pas donné ! Si tu savais combien il fait payer ses contrats..."

Je m'avançais alors vers le mystérieux inconnu. J'avais conscience d'être un p'tit bout par rapport à lui, alors il fallait que je frappe fort directement. Que je me fasse comprendre.
Je me plantais donc en face du monsieur, l'air de la confidence. Je mettais une main sur le côté de la bouche, regardant ailleurs, comme pour faire signe que je ne voulais n'être entendu que de lui.

-"Hep. Le canari est entré dans le moulin. Je répète, le canari est entré dans le moulin."

Et comme je savais que l'autre n'allait rien piger, j'enchainais immédiatement sans lui laisser l'opportunité de répondre.

-" Du coup, pour le contrat, je te paye un peu maintenant, et un peu après. Par contre, tout ce que tu trouves dans la maison est à toi, d'accord ? "
Je lui fis un clin d’œil appuyé.

Mélo le suivait du regard. Elle avait beau avoir de lourdes paupières, son regard restait fixé sur le nouveau venu.

-" J'ai vu pour la pomme. C'était pas trop mal comme coup. Je n'aurais pas fait comme ça, personnellement..."


Dernière édition par Kell le Ven 6 Aoû - 16:16, édité 1 fois
Tobias Callahan
Tobias Callahan
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Âge du personnage : 16 ans
Métier : Voleur, prolétaire
Lun 22 Fév - 21:28
Voilà une journée qui s’annonçait bien tranquille, comme il s’en faisait rarement pour l’adolescent. Une matinée illuminée par le soleil, le chant des petits oiseaux, la brise fraîche, pas l’ombre d’un malotru en vue avec qui il aurait eu des démêlés… Même la garde semblait simplement vaquer à ses occupations. Un calme plat. C’était à la fois apaisant… et presque barbant ! Jetant un regard circulaire aux environs, le blondinet nota que les étalages des marchandises venaient tout juste d’être dressés. Tant mieux, il avait la dalle ! D’ailleurs, son estomac venait de sérieusement confirmer cet état de fait avec un grondement digne de ce nom. Bon, si ça n’avait été que de lui, il serait entré dans la première auberge en vue pour se payer un spectaculaire petit déjeuner, mais comble du malheur, il n’avait pas un rond (pour changer, quoi). Si d’ordinaire il avait l’habitude de jeûner, aujourd’hui, il n’avait pas l’intention de rester comme ça bien longtemps.

Le premier étalage attirant son attention fut celui du marchand Quentin. Homme d’âge mûr mais suffisamment vif d’esprit pour éviter de se faire escroquer, le commerçant tenait un kiosque rempli de fruits divers, dont plusieurs variétés de pommes qui découlaient d’une saison particulièrement foisonnante. Brillant au soleil et attirant plusieurs prolétaires, les fruits avaient tout pour attirer l’attention. Tobias n’en fit pas exception. Sans réellement réfléchir, le voleur juvénile se dirigea vers une zone un peu à l’écart du marché, puis agrippa un caillou gros comme sa paume avant de faire marche arrière. La suite ne reposait que sur un bon timing. Même si Quentin n’était pas dupe, lorsqu’il était face à un client intéressé par sa marchandise, il en oubliait un peu tout le reste.

Une dame âgée s’approchait de l’étalage, visiblement intéressée par quelques potimarrons bien orangés. Accompagnée de sa fille, la femme palpait la marchandise, ce qui attira vraisemblablement l’attention du vieux Quentin. C’était le moment où jamais ! Sans hésitation, l’adolescent passa près des pommes, puis d’une main leste, agrippa l’une d’entre elle avant de glisser le caillou à sa place. Pourquoi avoir pris la peine d’y mettre une foutue pierre ? Uniquement pour éviter que le reste des fruits ne dégringolent bêtement, attirant ainsi l’attention du marchand sur lui.

S’éloignant sans plus de cérémonie, Tobias fit sauter la pomme dans sa main alors qu’il réfléchissait visiblement à la suite de sa journée. Il avait besoin de fric, ça c’était évident. Il n’avait pas envie de passer la nuit encore à l’extérieur. Ces dernières se faisaient de plus en plus froides et la dernière fois, il s’était fait déloger de son coin tranquille par deux soldats qui n’avaient aucune envie de le voir traîner là. Ceux-là avaient été sympas, mais il n’était pas rare que la garde profite de sa solitude pour le faire bien chier, ne serait-ce que pour leur propre divertissement sordide.

Rattrapant une nouvelle fois la pomme dans sa paume, le voleur porta cette dernière à sa bouche, mais cessa brusquement son geste alors qu’il passa près de buter contre un gamin qui venait de se planter sur sa trajectoire. Que… ? La main près de sa bouche, son interlocuteur semblait vouloir lui partager quelques propos qui ne devaient être entendus que par lui. Hein ? C’était quoi cette histoire de canari et de moulin… ? Visiblement, l’air incrédule de Callahan en disait long sur son incompréhension du moment.

- Tu veux bien me dire de quoi tu parles ?
Fit-il. Ce fut plus fort que lui.

Le môme enchaîna pourtant, comme s’il se devait de savoir de quoi il en retournait. Le contrat ? Quel contrat ? Incrédule, l’adolescent papillonna des paupières, puis ramena son attention vers une jeune fille qui venait de le complimenter pour le coup de la pomme.

- Heu merci… ? Attendez, vous avez parlé de fric ?

Il y avait peut-être erreur sur la personne… mais qui était-il pour refuser un contrat, comme ça, à brûle-pourpoint ? Il avait besoin de fric et s’infiltrer dans les demeures, ça le connaissait. De toute façon, il était plutôt mal placé pour refuser quoi que ce soit en ce moment, et puis, sa journée s’annonçait d’un calme écœurant. Croquant dans sa pomme d’un air de défi, Tobias esquissa un sourire. Réellement, tout ça, ça lui faisait plaisir. Ramenant son attention sur le garçon du duo, Callahan se rappela enfin pourquoi sa tronche lui disait quelque chose : il s’agissait de Kell un gamin du peuple qui œuvrait dans les rues de Claircombe avec sa bande. Très futé, il avait malgré tout la réputation d’être un sale gosse, alors mieux valait éviter de lui chercher des noises. Les deux jeunes gens s’étaient côtoyés à quelques reprises sans réellement fraterniser. Bien, il fallait un début à tout, pas vrai ?

- Je veux bien, rétorqua-t-il enfin après avoir avalé sa bouchée de pomme. Par contre, autant vous prévenir maintenant : je ne suis pas au courant de votre plan. Il préférait jouer franc-jeu, au cas où on le méprenait pour quelqu’un d’autres… Il n’avait pas envie de faire chier ce gamin, il avait déjà suffisamment de souci en général comme ça ! Mais si vous voulez me mettre au parfum, alors ouais, je veux bien faire ce contrat pour vous. Il se trouve justement que j’ai du temps libre, en ce moment.

Croquant à nouveau dans son encas du moment, il leva le regard vers l’autre extrémité de la place marchande, puis fit signe aux deux gamins de le suivre. La garde venait d’arriver et il connaissait ces soldats pour avoir eu affaire à eux par le passé. C’était des enfoirés et il avait autre chose à faire que de se faire embêter par des connards de première. Ils se dirigèrent donc vers les ruelles avoisinantes et Callahan termina sa pomme qu’il jeta dans un coin. Finalement, il laissa Kell prendre les devants, puisqu’il était celui qui semblait avoir un plan en tête.

Les mains dans les poches, Tobias marchait aux côtés de ses deux comparses du moment, l’air de rien pour ne pas attirer le moindre soupçon sur eux.

- Alors, en quoi est-ce que ça consiste ? Pour le premier paiement, je vais le prendre quand nous serons prêts à mettre ton plan à exécution. Mais dis-moi, tu a mentionné vouloir que je garde ce que je trouverai dans la fameuse maison… J’y vois aucun inconvénient, mais je doute que tu veuilles simplement que je pille quelques trucs… Il y a surement une raison pour laquelle tu veux que j’y sois… Fit-il en jetant un regard en coin vers Kell. Prends-le pas mal, mais j’essaie de comprendre pour ne pas me faire rouler. Ne t’en déplaise.

Bon après, le garçon en question avait également la réputation d’avoir un caractère assez… incandescent ? Autant dire que Tobias s’attendait un peu à tout. Il voulait bien faire le boulot pour lequel on l’employait, mais avoir quelques détails supplémentaires n’était assurément pas de refus.
Kell
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Sam 27 Fév - 18:22
Bon... Il avait failli éventer l'affaire.
Le grand en face semblait un peu lent à la détente. Il était évident qu'il fallait qu'il la joue complice ici. Et le voilà qu'il me dévisageait avec des yeux de merlan frit. Mh. Au moins, il acceptait de rouler pour moi et demandait des éléments supplémentaires concernant le plan. Au moins ça allait dans le bon sens.
Même si cela me tarabiscotais un peu. Le gaillard semblait dans le besoin. Intéressant ça.
Si l'adolescent était dans le besoin, alors je pouvais lui trouver une place dans mon armée d'enfants.
Mes troupes, renforcées par un adulte à ma botte, décupleraient leur pouvoir de destruction. Il était plus fort que nous autres. Plus sérieux, plus capable.
Mais il faudrait aussi s'assurer de le garder bien sage. Il ne faudrait pas que cet allié impromptu ne se détourne de la bonne voie : Ma volonté.

Je me grattais le côté de la tête pensivement.
Il disait 'avoir du temps libre'... De mon expérience, les adultes ne faisaient rien par 'temps libre'. C'était plutôt par besoin de bisous des filles. Ou pour de l'argent. La reconnaissance des paires n'étaient qu'un découlement logique de l'un ou de l'autre.
Alors qu'est-ce qui pourrait attirer l'autre ? L'argent sans doute. Voler une pomme signifiait soit une pénurie pécuniaire. Soit quelqu'un d'exceptionnellement pingre. La deuxième option m'embêtais. Je préférais la première et décidais de faire appel à sa situation tout en le suivant en marchant.
Je ne savais pas pourquoi il avait reprit sa balade, mais il devait y avoir une logique qui m'échappait là-dessous. Autant ne pas le brusquer et marcher. Et faire comme si je comprenais le pourquoi du comment.

- Alors, en quoi est-ce que ça consiste ? Pour le premier paiement, je vais le prendre quand nous serons prêts à mettre ton plan à exécution. Mais dis-moi, tu a mentionné vouloir que je garde ce que je trouverai dans la fameuse maison… J’y vois aucun inconvénient, mais je doute que tu veuilles simplement que je pille quelques trucs… Il y a surement une raison pour laquelle tu veux que j’y sois… Prends-le pas mal, mais j’essaie de comprendre pour ne pas me faire rouler. Ne t’en déplaise.

Je laissais ma subalterne répondre à ma place. La petite blonde à l'air rêveur avait une voix très douce, avec une lenteur laconique, qui cachait très bien sa vivacité d'esprit.
Pendant qu'elle répondait, je pris la tangente à droite pour repiquer vers la maison qui nous intéressait. La rue du Maine nous y amènerait, et elle présentait l'avantage d'être bondée.

- " Tu vas devoir remplacer l'un de nos hommes, nom de code Piou Piou. C'est comme ça qu'on fera appelle à toi pour cette mission. Pas besoin de connaitre ton nom, c'est pour protéger ton identité. Et ainsi si l'un d'entre nous est capturé, on ne peut rien révéler sous la torture. Pour faire simple, nous menons une opération de riposte. Il s'agit de se venger d'un mauvais coup contre nous. Coeur de Pote a été attaqué et nous nous devons de répondre sous peine de paraitre faible. Jusqu'ici, rien de compliquer à comprendre."

Elle marqua une pause et me jeta un regard. Je lui fis signe qu'elle pouvait poursuivre. Elle était dans le juste jusqu'à présent. Pendant qu'elle exposait nos projets, j'avisais les passants. Surtout voir s'il y avait des enfants. Les miens n'étaient pas sur leur territoire ici. Et la bande d'Aemulus n'appréciait pas qu'on investisse ses rues sans un accord de franc passage avant. Ce que, évidemment je n'avais pas prévu. Drouillon, en aurait entendu parlé et se serait mit à l'abri pendant un temps.
Pour l'heure, je ne voyais pas de guetteur. Des enfants accompagnaient leurs parents à leurs activités. Pas de gamin débraillé ne faisant rien en vue.

- " Nous attaquons la maison Drouillon. Il s'agit de la maison qui fait l'angle de la rue, là, en face et qui donne sur cette petite place. Le bâtiment semblait posséder un étage supérieur ainsi qu'une petite cours intérieure. Selon nos informateurs, elle servirait pour l'activité de poterie du père. On ne connait pas la configuration à l'intérieur, mais si le chef te charge de cette mission, c'est qu'il te croit capable de t'adapter une fois à l'intérieur. En revanche nous savons qu'il n'y a ni bonne de maison ni de femme. Le fils Drouillon pourrait s'y trouver en revanche. À toi d'agir en conséquences."

Nous étions arrivés sur la place. Un petit bassin à eau se dressait au centre. J'allais pour m'y assoir, Mélo' restant en face de moi pour ne pas qu'on me distingue depuis notre maison cible. En observant les alentours, je constatais que conformément au plan, Tonn et Lidie se trouvaient non loin avec leurs sceaux. Ils n'attendaient que mon signal, l'air concentrés. Julia et Erwann se trouvaient sur les toits alentours. Lui guettait les environs pour s'assurer que notre opération ne serait pas remarqué. Elle serait là en soutien et force combattante en cas de besoin. Elle était très forte, malgré sa condition de fille. Et elle ne parlait presque jamais. Autant de qualités que je savais reconnaitre.

-" C'est simple. Je vais donner le signal et mes hommes vont saccager l'extérieur de cette maison. Les occupants vont sortir pour faire face. Avec Cobra (je désignais Mélo du menton) nous allons retenir l'attention de l'ennemi. Ce faisant, tu devras trouver un moyen de t'infiltrer à l'intérieur. Une fois dans la place, ta mission est de faire main basse sur l'or de papa et de trouver les possessions du fils. Il y a une patte de lapin. Tu devras me la rapporter, le reste que tu puisses trouver t'appartient."

Je lui montrais du doigt la position de Julia, sur les hauteurs.

-" Dent de Loup, à ton propre signal te fera ensuite passé par la fenêtre là-bas un petit cadeau à laisser à la fin. C'est une boite avec du caca de porc et de poules. À l'intérieur il faudra y mettre le feu. Ça ne sent vraiment pas bon."

Mélo' ouvrit la bourse qu'elle cachait sous ses vêtements. Elle conservait sur elle une partie de mes trésors de guerre. Elle chercha dedans à tâtons et en tira une broche ouvragée de jade, ainsi qu'un petit paquet fermé par des feuilles vertes larges. Il y avait dedans une poudre non identifié. Mais Tonn qui avait goûté en avait immédiatement redemandé. Ses yeux s'étaient dilatés tout de suite. On ne savait pas ce que c'était, mais c'était puissant.

-"Tu peux avoir de la poudre magique qui rend fort, et ce truc qui se vend cher maintenant. Puis des sucreries et des habits après la mission. Ce que tu trouves dedans t'appartiendra, sauf la patte de lapin qui me revient. Qu'en dis tu, Piou Piou ?"

C'était cher payé, mais je tenais à ma vengeance. Et elle allait s'accomplir... Maintenant.
Je levais ma petite main au ciel, et je claquais des doigts. Aussitôt, Tonn tira de son sceau des grosses pierres. Il en bombarda la façade de la maison, et s'assura de briser une vitre sur le côté de la maison. Celle par laquelle Julia donnerait le paquet de caca. Certaines pierres rebondirent sans effet sinon que de faire du bruit. D'autres brisèrent le carreau cible. D'autres encore frappèrent contre la porte. En quelques battements de cœur,le garçonnet n'avait plus de munitions. Il fila sans demander son reste.
Lidie, elle, enfila son gant et son tissu autour de son nez. Elle plongea la main dans son propre sceau pour en tirer des boulettes de fiente, de caca, de boue, de vomi d'ivrogne. On avait fait sécher tout ça et elle avait puisée de l'eau au bassin pour rendre tout cela juste humide pour que cela explose en tâches moches et odorantes.
Elle projeta quelques boules infectes. La porte s'ouvrit dans la foulée. Un gros monsieur les mains pleines de glaise sortit et se prit instantanément une projectile dans les yeux.
Lidie s'enfuit à son tour laissant là son sceau. Pour ma part je me précipitais vers papa Drouillon.

-" Ça va monsieur ? Tenez un mouchoir ! J'ai tout vu ! C'est elle qui a fait ça !"

Je pointais un doigt accusateur vers Mélodie qui fondit en larmes. Elle était capable d'en produire à n'importe quel moment, ce que j'avais toujours trouvé pratique. Et impressionnant à voir.
Et ça prouvait que les filles étaient vraiment des pleureuses. Sauf Julia, peut-être...

-"Même pas vrai... Snif. Je jouais avec mon petit frère, c'est lui qui... Qui... Ne me punissez paaaaaaas !"

Le gros patapouf se rua sur elle pour l'empoigner fermement. Il avait l'air d'un gros méchant avec sa moustache en guidon, son air dur et ses yeux fous qui empestaient maintenant les excréments.
Je lui posais une main sur le bras. S'il faisait du mal à Mélo j'allais lui fracasser la tête !

-" OÙ EST TON FRÈRE ?!"
-" Monsieur venez, il vient de s'enfuir par ici !"
-"Laissez mon frère tranquille ! S'il vous plait ! Maman dit qu'il est juste spécial !"

L'homme ne savait plus quel chat fouetter. La confusion se lisait dans son regard. Il voulait visiblement corriger l'auteur de ses problèmes. Et en même temps il allait perdre du temps dans son activité, s'éloigner de sa maison.

En revanche le fils n'était pas sorti à la suite de son père comme je l'espérais. Sans doute un élément que Piou Piou devrait gérer de son côté.
D'ailleurs, où en était-il, celui là ...?
Tobias Callahan
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Mar 9 Mar - 17:41
Alors qu’ils louvoyaient tranquillement dans les ruelles de la ville, Tobi écouta attentivement les propos de la jeune fille qui accompagnait le fameux Kell en question. Le duo qui lui ferait office de compagnons temporaires bifurqua vers la droite, empruntant la rue du Maine pour se diriger vers ce qu’il identifia comme étant le bâtiment cible. Ainsi, d’un ton presque monocorde, la jeune fille entama ses explications et, à peine avait-elle articulé quelques mots, que l’adolescent tiqua. Nom de code : Piou Piou… Déjà là, il se demandait dans quoi il s’était embarqué. C’était nécessaire ce surnom ? Bref, il retint ses questionnements, préférant garder son attention sur ce qui était réellement important, soit les indications données par la gamine. Hmmm… Protéger son identité en cas de torture ? Mais bordel, ils allaient faire quoi, là ?! Assassiner un noble ascanien ? Évidemment, le froncement de ses sourcils indiquait clairement à quel point il s’interrogeait sur le bien-fondé de cette mission. Ça semblait gros, tout ça, pour une simple riposte. Ou alors, ces mômes se prenaient réellement au sérieux…

La jeune fille tourna son regard vers Kell en guise d’approbation visuelle, puis continua son récit pour le plus grand déplaisir plaisir de Tobi. Levant son regard noisette, il avisa la maison située devant lui, cette dernière offrant façade à l’angle des rues adjacentes. Poursuivant ses indications, la gamine révéla à Callahan ce qu’il devait savoir quant à la configuration des lieux… Du moins, pour ce qu’elle en savait réellement. Jusqu’ici, le type qui vivait dans cette résidence semblait être un citoyen tout ce qu’il y a de plus honnête. Un potier, sans plus. Enfin, Tobias n’en avait rien à foutre pour dire vrai. C’était le fric qui l’intéressait réellement. Naturellement, son regard détailla la façade du bâtiment, puis le minuscule jardin se trouvant à l’arrière. Il avait déjà une idée par où passer. Le fils Drouillon, hein ? Si ça se trouvait, il était à peine plus âgé que Kell et sa bande, ce qui conférait un avantage physique à l’adolescent.

Du mouvement sur sa droite lui fit comprendre que son patron du moment désirait s’installer près du bassin d’eau artificiel. Sans un mot, la jeune fille l’accompagnant fit de même, siégeant aux côtés de son supérieur évident. C’est alors que Kell prit la parole, continuant sur la même lancée que sa compagne qu’il désigna sous le pseudonyme de Cobra. Ah ouais… pourquoi elle était représentée par un serpent alors que lui, le plus vieux de la bande, était un putain de Piou Piou ? Ça lui échappait. Bref, Tobi remblaya son égo mal placé aux oubliettes, puis continua de noter mentalement les informations balancées par Kell. C’était lui où comparer une bande de mômes à des hommes relevait un peu de l’ironie ? Mais voilà que le mot or eut ce chic de susciter à nouveau la totalité de son attention. Voilà ! Maintenant Kell et lui étaient sur la même longueur d’onde ! Une patte de lapin ? Pas de souci, de toute façon, Callahan n’avait que faire de ce genre de babiole.

Levant les yeux vers le ciel, il nota la présence d’une gamine qui fut désignée comme étant Dent de Loup. Cette dernière allait lui remettre un petit présent odorant à laisser sur place, en guise de cadeau. Cette mesquinerie typique des sales gosses fit malgré tout sourire l’adolescent. Pour toute réponse, Tobi se contenta d’opiner du chef. Pour sa part, Cobra sortit un petit paquet de ses vêtements, puis exposa le tout sous le regard calculateur du voleur. Hmmm… Inutile de dire qu’il était, somme toute, un peu déçu. Il avait réellement cru à une compensation monétaire. Toutefois, cette broche de jade devait surement valoir une certaine somme. Et c’était quoi ça? De la poudre de lotus noir???? Enfin… Callahan n’en avait jamais consommé, mais il en avait déjà entendu parler à maintes reprises. Ça aussi, il pourrait le revendre à bon prix. Bon, pour les sucreries et tout le reste… Ça passerait, puisqu’il pouvait conserver le fric qu’il trouverait à l’intérieur de la demeure.

- Parfait, marché conclu! Se contenta-t-il de répliquer alors qu’il se saisissait de la poudre de lotus noir que venait de lui tendre Cobra en guise de premier paiement. Il replia soigneusement le petit paquet et l’enfourna dans sa poche. Si tôt l’accord scellé, Kell leva une main en l’air, puis claqua promptement des doigts, donnant visiblement le signal à ses potes. Un fracas de verre fut suffisant pour faire comprendre à Tobi qu’il devait se mettre en branle dès maintenant. Sans attendre, il s’éloigna du duo de sales mômes, puis alla se glisser dans la foule de passants qui poursuivaient leurs train-trains quotidiens, sur la rue du Maine. Les mains dans les poches, l’air de rien, il guetta la maison-cible alors que, déjà, le propriétaire des lieux sortait aux pas de course… avant de se prendre un projectile boueux en pleine poire. Bon sang… Ils étaient cinglés ces gamins, tout de même! Assurément, Tobias devait éviter de leurs chercher des noises sous peine de le payer très cher. Ni une, ni deux, le chef de la petite bande se précipita sur ce qui semblait être le père Drouillon pour s’enquérir de son état. D’où il était, Callahan ne pouvait réellement percevoir les propos échangés entre les deux opposants, mais il comprit vite que le blâme fut faussement jeté sur Cobra qui fondit en larmes.

Allez, il avait assez perdu de temps.

Longeant le flanc d’une pâtisserie, il s’approcha subtilement du petit rempart de pierres qui délimitait les frontières de l’humble jardin privé du père Drouillon. D’où il était, Tobi pouvait voir le propriétaire des lieux s’en prendre à Cobra d’un geste furieux, ce qui avait pour mérite de garder son attention loin de sa demeure. Hop! Le voleur enjamba agilement le muret, puis progressa sur l’herbe en évitant d’écraser quelconque plante se trouvant sur son chemin. Non pas qu’il avait de l’intérêt pour les végétaux! Il voulait simplement éviter qu’on ne découvre ses traces trop aisément. Aux pas de course, il rompit la distance le séparant du mur de la résidence, puis s’adossa à la pierre, sous un grand frêne dont les branches étaient doucement ballotées par le vent. Posant une main sur le tronc, il leva le regard vers la cime de l’arbre, notant mentalement que les grandes branches donnaient sur une fenêtre ouverte, à l’étage supérieure.

Usant de son agilité presque féline, il gravit donc l’immense frêne et se percha sur les branches les plus solides pour jeter un œil à l’intérieur de la pièce visée. Cette dernière semblait vide, à première vue. Les bras allongés chaque côté de son corps, le jeune homme de 16 ans joua au funambule alors qu’il s’approchait de l’accès tant convoité. Ni une, ni deux, il se glissa par l’interstice devant lui et posa sa botte sur le parquet de ce qui semblait être une chambre vide. À voir la poussière qui trônait en bonne quantité sur le mobilier environnant, il était aisé de déduire qu’il s’agissait probablement d’une chambre d’amis peu utilisée. Longeant le mur afin d’éviter de trop faire craquer le plancher de bois, le voleur s’approcha de la porte ouverte, puis jeta un bref regard dans le couloir… Vide. Parfait.

Donc, s’il se remémorait à la volée les indications fournies par Kell et Cobra, le fils Drouillon devait surement se trouver quelque part dans le bâtiment. De plus, il devait mettre la main sur cette fichue patte de lapin, laquelle devait surement se trouver avec le gamin du potier, puisque ça semblait être le genre de babiole prisée par les mômes. Lentement, il progressa dans le couloir, longeant toujours le mur. D’où il était, il pouvait entendre les éclats de voix provenant de l’extérieur, signe que la bande de Kell continuait d’occuper le père Drouillon. Une porte se trouvait sur la gauche du voleur, laquelle était ouverte. Risquant un coup d’œil à l’intérieur, il repéra sans mal un môme d’environ 10 ans, à la chevelure rousse hirsute qui faisait face à un miroir. Son torse grassouillet dépourvu de tunique, il effectuait quelques poses devant la glace, à la manière des hommes forts. Si d’abord l’image qu’offrait le fils Drouillon était d’un ridicule évident, ce fut plutôt la patte de lapin pendant à son cou qui attira davantage l’attention de Callahan.

Réfléchissant un instant, le voleur revint sur ses pas et pénétra à nouveau dans la chambre d’amis. Il devait trouver une façon de se débarrasser du rouquin sans se faire voir. Malgré son jeune âge, le fils Drouillon était costaud, alors il opposerait assurément résistance, puisque l’adolescent était lui-même plutôt maigrichon. Son regard noisette se posa naturellement sur le lit poussiéreux. Sans attendre, il agrippa l’édredon qui le recouvrait, puis le traîna avec lui alors qu’il revenait furtivement vers la chambre du môme. Si Drouillon continuait d’observer son reflet dans la glace en effectuant une sorte de bec de canard avec sa bouche, il cessa rapidement son manège grotesque alors qu’il entendait maintenant les cris outrés de son paternel qui continuait de se démener contre de sales gosses, à l’extérieur. Interloqué, il s’approcha de la fenêtre de sa chambre et jeta un coup d’œil vers la rue, faisant ainsi totalement dos au blondinet.

- Mais qu’est-ce que…? Articula-t-il à peine, fixant toujours l’extérieur de ses traits juvéniles et grassouillets crispés.

Voilà l’ouverture tant attendue! Tobi agrippa solidement l’édredon à deux mains, puis rompit rapidement la distance le séparant de sa cible qui lui faisait toujours dos. Il enroula prestement le visage du rouquin avec la couverture, ce qui étouffa instantanément ses cris. Tirant violemment vers l’arrière, Callahan poussa son adversaire juvénile à tomber à la renverse, complètement déstabilisé. D’une main leste, il agrippa le collier surmonté d’une patte de lapin, puis arracha ce dernier d’un coup sec, évitant au passage un coup de poing balancé à l’aveugle. Le môme tenta de se redresser en injuriant son adversaire inconnu, mais le voleur profita du momentum pour enrouler davantage l’édredon autour de lui, le poussant à nouveau à s’empêtrer dans ses propres pieds. Prestement, Callahan balança un bon coup de botte directement à la hauteur de la tronche du rouquin, lui faisant assurément voir des étoiles. Une fois cette besogne accomplie, il agrippa Drouillon et le balança dans un placard avant de plaquer une chaise en angle contre la poignée de la porte maintenant close, histoire de l’empêcher de sortir.

Tobi poussa un soupir satisfait devant le fait accompli, puis attacha la patte de lapin autour de son propre cou en s’assurant que cette dernière soit bien camouflée sous sa tunique. Bon, deuxième étape : farfouiller la maison pour faire main-basse sur tout ce qui avait de la valeur. Alors qu’il s’apprêtait à sortir de la pièce, Tobi fut attiré par la fenêtre, tenté de jeter un coup d’œil à la cohue extérieure. D’où il était, il pouvait bien voir ce qui se déroulait dans la rue avoisinante. Ainsi, il peut facilement noter à quel point le père Drouillon était furieux. Ce dernier scandait des injures aux gamins et, déjà, il appelait la garde à pleins poumons. Plus loin sur la rue, deux soldats semblaient rappliquer, interloqués. Les passants s’étaient arrêtés et rassemblés comme de foutus curieux. Merde, est-ce que tout se passait bien? Les sourcils froncés, Tobi n’arrivait pas à distinguer Kell ou Cobra. Assurément, à voir la quantité de boue étrange qui recouvrait maintenant le potier, il était évident que d’autres projectiles lui avaient été balancés, faisant mouche à plusieurs reprises. Il y avait de quoi être furieux, assurément!

Il n’avait plus de temps à perdre! Le blondinet sortit de la chambre de Drouillon-fils au pas de course, soucieux de trouver celle de Drouillon-père au plus vite.

Visiblement, les choses se corsaient à l’extérieur, alors il n’était pas question de traîner plus longtemps!
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Jeu 18 Mar - 21:24

Séphanie Drouillon leva ses yeux argent de son métier à couture.
La jeune blonde avec des mouvements lents posa l’objet à terre. Elle était agenouillée sur un petit coussin. Elle avait entendu des bruits sourds à l’étage sans qu’elle ne puisse définir ce qu’il se passait. Peut-être que père était de mauvaise humeur ?
Il entrait dans des colères noires dans ces moments. Et ça lui retombait toujours dessus. Gabriel, lui c’était le garçon. Le chéri. Il était parfait.
Les coups de ceintures c’était toujours pour elle.

Malgré son état de santé fragile, la jeune fille ouvrit la trappe du cellier, où père entreposait ses créations. Elle aimait s’y réfugier, elle y était à l’abris, seule avec sa petite chandelle. Bravant un regard au-dehors, elle comprit que c’était à l’étage qu’il y avait du raffut.
Incertaine de ce qu’elle allait trouver, elle grimpa doucement les escaliers...


Le père Drouillon n’en menait pas large. Il m’avait suivi sur ses courtes jambes un peu en avant de sa maison. Je désignais la rue, affirmant à qui voulait l’entendre qu’un gamin avait pris la fuite par là. L'histoire était stupide mais elle n'avait pas besoin d'être vrai pour être efficace. Je jetais mes fesses sur un tonneau.

-« Et c’est ce corniaud qui a casser ma vitre ? J’vais lui faire passer le goût de… »

Mélo' c’était éloigné de l’adulte. On avait parié tous deux qu’on pouvait un peu l'asticoter, mais il s’était montré plus brut qu’on ne l’aurait cru. Mélo avait failli se prendre des tartines qui lui auraient bien décroché une ou deux molaires. Heureusement, Lidie avait assuré. Un caillou frappa la grosse face de porc de l'adulte qui tiqua bêtement. Un tir que je saurais récompenser d’une pomme au miel.

Toujours est-il que dans la rue, de nombreux passants se tournaient vers nous. Il fallait dire que les jeux d’enfants amusaient souvent. Surtout la pauvre victime désignée qui souvent ne savait comment réagir entre la fermeté excessive, ou le laxisme. Et dans aucune des deux situations les choses ne s’arrangeaient. Les gens étaient comme ça. À rire des autres jusqu'à ce qu'on les prenne pour cible.

Julia décrocha du haut de son toit hurla quelque chose.
Je me tournais dans sa direction. Elle pointait du doigt le fond de la place. Une patrouille inopinée venait à passer par là. Par la verrue de la doyenne ! C'était bien notre veine !
Il fallait décamper ! Mais Piou Piou n'était pas encore ressorti de là ! J'allais lui gagner du temps. Mélodie, échangea un regard avec moi puis se fracassa le front sur le mur. Une bosse commença à se former alors que des écorchures s'ouvraient.

Je me levais de mon assise, et trotta vers les trois homme et la femme. Je tenais la gamine par la main et barrais la route. Je rentrais un peu les pieds en dedans, je joignais les mains, l'air peu sûr et ouvrait grand mes billes claires.

-" M'sieur ! M'sieur ! Le gros là il a tapé ma sœur."

L'autre type tout grand dégingandé n'avait pas l'air fier dans son armure trop grande. Une grosse asperge à l'abri de tout sauf du ridicule. Mais aussi dadais qu'il en avait l'air avec ses grandes oreilles poilues et sa coupe au bol carotte il m'accorda de l'attention. Il fit arrêter ses gens pour poser un genou vers moi et Mélo'. Instantanément, elle se cramponna à l'épaule du garde, n'osant pas croiser le regard du potier confus.

-"Il m'a ouvert la têêêêêête ! Parce que j'ai touché un pot parce qu'il était zoliii !"
-"Monsieur, monsieur, elle va mourir ? Ça pisse le sang. Je n'ai plus qu'elle comme famille..."

Un garde prit aussitôt notre parti. Il 'avança vers le gros qui hurlait au mensonge et lui demanda de plaquer les mains contre les murs de sa bâtisse. La femme, elle, devant la porte ouverte du domicile empêchait le Drouillon d'échapper à un contrôle en règle. Il avait beau clamer son innocence, avec l'appuie de quelques témoins, la première impression était toujours à la faveur des enfants.

Mais les apparences ne tiendraient pas longtemps.

De l'autre côté du bâtiment, Julia empruntait le même chemin que Tobias. Elle passa le muret avec souplesse tout en tenant son paquet fort peu odorant. Puis elle effectua l'ascension du frêne avec l'agilité d'un chat et scruta par la fenêtre donnant sur le premier. Rien.
Que devait-elle faire ? Attendre qu'il lui fasse signe à présent. Mais depuis sa position, elle était dans une situation vulnérable. N'importe quel imbécile qui levait le nez pour contempler les oiseaux pouvait la voir.
Soit. Elle lui donnerait Cinq minutes. Pas une de plus...




Tobias Callahan
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Mar 30 Mar - 17:27
Trottant dans le couloir alors que son regard noisette scrutait les quelques portes qui s’étalaient devant lui, Tobi put enfin trouver la chambre du maître des lieux. Située tout au fond, la grande fenêtre donnant vers la rue, la pièce possédait une décoration plus finement sélectionnée. Visiblement, Drouillon-père aimait les belles choses, bien qu’à vue de nez, rien ne semblait avoir de réelle valeur. Quelques vases habilement travaillés trônaient ici et là et que dire de ces peintures aux couleurs harmonieuses qui ornaient les murs? Rien qui ne vaille la peine d’être subtilisé, bien qu’agréable pour le regard. Espérant intérieurement que le bougre ait quelques piécettes sur lesquelles il puisse mettre la main, le blondinet se précipita vers le meuble rustique duquel il farfouilla les tiroirs. D’où il était, Callahan pouvait entendre les cris des enfants à l’extérieur, ponctués rapidement par les pleurs infantiles de Cobra qui semblait en difficulté. Si son premier réflexe fut de jeter un coup d'œil par la fenêtre, il se ramena lui-même à l’ordre. Après tout, ils tentaient de lui gagner du temps, alors mieux valait ne pas le perdre bêtement.

Glissant une main gantée sur le premier tiroir devant lui, il tira brutalement sur ce dernier avant de farfouiller les divers objets s’y trouvant : encrier, plumes, parchemins… Rien d’intéressant. Il jeta son dévolu sur le deuxième pour y trouver quelques petits bouquins de poche et un petit couteau sans grandes fioritures (eh?). Le troisième tiroir fut plus lucratif, puisqu’il put faire main-basse sur une bourse de cuir dont le doux tintement laissait entendre à plusieurs pièces de valons qui allaient assurément lui servir. Enfournant le tout dans sa poche, il referma les tiroirs rapidement puis se dirigea vers la commode qu’il ouvrit sans grande précaution. Alors qu’il fouillait les quelques tenues à la recherche de petits trésors cachés, Tobi entendit du bruit provenant du couloir et, plus particulièrement, de l’escalier. Une petite voix claire et incertaine se fit entendre.

- Gabriel?? Père? C’est vous qui faites tout ce bruit?

Figé sur place un bref instant, le voleur se ressaisit rapidement, puis rabattit son capuchon sur sa tête. Ni une, ni deux, il agrippa un mouchoir de tissu propre situé dans la commode et le noua autour de sa tête, de façon à masquer son visage. Ainsi, seuls ses yeux pouvaient être perçus. Il ne désirait en rien qu’on l’identifie, advenant le cas où il croiserait de nouveau la route de la famille Drouillon, dans le futur. Les bruits de pas se rapprochaient et c’est sur la pointe des pieds que le voleur se glissa derrière la porte donnant accès à la chambre.

- Il y a quelqu’un?? Réitéra-t-elle alors qu’elle s’avançait dans la pièce, tout son être respirant l’insécurité.

Même si elle faisait dos à Tobi, ce dernier détermina qu’elle devait être plus vieille que Drouillon-fils. Toutefois, son teint opalescent et sa frêle stature laissaient entendre à une santé fragile. Pour dire vrai, il n’avait pas la moindre envie de lui faire du mal. Peut-être était-ce ses airs juvéniles et sa chevelure rousse bouclée de poupée, mais elle semblait d’une douceur sans limites. Malgré ce profil appelant à la compassion, Tobi songea au fait qu’il valait mieux ne pas se laisser attendrir. Lentement, il sortit de sa cachette, puis se jeta sur la jeune femme qui lui faisait toujours dos. Alors qu’elle poussait un cri de surprise, l’adolescent de 16 ans plaqua sa main sur sa bouche afin d’étouffer le tout. Plus grand qu’elle, il était également plus fort, alors autant dire qu’elle opposa une piètre résistance. Un miroir se trouvait sur leur gauche et c’est par l’intermédiaire de ce dernier que leur regard se rencontra. Celui de la jeune fille était terrorisé, celui de Callahan était à la fois déterminé et désolé.

- Si tu cries, je te jure que ça ira très mal, souffla-t-il à son oreille. La jeune victime (visiblement Drouillon-fille) tremblait comme une feuille, le suppliant du regard de ne pas lui faire de mal. Je te conseille de te tenir tranquille…

Lentement et tenant toujours fermement la frêle demoiselle, Callahan se rapprocha de la fenêtre pour voir avec satisfaction que le potier venait de se faire intercepter par les gardes, lesquels le plaquèrent avec force, face contre la pierre du bâtiment devant lui. Au même moment, un tintement se fit entendre, d’une autre pièce de la maison… comme si quelqu’un toquait à une fenêtre pour attirer l’attention. Merde, le colis! Sans plus attendre, le blondinet traîna la jeune fille avec lui dans le couloir, laquelle sanglotait malgré elle.

- Je vous en supplie ne me faites pas de mal... couina-t-elle alors que sa bouche était libérée de la main de son bourreau. Je ne dirai rien…

- C’est exactement ce que je voulais entendre… Fous le camp et tout ira bien… Autrement, je te promets que les choses iront très mal pour toi. Tu es seule, laissée à toi-même… Et il se trouve que j’ai une imagination très fertile… Pour ponctuer ses propos menaçants, Tobias désigna la ceinture de poignards installés à sa taille. Certes, il n’allait pas utiliser ces derniers sur elle… Il n’était pas cinglé à ce point! Toutefois, elle n’avait pas besoin d’être à l'affût de ce détail…

- Mais si mon père découvre qu’il a été dérobé, je risque d’en subir les conséquences… Je vous en supplie…

- Raison de plus pour ne pas traîner… Je ne me répéterai pas une nouvelle fois : FOUS LE CAMP! Ajouta-t-il d’un ton plus fort, incitant la jeune fille à détaler dans l’escalier en sanglotant. Oh et pendant que j’y suis, tu diras à ton frère qu’il vaudrait mieux qu’il sache bien se tenir, à l’avenir… Simple petit conseil d’ami.

Si le fils Drouillon était un sale môme comme il avait pu le comprendre, le gang de Kell n’était probablement le seul à avoir subi ses sales coups. Se faire inculquer un peu de manières n’était pas un luxe en soi. Sans un mot de plus, le voleur se précipita vers la chambre où il avait perçu le tintement, puis vit rapidement la silhouette d’une gamine qui l’y attendait, visiblement nerveuse. Elle avait emprunté le même parcours que lui pour entrer dans la résidence et le paquet qu’elle tenait à bout de bras ne faisait aucun doute quant à son contenu : ça sentait la merde à plein nez.

- Bordel, c’est vraiment nécessaire? Fit-il en plaquant une main sur son visage masqué. Ça donne envie de gerber, ton truc!

Haussant les épaules, Dent de Loup fit signe à son interlocuteur de s’emparer du paquet au plus vite. Se faisant, Tobi savait déjà où il allait laisser ce dernier. Sans un mot supplémentaire, il prit également la petite boîte d’allumettes qu’elle lui tendait, puis s’enfonça à nouveau dans la résidence pour revenir dans la chambre de Gabriel. Sans plus de préambule, il déposa le cadeau malodorant juste devant la porte du garde-robe où était toujours détenu Drouillon-fils, puis craqua une allumette avant d’y mettre le feu. À voir l’humidité fécale qui commençait déjà à détremper la boîte nauséabonde, le voleur comprit que le trésor mesquin ne brûlerait pas longtemps… juste assez pour empuantir tout l’étage sans risquer de faire cramer toute la demeure!

Subissant un haut-le-cœur puisqu’il était lui-même aux premières loges de ces effluves écoeurantes, Callahan tourna rapidement les talons en toussotant, alors qu’il regagnait la pièce où se trouvait préalablement Dent de Loup. Évidemment, la gamine avait pris la poudre d’escampette bien avant qu’il n’arrive et il n’en fallut pas plus pour que le blondinet fasse de même. En un bond, il regagna le frêne, puis fut rapidement de retour dans le jardin. Au loin, le potier hurlait de mécontentement alors qu’il beuglait à qui voulait bien l’entendre qu’il avait été victime d’un coup monté. Jetant un coup d'œil vers la rue, Tobi pouvait voir Cobra qui pleurait à chaudes larmes alors que Kell continuait de scander qu’il avait vu Drouillon-père s’en prendre à la jeune fille.

La supercherie avait assez duré. L’adolescent quitta le couvert de la résidence, puis détala vers le muret qu’il passa en un seul bond. Toutefois, manque de bol, Drouillon-père repéra sa silhouette agile dans le processus.

- HEY!! Qui c’est ce type?!! Mais lâchez-moi! Là! Quelqu’un est sorti de ma maison!!

Naturellement, les soldats et autres curieux tournèrent le regard vers Callahan qui détalait à travers les prolétaires sans demander son reste. Évidemment, les gardes étant ce qu’ils sont, lâchèrent le potier, trouvant également l’attitude de Tobi plutôt douteuse. Si l’homme bedonnant leur hurlait sans ménagement de l’attraper, cela avait au moins eu le mérite d’offrir une porte de sortie au gang de Kell, et ce, sur un plateau d’argent. Plus personne ne leur portait attention, maintenant, puisque tous les regards étaient rivés sur la fuite de l’adolescent. Oh le voleur avait l’habitude des courses-poursuites et ne s’était que très peu fait prendre. Il était donc sans réelle crainte. Bifurquant vers la droite, il s’enfonça de nouveau dans la foule qui s’agglomérait près des étalages marchands. Naturellement, le regard noisette de l’adolescent masqué fut attiré par du mouvement, près de plusieurs cargaisons de fruits. Il s’agissait de mômes faisant partie de la bande de Kell.

- Dites-lui de me rejoindre dans la ruelle derrière l’auberge. J’ai ce qui lui appartient! Il suffit juste de me laisser le temps de me départir de ces lourdauds de soldats… Balança-t-il aux mini-truands, profitant de la diversion sonore offerte par les crieurs publics qui scandaient leurs nouvelles du jour pour éviter de se faire entendre d’autres passants. Merde…

- Il est là!! Halte!

Il ne devait pas traîner plus longtemps! Tobi se remit à courir, bousculant un autre crieur public qui laissa échapper une exclamation de surprise dans le processus.
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Jeu 1 Avr - 19:09

Séphanie Drouillon ressentait une crainte comme jamais auparavant.
Elle affrontait une situation extrême ! Un intrus ! Effrayant ! Menaçant ! Violent !
Son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine si bien qu'elle s'attendait à le voir s'arracher de son être à tout moment.
L'autre était sinistre. Seuls ses yeux brillants de colère étaient visible dans le miroir. Elle était à sa merci et elle cru sa dernière heure venue.

Sa santé fragile l'obligeait à demeurer entre le cellier et la chambrée. Père se gardait bien même de la laisser s'occuper les mains à beaucoup plus que de la couture et quelques tâches de cuisine. C'était son frère qui aidait au travail des pots ou à la peinture lorsqu'il ne vadrouillait pas à la Providence de part la ville. Avec ses amis nauséabonds, il disparaissait parfois pour la journée. La laissant seule affronter les humeurs de père. Mais rien de si épouvantable qu'à présent !

Et le pire restait à venir.
Car au-delà de la peur des dangers pour son intégrité physique, il y avait l'effroi de l'inconnu. Le mystère qui entourait son ravisseur, mais surtout l'alternative qu'il lui imposait : Fuir !

Il lui hurla à l'oreille et elle couru de toutes ses forces dans les couloirs pour mettre de la distance avec l'agresseur ! Mais une fois parvenue devant la porte elle ralenti le pas, puis se figea. Père semblait avoir des ennuis avec des messieurs à l'air patibulaire. Elle ne comprenait rien, tout s'embrouillait dans sa tête. Elle devait s'enfuir du tortionnaire, mais en même temps elle n'était jamais sorti au-dehors ! Père ne la laissait même pas sortir plus d'une fois dans la cours par jour. Alors allez dans la ville ?!
C'était trop d'émotion et la gamine se sentit partir. Des papillons de lumière dansèrent devant ses yeux. Elle sentit ses extrémités s'engourdir, puis tout s'enfonça progressivement dans les ténèbres...


-" BWAAAAH ! bouuuuuhouhouhouuuuuu!"
Mélo' pleurait à chaudes larmes. Elle avait du coffre et sa voix vrillait les tympans, et elle ne faisait que monter en puissance, ses yeux ruisselants d'un torrent salé à la source inépuisable. Et plus elle en rajoutait, plus le garde simplet sermonnait l'abruti père Drouillon.

- " Alors ?! Regardez bien ce que vous lui avez fait à cette petite ! Regardez son visage ! Et s'il me prenait la fantaisie de baffer vos enfants, vous seriez ravi peut-être ?!"
La femme garde le maintenait la joue collée au mur alors qu'il clamait son innocence. Ses cris se rajoutaient à ceux de ma complice, ce qui n'arrangeait rien pour les nerfs de tout le monde. Lorsqu'une gamine s'effondra à l'entrée du bâtiment. Elle était pâle comme un linge et ne devait pas être si vieille que ça.

Tient donc... Il y avait une Drouillon ...? Intéressant.

Le troisième garde resta interdit.

- " Euh... Chef, là il y a une gamine j'crois elle est morte..."
- " Séphanie ! C'est ma fille ! Je vous interdis de l'approcher, sa santé est fragile ! Pourquoi sort-elle ? Elle a interdiction de... ! "

La garde relâcha sa prise sur le potier qui se tourna vers l'entrée de la maison et le corps inanimé de sa progéniture. La grande asperge rousse semblait dubitatif soudain.

- " Mais qu'est-ce qu'il se passe ici, enfin ?! "
Le chef des soldats semblait à deux doigts de perquisitionner. Ça aurait été marrant si ma bombe odorante à caca n'allait pas s'activer d'un moment à l'autre. Avec tout ça, ma vengeance était totale. Mais il était temps de mettre les voiles. L'opération dépassait la durée prévue. Et à chaque seconde qui passait notre couverture pouvait être éventée.

Tout à coup un cri d'alerte retenti à l'arrière de la maison.
Stupide recrue ! L'infiltrateur s'était-il fait gauler ? Julia avait été repéré ? Je n'en savais rien, mais la foule qui venait voir ce qu'il se passait ne me plaisait pas. D'autant que je repérait la face crasseuse d'un veilleur de la bande à Aemulus qui observait tout le manège. Le logo à tête de poisson du gang était peint à même la peau de son torse, nu.
Caca !

- " Euh, je vais ramener ma sœur, moi. À la maison il y a quelque chose sur le feu qui sonne à la porte et... "

Mélo capta mon regard. Stoppant immédiatement son jeu dramaturge, elle se défit du chef qui ne savait plus où donner de la tête. Ma complice fila de toutes la force de ses jambes ! Elle partit se mêler à la foule, se faufilant comme une souris et je la perdis de vue.
L'imitant, je fonçais en suivant les murs de la maison. À l'angle, j'évitais de justesse une grosse madame et me carapatais. J'avais conscience que foule de regards me traquaient. Les poumons brûlants, je courrais comme si ma vie en dépendais et parvenais bientôt en vue de la cour arrière. Un type avec une cape verte fonçait après le dos des habits de mon voleur. Un autre avec une cuirasse de cuir le suivait de prêt.

Je décélérais jusqu'à retrouver un rythme de marche. Je fourrais les mains à ma ceinture et progressais dans la rue en réfléchissant.
Tant pis, il avait rejoint la mission uniquement pour ce coup là. Et s'il était dans la rue c'est qu'il avait exécuté sa tâche avec brio.
... Du moins il avait intérêt ou il faudrait que je me venge de lui aussi.
Mh...
Et il y avait aussi la fille Drouillon qui devenait un sujet d'intérêt. Une recrue potentielle ? Un moyen de pression inopiné ? Je devais décider de quoi faire de cette pièce qui pouvait s'imbriquer dans de futurs plans.

Je me retournais pour observer par-dessus mon épaule. Je ne semblais pas suivi. Les gens vaquaient à leurs occupations. En retournant au Quartier Général je retrouverais sûrement Mélo' ainsi que les autres pour le retour de mission. Et que je les paie en sucreries pour leur implication. D'ailleurs Julia en était à sa dixième opération. Il fallait que je la monte en grade.
Et le nouveau alors ? Il était vieux, et il avait accepter sans chichis de me louer ses services. Les adultes dans les histoires des jeunes, c'était un avantage de poids.
Avec je pourrais sans doute faire reculer l'influence de la bande à Aemulus...

- " Suprême Chef ! Il y a un grand qui vous demande. Il voudrait que vous alliez 'dans la ruelle derrière l'auberge, il fera ce que vous voulez. Par contre il doit se débarrasser de sa nana'. "

Je levais le nez de mes godillots. Comment il s'appelait lui déjà ? C'était René, non ? Je détaillais le garçonnet qui devait avoir un an de moins que moi. Le dessin de cœur était dessiné sur l'épaule de son linge et sa blondeur n'avait d'égal que les blés sous le soleil. Je lui posais une main sur l'épaule pour le remercier du message.
Ainsi l'adulte avait réussi ?

- " A t-il précisé quand il serait disponible ? Et quelle auberge ?"

L'autre secoua la tête.
Mh, me voilà bien avancé...
Je supposais qu'il parlait de l'auberge la plus proche de la maison de la mission. Ça ne m'arrangeait du coup pas du tout, parce que ça n'était pas chez moi, sur mon territoire. Et j'avais été repéré par les sentinelles d'Aemulus, ce qui signifiait que ses forces redoubleraient de vigilance maintenant.
Mais il me fallait ma patte de lapin. Pas que j'en ai une cacahuète à secouer. Mais par principe.

J'irais donc d'ici une heure. Déguisé. Et avec Mélo', quand je l'aurais retrouvé.


Julia était une excellente grimpeuse.
Vive, légère, la petite bronzée de onze ans avait filé tout droit au 'Perchoir'. C'était une vieille tour des barbacanes de la ville. Il y avait eu un chantier pour étendre l'édifice, mais le projet avait été abandonné, laissant un ouvrage de pierre et de bois éventré sur sa face nord. Il s'agissait d'un des nombreux points de repli utilisé par les enfants de Cœur de Pote. Ils avaient aménagé l'étage à leur convenance, tendant une chemise au mur avec leur logo dessiné dessus. Il y avait une malle à jouets et des vases qui récoltaient l'eau de pluie, pour se désaltérer. Des munitions en projectiles, et même une paillasse rudimentaire avaient été monté. Les gamins avaient fermé l'accès à l'escalier avec tout ce qu'ils avaient trouvé et tendu une simple corde avec des nœuds à intervalles réguliers, pour seul point d'accès. Cela rendait l'endroit imprenable pour les forces ennemis. En cas d'attaque, un ou deux enfants avec une simple fronde ou arc de fortune pouvaient tenir la position le temps que des renforts ne viennent.

Cela faisait un an qu'elle connaissait le Suprême Chef et qu'elle roulait pour lui. Il était distant, mais était entouré, et mêmes s'ils étaient risibles, il avait des moyens qu'elle n'avait pas. Fille unique, orpheline d'une mamie qui s'était éteinte l'hiver dernier, elle s'était retrouvée seule et désemparée, sans personne vers qui se tourner. Alors qu'elle mendiait et mourrait de faim, le Chef lui avait tendu la main. Depuis, elle avait tous les soirs à manger. Certes c'était parfois frugal, et immature. Certes une confiserie n'était pas toujours ce dont elle avait besoin pour grandir en pleine forme et se développer. Mais au moins il y avait quelque chose. Et les enfants fédérés étaient autant d'amis qu'elle pouvait se faire. Elle se sentait protégée, appartenir à une nouvelle famille. Alors même si elle trouvait que parfois tout ce qu'ils faisaient était stupide, gamin, ou parfois complètement disproportionnée, elle adhérait avec cœur à la vision de Kell, et se rendait utile pour lui.

Elle s'essuyait les mains à l'eau d'un vase, ne parvenant pas à chasser de ses narines l'odeur répugnante du paquet d'excréments, lorsque son attention fut attiré dans la rue, aux pieds de la tour. S'approchant du bord avec curiosité, elle vit que plus loin en amont, des personnes se poussaient devant un trio de poursuivants. Le père Drouillon, un garde de la ville et un illustre inconnu avec une cape verte courraient, poussant passants sur le chemin sans ménagement. Devant eux, quelques mètres seulement devant, l'adulte de la mission cavalait pour sa vie. Elle le reconnu à sa corpulence et à la couleur de ses vêtements plus qu'au visage, car il était caché d'un bandeau.

Son sang ne fit qu'un tour.
Alors qu'il allait passer au pieds de l'édifice sans savoir qu'il pouvait se replier ici, elle lança :


- " HEP ! Par ici ! "

Espérant que le garçon avait entendu et repéré la corde qui pendait à ses pieds, l'enfant se saisit d'un vases d'eau et le souleva à grand peine. Il était plein et très lourd. Lorsque les trois messieurs déboulèrent à la suite de Piou Piou, elle lança le vase qui se fracassa au sol, projetant de l'eau sur tout le monde.

- " Attention ! "

Le garde pila sur place et fut arrosé. S'il n'avait pas interrompu sa course, il se serait fait écraser la tête ! Mais l'homme à la cape et le gros Drouillon courraient toujours, bien qu'ils aient ralenti l'allure pour ne pas recevoir l'objet en plein sur la face.

- " Désolée ! Il m'a échappé des mains ! "

Il aura fallut que seulement une seconde ils quittent des yeux le fuyard. Qu'ils aillent moins vite.
Maintenant elle espérait qu'il avait saisit cette chance pour prendre le large et s'échapper. Elle ne pouvait malheureusement pas faire beaucoup plus pour lui sans se compromettre elle-même...
Tobias Callahan
Tobias Callahan
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Mer 5 Mai - 16:08
Il détalait comme un lapin et c’était peu dire! Son cœur battant la chamade et le souffle court, le voleur réfléchissait à une façon efficace de se débarrasser de ces crétins de soldats qui refusaient de lâcher le morceau. Merde, merde, merde! Il était hors de question qu’il se fasse prendre bêtement après avoir réussi la mission qu’on lui avait octroyée!! S'immisçant parmi une foule de prolétaires s’étant amassée près des étalages marchands, Tobi en profita pour renverser le contenu d’un kiosque de fruits sous les protestations du commerçant, lesquels s’éparpillèrent juste devant les pieds des soldats qui durent freiner la cadence. Esquissant un sourire sous son foulard, le blondinet continua sa course, même si le souffle commençait à lui manquer. Il allait devoir trouver une solution, et vite!

Se cacher ne serait pas une bête idée. Gagner les hauteurs était probablement sa meilleure carte, laquelle lui permettrait d’éviter qu’on lui mette la main bêtement au collet. Son regard noisette effectuant un mouvement circulaire sur la place publique et nota une allée plus sombre, entre une taverne et une boucherie. Allez merde! Il devait saisir cette chance! Rassemblant ses dernières forces, Callahan fila vers l’endroit de prédilection, les gardes reprenant la poursuite en compagnie de Drouillon-père qui sortait d’on ne sait où!

À peine s’avança-t-il dans l’allée qu’une voix enfantine attira son attention depuis les toits. Levant instinctivement la tête, l’adolescent nota la présence de Dent de Loup qui lui faisait de grands signaux avec les bras. Évidemment, la corde qui avait été préalablement balancée à son intention fut rapidement repérée et, sans attendre, le blondinet s’en saisit de ses mains gantées. Intérieurement, il doutait avoir le temps d’atteindre les hauteurs avant que les gardes ne soient sur lui, mais il décida de simplement faire confiance à la gamine, laquelle semblait avoir plus d’un tour dans son sac.

Ainsi, le voleur plaqua la semelle de ses bottes de piètre manufacture sur la pierre du mur de la taverne et il entama son ascension, poussé par l’adrénaline et l’envie évidente de réussir sa mission jusqu’au bout. Un grand fracas se fit entendre et de l’eau éclaboussa l’adolescent dans le processus, lequel décida de n’y porter aucune attention. Il devait se concentrer sur sa tâche, pas sur les méfaits de Dent de Loup! Les cris de surprise des gardes se firent entendre, suivis d’une excuse bidon articulée par la gamine. Peu importe la stratégie optée par cette dernière, ce fut suffisant pour que Tobi puisse agripper la gouttière du toit en toute sécurité. Évidemment, Drouillon, tout en bas, pesta et agrippa la corde à son tour avec la ferme intention de suivre le voleur… mais sans grand succès. Il fallait dire que la protubérance abdominale qu’il traînait partout en guise de ventre était un obstacle en soi! Afin d’éviter que les gardes ne tentent leur chance à leur tour, Callahan se contenta de défaire le nœud de la corde fixée au toit, puis laissa tomber le tout au sol, coupant l’accès à ses poursuivants qui, déjà, l’invectivaient sans scrupule.

- Merci! Fit-il à la volée à l’intention de la gamine.

Un simple hochement de tête fut sa réponse. De toute façon, il n’avait pas besoin de plus. Tobias détala donc, ses pieds martelant les tuiles de terre cuite fixées sur la toiture du bâtiment. Il bondit, comme un chat, atteignant le toit voisin, puis encore… et encore… Au bout d’un moment, les soldats et Drouillon avaient abandonné le projet de lui mettre la main dessus, visiblement à bout de souffle. Lui-même n’en pouvait plus, pour dire vrai. Atteignant rapidement l’auberge du secteur, le jeune Amaranthis d’origine marcha plus calmement sur la toiture de l’établissement et décida simplement de s’asseoir sur le parapet, ses jambes battant le vide sous lui. Il reprenait son souffle, enfin. Jetant un coup d’œil dans la ruelle qu’il surplombait, il guettait le moindre mouvement pouvant lui indiquer la présence de Kell. Au bout d’un moment, des silhouettes enfantines furent perçues, ce qui fit sourire le jeune homme de 16 ans, sous le bandana qui était toujours fixé à son visage.

Glissant ses doigts gantés sur ce dernier, il fit descendre le tissu sur son visage, puis poussa un sifflement strident afin d’attirer l’attention des enfants, dans le but de les inciter à lever la tête. Chose faite, il fit leur fit signe de venir le rejoindre. Il leur suffisait de grimper sur l’amoncellement de caissons entassés à flanc de bâtiment et d’utiliser la gouttière pour grimper jusqu’en haut. Évidemment, si l’ascension s’avérait trop laborieuse pour eux, alors il se contenterait de descendre, tout simplement. Toutefois, Tobi refusait de sous-estimer les voyous de Cœur de Potes, voyant là une grossière erreur que trop de gens commettaient.

- S’il y a une chose que j’ai apprise au fil du temps, c’est que les gardes sont généralement trop balourds pour grimper en hauteur en l’absence d’échelle. Les toits sont généralement les endroits les plus sûrs pour faire des échanges, fit-il à l’intention des enfants qui avaient réussi à le rejoindre. Encore merci à Dent de Loup, pour le coup de main de tout à l’heure, d’ailleurs.

Toujours assis sur la corniche, Tobi enfonça sa main gantée sous sa tunique, puis sortit la patte de lapin, laquelle il tendit en direction de Kell.

- Le message a été livré avec succès et Drouillon-fils aura toute une surprise lorsqu’il sortira du placard dans lequel je l’ai enfermé. Souhaitons qu’il soit suffisamment empoté pour mettre le pied directement dans ton colis odorant, une fois libéré! Un sourire en coin ceignait ses traits alors qu’il plantait son regard vers son jeune patron du moment. C’était marrant, comme mission! Je dois l’admettre. Et je crois que ça aura son effet sur tes adversaires. Enfin, j’imagine…
Kell
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Ven 28 Mai - 19:06
Le temps était si vite passé.
Jamais une minute pour moi, c'était cela que de gérer tout une mafia infantile. J'étais retourné au Q.G au petit trot, me demandant si mon monde serait bien là. Et en effet, une partie des effectifs de la mission vengeresse se trouvait bien là. Devant la maisonnée, ils s'écriaient et piaillaient pour raconter leur faits d'armes. Tant mieux, qu'ils s'amusent un peu, je les voulais en forme pour demain. Ralentissant en vue de mes troupes, je me contentais de passer entre eux, accordant un hochement de tête pour toute salutation, alors qu'ils s'époumonaient pour scander mon blase. Il faudrait aussi que je songe à leur accorder double ration pour ce soir, après tout, ils s'étaient portés volontaires, et je devais récompenser cela. Histoire que d'autres suivent cette initiative à l'avenir.

En entrant dans la bâtisse je vis qu'à une table certains enfants jouaient aux dés, pariant friandises et effets personnels. Des hamacs permettaient à d'autres de dormir dans un confort relatif. Le feu dans la cheminée permettait de conserver une température agréable et je marchais entre tous pour me rendre directement à ma chambre. Une chemise était clouée sur la porte, avec un dessin de cœur surplombé d'une couronne. Le symbole du bureau du Chef !
Je constatais que la porte n'était pas fermée à clef comme à son habitude et je poussais tout doucement le battant, prêt à tout. Mais ça n'était que Mélo qui était debout devant la grande carte de la ville, étudiant les dessins du jour.
Scribe faisait des plans que nous essayions de tenir à jour le plus souvent possible pour savoir tout ce qui se passait dans notre périmètre connu. Les mouvements de troupes, les quartiers gagnés ou perdues, les commerces qui ouvraient ou fermaient, les allégeances qui se faisaient ou se trahissaient... Il y avait tellement d'information à actualiser, prendre en compte pour l’établissement de nos projets futurs !

Une tarte au citron à moitié enfournée, ma seconde observait la carte et sursauta lorsque j'entrais. Elle me fit un salut de la main emprunt de lassitude. Sa bosse violacée sur son front devait lui faire un mal de chien.

-  " J'ai eu un rapport attestant que Piou-Piou avait réussi sa mission. Il doit fricoter avec sa copine avant de me rendre mon bien. Dans une heure le rendez-vous. "

Elle eu un sourire emprunt de fatigue.

- " Attend, me prépare et je viens avec toi. "

Je déclinais l'offre. Elle semblait au bout du rouleau, autant qu'elle se repose un peu. J'aurais besoin de toutes ses forces demain.

- " C'est inutile, je vais juste récupérer... "

- " Je viens, je te dis. "

Un instant j'eus envie de la faire pendre par les pieds et rosser avec des fougères. Histoire de lui apprendre la politesse. Et puis je compris que ça n'était que de l'amitié et de la dévotion. Sacrée Mélo'. La Providence soit louée que de l'avoir mise sur mon chemin. Je finis par lui décocher un petit sourire en coin.

- " Bah alors qu'est-ce que tu attends ? On bouge, là ! "


Nous avions passé des déguisements. Elle s'était vêtue de frusques de garçon, et s'était grimé pour faire comme si une barbe de trois jours mangeait ses joues. C'était drôlement impressionnant, mais un peu bizarre pour une personne si petite. Pour ma part, j'avais opté pour la fausse identité d'un gamin nomade. Presque tout dévêtu, j'avais des peintures de guerre sur tout le corps, et de faux cheveux issues de la toison d'une gamine ennemi vaincue et prisonnière. Personne ne pourrait me reconnaitre là-dedans. De plus un arc d’apparat tenait sur mon dos, la corde barrant ma poitrine. Un simple pagne en peau de lapin protégeait mon kiki et même si j'avais un peu froid, je me sentais réchauffé par la présence de Mélo'.

Nous avons marché jusqu'au territoire ennemi. Les yeux furetant un peu partout, nous tentions de trouver des guetteurs qui pourraient nous cafter. La journée passant, moins de monde se baladait dans les rues, ce qui faisait presque place nette. Nous avions beau nous demander pourquoi le voleur était allé voir sa copine avant de rendre l'objet de sa mission, nous ne parvenions pas à comprendre en quoi c'était si primordial par rapport à ma patte de lapin. Mélo' et moi décidâmes de ne JAMAIS tomber amoureux, ou de faire passer les bisous avant les intérêts de Cœur de Potes.
Des bisous, et puis quoi encore ? Sont fous ces adultes.

Nous étions en train de rigoler et d'imiter les grands qui se léchaient le visage de façon beurk lorsqu'un sifflement nous fit lever la tête. Mon homme était là, fièrement campé en hauteur. Au moins notre grimpeur chapardeur avait la présence d'esprit de rester en hauteur pour garder un large panorama visuel. Je n'aimais pas la façon dont il m'avait donné rendez-vous comme si j'étais un vulgaire homme de main et j'allais bien le lui faire comprendre  ! JE SUIS KELL SUPRÊME CHEF DE CŒUR DE POTES MOI, MONSIEUR !!!

Et lui qui évoqua alors Julia. Hein ? Qu'est-ce qu'elle avait à voir là-dedans ? Le coup de main ? Quel coup de main ? Le bousin à faire flamber ? Non ça devait être autre chose. Mélo' leva son petit doigt en gardant le poing fermé et eu un sourire lubrique en me regardant. Ben quoi ?

- " Tu crois que Juju est sa copine ? "

Eh mais ! C'était logique en plus. Cela pouvait expliquer qu'il l'ai vu visiblement en dehors de la mission. Et comme il devait parler à sa copine avant de venir... MAIS OUI ! C'était parfaitement logique. ET bizarre. Il était vachement vieux par rapport à elle quand même. Et je n'aimais pas qu'on fricote avec mes meilleurs éléments. Je fronçais les sourcils, pas  content du tout.
Mais la suite me ravi. Enfermé dans un placard ? Libéré dans le caca et de surcroit il avait passé un message ! Parfais ça ! J'étais absolument enchanté de son travail. Pour un bleu, une nouvelle recrue, un stagiaire, un intérimaire, il avait assuré, j'étais bien forcé de le reconnaitre.

- " C'est parfais si tout c'est déroulé selon mon plan. Pour un type recruté au pied levé, tu as fait un excellent travail, je te félicite, euh (c'était quoi son nom à lui ? Ah crotte, je ne savais pas !) Piou Piou. "

Je récupérais ma patte de lapin sans émotion à paraitre. Je n'étais pas tant content de la retrouver que de constater que mes plans échafaudés avec soin marchaient à tous les coups. Mélodie fouilla dans sa besace.

- " Bien. Ta réputation était fondée. ( Je disais ça simplement pour enrober et donner un peu de cachet au moment qui devait-être le plus important de sa vie) Cœur de Potes va maintenant achever de te payer, comme convenu.
Voici des biscuits au beurre de chez la mère Poulard. Ils sont délicieux et tiennent au ventre.
"

Elle lui remit la serviette avec les friandises dedans. Il y en avait une petite dizaine de biscuits ronds couleur de soleil dedans. Ils étaient appétissants.

-" Et en plus, voici une écharpe avec notre blason. Si tu te trouves sur notre territoire, tu n'auras qu'à le montrer et nous te laisserons passer sans te racketter. Et enfin et pour finir voici un dessin de la ville avec l'emplacement d'une maison avec une petite vieille qu'est clamsé hier, selon mes informations. Comme elle n'a pas de famille, tu peux faire de cette baraque ta demeure. Moi, Kell Suprême Chef de Cœur de Potes te remercie ainsi et te paye généreusement pour service rendu. "

C'était assez pour le cérémonial. Il ne serait pas bon de trainer dans les parages plus longtemps. Mais du haut du toit, il y avait une belle vue sur l'extérieur de la ville. Tout le versant sud s'étendait à l'infini. Je m'asseyais sur les tuiles à côté du tas de caisses et allongeait mon dos, posais ma tête sur mes mains jointes. Ainsi je pouvais regarder les nuages à l'envie.

- " Et on ne dira rien pour Julia et toi. Mais essaie de ne pas trop la déconcentrer de son travail. "

Mélo' lui fit un clin d’œil taquin et s'allongea à côté de moi alors que je brandissais un doigt vers le ciel.

- " Hé, regarde ! Une gazelle ! "
- " Mais non chef, c'est un chat ! "

Elle me cherchait celle là ou quoi ? Une gazelle j'ai dit !

- " Piou Piou, t'en penses quoi ? D'ailleurs, c'est quoi ton nom ? "

C'était une question piège ! S'il était malin et qu'il tenait à la vie, il répondrait que c'était une gazelle. Et s'il voulait montrer qu'il avait du cran il n'évoquerait ni la gazelle ni le chat, il sortirait autre chose. Quoi qu'il en soit, javais assumé ma dure responsabilité de chef pour aujourd'hui, et il était plus que temps de passer un peu à la récréation...
Tobias Callahan
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Ven 6 Aoû - 15:56
La main tendue vers le gamin, l’adolescent laissa ce dernier récupérer son dû, soit cette patte de lapin qui, à priori, ne semblait valoir absolument rien. Bof. Qui était-il pour juger de sa valeur? Il avait fait ce qu’on lui avait demandé, point final. La jeune fille qui suivait constamment le mini-caïd ouvrit sa besace et s’adressa directement à Callahan, vantant à la volée ses qualités de voleur dans le but évident de flatter son ego. Le principal intéressé resta muet devant tant d’éloges et se contenta de recevoir son dû… lequel - semblait-il - était constitué d’un paquet de biscuits au beurre… Il… ne s’attendait pas à ça. Certes, il était régulièrement affamé, donc ces douceurs faisaient envie… mais il espérait carrément du fric, quoi.

La jeune fille laissa son « supérieur » prendre le relais pour la suite des choses et lui tendit une écharpe qui, en quelque sorte, constituait un laissez-passer sur le territoire de Coeur de Potes. Finalement, une carte de la ville lui fut remise, là où un emplacement avait été mis en évidence. Une maison vide depuis tout récemment, puisque la dame y résidant avait trépassé la veille. Hmmm… Avec un peu de chance, la résidence n’avait pas été vidée de ses effets et il pourrait trouver un truc à revendre. Bon… ce n’était pas du fric en bonne et due forme, mais ça avait une certaine valeur en soi. Et en faire sa maison… bof bof, il avait déjà plusieurs planques à son actif, dont, entre autres, la résidence abandonnée de sa famille dans le quartier pauvre Amaranthis.

Ses deux comparses du moment s’installèrent sur les tuiles du toit, non loin de lui, puis se balancèrent vers l’arrière, apposant leur tête sur leurs mains jointes pour une position plus confortable.

- Qui? Rétorqua Tobi, ne comprenant assurément pas à qui la jeune fille faisait allusion. C’était qui Julia? Pour dire vrai, il n’en avait pas la moindre idée, mais son interlocutrice semblait convaincue qu’un truc se tramait entre eux. J’ai honnêtement aucune idée de qui tu parles…

Mais ils étaient déjà passés à autre chose, tentant de deviner la forme la plus juste du nuage qui se trouvait au-dessus de leur tête. Si d’emblée Kell sembla prétendre qu’il s’agissait d’une gazelle, sa compagne, elle, voyait plutôt un chat. Vu le petit débat qui se déroulait devant lui, le gamin questionna directement son aîné, à savoir quel parti ce dernier prendrait. Gazelle ou chat?

- Tobias Callahan, rétorqua-t-il machinalement au questionnement du mini-truand quant à son identité tout en levant le nez vers le ciel. Il observa ledit nuage un moment, pendant que ce dernier se déformait tranquillement au fil du vent. Ce n’est ni une gazelle, ni chat… Je dirais… Alors qu’il allait rétorquer une réponse tout autre, une envolée de pigeons passa juste au-dessus de leur tête, l’un d’entre eux relâchant une fiente bien gluante qui s’écrasa directement sur la poitrine de la jeune fille, laquelle poussa un cri de dégoût. ... une fiente de pigeon… Ce n'était pas ce qu’il allait initialement dire, mais force était d’admettre qu’une telle situation forçait un changement drastique de sujet. Ça porte chance, il paraît!

Il esquissa un sourire en coin alors que la gamine, frustrée et dégoûtée, s’était redressée d’un seul coup pour constater l’ampleur des dégâts. Bon après, ce n’était qu’un peu de caca d’oiseau, rien de bien dramatique. Mais il pouvait comprendre que la chose pouvait être potentiellement frustrante. Naturellement, Tobi enfonça une main dans sa tunique et sortit un mouchoir propre, en tissu bon marché, avant de le tendre à la victime du volatile qui s’épongea naturellement la poitrine, là où sa tunique avait été lamentablement souillée.

- Non, c’est bon, tu peux le garder, sans façon. Non, il n’allait pas récupérer son « dû » plein de liquide poisseux blanchâtre. C’est la maison qui l’offre!

Dire qu’il n’était pas amusé de la situation était un euphémisme. Mais il préférait se garder une retenue, histoire de ne pas la courroucer davantage! Après tout, il ne pouvait pas non plus se permettre une hilarité ouverte, comme plusieurs de ses potes le feraient assurément! Se redressant enfin en position debout, Tobi s’étira puis rangea sa carte, son écharpe et son paquet de biscuits dans sa besace. Il allait les garder pour plus tard. Il avait faim, mais il souhaitait tout de même un truc plus consistant. Il allait se voler une miche de pain et un fromage, tiens! Un jeu d’enfants.

- Allez, je vous laisse à vos besognes. Si vous avez d’autres trucs marrants du genre en tête, vous pouvez me faire signe, je traîne souvent au marché et dans le quartier Amaranthis. Je ne dis jamais non à l’idée d’embêter des gens. Ça change du quotidien! Oh et ne laisse pas sécher ce truc, ce sera infernal à nettoyer par la suite!

Il marcha nonchalamment vers les limites du toit, puis se retourna pour faire face aux deux jeunes gens, dos à la rue.

- Allez, bonne journée et merci!

Il agrippa les tuiles les plus près de la limite du toit, puis balança ses jambes dans le vide avant de s’emparer de la gouttière. Et hop, il se laissa fluidement glisser jusqu’au sol! Une fois que la semelle de ses bottes heurta le pavé irrégulier de la rue, le voleur s’éloigna de l’auberge, mains dans les poches et sifflotant un air joyeux.

Direction, les étalages marchands! C’est qu’il crevait la dalle et sa pomme de plus tôt était toute sauf suffisante! Après, il irait explorer cette maison dont il avait hérité bien malgré lui… la vieille qui y résidait avait peut-être quelques bijoux de valeur, sait-on jamais...
[TERMINÉ]
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